Voir et être vu sont les deux préoccupations de ceux qui pratiquent le vélo toute l’année même lorsque la nuit arrive vite en période hivernale. Aujourd’hui de nombreuses solutions existent partant de la simple “loupiote” alimentée par une dynamo sur votre vélo jusqu’au véritable “phare” bourré de lumens qui éclaire comme en plein jour. Les cyclistes aux tenues bardées d’inserts réfléchissants ne peuvent plus échapper aux pinceaux des phares de voiture. Que vous soyez “réfléchis” ou “éclairés”, il conviendra rester parfaitement visibles.
De l’actif … et du passif …
Cyclistes vous serez “actifs” en émettant un faisceau lumineux qui vous permettra de voir et d’être vu. Si une êtes un sportif “réfléchi” vous serez “passif” autrement dit, vous porterez des vêtements ou des accessoires qui réfléchiront la lumière qui viendra les éclairer. La meilleure façon d’être visible sera de combiner les deux modes. Nécessairement vous aurez besoin d’un éclairage pour progresser dans la nuit et pour signaler votre présence vers l’arrière. Mais vous aurez également besoin d’un apport de ces dispositifs réfléchissants pour être vus sur tous les angles.
Et si on réfléchissait ?
Les tenues qui rendent visibles
Les vertus des couleurs fluo “tendance” des gilets de sécurité ne sont plus à démontrer. Largement utilisées sur les chantiers en bord de route elles ont inspiré le design de nos tenues hivernales. Les marques de vélos et de running sont désormais toutes présentes sur ce créneau de la visibilité.
Et les sacs alors !
Votre dos est le support idéal pour renvoyer la lumière des phares d’un véhicule qui viendrait derrière vous. C’est le principe du gilet de sécurité. Mais si vous portez un sac à dos qui vient occulter les parties réfléchissantes de vos vêtements vous perdez cet avantage. Certaines marques ont “réfléchi” au problème et elles proposent des sacs “visibles” ou encore des sur-sacs qui viendront redonner toute la visibilité perdue.
Avec ces fringues de “vers luisants” vous vous rendrez visibles.
- Veste de vélo réfléchissante imperméable femme
- Gants réfléchissants vélo avec doigt tactile
- Housse jaune réfléchissant pour sac à dos du cycliste ou piéton
- Série de réflecteurs : rayons de vélo – porte bagage – pédales
Nous avons sélectionnés tous ces articles sur le site LeCyclo.com
Les éclairages
Sachez que les lumens ne sont pas des vers luisants que l’on aurait introduit dans une lanterne … C’est l’unité de mesure du flux lumineux perçu par l’oeil humain. Cette valeur reste subjective mais elle vient préciser le rendement lumineux qui peut être très différent de la valeur objective en watt de la lampe.
Nous testons régulièrement de nouveaux produits sur Track & News et nous constatons qu’ils sont de plus en plus “chargés” en lumens. Les lampes frontales sont devenues de vrais phares et désormais, comme la Petzl Nao, ces lampes se configurent en mode connecté pour préparer vos épreuves nocturnes.
Le choix de votre éclairage se fera en fonction de votre pratique. Par exemple si vous prenez quotidiennement votre vélo Julia va vous expliquer dans le chapitre “vélotaf”, ci-dessous, les différentes possibilités d’éclairages avec leurs avantages et leurs inconvénients.
Si vous courrez également tout dépendra de la situation. Les adeptes des ultratrail connaissent les vertus des lampes frontales que l’on peut détourner en usage vélo. Il en existe différentes sortes et nous vous invitons à revoir nos différents articles sur le sujet. Il y a même une lampe de poitrine inventée par Kalenji et qui est parfaitement adaptée à la course urbaine avec sa signalisation arrière.
Julia nous parle du contexte vélotaf
Depuis 4 ans que nous faisons du vélotaf avec Pierre, nous avons eu le temps de tester différents systèmes d’éclairage, du plus basique au plus spécifique. Au-delà des aspects réglementaires, être visible en tant que cycliste est surtout une question de sécurité au quotidien. En ville, même en présence d’un éclairage public, un cycliste reste peu visible sur la chaussée.
Nous vous proposons donc un petit passage en revue des solutions existantes pour continuer à vélotafer en toute visibilité.
L’éclairage à fixer
Pour l’avant sur le guidon et sur la tige de selle à l’arrière, avec un fonctionnement à piles.
- avantage : montage très facile, et d’ailleurs souvent déjà monté sur le vélo neuf.
- inconvénient : pour un usage quotidien cela vous fera utiliser beaucoup de piles ; la lampe se clipse facilement, et donc se déclipse aussi facilement, elle est donc souvent volée.
Voici quelques exemples de produits que nous avons testés.
Le feu arrière de ralentissement Braketec dynamo TopLight Plus (Busch and Muller)
J’ai testé ce feu arrière durant l’automne pour mes déplacements quotidiens, sur des pistes cyclables peu éclairées. Ce feu se fixe très facilement sur l’arrière du porte bagage grâce à 2 vis. Les fiches électriques viennent ensuite se fixer sur le phare via le câble électrique relié au moyeu de la roue avant, source d’énergie du système.
Dès le démarrage, le phare se met en route très rapidement, et a pour avantage de rester allumé lorsque l’on s’arrête à un feu rouge par exemple, pour rester visible. Au-delà de 4 minutes le feu s’éteint de lui-même, mais un petit interrupteur permet également de le couper soi-même si l’on souhaite garer son vélo. Utilisé tous les jours le matin et le soir, ce phare est fiable et réellement sécurisant. Il assure vraiment une très bonne visibilité en tant que cycliste, ce qui est très sécurisant.
Au-delà de sa très bonne intensité lumineuse, l’innovation de ce phare réside en sa capacité à augmenter en intensité lumineuse dès lors que l’on ralenti. En fait, avec la décélération, un processeur interne détecte la baisse de vitesse et augmente la luminosité du phare, indiquant ainsi aux autres que l’on ralenti.
On n’a pas trouvé mieux que la vidéo Busch & Muller pour vous montrer ce principe :
Bref, je suis conquise par ce phare Busch & Muller, de qualité pour un prix tout à fait correct.
Prix public : 29.99€
La dynamo dans le moyeu avant
Il s’agit ici d’acheter une roue avant comprenant une dynamo intégrée au moyeu ou de changer son moyeu et ses rayons de la roue avant. Ensuite on branche le phare avant et le phare arrière au moyen d’un câble électrique (fourni avec la lampe), et la mise en mouvement de la roue alimente les 2 phares.
- avantage : très efficace pour voir dans la nuit noire (selon la puissance du phare choisi), et être vu ; difficile à voler car le système est bien fixé sur le vélo, ne nécessite pas de piles ni d’être rechargé, rendement très efficace par rapport aux anciennes dynamos latérales.
- inconvénient : montage plus complexe pour faire passer le câble électrique sur le vélo ; nécessite de se procurer une nouvelle roue avant adaptée ; l’éclairage peut se couper à l’arrêt sur certains modèles (d’autres le maintienne pendant quelques minutes supplémentaires).
De son côté Pierre a testé le feu avant Ixon IQ Premium, également de chez B&M
N’ayant pas de dynamo sur mon vélo, j’ai eu l’occasion de tester ce phare avant sur batterie. Comme Julia, je l’ai testé en urbain, notamment le soir après la tombée de la nuit.
Montage
Pour le montage, un support se visse très facilement et sans outil sur le guidon, puis il faut ensuite clipser le phare dessus, ce qui est bien pratique et permet en une fraction de seconde d’enlever le phare pour éviter le vol ou le vandalisme.
Éclairage
Le phare est assez volumineux et lourd (étant donné que la batterie n’est pas déportée) mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’il éclaire ! 2 modes d’éclairages sont possibles : 80 lux (indiqué par une led verte) ou 17 lux (indiqué par un clignotement vert-rouge), avec un faisceau assez large.
Autonomie
L’autonomie annoncée est de 5 h en mode 80 lux et 20 h en mode 17 lux.
Le phare est doté d’un indicateur de batterie : la led verte se mets à clignoter avant de basculer automatiquement en mode éco lorsque la batterie devient trop juste pour le mode 80 lux. Et la led se met à clignoter rouge lorsque la batterie est vraiment à plat.
La lampe est livrée avec un chargeur mural mais peut également être rechargée en roulant avec un chargeur dynamo (à condition d’avoir une dynamo …), ce que nous pourrons peut-être tester sur le vélo de Julia durant le prochain voyage que nous envisageons.
Il est également possible de mettre 4 piles AA LR6 pour alimenter ce phare.
Le prix
La version que j’ai reçue et celle avec Batterie à 84.99 € sur le site lecyclo.com, il existe aussi la version sans batterie à 69.99 €. Je trouve ces tarifs tout à fait corrects pour un produit conçu et fabriqués en Allemagne comme tous les produits de la marque.
Bonus
Étant donné la qualité de l’éclairage et ayant l’habitude de pratiquer le VTT à la tombée de la nuit l’hiver, je suis assez tenté de tester cet éclairage en VTT même si une chute pourrait endommager le phare ou sa fixation étant donné la taille du phare.
L’éclairage à induction magnétique
Le phare est composé d’une partie « ampoule » qui s’allume à chaque fois que la partie « aimant » fixée sur les rayons passe à proximité. Ainsi cela donne un éclairage clignotant. Il y a une lumière blanche pour l’avant, et une rouge pour l’arrière. La plupart des modèles emmagasinent de l’électricité pour continuer de clignoter lors d’un arrêt à un feu.
- avantage : difficile à voler car le système est bien fixé sur le vélo, ne nécessite pas de piles ni d’être rechargé, discret sur le vélo, ne nécessite pas de l’allumer car s’active automatiquement avec la rotation des roues.
- inconvénient : montage plus spécifique (mais pas insurmontable !), lumière clignotante donc ce système est intéressant pour être vu, par contre pour voir dans la nuit noire c’est plus limité.
Reelight (non testé) mais disponible sur LeCyclo.com
Ce système ne correspond actuellement à aucun des dispositifs actuellement homologués car il est clignotant. En effet, l’article R313-25 du code de la route prévoit que seuls les clignotants et les feux de détresse peuvent avoir une lumière clignotante. Tout autre feu doit donc actuellement avoir une lumière à intensité fixe.
La frontale sur le casque
Je pense que c’est une alternative très grenobloise … liée au nombre élevé de casques d’escalade dans la population. Cela consiste à choisir un casque mixte homologué vélo / escalade (les casques d’escalade sont prévus pour y mettre une frontale, mais il existe aussi des systèmes permettant de fixer une lampe sur un casque de vélo) et de fixer une lampe frontale pour l’éclairage avant, et une lampe « rouge » à l’arrière. On peut toujours utiliser une frontale si l’on n’a pas de casque.
- avantage : selon la frontale que vous choisissez, l’éclairage peut-être de très bonne qualité et très précis ; montage facile ; certaines frontales se rechargent par USB donc cela limite l’achat de piles ; si vous avez déjà une frontale et un casque, cette solution a l’avantage de ne pas avoir besoin d’investir dans un éclairage spécifique pour le vélo ; difficile à voler.
- inconvénient : piles selon le mode d’alimentation de la frontale, il faut emporter le casque et la frontale/lampe arrière avec soi, on ne peut pas le laisser sur le vélo.
D’autres pistes
En plus de ces solutions, quelques autres possibilités, désignées comme éclairage passif existent : elles permettent de renvoyer naturellement la lumière dans la direction d’où elle vient, et ne requièrent pas leur propre source d’énergie. Elles viennent en complément comme les baguettes réfléchissantes ou les lignes réfléchissantes présentes sur les flancs de certains pneus. Leur avantage est la visibilité latérale, en complément d’un éclairage avant/arrière. Pour rappel, les catadioptres sur les rayons à l’avant et à l’arrière ainsi que sur les pédales sont obligatoires.
Enfin, le port du gilet jaune est obligatoire de nuit depuis le 1er octobre 2008. La Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) n’est pas favorable au port obligatoire du gilet fluo car il n’est pas du tout adapté à certaines situations. Elle conseille par ailleurs de porter des vêtements de couleur claire et d’utiliser des accessoires ou des vêtements comportant des éléments rétro-réfléchissants (pinces de pantalon, brassard, sac avec bandes rétro-réfléchissantes, etc). Et sur ce créneau, de nombreuses marques rivalisent d’ingéniosité pour faire évoluer notre gilet jaune bien moche. Je vous invite à faire un tour sur les sites de Rayon Jaune, Vasimimile, Tumavu par exemple.
Conclusion
Dans la pratique, Pierre a opté pour l’éclairage à induction magnétique et moi pour une dynamo dans le moyeu avant. Nous avons également ajouté des baguettes rétro-réfléchissantes sur nos rayons. Nous sommes tous les 2 très satisfaits de nos choix, qui se révèlent être fiables dans la durée lors d’une utilisation quotidienne. Pour ma part j’ai dû uniquement changer l’ampoule de mon phare avant, une fois en un an (car mon phare fonctionne avec une ampoule halogène, les ampoules LED ont une durée de vie bien supérieure). Par ailleurs, la dynamo située dans le moyeu de ma roue avant me permet également d’utiliser le système de chargeur USB.
Si vous voulez savoir comment on roule la nuit : roulez en campagne, sortez de la ville (en particulier de Grenoble qui est une ville plate avec vraiment “des cyclistes de ville”), pour voir le bord d’une route bien noire … Depuis plusieurs années, 80 lumen est une frontale basique.
Votre article parle d’être vu, mais à vélo tôt le matin sur une “vraie” route (pas une “rue”, c’est à dire : sans trottoir ni lampadaire) avant d’être vu, il faut voir suffisamment pour rouler. Souvent la frontale est plus sécurisante, on “éblouit” volontairement la voiture en face pour qu’elle passe de phare en code, de même on peut surveiller les cotés.
Attention ne pas confondre lumen et lux
Le phare Bush & Muller avec 80 Lux (Lumen/m2) est franchement très bon car bien conçu, large flux sans éclairer les étoiles.
Pour l’utiliser sur des BRM (pour 2/3h de nuit) parfois en complement du IQ2 U (Bush & Muller sur moyeu dynamo, utilisé sur les nuits completes pour les 400/600Km) c’est top, meme sur petite route bien noire.
La frontale n’est pas réglementaire meme si c’est un bon plus.
Une précision : le port du gilet jaune est obligatoire de nuit depuis le 1er octobre 2008, uniquement hors agglomération.
Pas en ville. la FUB est d’accord pour le gilet jaune hors agglo.
Cet article traite d’un thème récurrent chaque saison hivernale et c’est tant mieux. L’éclairage vélo, bien qu’obligatoire, est trop souvent négligé et on compte trop d’accidents chaque année sur les routes dus à la vitesse des voitures certes, mais aussi à la méconnaissance de cette dangerosité de la part des cyclistes.
Trop peu de lampes VTT ou vélo sont suffisamment puissantes pour voir correctement et être vu. Peut être la marque Ferei qui propose des lampes vit et lampes vé&lo très puissantes, très adapté aux sorties nocturnes.
Il faut que la règlementation évolue et que la loi durcisse les normes en obligeant les cyclistes à acheter des produits mieux adaptés à leur pratiques qui évoluent sans cesse (il n’y a qu’à voir le nombre de sorties VTT nocturnes ou de raids nocturnes)
Bonjour et merci pour votre article,
juste un mot pour vous préciser que Reelight propose un éclairage continu (steady)
la gamme continue se termine en x50 (sl150 – sl250 – sl550 etc).
J’ai un sl150 qui se fixe dans le prolongement du moyeu. Pratique, fiable mais éclairage positionné assez bas, je le complète avec une loupiotte decath’ sur le casque.