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Cannondale dévoile le SuperX, son nouveau vélo de gravel race

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Cannondale SuperX conçu pour le gravel race

Le fabricant américain a présenté officiellement son tout nouveau vélo conçu pour les compétitions de gravel. Le SuperX se veut l’héritier du SuperSix EVO SE (détenteur du meilleur chrono de l’histoire – 9h11′ pour 320 km sur la Unbound Gravel en 2024, aux mains de l’Australien Lachlan Morton). Un nouveau vélo, que nous vous présentons, qui est plus aérodynamique, plus confortable, bénéficiant d’une meilleure intégration et plus léger.

Cannondale SuperX conçu pour le gravel race
Le nouveau SuperX a un terrain de jeu de prédilection : la compétition – photo Cannondale

Le nouveau Cannondale SuperX : présentation

Cette nouvelle machine a déja connu son baptême du feu en participant l’an passé aux championnats du monde UCI de gravel. Alison Jackson (lauréate de Paris-Roubaix en 2023), Laura et Ted King ont couru avec le SuperX (37ème et 62ème place pour Alison Jackson et Laura King, respectivement et 124ème place pour Edward “Ted” King). Le Super X remplacera à terme le SuperSix Evo SE que notre contributeur Jean-Lin avait bien apprécié lors de son essai sur le Tour des Flandres.

Le nouveau SuperX se voit doté de plus de dégagement au niveau de la monte de pneumatiques : 48 mm et même 51 mm pour la fourche, avec un espace restant supplémentaire de 4 mm, de quoi pouvoir continuer à rouler vite même si la boue s’invite à la fête. À titre de rappel, la précédente génération était limitée à une monte de pneus maximale en 45 mm.

À noter, l’apparition d’inserts sur le tube supérieur pour y accrocher une sacoche dédiée. Une tendance qui se généralise depuis quelque temps sur certains modèles, et pas que sur ceux destinés à la compétition.

Le design de la douille de direction (Delta Steerer) offre à la fois une intégration totale de la câblerie ainsi qu’une surface frontale réduite, pour une meilleure pénétration dans l’air.

La géométrie “Outfront” associe un angle de direction ouvert (71° sur toutes les tailles, à l’exception de 70° sur la taille 46) à un déport de fourche de 55 mm, ce qui devrait augmenter la stabilité et le contrôle sur les terrains raides et meubles, tout en conservant la maniabilité vive dont vous avez besoin pour des changements de ligne rapides et des corrections de dernière seconde. Sur ce point, aucun changement par rapport au SuperSix Evo SE.

Cannondale SuperX géométrie
La géométrie du Cannondale SuperX – photo Cannondale

Sur le LAB71 SuperX, les ingénieurs de Cannondale ont réussi le pari de fabriquer un cadre de moins de 900 grammes (taille 56) grâce à l’utilisation d’un composite de fibres et de nano-résines encore plus avancé, doté de propriétés exceptionnelles de résistance à la traction et à la compression.

Cannondale SuperX vélo gravel race
Le SuperX Lab71 – le top de gamme de la nouvelle SuperX – est construit sur la base d’un cadre très léger (900 grammes en taille 56) – photo Cannondale

Le LAB71 se voit aussi doté d’un cockpit cintre/potence monobloc carbone. Un composant qui pourra être commandé en magasin pour celles et ceux recherchant un look totalement épuré.

Cannondale SuperX vélo gravel race cockpit monobloc carbone
Un cockpit carbone monobloc exclusif avec un prix également très élevé – photo Cannondale

Compatibilité transmissions : le nouveau SuperX est compatible avec les transmissions mécaniques et électroniques. Avec Shimano, il peut accueillir des transmissions monoplateau de 54 dents maximum et 50/34 en configuration 2x. Avec des composants SRAM, il peut accueillir une transmission monoplateau de 46 dents et 43/30 en configuration 2x.

Cannondale SuperX : 4 versions au choix

Le nouveau vélo de gravel race SuperX est proposé en 6 tailles (46, 51, 54, 56, 58 et 61) et 3 montages/niveaux de prix. Seul le LAB71, la version la plus haut de gamme est proposée en version kit-cadre.

Cannondale SuperX3 – 4 499 euros

Poids annoncé : 9,1 kg en taille 54

Cannondale SuperX3
Cannondale SuperX3

Le détail des composants sur le site du fabricant Cannondale SuperX 3

Cannondale Super X2 – 6 999 euros

Poids annoncé : 8,6 kg en taille 56

Cannondale SuperX2
Cannondale SuperX2

Le détail des composants sur le site du fabricant Cannondale SuperX2

Cannondale LAB71 SuperX


Kit cadre à 5 499 euros et vélo complet à 14 999 euros. Poids annoncé : 7,4 kg en taille 56.

Le détail des composants sur le site du fabricant Cannondale SuperX LAB71

Vous pouvez aussi consulter cette vidéo de présentation diffusée sur la chaîne YouTube de Cannondale

Comme un lundi : Esprit Gravel… es-tu là ?

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Bike Café

Chaque semaine, un billet d’humeur par un·e de nos rédacteur·rices. Aujourd’hui, Patrick.

Photo Patrick VDB : L’esprit gravel plane sur les marches de Notre Dame des Anges dans les Maures en 2016, pour Pierre et moi. Avec le premier gravel Giant Revolt et le CrossHill historique de Lapierre. Une première aventure en bikepacking entre Aix et Fréjus.

J’ai fait mes débuts en gravel en 2015, 10 ans déjà ! En roulant sur un Giant Anyroad, j’ai découvert des joies simples, découvrant sans limite (ou presque) un territoire où je venais d’installer ma nouvelle vie. Les pistes et les petites routes de la montagne Sainte Victoire m’attiraient, j’avais trouvé avec ce vélo le moyen de les sillonner. Le VTT ne m’a jamais emballé, trop lourd, trop compliqué et peu d’attirance pour l’esthétique de ces machines. J’en ai possédé un lorsque je pratiquais le Trail Running, mais c’était un moyen de soulager ma charge d’entraînement en course à pied, tout en restant en nature. Le vélo de route que j’avais à l’époque, chaussé de pneus de 25 sur de fragiles roues, n’osait pas s’aventurer en dehors des routes bitumées et bien lisses. Ce gravel est arrivé à point nommé : un territoire vierge pour moi devant mes roues, un outil pour le découvrir et un esprit d’aventure qui m’y a poussé. L’esprit gravel m’a immédiatement habité. Cette sorte de “Sainte Trinité” gravelistique devenait ma nouvelle religion. Le père étant le créateur de ce beau territoire, le fils le moyen d’aller le découvrir et l’esprit en serait la façon de vivre librement cette découverte. 

Esprit Gravel
En compagnie de Matthieu et Fabrice, guide sur le Tour de la Sainte Victoire, pour un reportage paru dans le magazine Cyclist – photo Damien Rosso

Lorsqu’en 2016 les réseaux sociaux se sont enflammés sur le phénomène gravel, certains se sont moqués de mon évocation un peu mystique pour tenter d’analyser ce phénomène. La formule « Esprit es-tu là ? », ça évoque un peu trop les tables qui tournent, lors de séances occultes. Les pragmatiques du vélo basique, VTT ou route, casque enfoncé jusqu’aux yeux, m’ont « trollé » sur les réseaux. La moquerie est souvent un réflexe, pour repousser l’idée de voir s’effondrer ses convictions. Comment oser, en matière de vélo, employer ce terme qui touche à la perception, l’affectivité, l’intuition, la pensée, le jugement, la morale ? Dans un monde vélo où il était habituel, depuis des décennies, de faire rentrer dans des “cases” des pratiques bien acquises, l’esprit n’est peut-être pas de mise. De toute évidence, le gravel était un intrus. À plus forte raison, l’esprit qui l’habitait n’avait rien à faire dans la réalité du monde cycliste. 

Esprit Gravel
Sur les pistes vers la Sainte Victoire, rouler sur un vélo en bambou de Gamory Cycles, ça fait rêver – photo Bike Café

J’ai fait la sourde oreille aux mises en garde, cultivant cet esprit – sans doute en moi – celui du gamin frondeur qui justement n’admet pas ce qui est établi ou conventionnel. C’est aussi l’esprit de curiosité, qui me pousse à tenter un chemin, sans savoir où il mène. C’est parfois une impasse, mais c’est souvent une formidable découverte sur le vélo, comme dans la vie. 

Esprit Gravel
Sous le regard de la Sainte Victoire avec Matthieu lors de l’essai du Salsa Warbird – photo Philippe Aillaud

Sur Bike Café, mes amis et moi, nous nous sommes mis à écrire pour partager avec vous cet esprit, qui est toujours vivace. Le gravel s’est installé commercialement et il s’est même segmenté : rando, aventure, race… Malgré ça, il garde un esprit partagé par ces différentes pratiques : un gravel reste un gravel, qu’il file comme l’éclair ou musarde sur les chemins. Il y a bien des déclarations que j’entends parfois, pour annoncer la mort du gravel qui ne serait qu’un vélo d’endurance route Allroad pour certains ou encore un VTT léger pour d’autres. Soit, il y a d’énormes ressemblances, je suis le premier à l’admettre, mais voilà l’esprit gravel est toujours là, il reste unique et raconte l’histoire de ce vélo qui a fait sauter les clivages.

Retrouvez l’intégralité de notre rubrique “Comme un lundi” en cliquant >ICI<

Strava l’a constaté : en 2024, nous avons fait la pause café

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pause café

Strava nous le confirme : le sport ne rime plus avec épuisement. Bonne nouvelle, qui va sans doute rassurer bon nombre d’entre-nous. Dans son décryptage annuel des nouvelles tendances 2024(*), Strava indique que les données enregistrées sur son site, montrent une forte augmentation du nombre de clubs et des activités en groupe. La recherche de liens sociaux semble devenir le principal moteur qui nous pousse à pratiquer une activité sportive. Cette évolution des comportements se concrétise par la participation à des activités en club (au sens Strava du terme) au niveau mondial, qui a augmenté de 59%.
Photo de bandeau, le comptoir de Pista Café – Patrick VDB.

Pause café
Photo Pierre Pauquay

Le sport, site de rencontres

La recherche de la forme physique se mêle à l’amitié. C’est ce qui est exprimé par 58 % des répondants. Ils ont déclaré avoir élargi leur cercle d’amis via des groupes sportifs. Près d’un sportif(tive) sur cinq de la génération Z (les personnes digital native, nées à la fin des années 1990), est même sorti(e) avec une personne rencontrée par le biais du sport. Ces “Gen Z” sont quatre fois plus enclins à vouloir rencontrer des gens ainsi, plutôt qu’au bar ou en boite de nuit. On m’avait dit que le vélo était devenu le nouveau golf, mais j’apprends qu’il est aussi le lieu potentiel d’autres types de rencontres. Ces activités en groupe ont comporté trois fois plus de pauses que les activités en solo. Elles ont augmenté de 13 %, reflétant une tendance à privilégier les conversations ou les pauses café durant les sorties.

Strava
S’arrêter pour admirer le Vaccarès – photo Patrick VDB

Ces statistiques sont décidément très intéressantes, car elles révèlent également une augmentation moyenne de 40 % de la durée des activités (course, vélo, randonnée), enregistrées dans un groupe de plus de 10 personnes, comparativement aux activités en solo. Pour le vélo, ce constat confirme l’engouement pour des distances plus longues qui, quand on roule à plusieurs, passent plus vite.

Pista Cycling Café
Pause café chez Pista Café – photo Patrick VDB

Strava, un réseau social sportif

Dénoncé par des “repentis” tricheurs, ce réseau social de la performance pourrait devenir le terrain de jeu de ceux qui manipulent leurs données pour gonfler leurs performances. Cette tendance 2024, qui met l’accent sur la quête de convivialité, démontre le contraire. C’est devenu “has been” de bomber le torse. Certains gros bras, qui utilisaient ce réseau comme la vitrine de leurs performances, ont vieilli et du coup, la disgrâce de la contre-performance les fait disparaitre de Strava. Parfois, certaines perfs outrageuses, sont simplement le fait du hasard d’un GPS, qui n’a pas été éteint lors du retour en voiture d’un entrainement. C’est flagrant et on en rigole tous. Pareil pour les vélos électriques, chacun analysera comme il l’entend la valeur de sa performance sportive.

Strava
Capture d’écran du bilan 2024 – source Strava

C’est curieux, et presque paradoxal, que la technologie participe à augmenter la dimension sociale du cyclisme. Les applications de suivi GPS et les réseaux spécialisés, ont dans ce domaine plus d’intérêt que les réseaux sociaux généralistes. Ces outils donnent envie de sortir, de rouler, de rejoindre les groupes à un point de départ, de regarder les parcours réalisés par les copains. Les échanges sont ici plus cordiaux, basés sur une passion commune. On échange les photos et les souvenirs qui vont avec. Les KOM (King Of Mountain) ont perdu de l’intérêt, mais il faut avouer qu’il n’est pas désagréable d’obtenir une “médaille” sur un segment, ce qui montre que vous avez battu votre record personnel sur cette portion.

Avec tous ces parcours, les traces communautaires se partagent, certaines pouvant néanmoins poser des problèmes de sécurité militaire (voir l’article du Monde). Il redonne au mot social une sincérité, qui est tellement factice par ailleurs. Ces clubs, ces événements, ces liens échangés en temps réel, chamboulent le monde du vélo. Certains me disent à quoi bon prendre une licence, s’habiller tous pareils, se voir sans se connaître, rouler pour rouler et ne pas s’attendre lors d’une sortie. Le succès des sorties en groupe sur Strava, c’est peut-être d’offrir un espace de rencontre pour partager une passion : pas de contrainte, c’est libre et gratuit.

Strava
Capture d’écran du bilan 2024 – source Strava

Puisque le café et la pause qui l’accompagne sont évoqués par Strava, on notera également que dans cette évolution sociologique du monde du vélo, il y a la multiplication des Cafés Vélo, qui proposent des “social ride”. Et si vous voulez faire une pause café virtuelle pour passer un moment avec nous, n’hésitez pas à vous inscrire à notre club Strava de Bike Café et à notre newsletter hebdo : gardons le contact.

(*) Strava a analysé les milliards de données uniques générées par sa communauté mondiale de plus de 135 millions de personnes réparties dans plus de 190 pays, en les combinant avec des informations issues d’un sondage global aléatoire mené auprès de plus de 5 000 sportifs, utilisateurs ou non de la plateforme.

Voir tous les chiffres du dossier 2024

Strava

Pédalier gravel Aerozine X18 : ajustable et exclusif

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Aerozine

Aerozine est une marque taïwanaise spécialisée dans la réalisation de pièces haut de gamme pour les vélos de piste, de route, VTT et gravel. Fondée en 2004, AEROZINE a fait de l’usinage de précision CNC sa signature technologique. Le nom AEROZINE dérive de « AERO » (aérodynamique) et « ZINE » (alliage/ingénierie). Le pédalier gravel Aerozine X18 Cold Mode se distingue par des caractéristiques enviables et surtout par un système qui permet de faire varier la longueur des manivelles. Il n’en fallait pas plus pour attiser la curiosité de Bike Café.

Pédalier gravel Aerozine X18 Cold Mod – photo Aerozine

Pédalier gravel Aerozine X18 Cold Mod : présentation et caractéristiques

Reçu dans un emballage soigné, ce pédalier brille par une finition de haut vol. Pour ce test, j’ai choisi un exemplaire en longueur de manivelles 165-170 mm (oui deux longueurs, vous comprendrez bientôt…) et équipé d’un plateau de 40 dents.

AEROZINE
Aerozine X18 Cold Mod – photo Laurent Biger

Un poids étonnant

Sorti de son écrin, je suis surpris de l’extrême légèreté en manipulant ce pédalier. Il faut dire que je viens tout juste de démonter un pédalier Shimano de la gamme GRX-600. Autant dire que c’est le jour et la nuit (tout comme leur prix, cela dit). Aussi, je commence par l’épreuve de la balance. L’affichage confirme ma sensation avec un poids d’environ 550 g (entretoises incluses).

Un pédalier parmi les plus légers du marché – photo Laurent Biger

Un pédalier fait d’aluminium CNC

Ce pédalier est entièrement fait d’aluminium. Manivelles, axe et plateau sont fabriqués selon les procédés d’usinage CNC. L’usinage CNC (Computer Numerical Control, en français Commande Numérique par Ordinateur) est un processus de fabrication dans lequel des machines commandées par ordinateur sont utilisées pour usiner des pièces en aluminium. L’usinage CNC permet de produire des pièces avec une grande précision, avec des tolérances de l’ordre du micron, ce qui permet de réaliser des pièces complexes. Cette technologie est donc particulièrement présente en mécanique de précision. L’axe de 30 mm de diamètre illustre cet usinage CNC, avec une finition exemplaire et une précision d’usinage parfaite (que j’ai vérifié au pied à coulisse sur toute sa longueur).

AEROZINE
L’usinage CNC s’est imposé pour les pièces mécaniques de précision – photo Laurent Biger

Le plateau

La découpe du plateau illustre ce qu’il est possible de faire avec la technologie CNC. Celui-ci est fait d’alliage d’aluminium 7075. Aerozine le propose en 40 ou 42 dents. Son dessin particulièrement ajouré participe amplement au faible poids du pédalier.

Plateau Aerozine Gravel – photo Aerozine

Par ailleurs, il est compatible pour des transmissions Shimano ou SRAM en 10, 11 ou 12 vitesses et disponible en plusieurs coloris plutôt originaux.

Plusieurs coloris, bien utiles pour personnaliser son gravel – photo Aerozine

Une longueur de manivelle ajustable

Hormis son poids et sa finition, qui sont exemplaires, voilà l’innovation principale de ce pédalier. Aerozine propose des manivelles dont on peut ajuster – plus ou moins – la longueur. Plus précisément, c’est le concept ALS pour Adjust Length System. Pour cela, il suffit de choisir le pédalier (ou seulement les manivelles) dans sa longueur de manivelle “maximale” souhaitée. Par exemple, dans mon cas, j’ai souhaité choisir 170 mm. Là-dessus, il faut choisir ensuite des interfaces (manivelle / pédale), par incrément de 5 mm / 3 mm / 2,5 mm / 1 mm / 2,5 mm.

Les interfaces permettant la variation de longueur de manivelles – photo Aerozine

Toujours pour mon exemple, j’ai choisi des interfaces de 5 mm, ce qui permet d’ajuster la longueur de manivelles entre 165 ou 170 mm, au choix. Bien sûr, vous l’aurez compris, ce n’est pas la manivelle qui s’allonge ou se raccourcit par magie, mais bien la position du filetage pour la pédale. Finalement simple d’un poids de vue mécanique, ce système est facile à mettre en place et très bien conçu (aucun jeu).

Caractéristiques du pédalier gravel Aerozine X18 Cold Mod

Si le poids, remarquable, a déjà été évoqué plus haut, voici les autres caractéristiques qui peuvent intéresser les lecteurs les plus aguerris. Ainsi, vous pourrez apprécier les données importantes, comme le Q-factor, ou la ligne de chaine.

Matériau Aluminum CNC
Couleurs disponibles pour les manivellesRouge, vert, or, bleu, violet, argent, noir (modèle testé)
Longueur de manivelles170-175 mm | 165-170 mm (modèle testé)| 160-165 mm | 155-160 mm | 150-155 mm | 140-145 mm | 130-135 mm | 120-125 mm
Interface ALS (Adjust Length System)5 mm | 3 mm | 2,5 mm | 1 mm
O.L.D (largeur de moyeux arrière requis)142 mm
Matériau et diamètre de l’axeAluminum / 30 mm
Boitiers de pédalier compatiblesBSA (30 mm) | BB92/90 | BB30 | PF30 | T47
Q-Factor149,6 mm
Interface pour le plateauType SRAM 3-vis Direct Mount
Compatibilité plateauTransmissions 10, 11 et 12 vitesses SRAM ou SHIMANO
Matière du plateauAluminum CNC
Tailles de plateau40 (modèle testé) ou 42 dents
Ligne de chaine50 mm
Couleurs disponibles pour le plateauRouge, vert (modèle testé), or, bleu, violet, noir
PoidsEnviron 550 g (selon les tailles et choix de plateau)

En complément, Aerozine propose plusieurs “spider” qui permettent d’utiliser des plateaux plus “traditionnels”. Pour exemple, le modèle ci-dessous est destiné à accueillir un ou des plateaux de type Shimano GRX.

Interface “Spider” pour plateau traditionnel de type BCD 110/80 mm, 4 bras, asymétrique – photo Laurent Biger

Montage du boitier de pédalier BlackBearing

En tout premier lieu, il est bon de se rappeler qu’entre un pédalier et son cadre il y a un boitier de pédalier. Un élément ô combien essentiel, puisqu’il assure la liaison mécanique entre les deux. En l’occurrence, ici c’est le Rondo Ruut CF2 G2 dont vous avez pu lire le test complet qui va accueillir ce pédalier. Sur ce vélo, le boitier de pédalier est au format T47, donc fileté. Plus précisément, au format T47A, pour Asymetrical. Ce qui se traduit par un roulement interne du côté gauche, et un roulement externe du côté droit. J’ai donc commandé un boitier T47A pour axe de 30 mm. Mon choix s’est fait sur un modèle à roulement acier de chez BlackBearing. Notamment parce que celui-ci est livré avec sa clé de montage.

Le boitier BlackBearing est accompagné de ses “spacers” et d’une clé de montage – photo Laurent Biger

De plus, BlackBearing est une société française. Par ailleurs, ce boitier est plutôt léger, et livré avec des entretoises (spacers) qu’il faudra utiliser au besoin.

Le boitier de pédalier BlackBearing sur la balance – photo Laurent Biger

Là dessus, la notice de montage est claire et compréhensible grâce à des schémas explicites. Le montage de celui-ci est très simple. C’est là un des avantages d’un boitier de pédalier fileté. L’outil livré avec ce boitier est à raccorder avec une clé à embout 1/2”.

Montage du pédalier gravel Aerozine X18 Cold Mod

En ayant au préalable bien compris les indications du document technique de Aerozine, le montage se fait sans difficulté particulière.

Montage du pédalier Aerozine – photo Laurent Biger

Pour autant, la faible tolérance entre l’axe et les roulements du boitier de pédalier exige d’être précis dans ses gestes, et dans la quantité de graisse à appliquer sur l’assemblage.

Si vous avez déjà monté des pédaliers Shimano, vous ne serez pas trop dépaysé par le montage de celui-ci. De plus, le document technique apporte toutes les précisions nécessaires.

Vue éclatée du pédalier Aerozine X18 Cold Mod – illustration Aerozine

Pour autant, si nous n’êtes pas très à l’aise en mécanique, je vous conseille de solliciter votre vélociste préféré. En effet, il serait dommage d’abimer une si belle pièce !

Le test terrain

Une des premières caractéristiques que je relève à l’essai est un Q-factor relativement faible. Comparé au pédalier Shimano FC-RX600-1 qu’il a remplacé sur ce Rondo Ruut CF2 G2, c’est l’affaire de quelques millimètres mais c’est notable. Du moins pour moi, qui suis très sensible aux réglages et qui ai toujours préféré les pédaliers au Q-factor les plus faibles. Pour mémoire, le Q-factor est la distance entre les points de fixation des pédales sur les manivelles, mesurée parallèlement à l’axe du boîtier de pédalier. La valeur de 149,6 mm me convient parfaitement. Cette valeur pourra varier – à la marge – en fonction du boitier de pédalier (via les spacers) et du cadre.

Le test terrain sur un groupe 1 x 11 vitesses Shimano GRX-600 – photo Laurent Biger

J’ai fait les premières centaines de kilomètres avec les interfaces du pédalier permettant une longueur de manivelles de 170 mm. Puis, le changement étant simple et rapide comme nous l’avons vu plus haut, j’ai basculé sur la position 165 mm (en ajustant la hauteur de selle en conséquence). Mais me concernant, je suis mieux sur la longueur précédente de 170 mm. Pour autant, pouvoir faire varier cette longueur aussi facilement pourra sûrement trouver des applications pratiques. Que ce soit tout simplement pour tester la valeur idéale, propre à chacun, ou l’adapter à certains usages. Pour ma part, j’ai constaté que mon cycle de pédalage avec des manivelles de longueur plus faibles que celle de la longueur théorique pour ma taille (172,5 mm), était plus “agréable” sur les parcours plats. En revanche, dans les ascensions à très forts pourcentages (>8 %), je me trouve plus efficace avec des manivelles plus longues.

Pédalier Aerozine sur le Rondo Ruut CF2 G2 – photo Cassandra Duméry

Par ailleurs, je n’ai constaté aucun craquement durant les 885 kilomètres avec ce pédalier et ce boitier de pédalier. Bien sûr, je ne manquerai pas de mettre à jour cet article quand le compteur de kilomètres aura tourné… Concernant le maintien de la chaîne, important en montage mono-plateau, ce pédalier Aerozine fait aussi bien que le pédalier Shimano FC-RX600-1. Bien sûr, dérailler occasionnellement est toujours possible, mais dans des conditions bien particulières. La ligne de chaine est cohérente pour un usage gravel sur des parcours ayant du relief, ce qui accroit la fluidité de la transmission.

Pédalier Aerozine X18 Cold Mod – photo Cassandra Duméry

Au bilan

Finalement, ce pédalier gravel Aerozine est une belle surprise. Une surprise, car l’innovation dans le domaine des pédaliers est rare. Ici, Aerozine propose un système simple mais ingénieux pour se permettre de changer facilement la longueur des manivelles. De plus, la finition est exceptionnelle, ce qui en fait naturellement un produit d’exception. Si le tarif semble élevé, il est finalement comparable à des produits concurrents dans la même gamme de poids. Ce pédalier gravel Aerozine X18 Cold Mod trouvera sûrement sa place sur des montages haut de gamme et personnalisés.

Site fabricant (seul point de vente à ce jour) : Aerozine Gallery – AEROZINE
Prix : environ 363 € en saisissant le code BikeCafe qui offre 20 % de réduction sur la commande directement sur le site fabricant.

Comme un lundi : on y croit… 

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On y croit
Photo Normandie cat

Chaque semaine, un billet d’humeur par un·e de nos rédacteur·rices. Aujourd’hui, Patrick.

Photo du bandeau Jeanne Lepoix : la Normandiecat, dans le froid on y croit

Les croyances font partie du folklore cycliste. Elles fleurissent dans les échanges qui s’installent dans les pelotons du dimanche, les réseaux sociaux et les médias. Les phrases qui commencent par « Je crois que… » prennent une valeur de vérité, en fonction de l’influence de ceux qui les expriment.

on y croit
Le labyrinthe des croyances : un chemin vers la vérité dans un dédale de croyances – Image produite par l’IA

Dans le vélo, les cyclistes « pros » se moquent de ces croyances : ils raccourcissent leurs manivelles, utilisent des pneus plus larges, choisissent des mono-plateaux… Ces agnostiques de la religion cycliste bousculent les anciennes vérités, dont on a complètement oublié la provenance. De fait, et par leur exemple, ils en créent de nouvelles. De tout temps, l’être humain a cru ou voulu croire à des choses incroyables. La terre était plate, le ciel pouvait nous tomber sur la tête… Aujourd’hui, les manivelles de 165 font tourner les roues de Pogačar à une vitesse folle. Est-ce que pour autant vous allez remplacer vos classiques 172,5 : pas sûr ! Le doute s’installe. Croire, c’est avoir foi en quelque chose qui n’a pas obligatoirement de justification rationnelle. C’est être convaincu d’avoir accès à une vérité que l’on pense immuable. 

On y croit
Le choix de Tadjej Pogačar qui utilise des manivelles de 165 mm contre les croyances qui encourageaient les cyclistes à allonger les bras de levier en montagne. Avec sa position abaissée et sa vitesse de rotation, il démontre qu’en matière de vélo rien n’est définitif. Son 56-40 sur le Tour de France – photo Bikerumor

Vous vous demandez où je veux en venir avec ma philosophie de comptoir, sur le zinc de Bike Café. Et bien, en ce lundi matin, devant ma tasse de petit noir, je voulais vous inviter à croire en vous-même, en matière de vélo rien n’est définitif. J’ai écouté récemment de nombreux podcasts révélant des témoignages de cyclistes qui ont la foi. Se mettre au vélo et gagner sa liberté pour un groupe de femmes grâce à une association, ouvrir un café vélo, quitter un job confortable pour devenir cadreur vélo, se lancer dans le voyage aventure à vélo, utiliser le vélo pour son transport quotidien… Tous ces exemples m’ont montré qu’il y a plein de bonnes raisons d’avoir la foi dans ses propres projets. C’est là que nous devons placer nos véritables croyances.

Chez Bike Café, nous sommes persuadés que le vélo est un vecteur de développement personnel. Laissons de côté les réseaux de croyances, d’influences, de fake news, d’arguments commerciaux… soyons nous-même ! C’est pour ça que ce matin, je tiens ces propos sur notre site, où je me sens libre d’écrire ce que je ressens. Le vélo est un outil de liberté, alors pourquoi s’enfermer dans ce qui est imposé, convenable ou commercial ? Si je m’étais contenté d’écouter l’évangile du vélo, je n’aurais pas fait du gravel en 2015 puisque les VTTistes se moquaient de nos fourches non suspendues et que les routiers raillaient nos lourdes “bétaillères”. Je ne ferais pas non plus du single speed, car le minimalisme n’est pas de mise aujourd’hui. Comme vous j’espère, j’avance avec curiosité sur le chemin de ma vérité. C’est parfois pour moi, comme dans la montée du Ventoux, lorsque mes muscles me font mal et que je me dis “On y croit… la récompense est en haut” Pour nous, média alternatif et peu conventionnel, on y croit aussi. C’est aussi grâce à vous, qui lisez cette dernière phrase de mon édito, qu’on continue à y croire.

Retrouvez l’intégralité de notre rubrique “Comme un lundi” en cliquant >ICI<

Tartine & Rustine : un café vélo et plus encore

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Tartine & Rustine

Si vous connaissez Bike Café, vous savez que notre truc est de dénicher des lieux vélos accueillants. Le concept de café vélo se développe sous des formes différentes. Pour Tartine & Rustine, la vocation du café se devine dans le nom du magasin, qui annonce qu’on pourra manger et faire réparer ici son vélo. On pousse la porte et le délicieux couple – Marine et Damien – nous accueille dans leur univers jaune et blanc à Laval.

Tartine & Rustine
Marine et Damien nous accueillent dans leur univers jaune et blanc – photo Tartine & Rustine

C’est au retour d’un voyage à vélo, qui les a menés jusqu’au Cap Nord, que Marine et Damien ont décidé de créer leur petite entreprise. Ils avaient envie d’entreprendre et l’idée du café vélo est née au fil des kilomètres. “Après ce long voyage, où on a passé tout notre temps ensemble avec nos deux chiens, on n’avait pas envie de reprendre un rythme de travail classique“. Marine travaillait avant dans le transport et Damien était dans le commerce. “On a mis deux ans à monter le projet...”, explique Marine. Ces deux jeunes entrepreneurs ont préparé sérieusement leur coup. Marine a fait une formation dédiée à la création d’entreprise où on lui a enseigné comment élaborer un business plan. Pour Damien, qui avoue que la mécanique n’était pas dans ses gènes, il a été nécessaire de suivre sur 3 mois le cursus du CNPC Sports de Nantes. Il a également mis en application ses connaissances mécaniques dans un atelier participatif durant la période où, avec Marine, ils préparaient le lancement de Tartine & Rustine.

Tartine & Rustine
Des tartines généreuses qui donnent envie – photo Tartine & Rustine

Le partage des tâches entre Marine “Tartine”, qui a toujours bien aimé faire la cuisine et Damien, pour le côté “Rustine”, s’est opéré naturellement. Pour le nom de l’enseigne, l’inspiration est venue de cyclistes belges : Sarah et Maxime, avec qui le couple avait voyagé durant un mois et qui appelaient leurs sandwichs de voyageurs des tartines, a inspiré le nom du café vélo. “C’est un soir, alors que l’on dinait avec eux, qu’on a eu un flash. On avait déjà en tête le mot rustine et on s’est dit : voilà le nom de notre café vélo, il s’appellera Tartine & Rustine !”, me précise Marine.

La restauration

Marine est efficacement aidée en cuisine par Laura, la jeune sœur de Damien. Marine s’occupe surtout de la partie accueil et du service à table. Il y a 10 places en bas “Ce sont celles qui sont les plus demandées“, me dit Marine “Car les gens peuvent voir Damien, qui travaille dans l’atelier“. Un vrai “tuto” réparation à suivre en live, en dégustant leurs tartines, pour ceux qui seraient intéressés par des cours de mécanique vélo. À l’étage, il y a 18 places, ce qui permet à Marine de faire du D+ pendant le service 😉

Tartine & Rustine
Des tartines préparées par Laura – photo Tartine & Rustine

L’atelier

L’atelier est fonctionnel et se partage avec la partie restaurant. Ce qui est remarquable pour cet atelier, c’est la grille tarifaire très claire en fonction de la nature des interventions à réaliser sur le vélo. Damien aime fournir une explication détaillée et même pédagogique sur les réparations qu’il effectue sur le vélo.

Le co-working

La recherche du local a fait partie du parcours. Après plusieurs adresses, c’est celle du 32 Rue du Val de Mayenne à Laval qu’ils ont choisie. Le local était précédemment un commerce conventionnel. Il a été nécessaire de faire des travaux d’électricité, plomberie et carrelage pour transformer sa vocation avec notamment une cuisine et un atelier. La superficie du local étant plus importante que ce qui était nécessaire, Marine et Damien ont décidé d’utiliser les 60 mètres carrés en plus pour en faire un espace de co-working. Les talents brico/déco de Marine ont fait le reste : bilan, un espace de travail partagé et 2 salles pour des réunions équipées de connexion et d’un matériel de projection.

Événements et Social Ride

Tartine et Rustine ne serait pas un Café Vélo s’il n’organisait pas des moments de rencontre. Bien sûr, événements et social rides ponctuent la saison. À l’occasion de Paris-Roubaix, il y aura une sortie vélo et la possibilité ensuite de visionner ensemble le reportage télévisé en direct de la course. Voilà encore une occasion d’aller rue du Val de Mayenne pour découvrir les lieux.

Tous les liens

Le podcast Blabla #137 avec Marine et Damien

Retrouvez les articles consacrés à nos Cafés Vélo >ICI<

Voler, sur les nouveaux Hutchinson Blackbird

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Blackbird

Le hasard fait parfois bien les choses. Mes anciens pneus en taille 28, montés sur les roues route CEC de mon WishOne, étaient arrivés en fin de vie. J’ai profité de l’arrivée d’un couple de Blackbird, venu se poser au bureau de Bike Café, pour effectuer leur remplacement. Ces nouveaux Hutchinson, que Matthieu avait découvert lors d’une présentation organisée par la marque en mars, sont arrivés à pic. L’échange a donc été fait et me voilà chaussé de neuf, passant de 28 en tubeless à ces Hutchinson Blackbird en section 30 mm, en tubeless également. Est-ce que je vais fendre l’air et faire siffler ces pneus aussi joliment que le merle, qui a inspiré le nom de ce Blackbird ? La promesse me plait bien…

Un oiseau qui perturbe l’espèce

Le nouveau pneu Blackbird, lancé en 2024 sur le marché très concurrentiel des pneus “performance”, vient chambouler la gamme Hutchinson. Dan de Rosilles, utilisateur convaincu du Sector et testeur de nombreux montages pneumatiques pour Bike Café, nous a livré en avril dernier une excellente analyse à ce sujet. Le Blackbird arrive dans un contexte où apparaissent de nombreux vélos endurants et performants qui acceptent des pneus jusqu’à 35 mm de section. La palette des largeurs (26, 28, 30…) permet un choix très fin pour répondre à la quête ultra-spécialisée de cyclistes connaisseurs et exigeants.

Blackbird
Un oiseau qui perturbe l’espèce : prendre la suite des pneus performance de la marque n’est pas chose facile – photo Patrick VDB

Ce nouvel oiseau noir offre donc un large choix dans les deux types de montages : Tubeless et Tube Type. Au regret de Dan, il n’y a pas de encore de section en 32 mm, il piaffe d’impatience de le voir arriver pour compléter sa galerie de tests de pneus dans cette section.

À l’image de ce que l’on constate dans les pelotons professionnels, la faible section des pneus n’est plus le critère principal de la performance. Pour ma part, même si je suis un cycliste faiblement doté en watts musculaires, je recherche des produits performants. La proposition opportune de ce test m’a semblé logique par rapport à mes précédents Pirelli P-Zero.

Ramage et plumage du Blackbird

Le montage nous offre facilement le bruit sec du claquage. Le Blackbird a claqué du bec… Je vous avoue que je me suis fait aider par mon vélociste préféré pour le remplacement de mes P-Zero Race TLR collés depuis 4 ans sur mes roues carbone CEC. J’utilise ces roues en alternance avec d’autres roues gravel. Je n’ai plus qu’un seul vélo à tout faire en plus de mes 2 vélos single speed et de ma randonneuse vintage. Une fois l’épreuve du démontage passée, le remplacement de l’adhésif de fond de jante effectué, le montage a été une formalité. Attention de bien respecter le sens de rotation indiqué sur le flanc du pneu. Hop, du préventif par la valve, et me voilà prêt à reprendre la route !

Blackbird
Un poids raisonnable pour une section de 30 mm – photo Patrick VDB

Le poids vérifié est conforme à quatre grammes près (le poids de l’élastique) à l’étiquetage de l’emballage : on ne va pas chipoter. Je passe de 290 g pour les Pirelli à 314 g pour ces Blackbird, c’est anecdotique.

Signe particulier : ces pneus sont fabriqués en France dans l’usine Hutchinson située à Chalette-sur-Loing, près de Montargis.

Selon Hutchinson, les gains de performance seraient de 10 %, par rapport aux précédents pneus de la même gamme chez Hutchinson. Ne comptez pas sur moi pour vérifier cette allégation, mais la promesse marketing est séduisante, je l’avoue. Ce Blackbird est nouveau et son positionnement performance correspond à l’émergence des vélos des gammes course et endurance, offrant des châssis sur lesquels les passages de roues autorisent le montage de pneus plus larges. Par ailleurs, la bande de roulement 15 % plus large permettrait, selon Hutchinson, une adhérence améliorée et une meilleure prise d’angle dans les virages. Ça semble logique, on verra lors de l’essai même si je ne suis pas du genre à abuser des prises d’angle en virage… Saluons donc le risque pris par Hutchinson en créant un pneu totalement nouveau, plutôt que de faire une nouvelle version d’un pneu existant pour justifier des augmentations de tarifs sur la base de progrès mineurs.

Blackbird
Le nouveau Blackbird est Made in France – photo Patrick VDB

Sur la route en Blackbird

Blackbird
Photo Colin Gosse

Que dire des 2 mm supplémentaires comparativement aux Pirelli anciennement installés sur ces même roues ? Étonnamment, je ressens un peu plus de confort. Évidemment, cette impression est subjective, il aurait fallu rouler le même jour au même endroit avec les 2 montages sur les mêmes roues pour vérifier. Le ressenti est bien là et j’apprécie. Je suis allé rouler sur les pires revêtements que je connais et effectivement, il y a du mieux. Les quelques incursions sur des pistes DFCI se sont bien passées. En les empruntant, je me suis remémoré mes débuts en gravel d’il y a 10 ans, sur mon Canyon Inflite chaussé de pneus de 28 avec chambres : quels progrès depuis !

Bilan

Le bilan de ce changement de pneumatiques est positif. Passer de 28 à 30 mm de section n’a pas eu d’incidence sur le rendement. J’ai gagné en confort : c’est certain et j’ai élargi le domaine d’usage de mon vélo en m’autorisant quelques pistes DFCI. Le grip est meilleur que sur mes anciens Pirelli. Il a été obtenu sans doute par le bon assemblage de la gomme MachTread 3.0. Pour la performance, j’ai également le sentiment – par rapport à quelques segments Strava – d’avoir gagné un peu, notamment sur les montées de pentes à faible pourcentage.

Ce pneu confirme, dans le segment performance, la vision que j’ai d’une pratique Allroad qui fait aujourd’hui son chemin, tant chez les constructeurs de vélos que chez les manufacturiers de pneumatiques.

J’ai apprécié l’amélioration de la sensation de sécurité en descente : ce pneu donne confiance. Concernant la longévité, je ne peux pas encore me prononcer, mais j’ai de bons espoirs, vu l’apport plus important de gomme sur la bande de roulement. Toutes ces qualités, associées au fait qu’il est fabriqué en France, devraient faire passer le prix de ce pneu, relativement élevé, mais qui reste néanmoins cohérent par rapport à sa concurrence. Alors faute d’accomplir le rêve d’Icare, je vais me contenter de voler à ma vitesse sur les routes des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse avec mes oiseaux noirs.

Caractéristiques

Hutchinson Blackbird
illustration Hutchinson
  • Tubeless Ready / SwiftEasy Casing / Hookless (largeurs 28 et 30)
  • Carcasse 3 x 127 tpis (flancs – 3 plis) et 2 x 127 tpi (centre – 2 plis)
  • Renforcement en Polyamide
  • Gomme : MachTread 3.0
  • Noir
  • 127 Tpi
  • Poids 310 g
  • Prix : 69,99 € sur Cycletyres

Hutchinson Blackbird TLR : infos sur le site

Comme un lundi : on vit une époque formidable

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Rouler confiné dans un cercle de 10km
Rouler confiné dans un cercle de 10km avec Openrunner

Chaque semaine, un billet d’humeur par un·e de nos rédacteur·rices. Aujourd’hui, Patrick.

Photo de couverture : lors du confinement qui nous faisait tourner en rond, j’avais tracé mon périmètre…

Nous venons de vivre une décennie de folie, perturbée par une crise sanitaire mondiale, des choix politiques extrêmes, des guerres, les atermoiements d’un plan vélo qui hésite à donner le premier coup de pédale… et au milieu de tout ça mon « petit vélo » a roulé vers le bonheur, comme pour échapper au bruit assourdissant de ces mauvaises nouvelles…

Époque formidable
Une époque formidable pour le vélo, lors de ces échappées pendant la crise sanitaire, dans un cercle réduit sur des routes désertes autour de chez moi – photo Patrick VDB

On pourrait dire que je me suis mis la tête dans le guidon, un peu comme une autruche à vélo. Pour garder le moral, il faut être toujours en mouvement. « C’est comme le vélo, si vous arrêtez de pédaler, vous tombez. » Dans ma bulle, j’ai été surpris d’apprendre en janvier qu’il s’était écoulé 10 ans depuis « Charlie ». M… déjà ! Il y a comme ça des anniversaires qui vous rappellent de façon brutale le temps qui passe. En avril 2021, au sortir du confinement, j’avais écrit un article intitulé « On vit une époque formidable… », qu’en est-il aujourd’hui ? J’ai bien sûr repensé à cette couverture intemporelle d’une BD satirique de Reiser. Son personnage souriant béatement, les pieds dans une mare polluée, symbolise le déni chronique de ceux qui veulent ignorer les dérives de notre époque où plus on est informé, moins on sait… On vit une époque formidable.

Époque formidable
Reiser observe son époque, et c’est pas joli !

Mon article était alors en total décalage avec le contexte sanitaire qui avait mis à mal l’économie du vélo, ainsi que d’autres. Aujourd’hui, cette même économie souffre toujours. Je parlais alors de beaux vélos, vendus autour de 2000 € et maintenant les vélos équivalents sont affichés à 3000 € ou plus. L’engouement pour le vélo a des limites même si on vit une époque formidable. Comme Maurice le poisson rouge, il ne faudrait pas dépasser les bornes des limites d’une inflation qui nous oblige à nous recentrer sur le nécessaire…

Dans l’écosystème vélo, on regrette l’abandon du plan vélo de 250 millions d’euros par an sur cinq ans, dédié aux mobilités actives. Mais il pourrait bien revenir : changement de 1er Ministre et hop : ça repart… La réponse politique à un problème de société prend souvent la forme d’une enveloppe budgétaire. Est-ce suffisant pour changer les choses ? L’argent doit accompagner les changements et ne pas être le simple objet d’une « curée », orchestrée par des lobbies lorgnant sur le magot. Va t-on avoir plus de pistes cyclables toujours aussi mal conçues que les précédentes ? L’argent ne fait pas le bonheur et surtout, il n’est pas la réponse à tous nos problèmes. On vit une époque formidable

Époque formidable
Et hop… en selle : ça repart – capture d’écran. « Le plan vélo doit être poursuivi avec les moyens qui lui sont nécessaires » déclare le nouveau premier ministre.

Au moment où nous parlons de gros sous, nous apprenons, grâce à une vaste enquête de L’Institut Paris Région, qu’à Paris en 2024 le vélo est plus utilisé que la voiture, non seulement pour les déplacements intra-muros (11,2 % à vélo contre 4,3 % en voiture), mais également pour les déplacements entre Paris et la petite couronne (14 % contre 11,8 % en voiture) Source Wikipédia. Il avait quasiment disparu de Paris dans les années 1980. Il est revenu en force dans la capitale, grâce ou à cause (selon qu’on est pour ou contre) des choix politiques. Dans cette guerre intra-muros parisienne on vit une époque formidable… 

Et pour Bike Café, premier média en France à avoir cru il y a 10 ans au phénomène gravel, nous vivons aujourd’hui le bonheur d’avoir accompagné le développement de ce vélo curieux. Décrié par les uns, snobé par les autres, ce vélo a décloisonné les pratiques, chamboulé le marché du cycle, réduit les clivages fédéraux, inventé un nouveau tourisme et créé de nouveaux événements… Pour nous, ça prouve que l’on vit vraiment une époque formidable. Alors pour garder le moral, sur mon « petit vélo », qui roule ainsi depuis 10 ans, je pédale toujours pour éviter de tomber… dans la morosité.

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Quand rouler sous la pluie peut devenir Magic avec Santini

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Magic Santini

L’annonce de la commercialisation de cette nouvelle veste de pluie, créée par Santini SMS, a forcément attiré mon attention. Une veste baptisée Magic, ça donne immédiatement envie de découvrir ce qu’elle a d’extraordinaire. Les “magiciens” m’ont toujours étonné, avec leurs tours de passe-passe. Je vais essayer de voir si l’illusion est bien réelle et tenter de comprendre le truc qui pourrait rendre cette veste magique… Peut-être que le premier tour de magie qu’elle pourra m’inspirer, sera de la faire apparaitre telle un lapin sorti de la poche de mon maillot, dès que viendra l’averse. Son poids et son volume devraient m’y aider : Abracadabra, c’est parti.

Annoncée lors du dernier Roc d’Azur, cette veste de pluie utilise la nouvelle fibre PowerShied RPM mise au point par Polartec. Le communiqué nous présentait l’information de la façon suivante : “Santini Cycling et POLARTEC ont uni leur expertise pour créer une veste imperméable unique dotée d’une membrane monolithique hautement respirante et d’un traitement déperlant durable (DWR). Le nouveau tissu en polyester 100 % recyclé Polartec® Power Shield™ RPM est imperméable, SANS-PFAS (1), très léger et extrêmement extensible, il marque une nouvelle étape dans la réduction de notre impact sur la planète ainsi que pour la mise en place de processus circulaires.” Une annonce de Polartec qui tombe à point, alors que Gore Wear stoppe la commercialisation de ses vestes ShakeDry, utilisant les membranes PTFE (2). Ce verbiage technique est intéressant, mais ce qui compte c’est surtout l’efficacité, car les aléas météo sont souvent nos ennemis sur le vélo.

Présentation

Veste Magic Santini
Une double fermeture à glissière frontale qui permet d’atteindre les poches arrières du maillot – photo Colin Golin Gosse

La veste MAGIC que j’ai reçue est dotée d’une double fermeture à glissière frontale, qui s’ouvre à la fois par le bas et par le haut. C’est super pratique pour l’ouvrir partiellement en roulant et pour attraper le contenu des poches arrières du maillot. Le col est montant pour protéger du vent le cou et pour éviter que la pluie s’infiltre par le haut. Dans le dos, Santini a apposé un marquage réfléchissant pour offrir un peu de visibilité à cette veste de couleur noire, par faible luminosité. La poche qui permet de la ranger se transforme en poche latérale zippée dès que aurez enfilé la veste.

À l’essayage, la veste en taille M est très fit, dans la tradition de la collection Route de Santini. La matière élastique de la fibre PowerShied RPM de Polartec lui permet de s’adapter aux différentes morphologies. C’est déjà une première raison de la trouver “Magic”. Pour moi : 1,78 m et 66 kg, elle est parfaite. La longueur des manches est bonne, elles sont resserrées aux poignets pour garantir une bonne étanchéité. Enfin, la matière est douce au toucher à l’extérieur comme à l’intérieur. L’aspect technique du verso laisse entrevoir sa vocation d’étanchéité.

L’essai

Possesseur d’une veste GORE Shakedry depuis 2018, je ne vais pas manquer de comparer ces produits. Ce n’est pas l’objectif principal de cet article, d’autant que Gore Wear a stoppé la commercialisation de Shakedry. On espère encore un tour de Magic pour voir si le concept disparu chez Gore peut réapparaitre grâce à la technologie de Polartec. Côté poids, elle est plus lourde et plus encombrante : 148 contre 129 g, un détail. En revanche, elle prendra plus de place dans votre poche de maillot. Sorties de leur poche respective, la veste Gore aura un aspect tout fripé, alors que la Santini sera plus présentable.

Les deux vestes disposent d’une fermeture à double ouverture, par le bas et par le haut. Pour l’étanchéité poignets et col : avantage à la Magic. Grâce à l’élasticité de la membrane, au col montant et ajusté, au poignet terminé par un élastique, les entrées potentielles d’eau sont bien protégées. À l’enfilage, avantage aussi à la Magic grâce à la tenue de sa membrane plus épaisse et au revêtement très onctueux de sa face verso.

Pour conclure

Le prix est certes élevé (200 €) – inférieur à celui de la Shakedry (299 € en 2018) – mais une bonne veste de pluie compacte reste un investissement nécessaire si on roule par tous les temps et si on souhaite optimiser le volume et le poids de son équipement. Il est vrai que le prix rapporté au kilo ressemble plus à celui du caviar, mais l’avantage sera de pouvoir en profiter longtemps.

La bonne surprise de cette veste, en dehors de ses qualités anti-pluie, sont ses vertus coupe-vent et sa respirabilité. Après quatre heures passées dans un mistral très froid, pas d’humidité à l’intérieur. Pour la pluie, je l’ai essuyée 2 fois, mais ce n’était pas de fortes averses. Finalement, je la porte souvent pour son côté coupe-vent et sa compacité qui me permet de la ranger dès que le thermomètre monte un peu. Contrairement à la Shakedry qui claque au vent, cette Magic fend le vent dans un silence total, ce qui est bien agréable.

Alors ce tour de magie ? Je le trouve plutôt réussi. En dehors de la compacité j’ai trouvé de nombreux avantages à cette veste par rapport à ma Shakedry. Elle protège efficacement le haut du corps, ce qui est important sur le vélo lorsque que les éléments se déchainent.

Veste Magic Santini
Après 4 heures passées dans un Mistral très froid, pas d’humidité à l’intérieur – photo Colin Gosse

La veste Magic est disponible dans les magasins qui vendent la marque Santini et en ligne sur le site santinicycling.com, uniquement dans la couleur noire pour l’instant. Elle sera ensuite incluse en mars dans la collection printemps/été 2025 avec plusieurs coloris. Un gilet sans manches avec la nouvelle fibre PowerShied RPM sera également disponible dans la collection 2025.

Caractéristiques

Sélection vélo de route
Veste Magic – image site Santini
  • Unisex
  • Taille : XS à 3XL
  • Poids : 148 g en taille M (vérifié)
  • Prix : 200 €

Informations sur le site de Santini

(1) : Les alkyls perfluorés et polyfluorés (PFAS) sont un groupe incluant plus de 4 700 produits chimiques d’origine anthropique largement utilisés qui s’accumulent au fil du temps chez l’être humain et dans l’environnement. Ils sont connus sous le nom de « produits chimiques éternels » (forever chemicals), car ils sont extrêmement persistants dans notre environnement et dans notre corps. Ils peuvent entraîner des problèmes de santé.

(2) Le PTFE (polytétrafluoroéthylène) est un polymère aussi appelé Téflon. En 1964, le PTFE expansé (ePTFE), a été découvert, permettant l’invention de la membrane Gore-Tex®, à la fois imperméable et respirante. Cette découverte correspond en fait à du téflon chauffé et étiré.

Roues AIVEE GRAVEL : une alternative française intéressante

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Roues AIVEE

Aujourd’hui, je vous propose mon retour sur les roues AIVEE GRAVEL que j’ai utilisées durant 800 km. Des roues assemblées en France, au tarif contenu et dont les caractéristiques méritent que l’on s’y attarde.

AIVEE : “Machined in France”

C’est en 2011 à Sainte-Florence, au cœur de la Vendée et au sein de l’entreprise d’usinage de précision FIDEMECA, que démarre l’aventure AIVEE. La marque est animée par une équipe de passionnés de vélo et de technologie, qui souhaitent produire des composants qui soient de qualité, mais aussi Made in France.

Un résumé de l’activité de AIVEE – vidéo AIVEE

Pour mémoire, vous avez déjà pu apercevoir les produits AIVEE dans la série “Fabriquer son gravel à la carte avec une transmission française” de notre contributeur Hugo.

Roues AIVEE GRAVEL : présentation

AIVEE propose trois paires de roues complètes à son catalogue. Ainsi, on peut y retrouver les TRAILS, qui sont les plus larges et les plus robustes, adaptées à un usage VTT. Les ROAD, conçues pour les vélos de route, sont bien plus légères et étroites. Enfin, les GRAVEL se situent techniquement au milieu des précédentes, tout comme notre pratique gravel à vrai dire…

aivee gravel
Roues AIVEE GRAVEL – photo AIVEE

Pour ne rien vous cacher, quand j’ai reçu le colis de ces roues, j’ai d’abord cru que je n’avais reçu qu’une seule roue. Mais non, malgré la compacité du carton, c’était bel et bien une paire de roues ! Il faut dire que AIVEE a réussi à concevoir un emballage qui soit à la fois compact et protecteur. Sur ce point, la concurrence ferait bien de s’en inspirer…

Emballage

D’ailleurs, le soin apporté à l’emballage est également valable pour les accessoires, comme ce corps de roue libre supplémentaire, emballé dans un bel écrin.

Les moyeux AIVEE Classic

C’est le moyeu AIVEE Classic qui équipe ces roues. Cependant, le moyeu arrière a été amélioré, notamment grâce aux roulements qui proviennent de chez SKF (Svenska KullagerFabriken), un groupe multinational suédois leader mondial dans le domaine du roulement mécanique. 

Moyeu AIVEE Classic sur le vélo “Made in France” de Hugo – photo Hugues Grenon
Moyeu arrière AIVEE Classic – photo Laurent Biger

Les moyeux, avant et arrière, sont entièrement usinés dans la masse à partir d’aluminium de qualité aérospatiale. La paire de roues testée ici est équipée de moyeux où sont fixés des disques de freins au standard 6 trous IS (International Standard). Bien sûr, il est possible d’opter pour des moyeux Centerlock (le désormais célèbre standard propriétaire Shimano).

“Made in France ” – photo Laurent Biger

Les moyeux Classic sont compatibles avec des axes de 9 mm (QR), 12 mm ou 15 mm pour le moyeu avant, et avec des axes de 10 mm (QR) et 12 mm pour le moyeu arrière. La conversion entre ces différents standards se fait simplement, sans outil, à l’aide d’embouts de différentes tailles. Par ailleurs, ces moyeux sont conçus pour accueillir 28 rayons chacun.
Enfin, le moyeu avant pèse 127 g, et l’arrière 268 g.

Le système de roue libre

Le corps de roue libre THR (exclusivité Aivee) vient se positionner dans une couronne dentée à 48 points d’engagement.

Le système est à cliquets, souvent appelé PAWL “dans le milieu”. C’est un système que l’on retrouve, avec des variantes, chez de nombreux autres fabricants. Celui qui équipe ces moyeux se compose de trois cliquets, ce qui est le choix technique le plus répandu (3-PAWLS). Ces cliquets sont tendus par des ressorts à lames, et viennent donc simultanément en contact avec la couronne dentée, produisant ainsi un son caractéristique lorsqu’ils effleurent la couronne sans la bloquer, laissant la roue libre tourner. Puis, lorsque l’on pédale plus vite que celle-ci, ces mêmes cliquets viendront chacun se solidariser dans l’un des 48 crans qu’offre cette couronne dentée.

Le système de roue libre est à trois cliquets – photo Laurent Biger

Par ailleurs, je conseille d’être vigilant.e lors de toute manipulation (échange ou entretien) de ces systèmes PAWL. En effet, les cliquets et leurs ressorts peuvent facilement se désolidariser de leurs logements et se perdre.
Afin de pouvoir s’adapter aux groupes du marché, AIVEE propose des roues libres aux standards suivants, compatibles axes traversants et classiques (QR) :

  • Shimano 12v Microspline
  • Shimano HG 11v
  • SRAM XDR /XD
  • Campagnolo N3W
Les corps de roue libre AIVEE – illustration AIVEE

Les jantes

Les jantes sont fabriquées en Malaisie avec de l’aluminium 6061-T6. Pour mémoire, cet alliage présente une bonne résistance mécanique, alliée à une bonne tenue à la corrosion. La mention “T6” indique que cet aluminium est traité pour augmenter le durcissement structural, et donc la limite d’élasticité maximale de cet alliage. Des qualités intéressantes pour des roues, mais aussi pour les cadres de vélo. Cela explique son emploi massif dans l’industrie du cycle. Chacune percée de 28 trous, leur profil est asymétrique, d’une hauteur de 16,5 mm et d’une largeur interne de 21,8 mm. En outre, elles ne sont pas hookless mais d’une conception classique à crochets.

Profil des jantes – illustration AIVEE

Là-dessus, la surface est anodisée d’un noir mat, sobre, sur laquelle vient se coller un sticker AIVEE GRAVEL.

Les jantes sont en aluminium 6061-T6 – photo Laurent Biger

Par ailleurs, le profil de cette jante est amené à évoluer dans les prochaines semaines. AIVEE précise que la nouvelle jante sera différente, mais d’une qualité au moins égale à celle-ci.

Le profil asymétrique, à crochets, est ici bien visible – photo Laurent Biger

Les rayons et leurs écrous

Les rayons qui équipent ces roues AIVEE sont des Prime1+ de chez MACH1. Ces rayons plats, profilés et en inox, sont le haut de gamme de ce fabricant français né à Saint-Étienne. Ces rayons sont reliés au moyeu par une fixation de type J-bend (coudée).

Rayons MACH1 PRIME1+ – illustration MACH1

Quant aux écrous de ces rayons, ils proviennent également de chez MACH1. Plus précisément, ce sont des écrous en laiton, qui ne contiennent ni plomb, ni nickel.

Écrou en laiton MACH1 – photo Laurent Biger

Fond de jante et valve

Le ruban adhésif pour le “fond de jante”, permettant l’étanchéité nécessaire à un montage tubeless, provient du fabricant italien ROTO. Fabriqué en Italie, c’est le modèle “Hercules” qui équipe ces jantes.

Ruban adhésif de “fond de jante” ROTO Hercules – photo Laurent Biger

Installé avec soin, ce ruban adhésif est à peine visible dans ce coloris noir. La valve est une production taïwanaise, en aluminium. Tout comme le ruban adhésif, la valve est déjà installée.

Une valve tubeless en aluminium simple, et fiable – photo Laurent Biger

Poids

Enfin, pour finir cette présentation statique, parlons du poids. J’ai pesé chaque roue dans la configuration décrite ci-dessus :

  • Roue avant (avec fond de jante et valve) : 785 g
  • Roue arrière (avec corps de roue libre XDR, fond de jante et valve) : 895 g

Soit la paire à 1 680 g (fonds de jantes et valves inclus). Au regard du prix de vente de 499 € la paire, on peut considérer que le rapport poids/prix est très bon.

Roues AIVEE GRAVEL : le test terrain

J’ai testé ces roues durant 800 km dans le massif des Maures, le massif de l’Esterel (Var), ainsi qu’autour des Dentelles de Montmirail (Vaucluse). Ces roues étaient montées sur un Rondo Ruut CF2 G2, dont vous pouvez lire le test complet dans Bike Café. J’ai testé ces roues avec deux trains de pneus différents : Pirelli Cinturato Gravel RC et Maxxis Reaver. Dans les deux cas en dimension 700 x 45 mm, mais avec des tressages différents (respectivement 60 et 120 TPI), afin que cela soit complémentaire en terme de “souplesse”.

Un test terrain de 800 km – photo Cassandra Dumery

Pour commencer, la roue libre distille une sonorité appréciable, et même agréable. Même pour moi qui suis un adepte des roues libres silencieuses, je dois admettre que celle-ci ne me dérange nullement. Durant ces nombreux kilomètres, j’ai apprécié le bon compromis qu’offrent ces roues AIVEE GRAVEL. Par compromis, j’entends un bon équilibre entre dynamisme et confort, ou plutôt, “tolérance”. De la tolérance, car j’ai connu des roues pour le gravel, certes très performantes, mais qui devenaient difficilement contrôlables lorsque le terrain se faisait plus engagé, plus technique. Ici, ce n’est nullement le cas. Grâce à une tension des rayons idéale, du moins pour mon poids de 71 kg, le confort est indéniable.

La tension des rayons est idéale pour mon poids et pour un usage polyvalent – photo Laurent Biger

Quant au dynamisme, il est globalement au rendez-vous. Bien sûr, leur profil bas, très bas même, les prédestinent à autre chose que de la route. Pour autant, les parties routières ne sont pas si déplaisantes, sans pour autant égaler des roues aux profils plus hauts.

Dans cette gamme de prix, on peut considérer que ces AIVEE GRAVEL sont parmi les plus légères, et cela se ressent – photo Cassandra Dumery

La rapidité d’engagement de la roue libre, de l’ordre de 7,5 ° maximum (360 °/48 points d’engagement), est suffisante pour un usage polyvalent auquel se destinent ces AIVEE GRAVEL.

La rapidité d’engagement de la roue libre est suffisante pour un usage polyvalent – photo Cassandra Dumery

Ayant engagé ces roues dans des terrains parfois plus VTT que gravel, je n’ai constaté aucun dommage, ni de voile. Malgré tout, la largeur interne de 21,8 mm entre crochets n’est plus trop en phase avec l’évolution actuelle des pneus gravel. Une largeur supérieure apporterait un “ballon” plus intéressant, et diminuerait le risque de pincement.

La discrétion caractérise ces roues AIVEE GRAVEL – photo Cassandra Dumery

Roues AIVEE GRAVEL : au bilan

À vrai dire, sobres et mêmes discrètes, les roues AIVEE GRAVEL passent inaperçues. Pourtant, et au delà de l’aspect “Made in France“, elles méritent que l’on s’y attarde. Présentant un bon rapport poids-prix, bien construites, elles se révèlent être une alternative française intéressante pour qui cherche une bonne paire de roues à prix contenu. Toutefois, leur faible largeur interne pourrait être un frein pour les plus audacieux en termes de pratique. Finalement, au-delà de ces roues, cet essai m’a permis également de découvrir les moyeux AIVEE, dont un large choix se trouve dans leur catalogue, et qui pourront répondre à de nombreux projets, y compris plus haut de gamme que les roues testées ici.