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Sélection matos gravel juillet 2025

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Sélection Matos Gravel Juillet 2025

L’équipe de Bike Café vous présente une sélection d’équipements orientés gravel, repérés ou testés. Le gravel se segmente, se diversifie : randonnées, voyages, gravel race… Les équipements suivent cette évolution. Voici notre sélection, qui s’appliquera selon les produits à ces différents usages. Vous pouvez retrouver toutes nos pages sélection ici.

Gilet ASSOS x Mammut ML Hybrid Vest

Testé par Matthieu

Mammut est une marque suisse réputée d’alpinisme spécialisée dans la fabrication de cordes, vêtements, chaussures et divers matériels de montagne. Elle s’est associée avec une autre marque de renom, helvète également, Assos, pour produire une collection textile “capsule Assos x Mammut” de produits conçus pour le voyage à vélo et le bikepacking. Ce gilet sans manches fait partie de cette collection. Attention, qui dit collection capsule dit une présence limitée dans le temps. En l’occurence, avec cette collection, en vente jusqu’à fin septembre en magasins ou sur Internet !

Ce gilet est réalisé en Pertex® Quantum Air, un tissu technique léger, promettant imperméabilité et une protection contre le vent. Je vous invite à consulter la page produit du fabricant pour plus d’informations. D’autre part, il intègre aussi un tissu d’isolation Polartec® Alpha®. Ce dernier est composé d’une structure en fibres aérées avec un cœur en maille, promettant de retenir l’air chaud lorsque nécessaire et d’améliorer la circulation de l’air pendant les mouvements.

Gilet vélo Assos Mammut
Le tissu Pertex® Quantum® Air composant ce gilet lui confère des propriétés respirantes – photo Matthieu Amielh

En premier lieu, parlons de la coupe du produit. Elle taille assez “grand” dans la taille M que je choisis habituellement. Cela permet une bonne liberté de mouvements et de ne pas être trop serré, ce qui est pratique si on le porte avec un maillot manches longues. Ici, j’ai porté le gilet Assos x Mammut au-dessus du maillot mérinos 7Mesh Ashlu.

Gilet vélo Assos Mammut
Un M qui taille légèrement “grand” – photo Matthieu Amielh

Sur le terrain

Place maintenant aux impressions sur le terrain, après plusieurs sorties en gravel en montagne, par des températures entre 12 et 20°C. Le gilet est en effet très léger et se range facilement dans une poche de maillot. Il pourra de même être glissé au fond d’une sacoche de vélo.

Veste sans manches vélo Assos Mammut
La matière est compacte et le gilet peut se glisser facilement dans la poche d’un maillot – photo Matthieu Amielh

Testé en conditions fraîches de fin de journée, sur de longues descentes, l’effet coupe-vent est indéniable. La protection thermique est aussi présente bien que moins perceptible, à mes yeux. Selon la température, il faudra rajouter une paire de manchettes, ou remplacer le maillot manches courtes par une version manches longues, pour ne pas avoir froid.

Je ne peux pas valider l’argument imperméable n’ayant pas roulé sous la pluie.

Gilet vélo Assos Mammut
Un produit sans PFC et contenant des matériaux recyclés – photo Matthieu Amielh

Au niveau pratique, deux poches zippées sur l’avant permettent de ranger des items légers. Un smartphone peut y rentrer mais cela n’est pas agréable, je préfère le glisser dans la poche arrière du maillot. Personnellement, j’aurais préféré des poches dorsales, comme sur un maillot classique.

Au global, je trouve que ce gilet Assos x Mammut est un bon produit technique, léger et effectivement coupe-vent. Il sera très utile pour une sortie à la journée ou des expéditions de quelques jours. Ce gilet de vélo n’est cependant pas une doudoune sans manches. Pour rester au chaud, il ne conviendra pas, à moins de l’utiliser en combinaison avec un maillot thermique seconde couche.

Dernier point, positif : il est fabriqué sans composés perfluorés (PFC) et à base de matériaux recyclés (nylon et polyester).

Le point négatif est que ce gilet ne comporte pas d’empiècements ou de détails réflectifs, qui auraient été bien utiles pour gagner en visibilité.

Casque Fizik Kudo

Testé par Matthieu

La marque italienne a dévoilé en début de saison une nouvelle gamme de casques, pour la route, le VTT et le gravel, que nous avions présentée dans notre sélection de matériel vélo de route en mai.

Le modèle Kudo testé est un casque route qui est doté de la technologie de protection MIPS Air Node. Il est livré dans un carton qualitatif, avec une housse de transport. Particularité : l’intégration d’un éclairage arrière – clipsable – et permettant d’augmenter votre visibilité.

Premier constat : le “chaussant” du modèle, ici testé en taille L (59-61 cm), convient bien à mon crâne. D’habitude, je roule en casque Giro. Ici, le Kudo offre une bonne couverture de ma tête, sans effet “champignon”. Le casque couvre bien les tempes et le système d’ajustement occipital est efficace pour obtenir un bon serrage.

casque Fizik Kudo utilisation gravel
Le chaussant de ce nouveau casque Fizik convient à la forme de mon crâne – photo Matthieu Amielh

J’ai mesuré le poids du casque (en taille L) à 323 g sans l’éclairage (341 g avec) ce qui le place dans la fourchette plutôt haute sur ce genre de produit haut de gamme. On constate ici que le poids n’est pas le critère de performance recherché par Fizik. Au contraire, la marque a voulu développer un casque enveloppant offrant une protection optimale.

Sur le terrain

Le casque est agréable et rien à dire au niveau du confort, qui est excellent. J’aurais préféré un coloris blanc, moins chaud, pour les conditions estivales, mais c’est un détail.

casque Fizik Kudo vélo augmentant la visibilité du cycliste
Un éclairage arrière en point haut augmentant grandement la visibilité du cycliste – photo Matthieu Amielh

Le système d’aération est réussi. En montée, les différents canaux de ventilation permettent de bien évacuer la chaleur au niveau de la tête.

L’éclairage (d’une puissance annoncée à 35 lumens), qui sera pour certains un détail, est pour moi un point fort du casque. Placé de façon ergonomique, il peut s’allumer ou s’éteindre d’une seule main, on trouve tout de suite le bouton qui ne comporte que deux positions : éclairage fixe ou intermittent. En mode clignotant, j’ai mesuré l’autonomie à environ 4 heures, ce qui permet d’assurer une visibilité supplémentaire pendant la plupart de vos sorties.

casque Fizik Kudo éclairage intégré
L’éclairage se recharge facilement via le standard USB-C. Bien vu, le “capuchon” de protection du port de recharge est magnétique – photo Matthieu Amielh

Rappelons l’intérêt d’un éclairage en point haut comme celui-ci – en complément d’un feu présent sur le vélo – pour être plus visible des automobilistes. Les pratiquants d’ultra apprécieront aussi cet éclairage pour rouler une partie de la nuit, tout comme les vélotaffeurs.

Au final, ce casque m’a donné entière satisfaction. Si je devais émettre un bémol, cela serait au niveau du prix, élevé, mais en phase avec l’offre haut de gamme chez la concurrence (Giro, Kask).

Chaussures VTT et gravel TREK RSL

Testées par Laurent

Ces chaussures TREK RSL, dédiées au VTT et au gravel, sont construites sur la semelle la plus légère et la plus rigide que propose TREK. Celle-ci est entièrement en OCLV Carbon, pour un indice de rigidité de 14 sur 14. Le système de réglage BOA à deux disques Li2 et les zones METNET ont pour rôle de maintenir le pied dans une position favorisant l’efficacité.

Chaussures TREK RSL – photo TREK

Pour favoriser l’adhérence, ce modèle possède une semelle extérieure en caoutchouc Tachyon, associée à des crampons amovibles au niveau du talon et de l’avant du pied. Un renfort externe au niveau du talon stabilise le pied pour améliorer l’efficacité du pédalage. Ce modèle est compatible avec les cales deux vis, de type SPD.

Semelle en caoutchouc Tachyon – photo TREK

Pour finir cette présentation, notons un poids vérifié à 334 g en taille 45. Cela en fait un des modèles les plus légers du marché.

Sur le terrain

J’ai utilisé ces TREK RSL durant environ 2000 km, avec plusieurs sorties dépassant les 200 km, ainsi qu’en conditions de course sur Les Graviers Roses. Elles étaient en couple avec les pédales HT M2 dont vous avez pu déjà lire le test en juin. Clairement, la rigidité de la semelle apporte un rendement fort appréciable pour les sorties dynamiques, et bien évidemment, les gravel race. La respirabilité est suffisante, et même plutôt bonne au regard de la protection nécessaire de ce type de chaussures mixtes VTT / Gravel. Le système d’ajustement constitué de deux molettes Boa Li2 est probablement ce qui se fait de mieux actuellement.

TREK RSL à l’essai sur un vélo Gonnel Embrun – photo Laurent Biger

Pour ma part, j’aurais sûrement dû prendre une pointure en dessous car le chaussant taille large. Je regrette également que dans cette gamme de prix, TREK n’offre pas une semelle intérieure avec un meilleur soutien plantaire.

Les semelles intérieures n’offrent aucun soutien plantaire – photo Laurent Biger

D’ailleurs, le fabricant en propose sur son site web, avec plusieurs hauteurs disponibles. Les ayant reçues bien après, je vous ferai un retour d’expérience dans un prochain article spécifique sur les semelles. Indéniablement haut de gamme dans leur finition et les prestations offertes, TREK confirme avec les RSL son positionnement sur le segment compétition.

Tige de selle Ritchey WCS Carbon 1-Bolt

Testée par Laurent

Cette tige de selle Ritchey est issue de la gamme WCS, soit le haut de gamme du fabricant, qui d’ailleurs fait évoluer la signature graphique de cette série. Cette tige de selle est fabriquée en carbone UD, dans un coloris noir mat. Disponible en diamètre de 27,2 mm ou 31,6 mm pour une longueur de, respectivement, 350 ou 400 mm.

Tige de selle WCS Carbon 1-Bolt, ici avec le nouveau logo WCS – photo Ritchey

La principale caractéristique de cette tige de selle est son unique vis qui maintient le collier de serrage des rails de la selle. Un système minimaliste mais éprouvé depuis plusieurs années par le célèbre fabricant américain. Le version présentée et testée ici ne comporte pas de déport (offset).

Sur le terrain

Si au premier abord une tige de selle peut paraitre simple, la réalité est en fait bien plus complexe. En effet, la tige de selle encaisse d’importants efforts qui ont pour origines la puissance développée par le cycliste, son poids, et les chocs du terrain. Aussi, celle-ci se doit d’avoir des qualités antinomiques : être suffisamment robuste face aux chocs, être suffisamment rigide pour ne pas se tordre sous le poids et les watts développés par le cycliste, tout en se montrant d’une souplesse relative pour participer au confort.

Sobre, cette tige de selle est de nature à s’intégrer facilement – photo Laurent Biger

Finalement, c’est bien dans la résolution de cette difficile équation que les tiges de selle Ritchey sont souvent citées en exemple. Celle-ci ne fait pas exception, grâce à un savant dosage entre rigidité et flexibilité. Cela est d’autant plus appréciable sur nos montures gravel. Le système de réglage et de serrage s’avère fiable en toutes circonstances, comme j’ai pu le constater à l’entrainement et en course. Il est à noter que celui-ci peut évoluer afin de pouvoir accueillir tous les types de rails possibles.
Affichant moins de 200 g sur la balance, la tige de selle Ritchey WCS Carbon 1-Bolt est une valeur sûre. Un best-seller qui trouvera sa place pour personnaliser un montage haut de gamme.

Nouveau Gravel Race Pinarello DOGMA GR

Repéré par la rédaction

Pinarello enrichit sa gamme gravel avec le lancement du DOGMA GR, un vélo qui se positionne comme le nouveau fer de lance de la marque italienne. Ce modèle, pensé pour la performance, s’inscrit dans la continuité des DOGMA F et DOGMA XC, en mêlant esthétique, technologie et exigence de compétition. Il a été conçu pour répondre aux besoins des coureurs engagés dans des épreuves gravel de haut niveau, comme celles du circuit UCI, et revendique une orientation résolument racing.

Nouveau Gravel Race Pinarello DOGMA GR - Bike Café
Ce Dogma GR revendique une orientation résolument racing – photo Pinarello

Des nouveautés axées sur la performance

Le DOGMA GR combine plusieurs caractéristiques déjà éprouvées sur d’autres modèles de la marque, en les adaptant au gravel. On retrouve notamment une géométrie inspirée du Crossista pour garantir réactivité et stabilité, une fourche ONDA optimisée pour absorber les vibrations, ou encore un cadre en carbone M40X, un matériau déjà utilisé sur le DOGMA F, réputé pour sa légèreté et sa résistance.

La marque annonce également un nouveau cockpit Talon Ultra Fast GR, une tige de selle adaptive avec un flex de 8 mm, et un système de rangement Aero Load System intégré au cadre. Autant d’éléments pensés pour répondre aux exigences des efforts inférieurs à 5 heures, typiques des courses gravel modernes.

Nouveau cockpit Talon Ultra Fast GR - Bike Café
Les caractéristiques du nouveau cockpit Talon Ultra Fast GR

Un poids extrêmement contenu

D’après les données fournies par Pinarello, le DOGMA GR se présente comme le vélo gravel aéro le plus léger du marché. Le cadre seul affiche un poids de 960 g. En configuration complète — avec roues Princeton Grit 4540 EVO, groupe SRAM Red XPLR AXS et pneus Vittoria Terreno 40 mm — le vélo revendique un poids de 7,35 kg. La version avec groupe Shimano Dura Ace Di2 descend même à 7,30 kg. Ces chiffres le placent dans une catégorie à part, mais rappellent aussi que la recherche de légèreté reste un enjeu stratégique pour la marque.

Caractéristiques techniques du DOGMA GR

ÉlémentDétail
CadreCarbone M40X, 960 g (annoncé)
Groupe disponibleSRAM Red XPLR AXS 1×13 / Shimano Dura Ace Di2
RouesPrinceton Grit 4540 Evolution DB
PneusVittoria Terreno T30 40 mm
Poste de pilotageTalon Ultra Fast GR, avec flare de 7°
Tige de selleAdaptive Seatpost (flex longitudinal de 8 mm)
Dégagement pneusJusqu’à 45 mm à l’avant, 42 mm à l’arrière
Poids total annoncé7,30 kg (Shimano) / 7,35 kg (SRAM)
Coloris disponiblesInterstellar Grey Matt, Luxter Blue Shiny, Black on Black
Tailles disponibles9 tailles, CC de 430 à 595 mm
Prix public conseillé14 000 € (configurations complètes) / 6 700 € (cadre seul)

Une offre haut de gamme sans compromis

Avec le DOGMA GR, Pinarello vise clairement les cyclistes les plus exigeants. Le niveau de finition, le poids contenu, la recherche aérodynamique et la modularité des équipements placent ce modèle dans le segment premium du gravel performance. Cependant, le tarif de 14 000 € pour les configurations complètes confirme l’orientation élitiste de cette nouvelle monture. Si la promesse technique est tenue, ce gravel pourrait séduire les compétiteurs à la recherche d’un vélo sans compromis — à condition d’avoir le budget correspondant.

  • Prix : 14 000 € (configurations complètes) / 6 700 € (cadre seul)
  • Page fabricant : pinarello.com

Crèmes de protection solaire Pelotan

Repérée par Laurent

Que ce soit sur route, mais aussi sur les pistes en gravel, le soleil est souvent l’invité principal de nos vacances estivales. Aussi, Pelotan, marque de crèmes solaires pour sportifs fondée en 2018, lance la gamme Tour de France x Pelotan afin de coller à l’actualité sportive.

Tour de France x Pelotan

Une gamme de crèmes solaires et d’après-soleil. En hommage aux maillots légendaires de la plus célèbre des courses cyclistes, la gamme comprend ces produits :

  • Spray Maillot Jaune (SPF 30)
  • Roll-on à pois (SPF 30)
  • Après-soleil Maillot Vert
  • Spray Voyage Maillot Blanc (SPF 30)

Chaque produit est conçu pour protéger les cyclistes :

Le Spray Maillot Jaune : flacon de 200 ml SPF 30, formulé pour une tenue jusqu’à 8 heures, conçu pour adhérer à la peau sans obstruer les pores, préservant ainsi la régulation thermique pendant l’effort.

Roll-on à pois : le fabricant rappelle que pour chaque 1 000 m d’ascension, l’exposition aux UV augmente de 10 à 20 %. Le Roll-on “Roi des montagnes”, de 50 ml, est facile à emporter, tout en restant résistant à la transpiration et à l’eau.

Après-soleil Maillot Vert : un produit censé optimiser la récupération de la peau et des muscles. Cela grâce à son effet rafraîchissant qui, d’après le fabricant, apaise l’inflammation.

Spray de voyage Maillot Blanc : petit frère du Spray Maillot Jaune, disponible en 100 ml, facile à emporter et résistant à la transpiration. Le fabricant annonce une réduction de 97 % des rayons UVB, ce qui devrait éviter les coups de soleil.

Pelotan équipe plusieurs équipes professionnelles du World Tour, notamment Education-EasyPost, Canyon-SRAM et FDJ-SUEZ.

  • Prix : de 15 à 29 € selon les produits, et 78,30 € en pack
  • Page fabricant : pelotan.cc

Un week-end vélo au pays de Cezanne

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Cezanne

Cette année, le vent de Cezanne souffle sur Aix-en-Provence. 2025 marque le début des grandes retrouvailles entre la ville et le plus illustre de ses habitants. Un hommage à l’homme, à l’artiste et à son œuvre qui annonce une exposition internationale d’envergure, ainsi que la réouverture de sa maison familiale et de son dernier atelier remettant Cezanne au cœur de cette ville qu’il aimait tant. Attiré par cette animation, vous allez peut-être venir nous rendre visite et si vous êtes cycliste, vous souhaiterez sans doute rouler dans les paysages qui ont inspiré le plus célèbre des Aixois. Nous vous avons préparé 3 itinéraires accessibles en vélo ou VAE. Nous les avons tracés avec l’envie de les partager avec vous.

Cezanne

Aix-en-Provence est une ville touristique à taille humaine, réputée pour sa qualité de vie. Avec ses nombreux musées et ses lieux remarquables à découvrir, elle est également ouverte vers une nature qui nous invite à partir à la découverte du Pays d’Aix. La montagne Sainte-Victoire attire les randonneurs, les grimpeurs et les cyclistes, qu’ils soient sportifs ou contemplatifs. Les vignes s’étendent un peu partout autour de ce rocher imposant pour dessiner un paysage qui se colore de différentes teintes selon les saisons. Depuis mon arrivée à Aix, j’ai sillonné ce territoire sur ses routes et ses chemins et je ne suis toujours pas lassé en y faisant encore de nouvelles découvertes.

Trois parcours pour découvrir ce coin de Provence,
le temps d’un week-end

Aix-en-Provence est facilement accessible à quelques heures de Paris et de Lyon par sa gare TGV qui attire des visiteurs venant de partout. Un week-end à Aix sera facile à organiser pour découvrir ce coin de Provence. Si vous êtes cyclistes, vous pouvez venir ici presque les mains dans les poches et louer sur place un vélo pour profiter de votre venue afin d’élargir le périmètre de vos découvertes. Je vous propose trois parcours que vous pourrez placer facilement pendant votre week-end de visite, en fonction de vos envies et de vos disponibilités. Le pays n’est pas plat et pour les moins sportifs un VAE sera peut-être le meilleur choix pour les suivre, en profitant des paysages.

Le classique tour de la Sainte-Victoire

60 km – 1000 m de D+ – Difficulté : difficile

Ce parcours est un grand classique des balades à vélo aixoises. Il ceinture la Sainte-Victoire et il faudra affronter 3 ascensions difficiles : Saint-Antonin, Pourrières et le col des Portes. Ce circuit vous fera découvrir les faces sud et nord très différentes de ce modeste massif qui s’étend sur 18 kilomètres de long et sur 5 kilomètres de large. Le point culminant n’est pas le sommet que l’on voit surmonté de la Croix de Provence (altitude 946 mètres), mais le Pic des Mouches (1 011 mètres) qui surplombe le col des Portes, point culminant de ce parcours à 633 m d’altitude.

Cezanne
La fontaine de la Rotonde – photo Patrick VDB

On prend le départ devant la statue de Paul Cezanne, face à la fontaine de la Rotonde. Après le Cours Mirabeau et ses fontaines qui nous rappellent qu’Aix-en-Provence est une ville d’eau, on sort de la ville en empruntant la seule route française classée monument historique. Elle relie Aix-en-Provence au village du Tholonet. Elle est répertoriée comme étant la D17, les anciens l’ont connue sous le nom de petite route du Tholonet, mais depuis 1959 elle s’appelle la “Route Cezanne”. Ce statut permet de protéger cette route empruntée à pied par l’artiste qui partait peindre en nature la Sainte-Victoire.

La traversée du village du Tholonet permet de retrouver des traces de la présence de Cezanne. Le petit col de Saint-Antonin-du-Bayon se dresse ensuite avec un passage à 11 % et ses 3 lacets. Il faudra appuyer sur les pédales pour les franchir. On est loin quand même du niveau de difficulté des cols montagnards.

Sur la route, le spectacle de la Sainte-Victoire s’offre à nous sur la gauche de la route. Arrivés à Puyloubier (point d’eau), vous entrerez dans une campagne plantée de vignes. À droite le massif de la Sainte-Baume dessine l’horizon. Ensuite à Pourrières, vous aborderez la longue montée faite de nombreux virages vers le Puits de Rians.

À gauche, la route vers le col des Portes, ascension majeure de ce parcours, va s’élever progressivement vers l’altitude de 633 m. Une belle descente vous fera rejoindre le village de Vauvenargues après le col de Claps. À Vauvenargues, vous découvrirez la dernière demeure d’un autre peintre célèbre : le “château” de Picasso. Cette belle demeure ne se visite pas. Une dernière pause dans ce village avant de reprendre une belle route vers Aix-en-Provence avec à votre gauche la vue sur la face nord de la Sainte-Victoire. Retour place de la Rotonde devant la statue de Cezanne.

Points d’intérêts :

  • Départ devant la statue de Cezanne sur la place de la Rotonde.
  • Cours Mirabeau.
  • Le Tholonet, où la société du Canal de Provence est installée dans l’ancien château. Une belle fontaine taillée dans le marbre local vous dévoilera la couleur particulière de cette pierre. L’église à gauche en sortant du village et le moulin de Cezanne avec le portrait en bronze de l’artiste méritent de mettre un pied à terre pour une photo.
  • Les terres rouges.
  • Saint-Antonin-du-Bayon, point de départ d’escalades et de randonnées aux pieds de la partie escarpée du massif.
  • Puyloubier, petit village viticole : halte pour refaire le plein du bidon, boulangerie si vous avez une petite faim. À Puyloubier, il y a la Maison de retraite des légionnaires au domaine du Capitaine Danjou.
  • Pourrières, village où autrefois s’est déroulée une bataille, remportée par le général Caïus Marius qui fit de nombreuses victimes. Le nom de Pourrières viendrait de ” champs pourris ” (campi putridi), en raison de l’abondance de victimes tombées au combat.
  • Col des Portes : point culminant de la balade à 633 m
  • Vauvenargues, le château Picasso
  • Arrivée dans Aix par la place du Palais de Justice

Parcours

La campagne aixoise

35 km – 340 m de D+ – Difficulté : moyenne

Ce parcours, en forme de flèche, pointe vers le centre d’Aix-en-Provence

Le côté tourisme culturel de la ville d’Aix-en-Provence pourrait nous faire oublier sa campagne qui mérite, elle aussi, une visite. On y trouve une agriculture diversifiée, qui tire parti d’un réseau d’irrigation efficace. Le petit canal du Verdon et le canal de Provence apportent l’eau nécessaire aux cultures. Les barrages de Bimont et Zola permettent de la stocker. Non loin du centre d’Aix, vous pourrez découvrir à vélo cette belle campagne faite de vignes, de champs de lavandes, de céréales et de cultures qui colorent le paysage en fonction des saisons. Un beau réseau de petites routes tranquilles, au bitume parfaitement lisse, traverse ce territoire. Ce parcours, en forme de flèche sur la carte, pointe vers le centre d’Aix-en-Provence. Il contourne Puyricard qui est une agglomération dépendant de la ville d’Aix-en-Provence. Elle englobe plusieurs hameaux, dont Couteron, à l’est, et Pontès, à l’ouest. 

On s’évade de la ville par la route des Alpes pour suivre la vallée des Pinchinats. On la quitte en prenant à gauche la direction de l’ancien aqueduc de la Calèche qui passe au dessus du quartier des Lauves. On descend ensuite vers la voie ferrée qui relie Marseille à Briançon. On passe sous la voie pour relier le petit hameau de Font Rousse et le village de Couteron. À gauche, on traverse les vignes, les parties boisées, les champs.

Cezanne
Les champs de lavandes – photo Patrick VDB

Le retour se fait par le côté ouest où on retrouve la voie ferrée. On rentre sur Aix par une belle descente vers le quartier Saint-Mitre et une nouvelle fois on retrouvera notre voie ferrée mono rail qui est le point de liaison entre Aix-en-Provence et les Hautes-Alpes.

Points d’intérêts :

  • Les Pinchinats, la fraîcheur de cette route et sa chapelle Sainte-Anne
  • L’ancien pont aqueduc de la Calèche
  • Les vignes
  • Le dessin à l’horizon de la Sainte-Victoire
  • La brasserie des Bulles de Provence
  • Un retour en ville le long de la voie ferrée du TER qui relie Aix aux Alpes

Parcours

Gravel Sainte-Victoire

32 km – 500 m de D+ – Difficulté : moyenne

Paul Cezanne peignait en pleine nature et pour cela il marchait pour se rendre sur place. Il empruntait cette route Cezanne et les sentiers qui sont devenus pour certains des pistes de DFCI. Tel un randonneur, chargé de son matériel de peinture, il parcourait ainsi des kilomètres.

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Le point de départ de ces parcours : la statue de Paul Cezanne, place du Général De Gaulle, face à la fontaine de la Rotonde – photo Patrick VDB

Vous êtes de plus en plus nombreux à pratiquer le gravel. Avec des pistes roulantes et larges, ce parcours est relativement accessible à tous les cyclistes. Je vous propose cette mini découverte, qui permet d’avoir un aperçu du massif de la Sainte-Victoire.

Ce parcours emprunte la vallée des Pinchinats. Elle doit son nom aux ateliers de peignage de la laine (penchinat en provençal) installés ici autrefois. Cette vallée, fraîche en été, vous conduira jusqu’à la Fontaine des Tuiles. “Au XVIIIe siècle, La « Font des Teules » était une ferme avec une source, un puits et un grand verger d’amandiers. L’eau étant rare et précieuse, les propriétaires récupéraient l’eau du toit vers des bassins, d’où le nom de « fontaine des tuiles – source Randomania ».

On quitte le bitume pour prendre la piste de la Keyrié sur une partie du nouveau GR69 (la Routo – ancienne piste de transhumance). Une première vue de la Sainte-Victoire s’offre à nous sur la droite. On descend de cette piste en retrouvant le bitume pour arriver au hameau des Bonfillons. On se dirige ensuite vers le barrage de Bimont, qui a été inauguré en 1952. Il constitue une réserve de sécurité précieuse au cœur de l’aménagement hydraulique du canal de Provence. Elle est alimentée à 90% par de l’eau du Verdon, grâce à la galerie souterraine de la Campane. Les 10 % restants proviennent des apports naturels de la rivière, l’Infernet.

On roule au sommet du barrage pour aborder le clou du spectacle avec sur la gauche un autre point de vue de la Sainte-Victoire. On descend ensuite par le vallon du Marbre, d’où était extrait autrefois une pierre qui servait à fabriquer les fontaines, les fonds baptismaux des églises… Retour vers Aix-en-Provence par la route Cezanne. Incursion dans le Parc de la Torse pour passer vers le cimetière et le quartier Mazarin qui nous ramène à notre point de départ.

Conseils :

  • utilisez un vélo de gravel ou un gravel électrique équipé de pneus tubeless de 40 mm minimum. Rechargez vos bidons au point d’eau situé au barrage de Bimont.
  • consultez le site https://www.risque-prevention-incendie.fr/13 pour vous assurer que les pistes sont autorisées selon le risque d’incendie (mise à jour à 17h pour le lendemain).

Points d’intérêts :

  • Les Pinchinats
  • La Fontaine des tuiles
  • La piste et la vue sur la Sainte-Victoire
  • Le barrage de Bimont
  • Le vallon du marbre
  • La route Cezanne

Parcours

Bonnes adresses

  • Location de vélos : il existe de nombreuses enseignes de location de vélos. Nous avons réalisé ce sujet en collaboration avec le magasin Bikery qui loue des vélos (route et gravel) de la marque Scott. Le magasin est bien achalandé et vous pourrez trouver sur place de nombreux équipements.
  • Pour manger : Tita, restauration le midi uniquement sur place ou à emporter.
  • Pour un café : Brûlerie Richelme.
  • Brasserie : Aquae Maltae, brasserie artisanale où vous pouvez déguster une bonne bière fabriquée sur place. Il y a souvent des animations comme par exemple à l’occasion de la Cezanne Cyclo Classic (voir ci-dessous).
  • Brasserie : Les Bulles de Provence (parcours campagne aixoise) cultive sa propre orge brassicole biologique et son houblon et utilise l’eau du Verdon.
  • Restaurant Les vieilles canailles cuisine authentique ainsi qu’un large choix de vins au coeur d’Aix.
  • Glacier : Loucau, glacier artisanal (parcours campagne aixoise) proposant un lieu bucolique pour prendre l’apéro ou déguster une glace à Puyricard, et plus récemment au centre d’Aix-en-Provence.
  • Office de tourisme à Aix-en-Provence

La Cezanne Cyclo Classic

Cet événement, qui valorise le vélo classique en acier, aura lieu les 4 et 5 octobre 2025 à Aix-en-Provence. Deux parcours sont proposés aux participants : le Classique avec 61 km et 970 m de D+ et le Sambuc avec 105 km et 1410 m de D+. Bike Café est partenaire de la Cezanne Cyclo Classic.

Cezanne

Le samedi 4 octobre : rendez-vous convivial et retrait des dossards à la brasserie Aqua Maltae et sur le showroom le Workshop

  • À partir de 10h : ouverture de la récupération des dossards
  • 10h-19H : Exposition et rencontre avec des artisans du cycle français et leurs productions, stands, colloque, séances de dédicaces avec des écrivains cyclistes, dégustation de spécialités locales.
  • 19h-23h : Apéro festif, food truck et ambiance guinguette.

Le dimanche 5 octobre

  • 7h30-8h30 : Showroom le workshop, récupération dossards.
  • 9h : Fontaine de la Rotonde, Grand départ Cezanne Cyclo Classic 2025
  • 13h-16h : Arrivée des randonneurs.
  • 16h30 : Tirage au sort et apéritif de fin de randonnée.

Toutes les infos ici : Cezanne Cyclo Classic

Comme un lundi : la chaussure blanche gagne du terrain

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chaussure blanche

L’édito de Bike Café

Photo de couverture Virginie Govignon

Pierre Richard (alias François Perrin) dans « Le grand blond à la chaussure noire » incarnait un rôle d’éternel gaffeur qui allait lancer sa carrière cinématographique. Nos champions cyclistes ont fait un choix plus uniforme, qui ne ressemble pas à une gaffe : ils portent tous des chaussures blanches. Les « cadors » du World tour, font tourner avec leurs pieds blancs des manivelles de plus en plus courtes… Mais où va-t-on ? De mon temps, la chaussure était noire, en cuir et avec des lacets. D’où vient cette réaction iconoclaste qui s’oppose aux normes et croyances dominantes et intouchables du cyclisme ? La chaussure blanche gagne du terrain : en ville, aux pieds des stars et même sur les pistes du gravel.

Les chaussures blanches : c’est classe. C’est l’opinion de Rémi Clermont, le co-fondateur du Café du Cycliste, qui déclarait à Dan de Rosilles qui testait alors les chaussures Outlands, « La couleur, ça a été LA grande question tout de suite, car lorsqu’on lance une chaussure, on ne peut pas commencer avec plusieurs couleurs. Alors, on s’est demandé : claire, foncée, funky ? À titre personnel, je mets toujours des chaussures blanches… » On ne peut pas contester le goût de ce créatif visionnaire, confirmé par l’hégémonie du blanc qui est même venu éclaircir les chemins du gravel, notamment dans les épreuves « race ». 

chaussure blanche
Sur la manche UCI Wish One Millau Grands Causses, malgré un temps maussade, le blanc prédomine aux pieds des meilleurs coureurs – photo Virgine Govignon

Les maîtres chausseurs des champions ne proposent plus, sur leur catalogue haut de gamme, d’alternative à cette couleur symbole de pureté. Les coureurs écrasent plus blanc que blanc leurs pédales. Cette couleur, qui n’est pas comme les autres, serait la synthèse de l’ensemble des couleurs du cercle chromatique. En réalité, c’est une nuance au même titre que la couleur noire, ce qui explique que le choix est subtil. Il faudra avoir le courage de choisir une autre couleur, face aux arguments qui imposent ce dictat de la blancheur. Mon caractère versatile me fait rouler tantôt blanc, tantôt noir, mais en ces périodes de fortes chaleurs, le blanc s’impose sur mon échiquier cycliste sur lequel j’avance mon cavalier blanc… Je scrute néanmoins les images du Tour de France, avec l’espoir de trouver un contestataire qui viendrait faire tache, comme une mouche posée sur une tasse de lait. Et vous, êtes-vous blanc ou noir ? 

Si les nuances immaculées vous passionnent, je vous conseille la lecture de l’article de Pierre Périllat dans l’Équipe.  

Patrick.

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Tige de selle télescopique crankbrothers Highline : montage et test

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crankbrothers Highline

Si crankbrothers est principalement connu pour ses pédales automatiques, d’autres produits méritent notre attention. En effet, le fabricant californien propose d’autres produits, VTT ou gravel, qui sont pour la plupart assez innovants. À ce titre, je vous propose de découvrir la tige de selle télescopique crankbrothers Highline XC/Gravel, vendue moins de 200 €. Montée, testée et approuvée ! Photo de couverture de Laurent Biger.

Tige de selle télescopique
Tige de selle télescopique crankbrothers Highline XC/Gravel sur le Rondo Ruut CF2 G2 – photo Laurent Biger

Tige de selle télescopique crankbrothers Highline XC/Gravel : présentation

La tige de selle télescopique crankbrothers Highline XC/Gravel est proposée en plusieurs versions, toutes faites d’aluminium 7075-T6. En effet, le fabricant propose quatre débattements : 125 mm, 100 mm, 80 mm et 60 mm. Dans la version au plus court débattement, crankbrothers propose deux variantes : classique et “SHORT”.

crankbrothers Highline XC/Gravel
crankbrothers Highline XC/Gravel 60 mm Short – photo crankbrothers

Cette dernière se destine aux montages ne nécessitant pas de grandes sorties de selles, ainsi qu’aux cadres au design particulier. C’est cette version SHORT en débattement de 60 mm que j’ai choisie, qui viendra se loger dans le cadre anguleux du Rondo Ruut CF2 G2.

Poids et dimensions

Dans cette version SHORT, la tige de selle télescopique crankbrothers Highline XC/Gravel est particulièrement compacte. Cela est un atout pour un montage sur des cadres au tube de selle complexe. L’exemple du Rondo Ruut CF2 G2 est sûrement le plus parlant, mais pas que. En effet, bon nombre de gravel ont des tubes de selle cintrés, où la partie supérieure n’est rectiligne que sur une courte longueur.

Surlignées, les dimensions de la version 60 mm – illustration crankbrothers

Quant au poids, dans cette gamme de prix (moins de 200€), la concurrence est rare. En effet, la tige de selle télescopique crankbrothers Highline XC/Gravel ne pèse que 369 g. Alors que l’ensemble nécessaire à son fonctionnement totalise 444 g (tige de selle, commande et câblage).

Le poids de l’ensemble reste tout à fait correct – photo Laurent Biger

La commande crankbrothers Highline Drop Bar

Si le câble et sa gaine de marque Jagwire sont fournis dans le package de la tige de selle télescopique, ce n’est pas le cas de la commande.

Highline XC/Gravel remote
Commande crankbrothers Highline Drop Bar – photo crankbrothers

Finalement, ce n’est pas illogique dans le sens où l’on peut la faire fonctionner avec une autre commande, que parfois l’on possède déjà. Ce qui vous évitera dans ce cas de dépenser entre 30 et 50 € pour vous la procurer. Bien évidement, cette commande est spécifiquement conçue pour être fixée à un cintre de type Drop Bar.

Le montage de la tige de selle télescopique crankbrothers Highline

Comme toutes opérations techniques, il faut prendre le temps de consulter la documentation du fabricant au préalable. Dans le cas présent, celle-ci est claire et bien illustrée.

Un extrait du manuel, où les numéros renvoient à des explications – illustration crankbrothers

Pour autant, compte tenu du cadre particulier du vélo hôte, j’ai dû adapter l’ordre de certaines opérations. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de difficultés majeures, du moins si vous êtes un minimum équipé en outillage, rigoureux et minutieux. Dans le cas contraire, votre vélociste est sûrement la meilleure solution !

Le fabricant crankbrothers a prévu une interface sous forme de barillet, qui permet d’ajuster la tension du câble de la commande. Devant être montée en amont de celle-ci, ce type de système est nécessaire, car le câble va voir sa tension évoluer au fil du temps et de l’utilisation plus ou moins intense. Reste à anticiper cela lors du montage de la guidoline évidemment…

Montage terminé de la commande, avant la pose de la guidoline – photo Laurent Biger

Quant au système de fixation de la selle, il est tout à fait classique. Des gouttières graduées maintiennent efficacement les rails de la selle. Sur ce point, le réglage est facile, que ce soit en translation ou en inclinaison.

Le système de fixation de la selle est classique et efficace – photo Laurent Biger

La tige de selle télescopique crankbrothers Highline XC/Gravel sur le terrain

Sur les sentiers, les pistes, et même sur route, j’use régulièrement de la tige de selle télescopique dans les descentes. Une fois descendue, et le centre de gravité avec, on devient plus efficace. Notamment en permettant bien plus de mobilité sur le vélo. Ma dernière saison de VTT XC en compétition remonte à 2019, mais les automatismes restent : on la baisse à l’abord de la descente, puis on la remonte pendant que l’on relance derrière en danseuse. Cela est valable sur pistes, mais aussi sur route !

En montagne, ici au Ventoux, l’intérêt est encore plus évident qu’en plaine – photo Eric Cotogno

Quant à la vitesse d’exécution de la sortie de la selle, elle n’est pas la plus rapide du marché. Loin de là. Mais pour un usage en gravel, cela est largement suffisant. Que ce soit à l’entrainement sur le mont Ventoux ou en randonnée chronométrée sur le Savoie Tour, j’ai vraiment apprécié cet équipement sur mon vélo.

Entrainement sur le mont Ventoux – photo Laurent Biger

En montagne, l’intérêt est évidemment bien plus marqué qu’en plaine. Ainsi, chaque descente est à la fois plus rapide, mais aussi et surtout plus sécurisante. Toutefois, en plaine, il peut être utile de baisser sa selle pour négocier – plus vite – un virage…

Le Rondo Ruut équipé de la tige de selle télescopique crankbrothers Highline aprés l’épreuve du Savoie Tour – photo Laurent Biger
Cette tige de selle est l’une des plus abordables et des plus compactes du marché – photo Laurent Biger

La commande à l’usage

En ce qui concerne la commande, vendue séparément, elle remplit correctement son rôle. Pour autant, si vous en avez déjà une de qualité, elle pourra sûrement en faire tout autant.

La commande crankbrothers Highline Drop Bar – photo Laurent Biger

Personnellement, j’aurais souhaité une surface d’appui du levier supérieure. Mais c’est là un goût personnel, et évidemment fonction de la taille des mains. Là-dessus, cette commande peut s’activer de deux façons : par le pouce quand on a les mains dans les drop, ou par le majeur quand on a les mains sur les cocottes.

Au bilan

Cette tige améliore drastiquement les capacités de franchissement. Libre à chacun ensuite, en fonction de sa pratique et de sa localisation, de déterminer si un tel équipement a sa place sur son vélo de Gravel. Cette tige de selle crankbrothers Highline XC/Gravel est l’une des plus abordables du marché. De plus, elle est d’un poids et d’un gabarit qui la rend pertinente pour un montage sur nos gravel.

Page fabricant : Highline XC/Gravel 27.2 Dropper – 60mm – Short
Prix moyen constaté : 160 à 200 €

Giant Defy Advanced E+ Elite 0, l’endurance en version électrique

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Defy Advanced E+ Elite

En novembre 2023, je testais le nouveau Giant Defy, un des fleuron de la gamme route de Giant. Ce vélo d’endurance m’avait séduit par ses performances, son confort et son esthétique. Lorsque nous avons préparé notre reportage sur les cols réservés des Hautes Alpes, j’ai saisi l’opportunité de pouvoir utiliser ce même vélo, mais dans sa version électrique Advanced E+ Elite 0, sur des ascensions des cols alpins. Ce Defy, dans sa nouvelle version électrique, est équipé du nouveau moteur Syncdrive Move Plus. J’ai voulu relever le Defy de l’électrique, pour découvrir ce que le supplément de watts apporterait au vélo que je connaissais.

Nous connaissons tous l’importance de la marque taïwanaise Giant dans le monde du vélo et la richesse de son catalogue. Arrivée en France en 1988, elle a créé depuis 2010 un réseau fort de 135 magasins Giant Store. Pour la 5e année consécutive, ce réseau a remporté le label de la meilleure enseigne, décerné par le magazine Capital dans la catégorie “magasins et réparateurs de vélos”. Ce statut assure les clients de Giant de trouver, pas très loin de chez eux, un service commercial et de réparation efficace.

Le VAE route et gravel

Defy Advanced E+ Elite
Ces vélos ont enfin trouvé leur place dans une offre pléthorique. Ce Giant est équipé de pneus de 32 mm. Il pourrait recevoir des pneus jusqu’à 38 mm de section – photo Patrick VDB

Dans un marché du cycle morose, marqué notamment par un recul des ventes des VAE, le segment route et gravel redresse la tête en affichant une embellie de 33 %. Ce chiffre montre que ces vélos ont enfin trouvé leur place dans une offre pléthorique qui rendait le choix difficile. Il fallait que les marques installent, dans leurs réseaux de distributions, les conditions de vente et que les clients comprennent l’usage et le bénéfice de ces nouveaux vélos. Dans le domaine du VTT, les cyclistes ont vite compris l’intérêt de cet apport de watts qui leur a permis d’augmenter le plaisir de leur pratique. Pour la route, où les critères de poids et de vitesse prédominent, la réflexion sur le choix d’un VAE a pris plus de temps. “Ce vélo est lourd, son moteur coupe à 25 km/h, son autonomie ne va pas me permettre d’aller loin…” Ils ont découvert que l’inertie du poids associée au confort était un avantage, que la vitesse moyenne des randonneurs à vélo n’excédait pas beaucoup celle de la coupure de l’assistance et que l’autonomie offerte par les batteries de nouvelle génération couvrait la plupart de leurs besoins. Le vélo sportif et de loisir assisté est devenu compréhensible et accepté dans les pelotons mixtes où on n’entend plus prononcer le mot “tricheur”.

Giant Defy Advanced E+ : présentation

Matthieu avait pu essayer ce vélo lors de sa présentation presse en octobre 2024 au siège de Giant France à Aix. Il a déjà donné pas mal d’informations sur le vélo et son usage. Je vais compléter par mon avis, après 600 km parcourus sur différents profils routiers, comprenant trois montées de cols dans les Hautes Alpes.

Defy Advanced E+ Elite
Je retrouve l’esthétique du Defy que j’avais appréciée en 2023 – photo Patrick VDB

En récupérant le vélo de test chez Giant France à Aix-en-Provence, je retrouve l’esthétique du Defy que j’avais appréciée en 2023. Un look superbe et très proche du modèle sans moteur qui m’oblige à chercher où se cache la partie électrique de ce E+. En regardant de plus près, je trouve ce qui généralement identifie un VAE par rapport à un vélo classique : le bouton de mise en route sur le tube supérieur à proximité du pivot de direction et un moyeu sur-dimensionné sur la roue arrière, qui pourrait bien être le moteur. De par le design des cadres actuels, qui ont vu augmenter la section des tubes diagonaux, ça ne diffère pas trop entre ceux qui sont vides, par rapport à ceux qui contiennent une batterie. Celui de la version E+ est légèrement plus gros que dans la version classique du Defy, mais l’esthétique reste agréable.

Defy Advanced E+ Elite
13,16 kg sur la balance – photo Patrick VDB

Pour ce Defy Advanced E+ Elite 0 que j’ai pesé à 13 kg (avec pédales), la répartition des masses s’équilibre entre cette batterie en point central du vélo et le moteur dans le moyeu de la roue arrière. Ce choix technique permet de développer un couple suffisant de 30 Nm, qui équivaut à 75 Nm pour un moteur central. La technologie Smart Assist utilise des capteurs qui permettront à l’écosystème du vélo de déterminer précisément le niveau d’assistance nécessaire lors du pédalage.

Nouveau moteur, nouvelle batterie

Ce Defy bénéficie du nouveau moteur Giant Syncdrive Move Plus, développé par Giant avec Yamaha, pour obtenir un pédalage qui sera le plus naturel possible. La connexion filaire avec la batterie est invisible et elle est assurée par l’axe traversant. La batterie Energypak 400, logée dans le tube diagonal est également nouvelle. Elle fait appel à des cellules 22700 de chez Panasonic, qui dépassent en performance celles qui sont utilisées par ailleurs.

Géométrie du Giant Defy Advanced E+

Il y a très peu de différence entre la géométrie de ce Defy E et du Defy non motorisé que j’ai testé en 2023.

Defy Advanced E+ Elite
  SMMLLXL
ALongueur de tube de selle (mm)445480515535565
BAngle de tube de selle74,0°73,5°73,0°73,0°73,0°
CLongueur du tube supérieur (mm)530545560575590
DLongueur du tube de direction (mm)130145167187205
EAngle du tube de direction71,5°72,5°72,5°72,5°72,5°
FDéport de fourche (mm)5050505050
GTrail (mm)65,158,658,658,658,6
HEmpattement (mm)994,3995,21007,51022,71037,9
ILongueur des bases (mm)420420420420420
JDrop du boitier de pédalier (mm)8080757575
KStack (mm)542,2560,2576,1595,2612,4
LReach (mm)374,3378,9383,6392,8402,6
MHauteur en statique (mm)716745,5779799824
NLargeur de cintre (mm)400420420440440
OLongueur de potence (mm)90100110110120
PLongueur des manivelles (mm)170172,5172,5175175
QDiamètre des roues700C700C700C700C700C

Motorisation et équipements

Les niveaux d’assistance sont au nombre de cinq, dont un mode Smart Assist qui est un mode intelligent qui vous libère du choix d’augmenter ou diminuer le niveau d’assistance en roulant. Avec ce mode vous pourrez profiter du plaisir de piloter votre vélo sans avoir à vous préoccuper du profil de la route. Ce système intelligent utilise des capteurs et des algorithmes qui adaptent la puissance délivrée en fonction du besoin du cycliste. Cette technologie permet d’optimiser l’autonomie en fournissant l’énergie qui est juste nécessaire.

Équipements en détail

Roues & pneus
Transmission
Motorisation
Cockpit
Détails

L’application

L’application Ride Control permet de personnaliser les réglages du moteur selon vos besoins : le couple, la vitesse de déclenchement de l’assistance et le pourcentage d’assistance du moteur pour chaque mode. Vous pouvez également personnaliser les données affichées à l’écran et l’utiliser comme GPS.

Voir tous les détails sur le site de Giant France

L’essai

En montagne

C’était l’objectif principal de ce test. Pour moi, un des usages principaux d’un VAE route se situe là : grimper des cols, ce qui avec l’âge ou le manque de capacités physiques, devient impossible. J’ai pu vérifier lors de mes dernières ascensions effectuées, notamment celle du Ventoux au mois de juin, que le VAE route devenait la solution ultime pour ceux qui veulent accéder aux sommets que leur condition physique leur interdisait. Cette envie légitime n’est pas (plus) honteuse. Pourquoi se priver du plaisir de l’ascension de nos superbes cols montagnards, qui offrent aux cyclistes des vues sublimes ?

Pour vérifier l’intérêt de ce Defy dans ces conditions, je suis allé avec mes deux amis Colin et Philippe dans les Hautes Alpes pour grimper (et descendre) trois cols fameux de la région : le Granon, l’Échelle et l’Izoard. Avec mon vélo classique, je pense pouvoir, même à mon âge, venir à bout de ces ascensions, mais l’enchaînement sur 3 jours de ces montées m’aurait sans doute empêché de profiter pleinement de ces magnifiques paysages.

La première ascension, la plus difficile des trois avec 9 % de moyenne sur 11 km, est celle du Granon. J’ai choisi d’emblée de faire confiance au mode d’assistance Smart Assist qui me permet de profiter pleinement des paysages de montagne sans avoir à modifier le niveau d’assistance. L’important est de garder une bonne fréquence de rotation et d’adapter le braquet en fonction de la pente. En fait, un vélo électrique, cela marche comme un vélo sans assistance. C’est pour cela qu’il dispose, dans le cas de ce Defy, d’un double plateau associé à 12 vitesses sur la cassette de sa roue arrière. Avec un 46-33 et un étagement 10-33 sur la cassette, on obtient un ratio 1, largement suffisant pour affronter les pentes les plus sévères. Dès que ça force un peu, il faut modifier son braquet pour que le moteur apporte son complément de watt dans les meilleures conditions. J’ai bien sûr testé le mode d’assistance classique et bien souvent le premier était suffisant, même sur les passages à 11 %. Les boutons bonus, accessibles sur la partie interne des leviers, se manipulent facilement. Ils permettent intuitivement de changer de mode dans le sens ascendant ou descendant, selon l’impulsion à droite ou à gauche.

Le pilotage en descente est précis : aucune mauvaise surprise dans les trajectoires et parfaite accroche des pneus Cadex, montés en tubeless. La précision du groupe SRAM Red est parfaite. L’efficacité du passage des vitesses est sans faille, même en pleine charge au milieu d’une pente raide.

En sortie de groupe

Defy Advanced E+ Elite

Sortie avec le club cyclosport du Pays d’Aix : La cohabitation est parfaitement admise dans le groupe, il y a même un autre VAE et désormais les vélos assistés sont accueillis sans problème. Reste à respecter le rythme du groupe et éviter de jouer les “kékés” dans les bosses. Sur le plat et en descente, je désactive l’assistance et le vélo se mêle au peloton, comme un vélo standard. Beaucoup ont apprécié l’esthétique de ce Giant et certains cyclistes âgés pensent passer au VAE dans un avenir prochain.

Seul, en mode Mobil Economy Run

Vous connaissez peut être la Mobil Economy Run qui était un événement annuel qui s’est déroulé de 1936 à 1968. Cette course visait à obtenir des valeurs réelles de consommation de carburant lors d’un essai sur la voie publique, d’un océan à l’autre, dans des conditions de circulation et de météo normales. C’est un truc que j’adore faire sur un VAE : combien de bornes je peux faire en jouant entre l’assistance et le mode non assisté quand c’est possible ? A ce petit jeu – car c’est un jeu – je suis arrivé à faire 93 km en rentrant avec 70 % d’énergie disponible. Pourtant, ce jour-là, j’avais face à moi dans la vallée de la Durance 70 km/h de vent par rafale et avec l’assistance je roulais à 22 km/h… Au retour, vent arrière sur le plat, j’étais facilement à 30 et 35 km/h sans assistance. Avec 1000 m de D+ la sortie ne m’a pas épuisé, mais l’implication physique a été sportivement intéressante. Ce côté “jeu” avec ce VAE m’a permis de passer un bon moment de vélo.

En mode balade dans le Pays d’Aix

Defy Advanced E+ Elite

Avec Colin, nous avons profité du prêt de ces belles machines, la sienne dont il parlera bientôt est un Specialized Turbo Creo 2 Comp E5, en faisant quelques sorties dans notre région aixoise bien vallonnée. Nous avons fait par exemple le classique tour de la Sainte Victoire par le col des Portes.

Également cette belle sortie dans le Luberon sud, avec du dénivelé et 106 km au compteur : il restait 31 % de batterie ce qui permet d’évaluer à 150 km les capacités de ce vélo dans ce contexte vallonné.

En mode Allroad
Defy Advanced E+ Elite
Ces chemins bordant les cultures sont accessibles au Defy Advanced E+ Elite – photo Patrick VDB

Avec ses pneus de 32 de section montés en tubeless et sa géométrie endurance, le Defy Advanced E+ Elite peut s’inviter sur des pistes roulantes. Ce n’est pas un gravel, mais malgré le poids sur sa roue arrière, augmenté par la présence du moteur, il est possible de faire quelques incursions en mode Allroad.

Pour conclure

Le VAE route comme le gravel est devenu vertueux. Il a trouvé sa clientèle et beaucoup de cyclistes envisagent de sauter le pas. Ce Defy est une “bombe” dans les montées. Sans assistance, il se comporte comme un bon vélo de route, agréable à rouler et à piloter. il conviendra aux cyclistes qui aiment la performance. Il peut même être un excellent vélo complémentaire pour un cycliste exigeant (et fortuné) qui pourra l’utiliser pour des séances de récup entre des compétitions. Il conviendra également aux cyclistes qui recherchent, en plus de l’assistance, un bon confort.

Defy Advanced E+ Elite
Monter l’Izoard devient accessible à beaucoup de cyclistes avec un VAE – photo Colin Gosse

J’ai trouvé le moteur un peu bruyant comparé à d’autres modèles comme le Mahle X20 qui équipait le Scott Addict e-Ride de Philippe et le Specialized Turbo Creo 2 de Colin. Par contre, son moteur Yamaha/Giant s’est montré plus performant que les deux autres dans les accélérations et sur les pentes. Le ratio 1 (33-33) est largement suffisant pour effacer les pentes les plus raides. L’autonomie annoncée par Giant est validée même au-delà. Après, tout dépend du profil du parcours, des capacités sportives du cycliste, des conditions atmosphériques, etc. J’ai apprécié la polyvalence d’usage de ce vélo qui pour moi en fait un vrai Allroad, capable à la fois d’animer les sorties du dimanche matin comme de se lancer à la conquête des cols. J’ai pu vérifier auprès des cyclistes rencontrés que son esthétique fait tourner les têtes sur son passage.

Le modèle testé est le haut de gamme : Elite 0. Son prix très élevé est lié au niveau de ses équipements. Deux autres modèles équipés de transmissions différentes sont moins onéreux, mais conservent les principales caractéristiques : géométrie, cadre, motorisation.

Le prix des trois montages (braquet identique : 46/33 et cassette 12 vitesses 10/33) :

  • Elite 0 (10.500 euros). Transmission SRAM Red AXS. Roues carbone Giant SLR E+36 mm ;
  • Elite 1 (8.000 euros). Transmission SRAM Force AXS. Roues carbone Giant SLR E+36 mm ;
  • Elite 2 (6.500 euros). Transmission SRAM Rival AXS. Roues aluminium Giant P-R2.

Plus d’informations sur le site de Giant France

Comme un lundi : on n’attire pas les mouches avec du vinaigre

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les mouches

L’édito de Bike Café

Vous connaissez tous cette expression qui, dit-on, remonte au XVIIIème siècle : “On n’attire pas les mouches avec du vinaigre“. Les mouches sont plus attirées par quelque chose d’appétissant, tel que du miel ou de la confiture par exemple. Cette image signifie qu’on n’obtient rien par la force, mieux vaut utiliser la douceur. En voyant cette mouche se poser sur le cadre du super VAE route que je vais vous présenter cette semaine sur Bike Café, l’adage se vérifie. Comment ne pas être attiré par une telle machine, belle à faire tourner les têtes et qui, par une transfusion à la pédale de watts supplémentaires, vous redonne la vigueur de votre jeunesse ? Encore mieux que des cellules souche !

Une coupure d’assistance à 25 km/h (attention au panneau) qui a dissuadé pas mal de routards – photo Colin Gosse modifiée pour la circonstance pour le clin d’oeil

Longtemps ignoré du monde du vélo, le VAE route et gravel se cherchait une clientèle. Les marques de vélo, avec la complicité des motoristes, avaient tenté d’ouvrir ce marché sans véritable succès. Comment séduire les mouches des routes, plutôt attirées par une confiture faite de légèreté et de performance ? Pas simple ! Contrairement au VTT, où l’assistance électrique a trouvé immédiatement des clients en quête d’adrénaline ; pour la route, le chemin a été plus long. La coupure d’assistance à 25 km/h et le poids des machines n’ont pas fait rêver les pratiquants réguliers. Certes, il y avait marginalement certaines catégories de cyclistes ou néocyclistes intéressées, mais ça ne suffisait pas. Alors comment attirer en douceur les mouches qui auraient pu, comme la mienne, poser leurs pattes sur ces vélos hybrides ? Bonne nouvelle, il semblerait que la « ponte » d’une nouvelle génération a commencé à éclore. Mieux informée, mieux acceptée dans le milieu du vélo, cette catégorie de cyclistes ouverts au VAE route prend forme. Dans un marché morose en volume dans le monde de l’électrique, les VAE route et gravel affichent une progression de 33%. Ce chiffre étant à prendre avec des pincettes, car il reflète en nombre une petite partie du marché global. Ne boudons pas ce succès, car beaucoup d’autres catégories aimeraient pouvoir annoncer un tel progrès. 

Le VAE route et gravel aurait-il trouvé son usage ? Le sucre aurait-il remplacé le vinaigre ? La “machine” mue par un moteur est devenue un vélo, grâce à sa plus grande ressemblance avec ses frères non motorisés. Récemment, j’ai pu voir sur le Ventoux, le Granon, l’Izoard… des gens heureux de grimper ces pentes qui, par manque de forme physique, leur étaient interdites. J’ai constaté également que la cohabitation dans les groupes entre les types de vélo se passait bien. Le syndrome de la triche s’est dilué dans le chaudron où mitonne la nouvelle recette d’un vélo ouvert à tous. Dernièrement, j’ai rencontré sur la route un cycliste : Daniel, qui s’est mis au VAE sur prescription médicale. Ce cycliste qui, malgré ses 65 ans aurait bien continué à rouler classiquement, a acheté un VAE Van Rysel. Il me dit “Si on se moque de mon choix, je propose bien volontiers à ceux qui le voudraient d’échanger avec moi ma pathologie cardiaque, contre leur vélo sans moteur“. Bike Café, a décidé cet été de lever le voile sur ce sujet, pour vous faire découvrir, au travers de tests de vélos assistés et quelques expériences d’usage, ces machines qui partent à la conquête de nos routes. Restez informés en nous suivant sur notre newsletter hebdomadaire.

Patrick.

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SRAM Force AXS XPLR 13 vitesses : 1200 km de test

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SRAM Force

Après avoir fait évoluer en profondeur le groupe RED l’an passé, SRAM renouvelle deux nouveaux groupes : Force et Rival AXS. Poursuivant sa quête d’innovation, le fabricant américain présente ces deux groupes électroniques en version double et mono plateau. Si le premier cité se destine principalement à l’asphalte, la version XPLR trouve naturellement sa place en gravel. Aussi, c’est logiquement cette déclinaison XPLR que nous avons choisie de tester. D’autant plus que cette version XPLR concentre l’essentiel des évolutions, avec notamment le passage à 13 vitesses. Photo de couverture Laurent Biger.

Le nouveau groupe SRAM Force AXS XPLR – photo Virginie Govignon

SRAM Force AXS XPLR : présentation

Si la version double plateau de ce nouveau groupe SRAM Force AXS reste en 2×12 vitesses, la version en mono plateau, dite XPLR, passe à 13 vitesses. À vrai dire, on peut considérer cela comme la descente en gamme de ce que SRAM a amorcé l’an passé avec le très réussi RED XPLR, le premier groupe électronique 13 vitesses du fabricant.

SRAM Force AXS XPLR : le passage à 13 vitesses – photo SRAM

Dérailleur SRAM Force AXS XPLR

Composant maitre du groupe électronique, jetons un œil sur ce nouveau dérailleur Force AXS XPLR conçu pour animer une transmission 13 vitesses.

Étant d’une conception Full Mount, ce dérailleur ne peut venir se fixer que sur un cadre au standard UDH. Pour en savoir plus sur l’UDH, je vous invite à lire mon article à ce sujet, tant cette technologie révolutionne le monde des transmissions et vous facilitera la compréhension de la suite de l’article.


Quant à la conception de ce dérailleur, elle se veut modulaire. En ce sens, SRAM annonce qu’il sera facilement réparable, ajouté à la robustesse que met en avant le fabricant américain.

Conception modulaire pour faciliter la maintenance – vidéo SRAM

En revanche, le fabricant n’a pas décliné la technologie Magic Wheel du groupe RED XPLR. Pour mémoire, cette technologie s’articule autour d’un galet inférieur en deux parties, sur deux roulements distincts, permettant que la chaîne reste en mouvement en dépit des branches coincées dans celui-ci. Là-dessus, SRAM équipe la version Force XPLR d’une chape majoritairement en carbone. Ce dérailleur est apte à gérer les cassettes spécifiques SRAM 13 vitesses. Quant à la batterie, inchangée, elle se positionne désormais comme les dérailleurs AXS de la gamme Eagle. Pour finir, comptez un poids de 418 g pour cet imposant dérailleur.

Cassette SRAM Force AXS XPLR

La cassette 13 vitesses 10-46 dents SRAM Force AXS XPLR se dénomme Force XPLR XG-1371-E1. Cette cassette dispose d’une plage de développement de 460 %. Plus précisément, son étagement est : 10, 11, 12, 13, 15, 17, 19, 21, 24, 28, 32, 38, 46 dents.
Pour mémoire, les cassettes 10-44 dents des groupes AXS XPLR 12 vitesses ont cet étagement : 10, 11, 13, 15, 17, 19, 21, 24, 28, 32, 38, 44 dents.

Par ailleurs, elle est compatible avec toutes les chaînes Road Flattop D1 et E1 et, nécessairement, avec un corps de roue libre XDR. Quant au poids, il est de 346 g (non vérifié), c’est à dire 58 g de plus que la cassette équivalente de gamme RED.

Pédalier SRAM Force AXS XPLR

Comme sur la précédente génération, des manivelles en carbone équipent ce pédalier SRAM Force AXS XPLR. À noter, que celui-ci est traversé d’un axe DUB (standard breveté SRAM), pouvant accueillir le capteur de puissance Quarq sur la manivelle gauche (en option).

Disponible en longueurs 160, 165, 170, 172,5 et 175 mm, ce pédalier peut accueillir des plateaux standards de 38 à 46 dents et des plateaux aéro de 44 et 46 dents.

Pédalier SRAM Force AXS XPLR avec capteur de puissance et plateau aéro – photo SRAM

Enfin, la chaîne de gamme Force est un peu plus légère qu’auparavant, et est compatible 12 et 13 vitesses. Par ailleurs, elle est aussi disponible en violet.

Manettes et étriers SRAM Force AXS XPLR

Les manettes SRAM Force AXS XPLR sont dotées de leviers en carbone. Inspirés par la série Red, ils sont censés pouvoir être actionnés par un seul doigt (80 % moins d’effort nécessaire que la précédente génération). Tout comme la série Red, les nouvelles manettes Force AXS ont droit à leurs boutons bonus. Plus précisément, ces boutons permettent le contrôle des appareils ANT+ (compteur GPS) ou les changements de vitesses. Par ailleurs, le réglage de la garde est possible, pour s’adapter à la taille des mains.

Quant à ces nouveaux étriers de freins, ils reprennent la forme globale, sans évidement, de la série Red. Ils fonctionnent de façon identique, mais en utilisant des matériaux moins légers. Comme tous les étriers SRAM de dernière génération, on retrouve la technologie Bleeding Edge qui facilite les purges. Par ailleurs, pas de changement pour le liquide de frein à employer, qui est toujours le DOT 5.1.

Quant au poids du groupe, il varie selon les modèles de pédaliers (capteur de puissance optionnel), les tailles de plateaux et les longueurs de manivelles. Vous pouvez consulter tous les poids des éléments sur ce document très complet :

SRAM Force AXS XPLR : sur le terrain


À vrai dire, pour ne rien vous cacher, nous avons commencé le test du nouveau SRAM Force AXS XPLR dès le mois de mai. Mieux, nous l’avons déjà engagé en course.

Le nouveau groupe SRAM Force AXS XPLR engagé sur la manche UCI à Millau – photo Virginie Govignon

Le groupe SRAM Force AXS XPLR sur une manche UCI

Matthieu a pu piloter un vélo équipé de ce nouveau groupe sur la manche UCI Wish One Millau Grands Causses. Voici ce qu’il en pense.

“Avant de prendre le départ de cette course en Aveyron, j’avais pu réaliser quelques sorties d’entraînement sur piste et route. Mon vélo personnel, un Cervélo Aspero-5, est équipé de la précédente transmission Force AXS XPLR 12 vitesses. Aussi, j’ai pu vraiment apprécier les points forts du nouveau groupe 13 vitesses.

Matthieu a pu piloter un vélo équipé de ce nouveau groupe sur la manche UCI Wish One Millau Grands Causses – photo Virginie Govignon


Le premier constat est l’excellente ergonomie des manettes qui se placent parfaitement dans les mains. Le freinage est aussi bien plus puissant que sur la précédente génération, tout en restant modulable. Cela freine fort ! En conséquence, je me suis surpris à réaliser des descentes, même raides, en conservant les mains en haut des cocottes. La puissance supérieure du nouveau système de freinage (liée à un nouveau design du piston hydraulique) est notable et appréciable. SRAM mentionne 80 % d’effort en moins pour freiner “les mains en haut”, ce n’est pas que du marketing…

Le nouveau groupe Force AXS XPLR 13 vitesses a passé avec succès son baptême du feu sur la Wish One Millau Grands Causses – photo Virginie Govignon

De plus, voici un autre point fort du groupe : la cassette 10 – 46 dents. Elle permet d’affronter des pentes toujours plus raides et de gagner en souplesse de pédalage. Sur l’épreuve de Millau et ses pentes parfois abruptes, j’ai apprécié de pouvoir bénéficier de 46 dents à l’arrière.

Wish One Millau Grands Causses
Une plage de développement (40 et 10-46) idéale pour affronter les terrains variés de l’UCI Gravel de Millau – photo Virginie Govignon

Enfin, dernier atout : l’ajout de boutons bonus en haut des cocottes est un vrai plus ! Réservé auparavant au seul groupe SRAM Red AXS XPLR, cette fonctionnalité n’est pas un gadget. Dans les montées où j’étais concentré sur la prise de trajectoire, un appui rapide sur ces boutons m’a assuré des changements de vitesse rapides et précis. Tout en gardant les mains bien calées dans les cocottes.”

Le groupe SRAM Force AXS XPLR en détails sur le terrain

Au retour de Millau, j’ai pris la suite de ce test afin d’éprouver ce groupe sur mes pistes de prédilection. Que ce soit lors de courtes sorties engagées, ou sur des parcours plus roulants de 170 km. En tout premier lieu, j’ai commencé par mettre à jour le composant maître du groupe, à savoir le firmware du dérailleur. L’application AXS s’avère toujours aussi efficace (état de charge des batteries, mises à jour des firmware, etc.). De même, le réglage de la garde des leviers est appréciable.

Réglage de la garde des leviers – photo Laurent Biger

Ensuite, j’ai apprécié le parfait réglage du groupe. Là-dessus, le montage Full Mount ne laisse que peu de place à un désalignement du dérailleur. Vis de butées et d’englobé sont désormais inutiles, puisque ces dérailleurs savent désormais parfaitement où ils se situent dans l’espace, quelque soit le cadre (compatible UDH) sur lequel ils sont montés. Seul reste le MicroAdjust, parfois nécessaire pour affiner le réglage final (via l’application ou les leviers).

Le montage Full Mount ne laisse que peu de place à un désalignement – photo Laurent Biger

Depuis plusieurs semaines, je roule avec un vélo CMT équipé du groupe SRAM Red AXS XPLR dont s’inspire largement ce nouveau SRAM Force AXS XPLR. Aussi, je suis naturellement tenté de comparer ces deux groupes électroniques à 13 vitesses. Tout comme je ne peux m’empêcher de le comparer à la précédente génération de groupe Force AXS XPLR, que je connais bien également.

SRAM FORCE AXS 13
Grâce au montage Full Mount, ce n’est pas que l’agrément qui est à la hausse, mais aussi la fiabilité – photo Laurent Biger

Sur ce dernier point, SRAM a largement revu son groupe Force XPLR. Je dirai même qu’il n’y plus vraiment de point commun. Effectivement, on pourrait penser que disposer de 13 vitesses est superflu. D’ailleurs, certains en disaient de même pour le passage à 12 vitesses. Mais tout comme ce dernier, une fois que l’on a pu essayer un groupe SRAM AXS en 13 vitesses, difficile de revenir en arrière. C’est encore plus vrai en Gravel Race, comme Matthieu l’a évoqué plus haut, et moi de même qui roulait un groupe Red AXS XPLR en 13 vitesses.

Un étagement idéal

Pour ma part, je considère que le groupe 13 vitesses devrait – encore plus – marginaliser les groupes double-plateaux des vélos gravel, y compris en gravel race.

L’étagement est un facteur de performance – photo Laurent Biger

En effet, l’étagement de la cassette 13 vitesses 10 – 46 dents permet d’adopter la bonne cadence dans toutes les conditions. Il n’y a plus cette sensation d’être soit trop en force, soit en sur-cadence.

Un freinage plus efficient

Ensuite, le freinage constitue une des évolutions majeures de ce groupe. Effectivement, le freinage n’était pas le point fort des groupes SRAM de précédentes générations. Du moins, si on le compare à la concurrence, au touché plus incisif. Comparativement au groupe Red, le Force est aussi efficace. Et ce, même avec des disques de gamme inférieure.

Le freinage est une des évolutions majeures de ce groupe – photo Laurent Biger

En ce sens, le touché reste typiquement SRAM, à savoir une modulation très progressive, même si au final, bien plus puissant. Cette puissance permet, comme l’annonce le fabricant, de freiner avec un seul doigt. À vrai dire, je le faisais déjà sur la précédente génération, mais y consacrant plus de force.

Un agrément et une résilience à la hausse

Quant à l’agrément général, j’apprécie ces nouvelles manettes, proches de celles du groupe Red. Le revêtement des cocottes est cependant plus dur. La présence des boutons bonus est un plus appréciable, que je préfère dédier au déplacement du dérailleur plutôt qu’au changement d’écran de mon compteur. Dans tous les cas, selon ses goût, c’est facilement personnalisable via l’application SRAM AXS.

Le revêtement des cocottes est moins confortable que celui des leviers Red – photo Laurent Biger

La vitesse des changements de rapports est à peine moins rapide que celle du groupe Red. Ce n’est là pas vraiment une surprise dans le sens où le moteur du dérailleur doit déplacer des éléments plus lourds, notamment la chaine. Mais cela reste tout de même très rapide. Dans des conditions d’usage sévères, ce nouveau groupe conserve un fonctionnement “agréable” plus longtemps. En effet, à cette fin de test, j’ai fait le choix de ne pas nettoyer ce groupe jusqu’à la restitution du vélo. J’ai juste appliquer du lubrifiant pour la chaine. Et encore, à des périodicités volontairement trop faibles.

SRAM FORCE
Des conditions sévères, mais réalistes, pour tester ce groupe – photo Laurent Biger

Sur ce point, ce groupe est plus résilient que son prédécesseur, qui avait une tendance à devenir moins précis, et plus bruyant dans des conditions similaires.

SRAM FORCE
Des conditions de tests “gravel” – photo Laurent Biger

De plus, l’absence de patte de dérailleur permet d’éliminer le risque de désalignement de la transmission. En effet, même sur un choc minime (transport), les précédentes générations 12 vitesses nécessitent forcément un redressage avec un outil spécifique, ou un échange de la patte de dérailleur. Sans cela, la précision est mise en défaut. Enfin, la batterie du dérailleur est inchangée, compatible avec tous les composants AXS. Son autonomie sur ce groupe est au moins aussi bonne que son prédécesseur.

Pour conclure

Après plus de 1200 km de test, nous sommes très satisfaits par ce nouveau groupe SRAM Force AXS XPLR 13 vitesses. Certes, je suis de nature à encourager l’innovation. Mais tout comme le passage à 12 vitesses fut fort appréciable, le 13 vitesses est au moins aussi intéressant. De plus, c’est l’ensemble du groupe qui gagne en agrément. Et c’est là bien plus important que des gains marginaux sur le poids. Bien évidemment, en toile de fond de cette évolution se trouve le montage Full Mount permis par le standard UDH. Ainsi, avec désormais trois groupes – Red, Force et Rival – SRAM continue d’étendre le 13 vitesses. Finalement, libre à chacun de juger si l’acquisition d’un tel groupe est justifiée. Dans tous les cas, la bonne nouvelle est que l’on trouve déjà sur le marché des gravel équipés de ces nouveaux groupes. De quoi reconsidérer votre éventuel projet d’achat !

Prix et informations SRAM Force AXS XPLR : Force AXS XPLR

Alan navigue en Ultra sur son vélo Gonnel en bois

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vélo Gonnel

Alan Jacopin est passé du BMX à l’ultra distance à vélo. Une sorte de grand écart cycliste incroyable pour ce jeune cycliste de 22 ans installé à Biarritz. Ce qui m’a intéressé, lorsque j’ai découvert sa conversion, c’est qu’il a choisi de se lancer dans ces longues distances sur un vélo en bois construit par les Ateliers Gonnel. En effet, Alan est ambassadeur de cette marque, qui conçoit et fabrique à La Rochelle de superbes machines en bois, carbone et lin. J’ai souhaité échanger avec Alan pour savoir ce qui l’a attiré dans l’Ultra distance et pour cela choisir un vélo en bois, inspiré de la construction maritime. Autrefois, on utilisait à l’envi cette expression imagée : “Il est raide comme un bout de bois...” : tout ça a bien changé, car ce n’est pas le cas avec son vélo Gonnel, comme nous l’explique Alan. Attention, il va y avoir du copeau !

vélo Gonnel
A la rencontre des vélos des Ateliers Gonnel sur les salons et les événements : ici, Guillaume Bolzec présente le modèle Alliage qu’Alan utilise sur les longues distances – photo Gonnel

Dans mon article de 2024 sur les Ateliers Gonnel, je soulignais la fabrication “marine” de ces vélos. Gonnel a choisi une fabrication composite où le bois, le carbone et le lin sont associés pour apporter au vélo leurs qualités complémentaires. Benjamin Boissier me disait alors “L’idée de départ était de récupérer le savoir-faire que l’on maitrise depuis longtemps dans le nautisme, pour l’apporter au domaine du vélo“. Alan Jacopin n’est pas un vieux Loup de mer, mais un jeune cycliste qui a longtemps pratiqué le BMX en compétition à un très bon niveau, lorsqu’il vivait à La Rochelle. Tiens, tiens… n’y aurait-il pas une sorte d’affinité locale qui aurait rapproché le jeune cycliste des ateliers installés dans cette ville de marins ? Sur Bike Café, nous nous étions déjà intéressés en 2023 aux vélos en bois en publiant un article qui faisait l’état des lieux en matière de bois dans le vélo en France et en Europe.

Le vélo Gonnel : un séducteur

Il suffit d’arriver dans un endroit avec un vélo Gonnel en bois pour que les regards se tournent immédiatement sur cette machine. Ce vélo est un séducteur. Sa fabrication en bois étonne, surprend, questionne. “J’ai été attiré par l’esthétique de ce vélo. C’est quelque chose qu’on a envie de toucher, de rouler et ensuite, il y a le côté confort qui nous offre un atout supplémentaire“, me dit Alan pour m’expliquer le coup de cœur qu’il a eu pour ce vélo.

vélo Gonnel
Sur la French Road, un ambassadeur fier de montrer son vélo – photo Jennifer Nguyen

Le film de présentation de Gonnel

Un Ambassadeur traverse l’Espagne

Alan s’est lancé résolument dans cette discipline de l’ultra distance à vélo. “L’ultra, ce sont des aventures qui nous font nous dépasser et qui nous amènent à chercher de l’énergie au plus profond de nous-mêmes. C’est ce que je n’avais pas dans le BMX où les courses durent 30 à 40 secondes“, me dit Alan. Après avoir fait l’an dernier la Race Across France sur 2500 kilomètres, la version Spain est sa deuxième grande expérience sur ce type de distance. Cette fois, il a mieux préparé sa course, fort de son expérience de l’an dernier. “Il n’y a pas de secret, pour se préparer, il faut rouler et trouver du temps pour ça entre le boulot et le perso. Cet hiver, j’ai fait pas mal de course à pied et deux fois par semaine des séances de RPM au Cycling Indoor à Biarritz, encadré par un coach, ancien cycliste pro“, précise Alan en m’expliquant que cet entraînement a été payant sur le profil difficile de la Race Across Spain.

vélo Gonnel
photo Robin ISSARTEL

Alan s’est aligné avec son vélo Gonnel sur la première édition de la Race Across Spain. “Départ à 12h, avec comme premier objectif d’atteindre la base de vie située au km 535 à Molina de Aragòn“, explique Alan. Cette première partie comporte quelques gros cols sur 7500 m de D+ et heureusement de bonnes parties roulantes ! Alan la rejoindra en 24h50 avec 1h30 d’arrêt. “Après quelques assiettes de riz, une douche et un semblant de sieste d’une heure, je repars avec Florian Scattolini, rencontré la veille…

vélo Gonnel
Après quelques assiettes de riz… photo Robin ISSARTEL

Alan et Florian feront route ensemble comme me le raconte Alan dans notre échange podcasté. Une deuxième partie de course les attend avec un nombre énorme de cols. De belles montées, des descentes de folie, une deuxième nuit où le sommeil se fait sentir, mais pas d’endroit abrité pour dormir.
Alan doit lutter contre le sommeil, une frayeur avec une barrière de sécurité. Il s’arrête toujours avec Florian pour dormir 15 min pour retrouver un peu de forme. Les cols passent un par un, les kilomètres défilent, les hallucinations sont là, il leur reste 50 km. “La fatigue prend le dessus et je « m’endors » dans un rond-point ; je fais deux tours et je reprends mon chemin, complètement perdu.
Le dernier col est franchi avec un peu d’intensité, une descente de folie et un long faux-plat descendant, amènent les concurrents à la ligne d’arrivée. Alan termine en 55h10 pour 1025 km et 15800 D+. Il se classe à une 9ème place au général et second dans sa catégorie.

Cette course a été l’occasion de réaliser un nouveau test qui en dit long sur les performances de son vélo Alliage des Ateliers Gonnel. Autant d’informations à faire remonter aux concepteurs pour contribuer à l’évolution du vélo qui montre déjà de belles qualités de confort et d’endurance. “Mon but, en tant qu’Ambassadeur, est de tester et de rouler le vélo dans n’importe quelles conditions à vide ou chargé avec des sacoches, à différentes vitesses sur différents terrains pour ressentir ses réactions. Mon rôle est aussi de montrer le vélo sur différents événements pour faire connaître la marque et expliquer les avantages de ce vélo composite“.  

Le podcast avec Alan

Et la suite

Après cette course espagnole, Alan s’était engagé sur la French Road 66. C’est aussi une course de 1000 km qui partait de la forêt de Compiègne pour relier Montpellier. Cette épreuve était un peu plus roulante avec quand même 10 000 m de D+, il l’a terminée en 46 heures et 43 minutes. “J’ai déjà envie de recommencer…“, déclare Alan. Il continue de tester de nouvelles choses pour améliorer ses performances. Le set-up idéal de son équipement sur le vélo se précise de plus en plus. Le modèle Alliage route endurance des ateliers Gonnel qu’il utilise va bénéficier de quelques améliorations. Pour l’année prochaine, il a déjà sa place réservée pour la Desertus Bikus, c’est sûr qu’on le verra dans le groupe de tête de cette épreuve qui est devenue un must dans le monde de l’ultra distance.

En dehors de son activité Race, Alan fédère autour de lui dans une communauté vélo qui s’appelle “les crampés” – @lescrampes_cc – et propose des rides sociaux accueillants. Le but est de partager avec d’autres cyclistes la passion du vélo et en même temps de montrer son beau vélo en bois qui suscite à chaque fois l’intérêt des nouveaux participants à ces rides.

Liens

En mode gravel à Annecy autour de la Tournette

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La montagne Tournette à Annecy

La Tournette est une montagne située en Haute-Savoie, dans le massif des Bornes, au pied du lac d’Annecy et culminant à 2 350 mètres d’altitude. Bien connue des amateurs de sport outdoor, la ville d’Annecy, également connue sous le nom de “Perle des Alpes” offre un territoire magnifique pour la pratique du vélo, sous toutes ses formes. Bike Café est parti reconnaître une belle boucle de route et de gravel autour de cette montagne emblématique des Annéciens, une trace de 70 km propice à un dépaysement total mais, attention, qui demeure corsée !
Photo de couverture : Olivier Bonin – YP Medias

Annecy, un terrain de jeu idéal pour le vélo de route et de gravel

J’avais roulé plusieurs fois sur le territoire annécien et avais déjà pu juger du magnifique potentiel de la région. En route, j’avais participé il y a quelques années déjà (2013) à l’Etape du Tour qui se terminait par l’ascension du difficile Semnoz. Puis, j’étais revenu pour découvrir de belles traces gravel, cette fois, dans le Massif des Bauges puis dans le Massif des Aravis. Au départ de Talloires, j’avais eu le privilège de participer à La Résistance, une épreuve gravel de 3 jours sillonnant les Aravis, permettant de découvrir la superbe “Route de la Soif”.

En 2022, avec Philippe, j’avais aussi découvert en gravel le Plateau des Glières, un haut-lieu de la Résistance française. Un parcours de 72 km et 1700 m de D+, avec de beaux passages en gravel et une découverte de lieux chargés d’histoire.

L’organisme Annecy Mountains a d’ailleurs répertorié les différents parcours gravel autour d’Annecy, avec une mise à disposition gratuite des traces GPX.

Tour Gravel Tournette
Le Tour de La Tournette : un dépaysement garanti à la journée : de belles routes secondaires exemptes de circulation et des passages de gravel en terrains variés – screenshot parcours gravel Annecy Mountains

Tour Gravel de la Tournette

Cette année, nous avons décidé avec Jean-Louis d’aller reconnaître un parcours vélo gravel autour de la montagne emblématique des Annéciens : La Tournette. Ce tour présente l’avantage de pouvoir être roulé sur une demi-journée si vous êtes bien entraîné ou à la journée – ce que nous vous conseillons – si vous voulez prendre le temps de vous arrêter : pause baignade dans le lac, déjeuner dans une auberge d’altitude ou visite de sites touristiques.

Venus d’Aix-en Provence sans vélos, nous avons sollicité Guillaume Henry, gérant du Café Vélo “Au Bon Wagon”, pour nous prêter deux gravels. Nous sommes allés les récupérer non pas dans l’ancienne gare ferroviaire de Duingt, mais devant leur deuxième boutique, située en centre ville d’Annecy. Pour l’occasion, nous roulerons donc avec deux Orbea Terra, un modèle qui évoluera en 2026 avec notamment une version Terra “race”.

Le Bon Wagon vélos Orbea gravel
Basile Monvoisin, gérant de bcyclet.com, nous a gentiment prêtés deux Orbea Terra pour notre journée de gravel à Annecy – photo Matthieu Amielh

Au Bon Wagon a sous-traité à Bcyclet l’activité de location de vélos de route et de gravel haut de gamme, notamment en versions électriques. Cette dernière est en pleine effervescence le week-end de notre reportage en raison du triathlon international du Lac d’Annecy ! Une fois notre hauteur de selle réglée et les pédales montées, nous partons découvrir le coeur d’Annecy à vélo, idéal pour se dégourdir les jambes après une chaude journée dans le train !

Gravel à Annecy
Ne ratez pas une petite balade en vélo dans le coeur d’Annecy et ses jolis canaux – photo Matthieu Amielh

Autour du Lac avec nos gravels

Le jour J, nous sommes sur la route à 8h en raison de la forte chaleur (nous sommes en période de canicule, NDLR). Un départ une heure plus tôt aurait été plus judicieux mais cela nous aurait fait rater le très beau buffet de notre hôtel !

Avec Jean-Louis, nous sommes partis pour un échauffement – s’il en fallait un 😉 – de 10 kilomètres pour rallier la trace au niveau du col de Bluffy (KM 46 sur la trace OpenRunner ci-dessus). Aucun problème pour rouler dans Annecy. Les voitures ont l’habitude de cohabiter avec les cyclistes, déjà très nombreux en cette heure matinale. Rapidement, nous rejoignons la piste cyclable le long du lac d’Annecy et quel trafic !

Vélotaffeurs, coursiers, familles complètes sur de beaux vélo cargos, vélos pliants, vététistes… toutes les catégories de cyclistes sont présentes sur ce ruban de bitume qui dessert Annecy et sa proche banlieue. Avec nos gravels Orbea, nous ne dénotons pas dans ce paysage !

lac d'Annecy voie verte cyclable
Des premiers kilomètres bien agréables le long du lac d’Annecy. Ici, passage à Veyrier-du-Lac – photo Olivier Bonin / YP Medias.

Le vélo a véritablement une place de roi à Annecy et les infrastructures cyclables y sont bien sûr pour quelque chose !

Nous empruntons la voie verte du lac d’Annecy, sur le versant est, qui est aménagée pour les cyclistes. Il comporte des sections en voie verte (13,5 km), en bande cyclable multifonctionnelle (3,5 km) et des voies partagées (3 km). Longer cette vaste étendue d’eau est très agréable et permet de quitter en douceur l’agitation de la ville, tout en bénéficiant d’une fraîcheur bien appréciable.

Orbea Terra Gravel
L’Orbea Terra, notre destrier du jour, a été un bon compagnon pour réaliser notre virée gravel – photo Olivier Bonin / YPMedias

Premières pistes gravel pour attaquer la Tournette

Nous arrivons à Veyrier-du-Lac et quittons à regret la piste verte pour rejoindre la route de Thônes. Nous sommes sur une belle route dégagée et à la pente régulière (5 %) qui nous amène progressivement au col de Bluffy, tout en gardant une vue superbe et de plus en plus en hauteur sur le lac. Au col, notre GPS bippe pour nous indiquer que nous avons maintenant rejoint la trace.

gravel Annecy
Cette première belle piste gravel roulante permet de rallier Doussard à Faverges en évitant la route principale – photo Olivier Bonin / YP Medias


Nous nous laissons redescendre en pente douce pour rejoindre Doussard situé à l’extrémité du sud du lac. Puis, après avoir emprunté de nouveau une piste cyclable, le GPS nous embarque sur une belle piste gravel, permettant d’éviter la grande route de fond de vallée. Les premiers tours de roue sur pistes sont agréables et nous rallions Faverges sous une chaleur déjà forte.

L’enchaînement de cols, sur la route puis en mode gravel

C’est à partir de Faverges que la trace va devenir exigeante. En 19 km, nous allons en effet enchaîner deux cols : le premier (col du Marais) et le second (col de Plan Bois) sur un mélange de petites routes bitumées et gravel. Le tout pour 1 000 m de D+, cela vous donne une idée du terrain rencontré ! Si vous parcourez cette trace gravel autour d’Annecy, pensez à remplir vos bidons à Saint-Ferreol, dernier petit village traversé.

Nous démarrons l’ascension du col du Marais. Pendant un peu plus de 5 km, l’ascension est régulière sur une route très peu empruntée par les voitures, ce qui est très appréciable. Nous croisons peu de cyclistes et seuls quelques ouvriers de chantiers nous saluent, étonnés de voir passer deux “fadas” de sudistes en vélo alors que le mercure commence à s’affoler !

refaire le plein d'eau dans les bidons lors d'une montée difficile à vélo
Plusieurs points d’eau sont présents sur notre parcours, ce qui est appréciable par forte chaleur – photo Olivier Bonin / YP Medias

Annecy ou le gravel alpin

Le Col du Marais : une portion gravel à 28 %

Les kilomètres s’enchaînent gentiment… Toutefois, il faut en garder sous la pédale car au lieu dit “Leschaux”, l’épingle à cheveux à gauche vous emmène sur une toute petite route qui serpente à plus de 14 % à travers quelques chalets ! Jean-Louis s’arrête en haut de ce raidard et en profite pour recharger les bidons. Nous admirons enfin notre adversaire du jour : les sommets crénelés de la Tournette, que nous apercevons au prix d’efforts conséquents !

La Tournette Annecy en vélo de gravel
En pleine ascension du col du Marais, la Tournette en arrière plan – photo Olivier Bonin / YP Medias

Cette petite route est en réalité un itinéraire bis par rapport à la route classique du col du Marais. Toutefois, elle est bien plus jolie car elle se transforme ensuite en une piste de gravel en sous-bois. La première partie cette portion offroad est un véritable mur de 300 m avec des passages à plus de 25 %, pied à terre obligatoire ! Quelques kilomètres plus loin, nous récupérons la route principale et arrivons au sommet du col du Marais où notre guide Olivier nous attend avec de l’eau fraîche et quelques douceurs locales, idéal pour récupérer… un grand merci à lui !

Col de Plan-Bois : une montée à gérer

Pas trop le temps de se reposer car nous allons enchaîner la deuxième difficulté principale : la montée du col de Plan-Bois. C’est sur une route bitumée que nous attaquons cette longue ascension (près de 7 km) et les pourcentages ne descendent pas en dessous de 7 %. Il est presque midi et le soleil tape fort, nous obligeant à nous arroser copieusement pour faire descendre la température corporelle. Nos seuls compagnons sont les vaches d’alpage qui sont malignes, elles, puisque bien calées sous la frondaison des arbres.

Le ruban de bitume se transforme en une piste caillouteuse mais roulante. Cependant, la déclivité augmente pour passer à deux chiffres et nous sommes bien contents d’avoir un petit plateau de 31 pour continuer à pouvoir mouliner. La forêt nous abrite de nouveau et la fin de l’ascension est de nouveau à couvert. Nous arrivons au col de Plan Bois, épuisés mais heureux. La partie difficile est en effet derrière nous !

Une belle piste gravel, une baignade dans le Lac et retour à Annecy

Nous basculons maintenant dans la descente vers Manigod, sur une petite route bitumée rapide. Vous y trouverez quelques commerces et restaurants qui vous permettront de faire un arrêt déjeuner. Lors de notre passage à La-Balme-de-Thuy, nous profitons de notre dernière piste gravel. Une véritable “Strade Bianche” un peu cassante au début puis très roulante sur laquelle nous pouvons envoyer du braquet.

belle piste gravel La-Balme-de-Thuy
Dernière piste roulante sur la fin du parcours – photo Matthieu Amielh

À la sortie de ce secteur, retour sur la route pour récupérer la montée vers le col de Bluffy. Il faut enchaîner quelques montées courtes mais assez raides, rendues compliquées par la température qui frôle maintenant les 40°C !

Nous redescendons vers Annecy et à la vue de ces eaux cristallines, Jean-Louis et moi décidons de piquer une tête. Quelques brasses et nous voilà repartis et rafraichis avant de prendre notre train de retour vers Aix !

Notre bilan de la Tournette : un superbe itinéraire mixte route et gravel à Annecy

J’ai beaucoup apprécié cette trace autour de la Tournette. Une trace majoritairement sur le bitume (80 %) mais avec des routes secondaires très peu fréquentées par les voitures. Les portions gravel sont quant à elles agréables, très roulantes dans l’ensemble – même avec les pneus de 38 mm qui équipaient nos vélos. A la journée, c’est une trace gravel qui vous apportera un grand dépaysement car les paysages traversés sont variés : voie cyclable en bord du lac, routes secondaires, forêts et sous-bois, pistes d’alpages. Les plus sportifs pourront réaliser ce tracé sur une demi-journée, sans pause. Venus d’Aix-en-Provence la veille, nous avons pu réaliser la trace sur la journée en prenant notre temps et avons pu reprendre le dernier train de la journée. Cette trace peut donc aussi être envisagée comme une micro-aventure de 2 jours, si vous n’habitez pas Annecy.

Les impressions de Jean-Louis

Annecy, la ferveur du vélo

Depuis Annecy, les dix kilomètres de mise en jambes pour rejoindre la trace, majoritairement le long du lac sont largement suffisant pour s’échauffer, mais aussi pour réaliser à quel point les locaux sont de fervents sportifs, notamment à vélo. Il faut dire que les aménagements sont au rendez-vous aussi bien en ville que sur cette rive Est du lac. C’est très agréable de rouler dans cette ambiance. Je démarre l’ascension avec le col du Marais, sur la route. Après quelques kilomètres, la trace quitte la route principale pour un chemin départemental – toujours bitumé – mais désormais à l’écart du flux des véhicules. Cela ne rend pas l’effort moins difficile, mais assurément plus paisible, au milieu des alpages.

Un mix idéal de bitume et de pistes

La chaleur est déjà bien présente et la fameuse Tournette commence à dévoiler ses aiguilles. À la vue des abreuvoirs à disposition des bovins (de la taille d’une belle baignoire), une image me traverse l’esprit : je me vois complètement immergé dans ce spa de circonstance, tout habillé, ne laissant dépasser que mes chaussures de vélo… Sûrement un effet de la chaleur sur mon esprit – et mon corps – qui monte en température !

Après ce premier opus de grimpe et une pause salvatrice, le col de Plan-Bois est le prochain défi, mix de bitume et de pistes. Bien émoussé par la première ascension, je prends soin de gérer mon effort pour éviter de me mettre dans le rouge. Les derniers kilomètres sont moins pentus et s’effectuent avec des passages ombragés bienvenus.

Belle piste pour monter au col de Plan-Bois – photo Jean-Louis Paul


Arrivée au point haut du parcours, récompense, avec un beau point de vue et l’Auberge de Plan Bois qui nous tend les bras… mais fermée ce jour-là. Dommage, c’est une bonne adresse recommandée par les locaux que l’on vous transmet bien volontiers.

Cette trace peut être démarrée de n’importe quel point, mais on vous conseille de procéder comme nous l’avons fait, avec un départ proche du col de Bluffy ou Talloires. Cela permet d’affronter les deux difficultés aux heures les plus fraiches – ou les moins chaudes – de la journée. Au bilan, voilà un circuit bien sportif qui propose une grande variété d’ambiances et de surfaces, même si le bitume prédomine.

Retrouvez l’ensemble des parcours vélo route et gravel autour d’Annecy (avec les fichiers GPX téléchargeables) en cliquant sur le lien.

Savoie ou pas ?
Des santons provençaux en Savoie… ce petit décor était fait pour nous – photo Matthieu Amielh

Comme un lundi : des étoiles de pas longtemps 

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comme un lundi

L’édito de Bike Café

Nous sommes le 14 juillet et cette date, qui résonne comme une fête dans notre mémoire collective, sera pour moi un jour comme les autres. C’est peut-être parce que l’obligation sociale de souhaiter les anniversaires ou de commémorer un événement à une date précise sonnent faux pour moi. Dans le titre de cet édito, j’ai repris cette phrase de Calogero : “Voir ces étoiles de pas longtemps. Qui naissent, qui brillent et puis qui glissent. En retombant vers l’océan”. Cette vision poétique du chanteur qui évoque les feux d’artifice, résume tout. Dans un temps réduit et surtout à date précise,  il faut se réjouir de quelque chose, se souvenir d’un moment ou de quelqu’un, marquer de façon conventionnelle et collective une date et puis tout ça retombe dans l’océan d’une certaine indifférence.

Ce rite sans cesse répété me met mal à l’aise. Je suis peut-être asocial… Je me dis que cette manière rassurante pour beaucoup, prend de plus en plus le pas sur une spontanéité quotidienne, qui devrait prévaloir sur le rituel. Vous avez remarqué le nombre croissant de fêtes qu’on nous propose ? Il me semble plus important de fêter l’étoile filante, vue par hasard dans le ciel, que cette couteuse et bruyante coutume du feu d’artifice du 14 juillet. Le 14 juillet, qui marque la fédération du peuple français, ne doit pas être une journée unique, mais un acte quotidien. Le 15 juillet, qu’en reste-t-il dans les débats politiques et sociaux ? 

Je ne veux pas plomber l’ambiance et bien au contraire vous engager à fêter chaque jour les bonheurs du quotidien. Imaginons des anniversaires qui n’en sont pas, organisons des fêtes qui ne sont pas rituelles, profitons de n’importe quelle date pour exprimer notre amour et notre amitié au moment où ces sentiments nous envahissent. Je pense que le vélo m’aide à profiter de ces instants fêtés dans l’immédiateté. Dans la solitude de mes sorties ou dans des rides entre amis, les étoiles brillent plus longtemps. Certaines durent éternellement, alimentées en énergie par le souvenir. La surprise d’une découverte, d’un instant de vie dépasse en intensité tous les moments inscrits sur un calendrier. Ces étoiles qui s’allument ne tombent pas dans les océans, elles les créent.

Patrick.

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