Amis cyclistes, il est temps de briser vos codes vestimentaires : soyons élégants et confortables. Cela fait trop longtemps que, par mimétisme avec les coureurs pros, les cyclistes du dimanche essaient de loger leurs bedaines dans des lycras hyper moulants. Du côté des clubs ce n’est pas mieux. On dirait que les pelotons de cyclos se livrent à un concours national du maillot le plus kitch … Trop typés, remplis de marquages les maillots cyclistes sont globalement discutables en matière de coupe et en qualité. ils sont souvent en décalage par rapport à la valeur et à l’esthétique des supers vélos chevauchés par ceux qui les portent.
Un peu de confort que diable : oublions le CX et soyons bien dans nos fringues. C’est peut-être plus facile d’oser cette mutation vestimentaire dans l’univers du gravel, où le matériel échappe déjà aux standards. Certaines marques ont pris le parti de privilégier l’élégance et le confort qui leur manquaient. Elles ont utilisé de nouvelles matières, comme la laine de mérinos pour offrir de meilleures qualités thermiques. Elles ont imaginé de nouvelles coupes plus confortables. Pourquoi, par exemple, ne pas admettre que l’on peut avoir des plis au niveau de nos articulations pour être à l’aise dans nos mouvements ? Au niveau du design, ces marques ont renoncé à l’affichage ostentatoire de leurs logos au profit d’un style plus subliminal qui est identifié d’un seul regard. Avec de tels équipements, on peut enfin entrer dans une boulangerie pour acheter un pain au chocolat, sans effrayer les clients qui sont dans la boutique.
Confort et anti-conformisme
Parmi ces marques (elles commencent à être nombreuses) je voulais en citer 2 car j’ai utilisé leurs produits. Elles donnent actuellement le ton de cette nouvelle tendance du vêtement de vélo cool, esthétique, et sans concession à la technicité nécessaire à la pratique du gravel bike.
Rapha, qui a créé un style qui est devenu une référence de l’élégance cycliste et le Café du cycliste, qui est une marque créative et anti-conformiste. La taille de ces enseignes n’est absolument pas comparable, mais elles ont en commun la volonté de proposer des produits originaux et qualitatifs. Elles ont créé notamment des produits orientés gravel pour répondre à la polyvalence de notre pratique, qui ne s’embarrasse pas des codes habituels du vélo.
Je vais encore recevoir des remarques sur les aspects financiers, car évidemment la qualité a un coût. J’admets que les prix peuvent calmer les envies de ceux qui ont un budget limité. Je comprends moins ceux qui roulent sur un vélo à 5000 € et qui portent des maillots bas de gamme couverts de publicités. Pour acquérir ces beaux produits il y a régulièrement des soldes de fin de saison qui les rendent accessibles. Franchement il vaut mieux avoir un maillot de qualité de la saison précédente qu’un produit low coast du catalogue de l’année. Enfin c’est mon point de vue.
Deux tenues gravel pour l’hiver
Cette rupture vestimentaire est peut-être plus facile à aborder dans la communauté de ceux qui pratiquent le gravel bike. Nous avons moins la préoccupation de vouloir ressembler aux champions. Nos vélos sont déjà atypiques, nos maillots peuvent l’être aussi. Il n’existe pas de “dressing code” gravel et seul le confort nous importe.
Je me suis équipé pour l’hiver de deux tenues imaginées par les cerveaux créatifs des deux marques que j’ai citées.
Le maillot Solenne du Café du cycliste
Le modèle s’appelle Solenne : tout un programme. C’est la tradition au Café du cycliste, qui a pignon sur le port de Nice, les noms des produits sont puisés dans la liste des prénoms et ils sont souvent féminins : Arlette, Geneviève, Claudette,… Une façon de casser un peu plus le machisme ordinaire du milieu cycliste.
Solenne, qui reprend la ligne d’un « hoodie », possède de vraies poches en biais devant et une capuche. Insensé diront certains cyclistes néo-classiques ! Solenne fait exploser les codes traditionnels du maillot de vélo. Il possède des poches arrières comme tous les maillots cyclistes et il descend sur les reins pour assurer une bonne protection du bas du dos.
Conçu pour parcourir les pistes, Solenne cache sous son aspect décontracté, un maillot de cyclisme très technique. Il est fabriqué à partir de tissus performants, la respirabilité et l’aspect texturé sont associés à des finitions qui caractérisent la collection gravel du Café du Cycliste.
Mon avis : j’adore cette couleur gris très clair légèrement chiné qui donne de la lumière à la saison automne / hiver. Le confort du maillot est remarquable. Le tissu est souple et l’intérieur gratté de couleur gris foncé est douillet. Lorsque je m’arrête je peux me protéger avec la capuche qui peut recouvrir le casque. Je porte Solenne également en ville lorsque je me rends au marché sur mon single speed. C’est un vêtement polyvalent qu’il m’est même arrivé de porter en version week-end hoodie / jean.
Rapha explore le gravel
Avec des poches sur les jambes et dans le bas du dos le Cargo Bib Shorts de Rapha affiche une rupture majeure par rapport aux cuissards traditionnels. Après la version été, voici la version automne / hiver le : Explore Cargo Winter Tights. Une des poches latérales a reçu une fermeture éclair pour mieux protéger son contenu.
Il est fabriqué à partir d’un tissu doublé de polaire traité pour le rendre déperlant. Ce collant est chaud et fait glisser l’eau en cas d’averses. La partie antérieure du mollet est constituée d’un matériau hautement réfléchissant imprimé de rayures distinctives pour rendre le cycliste visible dans les phares. Deux poches sont présentes dans la partie inférieure du dos permettant éventuellement de porter en haut un vêtement sans poche.
Mon avis : On n’a jamais trop de poches. Avec ce Cargo cuissard long vous avez de quoi ranger toutes vos petites affaires. J’ai apprécié la chaleur de la polaire au niveau des cuisses. La bonne visibilité que procure les inserts réfléchissants au niveau des mollets. Un super produit taillé pour l’aventure. Seul le prix sera un obstacle.
Après du côté maillot j’ai choisi le Classic Check Long Sleeve Jersey, qui est à la fois confortable et qui m’a rappelé un maillot à damiers que j’ai bien connu autrefois. Moi qui aime le vintage et le gravel c’était la bonne synthèse. Dans les années 60, les logos des sponsors n’étaient pas aussi criards qu’aujourd’hui, les motifs étaient sobres et les coureurs qui endossaient les maillots devinrent avec le temps des icônes du style bien au-delà des limites du sport cycliste.
On retrouve avec ce maillot les caractéristiques techniques du best-seller de Rapha, le Classic Long Sleeve Jersey II. Le mélange de laine utilisé pour le confectionner est le Rapha Performance Merino 150 (RPM150), un tissu très technique et polyvalent. Il est léger, doux et respirant, et permet à la fois de respirer par forte chaleur et de rester au chaud lorsque les températures chutent.
Mon avis : J’ai craqué sur le design et la couleur. Dans les années 70 j’avais un maillot Peugeot. Les damiers de Rapha me rappellent ce célèbre maillot porté autrefois par Thévenet, Pingeon ou encore Simpson. Malgré la finesse du Merino 150, la sensation de chaleur est bluffante. La douceur de la laine est appréciable et elle rend ce maillot très confortable. Je mets ce maillot en gravel et pour aller en ville en single. Pour ceux qui n’auraient pas envie de « jouer aux dames » ils peuvent choisir le Classic Long Sleeve Jersey II.
Tout à fait ma philosophie du Gravel, pratiquant aussi le vtt
Salut Bike-café, briser les codes en restant élégant, quoi de mieux que pour faire la différence 🙂 Pour ma part je roule avec la marque PEDALED, dans la même lignée que RAPHA, tissus de top qualité, design épuré et élégant. Si tu ne connais pas (ce qui serais étonnant) je te recommande de faire un tour sur leur site.
Sportivement.
Chris
Oui je connais Chris … découvert à l’Eurobike en 2015. Superbes créas Nippo Italiennes sponsor de la TCR : des gens biens donc. L’angle de l’article était plutôt de dénoncer le manque de goût qui règne depuis des années dans le milieu du vélo. Je n’ai pas cité toutes les marques, qui heureusement relèvent le niveau. Il y a aussi Isadore … j’adore. Design et fabrication sur place en Slovaquie https://bike-cafe.fr/2018/05/isadore-une-marque-slovaque-creee-par-des-champions/ . Merci de ton message … je me suis fait pourrir sur fb à cause des prix, mais on peut trouver des prix et des remises surtout en période de soldes sur des beaux produits, plutôt que d’acheter des maillots de qualité médiocre.
Je ne suis pas sur FB donc je n’ai pas vu les commentaires. Je ne veux pas pourrir le blog, mais pourquoi diable toute cette fascination pour le “style” et les marques ?
Pour mon activité vélo je porte des vêtements variés, quelques fois spécialisés vélo mais souvent pas (sauf évidemment le cuissard).
Payer des prix exorbitants pour des fringues de vélo, en plus sous prétexte que désormais la mode ridicule de se transformer en panneau publicitaire c’est “has been” (et qu’on était un ringard quand on le refusait avant), je trouve que ça n’a pas de sens. Le plaisir du vélo n’a aucun rapport avec le prix et le “style” des vêtements qu’on porte (à condition bien sûr de ne pas faire n’importe quoi).
Attention, je comprends bien que la qualité a un prix et qu’il peut être plus agréable de porter des vêtements de qualité lors d’une pratique sportive assidue.
Mais de là à faire croire que la barre (des prix) doit être au niveau placé par les marques comme Rafa etc, c’est de l’escroquerie. En effet, les prix élevés résultent principalement de tout le côté marketing et pas des produits eux-mêmes ( je rappelle que Raffa a été acheté pour 200M£ par des américains, ce qui prouve bien que les marges sont outrageuses au point de justifier ce prix).
Quand est-ce que nous tournerons la page de ce matérialisme qui insinue que le bonheur/plaisir est lié au fait de posséder et de s’afficher avec des produits et des marques (élitistes)???
Est-ce Bike-Café pourrait s’abstenir de contribuer à promouvoir de telles marques alors que d’autres sont plus raisonnables et moins élitistes tout en proposant d’excellents produits ?