Les fabricants de cycles ont cherché depuis l’apparition du roulement à billes à l’intégrer dans les moyeux. Mais les premiers roulements n’avaient pas la qualité de ceux d’aujourd’hui. Les moyeux Campagnolo sont restés longtemps les leaders incontestés avec une solution cône / cuvette / billes avant que Mavic, le premier, impose la solution idéale du roulement à billes acceptable économiquement .
Un fixie avec des moyeux Maxi-Car … Pourquoi pas ! …
Connaissez-vous les moyeux Maxi-Car ? … Ce n’est pas sûr, surtout si vous êtes un jeune cycliste. Mais si comme nous vous avez un peu de vécu sur la selle de vieux “spads” cette marque est, pour les connaisseurs, synonyme de “Rolls” dans le domaine des moyeux.
Si vous passez ces moyeux au carbone 14 ils vous révèleront une période située bien avant que notre société entre dans un consumériste forcené. Ils sont plutôt issus d’une conception d’ingénieur que résultant d’une stratégie commerçante : la fonction marketing n’existait pas encore … Comment faire prospérer une entreprise sur la base d’un produit quasi inusable avec forcément un prix élevé lié au faible volume de production ? Malgré la prospérité du marché du cycle à l’époque, l’équation ne pouvait pas fonctionner.
Cette réputation est-elle réelle ?
Ces moyeux obsolètes (comprendre qu’ils ne sont plus fabriqués actuellement) sont devenus des pièces “collector”. Pour le vérifier rendez-vous sur eBay où vous découvrirez le prix de ces bijoux qui pourtant ne proviennent pas des boutiques de la place Vendôme. La demande, venant curieusement des USA et maintenant du Japon, a fait grimper la cote.
La production initiale de ces moyeux estampillées par leurs étiquettes rouges était limitée et ces “haut de gamme” étaient destinés au “must” des randonneuses construites par exemple par René Herse, Alex Singer ou Gilles Berthoud ainsi qu’aux tandems “Follis” du célèbre artisan lyonnais. Conséquence de cette rareté, on ne retrouve pas souvent ces moyeux montés sur les vélos survivants de l’époque et à plus forte raison sur un fixie ou un single speed.
Pour le coup, le projet d’équiper un single speed avec des moyeux Maxi-Car devenait un challenge intéressant pour les passionnés de vélo vintage de T&N. Il a suffit d’une rencontre avec Olivier un autre passionné du vélo ancien (on vous en reparlera) qui nous a procuré une paire de roues équipées de ces fameux moyeux pour que notre projet devienne réalité. Petite anecdote ces roues étaient montées sur une randonneuse qui allait finir sa vie à la déchèterie voisine si Olivier n’avait pas opportunément intercepté ces précieuses reliques sur le chemin de leur destination mortuaire …
Moyeux Maxi-Car …
on vous explique tout …
Le projet T&N / Maxi-Car
A la suite d’un premier article sur les différents moyeux “vintage ” du marché de l’époque, plusieurs commentaires publiés sur notre site nous rappelaient que nous avions oublié dans la liste les fameux moyeux Maxi-Car. C’était vrai ! … Il n’en fallait pas plus pour nous entraîner dans une nouvelle recherche et voici que l’occasion s’est présentée sous la forme de cette paire de roues dénichées par Olivier.
Nous vous proposons donc de compléter le sujet moyeux et même d’aller plus loin pour tous ceux qui découvre le vélo “vintage” en équipant notre single mulet Le Robust avec ces morceaux de l’histoire du vélo français.
Une peu d’histoire …
L’histoire des moyeux Maxi-Car remonte aux années 30 la première mention de cette marque serait datée de 1935. La production s’est arrêtée en 1999. Cette longue période d’existence n’en a pourtant pas fait un produit de grande diffusion. Les moyeux Maxi-Cars étaient connus pour leur durabilité et leur fiabilité. Ils étaient également réputés pour leur rendement. Très appréciés des randonneurs et des spécialistes du tandem ces moyeux sont restés dans la niche haut de gamme du moyeu français.
La société Rousson & Chamoux produisait déjà des moyeux sous une marque déposée R.F.G. comme en témoigne l’illustration ci-dessus. Le premier Maxi-Car aurait été créé en 1946 et le nom serait lié au rapprochement avec la marque MAXI qui fabriquait des freins à tambours (Société de Dépalle) et C.A.R (Charles-Albert Ripet) qui en est le concepteur. C’est à partir de 1962 que le modèle type 3 a été créé et que Rousson et Chamoux a exploité le moyeu Maxi Car orné de sa célèbre étiquette rouge après en avoir déposé la marque. C’est cette période plus précise qui va nous intéresser.
Le catalogue Maxi-car
Pour nous l’histoire commence maintenant car nous nous retrouvons face à des roues dans un état très moyen. Alors on commence à sortir les outils et on se lance …
Remise en état
Les roues sont arrivées à l’atelier Fixie et les premières opérations vont consister au nettoyage, démontage et contrôle.
Pour le nettoyage, les moyeux toujours sur la roue on passe un grand coup de dégraissant au pinceau sur les moyeux, les rayons et la jante.
Ce chantier nécessite en plus d’un outillage classique quelques outils spécifiques :
– une paire de clés de 17. L’une des clé est classique, mixte, plate ou à œil, l’autre est plate et ne doit pas dépasser 3 mm d’épaisseur du type clé à cône mais peu courante dans cette dimension. A défaut on sera contraint de mutiler une clé plate de 17 “made in PRC” très ordinaire en la ramenant à la bonne épaisseur avec une disqueuse.
– une clé à ergots, deux rondelles plates dia 10 mm et 12 mm.
Premier obstacle, le démontage des caches poussières. Sur le papier la clé à ergots devrait convenir mais à voir l’état de ces caches sur notre moyeu on comprend que cela va être un peu plus compliqué. Les trous ne débouchent pas et leurs profondeurs réduites augmente le risque de ripage des ergots sur le cache. On va utiliser 2 rondelles plates acier standard avec un diamètre 10 et l’autre de 12. On expliquera plus loin comment les utiliser.
Un morceau de tube PVC diamètre 32 mm longueur 50 mm : il facilitera le démontage des roulements sans écraser les rondelles chicane
– une massette bronze ou un maillet bois
Démontage du moyeu avant
a séquence des photos) )
Ces moyeux sont dissymétriques il y a un côté “fixe” et un côté “réglage”.
La légende de l’éclaté précise le côté sur lequel on intervient.
Contrairement aux moyeux actuels Maxi Car utilise des roulements en trois parties dans lesquelles les billes sont encagées. Il n’y a donc aucun risque de voir les billes s’éparpiller par terre au démontage.
Voilà désormais toutes les pièces qui constituent le moyeu avant …
Passons maintenant au moyeu arrière
Ce sera à l’identique du moyeu avant sans oublier l’étape préliminaire de démontage de la cassette et de la roue libre. Il y aura en plus un jeu d’entretoises permettant le montage la roue en bonne position dans le cadre.
On peut désormais, après un bon nettoyage des pièces internes, procéder à un examen complet. Le démontage pourrait s’arrêter là si les roulements sont en bon état. Inutile donc de sortir le roulement du côté fixe de son axe pas plus que les cuvettes montées dans le moyeu. Si les roulements “grattent”, si les billes ou les cuvettes sont oxydées ou marquées : on change.
À vérifier également le pas de vis des axes et écrous, mais c’est le plus souvent les écrous qui sont à changer.
Dans le cas du remplacement des roulements …
Démontage du roulement côté fixe
Il faudra compléter l’outillage initial par un tube cuivre de plombier diamètre extérieur 16 mm. Avec le maillet après avoir positionné le tube en appui sur la bague intérieure du roulement, on vient tapoter l’extrémité de l’axe qui dépasse pour faire sortir l’axe du roulement.
Démontage des cuvettes du moyeu
Si l’on doit remplacer la partie du roulement avec les billes, le roulement ne faisant qu’un avec les cuvettes on remplace le tout ce qui nécessite de sortir les cuvettes du moyeu
Outillage nécessaire : un chalumeau à gaz. On commence par décoller soigneusement l’étiquette du moyeu afin de pouvoir la remettre en place ultérieurement avant de chauffer sans trop d’excès l’un des côtés du corps du moyeu. Par dilatation la cuvette doit tomber toute seule de cette partie du moyeu juste en tapotant au maillet sur le côté opposé du moyeu. On retourne la roue pour la seconde cuvette
La conception Maxi-car
Les roulements “magnéto”
Par rapport à un moyeu Campa et autres Normandy ayant un montage classique cône / billes / cuvettes ou bien la nouvelle génération de moyeux à roulements annulaires ( terme pompeux pour désigner un roulements à billes ), la différence la plus importante est l’utilisation d’un roulement à billes type “magnéto”.
Ce type de roulement a été développé spécifiquement pour l’équipement des dynamos et magnétos dans l’automobile d’ou son nom. Il est en trois parties (2 bagues et une cage à billes) à la différence d’un roulement classique qui est en une seule partie.
L’avantage de cette solution était de bénéficier d’une vraie qualité de roulement face à une solution cône / billes / cuvettes. Il suffit d’examiner un cône ou une cuvette de l’époque pour comprendre que fabriquer des roulements à billes est une activité à part entière. Campa était l’un des rare fabricant de moyeux à émerger du lot en pouvant s’approcher de la qualité d’un roulement.
Un roulement à billes une fois positionné et lubrifié, relativement protégé de la poussière et de l’humidité offre peu d’usure et surtout une bien moindre résistance au roulement. À la même époque le roulement “magnéto” supportait bien mieux les charges radiales – ce sont les charges exercées sur le côté de la roue – qu’un roulement à billes classique.
Le choix d’un roulement type “magnéto” en dehors d’un aspect économique ( il est plus cher qu’un roulements à billes classique), n’est pas aussi obsolète qu’il y parait.
Les roulements actuels à billes à gorges profondes ont largement évolués. Devenus des solutions économiques, avec des résistances aux charges encore accrues, ils restent malgré tout plus sensibles aux charges radiales que les roulements “magnéto”. Concevoir aujourd’hui un moyeu autour de tels roulements n’est pas si ridicule surtout si on les associent à une solution d’étanchéité actuelle (type joint à lèvre). En effet l’étanchéité dans la solution Maxi Car était un peu sommaire.
Actuellement notre ami Curtis Odom ( voir l’article qui lui est consacré ) privilégie cette solution sur ses moyeux tout comme on croit l’avoir lu à propos des derniers Campa. La boucle est bouclée le roulement magnéto roule toujours …
T&N pour ne pas rester en reste travaille sur un projet de ce genre afin d’intégrer ce type de roulement à des moyeux qui n’étaient pas nés pour ça … mais on en reparlera …
Autre détail
La partie filetée des axes de moyeux :
Cette partie filetée est de 9,5 mm au pas de 1.00 mm alors que le standard le plus courant est de 9 mm au pas de 1.00 mm pour l’avant et 10 mm au pas de 1.00 m, pour l’arrière.
Ne soyez donc pas étonnés pour le cas ou vous voudriez remplacer des écrous endommagés de ne rien trouver qui se monte dessus. Évitez même de vouloir les monter à tout prix c’est l’axe qui ne s’en remettrait pas.
Ou trouver des pièces pour mes moyeux Maxi Car
Les roulements “magnéto”
Ils ont toujours au standard des fabricants et on peut donc lors de la remise en état, si cela est nécessaire les remplacer.
Pour 5 £ voila ce que l’on trouve sur le site UK de Simply Bearings en qualité “usuelle”, si vous souhaitez une qualité “industrielle” sur Ebay un revendeur français propose des roulements d’origine SKF ainsi que toutes les pièces qui composent ces moyeux( voir lien et sujet à éclaircir)
Les écrous au standard de 9,5 x 1,00 sont identiques aux écrous de roues de Vélosolex, on peut donc sous réserve d’en modifier l’épaisseur pouvoir les utiliser pour remplacer les écrous défaillants.
Les axes, rondelles chicanes, caches poussières
le site sur Ebay propose ces pièces. Mais pour certains axes il faudra en passer par un usineur local , c’est ce qui sera proposé dans la suite de cet article ou les axes à serrage rapide ont été modifiés pour recevoir des écrous.
À suivre prochainement le remontage des moyeux Maxi Car … et quelque tours de roues sur notre vélo d’essai.
Dans votre reportage vous avez oublié la Société Gilles Berthoud qui fabique des randopnneuses haut de gamme au même titre que Follis, Singer et autres. J’ai moi-même fait fabriquer une randonneuse haut de gamme par Gilles Berthoud, les moyeux de roue sont des Maxi-car, après 30 ans, les moyeux sont toujours en état.
Effectivement je vais l’ajouter …
bonjour,
j’ai 1 moyeu av axe plein + 1 moyeu ar axe plein avec tambour
ces moyeux proviennent d’un tandem
je ne trouve pas l’éclaté des pièces pour l’ar (tambour)
je voudrais modifier la longueur de l’axe ar pour passer de 145 mm à 130 mm
est-ce possible ?
merci pour tout info
Bonjour,
Je les croyais vraiment increvables, jusqu’à ce soir…
Je viens tout juste de casser l’axe du moyeu MAXICAR AR de ma randonneuse Rando-Cycles de 1991, sans gloire, en rentrant du boulot, et sous une pluie battante, évidemment ! Mais après largement plus de 100 000 km parcourus, généralement bien chargé, sur tous types de routes et chemins, je ne peux quand même pas me plaindre…
Je vois dans l’article ci-dessus que la solution pour le réparer est de faire usiner une pièce à façon. Mais quelqu’un peut il me préciser le type d’acier à utiliser ?
Merci d’avance.
Et Routens ! vos avez oublié Routens couturier Grenoblois du cycle dans les années 55 à 80. J’en possède encore deux en 650B et 700 que j’utilise toujours. Cordialement. Photos à votre disposition.
Bien volontiers si vous avez des photos … Effectivement Routens pourrait être le sujet d’un prochain article dans notre rubrique vintage : il faut que l’on recueille des éléments pour retracer son histoire.
Avec ce type de moyeux, au demeurant d’une excellente fluidité quant aux roulements (Allemands), ce sont les axes qui pêchent… Personnellement, j’en ai eu 3 qui ont cassé à l’arrière !! 2 sur Follis en 650 et un sur Colnago 700. Pourtant je ne pèse que 68 kilos et ne suis qu’un randonneur qui ne maltraite pas son matériel. Le 1er a laché à l’époque (sans que je m’en aperçoive) lors de mon raid ” Léman-Adriatique (Thonon-Venise)”. Ce n’est que de retour chez moi que j’ai découvert la casse lors du démontage de la roue arrière. J’avais demandé à Rousson et Chamoux le remplacement gracieux de la pièce et leur avait dit qu’heureusement que le blocage rapide était plus costaud que leur axe pour maintenir la roue en place ( Quand je pense que j’ai, entre autres cols, descendu allègrement le Stelvio avec l’axe peut- être déjà rompu !). Un ingénieur rencontré sur une rando m’avait alors expliqué que le serrage exagéré des axes dans le moyeu pouvait provoquait un flambage créant ce problème. Lors du démontage de l’axe il faut effectivement taper fort pour le chasser de son logement ! Depuis ces ennuis, j’ai alors monté sur mes roues des moyeux Mavic d’une très bonne fluidité avec jeu réglable, roues en place. Aucun ne m’a créé de soucis.
D ‘abord bonjour.merci mille fois pour toutes ces explications
Mention speciale pour le dessin eclaté du moyeu arriere qui m a fait gagner de heures de casse tete (les ecrous de butée etaient tous du meme coté et il y avait une pièce de trop du cote roue libre.grace a vous j ai pu identifier la piece en trop et remonter le moyeu nickel.
Merci encore.
Heureux possesseur d’un tandem équipé d’un moyen tambour arrière MaxiCar je cherche à remplacer la garniture de frein en réutilisant les mâchoires que j’ai déjà changées (ce qui vous donne une idée du kilométrage…)
Quelqu’un connait-il
l’épaisseur de la garniture neuve ?
un fournisseur ?
Un réparateur de mob m’a parlé d’un site où l’on vend de la garniture à retailler à coller sur les mâchoires avec une colle spéciale qu’on fait polymériser au four …
D’avance merci
La question est lancée … personellement je n’ai pas la réponse.
Regarnir des tambours de freins quelqu’ils soient n’est pas un problème dans la voiture ancienne, ou moto et vélo.
Les établissements Etient à Levallois font cela très bien et on doit en trouver d’autres suivant la région.
http://www.etient-freins.com/
Réponse pour Jean Jacques Laffitte : Les moyeux Maxi Car se caractérisent parce qu’ils représentent la transition entre le Cône / Cuvette et le roulement à billes. Leur « Be » (Bague extérieure) se réduit à une cuvette, leur « Bi » (Bague intérieure) est caractéristique de celle d’un roulement à billes et les billes sont insérées dans une « cage ». Bien que bénéficiant d’une grande renommée ces moyeux présentent trois aberrations mécaniques :
La première : Ils transgressent une règle fondamentale d’implantation des roulements, règle énoncée ci-après. En effet, la « Bi » est ajusté avec serrage au lieu d’être ajustée avec jeu. Cette anomalie est surtout préjudiciable lors du réglage du jeu et du démontage de l’axe du moyeu. En effet, une autre règle mécanique fondamentale stipule que lors du démontage d’un roulement l’extraction doit s’effectuer avec un outillage adapté en agissant exclusivement sur la bague ajustée avec serrage. Or, dans le cas de ces moyeux, ce sont les billes qui servent à transmettre l’effort de démontage, au risque de les « écailler » et/ou d’impacter le chemin de roulement des « Bi » et des « Be ». Surtout si l’axe est chassé à l’aide d’un outil de frappe comme un maillet ou un marteau. L’écaillage des billes conduit, dans le temps, à leur destruction. Le « marquage » par choc d’un chemin de roulement appelé aussi « billage » peut, à terme, conduire à l’altération puis à la destruction du chemin de roulement impacté. La fonction des billes est de transmettre et de générer un mouvement de rotation sous charge, pas d’assurer le montage ou le démontage (au choc) d’une des deux bagues du roulement. Le jeu préconisé, pour des dimensions allant de 6 à 10 mm de diamètre, est de 0,005 mm à 0,022 mm au diamètre (soit de 0,0025 à 0,011 mm au rayon ou de 2,5 à 11 microns).
La deuxième : Il eut été plus judicieux d’opter pour une « Bi » ne comportant que l’empreinte Torique nécessaire à l’évolution des billes (comme sur les « Cônes »). Mais ce roulement est un produit industriel référencé sous l’appellation « roulement Magnéto E10 » et monté en l’état
La troisième : Il n’était pas nécessaire de faire subir un traitement thermique à l’axe. Ce traitement a pour conséquence de fragiliser l’axe dans la zone de l’épaulement servant de butée à la « Bi » coté roue libre. De par le changement d’épaisseur cette zone est un lieu de prédilection pour des amorces de criques consécutives aux tensions internes provoquées par les traitements thermiques. Ces amorces de criques sont à l’origine de la rupture de l’axe. Une fois l’axe cassé, elles sont facilement identifiables par leur aspect « mat » alors que la zone récemment rompue parait « brillante ». Il eu été plus conseillé de l’usiner dans un acier ayant les caractéristiques mécaniques requises pour cet emploi. Pour exemple, la société Mavic a résolu ce problème sur leurs moyeux « 500 » et « 501 », en réalisant les axes en alliage d’aluminium.
– Règle d’implantation des roulements :
La bague qui tourne par rapport à la charge doit être ajustée avec serrage.
La bague qui est fixe par rapport à la charge doit être ajustée avec jeu.
– De cette règle découlent le les deux montages suivants :
– Roulement de Moyeu : Par rapport à la charge, la « Bi » est fixe et la « Be » est tournante. De ce fait, la « Bi » doit être monté avec jeu et la « Bi » avec serrage.
– Roulements de Pédalier : Par rapport à la charge la « Bi » est tournante et la « Be » est fixe. En conséquence, la « Bi » doit être montée avec serrage et la « Be » avec du jeu.
– Ré-usinage des portées de roulements des axes Maxi Car :
– Diamètre axe – 0,005- 0,014 g6
Lorsque l’on reprend l’histoire de MAXI-CAR. C’est en 1869 que l’on trouve un roulement dans un grand bi , Ils sont à billes. Les modèles se diversifient et c’est en 1933 que Celestin Ripet dépose un brevet d’invention pour l’usage d’un roulement annulaire à billes dans les moyeux de vélo. Ce type de roulement a probablement été développé à l’origine pour des autos et motos d’où son nom. Dans cette utilisation l’arbre tourne dans la culasse magnéto à la différence du vélo.
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L’histoire de CAR (Charles Albert Ripet – le fils ?) associé a MAXI traverse les décennies pour se terminer avec les dernières production en 1999. La société existe toujours et fabrique désormais des moyeux de fauteuil roulant. Elle n’a pas passé le cap du moyeu à cassettes et surmonté ses coûts de production.
Seuls points communs de l’évolution des modèles : une fabrication soignée de grande réputation, toujours le roulement “magnéto”, la double chicane n’est pas apparue sur les premiers modèles et le corps du moyeu à d’abord été en acier, puis en acier et alliage léger et finalement tout alliage léger.
Il a été fabriqué avant guerre par la société E. Depalle de St Etienne puis par Rousson et Chamoux en déposant la marque Maxi-Car en 1962.
Rousson et Chamoux produisaient déjà antérieurement sous la marque RFG (Roulement Français Garanti) d’autres moyeux, chaînes et pédaliers.
Pour en revenir à vos remarques, le montage de ce type de roulements ne date pas d’hier. Dans les années 30, les spécifications de montage n’existaient pas. Ce que l’on peut lire dans “la nouvelle encyclopédie pratique de mécanique et d’électricité ” Edition Quillet 1926 destinée aux ingénieurs :
“montage des roulements à billes : – le montage des roulements à billes se fait par frottement dur sur les arbres par quelques coups de maillet sur la bague intérieure … c’est sans autre précision dans le chapitre des roulements.
Les lycées techniques dans les années soixante enseignaient des conditions de montage qui restent les mêmes qu’aujourd’hui. C’est celles que vous rappelez.
Le montage original, peu conventionnel aujourd’hui, aurait t-il survécu ?
J’ai démonté ces moyeux à partir de la notice de réglage sans aucune difficulté et extrait la bague intérieure sans crainte d’endommager les roulements. La bague intérieure : c’est le résultat d’une conception prévue pour l’usage initial. MAXI CAR a conçu une solution d’étanchéité, qui pour ces périodes, était la moins mauvaise au regard des solutions actuelles.
L’axe du moyeu. Si l’axe du moyeu est probablement le maillon faible, la qualité de roulement n’a jamais failli. Au regard du nombre de kilomètres réellement parcouru, en cas de rupture il est difficile d’en tenir rigueur au fabricant. Pour en savoir plus il faudrait disposer d’un labo de métallurgie et des compétences associées : trempé, revenu, nature de l’acier, particularités usinage …
Alors pour conclure rouler “vintage”, c’est rouler en connaissance de cause et en accepter les conséquences.
Amicalement
Pierre
Bonjour Pierre,
Mon propos ne se voulait ni contestataire ni polémiste mais tout simplement pédagogique. Je ne demande pas à ce que l’on y adhère, je voulais faire partager mon expérience aux personnes qui le souhaitent. Suite à la casse du premier axe, le process de démontage et de remontage m’a interpellé. Dès lors, la déformation professionnelle prenant le dessus, j’ai fait réusiner le nouvel axe aux standards mécaniques actuels (seuls les roulements supportant des charges très élevées ont les Be et Bi montées avec du serrage). Je ne conteste pas qu’autrefois les standards étaient différents, et vu mon âge je suis au courant de ces anciennes pratiques. Le mieux n’étant pas nécessairement l’ennemi du bien, j’ai fait modifier les axes de mes moyeux dans l’intervalle de tolérances que j’ai mentionné. Je possède quatre paires de roues montées à grandes flasques, plus une roue arrière à petites flasques ainsi que deux paires de moyeux non montés à GF rivetées et à papillons dont une paire neuve et un moyeu arrière à GF avec blocage rapide RFG. A ce sujet vous notez que la signification développée de ce sigle est Roulement Français Garanti. Personnellement j’opterai plutôt pour Rousson (ainé) Fils et Gendre.
L’avantage de cet ajustement est qu’il permet de sortir l’axe en appuyant avec le pouce et cela sans dommage pour les coupelles du système d’étanchéité. Le réglage du jeu du moyeux en est également facilité.
Il y a quelques années, lorsque j’avais fait don à Raymond Henry d’une Randonneuse de marque « GELDOF » (avec moyeux Maxi Car montés sur des jantes dites « à gauche »), tout en devisant sur le rayonnage particulier de ces roues, la conversation a « obliquée », car il était assez fréquemment confronté à ce problème mécanique, vers la difficulté d’effectuer avec facilité, le réglage des moyeux Maxi-Car. Après discussion et démonstration, il avait reconnu de l’intérêt de ce réusinage.
A l’origine ces axes ont été rectifiés sur une sur une rectifieuse particulière dite « Centerless ». Si celle-ci n’est pas correctement réglée, elle génère un profil « polygon ». Lors du réusinage le rectifieur a constaté que certains des axes avaient ce profil. Le peu de matière enlevé (la rectification s’effectue au « bleu ») n’a pas permis de les remettre complètement au rond.
Bien amicalement.
Bonsoir à tous,
J’ai exactement la même demande que Jean-Philippe. Je cherche à faire usiner un ou deux axes.
Où dois-je m’adresser s’il vous plaît ?
Bien à vous tous,
Et pour la petite histoire je m’appelle aussi Jean Philippe.
Bonne soirée
Jean Philippe
le stock ROUSSON CHAMOUX de pièces MAXI CAR qui restait après l’arrêt de la fabrication (axes roulements rondelles etc et quelques moyeux arrières) est visible sur Ebay et est toujours disponible en région parisienne chez SOBALEX 0672566094 et