Ce 28 octobre, à l’Ille-sur-Têt, il soufflait un vent porteur de passion et d’amitié. La Tramontane s’était jointe à nous pour animer le décor de notre aventure sur les pistes et les routes de la Gravel66 d’automne. Les arbres se balançaient dans de gais tourbillons et nous, courbés sur nos machines, nous luttions, le sourire aux lèvres, contre ce souffle puissant qui jouait avec nos roues équipées de gros pneus et de disques.
Ayant loupé déjà 2 éditions de cette déjà historique Gravel66, je me devais de venir rouler avec mon Gravel Caminade sur les terres de ses créateurs. Le fait de venir ici, sur les sentiers de sa naissance, était un cadeau que je devais faire à mon vélo pour son premier anniversaire. C’est également un super cadeau qui m’a été offert grâce au sympathique co-voiturage avec mon ami Dan de Rosilles et un accueil amical de Sylvain Renouf.
Ils sont venus ils sont tous là …
Il y a même Sergio, qui n’est pas le fils maudit, ni son hologramme car cet homme a tellement la bougeotte qu’on a du mal à suivre ses aventures sur facebook. Elizabeth, Jean-Yves, David, Maxime, Rémy, … et tous les autres.
Devant l’atelier Caminade ce sont les retrouvailles ou encore les rencontres physiques avec quelques membres du groupe facebook Gravel France. On regarde les vélos, la randonneuse Pierre Perrin fuschia d’Elizabeth suscite l’admiration. L’heure avance, les GPS sont calés nous voilà partis dans les rues de l’Ille-sur-Têt sous un splendide ciel bleu. Le départ est cool : on est loin du troupeau de buffles de la Gravel Roc, ici c’est rando.
Un parfait cocktail Gravel
Le mixologue qui tient le bar de Caminade s’y connait en cocktail Gravel … Une dose de pistes, une autre dose de routes, une pincée de singles, … un peu de terre, de cailloux, d’asphalte : vous secouez le tout et vous obtenez un savoureux mélange. La cerise sur le cocktail étant la petite dégustation au domaine Ferrer Ribière et le ravito qui accompagnait le petit verre de primeur qui tombait à pic à mi-parcours.
Quel plaisir de grimper ce chemin en lacets que nous avons trouvé dès le 4ème kilomètre après le Mas Blanc … Le peloton s’étire et dans la montée j’ai laissé filer car j’avais noté que l’on aurait 1750 m de D+ à grimper pour 65 km … Prudence … Je rejoins Rémy qui roule sur un Genesis Croix de fer. Il m’apprend qu’il vient de commander un Caminade comme le mien. Je lui propose de rouler un peu sur le mien pour qu’il constate le gain de plaisir qui l’attend lorsque son nouveau destrier lui sera livré. Le risque qu’il annule sa commande, après ce rapide essai était très mince 😉
Dan de Rosilles, l’homme qui a vaincu la Pirinexus en pignon fixe, est avec nous. C’est un plaisir pour moi de rouler avec ce troubadour du Gravel. Il chevauche son célèbre Sunn qui m’avait fourni la matière d’un excellent sujet d’article pour la rubrique “vintage” de Cyclist France. Rouler une belle sortie Gravel est doublement un plaisir lorsque l’on est bien accompagné.
Les paysages d’une variété incroyable se succèdent : pistes sèches et arrides, gué, prairie près de la chapelle de San Amanc où l’on va s’offrir un hors piste dans l’herbe.
Je suis étonné du comportement de mes pneus Overide de 35 que j’ai passés en tubeless avec l’aide de mon copain Philippe. Il n’y a pas photo : comportement sur le “mou”, accroche en montée, confort, … Brice je suis convaincu 😉
Après la crevaison de Rémy chaussés de Compass montés en chambre – grosse erreur sur ce terrain agressif – on rejoint un petit groupe dans lequel on retrouve Jean-Yves Couput. Vers Dels Hostalets nous arrivons sur un plateau balayé par la Tramontane. On s’offre une belle partie de manivelles pour tracer, malgré les rafales qui font bouger nos vélos. On arrive au ravito à Terrats. On est au 34ème kilomètre.
On prend le temps de déguster, d’échanger avec le vigneron qui nous accueille, en faisant honneur à son vin. Nous repartons “bout au vent”. La partie du parcours qui va suivre sera une lutte face à cette Tramontane qui joue avec nous.
Heureusement Dan me chaperonne et m’abrite du vent en prenant garde que je ne décroche pas dans les montées pierreuses que nous rencontrons après Ste Colombe de la Commanderie. Une petite glissade sur un passage caillouteux caméra à la main ne va pas entamer mon envie d’images.
Nous retrouvons la route et en même temps un superbe panorama sur Castelnou (km 43). La montée sur le château qui suivra sera raide. On récupère dans la montée une VTTiste qui avait sorti la moulinette pour grimper cette cote face au vent. Dan, chevaleresque, nous abritera jusqu’en haut. Une belle descente va suivre pour nous permettre de récupérer. Un nouveau chemin arrive à droite et nous voilà repartis vers le Coll de la Roca. Une belle piste en lacets nous conduit vers la Creu de la Velleta.
J’apprécie le dosage que Brice a su donner à ce parcours tantôt petites routes, tantôt sentiers. On a reformé notre petit groupe avec Rémy, Jean-Yves, … un ami belge handicapé des bras qui roule par nécessité avec un guidon plat. Une chute a déréglé sa direction : Dan arrange tout ça. Dans la descente Jean-Yves s’arrêtera pour prendre une photo de son magnifique Open équipé d’une fourche Lauf devant un Dolmen de la Serra d’en Jac … Le Gravel c’est aussi du tourisme et de la découverte et il faut savoir ouvrir les yeux, s’arrêter et savourer et devenir des “épicuriens” des parcours.
Au kilomètre 55 nous revenons sur la route pour une superbe descente. Mes tubeless font merveille en tenue de route et je me lâche plus facilement dans les virages : j’ai vraiment l’impression d’avoir gagné en sécurité. Par contre je vais éviter le dernier single “aventureux” que Brice nous propose au kilomètre 58. On va rallonger par la route et récupérer le chemin plus bas.
Je savoure les derniers kilomètres en me disant que cette sortie c’est vraiment du Gravel comme je l’entends. Qualité du parcours et mixité des terrains, échanges entre les participants, solidarité, …
Nous voici presque à regret arrivés à l’Ille-sur-Têt à l’atelier Caminade. C’est un buffet façon auberge espagnole qui nous attend. Chacun a apporté sa tarte ou son saucisson, son fromage. Le reblochon de Maxime venu d’Annecy, nos fameuses bières Brew Dog Punk IPA, l’omelette aux blettes sauvages avec les oeufs des poules de Dan, la tarte aux carottes de Rémy, … Le mélange alimentaire est à la hauteur du cocktail de terrains que Brice nous a préparé pour cette belle journée. On déguste ce festin et on enchaîne gaiement avec le vin de notre sympathique vigneron … Il n’y a pas de doute : ça c’est Gravel …
Une vidéo pour revivre la journée
Mon matos
Je vous avais déjà vanté la qualité des Overide montés cette fois en tubeless : c’est du bonheur. Le rapport qualité / prix de ces pneus est remarquable et sur le terrain rugueux sur lequel on a roulé : ils ont fait le job.
Ma sacoche de cadre “Caminade” … Pas facile à habiller mon cadre gravel de chez Caminade. Sylvain a conçu et fait réaliser par un artisan espagnol une sacoche de cadre “sur mesure” … Je l’ai utilisée sur cette Gravel66 et en dehors de son aspect esthétique vraiment réussi sa praticité intérieure est parfaite avec un volume moyen mais suffisant qui évite le frottement des genoux sur la sacoche. Sergio va être heureux lorsqu’il aura son Caminade titane, car cette sacoche possède une fermeture par le dessus qui rend son contenu facilement accessible en roulant.
Les “vrais” disques flottants Zeno commercialisés par 2.11 Cycles assurent un freinage régulier. Les freins ne “broutent” pas et les mâchoires assurent un serrage du disque constant. De bons produits que vous pourrez associer aux étriers semi-hydrauliques Juin Tech.
Le parcours
Retrouvez le parcours sur Openrunner : http://www.openrunner.com/index.php?id=8051216