Cette Gravel of Legend est une première pour moi. Je ne suis jamais monté sur un vélo de gravier - photo F-BOUKKA
Le développement du gravel en France s’est fait si vite, que personne n’avait encore eu le temps d’organiser une grande fête pour marquer son avénement. Il faut dire que la crise sanitaire n’a pas vraiment favorisé les choses. Alors que tout le monde – en partie à cause de cette crise – se mettait à pédaler “off road”, les organisateurs d’événements étaient tous contraints d’annuler ce q’ils avaient prévu. Cela a été le cas l’an dernier de l’événement Nature is Bike, imaginé parThierry Gintrand et son équipe de “Destination Angers”. La ville la plus verte de France était de façon évidente cette “destination” festive qu’il manquait au calendrier vélo pour consacrer cette pratique conviviale, qui a gagné le coeur des cyclistes en quête de nature. C’est donc aujourd’hui 25 juin 2021, que ce grand rassemblement gravel ouvre ses portes à Angers … Nous pourrons dire : nous y étions !
Le bon plan c’est d’être ici à Angers pour Nature is Bike
Une gravel de Legend
Arrivée symbolique ensemble de Jules Redois et de Billy Ceuster en 11h 33′ 10″ – photo Fabien Boukla
Cette première épreuve de longue distance en gravel fera partie de la légende. Il fallait marquer l’événement en lui offrant dés le début une vraie course avec une distance respectable … Les premiers sont arrivés les jambes maculées de boue et avec des vélos dont on ne pouvait plus lire la marque, preuves de la difficulté de ce parcours qui avait été injustement qualifié de facile. D’ailleurs Steve Chainel, qui a animé la course en tête, a bien souligné : “300 km de gravel c’est plus dur que Milan San Remo que j’ai couru plusieurs fois lorsque j’étais pro.”
Le Maire d’Angers Christophe Bechu se félicite d’accueillir dans sa ville le premier événement gravel français – photo Bike Café
Christophe Bechu, le Maire d’Angers a félicité les premiers à l’arrivée “Malgré cette crise sanitaire, nous avons eu la volonté de maintenir cet événement, qui permet aux amoureux du gravel d’être là aujourd’hui. Je remercie toute l’équipe de Destination Angers qui a pu rendre possible cet événement qui fera date“.
Gravel of Legend les meilleurs moments
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Entre le CP3 et 4 ce sont de longs bouts droits - photo GRAVEL OF LEGEND @F-BOUKKA
Nature is bike Gravel of Legend
GRAVEL OF LEGEND @F-BOUKKA
GRAVEL OF LEGEND @F-BOUKKA
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Cette Gravel of Legend est une première pour moi. Je ne suis jamais monté sur un vélo de gravier - photo F-BOUKKA
Nature is bike Gravel of Legend
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Photo @F-BOUKKA
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"Roules vite les fesses sur la selle ET tout droit ! " - Photo F-BOUKKA
Nature is bike Gravel of Legend
GRAVEL OF LEGEND @F-BOUKKA
GRAVEL OF LEGEND @F-BOUKKA
Un salon convivial
Une telle épreuve ça s’arrose – photo Bike Café
Le gravel est un vélo curieux qui suscite de la curiosité et qui fait parler. Nous avons pu le vérifier dans les allées du salon de Nature is Bike. Questions / essais … les marques présentes ont pu, un peu à la façon du Roc d’Azur, montrer leurs produits à des cyclistes en quête d’un vélo de gravel. Nous avons retrouvé beaucoup de têtes connus sur les stands, et on s’est tous dit : ça fait du bien de se revoir en vrai. On sentait monter une belle ambiance de retrouvailles de la grande famille du vélo.
Soleil et beauté de la trace ont émaillé ce superbe week-end bikepacking autour de Poitiers, photo Hugues Grenon
Début juin avait lieu la première édition de la Gravienne, une découverte à travers chemins et petites routes, sur 2 brevets de 260 km et 860 km en Poitou-Charentes. L’objectif annoncé par les organisateurs est de vous faire découvrir les nombreux chemins qui arpentent ce territoire de la Vienne, son patrimoine, sa gastronomie locale et de nous proposer une aventure en totale autonomie.
Les organisateurs sont partis de plusieurs constats et envies : il n’existe pas encore dans cette partie de la France de proposition de ce type. L’épreuve doit être « accessible » et permettre au plus grand nombre de découvrir l’itinérance et le bikepacking tout en contentant aussi les plus férus d’ultra distance. Deux distances sont donc proposées : une de 860 kms 7000 m de D+, baptisée la « Ah Bah Couillon » sur une semaine et la « Fid’Garce » sur le week-end avec 260 kms 2500 m de D+. Des noms du patois local qui en disent long sur la trace et ses caractéristiques ! Enfin, l’idée a germé d’impliquer et faire découvrir les producteurs locaux en organisant les check-point ravitos, directement chez eux. Pour les vélos ils nous ont laissé le choix : Gravel ou VTT.
Le brevet à tamponner à chaque CP et faisant office également de bon ravito à poinçonner, photo Hugues Grenon
Une trace GPS à suivre arpentant le patrimoine local, des check-points avec ravitos locaux, le tout en autonomie. L’idée a fait mouche de suite puisque les 100 places pour le 260 kms ont été réservées en moins de 48 h ! Preuve que ce format, plus accessible en terme d’engagement (même si nous le verrons il fallait faire preuve d’un certain « engagement ») et de mobilisation de temps, peut avoir un certain succès et donner des idées à d’autres organisateurs.
Le format long 860 km a également eu un beau succès avec 48 engagés. Pour certains, ce format était idéal pour s’entraîner ou préparer les divides plus longues de l’été telles que la French Divide, la Sea to Peak ou encore la Race Across France pour ne citer que celles-ci.
L’organisation
Les membres de l’équipe projet sont peu nombreux. Fernand et Vincent se sont rencontrés en 2019 sur la Gravel Tro Breizh et ils viennent tous les deux de Poitiers. Ils se revoient par la suite pour rouler ensemble, et deviennent amis. L’idée de faire partager leur passion et la découverte de leur territoire, naît naturellement afin de rendre la pareille aux autres et se placer du côté de l’organisation. Ils rencontrent Luce, qui tient la boutique Sweet Time et Company, un lieu de convivialité aux multiples facettes (salon de thé, épicerie de produits locaux, espace co-working…). Elle organise le jeudi soir le départ du Sweet Ride. Fernand et Vincent parlent de leur projet à Luce qui est immédiatement séduite et qui va s’impliquer à fond dans l’organisation. Philippe, le patron de la Cyclerie, café vélo emblématique de Poitiers, rejoint aussi l’aventure. Plus une douzaine de bénévoles issus des amis proches et famille des organisateurs, tous aussi attentionnés les uns que les autres.
Luce et Vincent, aux petits soins pour les participants, photo La Gravienne
L’association est montée et les organisateurs réussissent à concevoir, en seulement un an, ce très bel évènement : validation des deux parcours, recherche de partenaires, de l’assurance, réalisation du site internet, communication, gestion des inscriptions… Et gestion d’une situation difficile avec cette Covid fluctuante. Sur ce point la communication a été sans faille et elle s’est adaptée parfaitement au contexte. Des vidéos ont été réalisées en gage de briefing et tout a été parfaitement géré : clair et précis.
Fernand qui a aussi échangé longuement avec les participants aux différents CP, Photo La Gravienne
La Gravienne pour découvrir une très belle région
La veille, la musette participant fabriquée en France est à retirer en centre-ville de Poitiers non loin du départ. Chapeau bas pour le contenu ! Un véritable tour de force vu le montant maîtrisée de l’inscription fixée à 50 euros pour le 260 kms incluant une partie des ravitos en plus des goodies utiles et bienvenue. Une gapette Vera Cycling qui devient une référence dans la réalisation des gapettes pour ce type d’évènement. Qualité, fabrication française, dessinée par une des bénévoles Cindy Sanchez, que demander de plus ?
Le département a donné un petit coup de pouce logique vu les objectifs de cet évènement.
La musette bien remplie ! photo Hugues Grenon
Un petit tour à La Cyclerie le soir, avant le couvre-feu pour boire un breuvage cycliste et papoter vélo évidemment et au dodo !
Un verre et papotage vélo avant un bon dodo, photo Hugues Grenon
Le départ
L’ilôt Tison, un lieu de départ parfaitement adapté, photo Hervé Robert
Les pionniers de la plus grande trace partiront le mardi 1 er juin. Chacun évoluera selon son rythme, ses envies et sa forme du moment.
Les participants du 260 kms partiront le samedi à partir de 6h30 avec des départs échelonnés toutes les trois minutes par groupe de 5.
C’est l’occasion d’échanger un peu et de rencontrer des personnes croisées sur les réseaux sociaux. Comme Eric du Spiderbikecrew, une association de Clisson qui organise le dernier week-end d’août 5 brevets, en autonomie également allant de 60 à 202 kms. Une belle orga aussi assurément !
L’ilôt Tison longeant la rivière le Clain est un endroit parfait pour un beau départ échelonné et matinal. Chacun a dans son paquetage le tracker GPS remis la veille afin que les proches et les organisateurs puissent suivre les avancées en sécurité.
Le Clain, la rivière traversant la ville escarpée de Poitiers, photo Hugues Grenon
Et c’est parti pour 260 kms à travers 70% de chemins et 30% de petites routes environ. Le choix du vélo est libre, VTT ou gravel.
La sortie de la ville est très agréable, nature et sécurisante, le tout en plein centre-ville !
Les 60 premiers kms pour atteindre le CP 1 serpentent le long des rivières et en sous-bois. Les orages de la veille et de la semaine ont quelque peu détrempé le sol et il faut passer certains bourbiers. Les racines et cailloux sont glissants et fuyants. Vigilance dans les trajectoires, les premières crevaisons arrivent.
Nombreux passages le long des rivières, photo Hervé Robert
Plutôt content du choix d’être parti avec le VTT plutôt que le gravel même si ce choix était dicté par la volonté de tester le vélo et le matériel avant le Tour du Massif des Vosges début juillet.
Mon VTT permet d’apporter confort et sécurité sur ces passages délicats, surtout qu’il est monté en pneus de 2,85 pouces gonflés à 1 bar à peine ! Confort Pulmann ! Et cependant rendement au rendez-vous.
Pour preuve un bon bout de chemin avec un jeune Oleronais très sympathique venu en vélo de cyclocross, pneus de 33 mm et vélo non chargé car il a pour objectif de réaliser la trace sans s’arrêter. Nous cheminerons ensemble jusqu’au CP1 suivant la rivière l’Auxance que nous longerons quelques kilomètres. Comme quoi peu importe le vélo, l’essentiel est de pédaler, d’échanger et prendre du plaisir.
Les organisateurs ont tout prévu puisque la trace fait de tout petit détour pour passer soit devant un cimetière pour se ravitailler en eau soit devant une boulangerie dans les villages traversés. Bien vu !
Ravito en eau au cimetière de Quincay, photo Hugues Grenon
Arrivée à 11 h au CP1 en bord de rivière après 60 kms d’un beau tracé. Poinçonnage du brevet, ravitaillement avec produits locaux salés/sucrés, quiches, gâteaux maison et boissons variées.
Ravito CP1 en bordure de la rivière l’Auxance, photo Hugues Grenon
Et c’est reparti, objectif le CP2. Les choses sérieuses commencent. La trace se durcit niveau dénivelé. On aperçoit au loin le Futuroscope.
Le Futuroscope au loin depuis un coteau ensoleillé, photo Hugues Grenon
Petite pause à Vouneuil sur Vienne à midi pour recharger les batteries et manger un bout avant d’attaquer l’après-midi sous un soleil de plomb mais accompagné d’une température clémente due à une petite brise fraîche salvatrice.
Pause boulangerie avant la traversée de la forêt de Moulière, photo Hugues Grenon
La traversée de la forêt de Moulière est magnifique mais exigeante. Les 65 kms entre les deux CP sont réalisés seul.
Single au top dans la forêt de Moulière, photo Hugues Grenon
Arrivée à Chauvigny, ville médiévale juchée sur un promontoire rocheux commandant les vallées de la Vienne et du Talbat. Petite pause touristique et glaces pour se rafraîchir.
Chauvigny, ville médiévale aux cinq châteaux, photo Hugues Grenon
Direction le CP2 et la ferme Maras au km 130 environ. Encore quelques belles « patates ». Et surtout une belle surprise dues aux orages de la veille : une rivière à la place du chemin…
Une rivière sur la trace ? Non, un chemin en temps normal ! photo Hugues Grenon
Contournement par portage par les côtés plus praticables puis arrivée après une belle montée au CP2.
Ravito la ferme Maras, km 130, photo Hugues Grenon
Bonne pause, rechargement des gourdes et surtout lavage des jambes à l’eau froide pour se refroidir avant de repartir.
Trois amis de Poitiers s’apprêtent à reprendre la trace et nous décidons de faire route commune en repartant. On ne se quittera plus jusque l’arrivée ! C’est ça aussi ces évènements et aventures, des rencontres, des échanges et de beaux souvenirs ! Benoît, Hervé et Adrien pensent s’arrêter au km 180 un peu avant le couvre-feu. Je n’ai pas de stratégie définie, mais j’aimerais pousser un peu plus si possible, afin d’en garder le moins possible pour le lendemain, tout en respectant le couvre-feu à 21h.
Nous longeons plusieurs fois la Vienne et des voies de chemins de fer. La trace est magnifique !
Voie de chemins de fer au-dessus de la Vienne, photo Hugues Grenon
Le soleil commence à décliner. La température baisse un petit peu. Les conditions sont magiques.
Soleil couchant, brise légère, parfait pour enquiller du km en fin de journée, photo Hugues Grenon
Nous avançons bien tous les quatre et faisons un dernier stop ravito dans des toilettes publics pour recharger en eau.
Nous décidons de continuer encore un peu avant le couvre-feu et de rejoindre le village de Nouaillé-Maupertuis afin de poser le bivouac au pied de l’abbaye. Hervé connaît parfaitement le coin puisqu’il habite ce village.
L’abbaye est magnifique, parfait pour un bivouac au top sous le porche des toilettes publiques juste en face. 195 kms avalés ce jour quand même avec plus de 2000 m de dénivelé, une trace magnifique et une météo parfaite.
Météo tranchant avec les annonces météos catastrophiques du début de semaine ayant enclin certains à réserver un hébergement au sec. Chacun fait ce qu’il veut, cette liberté de choix n’a pas de prix et fait le charme de ces organisations.
Vue du bivouac improvisé de l’abbaye de Nouaillé, photo Hugues Grenon
Dodo à 23 h, nuit bercée par les ronflements de…pas de délation au Bike Café ! Le protagoniste se reconnaîtra et la fatigue justifie les décibels !
Levé à 6 h pour un départ tranquille à 7 h en longeant par un single la rivière Miosson.
Reste 70 kms avec de belles montées encore. Arrivée prévue vers midi pour l’apéro. De belles vallées et coteaux traversés.
Objectif : la ferme Bidaud au CP3, le dernier avant l’arrivée, photo Hugues Grenon
Point de mire : le CP3 à la ferme Bidaud à Iteuil.
Le CP3 à la ferme Bidaud à Iteuil approche, photo Hugues Grenon
Arrivée au km 234.
Ravito CP3 à la ferme Bidaud, photo Hugues Grenon
Une belle pause pour le petit-déjeuner sur l’herbe. On refait les niveaux, discute avec les organisateurs comme sur chaque CP où les échanges sont nombreux et amicaux.
Et c’est reparti pour la chevauchée finale. Vincent, un des organisateurs, nous annonce quelques surprises d’ici l’arrivée à 28 kms d’ici.
Première surprise, une traversée de la rivière sur une barge en libre-service à tirer par une chaîne afin de passer de l’autre côté du Clain.
Traversée du Clain sur une barge autonome en tirant une chaîne, photo Hugues Grenon
Nous longeons ensuite celui-ci pour arriver sur Poitiers.
Vallée du Clain à Poitiers avec les trois compères, photo Hugues Grenon
Mais ce n’est pas fini ! Afin de découvrir la ville sous toutes ses facettes la trace passe d’un coteau à l’autre.
Arrivée de l’autre côté de la Vallée avec au loin la Cathédrale près de l’arrivée, photo Hugues Grenon
La seconde surprise arrive à 1 km de l’arrivée où il faut remonter une rue au pourcentage disons…intéressant. Quelques mètres et c’est l’arrivée vers midi chez Sweet Time et Company où Luce, une des organisatrices, nous accueille avec le sourire.
Sweet Time et Company tenue par l’adorable Luce, photo Hugues Grenon
Nous lui remettons nos trackers avant de prendre un apéro bien mérité.
Les 4 compères contents d’être arrivés et de s’être rencontrés, photo Sabine Croquefer
Pour conclure, cette première édition est une réussite. De l’inscription, à la communication, en passant par la bienveillance des échanges des organisateurs et de tous les participants, tout a été parfait, même la météo ! Un grand merci donc à l’organisation mais aussi aux bénévoles qui ont été partout aussi !
On espère que les organisateurs repartiront en 2022 pour la seconde édition ! À suivre …
Fabien A. Simpe sur une piste d'Orange is the new gravel
Ce dimanche 20 juin 2021 avait lieu le premier évènement post-confinement du club Strava Arles Gravel, une boucle “tranquille, en groupe” de 90 km autour de la ville d’Orange, dans les pas de Jean-Henri Fabre, le célèbre entomologiste français qui avait choisi ce territoire vauclusien pour observer et décrire la vie des insectes.
C’est sur les terres de Jean-Henri Fabre qu’était tracée la boucle du jour – capture d’écran openrunner & illustration Dan de Rosilles
Non content de proposer un parcours original signé Fabien A. Simpe dans de magnifiques paysages de vignes et de coteaux, Arles Gravel organisait cet événement en collaboration avec La Rustine, le nouveau café-vélo installé dans les locaux de La Pédalerie . Bike Café se devait donc, à double titre, d’être présent sur place, pour goûter tout à la fois aux galets de l’Aigue et à l’IPA de la Rustine. Une multi-dégustation plus qu’agréable, dont compte-rendu dans les paragraphes suivants…
Le parcours splendide nous a fait traverser des paysages semblables à la Toscane – photo Dan de Rosilles
Bien sûr, il existera toujours des cyclistes frileux qui ne savent pas lire les prévisions météorologiques, et les faibles risques d’orage annoncés pour le début de soirée avaient convaincu la moitié des cinquante inscrits de ne pas se lever le matin ; bien sûr, les Orangeois réélisent sans cesse depuis 1995 un maire qui ne brille pas par ses qualités d’humanisme et d’ouverture aux autres (c’est le moins qu’on puisse dire)… Il n’empêche que la proposition “Orange is the new gravel” était pleine de promesses et plus de vingt cyclistes étaient bien présents au rendez-vous.
Sous un magnifique ciel gris titane, toute liberté nous fut donnée d’aller où la trace nous menait – photo Pascal Colomb
La météo a respecté ses promesses et nous offrit un temps chaud et lourd, sans la moindre goutte de pluie. Sous un ciel d’un magnifique gris titane, il fut laissé toute latitude au peloton de parcourir allègrement les chemins blancs, bords de vignes, petites routes et singletracks herbeux que proposait le parcours.
Fabien A. Simpe (à g.) et votre serviteur, heureux de se retrouver tous les deux sur les pistes du Vaucluse – photo Dan de Rosilles
Il faut dire que Fabien A. Simpe n’avait pas fait les choses à moitié. Ce fringant cycliste, réputé pour sa vivacité et son farouche attachement aux libertés individuelles, nous avait pour l’occasion concocté un tracé gravel absolument parfait, où les continuels changements de rythme, de directions et de surfaces ont permis à tous d’avaler 90 km sans voir le temps passer et la fatigue peser.
La chaleur était au rendez-vous, la joie de rouler ensemble aussi – photo Dan de Rosilles
Dans des paysages assez proches de ceux qu’on peut trouver en Toscane, la map a offert des traversées de villages tout en suavité (Sérignan-du-Comtat, Rochegude, Piolenc, Caderousse, Châteauneuf-du-Pape), des fulgurances techniques sur les galets de l’Aigue et le terrain sablonneux des vignes et des pinèdes, dans les sèches montées de collines et les cailloux de la garrigue. Nous avons ainsi traversé les paysages en toute fluidité, comme dans un rêve limpide et fascinant, sous un ciel digne d’un péplum en Technicolor.
Les arrêtes fréquents aux points d’eau ont été l’occasion de franches rigolades – photo Dan de Rosilles
La diversité du parcours n’avait d’équivalent que celle de la personnalités des cyclistes présents. Tandis qu’en tête, Hélène Bocquet faisait décoller à la moindre bosse un lourd Kona Rove en acier comme s’il s’était agi d’une lame de carbone et que Nicolas Vandeputte alternait sprints rageurs et raidards en danseuse à la façon d’un grimpeur Colombien, en queue de peloton, Marjolaine Charrière et Ulysse F représentaient allègrement les valeurs d’un cyclisme plus tranquille, touristique et bavard. Tout en nuances et fluides comme du vif argent, Gérard Giacobbe et Éric Segard circulaient d’un bout à l’autre de la file.
Pascal Colomb et François Boidin de la Pédalerie (photo du centre) nous ont accueilli chaleureusement – photos Pascal Colomb
Pascal Colomb et François Boidin de La Pédalerie, qui nous ont si gentiment accueilli au magasin, veillaient au grain ; Laurent Biger de More Gravel ne ratait pas une occasion de prendre des photos… Adrien Moniquet et Alexis Collart, qui en Open U.P. qui en VAE, passaient du coq à l’âne. Partout ça souriait, ça pédalait, avec l’évidente joie de ceux qui savent qu’ils sont en train de partager un moment unique. Fidèle à sa fréquence de pédalage plus proche d’un tempo drum n’bass que de celui d’un paso doble, Fabien A. Simpe menait notre fier équipage d’un train régulier et protecteur, avec l’assurance d’un vieux briscard.
Même les voies les plus insolites ont été franchies dans la plus grande fluidité – photo Pascal Colomb
Les fleurs tardives de la garrigue, céphalanthères, aphyllanthes… étaient survolées par les hyménoptères pollinisateurs : mégachiles ou xylocopes, si chers à Jean-Henri Fabre. La poussière du chemin entouraient les cyclistes d’un halo scintillant. Tout donnait à penser que cette matinée serait une réussite, et elle le fut, de bout en bout.
La poussière du chemin entourait les cyclistes d’un halo scintillant – photo Pascal Colomb
Puisque le gravel est, par essence, une discipline métisse, le peloton proposait une belle diversité de vélos, une “United Colors of Gravel”. Tandis que la compagne d’Éric Segard pilotait brillamment un étonnant Vaast A1 australien en alliage de magnésium, Anne de Rosilles s’affichait au guidon de son gravel Caminade entièrement doré. Thibault Herrenschmidt, lui aussi un fidèle de la marque pyrénéenne, utilisait un Allroad manchonné-collé ; sans citer tous les vélos du peloton, on a pu remarquer l’étrange gravel MW testé pour l’occasion par Laurent Biger, un Genesis Croix de Fer 30 assez girly, un 3T Exploro un peu grinçant, deux Trail Road Origine très amoureux, un américain Salsa Fargo monté par une italienne, tandis que votre serviteur avait choisi de sortir avec son Cinelli Tutto équipé d’une transmission à pignon fixe 37 X 17.
Derrière le bar de La Rustine Pascal Colomb manie la tireuse avac la même habilité que son gravel bike – photo Dan de Rosilles
En fin de matinée, les chanceux cyclistes d’Orange is the new gravel, de retour à La Rustine, ont pu se détendre et se sustenter dans l’ambiance conviviale et chaleureuse de ce bar à vin & bière inventé par Alexandre Di Cristofano et Emmanuel Besson, les créateurs de la Pédalerie. Suite au succès du magasin, les deux associés ont inventé un café-vélo où tout le monde est le bienvenu. Ils ont réussi leur pari. Il faut dire qu’on trouve à la Rustine une carte des vins et des bières soigneusement éditée, avec par exemple les productions de la Brasserie Artisanale du Luberon, sans doute une des toutes meilleures micro-brasseries du Vaucluse. Son IPA bien houblonnée et à faible taux de sucre résiduel est parfumée, sauvage et fière, à l’image de la silhouette de sanglier qui orne ses bouteilles.
Grands spécialistes de cyclisme et de bières artisanales, Dora Uliana et Luigi Annessa sont venus de Lombardie pour participer à l’événement – photo Dan de Rosilles
Force saucisses grillées, cacahouètes et autres produits gras qui font le bonheur des gravelistes affamés ont largement contribué à l’ambiance post-ride. On a pu voir Thibault Herrenschmidt faire honneur aux grillades, Le couple de cyclistes lombards Dora Uliana et Luigi Annessa, tout spécialement venus de Milan pour l’occasion, disserter des vertus comparées de l’IPA Lagunitas et de celle de la BAL.
Les sourires radieux de Gilles Largeron et sa compagne en disent long sur l’état d’esprit de cette sortie – photo Dan de Rosilles
Moins lointains que les italiens mais tout autant impliqués, les Héraultais venus renforcer le peloton Arles Gravel affichaient eux aussi le sourire radieux de cyclistes contents de leur matinée. José Manuel Valverde ne tarissait pas d’éloge au sujet du flare de son cintre extra-large, Gilles Largeron et sa compagne ont éclairé l’assemblée de leur rayonnant sourire. Deux Isérois complétaient parfaitement cette diversité régionale : Michel Abrial et Pascale Soulard avaient fait le déplacement et profitaient pleinement de l’occasion pour se mêler aux délicieuses conversations qui jaillissaient de toutes parts.
La Rustine est propice aux conversations joyeuses qui fusent de toutes parts – photo Pascal Colomb
Tandis que Anne de Rosilles discutait cyclisme féminin avec Hélène Bocquet, Fabien A. Simpe et notre confrère Laurent Biger re-déroulaient le scénario du parcours, sans y trouver la moindre faille. Pendant ce temps Adrien Moniquet, venu tout droit de ses Alpilles natales, admirait en aparté le splendide gravel Santa Cruz Stigmata pastel exposé fièrement à l’entrée de la boutique.
Adrien Moniquet admire un Santa Cruz Stigmata dans l’entrée de la Pédalerie – photo Dan de Rosilles
Mais l’heure tournait, il était temps d’aller voter… Hors du gravel, pratique engagée s’il en fut, les élections régionales rappelaient à chacun son devoir citoyen. Rendez-vous fut donc pris pour d’autres évènements, à Orange et ailleurs, pour toujours revendiquer la liberté de circuler, de découvrir de nouveaux paysages, d’aller vers l’autre, avec la curiosité et l’ouverture qui font la générosité et l’humanité de notre pratique cycliste.
La vue qui surplombe le Théâtre romain nous rappelle à notre devoir citoyen : il est temps d’aller voter – photo Dan de Rosilles
De nuit il faut éclairer devant et être visble par l'arrière - photo Bike Café
Magicshine propose une gamme très complète d’éclairages pour vélo qui vous permettra de braver les ténèbres pour vos aventures sur route ou en gravel. La gamme est très large, allant du véritable phare, à l’éclairage vélotaf permettant de rouler en nocturne, en ville, en toute sécurité. Voir et être vu, de jour comme de nuit (de loin et ce jusqu’à 800 m) est la promesse de cette marque que vient de choisir de distribuer Tribe Sport Group.
Voir et être vu, de jour comme de nuit (de loin et ce jusqu’à 800 m) est la promesse de cette marque que vient de choisir de distribuer Tribe – photo Bike Café
Le fabriquant MINJUN Electronic Technology, basé en Chine à Shenzhen, possède 20 ans d’expérience dans le domaine de l’éclairage pour le vélo. Son catalogue est impressionnant, et à l’heure du choix il a été difficile de me décider. Pour mon usage route et gravel j’ai choisi 3 modèles :
Pour le gravel je pense il me fallait une lampe assez “light” et mon choix s’est porté sur la ALLTY 1500 … comme 1500 lumens. Belle puissance, avec de nombreux réglages, dont on reparlera. Je la complète par une Seemee 200 à l’arrière, qui est le modèle de feu arrière le plus puissant de la gamme.
Magicshine ALTY 1500 les principales caractéristiques
Pour une pratique route ou urbaine j’ai opté pour le modèle Seemee 100, super ergonomique, que l’on peut fixer sur le chariot de selle à la verticale ou à l’horizontale ou à l’aide d’une serrage de type lanière extensible sur la tige de selle. Cette lampe possède sa réplique en lumière blanche pour l’avant, à fixer sur la fourche au niveau pour une meilleure visibilité au sol et qui sera largement suffisante en usage urbain comme éclairage avant.
Le modèle d’éclairage arrière Seemee 100 super ergo/ Même de jour en plein soleil il signale la présence du cycliste sur les routes un peu empuntées – photo Bike Café
ALLTY : 1500 lumens pour voir
L’Allty 1500 est dotée d’un boîtier en aluminium robuste ce qui est rare de trouver à ce prix. La lampe dispose de deux LED : une pour l’éclairage puissant et une LED plus petite de 55 lumens que l’on pourra utiliser de jour. La forme du boîtier qui se rétrécit sur l’arrière est élégante, et ne dépareillera pas l’esthétique de votre poste de pilotage.
Caractéristiques :
La composition du package produit avec les différents montages pour toutes les sections de cintres – photo Bike Café
ALLTY 1500 vélo avant ultra-compact avec DRL intégré et batterie haute capacité de 5000 mAh pour augmenter les capacités de l’éclairage jour et nuit.
Puissance lumineuse : 1500 Lumens
Imperméable : IPX7 – capable de résister à une immersion dans l’eau jusqu’à 1 m de profondeur.
Durée : 2 – 30 heures
Poids : 135 g
1500LM vélo lumière avec haute efficacité LED
Conception DRL (feu de jour) pour augmenter la sécurité de conduite pendant la journée
Visibilité latérale améliorée avec conception d’éclairage latéral
Batterie haute capacité 21700 avec 5000mAh
Indicateur d’alimentation de plusieurs batteries facile à lire
Montages faciles et multiples avec système de type Garmin
Boîtier métallique robuste et durable en aluminium A6061-T6
Mémorise le dernier mode sélectionné
Dans l’objectif “voir et être vu”, il y a d’abord voir et pour moi, qui malheureusement ne possède pas une bonne vue, cela prend un sens particulier. Avant d’utiliser cette lampe il faut réfléchir à l’endroit où vous allez la fixer. Dans le coffret de la ALTY 1500 on dispose de plusieurs systèmes de fixation. Il y a un support de guidon standard avec quatre sangles de différentes longueurs pour s’adapter à la majorité des tailles et des formes de cintres. J’ai monté l’Allty sur différents guidon même sur celui particulièrement fin de ma randonneuse 70’s.
Les différents modes d’éclairage selon l’éclairage des zones où l’on se trouve – photo Bike Café
Les différents modes d’éclairage sont pilotés par un seul gros bouton situé sur le dessus de la lampe. Il est parfaitement utilisable même lorsque vous portez des gants d’hiver épais. Ce bouton joue également le rôle de témoin de charge de la batterie. En effectuant une pression si il s’allume en vert c’est que la batterie est au-dessus de 30% de charge et en rouge elle sera en dessous. C’est une info relativement partielle, mais elle existe : on aimerait peut-être avoir un indicateur intermédiaire, jaune par exemple, pour nous aider à gérer les fins de sorties nocturnes.
Une pression sur le bouton pour s’assurer de la charge – photo Bike Café
Le poids de l’ensemble avec fixation est de 138 g, ce qui est bien compte tenu de la puissance de sortie est remarquable. À titre de comparaison, le Moon Meteor Vortex Pro 1300 lumens pèse 169 g, le Knog PWR Trail 1100 fait 230 g, Lezyne Macro Drive 1300 203 g.
Poids vérifié avec fixation de type Garmin à mettre sur un support GoPro. Un poids concurrentiel intéressant – photo Bike Café
Pour l’arrière
Les 2 produits Seemee 100 et 200 choisis sont également parfaitement adaptés. De nuit j’ai utilisé carrément les deux. Le Seemee 200 fixé dur le hauban côté route et le 100 sur la tige de selle. En mode bikepacking on pourra fixer le Seemee 100 sur le sac de selle. J’ai préféré les fixations par lanières serrées que l’on peu laisser sur le vélo pour retirer les lampes pour les recharges et pour éviter le vol si on laisse pendant un moment son vélo.
Magicshine éclairage pour vélo/ La Seemee 200 est visible à plusieurs kilomètres – photo Bike Café
Le modèle Seemee 200 est le plus puissant de la série feux arrière chez MagisShine. Il dispose d’un éclairage principal extrêmement lumineux et d’un feu secondaire d’appoint. La visibilité est excellente (voir photo) avec un flux lumineux maximal de 200 lumens. La lumière offre une visibilité à 360 ° pour une protection complète. La Seemee 200 est perçue de nuit jusqu’à 3000 m.
Me voilà éclairé
J’ai choisi de fixer la Magicshine sous mon support GPS à l’aide de l’accessoire fourni … Elle est à l’envers mais l’éclairage fonctionne également dans cette position – photo Bike Café
Dans l’ensemble, j’ai été impressionné par les capacités de l’Allty 1500. Cet éclairage surpasse bon nombre de produits plus chers, sur route comme sur les chemins de gravel ce modèle s’est montré parfaitement adapté et extrêmement polyvalent acceptant une installation sur tous mes vélos, y compris les vélos vintage avec des guidons de petits diamètres.
1500 lumens modulables grâce à un bouton permettant de faore défiler les différents modes d’aclairage – photo Bike Café
De jour l’usage de l’éclairage DRL (Daytime Running Lights) devient intéressant, comme sur les voitures, car il offre une sécurité supplémentaire. Les 3 modes d’éclairage m’ont semblé suffisants : faible – moyen – élevé. Le changement de mode en roulant est facile. Le fait de mettre la lampe en position inversée, comme cela a été mon cas, sur la fixation GoPro placée sous mon compteur ne modifie pas le pinceau lumineux.
En mode DRL de jour … On reste visible même en sous-bois – photo Bike Café
La lampe dispose de modes de clignotement que je n’ai pas trop utilisés, mais qui peuvent s’avérer utiles en ville notamment. Après une simple pression pour changer la luminosité il suffit d’effectuer une double pression vous passerez en mode clignotant.
Le seul petit truc à améliorer sur cette lampe est peut-être de disposer d’un alerte intermédiaire de niveau de la batterie.
Sur la partie finale (depuis le Chalet Reynard), une nouvelle piste cyclable a été tracée et le bitume est complètement neuf, un vrai billard très agréable à rouler !
Par Matthieu Amielh. Photographies : Damien Rosso – Droz Photo
Les Grands reportages sont des commandes passées à l’équipe rédactionnelle de Bike Café par des marques qui souhaitent présenter leurs produits (vélos, équipements, vêtements ou accessoires) dans un contexte original. Ce grand reportage a été réalisé avec le soutien de Moustache Bikes.
Grimper le mont Ventoux, rien de fou pour un cycliste entraîné mais un objectif inatteignable pour un pratiquant néophyte, en surpoids ou ne disposant pas de l’entraînement adéquat et/ou d’un vélo assez léger, pour défier la gravité et la pente d’un des cols les plus difficiles de France (22 kms à près de 8 %).
La montée mythique du Ventoux est celle démarrant à Bédoin, charmante localité vauclusienne de 3 500 âmes, située à environ 300 mètres d’altitude. La “grimpette” par Bédoin donne le tournis : 22,7 kms pour un dénivelé positif total de 1 622 m et une pente moyenne de 7,1 % (pourcentage maximal de 10,8 %). Difficulté supplémentaire et contrairement aux cols alpestres, le Géant de Provence ne présente quasiment aucun replat, et si vous le montez en été, mieux vaut démarrer la montée à 6 h du matin si vous voulez échapper aux chaleurs infernales qui transforment souvent l’ascension, déjà difficile, en calvaire.
“L’idée de ce reportage était avant tout de combler une frustration, celle de ne plus pouvoir rouler avec mon père. Attention, je précise : rouler à une allure où nous prendrions tous les deux du plaisir !”
Mon père a plus de 70 ans, et même s’il roule régulièrement, il ne peut plus évoluer à une moyenne typique de mes sorties (25-30 km/h) et doit gérer les faux-plats, ainsi que les montées au niveau de l’allure. D’où l’idée de lui faire tester un modèle route électrique pour qu’il puisse me suivre et qu’il me « tire » dans les montées. Et pourquoi pas un vélo Moustache, qui a été une marque pionnière en France dans le développement du VAE et qui possède une large gamme de routes électriques, les “Dimanche 28”.
Un parcours taillé montagne
Afin de réaliser un essai sur route représentatif et qui mettra à l’épreuve nos batteries, nous avons tracé un parcours autour du Ventoux avec 2 petits cols (la Madeleine entre Bédoin et Malaucène et celui de la Chaîne entre Malaucène et Suzette), avant de conclure avec l’ascension du « Géant », en binôme. Un parcours route très costaud et typé montagne puisqu’il cumule près de 2.400 m de D+, sur seulement 70 km. Un parcours que l’on pourrait retrouver sur une épreuve cyclosportive alpine musclée.
La trace et le dénivelé de notre parcours, 2 petits cols et un monstre !
L’idée est de rouler durant toute la sortie pour moi sur le premier des quatre modes d’assistance (Eco) et sur l’un des 4 modes d’assistance (Eco, Tour, Sport et Turbo) pour mon père, selon le terrain rencontré. L’objectif : rouler ensemble durant toute la sortie, pouvoir discuter sur le plat et faire du sport dans les montées.
Présentation des cyclistes et du vélo de route électrique Moustache
Francis : le père, 70 ans, 1,70 m et 68 kg. Ex-rugbyman (talonneur, à l’époque, il avait quelques kilos en plus pour encaisser les plaquages) et converti au cyclisme sur route sur le tard (45 ans). 2 à 3 sorties maximum par semaine, entre 50 et 100 km. Moyenne typique sur les sorties : 22-23 km/h.
Mon père s’échappe pour rallier le sommet, encore situé à 6 km. Malgré le mode Turbo sur les 10 derniers kilomètres, la batterie lui aura permis de réaliser l’intégralité de la sortie (70 km et 2.400 m de D+ !)
Matthieu : le fils, 39 ans, 1,77 m et 69 kg. Sportif amateur, ayant pratiqué le triathlon pendant 6 ans. Converti au cyclisme sur le tard également (23 ans). Cycliste pratiquant sur route et gravel. 2 à 3 sorties maximum par semaine, entre 80 et 200 km. Participation ponctuelle à quelques ultras, type Born to Ride (1.200 km). Moyenne typique sur des sorties (100 km) : 30-33 km/h (500 à 1000 m de D+).
Dans une montée assez raide non répertoriée, je m’échappe pour tester la réactivité du vélo dans les passages à 10 %. L’assistance électrique, même réglée à son premier niveau, permet d’assurer des temps en danseuse plus longs que sur un vélo classique.
Le vélo (le saint-esprit ?). J’ai eu l’idée, conjointement avec Clément Bonneau de Moustache, de réaliser cette boucle de 70 km, avec un modèle route électrique assemblé dans Les Vosges (comme le reste de la gamme), le Dimanche 28.7, le modèle haut de gamme de la gamme route. Ce dernier est doté d’une géométrie 100 % route, d’un cadre aluminium de grade aéronautique, d’une fourche et de roues carbone, le tout électrisé par un moteur Bosch Active Line Plus et une batterie PowerPack de 500 Wh. La transmission est confiée à Shimano et son groupe Ultegra 11 vitesses mécaniques, avec un double plateau de 34/50 et une cassette de 11-30, tout comme sur un vélo de route “classique”.
Le Moustache Dimanche 28.7 a vaincu le géant de Provence
L’objectif : pouvoir rouler à la même allure, notamment dans les « petites » ascensions précédant le Ventoux et surtout ensemble durant un col, ce qui ne serait pas possible à l’heure actuelle si nous roulons sur des vélos “musculaires”. A noter que mon père et moi avons, chacun de notre côté, grimpé le Ventoux (records personnels : 2 h30 pour mon père, 1 h33 pour moi) et que mon père a été obligé de s’arrêter une dizaine de fois lors de sa dernière ascension, pour souffler un peu et soulager quelques douleurs musculaires.
Précision importante : mon père n’a jamais roulé en VAE, encore moins en vélo de route électrique donc la découverte de ce type de machine sera totale. Quant à moi, j’ai déjà roulé plusieurs fois en VTTAE, gravel électrique mais jamais en vélo de route « électrisé ». Je trouvais très intéressant l’idée de rouler avec ce type de modèle, en étant un cycliste entraîné. Parmi, les questions qui me trottaient dans la tête en démarrant ce reportage :
Quel va être l’apport de l’électrique ?
À quelle vitesse vais-je pouvoir monter le Ventoux par rapport à mon vélo musculaire ?
Quelle puissance fournit le moteur ?
Quel sera mon ressenti ?
Aura-t-on assez de batterie pour tenir une sortie d’environ 70 km et 2.400 m de D+ ?
V-t-on pouvoir rouler ensemble ?
Nous nous garons sur le parking du stade de Bédoin où après un déjeuner léger, nous rejoignons notre photographe, Damien Rosso, qui collabore régulièrement avec la presse spécialisée vélo et trail.
Nos deux vélos ont été bien sûr chargés à 100 %. Nous allumons les bécanes, vérifions que chaîne et transmission passent bien et partons dans une lourde chaleur d’été (32°C) sur les belles routes du Vaucluse.
Après le passage dans le centre ville de Bédoin, nous croisons de beaux magasins de vélo ainsi que les premiers cyclistes. À peine après un kilomètre, nous attaquons la montée vers Malaucène et l’ascension du col de La Madeleine. Une mise en jambes facile de 6,8 kms et 2,2 % sur une jolie route qui s’élève entre les pins.
Nous venons de quitter Malaucène et montons le col de la Madeleine, première difficulté de cette sortie de 70 kms.
Des vignobles et des cyclistes
C’est très agréable et nous roulons tous les deux sur le mode Eco, sans aucune difficulté pour moi tandis que mon père est bien content d’avoir ce petit “kick” apporté par l’électrique. En contrebas, tandis que nous nous élevons progressivement, nous apercevons les vignobles ensoleillés des Côtes du Rhône, qui donneront ces vins rouges au caractère bien trempé, représentatif du territoire.
Une belle descente du col de la Madeleine, virages faciles et route dégagée, le Dimanche 28.7 est très sécurisant et se prend vite en main.
Nous basculons rapidement au sommet pour enchaîner de beaux virages adossés a des parois rocheuses gris-clair, typiques des paysages méditerranéens et rallions Malaucène sous une chaleur écrasante (32°C).
Le Dimanche 28 est un excellent descendeur. Grâce à sa géométrie spécifique route, il est très stable et son poids plus élevé qu’un modèle classique vous assurera des descentes rapides, gare aux radars !
Dès la sortie du village, lieu de départ de la difficile montée du Ventoux via sa face nord, nous repassons petit braquet pour attaquer le col de la Chaîne ou plus connu sous le nom de col Suzette par les locaux. Souvenir inoubliable d’une 4e étape de Born to Ride où nous étions passés par le même lieu, sur un vélo de route classique et 44°C….la fontaine de Malaucène s’en souvient encore ! Un peu plus dur cette fois avec 4 kms à 4 % et des passages à 7 %. Suzette est un col magnifique dominant les vignobles en contrebas et offrant un panorama incroyable sur les Dentelles de Montmirail en arrière-plan.
Vue imprenable sur les dentelles de Montmirail, nous sommes seuls au monde sur ces petites routes du Vaucluse.
Il n’y a pas de cyclistes sur cette route. Les touristes ne sont pas – encore – arrivés. Hormis un tandem que nous croisons à l’entame de la descente, nous sommes seuls au monde et ravis de l’être. Le Vaucluse est vraiment un terrain de jeu d’exception pour le cyclisme, sous toutes ses formes !
Dans la descente du col de Suzette, pensez à vous arrêter quelques secondes pour admirer ces magnifiques éperons rocheux qui vous dominent.
Arrivés à Suzette et pas encore transformés en crêpes (elle était facile, je sais), nous sommes surpris de trouver une route en cours de réfection et donc constellée de gravillons blancs. Pas de problème pour rejoindre Beaumes-de-Venise car notre Moustache a plus d’un atout dans son sac. Le Dimanche 28.7 est en effet équipé de série de pneus Continental de 30 mm, apportant grip et confort sur les sections dégradées de ce type. D’ailleurs, je me suis surpris plusieurs fois à rouler sur les bas-côtés caillouteux et le vélo est passé nickel….on est pas très loin d’un vélo pouvant aussi convenir pour du gravel facile !
Beaumes-deVenise est aussi le paradis des amateurs de bons vins…des antioxydants utiles pour rouler fort, nous lançons le débat…?!
Après Beaumes-de-Venise, ou ceux qui aiment le bon vin prendront le temps de s’arrêter pour quelques dégustations, nous continuons notre route. Petit check des autonomies respectives : mon père est à 92 % et il me reste 95 % de batterie, tout va bien !
Un petit check des batteries dans le col de la Madeleine, après 18 km. 95 % pour moi et 92 % pour mon père.
Après quelques belles lignes droites plates où nous roulons entre 30 et 35 km/h sans problème (le poids du vélo permet de garder une certaine inertie, une fois lancé), nous refaisons le plein des bidons dans la fontaine de Saint Hippolyte….Une règle que j’ai apprise auprès des anciens : quand ce n’est pas précisé “non potable”, c’est ce que ça l’est !
Pause rapide pour remplir les bidons à Saint-Hippolyte-le-Graveyron, la chaleur estivale commençait à bien se faire sentir en ce dimanche 11 juin.Passage dans les vignobles du Vaucluse, le Dimanche 28.7 est agréable à rouler sur le plat et assez peu pénalisé par son poids malgré ses 16,9 kg sur la balance.
Au loin, la partie sommitale blanche du Ventoux reconnaissable à des kilomètres nous fait de l’oeil, l’explication finale arrive et vu les quelques éclairs qui zèbrent le ciel, il ne faudrait pas trop traîner.
Passage dans le village médiéval de Caromb qui abrite de magnifiques portes en pierre de taille du pays. Et aussi du bon vin, mais bon ce n’est pas le sujet !
Le Ventoux en route électrique
16 h 20, nous revenons à notre point de départ, Bédoin, et sommes obligés de faire la photo à la borne du Kilomètre 0.
Passage obligatoire au Kilomètre 0 pour marquer le départ “officiel” de la montée de 22,7 km. Quelques jours après notre passage, ce seront les pros qui grimperont 2 fois le Ventoux lors de la “Mont Ventoux Dénivelé Challenges”
Après, ça sera la course…ou pas. Non, pour une fois, cela ne sera pas la course, être dans le dur dès les premiers lacets, monter à bloc, souffrir et tenir….Ces sentiments, je les ai suffisamment connus, à l’entraînement avec les copains, sur une cyclo, une course ou simplement pour me challenger.
Einstein aurait dit ” La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent “. Aujourd’hui, quitte à horrifier les puristes, je vais rouler différemment et prendre du plaisir durant toute la montée, pas seulement quand je passerai la ligne. 16 h 28, nous attaquons le Ventoux avec mon père !
Ceux qui connaissent la montée savent que les premiers kilomètres sont trompeurs et n’affichent que de faibles pourcentages.
“La véritable ascension démarre après avoir traversé le village de Saint-Esteve et grimpé ce célèbre raidard à gauche qui annonce le début de la montée dans la forêt”
Virage de Saint Estève, la pente se braque à 10%. Mon père monte à 12 km/h en gardant le mode Eco, une vitesse déjà très correcte pour ce niveau de difficulté. De mon côté, c’est assez facile, j’évolue 50 mètres devant mon père, entre 12 et 13 km/h, avec un braquet assez important (34-18) que jamais je ne suis en mesure d’emmener avec mon vélo habituel. Nous enchaînons ainsi les premiers virages dans la forêt, le soleil s’est caché sous un léger voile nuageux, permettant de monter dans une relative fraîcheur.
Dans les premiers lacets du Ventoux (forêt domaniale), nous roulons ensemble, jusqu’ici tout va bien !
Mon père revient sur moi après avoir enclenché le deuxième mode (Tour). Je me dresse sur les pédales et nous roulons à 14 km/h sur des parties oscillant entre 9 et 10%. Nous sommes à 5 kilomètres du Chalet Reynard et revenons sur un groupe de 3 cyclistes belges, qui sont déjà tout à gauche et piochent pour maintenir les 10 km/h. Nous les dépassons après les avoir chaudement encouragés et ce sont eux qui nous souhaitent une bonne montée ! Y a pas à dire, les Belges sont des mecs sympas !
Même en mode Turbo, mon père a tout donné pour affronter les passages les plus raides (ici, 11 % dans un petit taquet du parcours). Coup de chapeau à lui !
2 kms avant Reynard, nous enchaînons quelques lacets très raides, mon père commence à souffrir de la pente et éprouve le besoin de s’arrêter. Une banane, quelques étirements, et ça repart.
Moment de convivialité dans la montée, malgré la pente (11 %), nous parvenons à parler un peu et surtout à rouler ensemble, merci l’électrique !
J’arrive à le convaincre de passer en mode Turbo, afin de ne pas se faire trop mal. De mon côté, tout va bien, j’ai conservé le mode Eco mais remonte régulièrement une dent pour me relancer après les virages, je ne sens pas les kilomètres défiler, seules les bornes me rappellent que nous prenons presque 100 m de D+ par kilomètre roulé.
Sur la partie finale (depuis le Chalet Reynard), une nouvelle piste cyclable a été tracée et le bitume est complètement neuf, un vrai billard très agréable à rouler !
Nous arrivons enfin au chalet Reynard, qui est sur le point de fermer ses portes. Nous arrivons à convaincre la patron de nous vendre 3 cocas afin de se redonner du baume au coeur et du sucre dans les guiboles. Pour moi, atteindre Reynard est synonyme d’aller au bout même s’il reste encore 6 kilomètres. Ce sont les plus durs sur le plan psychologique car l’antenne, juge de paix, semble sans cesse à portée de cocottes mais à chaque virage, elle semble s’éloigner….terrible pour le moral !
Mon père vérifie l’état de sa batterie dans la montée du Ventoux. Les 19 % restants seront suffisants pour parcourir les quelques kilomètres qui le séparent du sommet.
Cette partie minérale caractéristique du sommet est aussi celle que je préfère. De la caillasse blanche, une vue à couper le souffle sur le Vaucluse, l’antenne rouge et blanche, un bitume comme un billard, je savoure ce dernier morceau. C’est presque trop court…
Damien m’attend à un virage pour réaliser quelques photos. Je m’arrête et laisse mon père filer. 1-2-3-4…6 passages en sprint dans une côte à 8 %, ça vous attaque, même avec de l’assistance. Une fois le bon cliché dans la boîte, je me lance dans un contre-la-montre pour rattraper mon père. Jusque là, je n’avais pas dépassé les 15 km/h, on va voir ce que permet le vélo si je me mets dans le rouge…
Partie “chrono” et mode “full gas”pour rattraper mon père, j’ai réussi à monter entre 19 et 23 km/h, comme un pro, grâce au premier mode d’assistance !
Je tombe les dents et j’envoie, sans réfléchir… Ma vitesse oscille entre 19 et 23 km/h, je réalise que je monte à la vitesse des meilleurs professionnels, c’est grisant !
“Le route électrique est un vélo idéal pour le cycliste débutant ou entraîné car il permet d’aller plus vite, plus loin et de prendre plus de plaisir dans les cols.”
Niveau cardio, je suis à 172 pulsations, proche de mon max et le vélo m’indique une puissance de 320-340 watts. Pour rigoler un peu, je décide de couper le moteur et vois l’énergie énorme que je dois produire pour maintenir ma vitesse avec un vélo qui pèse près de 18 kg ! Vite, je re-bascule en mode Eco et aperçois mon père dans la dernière ligne droite, après le col des Tempêtes.
Mon père s’échappe pour rallier le sommet, encore situé à 6 km. Malgré le mode Turbo sur les 10 derniers kilomètres, la batterie lui aura permis de réaliser l’intégralité de la sortie (70 km et 2.400 m de D+ !)
J’arrive enfin à sa hauteur, avec le coeur dans la bouche, et je vois que lui aussi a donné son maximum, alors qu’il bénéficie de l’assistance maximale.
Mon père et moi roulons mais sommes, malgré l’assistance, usés par les précédents kilomètres. Nous avons les yeux rivés sur l’antenne afin d’en finir avec cette montée hors normes.L’ascension des derniers kilomètres, avec l’antenne en point de mire, ça commence à sentir bon ! Mais celui qui a gravi le Ventoux sait que l’arrivée est encore un peu loin, la fin se joue au mental !
Dernier virage à droite, 100 mètres à parcourir encore pour atteindre le panneau et nous serons sur le toit du Vaucluse ! Ça y est, c’est la fin, nous parvenons sur le replat et mettons pied à terre. Émus tous les deux, nous n’arrivons pas à parler mais les émotions passent sans parole. Nous posons fièrement devant le panneau indiquant le sommet et retrouvons nos 3 sympathiques Belges qui ont également terrassé le Géant.
Le sommet, enfin ! C’est toujours un énorme plaisir de rallier ce célèbre panneau d’arrivée, qui avait fait peau neuve comme en témoignent le peu d’autocollants collés dessus !
PNC aux portes, désarmement des moteurs et vérification des batteries, mon père n’a plus que 3 % au sommet tandis qu’il me reste encore 43 %, pour une sortie de 70 kms et 2400 m de D+.
Mon vélo, à la fin de la journée. En mode Eco, il me restait encore 43 % de batterie, de quoi faire plus de 100 km et encore plus de D+ si vous êtes entraîné !
Ce Moustache 28.7 en a dans le ventre et si vous avez compris la philosophie de cet article, il représente le vélo de route polyvalent par excellence, capable de faire découvrir un col d’exception à un cycliste débutant ou de monter comme un pro pour un cycliste confirmé.
Le “jeune” et l’ “ancien”, réunis par la même passion : le vélo. L’électrique permet de prolonger le plaisir, soyez curieux : essayez !
Vraiment, j’ai adoré cette découverte du route électrique et ce modele Dimanche 28. Je terminerai par ce simple conseil ” Essayez, vous serez bluffé!”
Les impressions de mon père
La parole est donnée à mon père, qui a retenu ceci de sa découverte du vélo de route électrique Dimanche 28.7 :
« L’impression immédiate est celle d’un grand confort sur la route et d’une grande sécurité à tout moment, particulièrement en descente, que procurent les pneus. La réactivité des différents degrés d’assistance est immédiate et on apprécie beaucoup cette agréable sensation d’être poussé par derrière, ce “coup de boost” qui est le plus fort quand on sélectionne le quatrième niveau d’assistance, appelé “Turbo” (les trois autres étant, dans un ordre croissant, “Éco, Tour et Sport”).
Lors de notre ascension, j’ai choisi le mode”turbo” à partir du 10e km (+-). A partir du Chalet Reynard, soit à 5-6 km du sommet, la pente étant moins raide, le mode “sport” a été suffisant. À aucun moment le poids du vélo ne se fait sentir quand on sollicite l’assistance, ni même sur le plat. La batterie, chargée à 100% au départ, s’est montrée suffisante car elle nous a permis de parcourir +/- 90 km au total en étant très souvent sollicitée, du moins par le cycliste le moins aguerri, car notre parcours nous a fait monter deux cols avant le Mont Ventoux (col de la Madeleine entre Bédoin et Malaucène et col de la Chaîne entre Malaucène et Suzette), nous faisant découvrir à cette occasion de magnifiques paysages, dont les Dentelles de Montmirail.
J’ai cependant noté certains défauts :
Le positionnement des touches permettant de sélectionner le mode d’assistance ou de naviguer dans le menu de l’écran est loin d’être idéal, placé tel qu’il est légèrement sous le cintre.
Quand l’autonomie de la batterie baisse au point d’atteindre 4 %, attention de ne pas vous laisser surprendre car elle peut, quelque temps plus tard, être entièrement vidée sans préavis et sans baisser à 3 puis 2 %.
Les freins à disque sont quant à eux irréprochables et n’ont jamais été pris en défaut dans les nombreuses et longues descentes. »
Je ne tomberai pas dans la facilité en vous disant que l’électrique, c’est facile mais si, c’est vraiment un bon résumé de notre expérience de roulage avec ce Moustache Dimanche 28.7.
L’un des freins est le prix de ce modèle (5.599 euros) mais si vous cherchez un modèle moins onéreux, sachez que le constructeur vosgien dispose d’une gamme de 8 vélos Dimanche 28, en comptant les vélos à cadre normal et à enjambement bas, avec un premier prix démarrant à 3.299 € pour un Dimanche 28.1.
Le vélo Moustache Dimanche 28.7 dans les détails
Le Moustache Dimanche 28.7 a vaincu le géant de ProvenceLe Dimanche 28.7 est équipé d’une transmission classique pour un “route” : 34/50 et 11-32 à l’arrière, parfait pour une utilisation route et montagne, le tout proposé en Ultegra mécanique pour une grande fiabilité.Le Moustache Dimanche 28.7 est équipé d’une selle Fizik Aliante permettant de bien caler le bassin en montée. Pour les cyclistes ayant tendance à bouger sur la selle, il faudra privilégier un modèle différent, comme l’Arione ou l’Antares (chez Fizik) ou chez un autre fabricant.Les roues Moustache fabriquées “maison” sont dotées d’une jante carbone de 45 mm de hauteur, leur conférant une bonne polyvalence sur tout type de terrain. Elles sont chaussées en pneus Continental 700×32 Ultra Sport III apportant confort de roulage et robustesse.L’intégration de la batterie Bosch PowerPack de 500Wh est esthétique. Cette dernière est amovible et peut se verrouiller pour limiter les risques de vol. Le moteur Bosch Active Line Plus permet d’atteindre un couple de 50 N.M et une puissance en pic de 600 watts !
Toutes les informations techniques sur site du fabricant Moustache.
Patagonia, voilà une marque à la dimension mythique, si vous avez comme moi pratiqué les sports de montagne. Fondée par le visionnaire Yvon CHOUINARD en 1972, en commençant par du matériel d’escalade innovant et centré sur l’essentiel, la marque californienne a créé en 2001 le 1 % pour la planète. Un club d’entreprises qui s’engage à verser 1 % de leurs chiffres d’affaires aux associations qui militent pour la défense de l’environnement. Une success story qui ne se dément pas si l’on en juge aujourd’hui l’étendue du savoir-faire de Patagonia au profit des sports outdoor. Pour les plus curieux, je vous invite à parcourir l’étonnant parcours de son fondateur qui a d’ailleurs écrit un ouvrage au succés inattendu : Confessions d’un entrepreneur pas comme les autres qui se trouve en version française chez l’éditeur Vuibert.
Yvon Chouinard, fondateur de Patagonia (Photo de Tom Frost)
Au regard de la philosophie véhiculée par Patagonia et de son aura dans la sphère alpiniste, mon propos d’aujourd’hui paraitra bien léger puisque je vous propose humblement mon retour sur l’utilisation de la veste Dirt Roamer, que j’ai pu utiliser durant ce printemps plutôt frais.
Cette veste fait partie de la collection printemps-été de la gamme VTT de Patagonia. Ne vous attendez donc pas à un produit pour des conditions extrêmes ! Là n’est pas sa destinée… La marque californienne présente ainsi sa veste Dirt Roamer : “La veste ultra-respirante Dirt Roamer Jacket est conçue pour les météos capricieuses et les changements d’altitudes fréquents en VTT. Elle vous permet d’évacuer la chaleur pendant les montées, de vous protéger du vent et des précipitations légères pendant les descentes et les crêtes, tout en étant extensible pour suivre vos mouvements sur la selle. Confection Fair Trade Certified™.”
La vidéo ci-dessus montre l’essentiel, à savoir une certaine élasticité, une capuche qui peut au besoin recouvrir un casque de vélo, une poche zippée intérieure, et une poche zippée extérieure qui a également vocation à devenir son propre sac de compression afin de pouvoir emporter la veste en un minimum d’espace, dans un sac à dos par exemple.
Le Test
Ce printemps 2021 s’est montré frais sur l’ensemble du territoire français. Ayant reçu tardivement cette veste, ce ne fut donc pas un luxe de la porter en matinée ou en fin de journée. C’est précisément le domaine d’utilisation de cette veste, qui se montre d’emblée parfaitement ajustée en cette taille M pour mon 1,79 m. La finition est de haut niveau, même si je n’en attendais pas moins avec une veste flirtant avec les 240 € ! Le touché de cette veste est agréable, presque doux, ce qui tranche avec les autres produits du marché. Son port est très agréable, mais voyons ce que cela donne une fois en selle. La longueur des manches et de la partie dorsale sont bien adaptées à notre pratique avec une bonne protection sur nos reins. Sa légèreté n’est pas qu’une impression : avec environ 230 grammes, c’est une des plus légères de sa catégorie.
Patagonia Dirt Roamer, longueur idéale pour la protection des reins… (photo Laurent BIGER)
Conformément aux préconisations de la marque, je roule la capuche afin que celle-ci n’offre pas une inutile (par temps sec…) prise au vent bruyante. Même si l’ajustement général de la veste est bien calibré, au roulage on constate une certaine prise au vent. Ce n’est pas une surprise puisque celle-ci a été conçue pour une utilisation VTT. Une utilisation qui est cependant proche de beaucoup de pratiquants en Gravel, dont certains préfèrent porter des effets plutôt amples, loin des coupes Fit de nos amis routiers…
Coupe ajustée mais qui reste ample (photo – Laurent BIGER)
La protection thermique est suffisante pour des températures extérieures de 10 à 20°c avec un sous-vêtement technique en dessous. Les premières difficultés de mon parcours mettent clairement la qualité marquante de cette veste : sa grande respirabilité ! La régulation thermique est excellente malgré l’absence des traditionnels zips de ventilation sous les bras. En revanche, la protection face aux intempéries reste minime : si la veste peut dépanner face à de courtes averses, ne comptez pas sur elle face à un violent orage, même court. La grande souplesse de la matière, qui la rend si agréable au port, se retourne en sa défaveur face à une pluie de “grosses gouttes” puisque vous sentirez l’impact de celles-ci sur vos bras malgré la membrane de la Dirt Roamer. Sur ce point, c’est psychologiquement moins rassurant qu’une veste plus “rigide” et n’espérez pas non plus rester sec au delà de 15 minutes sous une pluie soutenue. Face à un vent fort, l’effet coupe-vent n’est pas trés prononcé, ce qui peut rapidement refroidir son hôte…
Patagonia Dirt Roamer, une veste adaptée aux seules bonnes conditions météo… (photo Laurent BIGER)
Pour conclure
Nous sommes ici en présence d’une veste totalement en adéquation avec le descriptif de Patagonia : la Dirt Roamer se destine à une utilisation intensive, grâce à une excellente respirabilité, dans des conditions météo variées, mais qui restent estivales. Très agréable au port (et pas qu’en vélo), la Dirt Roamer est une veste qui brille par sa légèreté, ce qui permet de l’oublier rapidement. En revanche, j’ai trouvé sa protection face aux intempéries trop légère. Car même au printemps, en montagne, ou au sein de régions exposées, on peut rapidement être confronté à des changements climatiques importants (nombreux au printemps) qui imposent de pouvoir disposer d’une véritable protection. Sur cet aspect, et malgré un prix conséquent, la Dirt Roamer ne vous sauvera pas. Un produit finalement spécifique, et de mon point de vue pas assez polyvalent pour affronter le climat, par définition varié, d’un printemps ou d’un automne compliqué.
Plus qu’un vélo, ce Dilecta forçat est le symbole de la renaissance d’une marque qui a été un fleuron de l’industrie hexagonale. Implantée au Blanc, dans l’Indre, elle a accompagné dans l’histoire, nos plus grands champions. Dilecta renaît en 2021, après 60 ans d’un sommeil forcé, par la destruction industrielle systémique dont la France a été victime, durant la période l’après guerre.
Du porteur du maillot jaune 1954 François Mahé, à André Darriguade, sous oublier les mythiques frères Pelissier, ils sont nombreux à avoir chevauché un vélo Dilecta. La marque est forte de son passé et compte clairement s’inscrire dans l’avenir. Pied de nez à l’histoire : avec ce modèle Forçat, elle s’inspire des épiques champions des années 20, pour se lancer sur le segment, très en vogue, du gravel.
J’ai pu tester ce vélo, fabriqué en France, sur plus de 800 kilomètres, alternant courses d’un jour, et sorties plus longues en mode bikepacking engagé.
La marque à fait les belles heures du cyclisme Français. A droite Paul et Ferdinand le Drogo 1929
Le vélo en détail
Des lignes fluides et une déco sobre, au premier coup d’oeil le positionnement haut de gamme se fait sentir. Ajoutez à cela l’utilisation de l’acier Columbus Spirit HSS, associé à une fourche carbone Futura Slx, et vous êtes assuré d’être en présence d’un gravel qui se positionne clairement sur le segment de la performance.
Les Lignes Fluides du Dilecta Forçat, ici en taille 61 – photo Bike Café
Les pattes et la finitions sont superbes – photo Bike CaféLe vélo que je teste est habillé de sa livrée “jaune Dilecta” qui est la couleur historique des vélos de courses de la marque – photo Bike CaféLes pneus Hutchinson Touareg de 45 sont à l’aise dans le passage de roue – photo Bike CaféUn triangle arrière bien rigide formé en bas du tube horizontal – photo Bike Café
La géométrie et les angles, annoncent sur le papier une réelle recherche de polyvalence. Notre vélo de test, possède un cadre en taille 61, qui est la plus grande disponible chez Dilecta. Cette taille est conseillée pour un pilote entre 1 m 88 et 2 mètres. Notons que le vélo reste tout de même esthétiquement équilibré, malgré cette taille importante.
Le vélo que je teste est habillé de sa livrée “jaune Dilecta”, qui est la couleur historique des vélos de courses de la marque. Même si d’emblée mes goûts ne m’auraient pas fait choisir ce coloris, je dois avouer qu’une fois le vélo déballé et monté sur sur ces roues, cette teinte donne au Forçat une élégance et un caractère affirmé. Toutefois, rassurez-vous, si le jaune n’est vraiment pas votre tasse de thé, la marque propose au catalogue 16 couleurs au choix. Et si cela ne suffit pas, Dilecta propose un service permettant de personnaliser le vélo aux couleurs que vous souhaitez.
Le vélo de test que j’ai reçu est équipé d’un groupe Shimano GRX 810, ainsi que d’une paire de roue Mavic All road pro Carbon. Un équipement cohérent avec le niveau haut de gamme et l’esprit du vélo. Cet ensemble permet à ce Dilecta Forçat de n’afficher sur la balance, que 9,7 kg en taille 61 ! … Ce qui reste plutôt léger pour un acier.
Le Forcat en Piste
Le test de ce Gravel Dilecta, s’est déroulé à la fois lors de sorties dynamiques de quelques heures, mais également sur des week-ends de Bikepacking. Un test grand format vu le nombre de kilomètres effectués, qui m’a permis de pousser le vélo dans ses retranchements. Les forçats d’autrefois étaient employés à casser du caillou, ce forçat de vélo en a broyé quelques uns sous ses roues … logique non !
Premiers tours de roues sur une sortie de 3 heures, autour d’Aix-en-Provence. Alternance de pistes DFCI et de sentiers très techniques. Mon Dilecta de test est équipé de pneus Hutchinson Touareg en 700 x 45 qui se montrent parfaits sur ce type de parcours plutôt sec. Le vélo réagit au quart de tour. Dès que j’accélère, je mesure la rigidité du triangle arrière et je ne sens pas de déperdition d’énergie au moment des relances.
Le Dilecta Forçat est idéal sur des DFCI rapides, comme ici sur les hauteurs de la Côte Bleue vers Marseille.
Sur les parties techniques, la hauteur de la douille de direction apporte beaucoup de confort, mais n’enlève rien à la précision. La fourche Columbus Futura en carbone agit là comme une lame, et contribue grandement à la précision du Forçat. J’ai pu comparer mes temps sur de nombreux tronçons Strava locaux, que j’avais effectué dernièrement sur un gravel carbone. Chose intéressante, j’ai enregistré des temps identiques parfois à la seconde prêt. L’acier Columbus Spirit HSS est certes léger, mais je ne pensais pas obtenir de tels résultats, surtout en période hivernale, où j’ai tendance à être moins affuté.
Bonne surprise donc, ce Dilecta Forçat est sans aucun doute un vrai gravel sportif, avec le confort de l’acier en plus.
En mode Bikepacking
Second partie du test dans les Alpes, du côté de Barcelonette pour deux jours de Gravel très engagés pendant lesquels j’ai flirté plusieurs fois avec les limites de la pratique. S’aventurer sur des GR en haute montagne, n’était pas forcement la bonne idée, mais outre les panoramas, qui m’ont régalés, j’ai pu vraiment tester ce vélo sur des sentiers très techniques.
Test dans les Alpes, du côté de Barcelonette – photo Bike Café
Si on met de côté les quelques marches franchies et autres dalles trop typées VTT, le Forçat s’est vraiment bien comporté dans les parties les plus techniques. Les qualités d’absorption de l’acier, ont été une fois de plus remarquables. Sur les parties route, on retrouve des sensations proches d’un vélo de type endurance, avec un comportement dynamique, malgré le fait que les pneus n’offrent pas un rendement extraordinaire. Les jantes en Carbones Mavic, qui se sont montrées parfaites lors de mes sorties de quelques heures, n’étaient du coup pas du tout adaptées aux sentiers de montagne techniques. Elles sont réservées à une pratique sur les pistes DFCI plus roulantes et en sous-bois. Des Jantes en aluminium et rayons en acier auraient été plus adéquats pour une pratique bikepacking de plusieurs jours, vzlo chargé sur des sentiers techniques.
Dans les sentiers techniques, les sous-bois humides où les pierriers Alpins, le Dilecta Forçat n’a jamais été pris en défaut. Un argument intéressant pour les aventuriers au long cours qui cherchent une machine fiable et polyvalente.
Conclusion
Vélo élégant et sportif le Dilecta Forçat, fait mouche. Il nous offre tous les avantages d’un cadre en acier haut de gamme pour la pratique du gravel. Confortable, sans pour autant compromettre le rendement, il s’adaptera au besoin de nombreux pratiquants. Le vélo sera aussi à l’aise pour un usage sportif que sur un voyage bikepacking.
Niveau tarif, le kit cadre est plutôt bien placé sur le marché des cadres acier haut de gamme. Le niveau de finition est irréprochable, soudures polies, passages de câbles internes, peinture de qualité avec beaucoup de profondeur. Ce Gravel Dilecta est une réussite, ésthétique et mecanique.
Sobre en apparence, il se montrera cependant beaucoup moins timide une fois lancé sur le gravier.
Caractéristiques :
Fabrication française artisanale à la main en petites séries, numérotées, personnalisables
Soudures polies
Cadre Acier Colombus HSS Spirit soudo-brasé et traité antirouille par cataphorèse
Fourche carbone Columbus Futura Cross douille conique externe 1-1/8” avec un déport de 45 mm permettant le montage de pneumatiques jusqu’à 47 (roue de 700) mm de section
Jeu de direction Colombus Compass – 1-1/4”
Tige de selle : 27,2 mm
Compatible 29’ et 27,5’. 700 et 650b
Cadre proposé en version disques (axes traversant 12x100mm et 12x142mm avec des disques de 140mm et 160mm)
Freins flatmount
Transmission Mécanique ou DI2
Passage de gaines interne
Trois emplacements de fixations, pour bidons et portes outils ainsi que des fixations pour garde boue et porte bagage.
Patte de dérailleur spéciale DILECTA
Boîtier de pédalier fileté BSC68
16 couleurs au choix
Option personnalisation couleur spécifique sur demande (+300 €)
Poids du cadre : 1,7 kg (en taille S)
Poids de la fourche : 515 g
Prix : de 4280 € (GRX 600 MAvic All Riad) à 5690 € (Ekar roues Shamal) – Kit cadre : 2490 €
Notre Tour de France des Bike Café se poursuit. Cette fois, nous allons à Clermont-Ferrand, en plein coeur de ville, chez Tempo. Sur environ 70m2 Julien nous attend dans une ambiance déco sobre laissant la part belle au bois. Julien, a 32 ans, et il est Clermontois d’origine. Passionné de vélos et d’outdoor il a toujours réussi à allier passion et travail. Après 6 ans en tant que responsable commercial pour les Cycles Victoire, il a été pendant 2 ans cadre commercial pour la société AmerSports. Ces deux expériences, complémentaires et enrichissantes, l’ont immergé dans le monde du vélo et à 30 ans, en 2019 il s’est lancé dans une nouvelle expérience sur ses terres à Clermont-Ferrand.
Tempo pour donner du rythme au vélo
Et les fauteuils qui vous attendent à l’arrivée de votre sortie vélo … photo Tempo
Pour Tempo la crise sanitaire n’a pas arrangé les choses, notamment sur la dimension conviviale du projet de Julien. “Je voulais créer un lieu cycliste sur Clermont : une alternative par rapport aux magasins de vélos généralistes ou au sur mesure, comme ici à Clermont avec les Cycles Victoire. L’idée a été d’ouvrir ce lieu de vie cycliste, qui n’est pas qu’une boutique, mais également un café vélo“, me dit Julien qui, avec cette formule, a souhaité donner plus de sensibilité à Tempo par rapport à des commerces plus traditionnels. On retrouve beaucoup de services chez Tempo : montage à la carte, étude posturale avec réglage di vélo, équipements, et bien sûr le petit salon et ses fauteuils qui vous attendent à l’arrivée de votre sortie vélo pout consommer un café ou une boisson sans alcool.
Tempo un nom qui signifie le mouvement en rythme du cycliste – photo Tempo
Pour le nom de son café vélo, Julien a choisi “Tempo” « J’ai cherché un nom sympa avec une connotation vélo sans forcément tomber dans les clichés. Comme je te l’ai dit je ne veux sortir du côté traditionnel et organiser des sorties, des événements et être tout le temps dans le mouvement, et le mouvement dans le vélo c’est le tempo. »
Plus qu’un lieu Tempo est un repaire
Ce lieu dans lequel on peut se retrouver pour échanger, faire réparer son vélo, boire un petit verre est bien plus qu’une boutique, c’est un repaire de cyclistes. « Le repaire c’est comme le refuge. C’est là où le cycliste peut venir pour rencontrer du monde c’est un lieu détente, point de rendez-vous : un endroit du quotidien dans lequel il sait qu’il trouvera quelqu’un pour parler vélo ». Le contexte COVID n’a pas arrangé les choses et dès son installation Julien a vu arriver dans sa boutique des non cyclistes, attirés par le lieu et sa décoration chaleureuse. Les voisins sont venus en curieux, mais ces passage se sont calmés à cause des restrictions sanitaires. Heureusement cet dimension conviviale, que julien souhaitait donner au lieu, va repartir.
Quelques belles marques
Des marques moins connues mais très qualitatives – photo Tempo
« En boutique je n’ai pas des marques tête d’affiche comme Specialized ou Cannondale. Je travaille avec des marques plus petites, mais néanmoins très qualitatives”. On trouvera chez Tempo : Bombtrack, Felt, Norco, Chiru, Méral, Cinelli, Open, Factor, Basso, … “Je suis aller chercher des marques qui n’étaient pas présentes chez la concurrence locale », précise Julien qui peut ainsi proposer une offre avec un très bon rapport qualité / prix. Finalement le client aura un choix très important entre le carbone, l’acier et le titane.
Aujourd’hui la clientèle de Tempo est à 80% orientée vers le gravel ou le vélo de voyage. Julien s’est spécialisé dans ce créneau pour justement se démarquer de la concurrence “C’est un parti pris car, quand je suis arrivé ici il y a deux ans, ce segment n’était absolument pas couvert par les magasins locaux“, dit Julien. Depuis le gravel s’est bien répandu et la polyvalence de ce vélo est très recherchée. Cela n’empêche pas Julien de proposer également des vélos de route et des VTT dans les marques avec lesquelles il travaille.
“Je reste sur du 100% musculaire mais je fais tous les vélos, car ici dans les environs de Clermont nous avons un terrain de jeu extraordinaire pour toutes les pratiques : gravel, VTT et route“
Et le café …
Lorsqu’on pousse la porte on ne sait pas vraiment si on est dans un magasin de vélo, une boutique de fringues branchée, décorée façon cycliste, ou un café à la mode. L’ambiguïté interpelle et elle est esthétiquement entretenue par la déco. Julien a réussi à mon sens à exprimer l’esprit d’un café vélo, dans lequel on se sent bien, une peu comme chez soi ou dans un repaire, comme il l’a évoqué. Pour le café, Julien se sert auprès d’un torréfacteur voisin “Ce sont des jeunes passionnés de café, comme moi je suis passionné de vélo”. Julien a décidé de ne pas faire d’alcool… « C’est également un parti pris, mais je connais l’envie du cycliste qui en fin de sortie aime boire une bière bien fraîche. Alors je suis aller chercher auprès de petits brasseurs des bières sans alcool particulièrement bluffantes. J’ai notamment une IPA qui vient des Pays Bas et dont on ne peut pas savoir qu’elle est sans alcool », explique Julien, qui est très fier de proposer également des produits de qualité pour son activité café. Il propose également des jus de fruits français du thé bio et des pâtisseries produites par un cuisinier local qui les réalise pour Tempo.
Le côté atelier est également intégré au lieu pas de cloison pour garder une grande convivialité – photo Tempo
Clermont Ferrand ; qui devient une ville vélo avec un environnement très attirant pour toutes les pratiques, possède un point de rendez-vous pour les cyclistes : c’est Tempo et nous invitons nos lecteurs à venir pousser la porte du lieu où Julien vous accueillera avec plaisir pour partager avec vous sa passion pour le vélo.
Si vous lisez régulièrement Bike Café, si vous parcourez en vélo des distances supérieures à 100 km, si vous roulez pendant plusieurs jours loin de vos bases ou même si vous aimez aller pique-niquer dans la forêt en vélo le week-end, vous avez sûrement déjà entendu parler de bikepacking, ou peut-être même le pratiquez-vous déjà… Aujourd’hui, la plupart des sites de vente en ligne et les magasins en ville vous proposeront un large choix de sacoches de cadre, de selle, de cintre… Beaucoup de marques généralistes de l’accessoire vélo en affichent à leur catalogue, mais il existe aussi des marques spécifiques pour ce type de produits, ainsi que des artisans et petits manufacturiers qui travaillent à la pièce, sur mesure ou en toutes petites séries.
Si vous avez l’habitude de partir à l’aventure plusieurs jours loin de vos bases, sans doute pratiquez-vous déjà le bikepacking – photo Anne Fontanesi
Mais pourquoi utiliser du bikepacking plutôt que des sacoches traditionnelles sur porte-bagage ? Quel matériel choisir, selon ses pratiques et son type de vélo ? Quelles caractéristiques doit-on rechercher ? Comment faut-il répartir les charges sur les différentes zones du vélo ? Quelles tailles choisir ? Sans prétendre apporter de réponses définitives et universelles à ces questions, nous allons tenter, à partir de notre propre expérience, de vous guider dans le monde pratique et aventurier du bikepacking.
Sac à dos, sacoches ou bikepacking ?
La première question qui se pose lorsqu’on doit transporter quelque chose en vélo, est de déterminer si on va porter sur soi (dans un sac à dos, une musette…) ou sur le vélo. Hormis le cas de certains modèles de VTT dont la géométrie ne permet pas de fixer le moindre bagage, il est dans toujours préférable de transporter le poids excédentaire sur le vélo plutôt que sur le corps, et ceci pour deux raisons : d’abord parce qu’ainsi on se sentira plus libre de ses mouvements, on n’abîmera pas son maillot ou sa veste à cause de frottements répétés et on aura moins mal au bras, au cou et aux épaules en fin de journée ; mais aussi et surtout, parce qu’un kilo transporté sur le vélo paraît beaucoup plus léger, particulièrement en montée, qu’un kilo porté sur le bonhomme. En terme de ressenti, mais aussi de performance, on estime qu’un kilo sur soi correspond à trois kilos sur le vélo.
Vais-je transporter ces bières dans un sac à dos ou dans une sacoche de cadre ? – photo Dan de Rosilles
Mais quand on a convenu que le transport du matériel se fait de préférence sur le vélo, reste à choisir entre sacoches traditionnelles et bikepacking. Qu’on ne s’y trompe pas : les sacoches traditionnelles, montées sur racks ou sur porte-bagages restent et resteront toujours un excellent système. Dans des sacoches latérales avant ou arrière, on peut transporter beaucoup plus de choses que dans du bikepacking, on peut ranger et retrouver ses affaires très rapidement. Les sacoches se clipsent et se déclipsent du vélo en un tour de main et permettent de l’alléger d’un coup et par exemple d’emporter l’intégralité de ses affaires avec soi pendant que le vélo reste au garage. Ainsi, les sacoches sont sans doute le meilleur choix pour les voyages à vélo, lorsqu’on part loin et longtemps, avec beaucoup de matériel et sur un rythme relativement contenu. Mais lorsqu’on veut transporter un minimum vital sur des parcours rapides et engagés, il faut considérer sérieusement l’acquisition d’un set de bikepacking.
Comment définir exactement le bikepacking ? On peut dire que c’est une pratique qui consiste à utiliser des sacoches de différentes formes et de différentes tailles, que l’on va fixer directement aux parties structurelles du vélo : fourche, cintre, prolongateurs, cadre, tube de selle… Généralement, on fixe ces sacoches au vélo grâce à un système de sangles, mais, par extension, on peut aussi ranger dans la catégories des sacoches de bikepacking des systèmes qui se fixent sur les emports de porte-bidon (comme les “cages” sur les bras de fourche par exemple ou certaines sacoches de top tube) et des sacoches directement équipées de “racks” (extensions rigides en métal) qui viennent “augmenter” structurellement le vélo en se fixant à la tige de selle ou au cintre. Contrairement aux sacoches latérales qui fonctionnent par paires de chaque côté du vélo, en bikepacking on va plutôt répartir ses affaires par petites touches de l’avant à l’arrière, mais dans l’axe longitudinal du vélo.
En bikepacking on va charger le vélo par petites touche de l’avant vers l’arrière, dans l’axe du vélo – photo Dan de Rosilles
Le bikepacking intéresse aussi bien les pratiquants de tout-terrain (gravel-aventure, VTT raid…) que les adeptes d’ultra-distance sur route. On sera plus ou moins chargé en fonction du compromis vitesse/confort que l’on voudra privilégier. Un concurrent de la Transcontinental Race ou de la French Divide emportera dans deux ou trois sacoches de taille réduite le strict minimum pour dormir et s’habiller pendant la course, alors que celui qui traversera le Massif Central pendant ses vacances choisira d’équiper son vélo plus lourdement pour transporter aussi de la nourriture, une tente, et pourquoi pas un réchaud pour faire bouillir de l’eau. Spartiate ou pacha, en bikepacking un large choix d’équipements permettra à chacun de moduler selon ces besoins et selon ses contraintes.
Avantages du bikepacking
Bien sûr, en cyclisme les solutions miracles n’existent pas, et le poids supplémentaire que l’on va transporter sur le vélo va se faire sentir dans les montées ; mais de bonnes sacoches de bikepacking, bien choisies, bien installées et correctement utilisées présentent de nombreux avantages sur le vélo. Comme tout est comprimé dans ces petites sacoches souples et qu’elles sont fixées au plus près des tubes, dans l’axe du vélo, rien ne bouge à l’intérieur, tout est bien protégé, et le vélo garde un comportement très sain lorsqu’on pilote dans les monotraces ou lorsqu’on gravit un col en danseuse ; au détail près qu’il faut répartir correctement le chargement pour ne pas pervertir l’équilibre naturel du vélo, comme nous le verrons plus tard.
En bikepacking le vélo garde un comportement très sain dans les monotraces – photo Dan de Rosilles
La répartition axiale des sacoches offre aussi moins de résistance à l’air que les sacoches latérales traditionnelles, ce qui est un critère intéressant lorsqu’on roule au delà de 25km/h ou qu’un fort vent entrave la progression. Bien sûr, cet avantage a ses limites lorsqu’on veut rajouter du volume de charge avec de “cages” sur les bras de la fourche ou avec une sacoche de cintre assez large. Ces ajouts plus “transversaux” que “longitudinaux” entravent notablement l’aérodynamisme du vélo.
Les 5 familles
Les sacoches de bikepacking se répartissent en plusieurs familles, en fonction de l’endroit du vélo où elles sont destinées à être installées. De l’avant vers l’arrière, voici ce que l’on va trouver :
1) Les sacoches de cintre – qu’elles soient des sortes de “holsters” où l’on glisse un sac étanche, un matelas roulé ou une tente, ou des sacoches fourre-tout zippées plus ou moins équipées de poches – ont l’avantage de charger l’avant du vélo ce qui est préférable pour conserver un pilotage sain en tout-terrain. Par contre, elles vont freiner la progression en perturbant l’aérodynamisme du vélo. On fixe bien sûr ces sacoches à l’avant du cintre, au dessus de la roue, mais il existe aussi des “feed-bags”, sortes de vide-poches tubulaires très pratiques pour manger en roulant qui peuvent se fixer à l’arrière du cintre, tout contre la potence. Lorsqu’on utilise des prolongateurs, on peut aussi fixer dessous une petite sacoche, ou les enjamber avec une sacoche cavalière. cela permettre par exemple d’y ranger des câbles et de l’électronique embarquée en lien avec un moyeu dynamo, ou d’y glisser un road book, un téléphone, un appareil photo, du ravitaillement, toutes ces petites choses fort utiles et agréables à utiliser tout en roulant.
Sur ce gravel à pignon fixe, le bikepacking se résume (de haut en bas) à une sacoche top-tube, une sacoche de cadre et un bidon porte-outils sanglé sous le tube diagonal – photo Dan de Rosilles
2) Les sacoches “top-tube” sont scratchées ou vissées à l’avant sur le dessus du tube horizontal, près de la potence. Il s’agit de petits vide-poche très pratiques, de faible contenance mais faciles d’accès, qui seront la cachette idéale pour un smartphone, une batterie USB ou des barres énergétiques.
3) Les sacoches de cadre (“framebags” en anglais) occupent l’intégralité du triangle ou seulement sa partie supérieure, pour laisser de la place aux bidons d’hydratation. Cette pièce essentielle en bikepacking a le double avantage de concentrer le poids de chargement au centre de la géométrie du vélo et de rendre accessible son contenu à l’arrêt sans descendre de sa monture, détail pour certains mais très apprécié par les participants aux épreuves d’ultra-distance et de raids-aventures qui limitent leurs arrêts pour ne pas faire baisser la moyenne.
4) les sacoches de selle, fixées comme leur nom l’indique à l’arrière du vélo, sont souvent les plus volumineuses, mais il faudra éviter de les charger trop lourdement pour éviter un balancement désagréable du vélo lorsqu’on se dresse en danseuse. Elles sont peu commode d’accès, à moins de descendre de vélo et prendre le temps de les desserrer pour vider leur contenu via leur étroite et unique bouche. On les réservera donc aux équipements légers et volumineux, comme les vêtements en duvet utilisés au bivouac et tout ce dont on peut avoir besoin avant ou après avoir roulé. D’ailleurs, certains fabricants proposent des sacoches de selle en deux parties, une sorte de “holster” qui reste fixé au vélo et qui libère un sac étanche facilement transportable jusqu’à la chambre d’hôtel par exemple. Pour l’anecdote, il faut savoir aussi que les sacoches de selle constituent un excellent garde-boue arrière.
5) Lorsque le vélo est intégralement équipé en bikepacking comme décrit ci-dessus, on peut toujours rajouter des sacoches supplémentaires si on a absolument besoin de transporter encore plus de choses. Comme implantations encore disponibles, il y a les fourreaux de la fourche sur lesquels on va visser des “cages” (mot emprunté à l’anglais, prononcez “kègiz”). Ces supports rigides en métal ou en résine recevront des sacs étanches, une tente, des gros bidon d’eau… qui seront sanglés dessus. En fait, les cages tiennent lieu de racks latéraux avant, un peu comme des supports pour sacoches traditionnelles. Elles sont intéressantes en terme d’équilibre car le poids sur l’avant donne plus de stabilité au vélo, mais en cas de vent de face, les cages vont faire office d’aéro-freins.
On peut également installer sous le tube diagonal du cadre un bidon porte-outils, un troisième bidon d’eau ou une petite sacoche (de plus en plus de vélos typés aventure proposent des emports sous le cadre pour cet usage). Il est aussi toujours possible de rajouter une petite sacoche cavalière sur la sacoche de selle ou sur le prolongateur. Enfin, on ne peut pas clore le chapitre du “chargement bonus” sans évoquer la fameuse musette compressible, qui, ingénieusement rangée dans un coin de sacoche, va nous permettre de transporter ponctuellement en bandoulière sur le dos jusqu’au prochain arrêt pique-nique les provisions de bouche que l’ont vient d’acheter, ou les quelques bouteilles de bières artisanales acquises juste avant d’arriver chez les amis qui nous accueilleront ce soir.
Comment choisir son bikepacking
Vous vous en doutez, les sacoches idéales n’existent pas. D’abord parce que chaque cycliste aura des besoins qui lui sont propres, ensuite parce que la meilleure qualité (qui a un coût) ne garanti rien dans les conditions extrêmes où nous utilisons le matériel pendant nos aventures. Mais il existe néanmoins des considérations basiques pour vous aider à choisir les sacoches qui vous conviendront le mieux.
La quête de la sacoche parfaite est sans fin – photo Dan de Rosilles
1) Poids/solidité : Plus la toile qui constitue les sacoches est fine, plus la sacoche sera légère, mais elle sera sans doute plus sujette à l’usure et aux déchirures. Ici, tout est donc question de compromis, chacun fera ses propres choix en fonction de ses terrains de jeux et de l’intensité de son cyclisme. Par contre, il ne faut jamais transiger sur la solidité des coutures et la qualité des zips. Ces deux facteurs sont essentiels car les ouvertures/fermetures fréquentes et les mouvements du vélo mettront forcément coutures et zips à rude épreuve. Rien n’est plus frustrant que d’abandonner une aventure en bikepacking parce qu’une couture ou un zip a lâché, laissant apparaître un trou béant dans la sacoche, par lequel vos précieuses affaires vont se déverser en chemin.
Un zip qui cède et c’est la fin de l’aventure – photo Dan de Rosilles
2) Polyvalence/fonctionnalités : Une sacoche polyvalente est un équipement que vous pourrez utiliser sur plusieurs vélos, aussi bien sur route qu’en gravel, et en toutes saisons. Les sacoches les plus délicates à installer sont souvent les sacoches de cadres et les sacoches de cintre. Celles qui disposent d’une sangle cousue “en échelle” (tout autour pour les sacoches de cadre, sur toute la largeur pour les sacoches de cintre) permettent de positionner les scratches de fixation aux emplacements les plus adéquats. Un passe câble (pour l’audio ou la recharge USB) aménagé sur l’avant d’une sacoche de cadre ou le côté d’une sacoche top tube est une option intéressante.
Tenez compte aussi des petites poches en filet (extérieures ou intérieures) qui peuvent équiper certains modèles et s’avérer bien pratiques si vous en avez l’usage. Enfin, pour ce qui est de l’étanchéité, ne vous faites pas d’illusion. Bien que cela soit une qualité intéressante pour une sacoche top tube ou de cintre (toutes deux sont particulièrement exposées aux averses et sont susceptibles de contenir votre smartphone), il est rare qu’une sacoche de cadre ou de selle soit véritablement étanche, sous peine de peser un poids rédhibitoire. Sauf si vous roulez majoritairement dans des régions perpétuellement battues par de fortes averses, cette qualité n’est pas fondamentale. En cas d’orage violent, il suffira de rouler ses affaires sensibles dans un sac en plastique avant de les remettre dans la sacoche. Les sacs étanches que l’on fixe sur les cages ou qui équipent les sacoches de selles “holsters” sont quant à eux particulièrement efficaces et fiables en cas de fortes pluies.
Les sacoches doivent être parfaitement ajustées et faire corps avec le vélo – photo Anne Fontanesi
3) Volume/dimensions : Dans la mesure du possible, les sacoches doivent faire corps avec le vélo. Par exemple, choisissez une sacoche de cadre la plus proche possible des dimensions intérieures de votre triangle. Une sacoche plus grande que le cadre sera inutilisable, une sacoche plus petite sera plus difficile à sangler et à stabiliser. Pour la sacoche de cintre, choisissez une largeur maximum de sacoche qui vous permette d’avoir les mains sur les cocottes de freins sans être gêné. Avec les cintres coudés des vélos de route et de gravel, une sacoche fourre-tout sera préférable à un large holster qui peut recevoir une tente, un duvet, un matelas… mais qui est plutôt conçu pour être installé sur un cintre plat. Enfin, pour la selle, l’idéal est d’avoir plusieurs sacoches de volumes différents. D’une part, vous ne pourrez pas dépasser le volume maximum d’une sacoche sous peine d’avoir du mal à la fermer, voire de détériorer le système de fermeture. D’autre part, une sacoche trop grande pour son contenu, même si elle peut être roulée pour réduire son volume, sera moins pratique à utiliser et ne calera pas assez les affaires qu’elle contient. L’idéal est donc, avant achat, d’évaluer le plus précisément possible le volume dont on a besoin sous la selle en listant ses affaires et en prévoyant la répartition de celles-ci dans les différentes sacoches.
Comment charger
Là encore, chacun trouvera midi à sa porte… mais si vous débutez dans le domaine du bikepacking, vous pouvez charger vos sacoches en prenant en compte deux critères essentiels, que vous adapterez ensuite au fur et à mesure que vous gagnerez en expérience. Ces deux critères sont les suivants : la répartition du poids et l’accessibilité.
Chargé devant, le vélo est plus maniable – photo Dan de Rosilles
Pour répartir le poids du chargement de façon la plus rationnelle possible, mieux vaut charger en priorité le centre du vélo (donc dans le cadre), puis l’avant (donc le cintre et la fourche), et en dernier recours, l’arrière. De plus, rappelez-vous qu’il vaut mieux charger en bas qu’en haut, pour garder un centre de gravité le plus bas possible. Donc, les objets les plus lourds seront mieux placés en bas de la fourche qu’en haut du cintre, sous le tube diagonal que sur le top tube. C’est pour cela, par exemple, que la lourde trousse à outil sera plus judicieusement placée dans le troisième porte-bidon sous le cadre que dans la sacoche de cintre par exemple.
Pour ce qui est de l’accessibilité, on peut déterminer trois zones bien distinctes : Les sacoches manœuvrables en roulant (top-tube, cavalières sur prolongateurs, feed-bags et, dans une moindre mesure, la sacoche de cintre ou en tous cas ses poches extérieures si elle en possède), les sacoches accessibles à l’arrêt sans descendre de vélo (sacoche de cadre et sacoche de cintre) et les sacoches uniquement accessibles à l’arrêt “hors du vélo” : sacoche de selle, sacoches fixées sur la fourche. Cette hiérarchisation de l’accessibilité, associée au critère de répartition du poids, va nous permettre de distribuer notre matériel en toute connaissance de cause dans les sacoches adéquates.
Chargé à bloc, avec la musette sur le dos, mais avec des charges bien réparties – photo Anne Fontanesi
Par exemple, une doudoune en plume, un duvet et la trousse de toilette utilisés au bivouac trouveront place dans la sacoche de selle, une veste de pluie et un gilet sans manche nécessaires en cas de changement soudain de météo se logeront dans la sacoche de cadre, le smartphone et une batterie USB iront dans la sacoche de cintre ou le top tube… Pour ce qui est des provisions de bouche, les barres énergétiques seront à portée de la main dans le top tube, alors que le saucisson du soir sera soigneusement emballé dans un sachet au fond de la sacoche de cadre ou dans un sac étanche de la fourche.
Et si on partait à l’aventure ?
Vous l’aurez compris, le chargement d’un vélo en bikepacking est un système ouvert, qui laisse la part belle aux choix de chacun, selon ses pratiques, ses envies, ses habitudes, son expérience, sa créativité et son imagination. Le but du bikepacking n’est pas de compliquer les choses en rajoutant du poids sur un vélo difficile à piloter, mais de trouver le bon équilibre entre performance et autonomie. L’idéal est de se détacher au maximum des contraintes matérielles pour profiter d’un plus large champ d’action et laisser le champ libre à l’exploration. C’est pour cela qu’il est préférable de mûrement réfléchir à l’équipement qui conviendra le mieux à sa pratique, puis de le tester progressivement sur de petites sorties près de chez soi pour s’assurer de l’efficacité et de la fiabilité de l’installation. On pourra ensuite s’élancer sur les routes et les chemins avec ce sentiment exaltant que notre vélo est la machine idéale pour aller vite et loin, tout en transportant les équipements nécessaires à notre bien-être pendant l’aventure.
Le bikepacking est un système ouvert, qui laisse la part belle à l’imagination – photo Dan de Rosilles
Récit de Patrick Gilles, Team Cyclosportissimo qui a affronté l’Omomarto
Certains pourraient penser qu’il faut être un brin marteau, pour se lancer sur une trace qui prend soin d’aller chercher les pentes parmi les plus rudes que l’on peut trouver autour d’Annecy. Sans compter qu’en plus de lutter contre les pourcentages, il faut aussi pousser la chansonnette en reprenant le célèbre refrain de Claude François “Si j’avais un marteau“. De quoi d’ailleurs inspirer des parodies de circonstance : “Si j’avais un marteau, je cognerai sur Couput, pour avoir eu cette idée saugrenue…“.
L’Omomarto : une idée saugrenue
L’Omomarto randonnée cycliste permanente
Car c’est bien une idée saugrenue qu’a eu Jean-Yves Couput, en traçant le parcours de ce nouveau défi pour amateurs de grimpettes. Il a trouvé son inspiration dans les 7 Majeurs, dont l’Omomarto revendique une filiation, tout comme la Conquête des Ardennes, chère à Olivier Von Elmpt. Ces 3 épreuves, à réaliser selon le format de la randonnée permanente dans un délai de 24 ou 48 heures, sont réunies au sein de l’Ultra D+ Challenge dont seul(e)s accéderont au tableau d’honneur, celles et ceux qui parviendront à boucler les 3 dans la même saison. Vous voilà prévenus …
L’Omomarto randonnée cycliste permanente le parcours sur Openrunner
En ces temps quelques peu perturbés par le contexte lié à la crise sanitaire, la pratique sportive évolue, et l’on voit se dessiner de nouveaux rendez-vous, offrant de la souplesse en terme de planification et permettant ainsi à tout un chacun de trouver la date lui convenant le mieux, pour se mesurer à une épreuve qui renouvelle l’esprit des randonnées permanentes.
L’Omomarto, proposé par Jean-Yves Couput, s’inscrit totalement dans cette dynamique.
L’homme au marteau illustré par Pellos, grand dessinateur de presse et de BD, en 1933 paru dans Match pour évoquer la difficulté des étapes de montagnes du Tour de FRance.
La règle des 3 unités en 2 actes
En matière de théâtre il existe ce que l’on appelle la règle des 3 unités : action, temps (durée) et lieu. Patrick Gilles, qui a écrit ce récit, s’est conformé à cette règle. L’action : il y en a eu, et même plus que prévu, pour ces cyclistes pourtant aguerris, la durée c’était un challenge : le faire en moins de 24h et le lieu, particulièrement en pente : il a surpris les Cyclosportissimo.
Acte 1 – 5 juin 2021
Fidèle à l’esprit baroudeur, qui anime, le Team Cyclosportissimo depuis 6 ans, le challenge de ce tracé de l’Omomarto constituait assurément un passage obligé. Pour tout cyclo, épris d’aventures hors norme, pendant lesquelles tant de choses peuvent arriver, en bien… comme en mal, cet Omomarto est taillé sur mesure ! C’est en compagnie de quelques membres du Team, que nous avions coché les dates des 4 et 5 juin 2021 pour aller voir si l’homme au marteau se cachait bel et bien sur les pentes des cols de Haute Savoie.
Au camping l’Horizon au-dessus de Talloires – photo Patrick Gilles
Le mal justement est venu du côté du ciel et nous allons le trouver avant même de nous élancer. Réveillés plusieurs fois dans la nuit par une pluie battante tombant sur le toit de nos mobile homes au camping l’Horizon au-dessus de Talloires, nous n’avions guère d’espoir de voir la situation s’améliorer d’ici notre départ prévu à 6 h du matin. La décision fut prise au cours d’un solide petit déjeuner de ne partir qu’à 7 heures pour les occupants du premier mobil-home composé de Bertrand, Rémi, Frédérik et moi-même dans lequel nous avait rejoint Romain, “invité” du Team Cyclosportissimo à l’occasion de cet Omomarto. Les occupants du second mobil-home (Thierry, Dominique, Hervé et Anne-Fred) repoussant leur départ jusque ce que la pluie cesse !
C’est donc sous la pluie que nous quittons notre camp de base pour rejoindre le départ officiel de l’Omomarto sur le parvis de l’hôtel de ville d’Annecy. 10 km pour être intégralement trempés ! Julien le régional de l’étape nous retrouve sur la piste cyclable à l’entrée d’Annecy puis nous posons tous les 6 fièrement pour la photo de départ.
Pas vraiment le temps de s’échauffer, ça grimpe immédiatement dès la sortie d’Annecy avec le Semnoz en guise de mise en bouche. La pluie a pratiquement cessé. La température n’est pas vraiment fraîche et l’on engage une longue, très longue ascension pour atteindre le sommet après 17 km de montée. Le Semnoz est de loin le col le plus long du programme, mais son profil relativement régulier n’en fait pas une difficulté majeure du parcours … ça promet pour la suite !
La suite, après avoir retrouvé le bord du lac d’Annecy, c’est une approche progressive en direction d’Ugine, point de départ de la première terreur du jour, l’Arpettaz. Un col plutôt méconnu mais terrifiant avec une pente moyenne de 8% sur plus de 14 km. C’est pourtant une magnifique ascension, souvent en sous-bois avec, lors de notre passage, des jeux d’ombres et de lumières lui donnant une atmosphère presque surnaturelle. Sur cette petite route qui serpente, on sent déjà le souffle de l’homme au marteau tout proche, tel un elfe qui hanterait la forêt… On est seul monde, face à soi-même, jouant du dérailleur, tantôt assis, tantôt en danseuse pour apprivoiser une pente qui semble se redresser régulièrement au fur et à mesure que l’on s’élève.
La descente, technique et rapide, ne permet pas vraiment de récupérer, mais les 2 prochains cols, Aravis et Croix Fry, sembleraient presque faciles, avec des pourcentages moyen inférieur à 6%. On en profite car derrière, se profile Plan Bois, une ascension sèche, courte au pied de laquelle on arrive sans transition, après avoir franchi un petit pont sur lequel on déboule après une rapide descente. On ne peut faire plus violent comme prise de contact ! Gare à celui qui anticiperait mal un changement de vitesse, car on passe de près de 40 km/h à tout juste 10 en moins de 10 mètres !
La difficulté de Plab Bois est inversement proportionnelle à sa popularité, mais c’est un col que l’on est fier d’ajouter à son tableau de chasse. D’une altitude modeste (1299 m), les pourcentages sont cependant en permanence supérieur à 10% pendant 5 km, tout juste un léger replat (à 7 % !) à mi pente et la route se cabre à nouveau. Sa difficulté est telle qu’il ferait presque passer l’enchaînement suivant, col du Marais, col de l’Épine pour de vulgaires ponts d’autoroute ! Après le col de l’Épine, on bénéficie d’un petit répit d’une quinzaine de kilomètres avant de s’attaquer au dernier monstre de cette première journée. Et quel monstre !
Là encore, il ne faut se fier à son altitude, qui n’atteint pas les 1200 m, mais l’ascension est redoutable et peut se transformer en véritable chemin de croix avec 7,5 km à 9% de moyenne et 1 km en légère descente avant l’assaut final où l’homme au marteau se tient tapis derrière le rocher prêt à frapper… Au sommet, la vue sur le lac d’Annecy fait office de superbe récompense. Il est alors temps de plonger vers Talloires pour mettre un terme à cette première partie du parcours en empruntant une piste forestière histoire de rajouter un peu de fun à cette aventure !
Fin du premier acte : 200 kms parcourus, 5 600 m de dénivelé, 8 cols et 1 section gravel parcourus en 10 h 40
Dimanche, nous repartons à 6 h pour la seconde partie. Mis à part le modeste col de Buffy, on progresse vers le Grand Bornand par un itinéraire vallonné qui permet de monter progressivement en température sans excès. La journée s’annonce plutôt belle, la nuit a fait son œuvre et les jambes sont prêtes à se remettre à l’ouvrage.
La Colombière est la première difficulté du jour. Comparé à ce qui va suivre, cette ascension fait office de simple mise en bouche ! On s’assure que l’on a bien récupéré et on évite de trop s’enflammer pour se préserver pour la suite. Une suite qui intervient très rapidement car arrivés au Reposoir, on enchaîne avec la côte de Romme. On plonge ensuite vers Cluses puis Bonneville pour se rapprocher du pied de la montée vers le Mont-Saxonnex, via les gorges du Bronze, en empruntant une petite section gravel peu après Vougy. Cette montée n’est pas un col, elle correspond en fait aux 7 premiers kilomètres du col de Solaison, mais à tout moment l’homme au marteau peut surgir : notamment dans les 4 derniers kilomètres avant d’arrivée au Mont-Saxonnex où le pourcentage moyen oscille entre 7,5 et 9,5%.
Après Mont-Saxonnex, le répit sera de courte durée avant le contact avec de nouveaux forts pourcentages ! En effet, alors que l’on se laisse glisser vers Bonneville, le GPS indique de tourner immédiatement à gauche, pour s’engager sur une toute petite route qui conduit au plateau d’Andey. On passe du 50 x 11 au 36 x 28 sans aucune transition et c’est parti pour près de 5 km sans répit. Et ne pensez surtout pas profiter de la descente pour récupérer ! Non seulement les premiers kilomètres se font sur une piste, mais lorsque l’on retrouve une route goudronnée, la pente est telle qu’il faut faire preuve d’une vigilance et d’une concentration extrêmes pour ne pas partir à la faute.
Enfin on peut souffler en retrouvant la route du Petit Bornand à la sortie de Saint Pierre en Faucigny. Nous sommes au kilomètre 300 du parcours intégral de l’Omomarto, soit le kilomètre 100 de la seconde boucle. Si l’homme au marteau n’a pas encore frappé, il pourrait bien attendre la terrible montée au plateau des Glières pour porter le coup fatal. Il est alors prudent de faire une petite pause à la faveur de la traversée du Petit-Bornand avant de s’attaquer à l’ultime gros morceau du parcours.
Photo souvenir au plateau des Glières
Là clairement, c’est sauve qui peut. On pioche au fond de soi-même tout ce qu’il nous reste d’énergie pour lutter contre une pente qui ne descend jamais entre 10 – 11 % et qui flirte au-delà de 14 par endroit. Le dernier kilomètre paraît interminable. Mais ce n’est hélas pas le dernier ! Le col des Glières est en effet plus loin, au bout du plateau qui se traverse par une piste heureusement assez roulante. On arrive en ces lieux hautement solennels un brin sonné tant la débauche d’énergie qu’il a fallu fournir pour se hisser jusque là a été importante. Le plus dur est désormais dernière nous et l’on commence à entrevoir le retour vers Annecy avec un peu plus de sérénité même s’il reste encore près de 70 km de montagnes russes à passer. Si les difficultés ne sont plus aussi marquées que ce que l’on a connu jusqu’alors, la fin du parcours demeure usante et n’offre guère de temps mort. Même sur un modeste passage à 5% l’homme au marteau pourrait encore frapper… Il convient donc de rester sur ses gardes et de ne pas s’enflammer outre mesure tant que l’on n’aperçoit pas le lac d’Annecy. Mais lorsque celui-ci apparaît enfin, on peut pousser un énorme ouf de soulagement et commencer à savourer d’être sorti vainqueur de son combat épique contre l’homme au marteau. Ce deuxième acte s’achève ainsi après 185 km, 4800 m de dénivelé,12 ascensions et 3 secteurs gravel parcourus en 9h50 (pauses comprises)
Sur le papier, les chiffres pourraient laisser penser qu’avec 7 cols à plus de 2000 mètres et près de 11 000 m de dénivelé pour un parcours de 20 kilomètres plus court que celui de l’Omomarto, les 7 Majeurs sont un cran au-dessus. Mais la réalité du terrain nuance le verdict des chiffres. Sur l’Omomarto on retrouve beaucoup plus souvent de très forts pourcentages. L’enchaînement des difficultés est également différent, plus usant et plus répétitif. En outre, on est rapidement en manque de repère sur le parcours de l’Omomarto car on ne s’éloigne jamais beaucoup de Annecy. La comparaison est donc difficile car les 2 parcours ont leur propre caractère sans compter que la mesure de la difficulté est très subjective. On peut être bien sur les 7 Majeurs et être en travers sur l’Omomarto et vice-versa selon la préparation avec laquelle on s’est présenté sur chacun de ces 2 parcours.
Quoiqu’il en soit, Jean-Yves Couput a tracé un défi qui ne sera pas simple à relever pour celles et ceux qui tenteront de venir à bout de l’Omomarto en moins de 24 heures. S’attaquer aux Glières après 300 kilomètres promet sans doute quelque coup de massue …
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