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Un BRM 200 sur la Riviera italienne en fixie et single speed

J’ai arrêté les Brevets de Randonneurs à la fin des années 70. D’autres activités sportives m’ont détourné de ces épreuves cyclo un peu longues. J’observe le retour sur le devant de la scène de ces brevets qui avaient pris la poussière durant des années. Le sujet longue distance à été relancé par des organisateurs privés qui l’ont adapté commercialement en s’appuyant sur l’innovation majeure de notre époque : le GPS. La FFVélo et l’Audax Club Parisien, historiquement présents sur ces formats, font valoir leurs atouts et leur expérience s’appuyant sur un réseau de bénévoles inépuisable. J’ai voulu cette année partir à la rencontre des BRM (Brevet des Randonneurs Mondiaux) pour découvrir l’ambiance et les parcours, 50 ans après mes expériences passées. Je commence par ce BRM de 200 km sur la Riviera italienne qui est la première épreuve d’un club qui vient de se créer : Ride&Smile. Voyons si à l’arrivée, j’aurai comme eux toujours le sourire.

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Entre nostalgie et renouveau des “Brevets”

À l’époque j’avais un Peugeot PY10 qui ressemblait à celui de Bernard Thévenet,

Mes souvenirs sont lointains, mais toujours vifs. En revanche, je n’ai pas une collection de photos de cette époque car nous n’avions pas de smartphone, et dans les années 70 les réseaux sociaux n’étaient pas encore imaginables. J’ai fait la randonnée du Velay-Vivarais et celle des Vosges. J’ai basculé ensuite sur la compétition en UFOLEP, sans avoir eu le temps de faire le fameux Brevet Randonneur des Alpes (BRA), qui est la plus ancienne épreuve cyclotouriste de montagne, puisqu’elle a été créée en 1936.

À l’époque j’avais un Peugeot PY10 qui ressemblait à celui de Bernard Thévenet, freins Mafac, roues à boyaux et un braquet 52-42 avec 5 vitesses à l’arrière et un 24 dents maxi sur ma roue libre Maillard. Un petit porte paquet amovible à l’avant, avec une sacoche et une carte papier glissée sous la protection transparente de la sacoche. J’avais un K-Way pour me protéger de la pluie qui faisait drapeau dans les descentes. Ramené à notre époque, je mesure les progrès qui ont été réalisés sur nos bécanes et sur la qualité du revêtement des routes. Comment faisions nous pour grimper autant de D+ avec un 42×24 et comment descendions nous ces cols avec des freins Mafac qui couinent sur des routes au revêtement gravillonné ?

Des épreuves longues, mais plus raisonnables pour s’initier à la longue distance

Aujourd’hui, les Brevets connaissent un renouveau, lié à l’engouement des cyclistes pour la longue distance. J’ai eu récemment un échange avec Stéphane Gibon de la FFVélo, qui m’a fait part des initiatives fédérales pour rendre plus attractives ces épreuves jugées trop élitistes. Les « monuments » de l’ultra comme le Paris-Brest-Paris et les Diagonales peuvent effrayer. Il y a moyen de se lancer sur des épreuves longues, mais plus raisonnables pour s’initier à la longue distance. C’est dans cet esprit que j’ai voulu aller sur le terrain de ce renouveau du cyclotourisme. Pour corser la chose, j’ai décidé de faire ce 200 km sur mon single speed Brevet équipé en 44×19.

BRM sur la Rivier
Nos vélos : nous avons décidé de faire ce BRM avec nos vélos minimalistes : Alain sur son fixe en 47×19 et moi sur mon single 44×19 – photo Patrick VDB

La carte interactive des BRM sur le site de L’Audax Club

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Ride and Smile

BRM sur la Rivier
Illustration Ride&Smile

Je découvre l’épreuve sur le site de Ride&Smile.

Un BRM sur la Riviera

BRM Riviera
Les participants à ce premier BRM de la Riviera italienne – photo Patrick Garnier

Patrick Garnier est aux petits soins avec nous. Pour ce néo-organisateur, c’est une première, il a un peu le trac. Il vient de créer son Club Ride&Smile cette année et c’est sa première organisation d’un BRM 200. Il connaît par cœur ce parcours, mais il est un peu inquiet à l’idée de cette “première”. Soucieux que tout se passe bien. Briefing à 6h et départ à 6h30. Nous sommes une vingtaine de cyclistes à prendre le départ de Menton.

Une chambre à air qui explose… mais pas de joie.

Un départ à l’aurore avec un soleil rougeoyant présage une belle journée de vélo. Notre plaisir d’entamer ce 200 va fondre un peu vers le 10ème kilomètre. Dans la descente vers Vintimille, le pneu avant d’Alain explose… En y regardant de plus près, il constate qu’en remontant sa roue avant la veille, il n’a pas bien placé l’axe du moyeu dans la fourche provoquant un décalage et par conséquent un frottement des patins sur les flancs du pneu. La première descente a été fatale. Réparation, remise en place correcte de la roue, mais des hernies sur les flancs sont inquiétantes, nous allons devoir trouver un vélociste pour remplacer son pneu avant.

Après Vintimille et la traversée de la Roya, une première piste cyclable nous offre un avant goût de la fameuse “Bici Espresso” de la Riviera dei Fiori, dont Sébastien nous avait parlé.

C’est lorsque nous arrivons au village d’Ospedaletti, au kilomètre 20 de ce BRM, que nous posons nos roues sur ce qui était auparavant une voie ferrée. À l’heure à laquelle nous passons, la voie est libre. Un peu plus tard, on y aurait trouvé les familles à vélo et des “Rosalies” lourdement chargées de passagers joyeux.

Une petite pensée pour Laurent Fignon, deux fois vainqueur de la “Primavera

Un peu de mécanique chez un vélociste à Imperia où Alain fait changer son pneu, c’est plus prudent. En fixe, il ne faut pas jouer avec la sécurité : 1 seul frein avant et un pédalage en continu dans les descentes, il faut être prudent. Rassurés, nous repartons. La route va devenir pénible : trop de voitures dans les zones urbaines. C’est stressant pour moi, habitué à mes petites routes de campagne. On regrette la belle piste cyclable qu’on a quittée à Diano Marina. On aperçoit parfois en contrebas de la route les travaux qui permettront de la continuer.

BRM Riviera
La photo devant le monument dédié aux vainqueurs de Milan-San Remo – photo Patrick VDB

Pour arriver au PC3 situé dans une descente, il faudra grimper d’abord la longue montée à la sortie d’Impéria. Nous avons failli louper l’endroit à peine visible à droite à la sortie d’un virage. Nous devons pointer notre passage par un selfie devant le monument dédié aux grands vainqueurs de la course Milan – San Remo. Une petite pensée pour Laurent Fignon, deux fois vainqueur de la “Primavera“, qui nous a quittés trop tôt, lui qui brillait sur cette épreuve de costaud. Il préparait durement en hiver cette course de printemps comme nous l’expliquait sur Bike Café son mécano Guy Leconte.

BRM Riviera
Photo Patrick VDB

C’est l’heure du café après la descente du Capo Berta. Enfin une pause pour profiter de ce beau soleil matinal avec un café italien, que nous n’avons pas trouvé formidable. Les réputations se perdent… On retire les coupe-vents : c’est le printemps.

Après le Capo Santa-Croce, nous découvrons en contrebas une marina et la ligne de chemin de fer de bord de mer qui deviendra peut-être un jour une piste cyclable.

la Riviera italienne
Le pont sur le fleuve Centa – photo Patrick VDB

Nous arrivons à Albenga où il faudra franchir le pont sur le fleuve Centa. On longe ensuite une zone pas très intéressante avec une plaine de cultures avec de nombreuses serres horticoles et à droite la ligne de chemin de fer. On arrive ensuite dans une enfilade de villes : Ceriale, Monte Piccaro, Loano, Pietra Ligure. On se perd une nouvelle fois et on s’arrête dans un magasin de vélo rempli à l’intérieur comme à l’extérieur de superbes machines pour demander notre chemin. “Pour Finale Ligure, vous avez encore 6 km“, nous ferons bien plus.

la Riviera Italienne
On s’arrête dans un magasin de vélo qui est une véritable caverne d’Ali Baba rempli de superbes machines – photo Patrick VDB

Nous cherchons en vain le panneau de fin de commune de Finale Ligure qui est censé être notre PC4. Ne le trouvant pas, nous décidons de continuer jusqu’à ce qu’on finisse par demander où nous sommes à des promeneurs. Ils rigolent en disant que la destination est dans notre dos, vers la France 😉 Demi-tour : on arrête les frais et en plus l’estomac commence à crier famine. Cela nous coutera une dizaine de kilomètres en plus sur ce BRM 200.

Finalement, nous revenons à Finale Ligure pour faire le selfie, égoportrait de notre satisfaction d’avoir atteint le but, il faut faire maintenant le retour non sans avoir remarqué que cette commune est liée à Saint-Victoret, une ville des Bouches-du-Rhône.

On s’engage sur notre retour et on fait une pause déjeuner à Loano. Ça faisait un moment qu’on avait faim. Après plusieurs tentatives dans les restaurants, soit c’était trop chic “Tu as vu, il décante le vin en carafe“, dixit Alain, ou alors quand c’était bien, c’était complet ! En allant un peu plus dans le centre, nous trouvons enfin une pizzeria qui ne fait pas de pizzas le midi : c’est juste le soir ! On ne va pas attendre la soirée et on se contentera de pâtes avec fruits de mer : spaghettis pour Alain et linguines pour moi. On se remplit l’estomac avec des gressins en attendant nos plats et on se désaltère avec un 33 cl de bière. Un tiramisu viendra conclure l’affaire.

Retour à Menton

Un BRM sur la Riviera
Arrêtés dans notre élan par le passage du train – photo Patrick VDB

Nous entamons le retour. Les centres ville sont encombrés, mais les routes sont curieusement désertes par endroit. Nous “jardinons” un peu trop à l’écart de la trace. Nous retrouvons la montée du Capo Berta, qui est connue pour être la cinquième ascension de la course cycliste Milan-San Remo. Elle est située à environ 39 km de l’arrivée. Je souffre un peu dans le passage à 10%, les kilomètres se font sentir, mais les jambes tiennent bon et ça file à 30 km/h sur le plat qui est ma vitesse maxi en croisière avec mon braquet unique.

Un BRM sur la Riviera
Parfois la route était totalement dégagée et parfois totalement encombrée dans les traversées de villes… Difficile de faire une bonne moyenne – photo Patrick VDB

Zig-zags entre les voitures, ce retour devient pénible même si un petit vent arrière nous aide pour finir. Je ne vais pas trop sortir la caméra de ma poche pour filmer ce retour. Un véhicule voulant forcer une priorité sur un rond-point a failli m’emmener sur son capot. La nuit tombe et avec ma très mauvaise vue je commence à flipper. Heureusement, on a nos éclairages et nos gilets fluo, je comprends mieux maintenant pourquoi c’est obligatoire. On s’arrête pour demander notre chemin à des policiers “Menton c’est par là, il vous reste 8 kilomètres…” Ça sent l’écurie, une dernière bosse et nous plongeons sur Menton. Voilà le poste frontière. Les douaniers inspectent des voitures, mais ils ne nous arrêtent pas : nous arrivons enfin à destination.

Patrick Garnier l’organisateur nous attend : nous sommes les derniers. “Le premier est arrivé à 14h...”, nous dit-il. Pour nous, ce sera 19h, on aura profité un peu plus de ce parcours 😉 On fait honneur au ravito que Patrick nous propose pour recharger en calories nos organismes fatigués, avant de reprendre la route d’Aix-en-Provence. Opération BRM réussie.

Pour conclure

Pour une première édition, la préparation et l’organisation de ce BRM ont été parfaitement maîtrisées par Patrick Garnier. Le site internet était parfaitement documenté. Patrick fait partie d’une nouvelle génération d’organisateurs. Il s’appuie sur les outils numériques qui permettent d’optimiser les ressources. Plus besoin de fléchage et avec un PC course relié via WhatsApp, il peut informer en temps réel les participants des aléas potentiels de l’épreuve. Un ravito de qualité et un accueil convivial. Nous avons passé une bonne soirée d’avant course dans un restaurant italien de Menton (merci Christophe pour l’adresse), avec Patrick, Luc et Christophe. Devinez de quoi on a parlé ? De vélo bien sûr !

Pour le parcours, j’ai un avis plus réservé : trop de villes et trop de voitures. À part quelques spots superbes et les très belles pistes cyclables, cette région de la Ligure nous a semblé assez pauvre. Pas mal d’immeubles à l’abandon et beaucoup de commerces fermés le samedi après-midi.

La vidéo du périple

Infos

La ligurie, une des 20 régions italiennes : https://ligurie.fr/la-ligurie

Les brevets à la FFVélo : https://ffvelo.fr/activites-federales/adherents/les-brevets

Une belle offre d’épreuves disponibles sur le site de l’Audax Club Parisien.

Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

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