J’ai découvert le col du Sabot à l’occasion de l’Oisans Col Series, animation estivale qui a pour but de réserver la route de certains cols aux cyclistes les mardis matin de juillet et d’août. C’est un col situé sur la commune de Vaujany, il est très peu connu et pourtant c’est le plus haut col « routier » d’Isère avec ses 2100m d’altitude. Certes, le col du Sabot n’est goudronné que sur un seul versant et dans le coin il y a aussi la Croix de Fer, le Glandon, l’Alpe d’Huez, Sarenne… bref de la rude concurrence ! Mais cela devrait changer sous peu, le raccordement cyclable au barrage de Grand Maison est en projet, de quoi offrir au col du Sabot une belle place parmi les plus beaux cols des Alpes…et faire les belles heures de futurs Tour de France.
La montée du col du Sabot
L’ascension démarre au niveau de l’usine électrique du barrage du Verney à 810m d’altitude et à l’embranchement entre la D526, qui mène au col de la Croix de Fer, et la D43A (route du Col du Sabot) qui mène à Vaujany. Si c’est l’unique ascension de la journée, le mieux est de se garer à Allemont, au pied du barrage du Verney. En effet, les 4 kilomètres qui séparent le village du bas du col permettront une petite mise en jambes pas superflue.
Autant être clair dès le début, le col du Sabot n’est pas un col facile et il vaut mieux l’aborder avec un peu de fraîcheur et quelques kilomètres au compteur, voici sa fiche d’identité :
- 14.5 km de longueur
- 1290 m de dénivelé positif, soit une pente moyenne de 8.9%
- des passages à 11-12%
- un revêtement granuleux sur la partie haute du col
- une altitude maximale de 2100m
Une ascension en 3 parties
La montée à Vaujany : 4.2 km, 380m de D+
Une entrée en matière qui donne le ton, on évolue entre 9 et 10% sur une route en lacets, peu de répits mais le bitume est de très bonne qualité. Heureusement, le paysage nous fait lever le nez du guidon et du compteur pour découvir le lac du Verney en contre-bas, au début de l’ascension, et puis la cascade de la Fare, à l’Est en arrivant sur Vaujany.
Vaujany – La Villette : 1.9 km, 140m de D+
Une partie de transition où une petite pause à Vaujany peut permettre de refaire le plein d’eau et repartir sur un rythme plus tranquille avant d’attaquer la suite du col. A La Villette, à 1330m, c’est le dernier contact avec la civilisation, la suite se fait dans les alpages.
A noter : C’est depuis La Villette que la route est réservée aux cyclistes dans le cadre de Oisans Col Series.
La Villette – Col du Sabot : 8.4 km, 770m de D+
La partie la plus difficile du col, la sortie de La Villette est très raide, plus de 10% de moyenne. La suite s’effectue sur une route d’alpage exposé Est/Sud-Est, ensoleillée dès le matin et une bonne partie de la journée, sans ombre. Le revêtement granuleux et l’altitude ajoutent évidemment de la difficulté. Le décor est magnifique, un col sauvage qui n’est pas sans rappeler son voisin le col de Sarenne (1999m).
A partir de La Villette, on a une bonne vision de ce qui nous attend, la route en lacets se dessine clairement et elle nous permet de profiter un maximum du paysage, sous tous les angles. Mais la fin du col ne se révèle qu’à mi-pente, sur une partie rectiligne qui n’est pas plate pour autant et laisse découvrir un final en lacets qui a des airs d’un autre de ses cols voisins, le Glandon (versant mauriennais). De quoi faire trembler les jambes mais les pourcentages s’avèrent toutefois moins importants sur ces lacets finaux du Sabot.
Une fois le col atteint, synonyme de fin de route, il faut continuer à pied une vingtaine de mètres pour découvrir un panorama qui récompense bien cette difficile montée : le lac de Grand-Maison, la route du col de la Croix de Fer, le col du Glandon, les Aiguilles de l’Argentière et enfin le Mont-Blanc en dernier plan.
Dans le cadre d’Oisans Col Series, nous avons bénéficier d’un ravitaillement au sommet du col et d’une offre de déjeuner auprès d’un partenaire de l’événement, la Douce Montagne, une auberge située à Allemont.
La descente est à aborder avec prudence jusqu’à La Villette, la présence de plusieurs passages canadiens, de gravillons sur la chaussée et l’étroitesse de la route n’encouragent pas la prise de vitesse.
Développements conseillés
- Compact : 34*24 ou 36*25 en se levant de la selle sur les pentes bien raides, ou un pignon de 28 pour passer en souplesse.
- Tripe plateau
Liens
- Oisans Col Series : oisans-col-series.com
- OT Vaujany : www.vaujany.com/fr
- La Douce Montagne : Une auberge (15 chambres) qui vit au rythme du vélo, le patron et le personnel sont hollandais. Ils proposent chaque midi, durant la saison, un buffet de pâtes froides, idéal pour faire une pause avant d’attaquer de nouveaux cols.
Une petite piscine extérieure est accessible à tout consommateur, si jamais l’envie de se rafraîchir se fait sentir. Bref une très bonne adresse pour recharger les batteries, causer cols et vélo et découvrir la région. www.ladoucemontagne.com/fr
Une nouveauté pour les Oisans Col Séries au col du Sabot : la route est désormais fermée aux voitures dès le lac du Verney (au niveau de l’embranchement de Vaujany).
Date 2017 : 27 juin de 9h à 12h
Profitez-en !