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Sélection matériel route de janvier

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Sélection route janvier 2025 - Pirelli - Specialized - Assos - HJC - Q36.5 - Julbo

L’équipe de Bike Café vous présente une sélection d’équipements orientés route, repérés ou testés. La pratique du vélo sur route évolue et bénéficie de nombreux progrès technologiques… Les équipements suivent ces évolutions. Voici notre sélection, qui s’appliquera, selon les produits, à des équipements pour le vélo ou pour le cycliste. Vous pouvez retrouver toutes nos pages sélection ici.

Pneus Pirelli P Zero Race TLR RS

Testés par Cassandra

C’est en Italie, dans l’usine de Milan-Bollate que Bike Café avait pu visiter au printemps dernier, que Pirelli développe sa gamme de pneus P Zero en collaboration avec les équipes professionnelles du World Tour. La gamme P ZERO est née de la Formule 1 et prône la légèreté, l’adhérence et la vitesse.

Technologie des Pirelli P Zero Race TLR RS

La gomme SmartEVO² – mélange de trois polymères – promet une plus grande adhérence sur les surface mouillées, ainsi que la réduction de la résistance au roulage et l’amélioration des sensations de conduite.
La structure SpeedCORE, qui est une construction innovante pour le tubeless, se compose d’une fine couche hermétique de caoutchouc infusé de particules d’aramide. Les fibres d’aramide sont constituées de filaments jaunes d’une dizaine de microns de diamètre assemblés en fils. Compris entre 12 et 15 μm, ils sont d’une grande légèreté et ont des propriétés mécaniques et thermiques exceptionnelles. Grâce à cette structure, Pirelli annonce une meilleure résistance mécanique, une amélioration de la rétention d’air et une flexibilité globale accrue.

PIRELLI décline les P ZERO RACE TLR RS en quatre largeurs – 26, 28, 30, et 32 mm – qui sont proposées de un à quatre coloris selon les dimensions. Le poids annoncé pour la version 30 mm est de 310 g.

Sur la route

Les PIRELLI P ZERO RACE TLR RS ont une excellente accroche sur route humide, ce qui amène une confiance appréciable dans la prise d’angle à haute vitesse. Les virages s’enchainent avec souplesse et je n’hésite pas à attaquer de manière plus agressive que d’habitude dans les descentes des routes varoises. Sa structure souple amène le ressenti d’un pneu « rond » qui procure un confort sans diminuer sa performance. En comparaison de pneus habituels plus fins, je n’ai pas eu de sensation de perte de rendement. Cela semble être grâce la technologie SmartEVO² évoquée précédemment.


Malgré des routes sales et abîmées, je n’ai constaté aucune crevaison durant mes sorties hivernales creusoises. Sa carcasse en 120 TPI m’a permis de rouler aussi sereinement que rapidement.
Mes Pirelli P ZERO ont été montés en tubeless, mais il est bien sûr possible de faire un montage en chambre à air. J’ai pu constater une perte d’un bar sur une semaine, ce qui reste correct. La rétention d’air vantée par la technologie SpeedCORE doit surement y être pour quelque chose…
Pour les compétiteurs cyclosportifs ou triathlètes, cette largeur de pneu demande un temps d’adaptation, même si elle procure immédiatement un confort plus important sur les routes au revêtement dégradé.

Page produit : PIRELLI P ZERO RACE TLR RS
Prix public conseillé : 56 €

Chaussures Shimano S-Phyre SH-RC903

Testées par Matthieu

J’avais repéré ces nouvelles chaussures aux pieds de la championne du monde d’ultra-cyclisme sur le circuit Bikingman en 2023, Laurianne Plaçais. Elles m’ont séduites et les qualités mises en avant par la marque nippone, correspondaient aux critères que je recherchais : légèreté et rendement.

Technologies des Shimano S-Phyre SH-RC903

La Shimano RC-903 est une chaussure de course sur route, positionnée haut de gamme. Elle est dotée d’un empeigne en cuir microfibre légère et respirante. On le remarque tout de suite au déballage : ce modèle intègre une cuvette de talon à la fonction de stabilisation anti-torsion qui est “censée offrir un positionnement optimal du pied lors des accélérations intenses“. La configuration de laçage à croisement compacte et épurée sécurise l’avant du pied de façon élégante. Pour conclure, Shimano a fait appel à deux serrages Boa Li2 pour assurer le maintien de la tige.

Sur la route

J’ai roulé avec ces chaussures durant l’intégralité de mon test du Sauvage UltraRoute, soit pendant plus de 900 km. Le constat immédiat est la très grande rigidité de la chaussure et pourtant, mon précédent modèle route était la Giro Empire SLX, dotée d’une très rigide semelle en carbone fabriquée par Easton (un modèle ne semblant plus être proposé sur le site global de Giro). Dès que l’on se dresse sur les pédales ou qu’on choisit un grand braquet, la RC903 transmet chaque watt à la pédale, avec une très faible déperdition. Pas étonnant que des champions comme Mathieu Van der Poel ou Primoz Roglic l’aient choisie pour la compétition.

Sélection matériel route
Une des chaussures les plus rigides que j’ai eu l’occasion de tester ! photo Colin Gosse

Contrepartie de cette grande rigidité ou hasard ? J’ai ressenti des douleurs au genou, zone qui ne m’avait jamais fait souffrir auparavant, à l’issue de ma longue sortie de 200 km entre Aix et Embrun. La faute à un vélo Sauvage réglé différemment de mon vélo habituel, des nouvelles pédales Time (et donc d’un réglage de cales spécifique) ou à une rigidité excessive des chaussures ? Je ne saurais le dire. Ces douleurs ont ensuite disparu.

Autres constatations : la tige en cuir épouse au plus près la forme du pied. La forme unique de la semelle intermédiaire, le Shimano Dynalast, offre une gamme d’ajustement élargie pour s’adapter à une plus grande variété de formes et tailles de pied. Le double serrage Boa Li2 permet un ajustement précis de la tige sur l’avant du pied (enfin un serrage supérieur qui sert à quelque chose !) et j’ai rarement eu besoin de resserrer les Boas durant le roulage.

Avec un poids de 595 g la paire (en pointure 44, avec les nouvelles cales Time XPRO10 à 225 g la paire), on est sur un modèle poids plume ! En estimant la cale à environ 50 g, on arrive en effet à une chaussure pesant 248 g en 44 ! En cela, c’est cohérent avec Shimano qui annonce un poids de 225 g la chaussure, en pointure 42.

Autre sensation marquante : la cuvette de talon permet d’améliorer le coup de pédale, c’est très net. Le pied est impeccablement tenu grâce à cette technologie et j’ai ressenti que la phase de traction était facilitée par rapport à mes anciennes chaussures. En résumé, un pédalage plus rond et plus efficace !

Sélection matériel route
Cette “cuvette” permet un maintien exceptionnel du talon, c’est une vraie réussite produit – photo Colin Gosse

Une version femme spécifique

À noter que cette chaussure est déclinée en version spécifique pour le pied féminin. La RC903W S-PHYRE offre les mêmes caractéristiques de performance mais dans une forme dessinée spécifiquement pour les femmes. La chaussure est plus petite en volume et dispose d’une coupe plus étroite qui correspond mieux à la forme et à la taille des pieds féminins.

Sélection matériel route
Si vous n’aimez pas ce bleu vif, sachez que la chaussure est aussi disponible en coloris noir, rouge et blanc – photo Colin Gosse

Au global, je suis donc très satisfait de ces chaussures qui conviendront aux pratiquants recherchant avant tout la légèreté et le rendement. Le confort n’est pas inexistant, loin de là, mais ce n’est pas l’objectif principal de la chaussure. Je ne choisirai pas ce modèle pour des épreuves d’ultra sur plusieurs jours mais pour une sortie longue ou épreuve cyclosportive à la journée, elles raviront les compétiteurs et/ou les cyclistes à la recherche de performance et de légèreté. Quant au prix, il est élevé, en phase avec la haute technicité du produit. Vous les trouverez chez certains pure players à des prix moindres.

  • Pointures Hommes : 40 – 48 (demi-pointures disponibles, 40 – 46.5)
  • Pointures larges : 40 – 46
  • Coloris Hommes : Blanc, Bleu, Noir, Rouge ; Femmes : Blanc
  • Pointures Femmes : 36 – 44, pointures pleines

Page produit : chaussures route Shimano S-Phyre SH-RC903
Prix public conseillé : 369,99 €

Lunettes Julbo Fury Reactiv

Testées par Matthieu

Les lunettes de soleil Fury incarnent la vitesse. Elles sont dotées d’un écran cylindrique et promettent une vision large, un excellent maintien et une ventilation optimale. Ultra-légères puisqu’annoncées à 25 grammes, elles sont disponibles avec les écrans REACTIV Technology (photochromiques – modèle testé) et SPECTRON.

Au déballage, je suis face à un produit bien emballé dans un carton issu recyclé et avec deux housses : une souple pour transporter les lunettes et une rigide, plus protectrice, pour le transport dans une valise, par exemple.

Technologies des Julbo Fury Reactiv

  • Air Link Temple System : insert amortisseur en élastomère, installé en bout de branche, offrant plus de confort au porté au niveau des oreilles.
  • Grip Nose : insert souple, antichoc et adhérant au niveau du nez.
  • Full Venting : construction du verre très aérée permettant une circulation totale de l’air et empêchant la formation de buée tout en protégeant les yeux.
Sélection matériel route
Une forme enveloppante, on le voit bien au galbe arrondi de la monture – photo Colin Gosse

Sur la route

Habitué des produits du fabricant jurassien, je retrouve en effet un produit enveloppant, avec un galbe arrondi qui tient bien au niveau des tempes. Mention particulière pour l’insert en élastomère en contact avec la peau (partie bleue sur la photo ci-dessous) procurant un très bon confort au niveau des tempes.

Sélection matériel route
Le diable est dans les détails : un insert en élastomère, installé en bout de branche, offre un très bon confort au niveau des tempes – photo Colin Gosse

Une fois enfilées, l’optique cylindrique de ces lunettes offre une véritable vue panoramique, ajoutant un vrai plus au niveau de la sécurité car ce champ de vision élargi rassure. La construction de la monture assure un léger passage d’air – sur les côtés et légèrement sur le dessus, mais qui ne gêne en rien la vision car ce flux d’air est très limité. Cela s’avère très efficace pour supprimer les phénomènes de buée. À aucun moment du test, même lors de sorties matinales avec un fort brouillard et des routes trempées, aucune condensation sur les verres, la technologie fonctionne parfaitement.

Au niveau de l’optique, la qualité des verres photochromiques est toujours au rendez-vous avec la technologie Julbo Reactiv. Le verre s’adapte rapidement à toutes les conditions météo, permettant ainsi d’avoir une optique de catégorie 1 à 3. Ce produit polyvalent peut ainsi s’utiliser en conditions de très forte luminosité jusqu’à des sorties nocturnes.

Un point que je regarde de plus en plus lors de mes sorties est la compatibilité des lunettes avec le casque, notamment lorsqu’il faut “ranger” celles-ci en position retournée dans les aérations dudit casque. Ici, aucun problème, l’élastomère composant une partie de la monture permet aux branches de ne pas glisser une fois qu’elles sont glissées dans le casque.

Sélection matériel route
Testées avec le casque HJC Furion 3, décrit ci-dessous, les Fury tenaient bien en place – photo Matthieu Amielh

Globalement, le bilan est très positif pour ces Julbo Fury qui cochent toutes les cases : qualité optique, confort et ventilation. Gardez aussi en tête que ces lunettes vélo peuvent être adaptées à un grand nombre de corrections via le programme Julbo RX Lab de solaires à vue.

Cinq coloris de montures et d’optiques photochromiques possibles (voir sur le site).
Page produit : Lunettes Julbo Fury Reactiv
Prix public conseillé : 190 €

Casque HJC Furion 3

Testé par Matthieu

Ce nouveau casque a été dévoilé durant le Roc d’Azur 2024. Il s’agit d’un modèle de course développé en soufflerie, semi-aéro et hautement ventilé, qui est “destiné aux coureurs recherchant la vitesse ultime ou à ceux qui aiment l’esthétique d’un casque rapide et élégant.

Sélection matériel route
Lunettes Julbo Fury teintées grâce à la technologie photochromique et casque HJC Furion 3 semi-aéro, une association réussie de deux produits techniques – photo Matthieu Amielh

Technologies du casque HJC Furion 3

SLIDTM : Technologie réduisant les impacts rotationnels transmis au cerveau en cas de chute, SLID est une technologie déjà présente dans les casques de moto HJC, car la marque équipe depuis 1971 des millions de motards.

SELFIT PROTM : Technologie permettant de régler la taille de votre casque en amont. Le Selfit Pro vous permet de régler votre casque au millimètre lorsque vous en avez besoin, et de garder un serrage automatique lorsqu’il vous convient.

COOLPATHTM : En remplaçant les traditionnelles mousses, qui bloquent la ventilation et s’imprègnent de votre transpiration, le Coolpath permet à l’air de circuler librement grâce à l’effet Venturi.

Sur la route

Personnellement, je ne recherche pas la vitesse ultime à vélo car je ne serai jamais du niveau d’un coureur professionnel souhaitant maximiser ses gains marginaux. En revanche, mes critères de choix sont le “fit” ou chaussant du modèle, très différent d’une marque à l’autre (j’ai ainsi découvert – à regret – que les casques POC étaient incompatibles avec mon crâne), le confort et la protection maximale.

casque route aérodynamique HJC Furion 3
La forme est enveloppante et convient à ma tête, sans donner d’effet “champignon” – photo Colin Gosse

Sur ce premier point, le Furion 3 en taille L testée (donnée pour un tour de tête entre 58 et 63 cm) se conforme assez bien à mon crâne, le casque couvrant bien la nuque et les tempes. Le confort est au rendez-vous avec la présence de 4 mousses situées sur : la zone en contact avec le front, les deux côtés ainsi qu’une mousse présente sur le système de réglage arrière en contact avec la nuque.

Le système de serrage, baptisé Selfit Pro, permet un bon positionnement de la calotte interne en plastique, sans pression excessive. Un bon point : le Selfit Pro intègre 4 positions de réglage à l’intérieur permettant un ajustement “fin”. Un défaut selon moi : la molette de réglage est perfectible et ne dépasse pas assez du système de maintien arrière.

Impossible de se prononcer sur l’efficacité du système SLID par rapport au célèbre MIPS. N’ayant pas subi de chute (je touche du bois !), il est censé réduire les impacts transmis au cerveau. Plusieurs fabricants de casques comme Kask ou HJC développent ainsi leur propre système de réduction des impacts rotationnels, une explication également économique puisque la licence MIPS est loin d’être gratuite…

J’ai beaucoup aimé la capacité de ventilation de ce casque, évacuant efficacement les surchauffes. Le design de la partie arrière est très réussi et j’aime beaucoup ce côté “becquet de voiture de course”, amplifié par l’utilisation d’une deuxième couleur sur cette zone !

Pour conclure, je suis très satisfait de ce nouveau Furion 3, qui pourra convenir pour une utilisation route, gravel race et même vélotaf. Le point d’amélioration notable est pour moi la molette de réglage, peu commode à utiliser. Le dernier attrait du modèle est qu’il est disponible en 7 coloris (visualisez-les dans le lien produit ci-dessous), dont celui du team professionnel Total Energies.

Page produit : HJC Furion 3
Prix public conseillé : 209 €

Cuissard 3/4 Assos Mille GT Knickers C2

Testé par Dan

Si, au premier abord, ce cuissard ne vous évoque rien, c’est très différend ici à la rédaction, où il est, depuis longtemps, une véritable star.
Rappelez-vous : dans son article consacré aux cuissards corsaires, Patrick vantait déjà les mérites de cet incontournable de la demi-saison.
Mais alors, me direz-vous, pourquoi en parler dans une sélection hiver ? Et bien, justement, parce que je considère qu’il est, entre l’automne et le printemps, tout aussi indispensable pour rouler pendant les semaines les plus froides de l’année.

Assos Of Switzerland Mille GTC Löwenkralle Lowenkralle C2 gravel Adventure jacket cycling apparel
Le cuissard 3/4 Assos Mille GT Knickers C2 conviendra aussi pour l’hiver – photo Adrien Moniquet

Bon, je ne vais pas vous mentir, j’habite au sud de la Loire, et franchement, avec le réchauffement climatique, les sorties à moins de 5°C deviennent rares. Mais globalement, pour mes sorties à haute intensité en hiver, j’ai découvert, grâce à mon collègue Roch Manfredini, tous les avantages, même et surtout par temps froid, d’un cuissard qui découvre les mollets. Que ce soit tel quel, sur route, ou sous un short en gravel, le Mille GT Knickers C2 a d’étonnantes capacités d’adaptation… et nous aussi !

Assos Of Switzerland Mille GTC Löwenkralle Lowenkralle C2 gravel Adventure jacket cycling apparel
Les mollets découverts, on apprécie l’hiver – photo Anne Fontanesi

En fait, je suis bien chaussé, avec des chaussures très chaudes et des chaussettes en mérinos. En haut, c’est pareil : la poitrine, les mains et la tête sont bien couvertes. Mais j’adore la fraicheur au niveau des mollets, qui contribue efficacement à la régulation corporelle, lorsque la pente s’élève ou que le sprint de pancarte se prolonge.

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En hiver, le cuissard Assos Mille GT Knickers C2 contribue à réguler la température corporelle lorsqu’on monte en intensité – photo Dan de Rosilles

Ce qui ne gâche rien, c’est que la nouvelle version du Mille GT Knickers C2 a été repensée afin d’améliorer la stabilité et le niveau de soutien. Il y a aussi moins de coutures que sur la version précédente. Au résultat, la jambe descend un peu plus bas (l’ancienne s’arrêtait juste sous le genou) pour venir couvrir à mi-tibia.
Les nouvelles bretelles, plus techniques, s’inspirent de la forme de bretelles X-Frame qui équipent les modèles haut-de-gamme chez Assos. Elles assurent un bien meilleur maintien, surtout sans accumuler la transpiration, ce qui est appréciable quand elles reposent sur un épais sous-vêtement d’hiver.

Sélection matériel route
Les nouvelles bretelles du corsaire sont plus techniques et plus ergonomiques – capture d’écran site web Assos Of Switzerland

Pour ce qui est de la peau, on retrouve le même insert bleu spécifique de la gamme des cuissards longue distance d’Assos : L’insert Mille GT C2.
C’est là qu’il peut y avoir polémique : certains le trouveront un peu trop épais, pas assez précis lorsqu’on revient de danseuse, un peu long à sécher après lavage. Je partage cette opinion pour des cuissards d’été, quand la température fait que l’on transpire beaucoup, mais pour les sessions d’hiver, cette peau me convient tout à fait. Elle est particulièrement confortable et durable, je me suis résolu à me séparer de mon ancien corsaire après 15.000 km de bons et loyaux services.

Sélection matériel route
L’éternel et durable insert Mille GT C2 de chez Assos – capture d’écran site web Assos Of Switzerland

Pour conclure, on remarquera que le prix de ce vêtement signé par une marque de luxe reste tout à fait contenu, au regard des autres modèles de la marque. Voici un point positif, qui vient s’ajouter à sa grande polyvalence saisonnière et son look original. Vous l’aurez compris, j’adore ce cuissard 3/4, un incontournable de ma garde-robe cycliste, que je préconise non pas pour deux, mais trois saisons sur quatre, sans retenue aucune, même lorsqu’il fait froid.

Page produit : MILLE GT Spring Fall Bib Knickers C2
Prix public conseillé : 210 €

Gants Hiver Pluie Amphib de Q36.5

Testés par Patrick

Q36.5 est une marque innovante. Elle excelle dans le choix des matériaux, allant chercher des gains dans tous les domaines, en assemblant les qualités de matières différentes. Je possède différents équipements de cette marque et notamment des cuissards, que j’apprécie beaucoup. Je possède ces gants depuis un an, en fait je les avais essayés dans le contexte d’une tenue complète, puis rangés un peu vite. J’ai souhaité revenir sur cet essai qui n’était pas à la hauteur de leur potentiel. En janvier 2023 je faisais cette découverte et Dan de Rosilles en novembre de la même année les découvrait lors d’un Press Camp chez Q36.5.

Il est difficile d’imaginer que des gants “tricotés”, puissent nous protéger de la pluie. Pourtant, c’est le cas de ce modèle “Amphib” (Anfibio), fabriqué à partir d’une double couche de polyamide tricotée avec une doublure faite d’une membrane imperméable. Chez Q36.5, ceux qui les ont conçu spécifiquement pour les journées d’hiver pluvieuses, sont étonnés par l’usage hivernal unique qu’en font leurs clients. Q36.5 fabrique traditionnellement en Italie, mais pour ces gants ils ont dû faire appel à une usine taïwanaise, dotée des capacités de production permettant de réaliser cette technologie unique.

Présentation

En dehors de la présence d’éléments techniques, comme les inserts étoilés et les bouts de doigts argentés, ces gants pourraient être ceux que vous enfileriez en hiver pour un usage urbain. J’ai choisi ce vert australien qui me changera de mes habituels gants noirs. En retournant le gant on peut voir l’aspect différent de la doublure imperméable.

Sur la route

2°C … et même pas froid ! Une petite sortie matinale m’a permis de vérifier que la plage de température annoncée par la marque était correcte. Le Mistral froid de cette matinée ensoleillé, reste à l’extérieur de ce tricot mystérieux. Le gros avantage de ces gants est de me permettre de conserver une liberté totale de mouvement de tous les doigts. Maniement des commandes électriques, réglage des disques des Boa de mes chaussures, maniement en roulant de ma GoPro… restent possibles. Cette liberté tactile est un peu entachée par le manque d’efficacité de la fibre conductrice, tricotée en bout de pouce et d’index. En effet, il faut insister à plusieurs reprises, pour faire réagir l’écran tactile de ma montre et c’est pareil pour celui de mon smartphone.

Sélection matériel route
La préhension du guidon et des freins est très bonne – photo Colin Gosse

La préhension du guidon et des freins est très bonne. J’avais la crainte, du fait de la confection en 2 couches, de les sentir glisser entre-elles. Des inserts en forme d’étoile participent au grip.

J’ai testé le côté Amphib lors de deux sorties récentes où j’ai essuyé de légères averses, dans ma région où il ne pleut pas souvent. Effectivement ça marche et mes mains sont restées sèches : étonnant. Je pense néanmoins que pour de grosses pluies des gants en néoprène seront plus efficaces, mais ce sera plus désagréables. Avec ses gants tricotés, lorsqu’on ressort les mains la peau reste douce et absolument pas fripée.

Caractéristiques

Sélection matériel route
Modèle Vert Australien – image site Q36.5
  • Plage de température 0°C / +18°C
  • Composition couche extérieure : 78% Nylon / 11% Polyester / 9% Spandex / 2% Fibre conductrice
  • Composition couche intérieure : 77% Acrylique / 20% Polyester / 3% Spandex
  • Couleurs : marine / noir / vert / vert australien / vert olive

Page produit : gants Hiver Pluie Q36.5
Prix public conseillé : 60 €

Spiuk LOMA : des chaussures gravel bien placées

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SPIUK LOMA

Spiuk est une marque espagnole qui trouve ses origines dans les années 2000. Son siège social est basé à Orozko en Biscaye. Couvrant toute la panoplie du cycliste, la marque Spiuk est bien représentée en compétition. Dix ans après le test des RC16, nous avons reçu deux paires de chaussures Spiuk, les LOMA et LOMA C. Cassandra et Laurent se sont chargés de tester respectivement ces deux modèles qui se trouvent aussi bien dans le catalogue femme que homme chez Spiuk. Des chaussures mixtes, pour un test qui l’est tout autant. Voici ce qu’ils en disent.
Photo de bannière : Laurent Biger

Présentation des Spiuk LOMA

Les modèles LOMA et LOMA C sont extrêmement proches dans leur conception. Aussi, la description qui va suivre est valable pour les deux modèles, à l’exception de certains points qui seront détaillés.

Semelles extérieures et intérieures

La semelle extérieure se distingue par des espaces très ouvert, de façon à ce que ni la boue ni les cailloux ne s’y coincent. Deux inserts permettent la fixation de crampons à l’avant, fournis, bien connus des pratiquants de VTT XC et de cyclo-cross.

SPIUK LOMA
Deux inserts permettent la fixation de crampons à l’avant (non montés ici) – photo Laurent Biger

Sur le modèle LOMA, la semelle ERGOPTIM est faite de polymère renforcé. En somme, un matériau composite élaboré en renforçant une matrice polymère avec de la fibre de verre. Quant à la LOMA C, la semelle ERGOPTIM est faite en fibre de carbone, d’où le nom de LOMA C (C pour carbone).

SPIUK LOMA
Les deux variantes de LOMA disposent de semelles orientées vers le rendement. Vous noterez aussi les différences de réglages de nos cales – photo Laurent Biger

La rigidité de ces semelles est d’un indice de 7 sur la LOMA, et de 9,5 sur la LOMA C. Dans les deux cas, ce sont des valeurs propices au rendement. Là-dessus, les semelles intérieures sont amovibles et lavables, mais sont très basiques dans leur conception. La zone médiane, censée soutenir la voûte plantaire, est d’un relief insignifiant, et selon moi, insuffisant.

Des semelles intérieures somme toute très basiques – photo Laurent Biger

La tige

La tige est faite d’un revêtement synthétique fabriqué en microfibre, qui se trouve être perforé sur quatre zones distinctes. Le résultat esthétique est une finition résolument haut de gamme.

SPIUK LOMA BOA
Une finition exemplaire – photo Laurent Biger

La tige ne comporte pas de languette, dans un but selon la marque, de rendement au pédalage. Conséquence probable de ce choix de conception : ces chaussures ne sont pas des plus faciles à enfiler, ni à retirer…

Systèmes de fermeture

Sur le modèle LOMA, le système d’ajustement se compose d’une unique molette de la marque BOA. C’est le modèle (réparable) L6 de chez BOA qui a été retenu ici. En revanche, le modèle LOMA C est équipé de deux molettes BOA Li2, également réparables. Ces molettes sont le haut de gamme du fabricant BOA, qui permettent un serrage et un desserrage particulièrement précis. D’ailleurs, la dénomination i de Li2 veut dire “incrémental”, et le 2 car c’est tout simplement la deuxième génération.

SPIUK LOMA
Molette BOA L6 pour la LOMA et molettes BOA Li2 pour la LOMA C – photo Laurent Biger

Dans les deux cas, les systèmes BOA sont faciles à manipuler et permettent d’ajuster la tension en gardant ses gants longs. C’est d’ailleurs l’un des principaux atouts des systèmes BOA, que de pouvoir ajuster même en roulant, le maintien de ses pieds.
Pour terminer cette présentation, le poids unitaire est de 360 g pour la chaussure LOMA en taille 40, et de 389 g pour la chaussure LOMA C en taille 45. Sans être parmi les plus légères, ce sont des valeurs tout à fait concurrentielles dans ces catégories de chaussures.

Les tests sur le terrain

Le test terrain des Spiuk LOMA

Testées par Cassandra

Pratiquante occasionnelle de Gravel, j’ai pu tester les Spiuk LOMA en période automnale. Sa semelle en polymère répond à mes attentes en matière de souplesse et ne m’a causé aucun désagrément plantaire. La marque propose une gamme mixte et le chausson englobe correctement mon pied, qui est plutôt fin malgré ma pointure 42.

La Spiuk LOMA est un bon compromis entre rendement et souplesse – photo Laurent Biger

Même avec une seule molette BOA L6, l’ajustement est uniforme sur l’ensemble du cou-de-pied. En revanche, la semelle intérieure reste basique et demande un changement pour permettre un meilleur maintien de la voûte plantaire vers une pratique plus accrue. Quant au talon, il est correctement maintenu durant l’effort. Bien que la chaussure ne présente pas de languette, je n’ai constaté aucun problème de placement dû à mon pied fin. De même, je n’ai constaté aucun point de pression inconfortable.

Malgré un pied fin, Cassandra souligne le bon maintien des Spiuk LOMA – photo Laurent Biger

Le renfort en mesh sur le coup de pied laisse une liberté de mouvement sans le blesser. En revanche, l’ouverture du chausson n’est pas très importante, ce qui peut être un problème pour les pratiquants ayant un coup de pied fort.

Le test terrain des Spiuk LOMA C

Testées par Laurent

J’ai testé cette paire de chaussures durant deux mois, en automne. Un usage quotidien en vélotaf des campagnes, et tous les week-ends sur des sorties plus longues. Immédiatement, j’ai changé la semelle intérieure, car celle-ci est dénuée de support de la voute plantaire, ce qui est problématique pour mes appuis plantaires. Comme évoqué en présentation, la rigidité de la semelle est importante. Le résultat est un excellent rendement, sans surprise. En cela, cette paire est idéale pour une utilisation gravel, surtout sportive. Le talon est bien maintenu et les deux molettes BOA Li2 permettent un ajustement précis, ce que j’ai beaucoup apprécié. D’ailleurs, il m’arrive d’ajuster la tension de mes chaussures en roulant, et ce type de système est un vrai avantage pour cela.

La rigidité de la semelle carbone des LOMA C est bien adaptée à une pratique sportive – photo Laurent Biger

Les cales se trouvent facilement au “clipsage”, preuve d’une bonne conception de la semelle. L’adhérence sur le sol est bonne, mais la rigidité de la semelle ne joue pas en faveur de la marche. Là-dessus, la semelle semble résistante face aux agressions extérieures, bien que celles-ci laissent des traces bien visibles autour des cales. La protection de l’avant du pied est amplement suffisante pour un usage gravel, protégeant bien le pied et la chaussure des éventuels contacts.

Les Spiuk LOMA C portées de nombreuses fois lors du test du Rondo Ruut CF2 G2 – photo Cassandra Dumery


Concernant l’isolation, ce fut plutôt une bonne surprise de constater que ces chaussures assurent une protection inattendue face aux températures fraiches, et même à la pluie. Sans être un modèle hivernal spécifique, je n’ai pas eu les pieds mouillés lors de courtes averses, ou lors de passages rapides dans les flaques d’eau. En revanche, la respirabilité ne semble pas être le point fort de ce modèle, contrairement à ce que pourrait laisser penser la tige perforée.

SPIUK LOMA
Une protection face aux éléments très appréciable à la mi-saison – photo Laurent Biger


Même si ces LOMA C ne sont pas destinées à un usage sur route, je trouve regrettable que Spiuk n’ait pas équipé l’arrière de la chaussure d’un revêtement réfléchissant afin de renforcer la sécurité passive envers les automobilistes (les liaisons routières étant fréquentes en gravel). Pour évoquer la robustesse, au bout d’une soixantaine de sorties avec ces Spiuk LOMA C, je constate que ces chaussures vieillissent bien. Cassandra et moi ne manquerons pas de mettre à jour cet article pour confirmer ou infirmer cela dans les mois à venir.

En conclusion

Finalement, ces Spiuk LOMA et LOMA C conviennent parfaitement pour un usage gravel, a fortiori si celui-ci est “sportif”. Bien protégées et bien isolées, elles se montrent idéales à la mi-saison. Pour autant, elles gagneraient à se voir doter de semelles intérieures de meilleure qualité, et d’être équipées d’un élément réfléchissant sur le talon. Enfin, bien fabriquées et remarquablement finies, leur prix est bien placé au regard de la concurrence.

  • Prix maximum constatés : 129,90 € (LOMA) et 169,90 € (LOMA C)
  • Page fabricant : Spiuk Loma

Comme un lundi : au revoir mon ami, bonjour tristesse

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Comme un lundi

Chaque semaine, un billet d’humeur par un·e de nos rédacteur·rices. Aujourd’hui, Patrick.

Photo : 2017 Tour de la Crau en gravel, la tristesse de ce champ de galets est adoucie par l’image de cette cycliste à l’horizon qui symbolise l’espoir d’en sortir.

La tristesse est souvent liée à un sentiment de perte de ce qui nous est cher. Elle fait partie de la vie et nous prouve simplement que nous sommes humains, que nous aimons, que nous ressentons de l’amitié et que nous sommes attachés à des moments qui vont disparaitre, des projets devenus impossibles. À mon âge j’ai connu, pour différentes raisons, ces instants. Ils m’amènent à revisiter ce qui a été vécu, oublié dans une mémoire mise en sommeil par la vitesse du quotidien. C’est alors que la perspective de ce manque m’envahi et me fait mesurer l’importance de ce vécu. 

Édito comme un lundi
2017, Tour de la Sainte Victoire Gravel avec Laurent et Dan de Rosilles – Photo Patrick VDB

Pour cet édito “Comme un lundi”, que je dédie à quelqu’un qui se reconnaitra, je n’ai pas envie de « plomber » l’ambiance. Je veux juste illustrer ce que je viens de vous dire, par des images de vélo. Cette machine à bonheur, outil de liberté sur 2 roues, m’a offert de somptueux instants de vie simples et gratuits, largement supérieurs aux meilleures fêtes commerciales. Une tranche de la délicieuse charcuterie, autrefois “clandestine”, de Monsieur Trouillas de Saint-Genest-de-Beauzon (Ardèche), vaut bien plus que les diners des restaurants les plus huppés. Ces morceaux de bonheur sont enregistrés dans ma mémoire (beaucoup sont racontés sur ce site) et dans ces périodes de tristesse, ils viennent me sauver du temps qui use nos rêves et calme nos utopies. Ils me font comprendre pourquoi je suis triste et en même temps ils m’enseignent qu’il y aura d’autres moments à imaginer et à vivre.

Édito comme un lundi
Il y a 66 ans : ailier droit, grâce à une belle pointe de vitesse… Une équipe créée pour nous à Vaucresson / Marnes-la-Coquette par les pères de ces joueurs. On tapait dans le ballon dans un champ près de chez nous, ils nous ont trouvé un stade, un maillot et un championnat. Une pensée pour M. Marinier à gauche sur la photo – photo DR

Le sport a été présent dans ma vie sous différentes formes et très souvent en mode compétition. Il a été une source de joie permanente et l’occasion d’y faire de belles rencontres. Depuis ma première licence de foot en minime (cf. photo ci-dessus), le sport et la création d’équipes se sont intimement mêlés. Ces moments d’euphorie créative et d’amitié ont ponctué mon existence. Des événements de la vie sont venus régulièrement les interrompe, faisant naitre alors cette tristesse empreinte de nostalgie. Ces souvenirs remontent aujourd’hui, pour me dire qu’ils m’ont rendu plus fort et surtout plus humain. Je vais continuer à faire de ma tristesse le moteur d’un nouveau futur et monter sur mon vélo pour chasser d’autres horizons. Cette année 2025 sera particulière pour moi. J’ai confiance, car je sais par expérience que la tristesse est juste l’étape d’une réparation qui précède la joie de revivre des moments de bonheur.  

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Sauvage UltraRoute, pour dévorer les kilomètres rapidement et confortablement

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Sauvage Ultraroute vélo titane longue distance

Sauvage Bicycles a lancé courant novembre une nouvelle machine en titane taillée pour l’ultra-distance, l’UltraRoute. Je l’ai testée pendant plus de 900 km cet automne, sur des sorties entre 3 et 9 heures – soit 80 à plus de 200 km – de quoi se faire un bon avis des capacités de ce nouveau vélo. Bannière : capture d’écran vidéo TDG.

Sauvage Ultraroute vélo titane longue distance
Passage dans les Clues de Barles, une imposante barre calcaire datant de la fin du Jurassique supérieur – capture d’écran vidéo TDG

Sauvage UltraRoute : présentation

L’UltraRoute est le nouveau vélo en titane de la gamme Sauvage. Retrouvez une présentation complète de cette nouvelle machine – statique et dynamique – en cliquant sur la vidéo YouTube ci-dessous !

Le Cadre du Sauvage UltraRoute

Ce nouveau vélo Sauvage est construit à l’aide de deux alliages de titane : du grade 9 (3 % aluminium, 2,5 % vanadium, plus connu sous la nomenclature de Ti3Al-2,5V) pour les tubes principaux (avant et arrière) et du grade 5 (6 % aluminium, 4 % vanadium, plus connu sous la nomenclature Ti6Al-4V) pour les éléments de jonction (douille, boîte de pédalier, coquille des bases). “Les pièces sollicitées comme le boîtier de pédalier, les coquilles de pattes de dérailleur et la douille de direction sont en grade 5, bien plus rigide, et plus aptes à encaisser les forces exercées que le grade 9”, explique David Robert, fondateur de Sauvage.

Ici, pas d’hydroformage comme sur les cadres titane Robert Frameworks, ou d’impression 3D comme la nouvelle gamme Léon 2025, mais un procédé de soudure classique pour du titane, sous inertage (un gaz inerte (argon, hélium ou un mélange Ar-He) protège de l’oxydation l’électrode, le bain de fusion et ses abords, NDR).

Sauvage Ultraroute vélo ultra-distance en titane
Le titane confère toujours un côté intemporel et classe – photo Colin Gosse.

À noter que les cadres sont soudés en Asie chez un prestataire de Sauvage puis expédiés à Kayl (Luxembourg) ou Senones (France) pour un assemblage final à la carte, grâce à un configurateur en ligne proposant de nombreuses options.

Sauvage Ultraroute vélo grades de titane utilisés
Le Sauvage UltraRoute vélo utilise deux grades de titane différents – capture d’écran vidéo TDG

Parmi les spécificités techniques sur ce vélo, citons le boîtier de pédalier au format T47 ainsi que la patte de dérailleur au standard UDH, dont Laurent Biger vous a décrit les nombreux avantages.

Au niveau des points d’emport, ils sont au nombre de 4 au diamètre standard porte-bidon : 3 jeu d’inserts dans le triangle avant et un jeu d’insert sous le tube diagonal. Deux perçages supplémentaires sur le top tube permettent d’y fixer une sacoche type “bolt-on”. Le vélo est également équipé de perçages sur le triangle arrière permettant d’installer des garde-boues et un porte-bagage.

Géométrie du Sauvage UltraRoute

Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, la géométrie de l’UltraRoute présente trois caractéristiques notables :

  • Une géométrie très sloping ;
  • Une douille de direction haute ;
  • Un triangle arrière très compact.
Sauvage Ultraroute vélo ultra-distance en titane
Faire le plein – d’eau – avant une sortie longue est essentiel. Ici, elle est puisée directement à la source naturelle de Plumo-Gau, sur la commune de Puyricard – photo Matthieu Amielh

Ces remarques visuelles sont confirmées par l’étude de la géométrie. Sur le modèle testé (taille M), la hauteur de douille de direction est de 165 mm, assurant une position très relevée sur la machine. Les bases particulièrement courtes (410 mm, quelle que soit la taille) expliquent en grande partie – grandement confirmé par le test terrain – le caractère réactif de la bête.

Enfin, l’UltraRoute peut accueillir une monte de pneus jusqu’à 43 mm de largeur. Sur mon modèle, une paire d’Hutchinson Blackbird 30 mm tubeless chaussait des jantes RLine Vertex carbone de 30/35 mm de hauteur.

Sauvage Ultraroute vélo titane longue distance
Géométrie du Sauvage Ultraroute titane – capture d’écran site web Sauvage
Sauvage Ultraroute vélo titane - triangle arrière
Le triangle arrière de l’UltraRoute est très compact, expliquant la grande nervosité de ce vélo – photo Matthieu Amielh

Sauvage UltraRoute : le test terrain

Ce nouveau UltraRoute a été testé pendant plus de 900 km, sur des sorties variant entre 2 et 8 heures. Une longue échappée, mon “classico” entre Aix-en-Provence et Embrun, m’a permis de me faire une bonne idée des qualités – nombreuses – de l’UltraRoute au fur et à mesure des kilomètres.

Premier constat : la position relevée assure une conduite et un pilotage très confortables, en toutes circonstances, que l’on place ses mains en haut des cocottes ou en bas du cintre. Mention très bien au passage pour le cintre offrant une prise en main agréable, notamment grâce à un drop réduit, une zone ergonomique élargie au niveau du “creux” du cintre et un backsweep (angle du cintre qui revient vers le cycliste) limitant la fatigue.

Sauvage Ultraroute vélo ultra-distance en titane
La position est relevée, apportant un confort indéniable, d’autant plus perceptible que les sorties s’allongent – photo Colin Gosse.
Sauvage Ultraroute vélo titane sortie 200 km
Passage à Barles dans les Alpes de Haute Provence, le village natif de mon grand-père – photo Matthieu Amielh

Deuxième constat : le vélo est terriblement efficace grâce à son triangle arrière compact. Dès que l’on appuie sur les pédales, le vélo part au quart de tour. La nervosité ressentie est renforcée par la rigidité des roues carbone RLine Vertex carbone, impossibles à prendre en défaut tant au niveau de la rigidité latérale que verticale.

Sauvage Ultraroute vélo ultra-distance en titane
La réactivité du vélo est impressionnante – photo Colin Gosse.

Enfin, le vélo est très confortable, grâce à l’utilisation du titane qui apporte une véritable filtration des vibrations. Cela est encore plus perceptible sur les routes au bitume dégradé des Alpes de Haute Provence que j’ai empruntées. J’aurais aimé tester cette machine avec des pneus route 32 mm. Le confort aurait été encore supérieur avec un niveau de performance toujours élevé.

Caractéristiques du Sauvage UltraRoute testé

Chaque modèle d’UltraRoute est unique, puisque l’UltraRoute est proposé à la vente en version kit-cadre (cadre + fourche + patte UDH) ou en vélo complet. Le configurateur en ligne vous permet ensuite de choisir l’ensemble de vos périphériques, pour composer un vélo selon vos besoins.

Voici la configuration de mon vélo test – tout l’équipement est à choisir sur le configurateur Sauvage

TAILLESXS, S, M (taille testée), L , XL, XXL
CADRETitane – grades 9 (tubes) et 5 (boîte de pédalier, douille, pattes arrière)
FOURCHECarbone 88 Ultralight Road
JEU DE DIRECTIONIntégré, conique
POTENCEIntégrée, FSA ACR
GUIDONCintre Ritchey Butano WTS aluminium
flare 18° ;
reach : 73 mm ;
Drop : 115 mm ;
– largeur : non mesurée.
TIGE DE SELLERitchey Comp 2-Bolt Seatpost 31,6 mm
SELLESan Marco Short Fit
MANETTESSRAM Rival AXS
ÉTRIERS DE FREINSRAM Rival AXS
DISQUESSRAM Centerline X Centerlock de 160 mm
DÉRAILLEUR ARRIÈRESRAM Rival AXS, 12 vitesses
CASSETTESRAM XG-1250, 10-36 dents, 12 vitesses
CHAÎNESRAM Rival, 12 vitesses
PATTE de DÉRAILLEURSRAM UDH
PÉDALIERSRAM Rival AXS, plateaux 43/30 dents
BOÎTIER DE PÉDALIERSRAM DUB, boitier fileté T47 à roulements internes
ROUESRLine Vertex carbone route 30/35 mm (AV/AR)
AXES TRAVERSANTSAvant : 12 x 100 mm
Arrière : 12 x 142 mm
PNEUSHutchinson Blackbird Tubeless 30 mm
ACCESSOIREChargeur SRAM AXS
POIDS8,9 kg en taille M, sans pédales (vérifié)

Bilan de ce Sauvage UltraRoute

Ce vélo est le deuxième modèle en titane que je teste, après le Chiru X-Root et j’en suis pleinement satisfait. Le vélo tient sa promesse de monture conçue pour la longue distance grâce à une géométrie confortable et l’apport du titane qui réduit notablement la fatigue lors de longues chevauchées. L’UltraRoute n’est pas un vélo “mou”, bien au contraire ! Le triangle arrière confère une grande sportivité au vélo, tandis que les roues carbone RLine assurent du rendement et de la légèreté. Avec une paire de roues en aluminium, le prix sera réduit de 500 euros mais l’investissement dans le carbone est à mes yeux indispensable si vous souhaitez avoir le meilleur des deux mondes : un vélo confortable mais qui grimpe bien et offre une bonne inertie à partir de 30 km/h.

Son poids est certes supérieur (1 kg environ) à celui d’un vélo carbone traditionnel mais le gain de confort vous permettra de conserver une fraîcheur appréciable pour ne pas faire flancher la moyenne sur des sorties de plus de 8 heures.

Fiche complète du vélo sur le site du fabricant : Sauvage UltraRoute

Prix du montage testé : 4 534 euros

Les cadres Sauvage sont spécifiquement garantis 50 ans, au premier acquéreur uniquement, contre tout vice de fabrication, dans les conditions d’usage des vélos.

Monaco Gravel Race, une nouvelle épreuve au calendrier UCI

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UCI Monaco Gravel

Lors de la première édition en 2022 des Gravel World Séries – épreuves qualificatives pour les championnats UCI mondiaux – il y avait 15 courses au calendrier. Depuis, elles se sont multipliées et en 2025 il y aura 33 dates, dans plusieurs pays, sur 5 continents pour cette 4ème édition. La Monaco Gravel Race fera partie de ces nouvelles épreuves et le drapeau monégasque viendra s’ajouter à ceux des autres nations du gravel mondial. 

Le minuscule et dense territoire de la principauté de Monaco peut sembler inadapté pour pratiquer le Gravel, même dans sa forme race. Soyez rassurés, cette manche du circuit UCI ne va pas se dérouler dans les rues monégasques comme la course de F1. C’est au Col Saint Pancrace que sera installé l’espace départ et arrivée de l’épreuve, non loin du petit village de Peille Grimaldi de Monaco. On sera à 650 m d’altitude, sur les flancs de la montagne qui surplombe la principauté, aux portes du Parc National du Mercantour.

La France du Gravel Race gâtée en 2025

L’UCI n’accepte pas plus de 2 épreuves par pays organisateur. En France, nous aurons en 2025 la gravel Grands Causses, organisée à Millau en juin, ainsi qu’une nouvelle épreuve : Les Pyrénées Catalanes Gravel Tour en septembre dans la région de Perpignan. À ces 2 courses, viendront s’ajouter sur notre territoire : la Monaco Gravel Race, sous l’égide de la Fédération de Cyclisme Monégasque et la grande finale mondiale, qui cette année sera organisée en octobre à Nice (détail inconnu à la date de cet article) pour clôturer cette saison 2025. Autant dire que la France sera gâtée cette année. Cela offrira une belle occasion aux cyclistes français de s’inscrire à ces épreuves, pour viser la qualification à la finale niçoise.

Monaco Gravel Race
Un terrain qui ressemblera à celui de Nice où auront lieu les mondiaux de Gravel UCI – Photo Cédric Amand

L’autre chance pour les compétiteurs, sera de pouvoir vivre sur la Monaco Gravel Race une véritable répétition du mondial Gravel de Nice. En effet, le terrain et le profil de l’épreuve dans le Parc National du Mercantour sera semblable au terrain qui les attendra en octobre. Les riders qui ne connaissent pas la région des Alpes Maritimes pourront profiter de cette occasion pour venir s’acclimater aux pistes locales et ainsi tester leur matériel.

Bravo à Cédric Amand, organisateur bien connu dans le monde du gravel et de la route, d’avoir créé cette Monaco Gravel Race. Cédric s’appuie sur son expérience construite depuis 8 ans avec les épreuves de La Baroudeuse. “C’est vrai que les compétiteurs qui ne connaissent pas notre territoire seront ravis de venir ici dans les mêmes conditions de course que celles qui auront à Nice. Le premier jour de l’ouverture nous avons eu l’inscription d’un concurrent australien. La proximité de l’aéroport de Nice nous ouvre à l’international“, précise Cédric. La région est également bien desservie par les voies routières et ferrées, attention aux réservations : l’événement aura lieu pendant le long week-end de Pâques.

Le podcast avec Cédric Amand l’organisateur

Un week-end bien rempli

Vous êtes attendus pour un accueil au village de la course situé au Col de Saint Pancrace, dès le vendredi 18 avril. Le samedi auront lieu les épreuves de randonnées non chronométrées du Gravel Tour. Le dimanche sera consacré au chrono avec celles de la Gravel Race. Voir ici le programme de ces 3 jours.

Les randos

Sur les randonnées du Gravel Tour le samedi 19 avril, il y aura 2 distances : 110 ou 50 kilomètres. Elles permettront aux participants de découvrir 2 tracés superbes traversant les 2 villages pittoresques de Sospel et de La Turbie.

La course

Pour le côté race, deux épreuves qualificatives sont proposées. Le 120 km pour la catégorie hommes de 19 à 59 ans et femmes de 19 à 49 ans. Le 83 km pourra accueillir les hommes de plus de 60 ans et les femmes 50-54 / 55-60 et 60+.

Le parcours de la Monaco Gravel Race

On a le plus beau parc naturel de France

Cédric Amand

Lors de mon interview de Cédric Amand, je le questionne sur le parcours. J’imagine que sa parfaite connaissance des lieux, qui lui permet de connaitre chaque mètre des pistes locales, l’a bien aidé. “J’ai essayé de faire le parcours le moins difficile possible“, me dit-il. Je plaisante à ces propos en lui disant que 2400 m de D+, ça reste à priori difficile… “Il ne faut pas se voiler la face car ici, si on cherche du plat, ce sera difficile d’en trouver. J’ai organisé ce tracé sur 2 boucles, afin de faciliter le positionnement des structures qui vont assurer le support aux coureurs. Il y a du dénivelé, mais il n’y a pas de piège. Le dénivelé fait partie de l’épreuve et c’est comme si on allait faire une course sur le plat avec un fort vent de face.” En contrepartie, les cyclistes évolueront dans le parc naturel du Mercantour. “On a le plus beau parc naturel de France“, dit Cédric. En ce qui concerne la répartition entre les pistes et la route, Cédric me précise que sur le 120 km il y aura 60% de pistes larges et 40% sur route. Pour la petite distance, ce sera du 50/50. “Il ne faut pas se fier à cette répartition car je privilégie les montées sur les pistes et les descentes sur la route, ce qui signifie qu’en temps de course, la proportion est modifiée et je l’estime, selon les qualités de chacun, à 75% du temps passé sur piste sur le 120 km.”

Monaco Gravel Race

Cédric est enthousiaste à l’idée de voir se développer le Gravel Race. Il a participé à des épreuves en Italie et sa 3ème place dans sa catégorie au championnat mondial, reste un très beau souvenir. “J’adore cette pratique, mais j’aime aussi la randonnée et le bikepacking, je n’ai pas l’état d’esprit qu’ont certains qui voudraient enfermer le gravel dans la randonnée. Ce que l’UCI fait avec le gravel, ce n’est pas que du marketing. Les vélos ont clairement évolué, ils offrent la possibilité de rouler entre route et piste et je trouve cette initiative Race de l’UCI, géniale.

Inscriptions

Rendez-vous sur le site : https://monacogravelrace.fr/

Et suivez l’actu sur les réseaux sociaux :

La bande son

Originalité de l’épreuve, les organisateurs nous proposent de participer à la composition de la playlist sonore de l’épreuve. Ils vous invitent à contribuer à la playlist officielle de la course. Vous pouvez envoyer vos titres préférés, qu’ils soient motivants, inspirants ou simplement des morceaux qui résonnent avec votre passion pour le gravel.

Comme un lundi : tous nos vœux 2025

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photo Christophe Marchi

Cette semaine, pas de billet d’humeur, mais les vœux de nos rédactrices et rédacteurs !
Photo de bannière : Christophe Marchi

Chères lectrices, chers lecteurs, en ce tout début d’année, toute l’équipe de Bike Café se réunit pour vous adresser ses meilleurs vœux. Nous souhaitons bien sûr que 2025 vous apporte santé, bonheur et découvertes, que ce soit sur des routes sinueuses, des chemins de terre ou des pistes aux graviers encore inexplorés.
Nous avons chacun, au sein de l’équipe, des souhaits à partager avec vous ; voici donc nos vœux, exprimés avec toute notre passion pour le vélo et la communauté qui l’entoure.

Patrick : “Il faut aller encore plus loin” – photo Patrick Van Den Bossche

Pour un cyclisme innovant et inspiré

Laurent : “Je souhaite que les fabricants, grandes marques comme artisans, prennent plus de risques technologiques pour nous proposer des vélos gravel innovants et différents. Je souhaite que pratiquants et artisans cessent de réinventer le vélo tout-terrain à travers le gravel. L’univers du VTT a déjà défriché ce qui devait l’être. Regardons devant, pas derrière !”

Cassandra : “Je souhaite que les fabricants de vélos osent plus de combinaisons de couleurs sur leurs cadres, pour qu’ils deviennent plus fun !”

Patrick : “Je souhaite voir naître une plus grande pluralité dans le monde du vélo. Le gravel a ouvert la voie à un décloisonnement des pratiques. Il faut aller encore plus loin !”

Cassandra : “Plus de combinaisons de couleurs sur les cadres !”– photo Sportograf

Pour des infrastructures et des politiques cyclables ambitieuses

Dan : “J’aimerais qu’en France, les pouvoirs publics développent et soutiennent des politiques vélo plus pertinentes et plus productives : non aux trottoirs partagés et aux pistes cyclables « ghettos », oui à la route pour tout le monde et aux rues à priorité vélo. Cela fonctionne : Portland (Oregon) et Girona (Catalogne) en sont des exemples.
Je souhaite un contrôle et une répression accrus des comportements dangereux, qu’ils viennent des cyclistes ou des automobilistes. La cohabitation est possible, l’Espagne le prouve !
Enfin, j’aimerais voir se développer la formation et la sensibilisation : vélo à l’école, ateliers de pilotage pour adultes… Tout cela est productif, comme le montrent les pays scandinaves.”

Sabine : “Je souhaite plus d’aménagements et de facilités pour les cyclistes, notamment dans les trains.”

Cassandra : “Je souhaite que l’on développe de vraies pistes cyclables sécurisées, pour circuler en toute sécurité.”

Patrick : “Je souhaite que nos élus prennent enfin le sujet des mobilités douces au sérieux. L’argent ne suffit pas : il faut aussi changer les mentalités.”

Patrick : “”Je souhaite que nos élus prennent les mobilités douces au sérieux” – photo Philippe Aillaud

Pour une cohabitation apaisée et bienveillante

Sabine : “Je souhaite plus de respect, voire même de l’empathie et de la bienveillance entre les usagers des routes et des voies partagées.”

Jean-Louis : “Je souhaite que le partage de la route entre cyclistes et autres usagers motorisés soit plus serein. Que chacun sorte de ses postures pour inviter un peu de bienveillance dans les trajets du quotidien.”

Matthieu : “Je souhaite un peu plus d’empathie et de bienveillance entre nous tous.”

Sabine : “Plus de respect, voire même de l’empathie et de la bienveillance” – photo Olivia Martinez

Pour des aventures et des plaisirs partagés

Colin : “Je vous souhaite de passer plus de temps sur votre vélo et de partager ces moments avec vos proches, pour faire profiter au plus grand nombre de ces joies simples.
Je vous souhaite également de réaliser ce projet d’aventure dont vous rêvez depuis longtemps. En tout cas, moi, j’ai bien l’intention de le faire !
Enfin, je vous souhaite une année riche en aventures et en moments de partage, sur le vélo et en dehors.”

Jean-Louis : “Je vous souhaite de découvrir à vélo des contrées à la fois et proches et dépaysantes, comme seul le vélo sait nous les révéler.”

Patrick : “Je vous souhaite de vous lever chaque matin joyeux, des projets plein la tête et l’envie de les vivre. Soyez curieux, ayez envie de découvrir, d’apprendre. Avec Bike Café, nous allons essayer d’y contribuer.

Jean-Louis, ici dans le col du Parpaillon : “Découvrir à vélo des contrées à la fois proches et dépaysantes” – photo Jean-Louis Paul

Pour une pratique inclusive et épanouissante

Matthieu : “Je souhaite que chacune ou chacun puisse prendre plus de temps pour soi, aussi court soit-il, dans ce monde qui accélère de plus en plus.”

Cassandra : “Je souhaite que le cyclisme féminin soit mieux reconnu, notamment dans le milieu professionnel, et que les femmes aient une place égale à celle des hommes dans le marché du vélo.
Je souhaite que l’on encourage la jeunesse à faire du vélo, pour former des adultes confiants, en bonne condition physique, et sensibilisés aux mobilités écologiques.”

Anne : “Mes vœux vont aux femmes d’ici et d’ailleurs : que rien ni personne ne restreigne nos désirs d’évasion ; que notre champ de vision s’élargisse bien au-delà des bas-côtés ; que nos GPS soient lisibles dans toutes les langues ; et que nous trouvions la force de nous rassembler.”

Patrick : “Je souhaite voir se développer des communautés cyclistes inclusives, qui roulent ensemble dans un esprit de partage. Profitons des réseaux pour créer des liens.”

Pinarello Dogma cycling apparel winter women
Anne : “Que rien ne restreigne nos désirs d’évasion” – photo Dan de Rosilles

Pour une belle année 2025

Que 2025 soit une année lumineuse, sur la selle et au-delà. Que nos routes soient toujours bordées d’aventures, de belles rencontres et de découvertes. Ensemble, continuons à partager notre passion pour le vélo et à construire un monde où chaque coup de pédale nous rapproche les uns des autres.
Bonne année à toutes et à tous !

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Rudy Project, un regard Cutline sur 700 km de route

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Cutline

Mon intérêt pour les nouvelles solutions optiques dans le domaine du vélo est lié à mes problèmes de vue. Je jongle, depuis plusieurs années, avec les limites que la destruction de mes nerfs optiques imposent à ma pratique du sport. Cette quête m’a fait tester différentes familles de produits, utilisant des technologies de verres différentes : polarisés, photochromiques et même électroniques. J’ai récemment été intéressé par le modèle Cutline, créé en 2019 par la marque Rudy Project et remis au goût du jour avec de nouvelles optiques photochromiques. Sachant que je partais pour l’épopée cycliste de 700 km des Bacchantes à vélo, je me suis dit que ce serait l’occasion de les tester en conditions hivernales.

Je connais depuis plusieurs années les lunettes conçues par Rudy Project et j’apprécie leur qualité. En 2017, j’ai découvert les Sintryx dont j’avais apprécié le style et la performance. En 2019, j’ai été séduit par le modèle Defender et plus récemment j’ai eu également des Kelion que Laurent a testées cette année. La marque de Trévise est réputée pour la qualité de ses verres et l’utilisation de ces différents modèles me l’a prouvé. De plus, Rudy Project est une des rares entreprises à fabriquer ses lunettes en Europe, chez eux, en Italie.

Cutline
Je commence à avoir une belle collection de lunettes Rudy Project – photo Patrick VDB

Un regard Cutline

Avec ce modèle Cutline, Rudy Project présente une combinaison de montures et de verres différents. Dans cette richesse de possibilités, j’ai choisi une monture Light Grey Matt, associée à des verres ImpactX de couleur 2Laser Black. La forme des lunettes indique une vocation plus orientée multi-usages que celle des masques, que l’on a vu apparaitre ces derniers temps dans l’univers du vélo. Rudy Project recommande ces Cutline pour le vélo et la course à pied, donc également le triathlon. C’est parfait pour moi, qui court de temps en temps en complément à ma pratique du vélo sur route et en gravel.

Le regard sur l’optique

Cutline

La qualité de l’optique est un point fort chez Rudy Projet. Les verres photochromiques ImpactX sont semi-flexibles. Garantis 2 ans, ils sont fabriqués en polymère optique qui, selon Rudy Project, les rend plus légères (- 10%) que celles en polycarbonate. Dans la présentation de la technologie, l’argument avancé par la marque qui m’a le plus attiré est celui de la luminosité “Les verres ImpactX® surpassent le polycarbonate avec un indice de réfraction inférieur, moins de tension interne et une dispersion chromatique réduite, offrant une clarté visuelle exceptionnelle et un effet arc-en-ciel réduit“.

Dans mes recherches de produits, je place ce critère de clarté au dessus des autres. Le comportement photochromique agit à retardement lors des transitions entre les zones sombres et lumineuses et la clarté apportée par l’optique, prend une part très importante dans l’adaptation du niveau de filtration. La variation de ces verres s’étend de 1 à 3.

Regard personnalisé

Cutline
Mes lunettes en pièces détachées – photo Patrick VDB

Ceux qui aiment la personnalisation vont être gâtés. Ces Cutline se démontent complètement. Vous pourrez ainsi changer la couleur des montures, ôter les protections supérieures et inférieures et changer les verres. Tous ces éléments sont disponibles séparément sur le site.

700 km à regarder la route

Reçues la veille de mon départ pour Paris, d’où commençait le parcours des Bacchantes à vélo, je n’ai pas pu les essayer avant. Je les ai portées pour la première fois lors du prologue de la course à pied des Bacchantes à Paris. Une belle première, dans la capitale, sur l’avenue Foch, privatisée pour l’occasion. La météo était plutôt maussade : ciel gris et fraîcheur sur cette belle avenue. Malgré la grisaille, les lunettes ont fourni une belle clarté. Il en a été de même le lendemain à Jargeau, à côté d’Orléans, où nous avons fait une belle boucle sur une partie de la Loire à vélo et dans une partie de la Sologne. Sur l’étape Sully-sur-Loire – Nevers, nous avons pris la pluie. Les gouttes d’eau ont roulé sur la surface des verres et mes yeux ont été bien protégés, grâce à la forme enveloppante des verres.

Lors de la montée du Col de la République, à la sortie de Saint-Etienne, nous avons eu un peu de brouillard jusqu’au sommet où le température était à 0°C. Dans la descente vers Valence, le soleil est enfin arrivé, pour me permettre d’apprécier la protection solaire maximum de ces verres photochromiques.

En ce qui concerne le confort, les branches se logent facilement sous le casque, car elles sont déformables aux extrémités, afin de les adapter aux différentes morphologies crâniennes. Le pince-nez s’adapte lui aussi, car il est réglable en largeur. Mais cette capacité d’adaptation a son revers, car par deux fois, mes lunettes ont glissé et sont tombées, heureusement sans incident sur les verres, qui me semblent très robustes. L’ensemble est visiblement solide, malgré un poids de 36 g qui reste très raisonnable. Pour le transport dans un sac, je conseille quand même de les ranger dans le boîtier rigide fourni, pour éviter tout frottement à la surface des verres

Regard sur le bilan

J’ai vraiment apprécié ces Cutline, qui m’ont donné totale satisfaction lors de ce périple. Elles ont été très protectrices sous la pluie et les jets d’eau des roues arrières de mes compagnons d’aventures. Le gain important par apport aux autres modèles est la clarté et la gestion de la transition : on passe de la catégorie 1 à 3 assez rapidement. On est loin de la vitesse des lunettes électroniques, qui par contre sont fragiles, coûteuses et dont la plage de variation est plus faible.

Rudy Project Cutline
J’ai gardé la ligne… de coupe – self photo Patrick VDB

J’ais fait l’acquisition d’une optique transparente pour utiliser les Cutline dans la pénombre ou de nuit. Le changement de verre est rapide : c’est un coup à prendre. Plusieurs solutions sont proposées pour ceux qui portent des verres correcteurs. Ce modèle Cutline est un vrai “couteau suisse” de la vue, j’en suis pleinement satisfait, même si la technologie photochromique n’est pas l’idéale pour ma pathologie visuelle.

Le prix de ces lunettes est relativement élevé, attention à pas les perdre ou les oublier. Ça m’est arrivé de les égarer, je les cherchais partout : elles étaient tombées et je ne les avais pas vues : ouf, sauvé ! Depuis mon retour, je les mets tout le temps, malgré la collection que ma quête m’a conduit à constituer.

Tarifs :

  • Le modèle testé, Rudy Project Cutline : 254,90 €
  • Optique transparente supplémentaire : 35 € sur Alltricks

Infos sur le site de Rudy Project

Pour rappel, le petit guide que nous avons publié sur les lunettes de vélo :

Mes tips et mes tops 2024 : Retour sur une année à vélo bien équipée

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Hutcinson Skeleton XC monstercross cycling tires
photo Dan de Rosilles

Chaque début d’année est l’occasion de faire le point sur ce qui m’a marqué dans les “épisodes précédents” et ce que je recommande pour les mois à venir. Après Mes tips et tops 2022 et Mes tips et mes tops 2023, je te propose, chère lectrice, cher lecteur, un nouveau mélange de conseils pratiques et de produits que j’ai particulièrement appréciés ou découverts.
Que tu sois un·e cycliste confirmé·e ou simplement en quête d’inspiration pour pédaler autrement, cette liste est pensée pour t’accompagner dans toutes tes aventures en 2025.

Hutchinson Skeleton XC monstercross tire
Du bon matériel, c’est l’assurance de vivre moins d’imprévus et de profiter au maximum de sa sortie – photo Dan de Rosilles

Au programme : 5 tips (conseils) pour optimiser tes sorties, améliorer ton confort ou simplement profiter davantage de ton vélo, et 5 tops (coups de cœur), ces équipements ou accessoires qui ont su se distinguer par leur qualité, leur ingéniosité ou leur utilité. Une sélection placée sous le signe de la passion et de l’expérience, pour partager ce qui m’anime sur deux roues. Alors, prêt·e à découvrir mes incontournables de 2024 ?

Tip n°1 : “Fais ce que voudras”

Cette célèbre maxime écrite par François Rabelais au XIVème siècle est tout à fait d’actualité, alors que les capteurs de puissance et de rythme cardiaque, les programmes d’entraînement et les traces à suivre sur les GPS dictent notre façon de faire du vélo.
Certes, il peut être productif d’utiliser un “coach numérique” pour progresser. Il peut être bon également de suivre à la lettre des traces GPX… à condition qu’elles soient bien tracées.

Rapha + Outdoor Voices women cycling Apparel Alpilles
Rouler, tout oublier, en profiter – photo Dan de Rosilles

Mais, il est aussi très important de sortir des rails de temps en temps. Pour se faire plaisir, tout simplement, mais aussi pour cultiver des savoir-faire auxquels on ne songe jamais ; mais qui sont très utiles et judicieux de mobiliser en matière de cyclisme : la spontanéité, l’improvisation, la réactivité, l’opportunisme… Ce sont de vraies qualités, et qui servent un jour ou l’autre, à vélo comme ailleurs.

Northwave Polar Kit winter cycling apparel fixed gear
On n’est pas au Palace sur le Dance Floor, mais à haute intensité en pignon fixe… et c’est aussi fun ! – photo Badaam AkaStrada

Contrarier ses habitudes, c’est bon aussi en terme de types de pratiques.
Le cyclisme est cloisonné en chapelles, VTT d’un côté, route, gravel ailleurs… Mais rien n’empêche, si on est un routinier de la route, de s’essayer au VTT, pour progresser en pilotage, pédaler autrement et découvrir d’autres terrains. On peut arrêter parfois de partir en roue libre et tenter pour une fois le pignon fixe ! Y goûter, au moins une fois, permet de mieux comprendre comment pédaler rond, profiter de l’inertie des roues, ressentir les subtilités d’une pente, le grain d’un tarmac…

Un lever de soleil en hiver, c’est toujours un moment dur, mais extraordinaire – photo Dan de Rosilles

Si tu prépares un événement bikepacking au long cours, force-toi à faire quelques sorties courtes et intensives, avec un vélo sans bagages, le plus léger possible. À l’inverse, si tu kiffes les sorties “aero”, expérimente au moins une fois une sortie longue, un voyage à vélo, une sortie de nuit…
Bref, de temps en temps, bouscule tes habitudes, questionne tes certitudes, suis ton instinct, ça ne te fera que du bien !

Tip n°2 : Détends ta chaîne !

Je ne parle pas ici des transmissions de chez SRAM, où l’intégralité du système est conçu autour d’un dérailleur arrière dont la chape, très musclée, tend suffisamment la chaîne pour éviter (en théorie du moins), tout déraillement ou choc sur la base du cadre.
Non, je veux parler ici des transmissions de chez Shimano de type GRX (gravel), sur lesquelles le dérailleur arrière dispose d’un petit levier qui active ou désactive la tension de la chaîne (integrated chain stabilizer mechanism).

Shimano 12s chain
La chaîne 12 vitesses du GRX 825 a un sens de montage : elle doit être installée avec ses inscriptions lisibles – photo Dan de Rosilles

En position “Off”, la chaîne fonctionne comme sur une transmission Shimano classique. En position “On”, le mécanisme augmente la tension, un peu comme sur un système SRAM justement. Mais la comparaison s’arrête là. Lorsqu’on active ce levier, on ressent immédiatement que la chaîne pénètre plus profondément dans les dents des plateaux et des pignons, rendant la transmission plus bruyante et moins fluide.

Ce petit levier active une fonction intéressante, mais qui doit être utilisée uniquement dans des cas précis – photo Dan de Rosilles

C’est lorsque j’ai fait installer la transmission GRX Di2 825 (2X12 vitesses) pour un test, que j’ai eu la confirmation de mon ressenti. Le technicien de chez Rêve de Vélo qui a assuré le montage, m’a précisé que Shimano recommande un usage très ponctuel de ce système : seulement dans des situations spécifiques comme des descentes techniques et caillouteuses. Ils conseillent également de limiter les changements de vitesses à un ou deux pignons adjacents lorsque le levier est activé, et de désactiver la tension une fois le passage difficile terminé.
Autant le dire, un stabilisateur de chaîne Shimano est conçu pour un usage limité, à la fois dans le temps et en amplitude de vitesses, sous peine d’endommager sa patte de dérailleur, ou pire… À bon en-tendeur·e, salut !

Tip n°3 : change de roues !

Tu rêves de t’acheter un nouveau vélo, plus léger, plus rapide, plus réactif ? Ce n’est pas compliqué, il en existe plein dans les magasins. Le problème, c’est que ton vélo actuel est déjà pas mal, et que pour monter vraiment en gamme, il va falloir aligner un beau paquet de fric.
Alors, il y a une autre solution : as-tu pensé à changer tes roues ? Je veux dire : t’acheter de très bonnes roues, bien plus légères et performantes que celles que tu as déjà. Certes, ça coûte, mais moins qu’un vélo, et ça transfigurera le tien. Je viens de vivre cette expérience, voilà pourquoi je me permets de penser, sauf si tu as déjà d’excellentes roues, que c’est un très bon conseil…

JPRacing roues Baccara RX gravel road wheels cycling bespoke Duke Custom built allroad close up
Avec des nouvelles roues, on redécouvre des routes qu’on croyait bien connaître – photo Dan de Rosilles

Tip n°4 : Termine à la valve

J’ai beaucoup de retours d’amis cyclistes et de lecteur·rices qui me font part de leurs difficultés à monter des pneus neufs en tubeless.
Un montage tubeless (pneu tubeless sur jante tubeless) est toujours un peu plus compliqué qu’un montage classique avec chambre. Mais avec un peu d’expérience et quelques astuces – on s’en sort toujours : bien positionner les crochets du pneu au centre de la jante (à l’endroit le plus creux, où le diamètre est le plus petit), lubrifier les bords de la jante et les flancs du pneu avec de l’eau savonneuse, s’aider avec la partie adéquate du Crankbrothers Speedier Tire Lever, éviter un environnement trop froid qui durcira la gomme du pneu…

Pirelli Cinturato Velo 700X32c Allroad Gravel long distance tyre tire
Entre les mains expertes de Frédéric Paulet, ce pneu tubeless n’oppose aucune résistance lors du montage – photo Dan de Rosilles

Malgré toutes ces précautions, il arrive que ça reste encore compliqué. Mais une dernière astuce peut faire la différence : terminer le clipsage du pneu au niveau de la valve, car sa protubérance au fond de la jante constitue une sur-épaisseur qui augmente le diamètre si la lèvre du pneu y est appuyée dès le début.
En gardant la zone de la valve pour la fin, tu pourras souvent gagner les quelques millimètres nécessaires pour terminer le montage.

Frédéric Paulet mechanic Les Vans wheelbuilder
Mais parfois, il faut user de malice pour passer les pneus sur les jantes – photo Dan de Rosilles

Tip n°5 : Remonte le temps

Après presque 10 ans d’existence, Bike Café regorge de ressources dans lesquelles il faut savoir aller puiser de temps en temps.
Il y a d’excellents articles dans les archives de Bike Café, qui sont des “best” , avec plusieurs centaines de milliers de vues et qui ne vieillissent pas.
D’autres qui, au contraire, semblent aujourd’hui délicieusement surannés, mais nous montrent à quelle vitesse les modes vestimentaires, le matériel et les pratiques du vélo ont évolué ces dernières années.

Un magnifique croquis de Pierre, notre “chef d’atelier”, dans un article sur les standards de boîtiers de pédalier – dessin Pierre de Meerler

Tous nos articles sont dûment référencés. Le champ de recherche (symbolisé par une loupe en haut à droite de l’écran) permet des recherches par mots-clés. Les catégories et le nom du rédacteur (indiqués sous le titre de l’article) et mots-clés (situés en fin d’article) sont un bon moyen pour effectuer des recherches thématiques et ciblées.
Par exemple, tu retrouveras, grâce aux mots-clés, des dossiers aussi spécifiques que celui sur les pneus route 32mm, nos éditos hebdomadaires “Comme un lundi” ou nos très utiles et techniques petits guides pratiques.

Top n°1 : Pneus Hutchinson Skeleton 29 X 2.15

Hutchinson Skeleton XC monstercross 29" cycling tires
Les Skeleton sont des 29″ qui se faufilent partout – photo Dan de Rosilles

J’ai testé beaucoup de pneus cette année – et les années précédentes aussi – et j’avoue qu’il devient difficile, voire impossible, de trouver de mauvais pneus parmi l’offre haut-de-gamme.
Dans le créneau – un peu confidentiel mais ô combien classieux – des pneus monstercross, j’ai choisi d’équiper ma Salamandre, depuis quelques mois déjà, avec des pneus Hutchinson Skeleton en 29 X 2.15.

Les Hutchinson Skeleton s’adapteront à toutes les aventures – photo Dan de Rosilles

Ces pneus 29″ (donc initialement prévus pour le VTT Cross Country) sont super à l’aise sur les terrains roulants et secs, c’est à dire ceux que je pratique majoritairement en monstercross dans ma région. Il ont une section de 51 mm, ce qui colle à merveille avec le dégagement de ma Salamandre (60 mm maximum). Les Skeleton offrent une alternative intéressante pour le gravel en monte de pneus XL car leur spécificité “Cross Country race” en fait des pneus légers et rapides, vifs sur les relances, adaptés aux parcours valonnés et accrocheurs en courbe.

Attention toutefois, les Skeleton aiment trop la boue : ils s’y attachent – photo Dan de Rosilles

S’il fallait leur trouver un défaut ou, du moins, une singularité, c’est qu’ils bourrent immédiatement dans la boue, et ne débourrent jamais :il faudra les passer sous l’eau pour les libérer de leur gangue.
Mais, comme chacun sait, un pneu “pointu” est parfait dans l’usage pour lequel il a été conçu ; cela implique, de ce fait, un certain manque de polyvalence. On ne peut pas tout avoir !

Hutchinson Skeleton 29 X 2.15, de 35 à 46€

Top n°2 : chaussures Northwave Hammer Plus

Northwave Hammer Plus gravel race shoes
photo Dan de Rosilles

Les Northwave Hammer Plus sont les moins chères des chaussures que j’ai testées ces derniers temps, mais le rapport qualité/prix est imbattable. J’adore la couleur kaki, le système de laçage type Boa (même si j’ai mis un moment à comprendre comment il fonctionne). J’aime moins le velcro (qui récolte les petites graines et brindilles en gravel), mais bon, à ce prix-là, on ne peut pas tout avoir.

Northwave Hammer Plus gravel shoes
Les Northwave Hammer Plus ont des semelles à la fois rigides et adaptées à la marche – photo Anne Fontanesi

Ces chaussures sont légères, suffisamment rigides pour envoyer du bois, mais permettent une marche tout à fait acceptable. Au rayon des petits détails, j’ai apprécié le fait qu’elles existent aussi en version “Wide” pour ceux qui ont les pieds larges. À noter aussi qu’on peut y installer des crampons, ce qui peut paraître un détail mais peut aussi avoir de l’importance, ne serait-ce que pour faire LE cyclocross annuel avec les copains dans la colline derrière la maison.

Chaussures Northwave Hammer Plus de 90 à 135€
Chaussures Northwave Hammer Plus Wide, 135€

Top n°3 : rubans de cintre Burgh Cycling

Burgh Cycling bar tape hexa white fixed gear road cycling
Un beau ruban Burgh sur mon pignon fixe – photo Dan de Rosilles

OK, je triche un peu, j’ai testé les rubans de cintre Burgh en décembre 2023, mais avec maintenant avec un an de recul, je peux affirmer qu’ils ne sont pas que beaux, originaux, agrippants et confortables : ils sont aussi extrêmement solides et durables.
Ce sont des rubans de cintre luxueux, livrés avec des bouchons de cintre vissables, ce qui termine à merveille la finition du montage. Il existe nombre de motifs, plutôt géométriques et minimalistes, toujours en noir et blanc. Mais les aspects sont assez variés et subtils, tour à tour mats, satinés, brillants. Ces différents rendus de matières se combinent parfois sur le même ruban. Notons également que les rubans Burgh se déclinent en deux épaisseurs : “Classic” (fins) et “Endurance” (plus épais).

Burgh cycling bar tape hexa white low key
Les effets optiques du ruban Burgh “Hexa White”, une fois posé – photo Dan de Rosilles

Je roule la plupart du temps avec des mitaines et quand je galère, par exemple dans des montées longues et abruptes, je tire fort sur mon cintre (surtout en pignon fixe ; ça ne parlera qu’aux spécialistes, mais ils confirmeront). Et bien, après plusieurs milliers de kilomètres en 47 X 17 (c’est le ratio de mon pignon fixe), le ruban Burgh est pristine (comme neuf) constateraient avec fierté les tasmaniens de Burgh (pronnoncez Borô), sur leur île, si loin de chez nous.

Rubans de cintre Burgh, de 40 à 60€

Top n°4 : Casque Lazer Z1 KinetiCore

J’ai choisi le Lazer Z1 Kineticore pour son poids-plume et son look sobre – photo Dan de Rosilles

Le casque Z1 KinetiCore est un modèle haut de gamme de chez Lazer. Je l’ai choisi en ligne pour son poids-plume et son look sobre. Dès réception, il a confirmé mes attentes en matière de poids et d’aspect : 236 g en taille M/L, une superbe finition et une ligne très pure.

Lazer Z1 Kineticore road cycling helmet weight
Le Lazer Z1 est un casque léger et d’une finition admirable – photo Dan de Rosilles

Mais le Z1 a révélé d’autres qualités, dès mes premiers essais. Effectivement, la taille M/L est déjà, en ce qui me concerne en tout cas, une magnifique initiative dans le domaine des tailles de casques. Pour mon plus grand malheur, mon 58,5 de tour de tête était jusqu’alors pile entre deux tailles de casques : M et L.

Les différents coloris du Lazer Z1 Kineticore – captures d’écran site web Lazer

D’une marque à l’autre, je devais impérativement essayer les modèles, car mon front large ne s’adapte pas à tous les casques en M. Les tailles L me vont toujours, mais les casques me paraissent alors trop haut et volumineux… Situé entre deux, ce M/L couvre une fourchette de tailles qui me convient parfaitement.

Lazer Z1 Koneticore cycling Helmet
Sur la partie arrière du dessus du casque, on peut voir la molette de réglage – photo Anne Fontanesi

Autre belle surprise offerte par le Lazer Z1 : le système de serrage autour du crâne, très novateur.
Ici, il n’est pas conçu avec une molette de serrage située sur l’occiput et qui permet de serrer ou desserrer le bandeau qui enceint le crâne.
Sur le Z1, il s’opère avec une molette située sur le dessus du casque, et qui agit en trois dimensions : au fur et à mesure qu’on serre, le diamètre du bandeau se rétrécit ET descend sur le crâne, créant un effet d’enveloppement confortable et sécurisant.

Lazer Z1 Kineticore cycling Helmet setting system
Le système d’ajustement du Z1 est tout à fait nouveau et efficace – photo Anne Fontanesi

Ce dispositif est très complet et accueillant pour l’ensemble de la tête, à tel point qu’il n’y a pas (plus) de système de réglage de la double sangle en pointe, celle qui encadre les oreilles. Car le dispositif de serrage global s’occupe de tout, ou presque. Seul reliquat des systèmes de serrage classiques, le réglage de longueur de jugulaire et celui de bascule avant-arrière du casque subsistent. 
Pour ce qui est du “Kineticore”, un système de protection optimisée contre les chocs en rotation, je ne l’ai pas testé… et ne souhaite pas le faire !

Casque Lazer Z1 Kineticore, de 200 à 220€

Top n°5 : Casque audio Shokz Openrun Pro 2

Shokz Openrun Pro 2
L’Openrun Pro 2, le nouveau casque à résonance osseuse de chez Shokz – photo Dan de Rosilles

Encore un casque, mais audio cette fois. Je sais, je sais, écouter de la musique à vélo c’est interdit, on en a déjà parlé. Alors, ne le faites pas. Je voulais juste vous signaler qu’en matière de conduction osseuse, la nouvelle version de l’Openrun Pro (le haut de gamme chez Shokz) est une vraie belle évolution de l’ancien modèle. Avec ses commandes via une appli mobile, son réglage d’égalisation, sa prise de recharge en USB-C et son confort amélioré lors des appels téléphoniques en roulant, Shokz prouve qu’ils sont à l’écoute des utilisateurs, des blogueurs (suivez mon regard) et qu’ils savent se remettre en question.

Shokz Openrun Pro 2
Au téléphone, mes interlocuteurs sont moins gênés par le vent de déplacement qu’avec l’ancien modèle – photo Dan de Rosilles

Un bon point pour le fabriquant, un vrai plus pour le produit, dont le prix a augmenté légèrement avec ces nouveautés, mais qui reste abordable au vu des avantages qu’il procure au quotidien pour tous les usages connectés. En ce qui me concerne, le Shokz Openrun Pro 2 est un accessoire dont j’aurais du mal à me passer aujourd’hui, que ce soit lors de mes aventures longue distance, ou à la maison, tout simplement.

En danseuse vers 2025

Voilà pour mes tips et mes tops de 2024, une sélection qui, je l’espère, t’inspirera autant qu’elle m’a accompagnée cette année. Comme toujours (c’était déjà le cas pour mes tips et mes tops 2022 et ceux de 2023), l’idée n’est pas de dresser une liste exhaustive, mais plutôt de partager des idées, des astuces et des coups de cœur qui, je l’espère, trouveront leur place dans tes aventures à vélo.

Lazer Z1 Kineticore cycling Helmet
En route pour 2025 – photo Dan de Rosilles

N’hésite pas à compléter cet article en ajoutant tes propres découvertes ou conseils en commentaire : la beauté du cyclisme réside aussi dans cet échange entre passionnés.
En attendant, je te souhaite, chèr·e lecteur·rice, une année pleine de kilomètres heureux, d’équipements fiables et de moments inoubliables sur la selle. À bientôt sur Bike Café !

Comme un lundi : À table !

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Illustration Dan de Rosilles, d'Après Ultima Cena, Leonardo Da Vinci


Chaque semaine, un billet d’humeur par un·e de nos rédacteur·rices. Aujourd’hui, une play-list composée par Dan de Rosilles
Illustration de bannière : Dan de Rosilles, d’Après Ultima Cena, Leonardo Da Vinci

Voilà, le réveillon, c’est demain, il va être temps de passer à table. Au sens propre, bien sûr. Pas au sens figuré. Parce que la table, avant d’être le lieu des confessions et des aveux, est avant tout synonyme de plaisir. C’est vrai en matière de gastronomie (n’exagérez pas quand même, les kilos en trop, vous allez les regretter dès la reprise de l’entraînement), mais aussi dans d’autres domaines : en musique, par exemple. Oui, parlons musique, ça s’impose car demain, il y en aura, de la musique. À toutes les tables et dans toutes les oreilles.

C’est dingue. Avant d’écrire cet édito, je n’avais jamais remarqué le nombre d’expériences musicales géniales qui se vivent autour d’une table.
Au Brésil, par exemple, la table est l’épicentre du samba de mesa (littéralement, samba de table), une forme de samba minimaliste, où les couverts peuvent servir d’instruments de musique, comme les fameux prato e faca (une assiette et un couteau) détournés ici de leur usage initial pour interpréter la chanson Batuque na cozinha (batterie de cuisine) :

Ce samba de mesa ou pagode, très populaire partout au Brésil, se chante entre amis, accompagné d’un cavaquinho (guitare miniature à 4 cordes hyper tendues) et de petits tambours frappés avec les mains : pandeiro, surdo de mão, repique de mão, tamburim
C’est gai, convivial, plutôt alcoolisé, et ça concerne tous les milieux sociaux, tous les quartiers et toutes les générations, à tous les coins de rue :

Más hondo (plus profond, au propre comme au figuré), en Espagne, dans les cuevas flamencas (caves) ou dans l’intimité des foyers gitans, on peut s’émouvoir du flamenco al golpe, où la table est à la fois instrument de musique et au centre du rituel, comme avec le cantaor originaire de Huelva, Francisco José Arcángel, qui chante ici por bulerías :


C’est tellement beau, que ça me donne envie de vous faire découvrir une autre assemblée flamenca, plus métissée, plus festive et plus actuelle : celle du rappeur madrilène C. Tangana, entouré de sa famille et de ses amis, devant une imposante table chargée de victuailles :

Mais revenons chez nous, chez vous, car demain soir, toutes les tables connaîtront leur moment musical et festif.
Souvent, la table sera même un élément structurant (au propre comme au figuré), de la fête, en supportant les doubles platines de la DJay qui va animer la soirée :

https://youtu.be/NUgyChJ8xMA?si=1epVKss1jnKNjt3n

Allez, ça suffit ! Maintenant je vous demande d’appuyer sur le bouton stop. Toutes les bonnes choses, les bonnes chères et les bonnes chaises, ont une fin. Il va falloir, le réveillon et ses agapes terminés, reprendre vos esprits et votre routine. Remonter sur le vélo, par exemple.
Parce que la pratique du cyclisme permet enfin de s’éloigner de la table et de toutes les tentations. L’activité physique, le mouvement, le grand air… Mais est-ce si sûr que ça ?
Pas vraiment ! Car le vélo produit aussi ses propres moments de convivialité. Lorsqu’on sort en groupe, bien sûr, mais aussi et surtout, après la sortie : les cafés vélos, dont nous vous parlons souvent à Bike Café, vous les avez oubliés ? C’est bien souvent autour d’une bière posée sur une table qu’on se retrouve après l’effort ! C’était déjà le cas en 2024, il y a de fortes chances que ce le soit encore en 2025…

Alors, bonne année à toutes et à tous, à vélo, et à table !

Belle ambiance dans un café vélo après une sortie Arles Gravel – photo Pascal Colomb

Retrouvez l’intégralité de notre rubrique “Comme un lundi” en cliquant >ICI<

Rondo Ruut CF2 G2 : un gravel innovant et performant

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Rondo Ruut

Par le passé, vous avez pu découvrir à travers mes tests le Rondo Ruut Ti, le Ruut en carbone et plus récemment l’étonnant MYLC. Cette fois, c’est le nouveau Rondo Ruut CF qui nous intéresse, dénommé G2 (pour Generation 2). Plus précisément dans sa version CF2, qui constitue l’entrée de gamme “carbone”. Photo de bannière : Cassandra Dumery.

Un peu d’ histoire…

Szymon Kobylinski, leader du groupe de rock Blenders qui sévissait dans les 90’s avec un certain succès, a été un des précurseurs du VTT DH en Pologne. Là-dessus, désireux de mettre un nom sur les machines que ses amis et lui assemblaient, NS BIKES voit le jour au début des années 2000. Puis, vient Octane One en 2008, positionné en entrée de gamme, suivi des vélos urbains CREME en 2010, et enfin la marque de vélos de route et de Gravel RONDO en 2017. Ces marques co-existent au sein de la société 7ANNA, dont Szymon Kobylinski est le CEO.

Rondo Ruut CF2 G2 : présentation

À travers la dénomination G2 pour Generation 2, Rondo perpétue la lignée des Ruut. D’ailleurs, il y a eu avant cette version G2 une version “1.5” à travers la nouvelle génération de fourche TWINTIP. Fruit du hasard, lors d’un More Gravel Club Ride, nous avons pu aligner les trois évolutions du Rondo Ruut CF (Carbon Frame) dans le massif des Maures.

Voici les trois évolutions du Rondo Ruut CF qui ont mené au CF2 G2 à droite – photo Laurent Biger


Cette nouvelle génération de Rondo Ruut CF se compose de six modèles. Cette version CF2 constitue l’entrée de gamme “carbone” du Rondo Ruut G2, au tarif catalogue de 3 799 €.

Rondo Ruut G2 CF2
Rondo Ruut G2 CF2 – photo Laurent Biger

Pour autant, il partage le même cadre que ses grands frères plus richement équipés. Si le temps vous manque pour parcourir ce chapitre, je vous invite à regarder cette vidéo de Rondo pour découvrir la conception de ce Rondo Ruut CF2 G2 :

La conception du Rondo Ruut G2 – vidéo Rondo

Le Cadre du Rondo Ruut G2

Au déballage de ce vélo, je découvre un cadre anguleux qui me rappelle le Rondo MYLC testé l’an passé, mais aussi le Rondo Ratt que j’ai testé pour le magazine Cyclist. D’ailleurs, le Ruut se situe au milieu de ces deux modèles, que ce soit pour l’usage, mais aussi concernant le design. Les différentes sections du cadre constituent un vélo à l’identité affirmée et singulière.

RONDO RUTT
Le cadre anguleux du Rondo Rutt G2 – illustration Rondo

Le tube de selle se divise afin de laisser place à un parallélogramme qui va constituer le “triangle arrière”, qui désormais n’en est plus un… Des fabricants ont également tenté l’expérience de ce concept, notamment Specialized sur le Sirrus, et bien avant, le EXPLOZIV de Pascal Blanc*. Mais sur un gravel, c’est bien une première ! *je remercie mes contacts Jean-Yves Couput et Patrick de Briko-Bike pour ces contributions historiques.
La douille de direction est imposante, avec une face avant large et quasi plate, inspirant une certaine “puissance”.

La “proue” du Rondo Ruut G2 CF2 est impressionnante – photo Laurent Biger

Comme plusieurs modèles de chez Rondo, c’est le designer Jurek Dąbrowski qui a dessiné cet étonnant vélo. Semblable à aucun autre, ce Ruut se démarque sans peine des autres gravel.

Jurek Dąbrowski est le designer à l’origine du dessin singulier de ce Ruut – photo Laurent Biger

Malgré la forme particulière de ce cadre, les inserts sont relativement nombreux. Ainsi, on retrouve de quoi fixer un garde-boue, deux portes-bidons sur le tube oblique et un porte-bidon sous celui-ci. Deux autres inserts se situent sous le tube supérieur droit du parallélogramme. Ceux-ci ont pour rôle d’accueillir une interface optionnelle permettant la fixation d’un dérailleur avant pour un montage double-plateau.

L’interface optionnelle (en bleu) permettant la fixation d’un dérailleur avant pour un montage double-plateau. En dessous, la boite de pédalier au standard T47A – illustration Rondo

Le boitier de pédalier est au format T47, et donc fileté. Un bon point pour la facilité d’entretien et la fiabilité. Plus précisément, au format T47 “A”, pour Asymetrical. Ce qui se traduit par un roulement interne du côté gauche, et un roulement externe du côté droit.

Pour mémoire, le standard T47 est une solution technique de filetage à M47 x 1,0 mm imaginée par Chris King et censée réunir le meilleur : un boitier de pédalier fileté qui peut accueillir les plus gros axes de pédalier, tout en facilitant l’intégration des gaines qui transitent nécessairement dans cette zone. En somme, une sorte de super BSA, dans un but de fiabilité et de rigidité.
Le cadre du Rondo Ruut G2 est compatible avec la norme UDH. Ce choix garantit une rigidité optimale, devenue essentielle pour les transmissions modernes, et une compatibilité avec les groupes SRAM de type Full Mount (sans patte de dérailleur).

Rondo UDH
Le cadre est compatible avec la norme UDH – photo Laurent Biger

En conséquence, l’axe traversant de 142×12 mm est lui aussi standardisé, afin de pouvoir s’introduire dans l’interface UDH, qui impose un filetage M12 x 1,0 mm. Pour en savoir plus sur l’ UDH, je vous invite à lire mon article à ce sujet : 

La fourche TWINTIP

La fourche en carbone est équipée du système TWINTIP, “signature” technique de la marque polonaise. Ce dispositif, qui en est à sa deuxième version, permet de choisir entre deux positions de l’axe de la roue avant, ce qui offre deux géométries possibles (détaillées plus bas).

RONDO MYLC
Système TWINTIP 2.0 – illustration Rondo

Pour effectuer ce changement, outre l’axe, l’interface de l’étrier de frein avant devra être présente ou retirée.

Les illustrations ci-dessus ne sont pas propres à ce Rutt, mais bien à l’ensemble des Rondo équipés d’une fourche de type TWINTIP 2.0. Aussi, si les fourches sont différentes sur certains points, le principe est bien le même sur toutes.

Par ailleurs, la fourche est dépourvue d’inserts, mais est équipée pour recevoir un fil de dynamo, ainsi que d’un garde-boue.

La fourche est dépourvue d’insert, offrant un look épuré – photo Laurent Biger

Géométrie du Rondo Ruut G2

Le système TWINTIP précédemment évoqué va permettre de faire évoluer la géométrie. Pour résumer, dans la position HI (axe en haut), les angles deviennent plus agressifs et le boîtier de pédalier s’abaisse. La position est ainsi plus sportive, plus aéro (reach plus long et stack plus bas). Au contraire, la position LO (axe en bas), offre des angles plus ouverts, ainsi qu’une valeur de stack à la hausse pour favoriser une position de pilotage plus relevée. Par ailleurs, les bases sont courtes, en cohérence avec la sportivité affirmée du Rondo Ruut.

Transmission et freinage

C’est Shimano qui équipe majoritairement ce Rondo. Ainsi, on retrouve ainsi un pédalier mono plateau GRX-600 en 40 dents, des leviers GRX-600 et enfin un dérailleur 11 vitesses GRX RD-RX812. 

Rondo Ruut G2 CF2
Rondo Ruut G2 CF2 – la géométrie du cadre met en exergue le pédalier mono-plateau – photo Laurent Biger

Pour autant, je note une infidélité au fabricant japonais en ce qui concerne la cassette 11 vitesses en 11-42 dents, qui est issue du fabricant Taïwanais Microshift. En l’occurrence, c’est la cassette CS-G113 dont l’étagement est le suivant : 11-13-15-17-19-21-24-28-32-36-42 dents. En somme, une transmission dont la fiabilité n’est plus à démontrer, mais qui n’offre “que” 11 vitesses.
Du côté du freinage, on retrouve des étriers de freins Shimano GRX-400 qui viennent pincer des disques Shimano SM-RT70 de 160 mm. Peu courant sur des cadres gravel, l’étrier de frein avant est caréné, dans un but d’aérodynamisme et d’esthétisme.

Roues et périphériques

Les roues sont constituées de moyeux Rondo qui accueillent des axes traversant aux standards actuels (12×100 mm à l’avant et 12×142 mm à l’arrière) et dont la fixation des disques est au format IS 6 trous (IS pour International Standard).

Moyeux Rondo – photo Laurent Biger

Les jantes en aluminium sont également signées Rondo, et d’une largeur interne de 23 mm. Ces roues sont équipées de pneus Pirelli Cinturato Adventure en 700×40 mm. Le tout est bien évidemment monté en tubeless.

Pneus Pirelli Cinturato Adventure – photo Laurent Biger


Les périphériques sont en aluminium et proviennent du catalogue 7ANNA. La potence de 75 mm en aluminium CNC est une très belle pièce, fabriquée en Pologne. Massive et d’une finition remarquable, elle contribue elle aussi à l’identité particulière et singulière de ce Rondo Ruut.

Une potence “Made in Poland” – photo Laurent Biger

Il est à noter la présence d’une selle italienne, Italia Novus Superboost, fixée sur une tige de selle en aluminium ayant un léger déport.

Italia
Selle Italia Novus Superboost – photo Laurent Biger


Côté poids, j’ai pesé ce vélo en taille M et monté en tubeless à 9,5 kg.
Pour finir cette présentation, soulignons la finition qui est de très bon niveau, grâce notamment à une peinture réussie et des ajustements précis.

Rondo Ruut CF2 G2 : le test terrain

J’ai pu évaluer ce vélo durant plusieurs semaines dans le massif des Maures, mais aussi dans le massif de l’Esterel comme lors de cette sortie organisée par Ride & Smile :

Les premières semaines en position LO

Ce Rondo Ruut me fut livré avec la fourche en position LO. Comme nous l’avons vu précédemment, cela correspond donc à l’axe de roue avant dans sa position la plus basse. Aussi, j’ai logiquement commencé mon test dans cette position.

Un test qui commence dans le Var – photo Cassandra Dumery

Pour commencer, j’ai volontairement surgonflé les pneus avant d’aller emprunter des pistes que je connais bien. Dans ces conditions, il m’a fallu peu de kilomètres pour constater l’excellente filtration verticale qu’offre ce cadre. Cela est d’autant plus remarquable au regard des bases courtes de 420 mm. Sur ce point, il faut bien admettre que Rondo a vu juste avec cette géométrie particulière. Dans cette position LO, le pilotage se montre facile. Le vélo est maniable, tout en étant rassurant dans certains passages techniques.

Avec la fourche en position LO, le pilotage se montre facile – photo Cassandra Dumery

Bien que typée sport, la position offre un bon compromis, grâce à une valeur de stack qui reste assez élevé pour offrir un minimum de polyvalence.

Rond Ruut
Même si le cintre incite à mettre les mains en bas, la balade reste possible… photo Cassandra Dumery

Passage en position HI

Je dois admettre que j’étais impatient de basculer l’axe avant de ce Ruut en position HI. Pour autant, il faut pour cela s’affranchir d’un peu de mécanique. Pas grand chose, mais il sera difficile de réaliser l’intégralité des étapes en moins de 30 minutes. L’ultime étape étant un nouveau réglage de l’étrier de frein.

Aussitôt prêt, j’enfourche à nouveau le Rondo afin de découvrir les conséquences de ce changement de position. Pour mémoire, dans cette position les angles deviennent plus agressifs et le boîtier de pédalier s’abaisse. Le reach est plus important, alors que le stack diminue. En somme, le Ruut “baisse la tête” de tout son état. Mais il s’allonge légèrement aussi (+7 mm). Dès lors, dans cette position le déport de la fourche (offset) augmente. Une des conséquences est la réduction de la chasse (Trail). Guidon en main, cela se traduit par une direction plus incisive, mais aussi moins stable à grande vitesse, surtout sur des surfaces accidentées.

En position LO ou HI, le Rondo Ruut incite à l’engagement physique – photo Cassandra Dumery

Pour autant, à grande vitesse, l’empattement à la hausse et le boîtier de pédalier qui s’abaisse sont des caractéristiques intéressantes pour la stabilité. Surtout dans des conditions de courses ou qui s’en approchent. D’ailleurs, c’est dans cette position HI que j’ai préféré le comportement du Rondo Ruut. Je le trouve encore plus précis, plus rapide (grâce au gain aérodynamique), mais aussi plus ludique !
Par ailleurs, le cadre possède des qualités dynamiques indéniables. Le boitier de pédalier est solidement ancré, transmettant ainsi toute la puissance délivrée.

Le cadre possède des qualités dynamiques indéniables – photo Cassandra Dumery

Sur ce point, Rondo a toujours su faire des cadres performants, et le nouveau Ruut ne viendra pas ternir cette réputation.
Néanmoins, je reste sur ma faim du côté de l’équipement. Proposer un groupe de transmission mécanique de seulement 11 vitesses sur un vélo dépassant les 3000 € n’a plus sa place en 2024. Heureusement, les roues sont à la hauteur, tout comme les périphériques, notamment le cintre qui se montre bien adapté à notre pratique.

Rondo Ruut
Focus sur ce cadre décidément atypique – photo Cassandra Dumery

Et les bidons dans tout çà ?

À première vue, il est légitime de penser que l’emport de bidons peut être contrarié par cette géométrie inhabituelle. En effet, s’il y a bien présence d’inserts pour deux portes-bidons sur le tube diagonal, ils sont assez rapprochés. Pour mémoire, il y a d’autres inserts sous ce même tube, mais aucun sur le tube de selle. Pour ma part, en cette période hivernale, je me suis contenté d’un unique bidon Zefal Magnum de 975 ml.

Le Rondo Ruut CF2 G2 dans une configuration différente et équipé du bidon Zefal Magnum de 975 ml, dans le massif de l’Esterel – photo Laurent Biger

Cependant, je suis conscient que cela peut être insuffisant selon les conditions. Aussi, j’ai commandé chez Elite trois portes-bidons Ambo qui offrent une entrée latérale et une large plage de réglages quant à leurs fixations. J’ai pu y glisser un bidon Elite FLY Tex de 750 ml et un de 550 ml. Je peux les retirer sans difficulté en roulant, grâce à l’ouverture latérale.

Portes-bidons ELITE AMBO et bidons ELITE FLY Tex – photo Laurent Biger

De son côté, Rondo encourage à adopter la solution magnétique Fidlock. D’ailleurs, cet équipement est de série sur le haut de gamme Ruut CF0 G2.

Rondo Ruut
Rondo encourage à adopter la solution magnétique Fidlock – photo Rondo

Ainsi équipé, le tube diagonal peut accueillir, selon la taille du cadre :

  • Taille XS : 2 x bidons Fidlock de 450 ml ;
  • Taille S : 1 bidon Fidlock de 450 ml + 1 bidon Fidlock de 590 ml, ou 2 x bidons Fidlock de 590 ml ;
  • Taille M (et plus) : 2 x bidons Fidlock de 750 ml, ou 1 bidon Fidlock de 750 ml + 1 bidon Fidlock de 590 ml.

Pour conclure

Une vingtaine d’années après que le marché de l’automobile l’ait quitté, c’est celui du gravel qui est actuellement dans une phase bio-Design*. Ainsi, on voit fleurir sur nos vélos des douilles de direction, entre autres, qui s’inspirent de formes biologiques pour réaliser des gains aérodynamiques. Mais une nouvelle fois, Rondo se soustrait des codes actuels avec ce vélo résolument différent. Différent dans le design, avec des angles vifs et une surface frontale imposante. Différent aussi dans la géométrie, en osant à l’échelle industrielle, un cadre innovant et même disruptif. Selon moi, l’expérience est réussie. Ce Rondo Ruut est un gravel performant, qui se montre aussi confortable à rouler que ludique à piloter. Finalement, un vélo qui ne laisse pas indifférent.
*courant conceptuel du design industriel porté par Luigi Colani.

Rondo Ruut CF2 G2 : caractéristiques

TAILLESXS, S, M (taille testée), L, XL
CADRERUUT G2 FLY CARBON
FOURCHETWINTIP V 2.0 CARBON
JEU DE DIRECTIONIntégré IS52/28,6 | IS52/40
POTENCEAluminium, RONDO ICR de 75 mm (XS, S, M), 90 mm (L, XL)
GUIDONAluminium, RONDO de largeur 380 mm (XS), 420 mm (S), 440 mm (M, L), 460 mm (XL)
TIGE DE SELLEAluminium, RONDO (diamètre 27,2 mm)
SELLEITALIA NOVUS SUPERBOOST
MANETTESShimano ST-RX600-R
ÉTRIERS DE FREINShimano GRX BR-RX400
DISQUESShimano SM-RT70 de 160 mm
DÉRAILLEUR ARRIÈREShimano 11 vitesses GRX RD-RX812
CASSETTEMicroshift CS-G113, 10-42 dents, 11 vitesses
CHAÎNEShimano CN-HG701
PATTE de DÉRAILLEURUDH
PÉDALIERShimano GRX FC-RX600, plateau 40 dents
BOÎTIER DE PÉDALIERT47-77 ASYMETRIC
ROUESRONDO ALUMINIUM 622-23 / 584-23 (sur taille XS)
AXES TRAVERSANTSAvant : 12 x 100 mm
Arrière : 12 x 142 mm
PNEUSPIRELLI GRAVEL ADV H 700C x 40 / 650B x 45 (sur taille XS)
ACCESSOIREInterface pour étrier de frein avant (fourche TWINTIP)
POIDS9,5 kg en taille M (vérifié)