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Nathalie Baillon, une cycliste qui a de l’audace

Effectivement, Nathalie Baillon, cycliste bien connue désormais dans le monde de l’Ultra, ne manque pas d’audace. Elle vient de le prouver en s’attaquant au record de la traversée de l’Europe à vélo sur 6.400 km entre Tarifa (Espagne) et le Cap Nord (Norvège). Elle a inscrit le premier temps record féminin sur cette distance, mais les circonstances météo et un passage difficile en Russie ne lui ont pas permis de battre le record du monde actuel de 16 jours, 20 heures et 59 minutes détenu par l’anglais Ian Walker.

Le cyclisme féminin est en plein essor et Nathalie Baillon fait partie de ces femmes qui rivalisent sans complexe avec les hommes sur de longues distances à vélo. Nous avons abordé récemment ce sujet des femmes qui étonnent. Elles sont belles, courageuses, sportives… et surtout elles ne lâchent rien et, comme Nathalie, font preuve d’audace.

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Nathalie Baillon est une femme spécialiste du bikepacking, reconnue et récompensée à de nombreuses reprises sur des épreuves de cyclisme longue distance. De 2014 à 2021, elle occupait un poste confortable d’ingénieure en développement d’applications mobiles. Suite à un premier voyage à vélo en Nouvelle-Zélande, elle décide de se consacrer exclusivement à sa passion pour le cyclisme. Son défi, qui consiste à traverser l’Europe, l’a poussée dans ses limites physiques et mentales. « Je savais que ce serait très difficile de battre ce record. Je l’ai tenté pour me donner un objectif et me pousser. Si je le battais, c’était bien, mais déjà terminer, ça me convenait… » déclarait la jeune femme. Au passage Nathalie réalise quand même le record féminin sur cet axe sud – nord et elle boucle ce trajet en bikepacking sur une distance qu’elle n’avait jamais réalisé jusqu’à présent. Quelques jours après son arrivée au Cap Nord, nous avons souhaité recueillir ses impressions sur cette tentative de record de la traversée de l’Europe sud – nord. Elle était partie jeudi 18 mai de Tarifa, au sud de l’Espagne, pour rejoindre le cap Nord, en Norvège le 5 juin. Un périple de 6 400 kilomètres à travers 10 pays dont un passage délicat en Russie dans la conjoncture internationale actuelle.

Le journal de bord

Voilà le résumé que nous a adressé l’équipe de tournage qui l’a suivie. Les obstacles ont été nombreux et malgré ces aléas qui éloignaient la perspective d’établir un nouveau record, Nathalie a tenu jusqu’au bout et n’a pas abandonné.

Jour 1 : Départ de Tarifa à 7 h 25. Première journée très montagneuse avec du soleil, mais aussi des orages. Bonnes sensations malgré une petite chute et une crevaison. « J’ai roulé jusqu’à 3 h du matin avec 390 km au compteur ».

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Jour 2 : « Au début c’était très vallonné, je ne m’attendais pas à autant. Ensuite beaucoup de longues lignes droites avec du vent de face, j’ai pris le mauvais chemin plusieurs fois. Je pense que j’arriverai en Espagne demain ».

Jour 3 : « Je suis en forme malgré quelques petites douleurs. Profil plus plat, beau temps malgré le vent de face ».

Nathalie Baillon record de la traversée de l'Europe Sud-Nord
Photo @PhotoNomades Production

Jour 4 : Journée difficile avec quelques douleurs, des petits problèmes mécaniques, un vent de face très fort. « Plusieurs personnes sont venues à ma rencontre et cela m’a remonté le moral, je sais que si je dors 7 heures, je ne finirai jamais dans les temps. Maintenant je dors 3 heures, je me sens en forme, je me sens fatiguée tôt le matin, je fais une sieste et ça va ».

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Jour 5 : Journée courte en raison des orages de l’après-midi. Le temps et l’humeur étaient bons, malgré les jambes lourdes et la vitesse lente. Repos au Vélo Gite de Valence l’après-midi.

Jour 6 : Après un départ sous la tempête, le soleil est revenu. « Beaucoup de personnes sont venues m’encourager en France et en Suisse, cela m’a donné un grand coup de pouce. 430 km parcourus aujourd’hui malgré un fort vent de face ».

Jour 7 : Nathalie est en pleine campagne allemande. Davantage fatiguée aujourd’hui. Dure journée, la fatigue commence à se faire sentir, les genoux font mal et la solitude pèse un peu après une journée d’encouragements sur les routes.

Jour 8 : Nathalie vient de passer le cap des 2700 km, la plus longue qu’elle ait jamais réalisée ! « C’est dur, journée plus compliquée avec des hauts et des bas ». Le record sera très difficile à battre mais elle n’abandonne pas.

Jour 9 : « J’ai dormi 4 heures dans un abribus. Les routes sont superbes ici, mais beaucoup sont en travaux, j’ai donc dû faire plusieurs détours. J’ai traversé la frontière polonaise : les routes sont cahoteuses et un peu dangereuses parfois. Le parcours est finalement plat, mais j’ai toujours un fort vent de face depuis des jours presque depuis le départ. j’ai atteint une vitesse moyenne impressionnante de 23 km/h, ça ne m’était plus arrivé depuis longtemps. Je chercherai un hôtel après avoir atteint 400 km pour bien dormir ».

Nathalie Baillon record de la traversée de l'Europe Sud-Nord
Photo @PhotoNomades Production

Jour 10 – 27 mai : D’abord découragée par une nouvelle journée de vent contraire, Nathalie retrouve de l’énergie dans l’après-midi : elle n’abandonnera pas sans combattre.

Jour 11 : Nathalie a enfin du vent dans le dos ! C’est un bon coup de pouce pour son humeur, mais elle doit lutter contre la fatigue maintenant. « J’en ai marre, j’aurais pu faire des kilomètres à vélo et je suis coincée ici sur cette route ne menant nulle part, j’ai été prévenue. Je m’y attendais, et quand un camion me dépasse, ce n’est jamais plaisant ». Si elle se sent bien pendant la journée, elle s’endort dès que le soleil se couche.

Jour 12 : « Les routes sont horribles en Lituanie avec beaucoup de camions, la plupart passent très près de moi c’est vraiment dangereux. Ian m’avait prévenu, mais j’ai mal compris. Je pensais que c’était seulement près de la frontière polonaise. C’était encore bien là-bas, mais maintenant c’est horrible sur des centaines de kilomètres. Je pense que ce sera comme ça pour tout le trajet en Lituanie ».

Jour 13 : Que penses-tu du passage de la frontière russe ? « J’espère juste qu’il ne faudra pas trop de temps pour traverser la frontière. J’ai mon visa, mais je ne sais pas comment ça va se passer en Russie. Je n’aurai plus d’accès à Internet, ce sera un peu plus difficile car les cartes de crédit françaises ne fonctionnent plus là-bas donc ce sera l’inconnu. Je dois prévoir la nourriture et tout ce dont j’ai besoin à l’avance ».

Jour 14 : « Il était plus facile d’entrer en Russie que d’en sortir. Hier, je suis donc arrivé en Russie vers 8 heures du matin. Cela s’est passé assez rapidement. On m’avait dit que cela pouvait prendre beaucoup de temps, surtout pour les voitures. On a rapidement examiné mes affaires. On m’a posé quelques questions. Ensuite, j’ai eu le vent en poupe et j’ai roulé rapidement jusqu’à Saint-Pétersbourg. J’ai bien progressé ».

Mais Saint-Pétersbourg, c’est l’enfer ! Il est très difficile de s’y déplacer à vélo. Il y a de grandes routes sans bas-côtés et les Russes conduisent vite. « Cela m’a demandé beaucoup de concentration. J’avais prévu de dormir en Finlande un peu après la frontière. Mais le passage de la frontière a pris plus de temps que prévu. Les Russes m’ont beaucoup interrogé pour savoir si j’étais un espion. Ensuite, à la frontière finlandaise, ils m’ont simplement demandé comment les choses s’étaient passées en Russie et quelles questions ils m’avaient posées. Je suis finalement arrivé en Finlande à 4 heures du matin ».

Jour 15 : « Il ne reste que 2 pays à traverser sur 12. Rafales de vent et de grêle avec un fort vent de face ».

Nathalie Baillon record de la traversée de l'Europe Sud-Nord
Des conditions météorologiques difficiles : les températures étaient glaciales – Photo @PhotoNomades Production

Jour 16 : Une journée très dure avec des conditions météorologiques difficiles. Les températures étaient glaciales et il a plu presque toute la journée. Il reste moins de 1000 km à parcourir pour atteindre le Cap Nord !

Jour 17 : « Les derniers kilomètres semblent interminables de lassitude. Heureusement, les paysages sont magnifiques et le fait d’apercevoir des rennes sur la route a rendu ma journée passionnante ».

Jour 18 – 4 juin : La ligne d’arrivée se mérite. Nathalie a une nouvelle fois lutté contre les éléments. Mais elle y est arrivée en 18 jours, 15 heures et 27 minutes.

L’équipe de Bike Café adresse toute ses félicitations à Nathalie (carnet de bord tenu par les vidéastes / photograhes de PhotoNomades Production)

Bientôt le film

J’ai appelé Gregory Berger et Julien Delvolgo les deux photographes et vidéastes qui ont suivi Nathalie sur son périple. En dehors de la petite fenêtre de cadrage de leur caméra, ils ont vécu en direct tous les moments de ce périple : aléas mécaniques, chute, pluie, camions, erreurs de parcours, … et les moments de joies aussi quand le vent soufflait dans le bon sens. « Elle nous a étonné par son côté aventurière et sa capacité à gérer les moment difficiles. Elle sait rouler dans des conditions rudes, au milieu du trafic des camions dans certains pays, passer les frontières et faire face à des situations délicates devant lesquelles beaucoup auraient renoncé. Elle place très haut le curseur de la gestion des risques, qu’elle affronte avec optimisme. Son apparente timidité et sa réserve, ne laissent pas soupçonner la force dont elle est capable. Elle est même trop humble par rapport à son niveau », m’ont dit Grégory et Julien.

Pour le film il est trop tôt pour en parler, mais bien sûr, il y aura un film réalisé par PhotoNomades Production. Il est en cours de montage et sera peut-être présenté lors du prochain festival « Tous en selle » si les conditions de projection sont acceptables.

Des partenaires de qualité

Nathalie Baillon record de la traversée de l'Europe Sud-Nord
Entre la tenue d’été pour le départ en Espagne et celle qui était nécessaire en Norvège, les panoplies Assos ont été testées sous toutes les conditions climatiques – photos @PhotoNomades Production

Nathalie a pu compter sur des partenaires de qualité qui lui ont fourni des équipements qui se sont avérés bien utiles sur ce long trajet. Elle avait des vêtements Assos : une tenue été pour la chaleur du début en Espagne et des vêtements chauds et étanches pour la partie nord : DYORA RS Jersey S9 Targa Coloris interstellar ou ProfVenus Violet et UMA GTC Bib shorts (testé pour Bike Café par Anne) Une veste chaude Trail Winter jacket et une veste de pluie DYORA RS Rain jacket.

Les sacoches de bikepacking on été réalisées sur mesure par notre ami Vincent de Batsoul, le vélo était un modèle de la marque LIV (groupe Giant).

Suivez Nathalie :

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Patrick
Patrick
Aix-en-Provence - Après la création de Running Café, la co-fondation de Track & News Patrick remonte sur le vélo en créant Bike Café. Il adore rouler sur route et sur les chemins du côté de la Sainte-Victoire. Il collabore en freelance à la revue Cyclist France. Affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties "off road" dans sa belle région de Provence.

3 COMMENTAIRES

  1. « Elles sont belles (…….), courageuses, sportives… et surtout elles ne lâchent rien et, comme Nathalie, font preuve d’audace. »
    Belle mise en lumière de Nathalie Baillon, mais « beauté », vraiment ? Évoluons..

    • La beauté est un critère subjectif que j’ai volontairement utilisé en contre-pied à tous ceux qui disaient autrefois : Laurent Fignon : « Une femme sur un vélo, je ne trouve pas ça très esthétique. » ou encore Marc Madiot : « Une femme sur un vélo, c’est moche ! ». Je suis navré si cela gratte un peu quelques susceptibilité. Aujourd’hui on doit se méfier de tout, au point que bientôt on ne pourra plus rien écrire. Moi je trouve les filles belles sur le vélo et j’assume sans aucune pensée machiste.

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