Nous l’avons constaté lors du dernier Eurobike, le Bike Packing se développe et de nombreuses marques proposent désormais ce type de sacoches. Le côté pratique de ces bagages donne envie de partir rouler quelques jours à l’aventure sur votre vélo usuel. Plus besoin de porte-bagages rigides ou de fixations spécifiques : c’est le vélo qui va s’habiller de ces sacoches maintenues simplement par des fixations souples. Pour les baroudeurs de la Transcontinental ou encore ceux de la French Divide ou de la Baroudeuse, comme pour la petite itinérance du week-end, le Bike Packing a déjà convaincu de nombreux cyclistes.
Pedaled se met en jeans
photo Pedaled
Pedaled propose une série de sacs de type “Bike packing” produits en Italie par Miss Grape une référence dans ce domaine. Nous avons aimé son look sympa avec cette réalisation en toile de jean. Pedaled, partenaire de la Transcontinental, connait bien la problématique du voyage au long cours.
L’internode est notre sac de tube horizontal. Spacieux et résistant, c’est le sac pour toutes les occasions. Il est équipé du nouveau “Aquazip” M8 et d’un tissu Denim imperméable, la résistance à la pluie est assurée, grâce au revêtement interne.
Le Node est le sac de tube supérieur équipé d’une sangle velcro pour attacher le sac au tube supérieur et d’une autre sangle (avec trois positions de hauteur) utilisée pour fixer le sac à la direction ou à la tige de selle.
Le sac de selle Cluster est l’article indispensable, que vous souhaitiez partir en mini-aventure le week-end ou à travers l’Europe dans le cadre de la Transcontinental Race. Le Cluster dispose d’une capacité de charge suffisante pour satisfaire les besoins de tous les cyclistes.
Le Tendril est le sac de guidon 100% étanche. Il peut être monté sur les guidons de course (type route et gravel) et droits (VTT). Le sac est fermé par enroulement des deux côtés et tenu par un système de compression pour minimiser ses dimensions externes.
Lezyne – Engineered Design est une société qui produit et commercialise de nombreux accessoires pour le vélo. Elle élargit sa gamme de sacoches avec de nouveaux produits dédiés au Bike packing. Qualité, design et prix voilà une bon un équipement pour voyager léger.
Le XL Caddy est un sac de selle de grande capacité (420x170x140mm – 7,5 Litres). Il s’installe solidement sur la tige et les rails de la selle avec des sangles stratégiquement placées pour maintenir la stabilité. Haute qualité et matériaux durables conçu pour résister à l’eau.
Le Bar Caddy est sac de guidon de capacité moyenne (7 litres) conçu pour une utilisation facile et une fonctionnalité maximale. Accès simplifié, conçu pour résister à l’eau et compressible (80x60x115 mm). Fabriqué avec des matériaux durables il dispose de sangles réglables et système de montage avec de simples velcros.
L’Energy Caddy XL est une sacoche de tube qui permet un accès rapide sur le vélo à votre ravitaillement et/ou à votre appareil photo ou smartphone pour immortaliser les paysages traversés. Son compartiment principal est zippé et résistant et dispose de poches extérieures latérales.
Légères en poids et en prix ces sacoches (Front et Seat) équipées de sac étanches constituent une bonne affaire pour le Bike Packing par tous les temps. Le petit plus : l’intérieur bleu pour une meilleure visibilité de la sacoche de tube horizontal.
Front Fellow : sacoche de guidon légère en nylon avec sac interne étanche. Elle possède 3 points de fixation pour une stabilité optimale à l’utilisation. Sangles à fixation rapide pour détacher le sac interne, laissant le harnais en place sur le vélo. Cales de cintre pour laisser la place aux freins, manettes de dérailleur et gaines. Elle est compatible avec les duvets et les tentes compacts. Sac étanche (60 x 15 Ø cm) de 10 L avec bandoulière détachable. Harnais : 28 x 16 x 16 cm. Poids : 305 g.
Middle Mate PPC : sacoche de cadre légère en nylon avec 5 sangles de fixation ajustables pour une grande modularité. Elle possède 2 fermetures avec zips étanches. Un volume de 4 L divisé en deux compartiments. Intérieur bleu pour une meilleure visibilité du contenu. Taille : 44 x 7 x 14 cm. Poids : 155 g.
Seat Sidekick PPC : sacoche de selle légère en nylon avec un sac interne étanche. Fixation simple et rapide au chariot de selle et à la tige de selle. Sangles à fixation rapide pour détacher le sac interne, laissant le harnais en place sur le vélo. Harnais renforcé en PE pour plus de stabilité. Le revêtement inférieur est résistant et facile à nettoyer et le sac offre la protection d’un garde-boue. Sac étanche de 10 L avec bandoulière détachable. Sac : 60 x 10 -20 Ø cm (10L). Harnais : 28 x 16 x 16 cm. Poids : 450 g.
Nous avons adoré le récit de Jérôme Sorrel sur Stava concernant la sortie Gran Fondo Gravel, organisée par l’Échappée Belle le 29 octobre 2017 à laquelle il a participé. Certains de nos lecteurs l’ont peut-être loupé, alors nous avons demandé à Jérôme et à Patrick (Échappée belle) l’autorisation de revenir sur ce “grand moment” de “Graveul” … Un vrai plaisir de lecture et surtout une belle réflexion sur ce qu’est le Gravel …
Jérôme à toi la parole …
“En Grave(u)l, on se fend la gueule …” ou encore la différence entre les rendez-vous en terres inconnues et ceux en terrains connus.
“Gravel” voilà un terme clivant dans le petit, et bien-pensant, monde du vélo. Le vélo est un milieu de puristes. C’est d’ailleurs cela qui éloigne, en France le vélo de sa vocation de véhicule, pour le cantonner à un objet de loisir, mais le débat du jour n’est pas là.
Le Gravel n’est qu’une proposition graveleuse pour salir son bijou rutilant … photo Échappée Belle
Les cyclistes traditionnels, ne voient dans le Gravel qu’une proposition graveleuse pour salir son bijou rutilant, à la fin de la semaine, après qu’il ait passé sa semaine à l’abri de toutes tentations. Ces mêmes puristes considèrent que le terme CX ne peut être qu’une formule mathématique pour calculer son coefficient de trainée. Cette même trainée, n’étant au grand jamais croisée sur le trottoir. Elle n’a pas plus d’importance là aux yeux du routier qu’au centre de la chaussée. Loin d’être un objet de désir, elle est au contraire refoulée par un ensemble d’artifices qui permettront de boucler la boucle plus vite au prix de moins d’efforts.
Les routiers aguerris avalent leur sortie de 120 km en 4 bonnes heures. Ils tentent d’améliorer leur coefficient de trainée, pour ne pas traîner, et être rentrés pour le gigot de 13 h 00. Le compte est bon, en quittant le domicile à 8 h 00, ils sont dans les temps. De l’autre côté du paysage du cyclisme, d’autres puristes s’époumonent faisant fi de l’aérodynamisme. Ils sont à la recherche de la machine qui permettra de gommer toutes les aspérités du terrain de jeu. Gommer les aspérités, souvent grasses, parfois cassantes pour préserver le pilote et le matériel, permettre à l’équipage de boucler la boucle plus vite au prix de moins d’efforts également. Ces vététistes partent pour des boucles de 50/60 km et ils ont bon espoir d’être de retour à la maison, eux aussi, pour le gigot de 13 h 00, sans traîner.
Vont-ils arriver à temps pour le gigot de 13 heures … photo Échappée Belle
Ces deux mondes se côtoient peu, mêmes s’ils ont les mêmes contraintes (le gigot de 13 h 00). Les terrains de jeux sont sensiblement différents, aussi les uns snobent souvent les autres, à moins que ce ne soit l’inverse. Et puis, au milieu de tout cela, ou à côté, ou en-dessous, ou au-dessus, en définitive, peu importe la position exacte, disons en décalage, se trouve désormais le Gravel.
À bien y réfléchir, le gravel est un pur non sens. C’est la pratique de l’indécis et de l’inconscient … Il emprunte aux routards les distances à avaler, il emprunte aux vététistes les chemins à parcourir. Les puristes diront que le Gravel est au vélo de route, ce que le VTC est au VTT. Un vélo moyen partout, une activité d’enfants gâtés qui ne savent pas choisir et donc ne savent pas renoncer.
J’ai fait pendant longtemps parti du monde des vététistes du dimanche, pour m’embourgeoiser dernièrement en me jetant corps et âme sur la route. Me jetant corps et âme jusqu’au jour où ! … Jusqu’au jour où, je reçois dans mes e-mails, une invitation à participer à la sortie “Gran Fondo Gravel organisée par L’Échappée Belle”. Je vois là l’opportunité de me faire enfin une idée par moi-même et surtout, je vois là l’opportunité de retrouver le plaisir régressif de rentrer à la maison, couvert de boue, du dérailleur au cintre, de la tête aux pieds. Sans trop réfléchir, comme un sale gosse capricieux, je m’inscris à cette sortie :120 km ! … Fastoche : moi aussi j’aime le gigot dominical … Sauf que 5 minutes après avoir cliqué sur le bouton sésame, “je participe“, je reçois un e-mail de l’Échapée Belle confirmant mon inscription à cette sortie, et entre-autres les règles de la sortie • « Je m’engage à venir, équipé de pneus en section 32 minimum”. • « Je m’engage, comme ceux qui prévoient l’aller ET retour à vélo, à prévoir des lumières pour la fin de journée”.
WTF ? … Lumières pour la fin de journée ? ok on passe en heure d’hiver ce même jour, mais tout de même, 120 km, en partant à 7 h 30, on devrait raisonnablement être rentré pour le café. Si vraiment, mais alors vraiment on se traîne, on sera à la maison pour le thé et les petits beurres.
M’asseoir sur mon gigot dominical n’est qu’une question de négociation avec mon ministre de l’intérieur, ma femme. Elle est adorable et la négociation ne me coûte qu’une virée culturelle dans Paris, la veille, le samedi. Sachant qu’on va y aller à vélo, elle peut bien m’emmener où elle veut.
Pour les pneus, c’est une autre paire de manche. N’ayant absolument pas prévu d’investir dans les jours à venir, ni dans un vélo de CX, ni dans un vélo en tubes Reynolds, je bénis mon idée du mois de juillet d’équiper mon unique destrier de jantes “All Road”. N’étant pas trop bon en anglais, je me dis que la nuance entre “all roads” et “all tracks” n’alertera que les puristes. Armé de mon pied à coulisses (mes doigts en vérité), je vérifie minutieusement (comme je peux donc) quelle section de pneus maximum mon carbone endurance accepte : 35 devrait passer. Je chausse mon véhicule quotidien de ces pneus larges et roule sur quelques trajets de vélotaf pour m’assurer que mon enthousiasme ne sera pas douché au premier virage dimanche matin. Je suis consciencieux au point de passer par le parc de Saint-Cloud ainsi chaussé sur un trajet vélotaf. “Ça devrait passer crème …” comme dirait l’ado que je redeviens. Soit, il ne faudrait pas que les chemins empruntés soient trop boueux, au vu des quelques millimètres qui séparent le pneu des différents passages de roues sur la fourche et les haubans. En regardant mon équipement, je me dis que je viens d’inventer le Gravel aéro, le “gravoute”.
photo Échappée Belle
Aussi je me garde bien d’appeler Romain, Patrick, Claire ou François de l’Échappée Belle pour leur faire part de mes doutes sur l’adéquation de mon destrier et le programme du jour. Je garde mes doutes pour moi et j’assumerais comme un grand garçon, pour une fois, mes errances et erreurs. Ma seule inquiétude est finalement altruiste, et si je devais renoncer après 20 km, je priverais, de fait, un autre rider de ce Gran Fondo, qui est semble-t-il victime de son succès avec une liste d’attente longue comme la sortie à venir. Rien que pour cela, ce serait bien que j’assume au moins jusqu’à Rambouillet.
Ce dimanche matin, nous sommes environ 25 à partir. À la vue des jerseys “French Divide” et autre flopée de Genesis sur le tarmac, j’ai le sentiment d’être effectivement le seul à partir en terre inconnue. Je ne suis malgré tout pas si inquiet que cela, ayant déjà eu le privilège de faire une sortie “route” cette fois, avec l’équipe de l’Échappée Belle. Je sais que la philosophie qui les anime est orientée vers la bienveillance et l’entraide plus que sur la performance pure. Et puis 120 km, “ça va passer crème …” je vous le dis.
photo Échappée Belle
Après la traversée urbaine inévitable, la première section gravel passe par le Parc de Saint-Cloud ; de terre inconnue je passe en terrain connu. Par, je ne sais quel tour de magie, tout en restant dans les sous-bois la plupart du temps, on se retrouve dans le jardin du musée de la toile de Jouy, ça c’est pour la touche culturelle du dimanche. Je suis donc de retour en terrain connu, le Musée de Jouy, fait parti de mon décor dominical lors de mes sorties “routes” en Vallée de Chevreuse. Sauf pépin mécanique, je devrais rallier Rambouillet et si vraiment le plus dur est à venir, je peux toujours rebrousser chemin et rentrer par la route. On avance relativement doucement, mais c’est évidemment dû à l’inertie d’un groupe de 25 graveleurs et graveleuses, et pourtant, même DSK n’a pas pu venir. Les crevaisons s’enchaînent presque aussi vite que les single tracks. Mes compagnons du jour sont plus à l’aise sur les passages techniques et cassants, je me régale sur les grandes allées forestières et autres sections goudronnées. Mon Gravel Aéro, mon “gravoute” serait l’arme ultime… sur la route ! …
photo Échappée Belle
Au bout de 5 heures de chevauchée nous voilà arrivés à destination. Le gigot est avantageusement remplacé par toutes les cochonneries grasses et sucrées qu’offrent toute boulangerie digne de ce nom. La grosse moitié du groupe du jour rentre par le train, 11 autres veulent prolonger le plaisir à vélo. Nous revoilà sur la route, ou plutôt les chemins devrais-je dire, du retour. Je ne sais toujours pas par quel tour de passe-passe aucun chemin pris à l’aller ne sera croisé au retour. C’est le moment de saluer le formidable travail de “mapping” effectué en amont par l’équipe de l’Échappée Belle. Ils ont dû en faire des demi-tours, des fausses routes. Parfois, les chemins s’enchaînent logiquement, souvent le petit passage caché, il fallait le trouver et le tenter pour valider l’option.
photo Échappée Belle
Le groupe étant plus petit, nous évoluons à une vitesse moyenne plus élevée. Je suis admiratif de la capacité des échappés du jour, à avaler les bosses, dans les sous-bois, quelle que soit la technicité de la montée, en moulinant, sans poser le pied, sans avoir besoin de pousser le vélo. En queue de peloton, je me fais quelques “walk of shame”, ne parvenant pas systématiquement à emmener mon quintal au sommet (et là, je suis obligé de l’admettre, la limite n’est pas mon vélo, mais ma technique).
photo Échappée Belle
La fin du parcours est sur mon trajet (presque) quotidien de vélotaf, le Paris-Londres, la section entre Bougival et Bois-Colombes, le long de la Seine. Encore une fois, étant en terrain (archi) connu, et sur des sections (archi) roulantes, mon Synapse fait merveille et je me fais une belle échappée, petite vengeance de mes trop nombreuses “walk of shame” à l’ombre des châtaigniers.
Oublions les certitudes
Cette découverte du gravel ne m’apporte quasiment aucune certitude. • Est-ce du VTT ? Pas vraiment … • Est-ce de la route ? Pas vraiment non plus … • Est-ce que la sortie aurait été mieux à VTT ? Non … • Moins bien alors ? Non plus … • Différente ? Certainement …
photo Échappée Belle
À VTT, les crevaisons auraient probablement été moins nombreuses, les portions roulantes moins marrantes, les portions techniques moins techniques. En plein hiver, sur des chemins détrempés ou bien en été sur des chemins secs et cassants je n’aurais peut-être pas pu raisonnablement emmener mon vélo au bout. La sortie aurait-elle été mieux sur la route ? Probablement qu’avec un vrai travail de mapping, on peut aussi rallier Rambouillet depuis Asnières par des petites routes de traverses, loin de la circulation et profiter de la région tout autant.
Donc mieux ou moins bien, ce n’est pas le propos. Le Gravel est simplement une proposition différente et accessible même pour les parisiens, urbains, tant qu’ils ne sont pas indécrottables. Le vrai tour de force, sur cette sortie fut de nous proposer 120 km, en Ile de France, avec un départ et une arrivée en petite ceinture et nous emmener sur plus de 90% du trajet sur des voies non-carrossées. Finalement la seule certitude, en VVT, en Gravel, en « Route », le plaisir de rentrer le soir chez soi, fourbu, et tout boueux (ou pas) est le même, on reste sur les terrains connus. En Gravel, le retour se fait un peu après l’heure du thé, et là on touche aux terres inconnues. Et c’est ça qui est bien …
Ce format de roue, qui était cher autrefois aux cyclotouristes, a toujours ses aficionados dans le monde de la “randonneuse”. Il existe même une confrérie du 650 qui est toujours très active pour défendre l’usage de ce diamètre très menacé par la généralisation du 700 C. Nous constatons depuis quelques temps son arrivée en force dans le monde du Gravel ; pourquoi ? … Est-ce un retour arrière ou bien le constat qu’il apporte un réel avantage pour la pratique du vélo “all road” ?
Pouce ! … une pause s’impose
Les formats et dimensions de roues, de pneus et de chambres restent mystérieux pour bon nombre de cyclistes. On parle en pouce dans le VTT, en centimètres sur la route, … et maintenant en norme ETRTO (European Tyre and Rim Technical Organisation), … C’est souvent difficile de s’y retrouver dans cet imbroglio de chiffres exprimés en mesures anglo-saxonnes ou européennes.
Si il n’y avait que des chiffres ! …
700 à gauche – 650 à droite sur 2 vélos de 2.11 cycles équipés de pneus Compass montés en tubeless – photo 2.11
Comme l’explique Jean-Philippe Feirreira (2.11 cycles), qui importe notamment les pneus Compass : “À l’origine une lettre indiquait la largeur du pneu prévu pour être installé sur la jante afin d’obtenir le diamètre extérieur en mm placé avant (650 ou 700 mm). Si il n’y avait pas de lettre il s’agissait d’un pneu fin puis A, B et C sont venus qualifier les pneus de plus en plus larges (B 30 mm et C 40 mm). Exemple 700C = 700-(2×40) = 620… qui correspond à notre fameuse jante de 622 mm de diamètre extérieur. 650B = 650-(2×30) = 590 … 589 mm en réalité. Le système Etrto est plus simple et fiable !”
Pour jeter encore plus le trouble dans ces différents formats le VTT utilise une mesure ne pouces : 26 pouces, puis 27,5 et 29 … Tout cela se combinant aux formats + sans compter les roues de “Fat” …
L’ami Fabrice, lors d’un de ses gags photographiques, illustre des formats extrêmes … nous ne les traiterons pas dans cet article – photos Phil et Fabrice
Alors effectivement mettons un “pouce” et faisons une pause pour savoir quel format pourrait convenir en usage Gravel Bike … Comme une conversation, qui pourrait s’engager au bar du Bike Café, donnons la parole à quelques spécialistes qui connaissent bien le sujet.
Le bonheur serait dans le switch …
“Le Gravel Bike est universel mais il convient de nuancer la chose. Si la base : cadre, direction et transmission restent les mêmes on pourra adapter son vélo au théâtre des opérations. En mono plateau on pourra changer la denture, si le profil le nécessite, et on pourra switcher le format des roues en fonction des terrains en utilisant 2 paires de roues différentes. C’est ce que je fais régulièrement …” Explique Simon Kirscher qui dispose de deux configs :
650×48 (Compass) utilisés autant en tubeless qu’avec chambres, sur roues Stan Arch Ex / moyeux Hope.
700×33 (IRC Sand pointes de diamants) tubeless, sur roues Stan A340.
Simon nous explique “Le 650×48 est la monte la plus polyvalente, preuve récente avec le DirtyBoar (avorté après 110 km pour cause de plaquettes de freins en cartons) où malgré la PIRE météo imaginable et la monte en chambre, 0 crevaison, 0 manque de grip (même en pente raide passée en force), confort absolu. Faut vraiment vouloir rouler vite dans la boue pour lui trouver une limite. Et sur route, c’est juste le bonheur absolu rapport à un pneu de CX niveau confort/accroche/confiance. Pour le 700×33, utilisé sur la Gravel Malteni, c’est très efficace aussi mais clairement plus secouant … notamment sur les pavés de Paris Roubaix. Sinon, je ressens un feeling forcément plus “incisif” mais aussi moins rassurant, ça peut décrocher, rebondir, glisser sur une pierre… Mais j’ai la sensation “d’aller plus vite”, même si le IRC est clairement moins roulant sur route.“
Simon sait faire parler sa virtuosité sur du 650 …
Simon reconnaît qu’il a la sensation de devoir “donner plus” en 650 qu’avec le 700. Cela venant sans doute de la différence de confort (très) importante entre les deux montages. Il compte essayer une monte 650×48 en pignon fixe et ratio type 42×16. “Peut être que l’enroulement du fixe combiné au confort des pneus est la solution magique (parce que j’aimerai bien re-graveler en fixe). Je soupçonne au fond de moi qu’après des années en fixe, le passage à la roue libre est une source de “perte”. En tous cas, sur un vélo polyvalent à vitesses, ce serait 650×48, sans hésitation. En tubeless, et extra-light.” conclut Simon.
À 70 km/h en descente
Sur le salon du Roc d’Azur, Laurent des cycles Sobre nous explique sa propre expérience sur son Versatile “Je suis en Compass standard monté en tubeless. Je fais de la route en priorité avec, c’est top car quel que soit l’état du revêtement on a un super rendu. Je suis étonné des capacités de roulage, que ce soit en montée, plat ou descente. Je n’imaginais pas un tel comportement. Le vélo est hyper stable tout en étant précis. A 70 km/h dans les descentes j’ai un sentiment de sécurité que je n’avais pas en 700×35. Je vais plus vite avec cette config alors que mon vélo est plus lourd qu’avant de presque 1 kg. J’ai essayé du 700×40 par le passé. À mes yeux le 650×42 est mieux à tous les niveaux. Bref j’adore ! …“
Un bon cadre sans de bonnes roues ça ne marche pas …
Le tout dernier modèle de la série Gravel de Caminade est en titane. Il peut être équipé au choix en 700 ou comme sur cette photo en 650b … ici avec des WTB de 47 – photo Caminade
Chez Caminade on essaie des montes différentes pour conseiller les clients. Les 3 membres de l’équipe organisent entre-eux des comparatifs façon “Top Gear” de pneus vélo gravel sur les sentiers de l’Enduro de Corbère.
photo Caminade
Le dernier test s’est déroulé sur les montes suivantes :
WTB ByWay 650×47 / Mavic XA Elite / AllRoad Titane
Brice Epailly sur le Roc d’Azur … il roulait sur un Caminade Allroad titane en 650 avec des WTB de 47 – photo Bike Café
Brice Epailly, rencontré sur le Roc d’Azur nous explique :”Pour moi qui roule beaucoup dans les cailloux et sur de forts pourcentage ce format de 650 est très intéressant et il apporte une certaine sécurité. On a expérimenté les différents formats et chacun a son utilité. Ça dépend du pourcentage entre le goudron et la terre, de la région dans laquelle on habite, de la nature du terrain. Les tests que nous avons faits nous permettent de conseiller nos clients, cela fait partie du projet et un bon cadre sans de bonnes roues ça ne marche pas …”
Chez Victoire … une question de taille
La réputation des cycles Victoire dans le domaine du beau vélo n’est plus à faire. Victoire fabrique des vélos sur-mesure : chaque réalisation issue de leur atelier est unique, réalisée selon la morphologie, la pratique et les préférences de leurs clients. Matthieu Perusset nous explique la vision de Victoire concernant le diamètre des roues : “Dans notre métier, c’est la taille du cycliste qui va déterminer avant tout le choix entre des roues de 650 ou de 700, notamment sur les pratiques où nous sommes amenés à monter des pneus au-delà de 32 mm de large. Cela nous permet d’obtenir un vélo avec des proportions et des angles équilibrés, sans overlap (phénomène de la roue avant qui touche le pied lorsqu’on tourne), qui soit adapté à la pratique de notre client. Pour les personnes de moins de 1,70 m nous privilégierons le 650 et pour les personnes au-delà de 1,80 m ce sera du 700. Entre 1.70 m et 1.80 m, nous pouvons opter pour l’une ou l’autre des possibilités selon la pratique du client.”
Le modèle Aventure – photo cycles Victoire
“Nous pouvons également créer des vélos évolutifs qui acceptent les deux standards. C’est le cas des prototypes réalisés en début d’année qui ont donné naissance au modèle Aventure qui cible un usage tous chemins. À diamètre de roue équivalent – un 650×48 équivaut environ à un 700×28 – un même vélo peut offrir deux comportements différents : le 650 combiné aux gros pneus donnera un vélo plus agile et confortable dans les chemins, même cassants, tandis que le 700 offrira plus d’inertie sur les parties roulantes” poursuit Matthieu.
À part mesurer 1 m 60 …
Alex n’hésite pas à rouler sur tous les formats de roues … photo collection perso d’Alex
Alex Voisine est un rouleur multi-formats du Grand-bi au VTT en passant par le pignon fixe vintage et le Gravel. Il est également co-organisateur de la Gravel Malteni Bootleggers … Il nous apporte un peu de contradiction dans cette discussion : “Pour être honnête, je n’ai jamais roulé en 650 en Gravel mais uniquement en VTT … Je comprends bien l’intérêt de passer en 650 afin d’augmenter le volume des pneus donc d’améliorer le confort, la traction, etc … Cependant, quand j’observe ce qu’il se passe sur le marché du VTT, on se rend compte que finalement le 29″ va l’emporter et à la grande surprise de tout le monde faire disparaitre le format 27,5″ (650b). Alors que toute l’industrie criait au miracle avec le 27,5″ on s’aperçoit que les qualités techniques et donc dynamiques des roues en 29″ deviennent incontournables. Même les pilotes enduro et DH s’y mettent. Donc quand je vois l’usage hyper roulant du gravel, réduire la taille des roues me parait surprenant surtout quand on voit les progrès de certaines marques de pneumatiques en terme de confort et de motricité … En plus personnellement je trouve les grandes roues bien plus esthétiques ! À part mesurer 1 m 60, je vois de moins en moins l’intérêt du 650b !”
Un diamètre extérieur identique …
Jean-Yves Couput qui a connu les débuts du VTT dans les années 90 a retrouvé le bonheur des sentiers avec le Gravel. Possesseur d’un vélo Open il peut monter différentes roues. “Le premier avantage pour moi, qui ai la chance de pouvoir choisir entre des roues de 650 ou 700 pour « chausser » mon Open UP, c’est de pouvoir utiliser des pneus de plus gros volume avec les roues en 650, et par conséquent d’avoir accès à une plus grande variété de terrains.” Jean-Yves ne pense pas que le changement de diamètre soit préjudiciable au comportement, car finalement le diamètre extérieur entre une roue en 700 x 25/28 et une roue en 650 x 42 est à peu de choses près comparable. En revanche la répartition des masses tournantes peut quant à elle changer. Il poursuit en précisant “Si par exemple tu utilises un pneu « lourd » en 650, ta roue aura plus de poids en périphérie et donc l’effet gyroscopique sera plus marqué, donnant le sentiment d’une direction plus lourde. En revanche, comme j’utilise des pneus très légers, je n’ai pas ce sentiment et je gagne même en maniabilité vs 700. À tous ceux qui sont à la recherche de plus de vivacité et de maniabilité, je recommande un combo 650 x 35+ avec un pneu de qualité, dont le poids sera inférieur à 400/450 grs. À l’arrière, c’est moins important, mais pour moi qui aime rouler assis et qui utilise plutôt des braquets importants, j’aime beaucoup le surcroît de traction qu’offre un gros pneu sur une 650 vs un pneumatique plus fin sur une 700 (surface de contact au sol ++).”
Ce n’est pas le diamètre de la jante qui compte, mais bien le diamètre extérieur, pneu compris … – Gravel Roc photo Sportograph
Et lorsque que l’on parle des roues de grands diamètres, qui avalent les obstacles, il répond … “Sur le sujet du franchissement, qui a longtemps été un argument de vente en VTT pour justifier le 29” vs le 26”, je pense que c’est un faux débat. Ce n’est pas le diamètre de la jante qui compte, mais bien le diamètre extérieur (pneu compris), hors, si avec des 650 on utilise, comme c’est souvent le cas, des enveloppes plus grosses, le diamètre extérieur et par conséquent l’angle d’attaque des obstacles (cailloux, racines, ornières, …) sera identique. En ligne droite et sur le plat ou en descente, je n’ai pas remarqué de différence de qualité de roulement, car là, c’est plus une question de masse que de diamètre. À bonne vitesse, le poids de la roue à la périphérie offrira un plus grâce au facteur inertie, et à contrario, s’il y a de nombreuses relances qui nécessitent de repartir à faible vitesse, là, une roue légère en périphérie fera mieux le job. Pour terminer, attention quand même de ne pas passer du 700 au 650 sans modifier les tailles de pneus, car si l’on obtiendra un petit avantage aérodynamique, on risque de se retrouver au sol sans y prendre garde, car le boîtier de pédalier sera plus bas et donc la pédale trouvera plus facilement le sol en courbe ou heurtera plus d’obstacles …“.
L’avis d’un testeur aguerri
photo Kona
Pour Amaël Donnet, auteur des tests vélos les plus complets dans le domaine qui nous intéresse, l’alternative est intéressante. Voici un extrait de son post récent sur vélo de route dans le contexte de l’essai du Kona Rove NRB :”Le 650 a pour lui l’avantage d’offrir un rendement des plus honnêtes, une bonne nervosité, grâce à inertie faible, et un confort incroyable. Ce type de pneu filtre mieux toutes les irrégularités que n’importe quel cadre. Vis-à-vis de roues en 700, équipées en pneus de 35 à 42 mm, la différence est plus que notable. À contrario, les grandes roues, tout comme en VTT, s’affranchissent mieux des obstacles et elles conservent mieux la vitesse acquise. Mais dans le cadre d’un montage « monster cross », pneus de 700 en section de 50 mm, on gagne dans tous les points … Sauf au niveau du pédalage ! Avouons aussi également que ce genre de vélo se rapproche plus d’un VTT que d’un gravel. Alors tant que vous ne roulez pas sur des terrains très engagés, l’option 650b est une alternative à ne pas négliger.” Lire son article complet de l’essai du Kona Tove NB.
Gravel Cycling, de Nick Legan, est un guide complet (en anglais) qui couvre les nombreux aspects de la dernière niche émergente du vélo : le gravel bike. Ce livre de 300 pages regorge de photos et de précieux conseils. Il nous fait découvrir les événements gravel à la journée ou sur plusieurs jours ainsi que les circuits touristiques.
Il offre un très large aperçu de différentes épreuves ayant lieu aux États-Unis et dans le reste du Monde. Il nous donne également tous les trucs à savoir pour aborder cette pratique : le choix d’un vélo et de son l’équipement, comment préparer une longue randonnée ou une excursion de plusieurs jours. Cet ouvrage est la “bible” du gravel et Nick nous délivre au fil des pages ses petits trucs et astuces hérités de son expérience. Il donne également la parole à des spécialistes : organisateurs d’événements, créateurs de vélo, pratiquants chevronnés, …
Format broché et illustrations … Un mélange de rêves avec de belles photos et des conseils pratiques appréciables – photo BC
C’est le livre qu’il vous faut si vous avez décidé de rouler gravel, même si il est forcément orienté US concernant la liste des épreuves qui sont décrites. On y trouvera quand même quelques événements français comme : la Gravel66 de Caminade, la Résistance et la Gravel Rocet européen comme la Pirinexus en Catalogne …
Informations
Titre : Gravel Cycling
Auteur(s) : Nick Legan
Editeur : Velopress
Site web éditeur : https://www.velopress.com/books/gravel-cycling/
Nombre de pages : 300
ISBN : 97893775700
Date de publication : 2017
Prix TTC : 25 $ – 21,90 € sur Amazon.fr
Pitch de l’éditeur
Partez à l’aventure sur les chemins non asphaltés avec le guide complet de Nick Legan pour le gravel bike !
La popularité de la pratique du gravel a explosé au cours des cinq dernières années, avec de nombreux événements emblématiques qui nous invitent à l’aventure en plein air sur des routes sans voiture. Elle a trouvé un écho auprès d’un large éventail de cyclistes et de familles. Plus d’un tiers des routes aux États-Unis sont classées comme non bitumées par le ministère des Transports. Les cyclistes apprécient ces axes qui leur donne la possibilité d’échapper à la circulation en découvrant d’autres paysages.
Dans Gravel Cycling : Le Guide complet du Gravel Racing et de l’aventure en Bikepacking, le pratiquant accompli qu’est Nick Legan partage son amour pour cette pratique du vélo. Son guide complet sur le gravel bike et sa préparation couvre tout l’équipement, la configuration du vélo, les conseils et tout ce qui est nécessaire pour vous lancer dans votre propre aventure. Nick Legan partage des anecdotes imagées sur les origines du gravel en Amérique du Nord et sa diffusion rapide en Europe, en Asie et en Amérique du Sud. Il donne la parole à des pionniers de la discipline et observe sa prise en compte par l’industrie du vélo. Les photographies magnifiques de l’ouvrage vous inspireront pour partir à la recherche des routes en terre et en gravier dans votre région.
À propos de l’auteur
Originaire de Hoosier, Nick Legan a déménagé au Colorado après avoir terminé ses études de français et de journalisme à l’université de l’Indiana. Son mode d’aventure préféré est déjà la bicyclette, la plus belle invention de l’humanité selon lui. Sa passion pour la mécanique et les voyages qu’offre le vélo l’a conduit un peu partout dans le monde entier.
Nick a travaillé comme mécanicien pour différentes équipes cyclistes professionnelles. Il les a accompagné sur les trois grands Tours (Italie, France, Espagne) et plusieurs championnats du monde (route, piste, cyclo-cross). Il a été chef mécanicien de la délégation cycliste américaine aux Jeux Olympiques de Beijing 2008 qui a été pour lui une expérience fantastique.
Après avoir quitté le domaine de la route à la fin de l’année 2010, il a co-fondé “The Service Course”, un magasin de vélos axé sur le service à Boulder au Colorado. En même temps, il collabore à VeloNews comme rédacteur technique pendant deux ans. Cela lui a permis de voyager à nouveau mais cette fois en tant que journaliste.
Pendant son séjour à VeloNews, il a découvert les épreuves de gravel et en particulier le Dirty Kanza 200. Cela a été une expérience charnière dans sa vie, après une période de lassitude concernant sa propre pratique du vélo. Ce segment en plein essor, avec des cyclistes empruntant des routes moins fréquentées l’a attiré. Sa participation à la Great Divide a ravivé son amour du plein air, du camping et des longues chevauchées à vélo.
Après trois ans de travail dans les relations publiques et le marketing du cyclisme et des sports motorisés, il a récemment rejoint les rangs de la rédaction de Adventure Cyclist. Nick a écrit cet ouvrage : « Gravel Cycling » pour inviter les nouveaux pratiquants à s’essayer au gravel riding et au bikepacking tout en mettant en lumière ceux qui sont déjà sur le terrain.
Saluons la ré-édition aux éditions Amphora de l’ouvrage de Christian Vaast qui s’appelait autrefois les fondamentaux du cyclisme. Cette nouvelle édition reprend toute la richesse actualisée du précédent ouvrage. Choisir et régler son vélo, comment pédaler, musculation, entraînement, alimentation, la compétition, … Effectivement on peut parler de Bible pour qualifier cet ouvrage qui reprend, dans une mise en page claire, tous les fondamentaux nécessaires à la pratique du cyclisme.
Christian Vaast met sa longue expérience du cyclisme, en tant que coureur et entraîneur, au service d’un ouvrage de référence aussi pratique qu’exhaustif. Le choix du vélo et le réglage de la position, la diététique, les systèmes énergétiques, l’entraînement, la gestion de l’intersaison, les caractéristiques propres aux jeunes et aux seniors, la musculation et les étirements, la technique et la tactique… L’auteur développe et approfondit l’ensemble des thèmes relatifs au cyclisme, que ce soit pour la compétition, le cyclosport ou le cyclotourisme. Des informations rigoureuses et des explications accessibles au plus grand nombre font de cet ouvrage une véritable référence, indispensable à tout cycliste ou responsable de l’entraînement de coureurs. Il est le fruit des dernières recherches scientifiques et répond précisément à toutes les questions que vous vous posez, quels que soient votre niveau et vos objectifs. De la théorie à la pratique, voici le support incontournable pour votre progression !
À propos de l’auteur
Titulaire du brevet d’état d’éducateur sportif et des brevets fédéraux de la Fédération Française de Cyclisme niveaux 1, 2 et 3, Christian VAAST a été conseiller technique et entraîneur à La Chérizienne Ville de Chauny ; il fait partie de l’équipe technique régionale de Picardie à la F.F.C. en tant que formateur.
Sa couverture est jaune comme la couleur d’un célèbre maillot. C’est également celle de la “sauce ketchup-mayo” préférée des auteurs, qui ne sont pourtant pas daltoniens. Ce bouquin éponyme de l’équipe de “danslamusette.fr” est conçu de manière résolument moderne et jeune. Il enterre par sa forme, son graphisme, sa structure et le ton plein d’humour de ses textes, tous les livres que j’ai pu lire sur l’histoire des courses cyclistes.
Les points pour rentrer dans ce bouquin sont multiples et sa lecture séquentielle n’est vraiment pas nécessaire et même je la déconseille. Avec presque une centaine de pages, le Tour de France “trône” au milieu de l’ouvrage et la “sauce ketchup-mayo” jaune coule à flot dans ce chapitre important. Les autres chapitres sont servis en hors d’oeuvres ou en desserts au choix par rapport à ce plat de résistance. Ils sont tout autant savoureux. Bourrés de “pépites” (jaunes également) j’ai trouvé ce livre génial. À la fois décalé – cela surprendra sans doute les “classiques” qui sont nombreux dans le monde du vélo – et également juste et précis. Mais sa verve, ses partis pris, la joie de vivre cycliste qu’il communique m’ont totalement séduit. J’en profite encore aujourd’hui au soleil d’automne de Provence.
Un cadeau de fin d’année à un prix raisonnable à faire en cette fin d’année …
Informations
Titre : Dans la musette
Auteur(s) : danslamusette.fr Textes de Pierre-Antoine Bardet et Cyrille-Adrien Ducret
Toujours avec un humour bon enfant, les auteurs revisitent l’histoire du cyclisme français et international.
Les héros de ces jeunes trublions du vélo se nomment Cippolini, Duclos Lassale, Brochard ou Jacky Durand, des noms qui fleurent bon les années 1990 et le maillot à pois Ripolin mais pas uniquement. Nacer Bouhanni, Philippe Gilbert et Carlos Betancur figurent aussi parmi leurs références !
Leur ouvrage propose un Tour du monde des compétitions à travers les âges. Depuis le demi-fond, les records de vitesse sur piste avec les triplettes d’antan jusqu’au Tour du Qatar, aucune course n’échappe à leur sagacité. Et pour agrémenter le tout, des astuces pratiques : guide de la sieste devant le Tour, de la triche en montagne ou encore des conseils pour chuter avec élégance.
Porté par un graphisme créatif et une iconographie inédite et exceptionnelle, “Dans la Musette” s’inscrit dans la lignée des ouvrages de la Boucherie Ovalie, de So Foot et de ces nouveaux médias sportifs au ton décalé
À propos de l’auteur
Très influente sur les réseaux sociaux dans la communauté des fans de cyclistes, “Dans la Musette” tente une échappée dans le monde de l’édition.
Probablement le plus mythique de tous … Le Mont Ventoux est escaladé chaque année par des milliers de cyclistes venus du monde entier, fascinés par l’histoire sportive des lieux, la rudesse de sa pente et la rugosité de son paysage façonné par une météo qui semble sans limite ; le Ventoux alimente tous les fantasmes cyclistes et se prête à toutes les pratiques plus ou moins originales voire extrêmes. Il y a les « cinglés » qui le montent trois ou même onze fois dans la même journée, ceux déguisés en Batman, ceux en vélo couché à la force des bras, ceux qui le gravissent en chemisette et sandalettes avec deux bras dans le plâtre ou ceux qui bravent les intempéries en plein mois de janvier ; sans oublier ceux qui relient Bédoin au sommet en à peine 55 minutes après avoir absorbé à leur insu une potion destinée au chien de leur belle-mère…
Au Bike Café, on aime le Mont Ventoux en plein mois de juillet, mais sans aucune circulation ni chaleur… La nuit, la route éclairée par la lumière de la pleine lune. Voir le récit ici. Ou alors en fin de saison…
Au comptoir du Bike Café, tous les habitués y vont de leur petite anecdote personnelle sur le Mont Chauve, ou se laissent aller à des débats passionnés : quelle est la face la plus dure ? Le versant nord avec ses longues lignes droites qui semblent interminables ? Ou par Bédoin, la partie dans la forêt après St Estève ? Ou alors les derniers kilomètres dans la rocaille après le Chalet Reynard exposés au soleil et au vent ?
Et pour ceux qui fuient la foule et cherchent la tranquillité il y a aussi une 4ème voie, bien adaptée à la pratique du Gravel.
En mode Gravel, au milieu des cèdres
Qui n’a jamais remarqué juste après le Chalet Reynard cette belle piste qui part sur la gauche et semble se perdre dans la montagne ? Une route de traverse, sans circulation, et loin des paparazzis, qui permet de rejoindre la station du Mont Serein à flanc de cailloux.
Sur la carte il y a en fait plusieurs pistes qui jalonnent le massif du Ventoux. Toutefois celle qui semble la plus adaptée au Gravel part 2,5 km après le fameux virage de St Estève (soit environ 8 km après Bédoin) juste avant le Pavillon de Roland. Là il ne faut pas louper la piste forestière (« Jas de la Couanche ») qui part sur la gauche au milieu d’une cédraie.
Et bienvenue au Gravel – début de la piste forestière 2,5 km après St Estève – photo Sébastien
Bonne surprise, les premiers hectomètres permettent presque de récupérer des efforts consentis sur la route principale : la pente s’est faite plus douce (4 km à 6-7%) et le revêtement est assez roulant, même goudronné par endroits. On peut profiter de la tranquillité de l’endroit et du paysage magnifié par le feuillage des arbres qui a pris ses couleurs d’automne. Jusqu’au carrefour dit des « Grands Pins » (1421 m), il faut quand même monter pendant 8 km avec une pente moyenne de 8 %.
Une belle piste, plutôt roulante (en tous cas au début) – photo SébastienIl y a même quelques passages asphaltés, au milieu des cèdres – photo SébastienOuf on est dans la bonne direction. Sommet si près et si loin à la fois … – photo Sébastien
C’est donc la deuxième partie de l’ascension qui est plus difficile avec des passages plus caillouteux ou gravillonneux ; avec une pente plus sévère également (4 kms à à 9 -10%), la vitesse descend sous les 8, 7 puis 6 km/h … Alors au moindre gros caillou on risque le surplace et la chute … à l’arrêt. À moins de posséder un bagage technique suffisant pour éviter ces obstacles ou justement faire une courte séance de surplace en plein effort (ce qui vous l’aurez compris n’est absolument pas mon cas). Du coup je reste concentré sur la piste et tente de choisir au mieux ma trajectoire pour conserver suffisamment d’inertie. Une ou deux fois je dois mettre pied à terre mais un graveleux un peu plus technique passerait sans problème.
Ça se corse, la piste devient à la fois plus rugueuse et plus pentue – photo SébastienCarrefour des Grands Pins – le moment des choix – photo Sébastien
Arrivé au Carrefour des Grands Pins, il faut prendre à droite vers le Chalet Reynard. Et là c’est un moment de pur plaisir Gravel. 8 km d’une piste de bonne qualité sans difficulté majeure, dans un calme absolu ; succession de faux-plats montants et descendants ; on suit la courbe de niveau 1420 m – 1520 m dans le décor lunaire du haut du Mont Chauve pour aboutir sur la route juste au-dessus du Chalet Reynard.
La piste qui relie le Chalet Reynard est un pur plaisir – photo SébastienElle passe au milieu des fameux pierriers qui apparaissent au-dessus de 1450 m – photo SébastienFin de saison sur le Ventoux… – photo SébastienLa tranquillité absolue du Ventoux en mode Gravel – photo Sébastien
De retour sur le goudron, on parcourt ensuite les 6 derniers kilomètres « classiques » au milieu des pierriers avec en point de mire l’antenne du sommet qui semble nous narguer en permanence. Arrivé au sommet le paysage est toujours surprenant avec cette vue à 360°.
Vue du Sommet – photo SébastienÀ proximité du somment, côté Nord – photo Sébastien
Pas de répit, on redescend ensuite côté Malaucène et après environ 4 km au niveau d’une épingle à cheveux on peut retrouver la piste forestière qui permet de rejoindre, par le carrefour des Pins, le Chalet Reynard à 9,5 km de là. On ne s’en lasse pas, même après un deuxième passage. Tôt le matin, cela doit être l’occasion d’apercevoir les fameux mouflons ou chamois du mont Ventoux. À cette heure-là de la journée, seul un écureuil, aux couleurs locales, peut-être étonné par mon vélo, a traversé la piste devant moi.
Une fois la route retrouvée on profite du bitume pour redescendre sur Bédoin sans être secoué.
Il existe d’autres pistes qui permettent d’accéder au Ventoux, notamment la piste des « Graviers Blancs » qui part de Bédoin et rejoint le carrefour des Pins, ainsi qu’une autre au nord par le col du Comte. Nos lecteurs pourront éventuellement nous renseigner sur la qualité de leur revêtement et leur compatibilité avec la pratique du Gravel ? J’ai entendu dire que c’était plus adapté au VTT.
Une fois en bas, les vignes et champs d’oliviers au pied du Ventoux offrent encore beaucoup de possibilités, chemins agricoles ou toutes petites routes pour prolonger le plaisir du Gravel dans un environnement de rêve. Pas besoin de grands sommet finalement …
Un dernier regard sur le Mont Chauve dans la lumière du soir et c’est le moment de rentrer… – photo Sébastien
À refaire au printemps prochain lorsqu’il y a encore quelques névés vers le sommet, définitivement !
Ce 28 octobre, à l’Ille-sur-Têt, il soufflait un vent porteur de passion et d’amitié. La Tramontane s’était jointe à nous pour animer le décor de notre aventure sur les pistes et les routes de la Gravel66 d’automne. Les arbres se balançaient dans de gais tourbillons et nous, courbés sur nos machines, nous luttions, le sourire aux lèvres, contre ce souffle puissant qui jouait avec nos roues équipées de gros pneus et de disques.
Ayant loupé déjà 2 éditions de cette déjà historique Gravel66, je me devais de venir rouler avec mon Gravel Caminade sur les terres de ses créateurs. Le fait de venir ici, sur les sentiers de sa naissance, était un cadeau que je devais faire à mon vélo pour son premier anniversaire. C’est également un super cadeau qui m’a été offert grâce au sympathique co-voiturage avec mon ami Dan de Rosilles et un accueil amical de Sylvain Renouf.
Ils sont venus ils sont tous là …
Il y a même Sergio, qui n’est pas le fils maudit, ni son hologramme car cet homme a tellement la bougeotte qu’on a du mal à suivre ses aventures sur facebook. Elizabeth, Jean-Yves, David, Maxime, Rémy, … et tous les autres.
Ils sont venus … ils sont tous là … photo Caminade
Devant l’atelier Caminade ce sont les retrouvailles ou encore les rencontres physiques avec quelques membres du groupe facebook Gravel France. On regarde les vélos, la randonneuse Pierre Perrin fuschia d’Elizabeth suscite l’admiration. L’heure avance, les GPS sont calés nous voilà partis dans les rues de l’Ille-sur-Têt sous un splendide ciel bleu. Le départ est cool : on est loin du troupeau de buffles de la Gravel Roc, ici c’est rando.
Départ : les GPS sont calés … photo Caminade
Un parfait cocktail Gravel
Le mixologue qui tient le bar de Caminade s’y connait en cocktail Gravel … Une dose de pistes, une autre dose de routes, une pincée de singles, … un peu de terre, de cailloux, d’asphalte : vous secouez le tout et vous obtenez un savoureux mélange. La cerise sur le cocktail étant la petite dégustation au domaine Ferrer Ribière et le ravito qui accompagnait le petit verre de primeur qui tombait à pic à mi-parcours.
Rémy sur son Génésis Croix de Fer … rêve au Caminade qu’il a commandé – photo Bike Café
Quel plaisir de grimper ce chemin en lacets que nous avons trouvé dès le 4ème kilomètre après le Mas Blanc … Le peloton s’étire et dans la montée j’ai laissé filer car j’avais noté que l’on aurait 1750 m de D+ à grimper pour 65 km … Prudence … Je rejoins Rémy qui roule sur un Genesis Croix de fer. Il m’apprend qu’il vient de commander un Caminade comme le mien. Je lui propose de rouler un peu sur le mien pour qu’il constate le gain de plaisir qui l’attend lorsque son nouveau destrier lui sera livré. Le risque qu’il annule sa commande, après ce rapide essai était très mince 😉
Dan et Rémy … photo Bike Café
Dan de Rosilles, l’homme qui a vaincu la Pirinexus en pignon fixe, est avec nous. C’est un plaisir pour moi de rouler avec ce troubadour du Gravel. Il chevauche son célèbre Sunn qui m’avait fourni la matière d’un excellent sujet d’article pour la rubrique “vintage” de Cyclist France. Rouler une belle sortie Gravel est doublement un plaisir lorsque l’on est bien accompagné.
Vers la chapelle de San Amanc – photo Bike Café
Les paysages d’une variété incroyable se succèdent : pistes sèches et arrides, gué, prairie près de la chapelle de San Amanc où l’on va s’offrir un hors piste dans l’herbe.
Je suis étonné du comportement de mes pneus Overide de 35 que j’ai passés en tubeless avec l’aide de mon copain Philippe. Il n’y a pas photo : comportement sur le “mou”, accroche en montée, confort, … Brice je suis convaincu 😉
Jean-Yves et Dan de bonnes roues à suivre pour moi … photo Bike Café
Après la crevaison de Rémy chaussés de Compass montés en chambre – grosse erreur sur ce terrain agressif – on rejoint un petit groupe dans lequel on retrouve Jean-Yves Couput. Vers Dels Hostalets nous arrivons sur un plateau balayé par la Tramontane. On s’offre une belle partie de manivelles pour tracer, malgré les rafales qui font bouger nos vélos. On arrive au ravito à Terrats. On est au 34ème kilomètre.
Sylvain au ravito avec le sympathique vigneron qui nous accueillait dans son chais – photo Bike Café
On prend le temps de déguster, d’échanger avec le vigneron qui nous accueille, en faisant honneur à son vin. Nous repartons “bout au vent”. La partie du parcours qui va suivre sera une lutte face à cette Tramontane qui joue avec nous.
Heureusement Dan me chaperonne et m’abrite du vent en prenant garde que je ne décroche pas dans les montées pierreuses que nous rencontrons après Ste Colombe de la Commanderie. Une petite glissade sur un passage caillouteux caméra à la main ne va pas entamer mon envie d’images.
Magnifique arrivée sur Castelnou photo Bike Café
Nous retrouvons la route et en même temps un superbe panorama sur Castelnou (km 43). La montée sur le château qui suivra sera raide. On récupère dans la montée une VTTiste qui avait sorti la moulinette pour grimper cette cote face au vent. Dan, chevaleresque, nous abritera jusqu’en haut. Une belle descente va suivre pour nous permettre de récupérer. Un nouveau chemin arrive à droite et nous voilà repartis vers le Coll de la Roca. Une belle piste en lacets nous conduit vers la Creu de la Velleta.
Le Gravel c’est aussi du tourisme et de la découverte … photo Jean-Yves Couput
J’apprécie le dosage que Brice a su donner à ce parcours tantôt petites routes, tantôt sentiers. On a reformé notre petit groupe avec Rémy, Jean-Yves, … un ami belge handicapé des bras qui roule par nécessité avec un guidon plat. Une chute a déréglé sa direction : Dan arrange tout ça. Dans la descente Jean-Yves s’arrêtera pour prendre une photo de son magnifique Open équipé d’une fourche Lauf devant un Dolmen de la Serra d’en Jac … Le Gravel c’est aussi du tourisme et de la découverte et il faut savoir ouvrir les yeux, s’arrêter et savourer et devenir des “épicuriens” des parcours.
photo Bike Café
Au kilomètre 55 nous revenons sur la route pour une superbe descente. Mes tubeless font merveille en tenue de route et je me lâche plus facilement dans les virages : j’ai vraiment l’impression d’avoir gagné en sécurité. Par contre je vais éviter le dernier single “aventureux” que Brice nous propose au kilomètre 58. On va rallonger par la route et récupérer le chemin plus bas.
photo Bike Café
Je savoure les derniers kilomètres en me disant que cette sortie c’est vraiment du Gravel comme je l’entends. Qualité du parcours et mixité des terrains, échanges entre les participants, solidarité, …
photo Bike Café
Nous voici presque à regret arrivés à l’Ille-sur-Têt à l’atelier Caminade. C’est un buffet façon auberge espagnole qui nous attend. Chacun a apporté sa tarte ou son saucisson, son fromage. Le reblochon de Maxime venu d’Annecy, nos fameuses bières Brew Dog Punk IPA, l’omelette aux blettes sauvages avec les oeufs des poules de Dan, la tarte aux carottes de Rémy, … Le mélange alimentaire est à la hauteur du cocktail de terrains que Brice nous a préparé pour cette belle journée. On déguste ce festin et on enchaîne gaiement avec le vin de notre sympathique vigneron … Il n’y a pas de doute : ça c’est Gravel …
Une vidéo pour revivre la journée
Mon matos
Je vous avais déjà vanté la qualité des Overide montés cette fois en tubeless : c’est du bonheur. Le rapport qualité / prix de ces pneus est remarquable et sur le terrain rugueux sur lequel on a roulé : ils ont fait le job.
Le repos du guerrier … photo Bike Café
Ma sacoche de cadre “Caminade” … Pas facile à habiller mon cadre gravel de chez Caminade. Sylvain a conçu et fait réaliser par un artisan espagnol une sacoche de cadre “sur mesure” … Je l’ai utilisée sur cette Gravel66 et en dehors de son aspect esthétique vraiment réussi sa praticité intérieure est parfaite avec un volume moyen mais suffisant qui évite le frottement des genoux sur la sacoche. Sergio va être heureux lorsqu’il aura son Caminade titane, car cette sacoche possède une fermeture par le dessus qui rend son contenu facilement accessible en roulant.
Les “vrais” disques flottants Zeno commercialisés par 2.11 Cycles assurent un freinage régulier. Les freins ne “broutent” pas et les mâchoires assurent un serrage du disque constant. De bons produits que vous pourrez associer aux étriers semi-hydrauliques Juin Tech.
Le Canyon Inflite ne nous est pas inconnu dans la gamme des vélos Canyon. Nous avions déjà testé ce vélo qui présentait une excellente polyvalence pour l’entraînement et la pratique All Road. Cette version uniquement alu était pour une marque comme Canyon un peu restrictive sur ce segment de marché et pour 2018 le carbone arrive sur le modèle Inflite pour élargir le choix vers le haut.
Une balade en Provence avec le Inflite CF SLX 8.0 Pro Race – photo Bike Café
Ce modèle CF SLX a des arguments pour vous séduire et d’ailleurs il a reçu un Red Dot Design Award en enthousiasmant le jury. Je cite : “Le vélo cyclocross Inflite CF SLX impressionne par son design rigoureusement mis en œuvre. Chaque détail semble être orienté vers une philosophie de la meilleure fonctionnalité possible en combinaison avec la plus haute qualité esthétique. Son aspect élégant intègre une solution de conception exceptionnelle. Son expressivité est soulignée par un graphisme saisissant qui convient idéalement à ce type de vélo.” On partage cet avis sur les aspects design et effectivement le dessin particulier du cadre devrait en faciliter le portage sur l’épaule avec cet angle que seul le moulage carbone peut autoriser. Les modèles alu restent au catalogue de Canyon et conservent une forme plus classique.
Le modèle Inflite CF SLX 8.0 Pro Race
Ne nous y trompons pas, le modèle Inflite CF SLX 8.0 Pro Race est un pur cyclo cross visant la performance et est bâtit sans compromis pour cette discipline. Le marqueur principal de cette orientation est la forme particulière de son cadre (1) qui va permettre un portage plus facile sur l’épaule, un dégagement pour avoir une tige de selle assez haute pour plus de “flex” et une solide accroche des haubans arrières. Le cockpit (2) H31 Ergocockpit CF a été modifié et raccourci de 10 mm. Des passages entre haubans (3) et fourche qui autorisent de monter jusqu’à 40 en taille de pneus. Le mono plateau (4) Sram reçoit un guide chaîne. Des pneus Schwalbe X-ONEde 33 mm (5) à la norme UCI pour la pratique du Cyclo Cross.
Le test
Prêt à mouliner … photo Bike Café
Nous avons utilisé ce CX essentiellement en usage Gravel et notamment lors de la Gravel Roc qui était par moments comparable à un cyclo cross géant. Les vélos de cyclocross peuvent être d’excellents vélos “all road” et c’est dans cet esprit que nous avons testé ce vélo. Ce CF SLX 8.0 reste un vélo de compétiteur et malgré sa polyvalence, son usage est ciblé cyclo cross même si les cyclocross mens lui trouveront un côté “Gravel” et que les graveleux le considèrent comme un pur cyclo cross.
Ce Canyon vient prendre place dans une gamme de vélos performants et capables d’affronter tous les types de sols. C’est pour cela que nous l’avons confié à Philippe qui pratique le VTT depuis 1989 et qui roule en Gravel sur un GT Grade carbon 105, roues artisanales carbone 28 rayons plats, largeur interne 22,5 mm, pneus Overide 38/34 en chambre, potence 10 mm et cintre Ritchey Venturemax, tige de selle Canyon carbone S13 VCLS, démuitiplication 50/34 et 11/36.
Le parcours de référence de ce premier test s’est effectué sur 50 km pour 800 m de D+ avec du goudron standard, du goudron dégradé et de la piste, le tout tant en montée qu’en descente.
La piste de notre parcours de référence … photo Bike Café
Le Canyon Inflite CF SLX 8.0 Pro Race est un vélo positionné cyclocross. Par rapport au GT Grade, il est plus court en empattement (7 mm) et en base (5 mm), doté d’un triangle avant plus long (2 cm de plus) et d’une potence plus courte de 1 cm, avec surtout une différence de 2° au niveau de l’angle de direction (72,5 pour le Canyon et 70,5 pour le GT), avec un léger avantage en terme de poids pour le Canyon. Donc à priori un vélo plus vif et dynamique, ce qui se confirme lors de l’usage. Si les pneus des deux montures ne sont pas de même section (G-One en 33 contre Override en 38 devant et 35 derrière), ils sont aux mêmes pressions de 3 bars devant pour 3,2 bars derrière. Le GT écrête mieux les chocs, avec pourtant des jantes en carbone (les deux ont la même tige de selle qui participe au confort) … sûrement du fait du cadre et de la section plus importante des pneus. L’avant est un peu trop bas à mon goût et le cintre route ne participe pas à l’aisance en gravel alors que le vélo incite à s’amuser avec ce cadre. Dans les descentes, tant route que gravel, le GT est plus stable tout en répondant positivement au placement du corps (influence vtt que de piloter avec le bassin). Mais nous sommes pour toutes les remarques dans le domaine de la nuance.
Sur à peu près les mêmes parcours Patrick a roulé sur les petites routes et pistes sèches des environs d’Aix-en-Provence. Le vélo est très dynamique et joueur le long du canal de Marseille. Sa légèreté lui donne un certain avantage dans les relances. La légende des cadres carbone “bouts de bois” est à mettre au placard. Après le Terra que nous avons essayé cette année et ce Inflite j’ai trouvé que ces vélos n’avaient rien à envier à certains vélos en acier. Forme et conception, travail sur les carbones utilisés, … les ingénieurs qui conçoivent ces vélos ont fait faire des progrès à ce matériau. La tige de selle qui se trouve fortement dégagée par la forme particulière du cadre joue un rôle dans le ressenti du confort. Les vibrations sont bien absorbées et on ne ressort pas démonté après une sortie sur les pistes caillouteuses. Côté pilotage le cockpit est très bien mais le cintre n’est pas orientable, ce qui pourra gêner ceux qui recherchent une position plus haute. Le niveau d’équipement, comme d’habitude chez Canyon, est à la hauteur. À noter que Canyon ne sera pas contre vous fournir un ensemble cintre / potence réglable au lieu du cockpit H31.
Pierre de son côté a utilisé ce vélo pour participer à la Gravel Roc. La prise en main a été rapide car avec à peine 20 km de training c’est parti sur la Gravel Roc avec ce vélo qu’il découvrait. La prise en main s’est plutôt bien effectuée et Pierre a trouvé que le vélo offrait un pilotage précis. Il fallait mettre par moment les roues aux bons endroits sur les cailloux des pistes du Roc. Le principal handicap pour ce parcours, plutôt cassant, a été son braquet un peu court pour les montées raides et longues.
Pierre à l’arrivée du Roc – photo Bike Café
Le braquet de 40 x 36 de la transmission mono est correcte pour des obstacles courts en cyclo cross, mais sur des montées qui durent, il manque des dents et un 42 à l’arrière aurait mieux fait l’affaire. Le montage avec chambres n’a pas été un bon choix : une double crevaison par pincement nous a stoppé dans notre élan. Il faudra passer au montage tubeless pour un meilleur confort et pour éviter ce type de mésaventure.
Une petite toilette après la Gravel Roc – photo Bike Café
Quelques détails bien vus …
Le serrage de la tige de selle est intégré et placé à l’avant sous l’angle reliant tube horizontal et haubans arrières. Cette position évite aux projections de boue de venir l’obstruer.
Un petit guide chaîne en plastique très léger (13 g) évitera un éventuel saut. Nous n’avons jamais eu de soucis lors de l’essai avec la transmission qui fonctionnait à merveille : le tout livré de base réglé en sortant le vélo du carton.
Les boulons de montage de ce guide peuvent faire évoluer le vélo en montage 2X si nécessaire.
Les valves tubeless sont fournies avec le vélo. Les pneus X-One de Schwalbe sont tubeless nous vous conseillons rapidement de passer au montage sans chambre.
Les 2 plus petites tailles de cadre (3XS et 2XS) parmi les 8 proposées utilisent des roues 650B pour permettre un ensemble mieux adapté aux cyclistes petits.
Bilan
L’Inflite est une belle machine, au rapport qualité/prix très favorable. Il est équipé de bonnes roues. Il ne rechigne pas, bien au contraire, a être utilisé hors de son domaine de prédilection le Cyclo cross : c’est ce que nous avons fait. Dans la pratique du Gravel bike il y a des groupes identitaires qui traduisent leurs origines : route, CX, VTT … Les marqueurs CX sont bien présents sur ce vélo et sa géométrie oriente l’usage. Dans la famille “je viens du CX” le Canyon Inflite a son mot à dire en usage Gravel. Il est léger, stable et précis. Son pilotage est ludique et il peut parfaitement devenir le vélo “unique” d’un cycliste en recherche de polyvalence.
photo Bike Café
Le cockpit très bien conçu ne nous a pas posé de problème de confort lors de notre test. Par contre, certains cyclistes souhaiteront sans doute disposer d’un ensemble potence / cintre qui permettra un réglage. Pour les pneus c’est pareil, ce sont des modèles CX dont le rendement sur route n’est pas optimum un changement s’imposera en fonction de l’usage sachant que jusqu’à 40 mm ça passe. Voir avec Canyon pour modifier la monte qui est au standard UCI en Cyclo cross (33 mm) et mettre du G-One tubeless ready plus large si vous souhaitez faire uniquement du Gravel avec.
Ce vélo présente un choix de tailles (8) très important, c’est à souligner car c’est plutôt rare.
Les plus :
confort,
dynamisme,
maniabilité,
roues,
dégagement pour accueillir des pneus de grosse section,
ensemble potence/cintre rigide.
Les moins :
ensemble potence/cintre avec peu de réglages,
cintre de type course,
démultiplication un peu longue (40/36) pour conserver du grip dans les montées raides en gravel.
Les +/- mentionnés ci-dessous doivent s’apprécier par rapport à notre essai en condition Gravel uniquement.
Caractéristiques
Cadre Canton INFLITE CF SLX
Fourche Canyon ONE ONE Four INFLITE CF DISC
JDD Canyon | Acros
Dérailleur arrière SRAM RIVAL 1, 11 VITESSES
Guide chaîne Canyon Chain catcher
Freins SRAM RIVAL 1
Cassette Sram PG-1130, 11S
Roues DT SWISS CR 1600 SPLINE DB
Pneus SCHWALBE X-ONE, 33 mm
Manivelles QUARQ PRIME, 11S
Mono plateau 40 dents
Chaîne SRAM PC-1110
Boîtier de pédalier SRAM GXP PRESSFIT
Cockpit Canyon H31 ERGOCOCKPIT CF
Guidoline Canyon ERGOSPEED GEL
Selle ITALIA SLS
Tige de selle Canyon S13 VCLS CF (15 – 35 mm Setback)
Collier de tige de selle intégré
Tailles des cadres : 3XS, 2XS (27,5), XS, S, M, L, XL, XXL (28″)
Nous avons rencontré Luc Royer sur le salon du Roc d’Azur. Cet “alchimiste” de l’aventure à vélo transforme ses propres rêves en aventures réelles pour les cyclistes. Sur ce salon, assis dans un coin, il nous tire les cartes de l’avenir du programme de Chilkoot 2018. Vous avez sans doute deviné que ces cartes ne sont pas celles du jeu de Tarot mais bien les cartes routières que Luc affectionne particulièrement.
La Born to Ride 2018
Cette BTR est en passe de devenir une épreuve mythique que tout cycliste devra faire au moins une fois dans sa vie. C’est un concept nouveau, plus intimiste et moins formaté qu’un Paris – Brest – Paris.
Avec Luc, ne vous attendez pas à une quelconque monotonie : ce n’est pas dans l’esprit pionnier qu’il a su créer avec Chilkoot depuis l’origine. Car si chaque année maintenant la “Born to Ride” renaît sous le même nom, sa thématique change totalement. Après les “cathédrales” en 2016 et les “monts” cette année ce sera un parcours qui reliera les phares en 2018. Encore une idée lumineuse de notre inventeur d’histoires à vélo.
Ce sera un “Plein phares” cap à l’ouest pour la compagnie Chilkoot en 2018. Le départ sera donné sur l’embarcadère de Bréhat à Paimpol. Il se dirigera alors pour le CP1 vers le phare de Saint Mathieu situé à la pointe nord du Finistère en passant par quelques montées dans les monts d’Arrée, pour y chercher un peu de dénivelé. Ensuite, les cyclistes se dirigeront vers le phare de Port Navalo au CP2 où il faudra être subtil au niveau des horaires pour pouvoir prendre le bac et franchir l’Isthme du Morbihan. Ils se dirigeront ensuite vers le phare du Grouin du Cou à la Tranche sur mer, puis poursuivront vers la Rochelle pour arriver à l’estuaire de la Gironde où là encore le franchissement par le bac sera stratégique. Direction le bassin d’Arcachon au phare du cap Ferret au CP4 avec encore un franchissement possible pour rejoindre le Moulleau. Le final de cette belle aventure se fera à San Sebastien au phare du Monte Igueldo. 1200 km et 110 heures d’efforts pour ce “Plein phares” 2018. 150 à 200 participants sont attendus pour cette nouvelle “BTR” en passe de devenir une course mythique pour les amateurs de longues distances à vélo.
Côté Gravel le “Safari” change de territoire car, décidément, Luc n’aime pas faire deux fois la même chose. Ce sera en Camargue et petite Camargue entre Sète et les Saintes Marie de la Mer toujours sur le même principe avec des “spéciales” et des parcours de jonction pour relier ces tronçons chronométrés.
Les nouveautés
Cette année il y aura trois nouvelles “Chilkouteries” intéressantes qui tourneront autour de “personnages” …
Napoléon, sur deux jours sur la route Napoléon dans l’esprit des “Dragons” de l’empereur en Bikepacking.
Reconnaissance de la Hussarde avec le magazine 200 – photo 200
La “Hussarde” pour évoquer Jean Giono et son roman “un Hussard sur le toit”… Sisteron, Banon, Manosque pour aller à Monjay et Théus … le village existe réellement même si il ne ressemble pas à la version romancée.
Robert Louis Stevenson avec une balade sur ses traces entre Le Puy et Alès. Entre le sud du Massif Central et les Cévennes profondes …
Dans la continuité
Les Tours historiques seront toujours présents sur le calendrier de Chilkoot … Le tour de Lozère vient de s’achever et en novembre on se retrouvera sur celui du Vaucluse avec cette année, pour les gourmands, une traversée du Ventoux en montant par Sault pour descendre sur Malaucène si il n’y a pas de neige.
Cunéo Monaco, Pavés, … et toutes les oeuvres, issues du cerveau créatif de Luc restent au programme vous n’aurez que l’embarras du choix.
Le bouillonnant scénariste d’événements vélo qu’est Luc Royer n’a pas fini de nous étonner avec des mises en scène qui mélangent histoire, somptueux paysages et efforts cyclistes. Au Bike Café on adore, et si on avait les jambes et le temps on ferait toutes ces “Chilkouteries”.
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel Toujours activé
L’accès ou le stockage technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
L’accès ou le stockage technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.