Depuis des années, j’utilise sur mes vélos en pignon fixe les pneus Continental Ultrasport qui ont comme avantage, en complément de leur polyvalence et de leur robustesse, un prix assez contenu. Pour moi, qui “consomme” des pneus sans modération au moulin de mon Desgënà en 47X17, l’arrivée de cette version III de l’Ultra Sport est un événement qui ne passe pas inaperçu : je me devais donc de le tester sans attendre.
En pignon fixe, la gomme des pneus est mise à rude épreuve : l’absence de roue libre, l’effet rétro pour ralentir, le ratio inamovible en montée ou en descente, les accélérations et décélérations brusques ont tôt fait de transférer la gomme des pneus dans les interstices de l’asphalte. Le pignon fixe est donc un excellent révélateur de la durabilité et de la qualité d’accroche et de vitesse des pneus, c’est pourquoi je ne me prive pas d’utiliser ce type de vélo pour tester des pneumatiques qui pourront par ailleurs, bien entendu, être montés sur les vélo de route en carbone, avec dérailleurs, roue libre, sélecteurs de vitesses et tout et tout.
Ça tombe bien : après quelques mois d’usage et environ 3000 km, mon pignon fixe Desgëna (une petite marque de Turin qui mérite d’être connue) a besoin de faire peu neuve : la transmission (plateau, chaîne et pignon) est en fin de vie, et le jeu de pneus Continental Ultra Sport qui équipent le vélo sont carrés comme des boîtes à savon. On distingue à peine, sur la bande de roulement, les trous-témoins d’usure qui indiquent l’épaisseur de gomme restante.
Le set de rechange est là : Une chaîne D.I.D (Daido, Osaka) “Racing Pro – Extra Strong” homologuée NJS (Nihon Jitensha Shinkokai, l’association de keirin professionnel au Japon), un plateau piste en 1 1/8″ Shimano Dura-Ace de 47 dents et un pignon Victoire cannelé de 17 dents vont équiper le vélo de façon durable, pendant plusieurs milliers de kilomètres, en résistant à l’effort intensif et brutal développé de 47 X 17 sur routes plus ou moins pentues.
Les nouveaux pneus Continental Ultra Sport III ont l’air vraiment prometteurs, même si je suis de prime abord déstabilisé par le profil beaucoup plus complexe et moins slick que l’ancien : Hors la bande de roulement centrale qui est lisse, il y a une rainure intermédiaire, puis des stries et des encoches latérales en chevron, nettement marquées. Sur la bande de roulement, on retrouve les fameux trous-témoin d’usure caractéristiques des pneus Continental.
La gomme des pneus est aussi très différente des anciens, Continental a développé, pour contrer la concurrence, le fameux “PureGrip Compound” qui garantit l’adhérence en virage, la durabilité et le rendement. Sans doute à base de silice, cette technologie a été initialement conçue pour la performance, mais après un développement intensif du service R&D de Continental, un nouveau composé plus évolué a vu le jour, avec une adhérence exceptionnelle qui permet désormais de l’utiliser aussi pour les pneus VTT de la marque.
Le résultat obtenu est tellement costaud, que Continental préconise aussi l’usage de ces pneus de route pour les vélos électriques ; en juste équilibre entre performance et longévité, ils devraient être parfaitement adaptés pour mon pignon fixe. Bien sûr, il faudra quelques milliers de kilomètres pour valider cette affirmation, mais les premiers tours de roue devraient me permettre de me rendre compte assez vite de leur comportement en courbe, de leur confort, de leur rendement et de leur adhérence ; pour ce qui est de l’usure, je ne manquerai pas de revenir sur cet article dans quelques mois.
N’en déplaise à Continental, pour le montage je choisis des chambres à air d’une autre marque allemande, Scwhalbe. Il faut dire que les SV15 me donnent entière satisfaction depuis des années, malgré de nombreux tests de chambres à air d’autres marques, elles restent pour moi des références car elles sont très peu poreuses, sont équipées de valves d’excellente qualité et sont tellement durables, qu’en montant ces nouveaux Ultra Sport III, je réutilise sans hésiter les chambres qui étaient dans les anciens pneus !
Au gonflage (je mets 6 bars, ce qui semble être la bonne pression pour mes 64 kg d’après mes premiers essais), le pneu prend une jolie forme bien haute, pas ampoulée, car les jantes H Plus Son de 23mm de large accueillent parfaitement ces pneus de 25mm. Du coup, le moelleux est là, une sensation de boyau, à la fois confortable et tenu en courbe. Reste à savoir combien de temps le pneu gardera sa hauteur sans s’affaisser, seul le temps et les kilomètres nous le diront, mais tout laisse à penser que la structure du pneu, à l’instar de la nouvelle gomme, a été entièrement revue dans l’optique d’une durabilité accrue.
À moins de 15 Euros, même s’il est (peut-être ?) un peu moins rapide et léger que les pneus haut de gamme de la marque ou de la concurrence, ce tout nouveau Continental Ultra Sport III damnera le pion à bien d’autres références, car sa solidité, son adhérence et sa durabilité lui permettront de se positionner honorablement comme pneu d’entraînement trois (voire quatre) saisons, mais aussi pour des pratiques de longue distance, sur des vélos de route électriques et bien sûr le pignon fixe.
La stratégie de Continental, à savoir injecter sa gomme haut-de-gamme riche en silices dans un pneu de grande série fabriqué en Asie s’avère payante : on obtient là un produit au rapport qualité/prix incroyable. Lors des deux premières sorties, 150 kilomètres dans les Alpilles avec 1500 mètres de dénivelé positif, j’ai pu tester le pneu dans toutes sortes de contextes : Montées, plat, descentes, goudrons lisses ou dégradés. Le pneu est confortable, rend incroyablement bien pour un pneu de milieu de gamme, il accroche en virage même quand l’eau des canaux d’irrigation déborde sur la route et il est très précis en trajectoire.
Je ne nie pas qu’il faut maintenant le faire rouler plusieurs milliers de kilomètres pour vérifier la bonne tenue du pneu dans le temps, comment sa gomme s’use et comment sa structure évolue. Mais je ne pouvais pas passer sous silence la sortie de ce pneu et attendre la fin de l’hiver prochain pour vous en parler, car c’est à partir de maintenant que vous aussi, vous en aurez peut-être besoin …
Prix : 19,99 € actuellement – 25% (15 €)
Le pneu Continental Ultra Sport III chez notre partenaire Cycletyres
Merci pour cette revue.
Ce vélo est magnifique, le montage des composants/transmission fait rêver !
Ça m’a donné envie de ressortir mon pignon fixe qui prenait la rouille dans une cave. D’autant plus que je viens de me faire chourave mon Triban 100.
Par contre j’y collerai des boudins Gatorskin ou Hardshell de la même marque, plus lourds, plus chers, mais trop de crevaisons dans le 93 et le nord de Paris.
Sur mon vélo de course j’ai le Ultra sport V2 en 700x28c .
Rénovant un ancien course, j’ai voulu lui mettre les continentale ultra sport 3.
Les rainures sont peut-être un gain “toute saison” ou vélo taffeur par rapport au slick du V2. Je me suis fait quand même une ou 2 frayeurs ave clé V2 qui m’a semblé survirer ou est-ce le vent ou ornière de route …
Mais ce V3 en 28C me semble beaucoup plus proche d’un 26C. Alors que je recherche performance, stabilité. Ca me semble enlever cette aisance que j’avais trouvé sur le V2. Changeant régulièrement entre VTT, vélo de ville j’avais du mal à revenir au vélo de course “à l’ancienne” avec des 23C par exemple.
Il faut vraiment voir le volume du pneu monté sur jantes, pour d’autres achats j’aimerai tester ce que donnent des Michelin (power all season) ou Vittoria à cet égard.
Sur la différence de largeur constatée après montage d’un pneu il faut savoir que la largeur de la jante aura une incidence sur le résultat mesuré. Un jante étroite d’un vélo de course ancien pourra réduire cette largeur et modifier certaines sensations.