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Le marché du cycle a pris un coup de froid en 2023, et tout le monde s’enrhume

L’Union Sport & Cycle a dévoilé le 30 avril le bilan 2023 du marché du cycle. Les chiffres sont issus de travaux de l’Observatoire du Cycle. La présentation a été faite officiellement dans le cadre du salon Vélo in Paris. Comme beaucoup de journalistes, nous observons ces indicateurs, qui prennent désormais plus d’importance. En effet, l’annonce d’un plan vélo, accompagné de 55 millions de subventions, promises par le gouvernement stimule les projets. La “morosité” affichée par les acteurs du monde du vélo, face au recul des ventes de vélos neufs est à relativiser, si on se base sur les chiffres du millésime 2019. Nous constatons, sur le terrain de l’usage, que le vélo se porte plutôt bien…

Photo d’illustration générée avec Leonardo.AI.

Après l’embellie, aussi inespérée que conjoncturelle des années 2020 et 2021, où ces mêmes acteurs étaient désespérés à l’idée de manquer de stock, on peut se demander si finalement le monde des professionnels du vélo n’est pas atteint d’un syndrome de déprime chronique. Le vélo ne se porte pas si mal que ça et certains chiffres présentés par l’USC sont d’une certaine façon porteurs d’espoir.

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Un marché du cycle devenu significatif

Marché du cycle
Collection Jules Beau. Photographie sportive : Année 1901 / Jules Beau Salon de l’ Automobile, du cycle et des sports. 

Certains cyclistes “Baby-boomers” comme moi, se souviennent vaguement d’un salon du cycle un peu poussiéreux qui se tenait à la Porte de Versailles qui n’était même pas annuel. Aujourd’hui, salons et événements vélos se multiplient dans la capitale et essaiment dans les grandes villes françaises. L’histoire du marché du vélo est faite de hauts et de bas : florissant autrefois, puis tombé en désuétude balayé par l’automobile, il a retrouvé la forme, “dopé” subitement par le contre-coup de la crise sanitaire.

Marché du cycle

L’étude de l’Observatoire du Cycle dresse le panorama annuel des ventes de cycles, de VAE et d’accessoires en France en s’appuyant sur les chiffres des différents canaux de distribution du secteur.

Marché du cycle

La progression reste honorable : faire +42% en 5 ans c’est quand même pas mal.

En prenant pour référence l’année 1999, cette étude dresse le panorama annuel des ventes de cycles, de VAE et d’accessoires en France en s’appuyant sur les chiffres des différents canaux de distribution du secteur. Ce marché de 3,4 miliards fait apparaître une baisse, qui pour beaucoup est analysée comme conjoncturelle à une hausse anormale et au contexte économique actuel difficile. Si on interprète les chiffres en prenant pour référence l’année “normale” (hors période covid) la pente de progression reste honorable avec +42% en 5 ans c’est quand même pas mal. Parallèlement, sur la même période, le marché de l’automobile enregistre une baisse de 39% du nombre des véhicules immatriculés.

Marché du cycle
Une activité de maintenance en hausse qui montre que les vélos roulent

Dans cette analyse, il n’est pas mentionné l’effet de remise en usage de vélos sortis des garages ou des caves où ils dormaient. Face aux problèmes liés au pouvoir d’achat, l’économie circulaire s’est mise en place aussi dans le vélo et les associations font un gros boulot, pour remettre en service des vélos qui étaient autrefois destinés aux déchèteries. Les 19% de hausse constatés par l’étude dans la maintenance, montrent que les vélos roulent : n’est-ce pas ce chiffre qui finalement est le plus significatif pour constater la bonne “santé” du vélo ?

Le Gravel montre ses muscles

Marché du cycle
Les segments Gravel et le “All-road” tirent un marché en baisse par ailleurs – source USC

Dans un monde solidement ancré dans un marché juteux partagé entre route et VTT, nous prêchions dans le désert sur le sujet Gravel. En 2015, alors que ce segment n’apparaissait même pas sur les statistiques, j’avais obtenu un vélo de test Any Road chez Giant que personne ne voulait tester. Ce vélo a été pour moi une révélation qui a été partagée plus tard par un marché attentiste, peu visionnaire et englué dans ses traditions. Aujourd’hui, nous sommes débordés sur Bike Café par l’avalanche de produits et les chiffres de l’observatoire sont éloquents. Le Gravel ainsi que son “frère” le “All-road” qui l’a rejoint dans la popularité, ont ringardisé le cyclisme conventionnel.

Difficile de faire l’histogramme du plaisir de rouler : il a échappé à cette avalanche de chiffres.

Il existe encore de “gros clichés” sur le gravel comme celui de cette énormité exprimée par Virgile Caillet dans une interview podcastée menée par Jérôme Sorrel sur Rayons Libres : “Le gravel on pourrait le comparer au SUV en voiture… pour des gens ayant un bon pouvoir d’achat et qui sont attentifs à l’image que ça renvoie“. J’écoutais l’excellent podcast de mon ami Jérôme sur mon home-trainer et j’ai failli tomber de ma selle en entendant ça ! Pour moi, ce vélo n’est pas un emblème de caste, mais plutôt un symbole de liberté ; et comment oser un tel comparatif avec une “bagnole” ! Virgile Caillet, par ailleurs pertinent dans son commentaire sur les chiffres de l’USC, dont il est secrétaire Général, a commis un dérapage révélateur de l’ignorance du terrain et des usages. Les chiffres présentés ne traduisent pas l’effet du bonheur que nous procure le vélo. Difficile de faire un histogramme du plaisir de rouler qui a justement été acquis par de nouveaux entrants dans un marché installé dans une torpeur routinière.

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Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

13 COMMENTAIRES

  1. Ah bon, en gravel on en fait pas attention à l’image et on a pas un bon pouvoir d’achat ?
    Petit extrait d’un test récent d’ici 😉 . “Les couleurs de ce cadre qui se découvre devant moi sont d’une rare élégance. Sans aucun doute, je suis en présence d’un vélo qui a du sang italien, malgré son histoire française. Le coloris de mon exemplaire, Vert Reseda, est très réussi. Notamment l’intérieur rouge de la fourche qui apporte une touche élégante et raffinée, et qui pourrait même rappeler les semelles rouges des escarpins Christian Louboutin.”

    • Bien vu Basile, mais Laurent n’a pas de SUV et il a roulé aussi sur un Nakamura moins chatoyant que ce récent Dilecta. En fait j’ai relevé ce propos trop caricatural et un peu hors sujet. Sans doute les possesseurs de SUV seront autant outrés de la comparaison 😉 … Les chiffres de 2023 consacrent justement le succès populaire du gravel. On peut tenter toutes les caricatures mais les faits sont là et ce vélo polymorphe est avant tout un phénomène sociologique incompris encore par les institutions cyclistes. Certains se disent même que c’est un phénomène de mode et ils tentent d’en parler pour être dans le coup. D’autres en voient l’intérêt : les chiffres le démontre.

  2. Très bonne analyse Patrick, j’aime bien la référence aux SUV et l’image que ça renvoie … 😀 totalement à côté de la … plaque 🙂

  3. Le Gravel renvoie avant tout à nos vélos d’avant. Des VTT/VTC polyvalents, pouvant aller sur la route et s’aventurer dans la forêt. Des vélos « pas prise de tête », capables de tout. Le marketing essaiera sans doute de plus en plus d’en faire un phénomène de mode pour gratter des parts de marché et nous vendre des produits qui nous feront gagner 3,2 watts :). Il y aura sûrement des gens pour mettre plein d’argent dedans, comme dans un SUV.
    Personnellement, je le vois comme le vélo « plaisir », qui permet de renouer avec la polyvalence et la liberté d’aller où bon nous semble. Le vélo « normal », ou l’essence même du vélo :).

    J’ai également mis le pied dedans avec un giant anyroad comax. Et depuis, je trouve que c’est le meilleur compromis.

  4. Moi qui suis fauché comme les blés, j’ai enfin réussi, j’ai un SUV… de marque Decath’, avec qui je “gravelise”, je “routise”, je “voyagise”… un “couteau suisse” sur deux roues…
    Et le bonheur bordel, on en parle ?

    • On essaie sur Bike Café … Je me suis fait le plateau de Valensole en testant le D4 Triban GRVL 120. Il marchait super bien pour 600 € c’était parfait. Avec ça j’aurais pu m’acheter une paire de roues de SUV 😉 …

  5. Ah ce “diabolique” marketing 😉 On est d’accord Antoine, laissons le à ceux qui veulent écouter les “sirènes” du commerce. Ce n’est pas réservé au vélo : laissons les marketeurs marketter, les influenceurs influencer, les youtubeurs nous entuber, les scriboulards (comme nous) scribouiller et partons rouler le nez au vent. Si on a les moyens de s’offrir une belle machine : pourquoi pas, si on ne les a pas il y a plein de solutions moins couteuses. On en a présenté quelques unes sur Bike Café.

  6. Excellent article, Patrick. La sagesse. Et dans les réponses, de l’équilibre. Bravo !
    Sur le sujet du marché du vélo, je vais rajouter ma petite analyse (sans paraphraser ce que tu as écrit mais en le complétant).
    Sur un marché qui connait une période conjoncturelle d’euphorie, il se passe toujours les mêmes phénomènes : ça attire du monde qui vient tenter de prendre une part du gâteau. Ça marche, car le marché est immature, la demande peut dépasser l’offre. Mais c’est éphémère. « C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », est un aphorisme bien connu signé Warren Buffet, exprimé dans un contexte parfaitement transposable : la crise des subprimes, alors que les banques prêtaient sans regarder. On connait la suite.
    La même chose se passe dans le cycle aujourd’hui. Les gens sérieux vont devoir revenir à la réalité mais se renforceront, les autres devront prendre leurs pertes.
    Etre sérieux dans le cycle (comme dans d’autres domaines) ça ne consiste pas seulement à faire des bons produits : c’est beaucoup plus complexe que ça. Il faut être bon dans plein de domaines : avoir les reins (financiers) assez solides, des bonnes chaînes d’approvisionnement, des réseaux de distribution adaptés (et qui peuvent survivre dans les coups de tabacs, eux aussi), etc.
    Même s’il est exagéré et même abusif de considérer le gravel comme une “mode”, même si comme d’hab des gens installés ne savent pas lire les tendances de fond du marché, on ne peut nier que le marketing en fait des tonnes sur le gravel, alors qu’au final, il ne s’agit que d’un vélo qui existait depuis des décennies, qui avait été ringardisé et qui renait de ses cendres avec le bénéfice de tout ce qui s’est passé entre temps. Cela vaut du côté de l’offre (en termes techniques, de matériaux) mais aussi de la demande : changements de société, retour à la nature, culte du corps sain, apparition d’un nouveau segment de clients, les jeunes (ou moins jeunes) adultes professionnels à fort pouvoir d’achat et sans famille (familles qui, pour les générations précédentes, nécessitaient de flécher vers d’autres dépenses une part très importante du revenu disponible).
    Le gravel a représenté un tournant dans le marché du cycle : c’est la demande qui a (enfin!) orienté l’offre ! Les barons de l’industrie étaient habitués à ce que les clients achètent tout ce qu’on leur vendait : la perf (si c’est bon pour les coureurs pro c’est bon pour le cyclo du dimanche), la technicité (chasse au gramme, au dernier équipement), le mimétisme. Ils n’ont rien compris à l’évolution de la demande et n’ont changé leur offre qu’en constatant que leurs concurrents, plus rapides qu’eux à réagir, les dépassaient. C’est ce comportement qui explique le genre de commentaire de ce monsieur Virgile dont les propos te font tomber de ta selle !
    J’espère que cette marée temporairement descendante va pousser les marques à revenir aux fondamentaux, aidées en cela par l’élimination de l’offre inutilement surabondante qui nuit au marché (ça pousse à la surenchère). Ce qu’il nous faut, nous clients, ce sont de bons produits, vendus par des bons détaillants (sans oublier des vendeurs à distance sérieux), avec des innovations réellement bénéfiques (sans “standards” inutiles par exemple). On a besoins de moins de photos de mecs barbus, les bras, jambes et autres parties du corps tatoués, c’est à dire de l’argent dépensé pour l’image qui pourrait être passé aux clients (baisse de prix) ou aux détaillants (hausse de marges) ou aux deux.
    C’est la fin de la fête mais pas celle d’un marché du cycle dynamique. Je pense que nous, clients, n’avons que du bon à espérer de cette normalisation, et notamment un retour sur terre question prix.

    • Merci Vince pour ce qualificatif d’excellence 😉 Merci également pour ce complément d’analyse dans lequel je me retrouve. Bien sûr ce vélo de gravel n’a rien inventé. Il arrive juste au moment où notre société tatonne, cherchant autre chose. Pour l’instant cette quête d’un autre monde, promis en période de pandémie, est rattrapée par la nécessité du quotidien. Malgré tout il s’est passé quelque chose dans notre société. On le voit dans le rapport au travail et à la famille. On a envie d’aventure on aimerait être surpris, y compris par nous-même. Le marketing qui normalement devrait anticiper les changements de société, pour répondre aux futurs besoins, est largué. Depuis des décennies ce travail de prospection a été dévoyé en “merchandising” type “tête de gondole”. Nous sommes tous lassés de cette sur-abondance de messages publicitaires qui sont autant de polutions visuelles et sonores. Les enfants de Séguéla n’ont pas su prendre le virage. Le gravel est pour moi un symbole dans le monde du vélo qui casse les codes. Aujourd’hui tout le monde court derrière : les fédés qui ne savent pas comment récupérer des licences au sein des meutes de cyclistes qui se sont auto-constituées, les marques de vélo qui aujourd’hui collent le mot gravel sur n’importe quoi, parce que ça fait vendre, les publicitaires qui comme tu le soulignes caricaturent les cyclistes par l’image d’un pratiquant epsilonesque, tatoué de partout, arrachant d’un coup de pédale rageur la piste d’un paysage idyllique … Je ne sais pas comment tu es, mais moi je ne m’identifie pas à ces “modèles” choisis lors d’un casting de cinéma. Continuons donc, comme je le suggérais, d’apprécier sans modération ces moments de bonheur sur le vélo qui ne se mesurent pas à l’échelle de froides statistiques de marché. Et d’ailleurs si les marques, au lieu de répandre leurs mannes sur d’onéreuses campagnes d’influences, voulaient aider des petits médias comme Bike Café à survivre, je serais très heureux de continuer à vous écrire de temps en temps des articles comme celui-ci 😉

      • En phase.
        Que les marques t’entendent et comprennent l’intérêt de soutenir BC pour qu’on puisse continuer de te (vous) lire.

  7. Le concept de gravel est totalement perverti par les services marketing et ne s’inscrit plus du tout dans un esprit de développement durable (à savoir un vélo multifonction qui ne cherche pas à tout prix la performance mais un équilibre), il suffit de voir la segmentation hallucinante des offres (si tu fais 25% de route, 75% de chemin plutôt ce gravel, si tu fais 40% de route, 60% de chemin plutôt ce gravel, etc etc etc). Bientôt faudra mesurer la taille des gravillons sur le trajet pour savoir quel type de gravel il te faut. Alors ce n’est pas contradictoire avec du beau matos qui forcément a un prix mais là cela devient une constante ridicule. Le gravel prend exactement le même chemin hystérique que les autres familles de vélos, une déclinaison obèse des gammes avec une multiplication grotesque des soit-disants usages. L’explosion des ventes est un phénomène purement conjoncturel et artificiel qui va très vite retrouver un niveau normal. De plus certains gravels accessibles qui coûtaient 2000 euros en 2020 dépassent désormais les 3000 euros (même vélo, juste la couleur du cadre qui change) donc à force de prendre les consommateurs pour des pigeons… Je peux citer un vendeur d’une marque célèbre qui m’a sorti “de toute façon en dessous de 2500 euros, t’as un gravel de merde…”. Effectivement le prix moyen des modèles dans son magasin oscillait entre 3500 et 8500 euros mais les ventes ne décollaient plus. Tu m’étonnes avec un discours pareil…

  8. Super article et je partage ta vision du vélo Patrick, la liberté, la simplicité, la nature, les chemins et les petites routes abandonnées. La comparaison du Gravel avec le trail est plus juste que le SUV mais cela ne me choque pas. Il n’a pas tout à fait tort quand même, un SUV est plus polyvalent et sympa qu’une berline classique… MAIS le monde du Gravel me déçoit depuis bien longtemps. J’ai acheté un Scott Speedster Gravel en 2016 à 1700€. Et c’était un vrai sacrifice financier. Je l’ai toujours et je fais 5500km/an. Je fais uniquement du tourisme local, voisin et alentours… parfois un peu plus loin, mais pas cher.
    J’habite à côté de St Malo, je roule dans toute la Bretagne et ailleurs. Le graveleur est maintenant un bourgeois vêtu chic chevauchant un destrier choc (par son prix exorbitant).
    Je ne m’inscris plus à aucune course ou randonnée car tous regarde ton Gravel bas de gamme avec dédain. Je m’habille en Quechua ou Kiabi (short, chemise ou tee-shirt) car les vêtements techniques sont beaucoup trop chers et l’on nous regarde en rigolant ; ces Parigots en mal d’aventure ou d’excitation dans leur pauvre vie.
    Je roule seul ou avec mes collègues et amis qui ont achetés un Gravel à moins de 2000€ et l’on roule simple… Nous sommes les Gilets jaunes du Gravel…
    Youtube est rempli de bobo youtubeurs en Gravel se retrouvant aux quatre coins du monde pour rouler entre privilégiés sur des gravels valant le prix de ma voiture et parlent d’écologie avec leur vélo en carbone asiatique.
    Qu’ils aillent tous se faire voir, industrie du cycle, marketing, textile, youtubeurs etc…
    Mon argent ira à la rénovation d’un vélo ancien en acier que je transformerait en Gravel pas cher et simple pour faire du tourisme local.

  9. Souvenez vous ! C’était en 1985-86, on parlait de vélos un peu bizarres, des Mountain-bike…Pas facile à prononcer. Lassé des courses sur route, j’ai organisé en 1987 une épreuve de Mountain-bike dans mon village de Haute-Saône. C’est un “coursier” 1ère caté qui est venu la gagner, un peu déçu de ne pas avoir une prime de victoire, mais content quand-même, grâce à l’ambiance rigolote qui contrastait avec celle des pelotons . L’année suivante, ce type de pratique était devenu le VTT . Et là tout a flambé !
    Les bécanes Peugeot, MBK en acier chromoly se sont fait griller la politesse par une flopée de nouveaux-venus (Specialized, Giant, Heavy Tools , Sunn, Rocky Mountain, etc…) et sont apparues les indispensables innovations : cadre alu made in Taïwan, suspension avant à ressorts puis hydrauliques, suspensions intégrales, pneus surdimensionnés , puis cadres en carbone, j’en oublie… Les marchands de vélos paniquaient , ne savaient plus à quels vélos se vouer, il fallait apprendre à monter et réparer les nouveaux dérailleurs à indexation, les triple-plateaux sont devenus ridicules, quelques années plus tard les double-plateaux ont connu les même sort, idem pour les circonférences de roues.
    Et puis bien-sûr les fédérations nationales s’y étaient mises et que j’torganise des règlements, des chartes , des compét’ , du professionalisme… On s’est mis à bouffer du VTT à toutes les sauces pendant quelques années, avec pléthore de magazines spécialisés . On a inventé un nouveau code vestimentaire VTT .
    Ça ne vous rappelle rien ?
    A quand le Gravel en sport olympique ?

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