C’est au travers du test réalisé par Laurent en 2020 que j’ai découvert ce vélo pour la première fois. Je dois avouer que ce La Piste m’avait interpellé. Depuis sa sortie, j’ai suivi d’un œil attentif les différentes évolutions apportées. C’est donc avec une certaine excitation que j’ai abordé l’essai de cette version 3. Photo de couverture : Matthieu Amielh.
Si vous êtes impatient de découvrir ce LaPiste V3, je vous invite à regarder la video. Sinon, un peu de lecture vous attend.
Présentation du Sauvage LaPiste v3
Le cadre tout d’abord, qui constitue l’essence même de ce vélo, est en tubes titane de grade 9 (3Al/2.5V) en double épaisseur. Sur les points stratégiques tels que douille de direction, boite de pédalier et coquilles de pattes arrière, on change de matière pour du grade 5 (6Al/4V). Un cadre aux soudures non polies mais joliment réalisées, très esthétiques.
À partir de ce cadre, les possibilités de montage sont nombreuses, vous trouverez sur le site un configurateur pour choisir roues, transmission, périphériques, selle, pneus,…. On est d’ailleurs en présence d’un exemplaire avec options, que l’on détaillera plus bas.
Quoi de neuf sur ce Sauvage LaPiste v3 ?
Les apports de cette version v3 sont les suivants :
- Il est mieux pourvu en en inserts (tube diagonal, dessus et dessous, tube de selle et tube horizontal) ;
- Il présente des marquages très qualitatifs, désormais réalisés au laser, par sablage et par gravure (douille de direction) ;
- Le constructeur a augmenté le nombre d’œillets pour porte bagages et garde-boue arrières ;
- Un cheminement des gaines et câbles en interne a été pensé, tout en conservant une potence standard et avec un passage prévu pour une tige de selle télescopique ;
- Le tube de selle est légèrement courbé, pour éviter de rallonger les bases, et ainsi offrir un meilleur dégagement du pneu et permettre la fixation du garde-boue ;
- La compatibilité est maintenant assurée avec une patte de dérailleur au format UDH ;
- Enfin, la fourche, désormais, est de conception Sauvage et dont la hauteur spécifique rend le vélo compatible avec les fourches télescopiques.
Beaucoup de petites améliorations qui, mises bout à bout, contribuent à gommer certains défauts pointés par les utilisateurs des versions précédentes. Preuve que Sauvage prend en compte les retours terrain de ses clients.
La géométrie du Sauvage Lapiste V3
On retrouve la géométrie “signature” du LaPiste : top tube peu long, potence courte et bases courtes.
Autour de ce cadre, le montage présenté ici est dans une approche Off-Road bien marquée avec :
- Des roues en Aluminium, modèle Duke World Runner (JP Racing), en 22,5 mm de largeur interne, 25 mm de hauteur, chaussées de pneus Hutchinson Touareg en 700 x 50 mm (mesurés à 52 mm de largeur) et montés en tubeless ;
- Un groupe SRAM en 2 x 12 – Rival AXS XPLR – sans fil donc, avec un pédalier en 46×33 et une cassette en 10×36 ; le freinage complète ce groupe avec des disques en 160 mm ;
- Enfin, une potence maison “88” en titane, de longueur 85 mm avec 5° d’angle.
Pour finir le tour de LaPiste, au niveau des périphériques, on va trouver du Ritchey avec une tige de selle alu, associée à une selle San Marco. Le cintre alu d’origine, signé Ritchey également est un modèle VentureMax, avec une zone aplatie pour un confort accru, un flare plutôt prononcé (40°) et un drop réduit (120 mm).
Ce qui donne au final un vélo au poids vérifié – sans pédales ni porte-bidons – de 9,6 kg, en taille 51 (164/170cm). Un vélo qui respire le sérieux, avec une belle finition et ce look incomparable du titane brut.
Sur le terrain avec le Sauvage LaPiste v3
Ce test s’est déroulé comme tout bon Gravel s’entend – “One For All”, à savoir “un seul vélo qui les remplace tous” – sur bitume, chemins et sans oublier des singles.
Dès qu’on s’installe sur le vélo, la position paraît naturelle, légèrement relevée, mais avec une allonge agréable pour agripper les cocottes. Un écartement des bras qui me convient parfaitement, merci le cintre large. Les premiers kilomètres sur le bitume révèle un rendement honorable, les pneus n’étant pas très cramponnés. Le confort est top, le vélo file bon train. Certes, le volume global des pneus ajoute de l’inertie, mais celle-ci, une fois vaincue au démarrage, devient notre alliée ne l’oublions pas !
Play !
On ne met pas longtemps à rejoindre les sentiers… et là, on découvre le vrai ADN de ce vélo : fait pour s’exprimer dans la nature.
Un vélo joueur, vif et remarquablement “facile” ; oui, facile à placer dans les passages techniques, facile à basse vitesse – ce qui est très sécurisant – avec une direction précise et directe. Bien aidé en cela par ce cintre Ritchey VentureMax, un modèle que j’ai beaucoup apprécié tant pour son confort et filtrage que pour les différentes possibilités de préhension. J’ai trouvé le flare et le drop bien adaptés, mettant à l’aise dans les passages les plus engagés. L’écartement des poignets et la position basse permettent un contrôle aisé. Ce cintre va intégrer le Hall of Fame de mes périphériques favoris, c’est sûr !
Les passages par les singles sont une vraie source de plaisir. L’équilibre et la maniabilité du vélo y font merveille. La géométrie du vélo et notamment la répartition du poids avant/arrière y est pour beaucoup.
Dans les courbes rapides, que l’on roule sur bitume ou chemins, une fois inscrit dans le virage c’est un rail, les mains bien calées en bas du cintre.
Un mot sur les pneus Hutchinson Touareg – déjà testés sur votre site préféré, qui ont assuré avec leur ballon généreux en taille 50 ; je les ai roulés en basse pression (1,2/1,4 bar pour AV/AR) où le grip était parfait tant en montée instable, pour assurer une bonne motricité, qu’en descente technique.
Rajouter un peu de pression (1,4/1,8) m’a permis de gagner du rendement sur les longues ascensions, ce que j’ai apprécié lors d’une longue ascension dans les Maures. Ce pneu est un allié sans souci, je n’ai rencontré aucune crevaison sur les 500 km du test, malgré la caillasse hostile de nos sentiers sudistes. Cette belle résistance est à mettre au crédit, notamment, de la protection HardSkin intégrée aux flancs. Ces mêmes flancs qui peuvent venir ternir un peu les qualités de confort avec leur raideur intrinsèque. C’est ce que l’on appelle l’avantage de ses inconvénients 😉
Le syndrome de la crevaison fantôme
Malgré une vérification de la pression avant chaque sortie, il m’est arrivé plusieurs fois sur le terrain de sentir un moelleux à l’arrière me faisant craindre une crevaison. Il n’en était rien, c’est simplement un effet confort / souplesse de la partie arrière qui peut déconcerter. Mais ne croyez pas que le cadre n’est pas réactif, en danseuse ou lors des sprints-pancarte, vos watts ne seront pas gâchés !
Caractéristiques du Sauvage LaPiste v3
- Cadre – Titane double butted garanti 50 ans – Finition polie / logo gravés et microbillés
- Fourche Carbon 88 Gravel (440 g, clearance 50 mm)
- Groupe SRAM Rival XPLR Axs 2×12 (43/30 x 10/36)
- Freinage SRAM Rival 160 mm
- Roues Aluminium Duke World Runner (22,5 mm interne, 25 mm de haut)
- Pneus Hutchinson Touareg 700×50 mm
- Cintre Ritchey VentureMax Aluminium , largeur 43 cm, flare 40°, drop 120 mm
- Potence Titane 88, longueur 85 mm
- Tige de selle Aluminium Ritchey (31,6×400 mm)
- Patte UDH
- Perçages porte bidons : 3
- Perçage top tube sacoche : 1
- Perçage porte bagages + garde boues : 1
- Pneumatiques (max) : 700×51
- Compatibilité transmissions : 1xmécanique/ DI2 /AXS WIDE et 2x mécanique / DI2/AXS WIDE
- Standards axes (AV/ARR) : 12×100/12×142 mm
- Standard boite de pédalier : BSA / 68 mm
- Collier de selle : 31,6 mm
- Hauteur fourche / compatibilité : 410 mm / toutes fourches Gravel suspendues
- Perçage tige de selle télescopique : oui
- Collier dérailleur avant : 34,9 mm
Il existe beaucoup d’autres possibilités de montage, citons par exemple :
- Fourche carbone Aventure 88 avec passage de câble de dynamo en interne ;
- Roues Shimano Alu GRX, Duke Carbone ;
- Tige de selle télescopique Fusion 50 mm ou modèle titane ;
- Autres transmissions : groupe Shimano GRX 610/820 mono ou double plateau, Sram Apex AXS, Rival XPLR AXS et Force AXS XPLR mono ou double plateau et configuration Mullet possible (Sram Apex Eagle plateau de 40 dents associé à une cassette Eagle 11/50).
En version de base, le prix du vélo complet est à 2.720 € avec fourche carbone, groupe Shimano GRX400 double 2×10, roues Shimano alu GRX chaussées de pneus Hutchinson Touareg 40 mm, cintre, potence et tige de selle aluminium Ritchey.
Prix du modèle testé ici : 3889 €, avec les options (groupe, roues, pneus, potence).
Pour conclure
Vous l’aurez compris à la lecture de cet essai, j’ai pris beaucoup de plaisir au guidon de ce vélo.
Un vélo joueur, et ce n’est pas un qualificatif usurpé ; ce côté joueur déteint sur le pilote, car on ose des sentiers “pour voir” et… ça passe, et plutôt facilement. Un régal ! attention, on y prend goût et en montée comme en descente on peut finir cramé… ou au tas !
En points d’améliorations, mais tout est fonction du programme auquel on destine le bike, je mettrais un bémol sur le choix des plateaux, peu adaptés au relief des collines marseillaises, où j’ai parfois peiné avec le plateau en 33, pensant très fort au modèle 43/30 disponible chez SRAM… Il en est de même pour les pneus, que l’on peut envisager moins généreux selon votre environnement naturel… et votre pratique, mais ça risque d’assagir le vélo.
Si vous venez du VTT, ce LaPiste va vous plaire : il sera le médiateur idéal qui va vous faire aimer le Gravel. Permettant de trouver des sensations de pilotage très fun à son guidon, et facilitant les liaisons sur bitume, entre deux massifs par exemple.
En bref, un vélo qui est une belle interprétation de ce que peut signifier le terme “Gravel”, à savoir la polyvalence.
Vélo testé en taille 51 (164/170 cm) – pedigree du testeur : 1,68 m / 72 kg / 76,5 cm d’entrejambe
Page produit : https://www.sauvagebicycles.com/la-piste/
Le configurateur : https://robertbikestore.com/boutique/gravel/sauvage-lapiste-velo-complet/
Disponible aussi en cadre seul.
Bonjour, le cintre essayé est un Ritchey Venturemax. Sinon très bon test qui colle en tout point à mon retour d’expérience personnel
Bonjour Nico,
Exact, nous allons faire la correction.
Merci de nous lire.
merci Nicolas, bien vu, nous avons corrigé dans l’article, sportivement, Matthieu
Merci ! Par rapport au decathlon grvl900, il est au-dessus à budget similaire ?
Merci
Bonjour Akg,
Difficile de lutter contre le champion du rapport qualité-prix, néanmoins, le Sauvage n’est pas ko avec sa proposition de base. Citons quelques différences : plus de points d’emport sur le cadre, mais pas sur la fourche. Une clearance plus généreuse. Un groupe Shimano GRX 400, au lieu du 600, mais en 2×10 au lieu de 1×11, ce qui est un atout pour la polyvalence.
Je ne me prononcerai pas sur les qualités dynamiques, n’ayant pas essayé le triban.
Au final, avec son tarif en dessous de 3000 €, une proposition du Sauvage LaPiste très compétitive.
Venturemax ou ergomax ? Sinon la V3 est déjà en vente sur le site de la marque on dirait pas. Les câbles sont encore bien visibles
Bonjour Pierre
Cintre VentureMax sur le vélo d’essai, Ergomax dans la proposition de base.
La version actuellement en vente sur le site est bien la v3.
Sportivement, JL
Bonjour,
ayant quasiment la même config (LaPiste V3, mono SRAM Axs Xplr, VentureMax, roues Duke Worldrunner, …) depuis 1 an ; je confirme le bonheur de rouler avec ce vélo réactif, confortable, capable dans les singles … Et avec une esthétique titane brut que j’adore. Bref je ne regrette pas mon choix 🙂
Bonjour Philippe,
Ravi d’apprendre qu’on est en phase sur l’analyse
Merci de nous lire.
Sportivement,
JL
Magnifique vélo, le titane c’est quand même magique. C’est fabriqué où en France ?
Bonjour Jérôme,
Les cadres sont fabriqués en Chine selon le cahier des charges de Sauvage.
Sportivement,
JL
Great looking bike, I’ll pull the trigger on it, maybe frameset only… Now riding Cannondale Synapse Carbon with DIY gravel setup, also great, but Titanium is a long time wish… Waiting for response from Robert Bikestore
Hi Mirjan Bernetic,
I hope you succeed in making your wish come true.
Thanks for reading us.
JL.