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Scrapper Spego Gravel : la classe éco

Assez discrètement, au printemps 2019, la chaine des magasins GO SPORT a introduit un modèle estampillé « Gravel » au sein de sa gamme Scrapper, avec le Spego gravel. Résolument orienté sur l’entrée de gamme, puisque proposé à 699 €, c’est un des vélos de gravel parmi les plus accessibles du marché.

Ayant eu une réponse positive pour un essai, malgré le fait que j’étais déjà en phase de test d’un gravel italien, à peu près dix fois plus onéreux, j’étais très curieux de pouvoir réaliser ce test. L’ayant réceptionné au magasin GO SPORT d’Avignon, je n’ai pu rouler qu’une matinée à son guidon. Bien trop peu pour évaluer ce vélo sur une longue distance, j’avais donc prévu un parcours court, mais très varié, et volontairement exigeant techniquement, afin de cerner les principales  caractéristiques de ce Gravel “Low Cost”.

est du Gosport Scrapper Spego Gravel
Le Gosport Scrapper Spego Gravel – photo Laurent Biger

Dans cette unique couleur disponible, que je qualifierai de « champagne », le Spego gravel présente bien. Il faut dire que l’esthétique a été particulièrement soignée pour un vélo de ce prix. À commencer par une belle guidoline marron, qui s’accorde très bien avec la couleur du cadre. Impossible d’ignorer la destinée de cette monture assemblée en France, tellement la mention gravel figure partout, jusqu’à l’intérieur des fourreaux de la fourche…

Test du Gosport Scrapper Spego Gravel
La mention gravel est partout, jusqu’à l’intérieur des fourreaux de la fourche – photo Laurent Biger

Une fourche finalement en carbone (contrairement à certaines indications peu précises sur le site officiel, qui ne divulgue d’ailleurs que peu d’informations techniques). Enfin, du moins les fourreaux, puisque après démontage de ma part pour vérifier, le pivot est en aluminium comme on pouvait s’y attendre. Une solution économique très répandue que l’on retrouve chez ses rivaux Triban de Décathlon (bien que un peu plus onéreux) et chez bon nombre de fabricants. À noter que ce pivot aluminium est conique.

Test du Gosport Scrapper Spego Gravel
Le pivot est en aluminium comme on pouvait s’y attendre – photo Laurent Biger

Comme vous pouvez également le remarquer sur la photo précédente, les passages de câbles sont internes, pour ressortir de façon assez simple dans cette gouttière sous le boîtier de pédalier.

Test du Gosport Scrapper Spego Gravel
Les passages de câbles sont internes, pour ressortir de façon assez simple – photo Laurent Biger

Le design du cadre est plutôt flatteur, avec un tube supérieur d’une belle courbure, et des haubans décalés. Les bases ayant pour leur part un dessin plus conventionnel.

Test du Gosport Scrapper Spego Gravel
Le design du cadre est plutôt flatteur – photo Laurent Biger

Aucune donnée de géométrie n’étant disponible, j’ai voulu malgré tout mesurer les bases, qui font 430 mm. Dans la moyenne haute, avec cette valeur orientée confort et stabilité, plutôt que vivacité.

Test du Gosport Scrapper Spego Gravel
Les bases, font 430 mm – photo Laurent Biger

La transmission est assurée par un groupe Shimano CLARIS de 2 x 8 vitesses, via un plateau Shimano FC-CX50 46-36 dents et une cassette Shimano CS-HG200-8 en 12-32 dents.
Oui, vous avez raison : on se croirait sur un cyclo-cross né quelques années en arrière …

La transmission est assurée par un groupe SHIMANO CLARIS de 2 x 8 vitesses - photo Laurent Biger
La transmission est assurée par un groupe SHIMANO CLARIS de 2 x 8 vitesses – photo Laurent Biger

Le freinage est assuré par des étriers mécaniques RENDER de la marque américaine PROMAX, relativement connue dans le milieu du VTT et BMX pour ses pièces hautes en couleurs. Le choix est ici sobre, associé à des disques de la même marque, de 160 mm à l’avant et de 140 mm à l’arrière. Sur ce dernier point aussi, cela rappelle certains montages vu en cyclo-cross. On en reparlera plus loin …

Test du Gosport Scrapper Spego Gravel
Le freinage est assuré par des étriers mécaniques RENDER de la marque américaine PROMAX – photo Laurent Biger

Concernant les roues, c’est un fabriquant français, en l’occurrence MACH1 (lien en fin de page) qui équipe ce vélo avec des cerclages en aluminium 6063T6 de 17 mm de largeur interne et de 28 mm de hauteur. Ce n’est malheureusement pas un modèle « Tubeless Ready ». Sur celles-ci on retrouve là aussi du matériel français avec la présence de pneus Hutchinson TORO CX en 700 x 32 mm. Une dimension qui est autorisée dans la norme UCI du cyclo-cross.

Test du Gosport Scrapper Spego Gravel
On retrouve là aussi du matériel français avec la présence de pneus Hutchinson TORO CX – photo Laurent Biger
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C’est parti pour le test

Sur une selle moelleuse, clairement orientée balade, je m’élance sur un parcours prés d’Avignon, que je connais assez bien pour m’y être entraîné en course à pieds par le passé … Un parcours fait de singles tracks techniques, de routes secondaires étroites et de quelques pistes très exposées au Mistral, comme en cette matinée d’octobre. Ce SPEGO GRAVEL se montre relativement efficace dans les singles, bien aidé en cela par les pneus qui mettent vite en confiance sur ce type de tracé. Ayant réservé une taille M, je trouve le cadre malgré tout petit. Il faut souligner que finalement une taille M correspond ici à une taille 52 …

Test du Gosport Scrapper Spego Gravel
Ce SPEGO GRAVEL se montre relativement efficace dans les singles – photo Thibault Herrenschmidt

Les braquets de la transmission obligent à fréquemment se mettre en danseuse pour avaler certains obstacles du relief. La fourche n’amène aucune critique particulière concernant sa rigidité dans les descentes. L’ensemble est plutôt précis, et surtout rassurant.

Sur pistes plus roulantes, les longues bases du cadre filtrent plutôt correctement le terrain. Ce qui n’est pas un luxe, puisque la monte pneumatique fine et en chambres à air oblige une pression minimale conséquente pour ne pas « pincer » sur ce parcours cassant par endroits. J’ai été plutôt étonné de la rigidité latérale de ces roues d’entrée de gamme, qui est tout à fait acceptable, et permet de relancer efficacement sur routes et pistes.

Test du Gosport Scrapper Spego Gravel
Sur pistes plus roulantes, les longues bases du cadre filtrent plutôt correctement le terrain – photo Thibault Herrenschmidt

En termes de freinage, c’est en revanche une autre histoire. Bien que l’ensemble était neuf, donc non encore « rôdé », les freins ont toutes les peines du monde à ralentir ce SPEGO. En cela, le choix d’avoir opté pour un disque de 140 mm relève de l’ineptie. Le bras de levier s’en trouve raccourci, le résultat mécanique de ce moment est évidemment à la baisse. J’arrête là ce rappel de « mécanique du solide », que les concepteurs auraient dû eux se remémorer. Car si le choix d’un disque de 140 mm pincé par un efficace étrier hydraulique peut tout à fait se défendre, compte tenu de certains avantages, il est incompréhensible de l’avoir associé à un étrier mécanique, déjà peu mordant à la base …

Le groupe SHIMANO CLARIS se montre globalement adapté à une pratique « tranquille » du Gravel, bien qu’un petit plateau de 34 dents puisse avantageusement remplacer en lieu et place le 36. Le grand plateau de 46 dents est lui d’un bon ratio pour les parties les plus roulantes.

La fourche et le cadre peuvent accueillir une monte pneumatique plus généreuse et surtout plus adaptée à une pratique Gravel. Là encore, aucune information n’est à espérer du fabriquant, mais j’estime qu’une monte de 38 mm de large peut y trouver sa place. Associée à la filtration tout à fait acceptable du cadre, on peut espérer obtenir un vélo cohérent avec l’appellation, maintes fois inscrite sur son cadre.

Test du Gosport Scrapper Spego Gravel
La fourche et le cadre peuvent accueillir une monte pneumatique plus généreuse – photo Laurent Biger
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En conclusion

Pour conclure, j’ai été particulièrement surpris par la finition et le rendu esthétique global de ce vélo d’entrée de gamme. Il est également appréciable d’avoir dans cette gamme de prix une fourche à fourreaux en carbone, ce qui permet de contenir le poids total de ce SPEGO à un niveau acceptable. La transmission est de qualité, à défaut d’être en parfaite adéquation avec notre pratique. Mais c’est un point d’évolution post-achat possible, comme évoqué plus haut. À noter également divers inserts pour garde-boues destiner le vélo aussi au « vélotaf ».

En revanche, en point négatif majeur on relèvera le freinage, inefficace quand le rythme s’accroît ou que le relief se veut plus accidenté.

L’ensemble cadre et fourche permettant une monte pneumatique plus généreuse, ce SPEGO GRAVEL s’avère plutôt une bonne surprise dans l’ensemble, bien qu’il va devoir rivaliser avec le marché de l’occasion, où les modèles présents dans cette gamme de prix proposent la plupart du temps une transmission et un freinage plus adaptés.

Caractéristiques

Tailles disponibles : S (48), M (52), L (57)

Infos sur le site : https://www.go-sport.com/sports/cycle/velos/velo-route/spego-gravel-3502749.html

Prix catalogue : 699 €

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Laurent Biger
Laurent Bigerhttps://www.strava.com/athletes/20845281
Laurent Biger est un ex-compétiteur VTT XCO et XCM et le fondateur de More Gravel. Il est adepte du vélotaf et un passionné des sujets techniques. Les matériaux, la géométrie et les pneumatiques sont ses domaines de prédilections. Pour mener à bien ses tests, Laurent n’hésite pas à s'aligner sur des manches Gravel UCI, en cyclo-cross ou même de VTT au guidon d'un Gravel. Même si le Mont Ventoux reste son attache natale, Laurent bouge beaucoup dans l'hexagone, permettant ainsi de tester vélos et équipements dans les conditions les plus variées.

3 COMMENTAIRES

  1. Rouler en classe éco, tout un programme 🙂

    J’ai récupéré depuis 1 an un VTC Go Sport et ayant découvert le gravel qui, au delà d’un nom donné à une pratique, est, pour moi, avant tout une philosophie / un choix de se mouvoir par chemins et par routes, je me suis mis à modifier l’équipement de ce vélo tout à fait banal :
    – j’ai viré les portes bagages en alu
    – j’ai modifié la position du cintre (cintre courbé que j’ai basculé vers l’avant pour une position plus “sportive”)
    – j’ai changé les pneumatiques
    – j’ai rajouté des barends avant un changement de guidon (à venir)

    Certes les perf n’y sont pas (transmission 3×6 basique et freins VBrake sur un cadre des plus classique) mais me voilà, à peu de frais, à rouler en “mode” gravel en attendant mieux (€€€) 😀

    Bref, tout ça pour dire que des fois, pour se faire plaisir (sortie de 50 à 60 bornes), pas besoin de grand chose, donc rouler en classe éco c’est tout à fait possible et avec de la récup, c’est possible aussi !

  2. J’ai ce vélo depuis 1 an, principalement pour du vélotaf. Je l’aime beaucoup, aucun souci particulier, il tourne comme une horloge. Le freinage est effectivement moyen, mais pour un usage raisonnable c’est largement suffisant. Le cadre est très rigide, léger et il est très sain et comme l’indique l’article, peut constituer une très bonne base de départ pour customiser le tout.

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