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Exclu : Bike Café a testé le nouveau Graxx 2

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Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Le nouveau Origine Graxx 2 à l'assaut de la Sainte-Victoire !

Par Matthieu Amielh. Photographies : Philippe Aillaud.

Grand succès commercial de la marque nordiste, le vélo de carbone Origine Graxx évolue aujourd’hui vers sa version 2.0. Avec un design revu intégrant des tubes plus fins et l’option d’une monte possible en roues de 650B, cette nouvelle monture affiche des arguments intéressants.

En accord avec Origine, Bike Café a eu le privilège de découvrir et tester le Graxx 2 en avant-première avant les autres médias spécialisés français et étrangers. La présentation officielle avec diffusion du film Graxx 2 aura lieu mardi 30 mars à 17 h sur le site web d’Origine et les différents réseaux sociaux.

La chaîne Youtube Gravel & Bike. vient de présenter à sa manière ce nouveau modèle GRAXX 2

Présentation de la nouvelle machine et retours du test terrain. 

Premiers regards, un nouveau look !

Roulant depuis plusieurs mois sur un Graxx 1, j’ai pu constater les premiers changements sur la nouvelle mouture et ceux-ci sont déjà d’ordre esthétiques. Fini la poutre imposante qui tenait lieu de tube diagonal. Ce dernier est maintenant beaucoup plus « fin » et confère une image plus racée à la machine.

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Le tube diagonal du nouveau Graxx 2 s’est sacrément affiné. Photo : Philippe Aillaud.

Le coloris du modèle test, vert olive, est tout simplement magnifique et apporte un sacré vent de fraîcheur. Il fait partie des nouvelles teintes disponibles sur le configurateur Internet. A savoir qu’Origine propose toujours un service de peinture 100 % personnalisée, un service facturé 30 €.

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Le coloris du vélo test, vert-olive, fait partie des nouveaux tons disponibles sur le configurateur. Photo : Philippe Aillaud.

Nouveau design et nouvelles spécifications

Le Graxx 2 connaît quelques évolutions majeures. Premièrement, Origine a utilisé de nouveaux drapages en raison de l’utilisation de tubes plus fins pour le cadre. Au niveau poids, pas de changement par rapport au Graxx 1 (950 g en taille S). Le vélo complet que nous avons reçu pèse 8,1 kg en taille M. Le fabricant nordiste mise toujours sur le moulage interne EPS, permettant un excellent état de surface du composite, aussi bien interne qu’externe avec une épaisseur constante des tubes.

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Le nouveau Graxx 2 est entièrement configurable en ligne sur le site d’Origine. Choix de la transmission, des roues, des périphériques, chaque vélo Origine est 100 % personnalisable. Photo : Philippe Aillaud.

Une nouvelle géométrie

Le Graxx 2 possède aussi une nouvelle géométrie avec plus de reach (+10 mm) et plus de stack (+10 mm). La douille de direction du Graxx 2 est également plus haute que sur la première génération (5 mm supplémentaire sur une taille M) d’ou une géométrie plus sloping, du moins au niveau visuel. Un petit changement qu’apprécieront les amateurs de longue distance.

Pour le Graxx 2

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
La géométrie du nouveau Graxx 2

Géométrie du premier Graxx 

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
La géométrie du premier Graxx

« Nous avons eu de nombreux retours sur la géométrie trop “race” du Graxx 1 et avons donc remonté la douille de direction », commente Rémi Lefévre, le co-fondateur d’Origine.

Compatible avec des roues de 650B

Changement important également : le cadre est maintenant compatible avec des roues de 650B, et des pneus de 47 mm de section. Testé dans sa version en roues de 700, le Graxx 2 est compatible avec des pneus jusqu’à 45 mm de section.

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Le dégagement au niveau des roues permet de monter des pneumatiques de 47 mm en 650B et 45 mm en roues de 700. Photo : Philippe Aillaud.

La fourche possède également un déport plus important (+5 mm, en taille M) et le cadre, un empattement plus long (+22 mm, toujours en taille M), permettant d’obtenir un vélo plus précis et stable, notamment dans les descentes. Dernier détail, le disque arrière de 160 mm est monté de série, donc pas besoin d’adaptateur.

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Le nouveau disque arrière de 160 mm est monté de série. Pas besoin d’adaptateurs. Puissance de freinage au rendez-vous ! Photo : Philippe Aillaud.

« Le disque de 160 mm permet d’obtenir un freinage plus puissant, notamment si le vélo est utilisé en mode bikepacking, avec plusieurs sacoches chargées », précise François-Xavier Plaçais, responsable développement.

Test terrain

Une fois équipé des pédales Crankbrothers Candy, le test démarre. Les premiers kilomètres sont réalisés sur bitume pour se rapprocher du terrain de jeu énorme de la Sainte-Victoire. Force est de reconnaître que le vélo a un sacré rendement sur le bitume, même muni de ces pneumatiques Continental de 40 mm gonflés à 3 bar.

Le boîtier de pédalier est relativement compact au niveau visuel mais transmet efficacement le coup de pédale. La nervosité du cadre est encore plus perceptible lorsqu’on passe en danseuse. Le vélo répond du tac au tac, bien aidé aussi par ses roues carbone.

Je quitte la route et arrive sur les premières pistes roulantes. Le vélo procure un très bon rendement sur le plat et c’est un plaisir de l’emmener à plus de 30 km/h sur les sentiers damés. J’attaque une montée plus technique en raison des nombreux cailloux et racines qui parsèment le chemin. Je pilote facilement le vélo d’un côté à l’autre de la piste, pour trouver la voie offrant le meilleur roulement et les pneus Continental montrent de belles qualités d’accroche.

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Strade Bianche ? Non, barre du Cengle à 10 km d’Aix-en-Provence. Sur ce type de piste, le Graxx 2 est dans son élément et permet de rouler très vite ! Photo : Philippe Aillaud.

J’attaque ensuite une longue descente à plus de 10 %, constellée de racines et gros cailloux. Les mains en bas du guidon, le vélo est joueur et très sécurisant, c’est un plaisir de l’emmener où bon vous semble. Le Graxx2 a assurément gagné en maniabilité et précision de pilotage. Les puristes regretteront peut-être le peu de « flare » du cintre Ritchey. En réalité, vous pourrez choisir un cintre avec davantage de flare sur le configurateur en ligne.

Pour tester le vélo dans ses limites, je fais demi-tour et remonte la pente. Le GPS affiche 14 % de déclivité et le vélo continue d’offrir du rendement et de coller à la route. Si en plus vous avez les cannes, vous serez surpris du rendement obtenu dans les montées.

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Dans les montées, le Graxx 2 affiche un sacré dynamisme. Le cadre est nerveux et les roues carbone Prymahl renforcent ce côté sportif. Photo : Philippe Aillaud.

Bagagerie embarquée

Le nouveau Graxx 2 est compatible avec 3 porte-bidons : 2 sur et sous le tube diagonal et un sur le tube de selle.

Il est également équipé d’oeillets sur la fourche, compatibles avec un porte-bagages type Tubus Tara. 

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
La Fourche possède un déport légèrement plus important (+5 mm en taille M), procurant plus de stabilité en descente. Les oeillets permettent la fixation d’un porte-bagages avant, type Tubus Tara. Photo : Philippe Aillaud.

Les haubans arrière sont également percés et sont compatibles avec l’installation d’un porte-bagages de type Tubus Fly.

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Les perçages sur les haubans arrière sont compatibles avec un porte-bagages, de type Tubus Fly. Photo : Philippe Aillaud.

Le vélo est utilisable, de manière classique, avec des sacoches de bikepacking, ici la nouvelle sacoche de cadre Zéfal Z-Adventure C3 (260 grammes pour 3,3 litres de contenance).

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Après quelques heures de roulage, une fine pellicule blanche recouvre le Graxx 2. Photo : Philippe Aillaud.

Montage du vélo test et prix

Le vélo testé, reçu en taille M, était équipé du matériel suivant :

  • Groupe Shimano GRX 800 1 x 11 vitesses. Transmission : 40 avant, 11-40 arrière.
  • Roues carbone Prymahl Vega C35 Pro
  • Pneus Continental Terra Trail 40 mm (tubeless)
  • Selle Selle Italia Novus Flow Noire
  • Tige de selle alu Ritchey 1B WCS 27.2
  • Potence alu Ritchey WCS C-220
  • Cintre alu Ritchey Road Ergomax Comp

Le prix du cadre du Graxx 2 augmente de 100 € par rapport au premier Graxx. Avec la configuration définie ci-dessus, le prix du vélo complet est de 4 401 euros.

Vous trouverez toutes les options de montage possible sur le configurateur en ligne d’Origine.

A noter, que pendant le confinement, Origine continue à renseigner ses potentiels acheteurs en mettant en place un système de visio-téléphonie où le cycliste peut conforter son choix sur un périphérique, une validation de coloris, etc…

Présentation du nouveau Origine Graxx 2
Un employé d’Origine peut donner des informations en vidéo au futur acheteur pour le rassurer. Un moyen intéressant pour s’adapter aux mesures sanitaires mises en place.

Verdict

Le Graxx1 m’avait plu, le Graxx 2 m’a conquis. Pour moi, il dépasse le cadre du vélo de gravel et pourra convenir aussi bien à un “pur graveleux” qu’un pratiquant d’ultra recherchant un vélo confortable pour pratiquer le longue distance sur route. En montage 650B-47, il pourra affronter les pistes les plus techniques tandis qu’avec une paire de pneus en 30 mm, il offrira confort et rendement pour enchaîner les kilomètres sur le bitume.

Photos de détails

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Vu de l’arrière du nouveau Graxx 2 : le pontet a été également affiné par rapport à la première génération. Visuellement, le vélo gagne en esthétisme. Photo : Philippe Aillaud.

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Les Prymahl Vega C35 Pro, roues carbone “maison”, sont vraiment polyvalentes en apportant une bonne rigidité et une inertie appréciable sur le plat. Photo : Philippe Aillaud.

Une selle spécifique pour le test

Le nouveau gravel Origine Graxx 2
La selle d’origine, une Selle Italia Novus Flow, avait été remplacée par une Flite Gravel dotée de rails titane. Plus légère mais aussi plus chère l’achat (214,9 €). Photo : Philippe Aillaud.
Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Les perçages sur les haubans arrière sont compatibles avec un porte-bagages, de type Tubus Fly. Photo : Philippe Aillaud.
Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Net et sans bavures, voici la zone de jonction des haubans sur le tube de selle. Photo : Philippe Aillaud.
Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Le nouveau disque arrière de 160 mm est monté de série. Pas besoin d’adaptateurs. Puissance de freinage au rendez-vous ! Photo : Philippe Aillaud.
Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Petite pause bucolique avant de reprendre la route. Le vélo avait été équipé en bikepacking “light” avec une simple sacoche de cadre Zéfal Z-Adventure C3. Photo : Philippe Aillaud.
Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Le détail du Made in France : les coordonnées GPS de l’usine de Somain, où sont assemblés à la mains tous les vélos Origine. Photo : Philippe Aillaud.
Le nouveau gravel Origine Graxx 2
Le vélo, vu de l’autre côté. L’intégration des câbles est assez importante et joue sur le look du vélo, assez épuré. Photo : Philippe Aillaud.

La Bicicleta Ravito un nouveau lieu dédié au vélo

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La Bicicleta Ravito
La Bicicleta Ravito

Illustration Céline Dayes

« Bicicleta signifie vélo en occitan », me dit Romuald Marie lorsque je l’appelle pour qu’il me parle de ce nouveau lieu vélo qui ouvrira en juin à Souillac dans le Lot. Ce sera un lieu unique, avec une signature vélo qui nous plongera dans l’univers du cyclisme. L’objectif de Bicicleta Ravito est de proposer un lieu pensé pour les cyclistes, qu’ils soient voyageurs à vélo, passionnés, pratiquants occasionnels, touristes de passage et population locale en amenant du lien social.

Penser la mobilité douce, promouvoir la pratique écologique large de ce mode de transport sain de façon conviviale, artistique, culturelle et sportive. Particulièrement grâce aux Bicicleta Camps, qui font l’objet d’une campagne Ulule qui vient d’être lancée. L’idée est de faire vivre des aventures cyclistes en suivant une trace, en découvrant la région, pour arriver à une cabane perchée pour un bivouac, où tout sera préparé pour vous ! « Nous on a concocté des parcours pour pouvoir se rendre dans ces cabanes perchées qu’on a installées sur le Causse et dans la vallée de la Dordogne. L’idée c’est de suivre cette micro aventure, guidé par la trace GPS, et de découvrir ces paysages en les traversant en vélo » explique Romuald.

Un lieu inédit

Implantée à Souillac, dans le Lot, LA BICICLETA RAVITO est un lieu inédit, à la croisée des routes et des chemins. Il permettra d’héberger, de ravitailler, de rouler, de s’équiper, de se rencontrer, de partager et découvrir … La bâtisse est une ancienne fabrique de foie gras ayant appartenu aux établissements Rougié. Le photographe Robert Doisneau, qui était un ami de la famille, l’a souvent photographié. Cette présence artistique vient enrichir la dimension culturelle du projet.

La Bicicleta Ravito - photo Marc Allenbach
LA BICICLETA RAVITO est un lieu inédit, à la croisée des routes et des chemins – photo Marc Allenbach

Bicicleta Ravito proposera dès juin un café-cycliste, lieu convivial avec ses ateliers et son jardin au bord de la rivière, ouvert sur la culture. Les passionnés y trouveront aussi une boutique d’accessoires et habillements cyclistes, une boutique des producteurs locaux, des livres et revues, … Ce sera un lieu de départ et d’arrivée de sorties à vélo pour rouler ensemble, pour s’entraîner, pour découvrir la région à travers des tours gastronomiques, œnologiques et touristiques.

Dès juin, la location de vélo sera possible ; des vélos de Gravel, une flotte de vélo Vintage et des vélos à assistance électrique pour rendre accessibles et agréables à toutes et tous la découverte des routes et des chemins autour de Souillac, au cœur de la vallée de la Dordogne.

La Bicicleta Ravito
Au cours de l’été 2021, LA BICICLETA RAVITO deviendra une étape – Illustration Céline Dayes

Au cours de l’été 2021, LA BICICLETA RAVITO deviendra un lieu d’étape pour les adeptes du voyage à vélo comme pour les touristes à deux roues, un lieu d’hébergement qui leur proposera 3 chambres d’hôtes et un dortoir de 8 personnes, façon refuge de montagne.

Notre but est de créer un lieu inédit en France, une référence pour les passionné(e)s tout en restant accessible à chacun, un lieu de rencontres, de partages, de passage, un lieu humain, une étape incontournable en Occitanie.

 

Bivouac en cabane

La Bicicleta lance une campagne de crowdfunding sur Ulule pour financer des Bicicleta Camps. Les dons, serviront à financer l’achat des structures des bivouacs pour constituer les étapes de micro-aventures au départ de LA BICICLETA. Pour commencer, ce sont trois cabanes qui seront placées dans des lieux à découvrir, sur le Causse, dans la vallée ou encore sur les hauteurs de Souillac.

L’équipe

La Bicicleta Ravito
L’équipe : Romuald, Céline, Céline et Marc – photo Marc Allenbach

L’équipe de la Bicicleta ne nous est pas inconnue. Elle est constituée de quatre passionné(e)s de vélo, quatre ami(e)s, quatre envies de vous faire découvrir à bicyclette leur région, Souillac, la vallée de la Dordogne, entre Périgord et Quercy. Romuald Marie et Céline Dayes qui sont installés ici depuis 15 ans et qui ont fondé Ravito dont nous connaissons les créations. Il ont été rejoint dans ce projet par Céline Colette et Marc Pivaudran qui sont à Souillac depuis toujours et qui ont apporté leur connaissance parfaite du territoire qu’ils partageront avec les cycistes qui viendront séjourner à la Bicicleta.

Écoutez le podcast de Bike Café Bla Bla

Pour les aider à financer leur campagne sur Ulule

Yann Thomas, le cadreur qui rêvait ses vélos

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Yann Thomas Salamandre cycles Ardèche fatbike
Photos blog Yann Thomas / Salamandre Cycles

C’est en pleine garrigue, un peu à l’écart d’un hameau d’Ardèche Méridionale, que Yann Thomas avait choisi d’installer son atelier de cadreur, Salamandre Cycles. Ce bricoleur bourru, ingénieur de formation, créait des vélos atypiques mais extrêmement pertinents. Réputé pour ses fat bikes, il savait aussi fabriquer des vélos cargo, des cruisers singlespeed, des tandems, des handibikes… Il se plaisait à inventer des vélos à la fois rustiques et raffinés, au croisement de son imagination fertile et du désir de ces clients. Pourvu que le projet le passionne et qu’il puisse y insuffler un brin de folie, il s’enthousiasmait volontiers face à la commande, en faisant preuve d’une grande écoute tout en mobilisant son expertise en matière de pilotage tout-terrain, d’aventure et de voyage.

Yann Thomas Salamandre cycles Ardèche Fatbike cadreur
Yann Thomas, un tandem et trois cadres de sa fabrication – photo blog Yann Thomas / Salamandre Cycles

Suite au Concours de Machines 2018 où j’avais été fasciné par son prototype, je lui avais demandé de me fabriquer un “monster gravel”, un vélo à la fois vif et rapide mais équipé de pneus surdimensionnés. Il avait concrétisé cette idée avec brio. Yann donnait toujours un nom à ses créations. Celle qu’il a nommée “bombera” (pompier au féminin en espagnol, en référence aux pistes DFCI pour lesquelles elle a été conçue) est, encore aujourd’hui, ma monture à la fois la plus singulière et la plus adaptée à ma personnalité, à mon physique, à mes besoins en matière de raid-aventure.

Yann Thomas Salamandre Cycles Monster Cross cadreur Ardèche
Celle qu’il a nommée “bombera” est ma monture à la fois la plus singulière et la plus adaptée à ma pratique raid/aventure – photo Dan de Rosilles

Dans le marché de niche des vélos sur mesure, Yann se faisait remarquer par une extrême pugnacité, une liberté farouche et une grande indifférence face aux effets de mode, à la bienséance et aux mondanités. Un jour torride d’été aux Vans, alors que je tentais vainement de me rafraîchir en terrasse, j’avais vu débarquer ce solide gaillard, souriant et suant au guidon d’une Salamandre surchargée de sacoches sanglées à la va-vite, avec une bouteille de limonade en verre (celles qui ont un bouchon en porcelaine) en guise de bidon. Il avait le regard malicieux et plissé derrière ses petites lunettes à monture d’acier, il était affublé de sa légendaire chemisette à carreaux battant au vent comme une cape de super-héros et pédalait en sandales sur des pédales plates.

Yann Thomas Salamandre Cycles Ardèche cadreur
Yann était d’une grande indifférence face aux effets de mode et à la bienséance – photo blog Yann Thomas / Salamandre Cycles

Le bonhomme revenait d’une aventure de quinze jours où, en guise de vacances, il venait d’effectuer le tour… de son numéro de téléphone. Oui, en commençant par le 07, l’Ardèche, ça tombait bien, puis le 87, la Haute-Vienne, c’était beaucoup plus loin, et ainsi de suite… Je n’avais pu m’empêcher de penser que ce type, tout sourire, venait de parcourir la France entière en quinze jours sur un concept génial, sans même avoir de compte Strava pour partager sa trace et valoriser son exploit.

Yann Thomas VTT cadreur ardèche Salamandre Cycles
Outre ses légendaires chemises à carreaux, Yann se faisait remarquer par une liberté farouche et un mépris total pour la bienséance et les réseaux sociaux – photo blog Yann Thomas / Salamandre Cycles

Un jour, Yann m’avait avoué qu’il se réveillait la nuit en pensant aux vélos qu’il devait réaliser, mi angoissé mi-habité par le rêve qu’il venait d’en faire. Les idées surgissaient comme ça, et c’est toujours d’une voix douce et coulante qu’il n’hésitait pas à imposer ses visons – sa vision du vélo – et les solutions techniques qu’il allait mettre en œuvre pour mener à bien le projet.

Yann Thomas Salamandre Cycles Ardèche cadreur
En pleine garrigue, l’atelier de Yann Thomas – photo blog Yann Thomas / Salamandre Cycles

C’est en pleine garrigue, à l’écart d’un hameau en Ardèche Méridionale, que Yann Thomas avait choisi d’installer son atelier de fabrication de cycles. C’est là qu’il est tombé, en plein travail, en nous léguant comme héritage des vélos mythiques et le droit de rêver, en toute liberté, à tous les vélos qu’il n’avait pas encore fabriqués, qu’il ne fabriquera jamais, mais que nous pourrons toujours imaginer.

Yann Thomas cadreur Ardèche Salamandre Cycles Fatbike cargo
Yann nous lègue des vélos mythiques et extrêmement pertinents – photo blog Yann Thomas / Salamandre Cycles

Un Centre de Plein Air et de Loisirs dédié au Gravel dans le Vaucluse

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Centre Départemental de Plein Air et de Loisirs de Rasteau
Centre Départemental de Plein Air et de Loisirs de Rasteau - photo Alain Hocquel

Le Vaucluse devient un précurseur de la pratique du Gravel et du Bikepacking en France. En effet, le Département dans le cadre de sa politique de développement du vélo et de découverte écoresponsable de son territoire, propose une nouvelle offre de services et d’activités autour du Gravel à partir du Centre Départemental de Plein Air et de Loisirs de Rasteau.

Découverte, initiation et tourisme éco-responsable

Centre Départemental de Plein Air et de Loisirs de Rasteau
Pratiquer le Gravel, c’est rouler librement sans se soucier du terrain ou du type de revêtement rencontré – photo Alain Hocquel

Pratiquer le Gravel, c’est rouler librement sans se soucier du terrain ou du type de revêtement rencontré. Ce vélo polyvalent permet l’itinérance et ouvre le champ des possibles. Il est parfaitement adapté aux caractéristiques du Vaucluse.

Le Département a positionné l’activité du Centre Départemental de Plein Air et de Loisirs de Rasteau sur le vélo, et en particulier sur cette nouvelle discipline de vélo itinérant et de voyage. Cette démarche innovante a d’ores et déjà impulsé des projets de création de parcours Gravel à partir des deux sites FFC-VTT Luberon et Ventoux, ainsi que l’élaboration d’une topocarte des itinéraires Gravel en Vaucluse réalisée par l’éditeur Vtopo.

Centre Départemental de Plein Air et de Loisirs de Rasteau
Un centre avec un hébergement et des locaux adaptés à l’accueil des cyclistes – photo Bike Café

Le Département de Vaucluse a souhaité orienter le développement de son centre départemental de Rasteau vers les activités Gravel et le Bikepacking. Le concept est de proposer un lieu d’initiation à ces disciplines en plein essor, avec un hébergement et des locaux adaptés à l’accueil des cyclistes, une flotte de vélos Gravel et des équipements Bikepacking, et des itinéraires Gravel au départ du centre. Le site, repris en gestion par le Département en 2019, dispose maintenant d’une double labellisation fédérale auprès de la Fédération Française de Cyclotourisme (FFCT) et de la Fédération Française de Cyclisme (FFC), avec dans les deux cas, la primeur du titre de première base (FFCT) et site (FFC) Gravel en France. Le Vaucluse est plus que jamais une terre de vélo !

Une journée découverte

Centre Départemental de Plein Air et de Loisirs de Rasteau
Nous avons pu découvrir ce territoire en venant rouler quelques kilomètres autour de Rasteau – photo Alain Hocquel

Bike Café, site d’informations engagé depuis 2015 dans la promotion du gravel, ne pouvait pas louper cette belle journée de découverte à partir de ce centre innovant. À l’invitation du département nous avons pu aller à la rencontre de ce territoire en venant rouler quelques kilomètres sur un tracé réalisé par Fred Roche, qui n’est autre que le traceur la grande traversée du Vaucluse en VTT, et qui connaît le coin comme sa poche. Il a tenu à nous faire découvrir, sur une boucle modeste de 30 km, les différentes facettes du territoires : petites routes, DFCI, sentiers de vignes, singles, … Au départ du centre de Rasteau, nous sommes immédiatement plongés dans le décor.

Centre Départemental de Plein Air et de Loisirs de Rasteau
Des vélos conçus et montés dans le Vaucluse à Méthamis – photo Alain Hocquel

Certains ont pu rouler sur des vélos MW Cycles qui ont la particularité d’être conçus et montés dans le Vaucluse à Méthamis précisément. Un parc de ces vélos sera disponible pour la location dans ce centre de Rasteau.

Une après-midi d’échanges

Cette journée technique a rassemblé près de 25 experts du Gravel, journalistes spécialisés, moniteurs cyclistes et représentants des fédérations. La sortie du matin a permis de lancer le débat qui sera suivi d’un travail sur la qualification des parcours et les normes d’un futur balisage Gravel.

Centre Départemental de Plein Air et de Loisirs de Rasteau
Cette journée technique a rassemblé près de 25 experts du Gravel – photo Alain Hocquel

Le Gravel est le support de découverte par excellence du territoire et du patrimoine. Cette dimension doit être prise en compte dans la construction des itinéraires (POI, traversée de village, patrimoine, paysage, agriculture, etc.) Pourtant, cela reste une activité avec une dimension technique plus ou moins marquée, en fonction des itinéraires. Cet aspect technique vient parfois en conflit avec la notion de découverte et de contemplation. C’est ici que l’apport pédagogique, notamment des éducateurs professionnels ou fédéraux, joue un rôle prépondérant pour permettre aux nouveaux pratiquants de mieux appréhender cette nouvelle discipline. Aussi, un projet d’aménagement et de création d’itinéraires Gravel devrait toujours s’accompagner d’une dimension éducative (partenariat, école vélo). Globalement, plutôt que de chercher à définir toutes les déclinaisons de pratique du Gravel, tendre à guider les personnes vers ce qu’elles cherchent dans la pratique du Gravel (découverte, familiale, sportif élitiste, etc.).

Centre Départemental de Plein Air et de Loisirs de Rasteau
La création d’itinéraires Gravel devrait toujours s’accompagner d’une dimension éducative – photo Bike Café

Les deux fédérations présentent lors de cet échanges se posent des questions sur le rattachement de la labélisation Gravel, au sein de l’univers route ou de l’univers VTT. Ce choix a un impact en termes d’identité et de communication. La FFCT s’oriente vers un rattachement au label base VTT, avec une réflexion de la commission VTT pour une déclinaison bleue de la balise de rappel VTT normée, tandis que la question n’est pas tranchée à la FFC.

Concernant les cotations de difficultés, il y a un consensus dans l’atelier pour rester sur des informations concises pour qu’elles restent lisibles. La typologie des parcours pourrait rester de l’ordre de l’information, sans entrer dans la cotation : intensité de l’effort (répartition du dénivelé/cf. indice FFRP), nature du terrain (roulant, cassant, etc.), les % de route/chemin/sentier, l’aspect immersif en nature et l’isolement.

Pour nous le gravel est un vélo qui nous donne les clés de la découverte d’un territoire. C’est un vélo libertaire et sera difficile de codifier sa pratique pour la faire rentrer dans des “cases”. Le Vaucluse a, je pense, compris l’essentiel : ce vélo polyvalent sera un excellent moyen pour mettre en valeur les richesses de son territoire. Bravo à cette initiative en espérant que d’autres département s’en inspireront … Rasteau devient un “laboratoire” d’une nouvelle façon de découvrir notre beau pays.

Plus d’informations : www.vaucluse.fr

Gravel : j’ai testé les chaussures de Lachlan

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Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave
Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave

Les nouvelles chaussures gravel Rapha Explore Powerweave shoe, efficaces et esthétiques

La polyvalence du gravel n’exclue pas que l’on recherche l’équipement le mieux adapté à sa pratique. Ceci est vrai également pour les chaussures, dont on voit clairement la gamme gravel s’affirmer. Lors de nos débuts, nous nous sommes servis dans les gammes VTT existantes, attirés par les cales 2 trous et des semelles offrant la possibilité de marcher et porter le vélo par moment sur les pistes. Le marché du gravel et du bikepacking s’étant largement développé, les concepteurs se sont intéressés à cet entre deux situé, entre le VTT et la Route. Pour le gravel faudrait-il également des chaussures polyvalentes ?

Rapha et les chaussures 

Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave
Cette nouvelle Explore Powerweave shoe que j’ai reçu début mars est également très réussie. On retrouve la bande identitaire Rapha dans ce tissage Pwerweave.

Nous connaissons la marque Rapha, qui a incontestablement fait progresser le style des cyclistes en matière d’habillement. Elle s’est lancée un autre défi en s’intéressant à nos pieds, avec la même volonté : concevoir des chaussures efficaces et belles. J’ai eu le plaisir de posséder le premier modèle de leurs chaussures de route, qui a fait partie immédiatement de mes chaussures préférées. Cette nouvelle Explore Powerweave shoe, que j’ai reçue début mars, est également très réussie. Je l’ai testée une quinzaine de jours pour vous faire part de mon expérience pendant ce redémarrage de ma saison, sur les pistes des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse. 

À l’aise dans mes pompes

Je sors les chaussures de la boîte et je découvre ce fameux tissu Powerweave, tissé en 3D, qui constitue la tige et qui remplace le traditionnel cuir que l’on trouve habituellement sur ce type de chaussures. Autre nouveauté, immédiatement visible sur ces chaussures : le couple de disques de serrage Boa System Li2 que nous vous avions présentés en 2020. Rapha a choisi pour ces Boa le lacet en textile léger et ultra résistant TX4 (avec Dyneema). Cette option textile sera appréciable au niveau du confort associé au réglage clic par clic du serrage.

Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave
je monte mes cales Crank Brothers et je file essayer ces nouvelles shoes.

La semelle extérieure en caoutchouc est bien dessinée avec des crampons de taille moyenne. Cette semelle repose sur une plaque carbone que l’on aperçoit au niveau des pas de vis de serrage des cales. La promesse d’un bonne rigidité nécessaire pour transmettre l’effort exercé sur les pédales est là. Une fois ce tour du propriétaire réalisé, je chausse mes nouvelles “pantoufles” de gravel et je retrouve immédiatement le confort du chaussant, que j’avais apprécié précédemment sur le modèle route.

Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave
Le talon est confortable, on verra lors que l’essai si on ne détecte pas de frottements à ce niveau

J’ai un pied relativement fin et sans problème de déformation. J’ai couru très longtemps en chaussures de running minimalistes, et pour moi le critère N°1 sur les chaussures est la pause bien à plat des métatarses. Ce critère est parfaitement respecté sur ces Explore et la partie de mon pied, qui sera la plus sollicitée au moment d’appuyer sur les pédales, est à l’aise dans la largeur. Mes orteils s’installent également sans contrainte dans la “toe box” de cette chaussure. Le talon est confortable, on verra lors que l’essai si on ne détecte pas de frottements à ce niveau. 

Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave
Un support d’arche plantaire supplémentaire pour les cyclistes ayant le pied plus plat … intéressant.

Les chaussures sont livrées avec un support d’arche plantaire supplémentaire pour les cyclistes ayant le pied plus plat. Un détail intéressant qui s’avère utile, car n’oublions pas que ces chaussures doivent nous permettre de marcher, et offrir une bonne pose de pied sur des terrains parfois difficiles.  

Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave
Je monte mes cales Crank Brothers et je file essayer ces nouvelles shoes … Autre petit détail pratique : la boucle pour chausser au niveau du talon. 

Me voilà donc à l’aise dans mes pompes, je monte mes cales Crank Brothers et je file essayer ces nouvelles shoes. Ça tombe bien deux vélos à tester avec 2 jeux de pédales différents : Candy et Eggbeater. 

L’essai 

Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave
Le sytème Boa est un énorme plus sur ces Explore Powerweave

La sensation au pédalage est sans surprise, un ressenti intermédiaire entre l’efficacité de la transmission de l’effort et la souplesse apportée par le Powerweave. Je retrouve certaines sensations que j’ai connues avec les Giro Empire EC70 Knit une chaussures de route à lacets. Le sytème Boa est un énorme plus sur ces Explore Powerweave, il permet d’ajuster en permanence et même en roulant le serrage. Attention au moment du chaussage à bien placer la languette de protection du coup de pied. La boucle située au niveau du talon est pratique pour enfiler les chaussures. Dans les passages difficiles le pied est bien maintenu et on ne ressent pas de mollesse dans les mouvements latéraux que l’on impose parfois en gravel. On est clairement sur un produit qui allie performance et confort. 

J’apprécie la ventilation intérieure du chausson, obtenue avec le tissu Powerweave. Les nouveaux Boa, moins hauts que les précédents modèles, risquent moins de s’accrocher à une branche. Les renforts latéraux que l’on trouve souvent sur certaines chaussures de VTT s’avèrent inutiles car le tissu Powerweave, renforcé aux endroits stratégiques, résiste bien aux frottements. 

Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave
Cerise sur le “cake” l’esthétique de ces chaussures est particulièrement réussie

Du côté de la marche c’est également assez réussi. La semelle accroche bien le rocher même humide. La souplesse de la tige facilite la marche. La cale affleure à peine le caoutchouc, et on pourra rentrer dans une boulangerie sans provoquer une bruit de danseur de claquettes qui fera sursauter les clients.   

Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave
La semelle accroche bien le rocher même humide – photo Bike Café

Cerise sur le “cake” l’esthétique de ces chaussures est particulièrement réussie. On peu faire du gravel et être “classe”. De ce point de vue Rapha a toujours une longueur d’avance. On peut toujours faire beau et efficace, ces chaussures le prouvent.            

Je n’aurais pas l’occasion dans cette période de la saison de vous donner un avis concernant le confort au bout d’une longue journée de roulage. Mes sorties se sont limitées à la demi journée (5 h max). Malgré cette restriction, liée à mon agenda, je suis assez confiant sur leur confort qui m’autorisera, sans problème, des sorties plus longues avec des conditions climatiques bien plus chaudes. 

Test des chaussures gravel Rapha Explore Powerweave
En pensant à Lachlan … mais sur un parcours bien plus modeste que celui de la Badlands – photo Bike Café

En roulant avec ces chaussures je me suis remémoré le témoignage d’un cycliste que j’adore et qui a longuement testé ce produit :  Lachlan Morton, de l’équipe pro EF. Il a roulé avec en Sierra Nevada, au sud de l’Espagne lors de la Badlands 2020 « Pour le genre de sortie que je fais la plupart du temps, ce sont les chaussures parfaites. On marche super bien avec, alors que c’est le point de compromis habituel. Soit les chaussures sont confortables, soit elles sont rigides Celles-ci trouvent le juste milieu et vous pouvez marcher cinq ou dix kilomètres avec. Sur la route, on dirait juste des chaussures de route. Je serais ravi de les garder pour les courses, mais les gens se moqueraient de moi. Elles font tout. Vous pouvez les porter tous les jours, sur n’importe quel vélo, pour n’importe quel type de sortie, et elles feront le job. Ça fait un truc de moins auquel penser. Et en plus elles vont vite. »

Cette éloge de la polyvalence résume assez bien ce que j’ai plus modestement ressenti, même si, contrairement à Lachlan, je n’ai pas marché 5 kilomètres d’affilé avec. Reste à intégrer le prix, mais ces Explore se situent au même niveau de qualité que d’autres produits avec semelle carbone : Fizik Infinito, Northwave XCM 2, Lake MX 241, … 

J’ai été séduit par la polyvalence de ces chaussures, la souplesse de la tige et la bonne transmission de l’effort. Rapha confirme, avec ces Explore Powerweave, que l’on peut faire esthétique et efficace. Avec leur look plutôt route, elles séduiront je pense une majorité de pratiquants du gravel et du bikepacking.  

Caractéristiques 

  • Tige Powerweave de haute performance
  • Semelle principale légère en carbone, coupée plus courte pour plus de souplesse aux orteils et au talon.
  • Système BOA® Fit – Li2 
  • Semelle de protection en caoutchouc naturel durable et adhérente
  • Pièces métalliques en titane anodisé
  • Bande de serrage emblématique réfléchissante de Rapha au niveau des orteils
  • Compatible avec les cales à deux vis
  • Talon réfléchissant pour être visible de nuit
  • Talon et pointe renforcés pour plus de durabilité

Matériaux :

  • Revêtement : 100 % polyester tissé
  • Semelle principale : fibres de carbone
  • Semelle intérieure : Semelle de propreté en EVA avec couche supérieure douce en microfibre antimicrobienne
  • Semelle extérieure : 100 % caoutchouc
  • Oeillets des cales : 100 % titane
  • Disponible en Noir et Marine Foncé

Prix : 310,00 €

Infos sur le site de Rapha 

 

Dilecta Le Blanc, un routier sportif

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Test du vélo Dilecta Le Blanc
Test du vélo Dilecta Le Blanc - photo Philippe Aillaud

“En latin, Dilecta pourrait se traduire par « aimée, estimée » … „ photo Philippe Aillaud

Je n’avais jamais encore roulé sur un vélo “trait d’union” : c’est chose faite. Je viens de tester le Dilecta Le Blanc et ce vélo est une véritable passerelle entre l’époque glorieuse d’une marque disparue à la fin des années 60 et l’actuel renouveau des beaux vélos français. J’avais rencontré en septembre 2020 Eric Vanhaverbecke, qui a relancé la marque Dilecta. Le vélo que je teste n’était alors que quelques tubes d’acier. Nous avons parlé de l’histoire de la marque Dilecta en regardant, autour d’un café, les photos de son père qui portait fièrement le maillot de l’équipe Kakomé Dilecta.

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Nous avons choisi de tester dans un premier temps le vélo de route, construit sur la base d’un cadre en acier – photo Philippe Aillaud

Le Blanc est le nom du modèle route que j’ai testé, mais c’est aussi celui du lieu de naissance de la marque Dllecta. En latin, Dilecta pourrait se traduire par « aimée, estimée », voilà un bon présage avant de se lancer dans ce test. La marque était très célèbre avant la guerre, elle vient de renaître en donnant naissance, pour l’instant, à deux modèles, nous avons choisi de tester dans un premier temps le vélo de route, construit sur la base d’un cadre en acier. Nous avons également en cours de test au Bike Café, le modèle gravel baptisé “Forçat”.

Histoire d’une résurrection

Le mot résurrection est fort pour qualifier le retour à la vie de la marque Dilecta. Il n’y a rien de biblique, ni de miraculeux dans cette renaissance, elle est simplement l’oeuvre d’un homme passionné de vélo : Eric Vanhaverbeke. L’histoire est néanmoins savoureuse. Un jour, Éric retrouve dans un tiroir de vieilles photos de son père qui était coureur cycliste professionnel dans les années 60. Il posait en compagnie de Darrigade, Marcarini, Mastrotto, Vermeulen, … et d’autres, sur ces photos en noir et blanc avec un maillot Kakomé Dilecta. La marque, installée au Blanc dans l’Indre, était puissante avant guerre, produisant jusqu’à 25 000 vélos par an Dans les années 60, l’entreprise berrichonne avait tenté un retour dans la compétition avec cette équipe pro, que l’on a vue en 66 et 67, avant d’arrêter son activité en 1968 face à la montée en puissance d’autres marques comme Peugeot, Mercier, Gitane et Motobécane. Eric fait des recherches : la marque était éteinte, il décide de la faire revivre.

Le passé réinventé

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Le nom du modèle « Le Blanc » peint sur la base arrière de ce vélo – photo Philippe Aillaud

Grâce à ses connaissances dans le milieu cycliste, Éric s’entoure d’une équipe pour concevoir des vélos actuels, plutôt haut de gamme, en revisitant ainsi l’ancienne marque du Berry. L’exercice impliquant l’évocation des racines d’un passé glorieux, dans le cadre d’un nouveau projet, n’est pas simple. Le vélo que je découvre intègre subtilement des marqueurs d’autrefois, sans concession au modernisme et au niveau technique des beaux vélos actuels. Le nom du modèle « Le Blanc » peint sur la base arrière de ce vélo et sa couleur jaune qui était identitaire des vélos Dilecta – comme le fuschia l’était aux Mercier, le vert aux Heyliett, le blanc aux Peugeot, le bleu aux Gitane, … – évoquent les racines de ce passé.

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André Darrigade a couru sur les cycles Dilecta

Si vous passez un jour dans la région arrêtez vous au Blanc : les traces de cette histoire y sont encore présentes. Vous pourrez visiter le musée des amis du Blanc où vous verrez des vélos Dilecta et dans cette commune de l’Indre, d’un peu  plus de 6000 habitants, il y a un vélodrome avec une piste ciment qui a vu tourner les plus grandes gloires du vélo.

Le retour de l’acier

Le modèle Le Blanc est un vélo de route construit en Columbus Spirit HSS, le haut de gamme en matière de tubes en acier. La fabrication du cadre été confiée à Cyfac qui construit déjà des vélos sous sa propre marque, mais également pour les marques Méral et WishOne. Les Dilecta bénéficient de la même qualité de construction que les vélos sur-mesure de Cyfac, car ils sont soudés par les mêmes artistes du chalumeau à La Fuye en Indre-et-Loire.

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Les cadres Dilecta sont soudés par des artistes du chalumeau … photo Dilecta

Le vélo est doté d’une douille conique sur laquelle on trouve une fourche carbone Futura SLX. Les freins sont de type Flat Mount. Le retour de l’acier, pour construire de beaux vélos, plus intemporels que les modèles en carbone, est en marche depuis quelques années. On revient à une tendance vélo « à la française » qui relance une tradition qui était devenue confidentielle depuis les années 80.

Test du vélo Dilecta Le Blanc
photo Philippe Aillaud

Dilecta s’inscrit parfaitement dans ce renouveau qui a vu également le retour du Concours de Machines qui a remis en lumière l’artisanat du cycle. Le retour de l’acier est donc en marche, et il est désormais prouvé qu’un vélo de 8,5 kg, comme celui-ci, doté de bonnes roues avec des pneus confortables pouvait tout à fait être endurant et performant. Recherche de confort, valorisation d’un travail manuel abouti, durabilité, personnalisation, … l’acier redonne ces valeurs aux vélos actuels.

Confortable et sportif

Cette période hivernale n’est pas idéale pour rouler et je dois dire qu’il m’a été parfois nécessaire de me pousser pour aller rouler. Gants chauffants, et emmitouflé je me suis lancé quand même sur les routes du pays d’Aix. La beauté de ce vélo a rendu la chose plus facile. Le jaune lumineux de sa robe invite à partir et au sein d’un peloton le vélo se démarque. « C’est quoi ce nouveau vélo que tu testes Patrick ? », me dit-on dans mon petit groupe du dimanche matin.  J’explique le renouveau de Dilecta et je ne réponds pas à la petite blague relative à la couleur évoquant un vélo de facteur de la Poste. D’ailleurs la petite vanne sera ravalée par son auteur dans la cote suivante, où sur 2 kilomètres il s’échinera sur son carbone à 7,5 kg à essayer de suivre mon Le Blanc …

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Deux kilomètres dans la Cride, montés en relances en danseuse “à l’ancienne” avec du braquet … photo Bike Café

Au bout de 2 sorties les qualités routières de ce vélo me sont apparues par l’arrière. Je m’explique … Le bon rendement d’un vélo de route passe par sa capacité à rester bien en ligne. Le louvoiement de la roue avant, même peu perceptible, vous le comprendrez est préjudiciable à l’efficacité. Ce Dilecta est guidé sur la route par son triangle arrière qui apporte une très bonne rigidité latérale. Je le ressens particulièrement dans les faux plats montants avec du braquet. Le vélo file bien droit. Dans les bosses, je n’ai pratiquement pas utilisé le plateau de 34 pour passer les difficultés locales.

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Ce Dilecta est guidé sur la route par son triangle arrière qui apporte une très bonne rigidité latérale – photo Bike Café

Je ne vais pas revenir sur ce qui a été dit dans l’excellent article de Jean-Lin Spriet à propos du poids des vélos. Ce routier sportif, construit en acier, sera plus lourd qu’un carbone. Ceci dit il est bon de savoir pour ceux qui préfère ce matériau, que Dilecta prépare la suite avec une version carbone route. Ce Le Blanc construit en Columbus Spirit HSS, pèse 8,7 kg sur la balance avec pédales, compteur, …

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Ce Le Blanc construit en Columbus Spirit HSS pèse 8,7 kg sur la balance avec pédales, compteur, … photo Bike Café

En danseuse, un peu à l’ancienne, dans un déhanchement rythmé, j’ai pris plaisir à utiliser le ressort de l’acier. L’équipement du modèle de test, qui est un modèle de « pré série », est parfait. Les roues Mavic montées avec chambres sur les Hutchinson Fusion, filent bien sur la route. Là encore j’ai pu comparer en roulant en groupe. J’étais obligé de freiner par moment car, malgré mon poids relativement léger de 64 kg : je descendais bien plus vite que mes compagnons, pourtant plus lourds. Le comportement en descente est sain, les trajectoires précises et le vélo se pilote sans surprise.

Sur le plat, et dans les légères descentes, l’inertie est une alliée extraordinaire. Quelques coups de pédales pour rester dans les roues suffisent. Contrairement aux vélos très légers, sur lesquels il faut remettre en permanence des watts dans la « chaudière », le vélo trace bien lorsqu’il est lancé. J’ai découvert la forme intéressante du guidon carbone Deda Superzero. Ce guidon possède une partie plate inclinée, qui offre une pose de mains particulièrement ergonomique. Par contre, pour y mettre des prolongateurs et différents supports, il faudra choisir un autre modèle. Les périphériques en carbone choisis pour ce vélo sont de qualité et le montage est cohérent.

Un caractère sportif évident

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Un caractère sportif évident pour ce Dilecta Le Blanc – photo Bike Café

Au total j’ai fait 500 km de route, lors de cet essai, souvent seul, et parfois en groupe et j’ai particulièrement apprécié le rendement de ce vélo qui sera un excellent « routier » au caractère sportif évident.  Sa première qualité vient de la rigidité du triangle arrière qui est la base  d’appui du vélo et qui lui renvoie une très bonne motricité.

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Bonne motricité en relance – photo Bike Café

Les tubes d’acier ont été formés et aplatis pour réussir l’alliance difficile du confort et de l’efficacité. La rigidité, issue de cette alchimie, permet de garder le vélo dans un rail. Bien campé sur ses bases, le vélo ne bouge pas et on évite ainsi l’effet « zigzag » transmis à l’avant, préjudiciable à la progression. Ce Le Blanc excelle par exemple dans les faux plats montants, bien calé sur la selle lorsqu’on appuie sur les pédales le vélo donne tout ce qu’il a. Pour passer des “raidards” il suffit de se lever en danseuse et mettre un peu de puissance : le vélo ne part pas à la godille.

Test du vélo Dilecta Le Blanc
L’acier, oublié pendant de nombreuses années par les marques de cycles, redevient aujourd’hui un critère de choix pertinent et différenciant – photo Bike Café

Côté confort, l’acier et les pneus de 28 apportent la nécessaire souplesse verticale de l’ensemble. L’acier, oublié pendant de nombreuses années par les marques de cycles, redevient aujourd’hui un critère de choix pertinent et différenciant. Sur le site Dilecta, vous aurez un choix de montages différents proposés : en Shimano (Ultegra  DI2)  et en Campagnolo (Chorus et Super Record). Pour 300 € vous pourrez avoir une couleur spécifique avec vos initiales ou votre nom point sur le cadre.

Les disponibilités actuelles sont de l’ordre de 3/4 semaines (si le cadre brut est disponible en stock), 3 mois sinon. Il faudra compter 3 à 4 mois pour une commande cadre ou vélo à la demande. Les kits cadres & fourches sont disponibles ainsi que les commandes de vélos complets sur le site de la marque.

Petit plus : la gamme de vêtements DILECTA complétera votre équipement … J’ai personnellement apprécié le cuissard lors de quelques sorties. Voir sur le site

Géométrie

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Une peinture de qualité – photo Dilecta

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Géométrie du Dilecta Le Blanc
TaillesXS – 51cmS – 54cmM – 56cmL – 58cmXL – 61cm
A – Top Tube536,7mm550mm566mm580mm594mm
B1 – Seat tube510mm532mm545mm564mm583mm
B2 – Seat tube470mm492mm505mm524mm543mm
C – Chain Stay418mm418mm418mm418mm418mm
D – Head Tube120mm140mm150mm170mm190mm
E – Seat tube angle74°73,5°73°73°73°
F – Fork height368mm368mm368mm368mm368mm
G – Head tube angle72°72,5°73,5°73,5°73,5°
H – BB drop68mm68mm68mm68mm68mm
R – Fork rake45mm45mm45mm45mm45mm
S – Sloping5,7°5,3°5,3°5,3°5,2°
Reach384mm386,6mm394,2mm402,4mm410,5mm
Stack528,9mm549,7mm562,8mm581,8mm601mm
Wheel base993,5mm998,1mm1000,1mm1014mm1027,8mm

Caractéristiques

Test du vélo Dilecta Le Blanc
Le Blanc cadre acierColumbus Spirit HSS – fourche carbone Columbus Futura SLX – photo Philippe Aillaud

Sur le vélo essayé :

  • Modèle : Le Blanc cadre acierColumbus Spirit HSS – fourche carbone Columbus Futura SLX
  • Groupe : Shimano Ultegra DI2
  • Roues Mavic Cosmic SL32 avec pneus Hutchinson Fusion performance
  • Périphériques : cintre, potence, tige de selle en carbone Deda Superzero – porte bidons Zéfal Pulse L2 carbone –  Selle  Italia SLR  boost manganese
  • 5 Tailles (XS, S, M, L, XL)
  • Poids : 8,4 kg
  • Prix : 6490 €

Découvrez tous les prix et détails sur le site de Dilecta 

Pneus de gravel : Schwalbe G-One Ultrabite, le gras c’est leur vie !

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Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite

Comment rentrer dans le gras … ohoto Hugues Grenon

On ne présente plus la gamme G-One et X-One de Schwalbe qui existe depuis de nombreuses années et a séduit bon nombre de pratiquants gravel, vélotaffeur et cyclocross. Les G-one sont dédiés au gravel grâce à une largeur généreuse et les X-One dédiés au cyclocross avec une largeur limitée à 33 mm. La gamme couvre plusieurs utilisations selon les terrains (lisse, caillouteux, sec, mixte, boueux), les pratiques et les envies de chaque cycliste. Nous avons eu l’occasion de tester le G-One Ultrabite, le nouveau modèle gravel dédié aux conditions boueuses, voire très boueuses. Il a été testé pendant la saison hivernale en dimensions de 700×38 et monte avant / arrière en tubeless et a été poussé dans ses retranchements sur tous les terrains comme vous le verrez dans la partie tests terrain.

Le CV …

Le programme assigné par Schwalbe à l’Ultrabite va du terrain « gravel » caillouteux au terrain boueux.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
L’Ultrabite va du terrain « gravel » caillouteux au terrain boueux.

Le mélange de gomme est le Addix Grip dont les caractéristiques sont un grip, un amortissement et une durabilité élevés en contrepartie d’un rendement plus plus faible. La technologie Microskin Tubeless Easy permet d’optimiser l’étanchéité et la résistance aux crevaison. Superground combine différentes couches et structures associant légèreté et stabilité et améliorant la tenue du tubeless.

Le poids est annoncé à 480 g. A la pesée, ils ressortent à 530 g : ce qui fait une différence non négligeable et surtout un poids assez élevé pour des 38 mm.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
Annoncé à 480 g, ils ont pris de l’embonpoint sur la balance !, photo Hugues Grenon

Il est vrai que la gomme ainsi que le profil constitué de multiples crampons expliquent cet embonpoint.

Les crampons sont nombreux et ont été positionnés afin d’apporter de l’adhérence et de la motricité. Notons qu’ils sont symétriques et il n’y a pas de sens de rotation à respecter lors du montage. Sur les flancs, ils sont dans le sens de rotation ce qui est sensé apporter une accroche importante en virage.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
Les multiples crampons sur la bande de roulement et latéralement, photo Hugues GRENON

Le montage tubeless s’est réalisé très facilement sur différentes paires de roue, aussi bien pour monter les pneus que pour les faire claquer. Ils ont claqué à la pompe à pied sur les roues Mavic Allroad SL, voir mon test. et au compresseur sur des roues Hope Tech XC.

60 ml de préventif Doc Blue Professionnal Schwalbe ont été injectés par pneus. L’étanchéité s’est faite tout de suite sans aucune perte de pression.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
60 ml de Doc Blue pour une étanchéité parfaite, photo Hugues Grenon

Gonflé à 2 bars sur une jante de 22 mm de large, le ballon de 38 mm est respecté.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
38,2 mm, largeur respectée, photo Hugues Grenon

Schwalbe préconise ce pneu en monte avant avec en monte arrière un G-One Bite ou G-One Allround, des pneus aux profils moins cramponnés pour apporter un peu plus de roulant, mais en perdant un peu de motricité. J’ai choisi de les monter avant et arrière car le terrain étant très boueux et glissant par chez nous à cette période de l’année, je ne voulais pas perdre en motricité de l’arrière.

Rentrer dans le gras …

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One UltrabiteDes racines bien glissantes, parfaites pour tester les Ultrabite, photo Hugues Grenon

Comme je vous le disais en introduction, mon intention était de rouler avec des pneus à l’aise dans la boue, et très solide pour résister aux crevaisons. Quoi de plus désagréable que de devoir mettre une chambre à air en plein hiver dans le froid dans un pneu tubeless. Je ne voulais pas non plus perdre en rendement et surtout en confort. Difficile de tout avoir comme nous allons le voir…

La section choisie de 700 x 38 mm s’est faite par rapport à la taille admissible sur mon vélo. Ils existent également en 45 mm et dans bien d’autres dimensions (du 27,5 x 2.00 au 28 x 2.00 en différentes gommes).

Commençons par les points forts.

L’accroche en virage et terrains difficiles

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
L’accroche est excellente, photo Hugues Grenon

Ce point « d’accroche » est totalement respecté. Les Ultrabite ont une accroche et un grip phénoménal. Très difficile de les prendre en défaut, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Le plus marquant est l’accroche en virage, avec la roue avant qui ne se dérobe pas, malgré l’angle donné sur terrain glissant, sableux ou boueux.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite

Même sur un terrain neigeux, ils seront à leur aise. Vous prendrez donc énormément de plaisir en sécurité sur des terrains difficiles ou joueurs.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
Sur la neige l’accroche sera également au rendez-vous, photo Hugues Grenon

Leur limite sera la glace !

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
Prudence sur la glace tout de même, photo Hugues Grenon

La motricité

Sur une belle montée en terrain boueux, la motricité est excellente, mais elle montrera ses limites en conditions vraiment extrêmes.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
La motricité est très bonne en montée boueuse, photo Hugues Grenon

Le débourrage est bon, mais il faudra quelques mètres pour retrouver l’accroche initiale.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
Le débourrage est correct, photo Hugues Grenon

La solidité et la résistance

Même si les crevaisons sont souvent le fruit du hasard (sauf pincement), aucun souci n’a été à déplorer. Les pneus n’ont pas été ménagés et ce, à différentes pressions, même basse, pour encore gagner en accroche et confort.

Ces deux points remplissent donc une partie du programme et des qualités recherchées en conditions difficiles. Voyons les suivantes : rendement et confort.

Le rendement.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
Il faudra prendre son temps sur route avec ces Schwalbe, photo Hugues Grenon

Sans surprise il est juste correct surtout sur bitume ou terrain lisse. C’est normal et annoncé, au vu des nombreux crampons et du poids en mouvement. Sur revêtement lisse, il faudra donc être patient et ne pas forcer sous peine de vite s’épuiser.

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
e rendement sur bitume est juste correct, photo Hugues Grenon

Cela est naturellement gommé sur les autres terrains plus rugueux auxquels ces Schwalbe sont destinés.

Le confort

Le confort est également juste dans la moyenne. C’est sans surprise compte tenu de la section de 38 mm relativement étroite. La pression sera primordiale et devra être précise afin d’obtenir le meilleur compromis rendement/confort/accroche.

Si votre vélo le permet, aucune hésitation pour monter en section plus importante pour gagner en moelleux même si vous allez peut-être encore perdre en rendement.

Pour conclure

Test du pneu de gravel Schwalbe G-One Ultrabite
Un des terrains de prédilection des Ultrabite, photo Hugues Grenon

Les Schwalbe G-One Ultrabite vous permettront de prendre beaucoup de plaisir sur des terrains engagés, boueux et gras grâce à leur accroche phénoménale. Comme vous l’avez compris, ils sont donc plutôt destinés à la saison automnale et hivernale mais pourront aussi rassurer toute l’année des cyclistes recherchant une certaine sécurité. Sécurité également au niveau des crevaisons car la solidité est au rendez-vous.

Revers de la médaille, le rendement est juste correct tout comme le confort. À mon avis, le combo parfait serait, comme conseillé par Schwalbe, de le mettre en monte avant associé à un pneu arrière un peu plus roulant mais tout de même cramponné comme le G-One Bite. Et monter en section de 45 mm sur le train roulant pour gagner en confort si le vélo le permet.

Le prix public est de 59 € TTC mais vous les trouverez à 42,99 € chez notre partenaire Cycletyres 

Assos dévoile un nouveau cuissard longue distance

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Cuissard Assos
Cuissard Assos

La marque suisse a présenté 3 nouveaux produits qui seront proposés dans le cadre de sa collection printemps-été 2021.

Nouveau cuissard Mille GTS Bib Shorts

Principale nouveauté, elle agrandit sa gamme Mille GT avec le nouveau modèle Mille GTS Bib Shorts. Un cuissard qui peut trouver sa place dans une utilisation route ou gravel, sur sorties courtes et/ou longues.

La collection GTS marque la naissance de la nouvelle génération de cuissard Mille. Le cuissard a été totalement repensé et possède un insert double couche tandis que le tissu est plus réactif et compressif.

Une spécificité technique potentiellement très intéressante pour les pratiquants de gravel/route longue distance à la recherche d’un modèle unique avec lequel partir.

Le nouveau cuissard Assos Mille GT
Vu de face du nouveau cuissard Assos Mille GT, un modèle polyvalent route et gravel ?

D’après le communiqué de la marque, “GTS propose un insert double couche feutré, un tissu réduisant la fatigue et une coupe remise au goût du jour tout spécialement conçus pour le bonheur des inconditionnels du cyclisme à la recherche d’un confort optimal pendant les entraînements, mais également pour les coureurs amateurs à la recherche d’un cuissard offrant un soutien indéfectible sur de longues distances”.

On connaît le souci qu’apporte Assos dans la fabrication de produits textile confortables et durables. Un confort légendaire qui n’est pas étranger au fait que de nombreux pros ont utilisé et utilisent les inserts et produits Assos en entraînement et en course, tout comme bon nombre d’amateurs, notamment des cyclistes longue distance.

Pour l’anecdote, pendant de nombreuses années, les pros qui n’étaient pas « sponsorisés » par la marque suisse se faisaient coudre des inserts Assos à la place de ceux proposés par leur partenaire textile. A méditer…

Matériau utilisé

Le tissu Ossidia conçu spécifiquement pour le Mille GT c2 est une structure indémaillable constituée de fibres ultravides et élastiques, pour un meilleur maintien du muscle, une plus grande respirabilité et plus de confort sur les zones du dos et des hanches.

Structure et coupe

La structure des cuissards S9 (modèle coursier) a été adaptée en plaçant plus bas les deux empiècements “papillon” pour envelopper davantage les jambes tout en maintenant l’insert bien en place. Les bretelles ont également été repensées avec un tissu stretching calibré sur toute sa longueur. “La coupe regularFit qui en résulte offre un niveau de compression plus élevé, idéal pour une multitude de morphologies et de positions sur la selle”, précise le communiqué.

Le nouveau cuissard Assos Mille GT
Face arrière du nouveau Assos Mille GT

L’insert

Zone clé du cuissard, le nouvel insert de la collection Mille GT est doté d’une structure à double couche et double densité de mousse à mémoire de forme et d’une protection en nid d’abeille. Il est conçu pour offrir une respirabilit et un maintien optimaux, particulièrement lors de longues sorties.

Un insert confortable est obligatoire pour pratiquer le gravel avec confort
L’insert double densité du nouveau cuissard Assos Mille GTS

Amoureux des sorties longues pendant plusieurs jours, ce cuissard semble donc prometteur. Un test produit confirmera ou pas ces affirmations.

  • Tailles : XS, S, M, L, XL, Large et TIR
  • Prix : 190 euros

Maillots été Mille/UMa GT c2 Shifter et Voganki

Une fois le nom déchiffré, la seconde nouveauté de la marque suisse réside dans un nouveau maillot été. Issu de la seconde génération de la plateforme MILLE/UMA GT, ce maillot  se distingue par des graphismes en édition limitée pour le modèle Shifter et des coloris psychédéliques inspirés des années 60 pour le modèle Voganski.

Le maillot Voganski

Techniquement, ce maillot utilise une structure à bords francs entièrement repensée au niveau des manches et est conçue à partir du même tissu extensible et ultradoux qu’Assos utilise dans ses maillots de course.

Le nouveau maillot Assos Mille Voganski pour le gravel
Le nouveau maillot Assos Mille Voganski
  • Tailles : XS, S, M, L, XL, Large et TIR
  • 2 coloris : gris, rouge.
  • Prix : 130 euros

Le maillot Shifter

Techniquement identique, le Shifter adopte aussi plusieurs coloris dans l’ère du temps : gris, bleu turquoise et rouge, avec des variations dégradées du plus bel effet.

Le nouveau maillot gravel Assos Mille Shifter en version femme
Le nouveau maillot Assos Mille Shifter en version femme

Tailles : XS, S, M, L, XL, Large et TIR

3 coloris : gris, bleu turquoise et rouge.

Prix : 130 euros

Lunettes Skharab

Arrivée d’une nouvelle catégorie de protection des yeux ASSOS, spécialement conçue pour les courses sur routes et hors route. Conçues spécifiquement pour la course sur route et le tout-terrain dont le gravel, ces lunettes reprennent des éléments de nos lunettes Zegho, comme la monture, l’embout nasal entièrement ajustable, et sa légèreté. Cependant celles-ci sont davantage conçues pour la vitesse, la protection et la clarté visuelle sur différents terrains et dans des conditions de luminosité changeantes.

Prix : 235 euros

Les nouvelles lunettes Assos Skharab pour le gravel
Les nouvelles lunettes Assos peuvent convenir pour une utilisation route et gravel

Plus d’informations sur www.assos.com

Une belle évasion avec Axel Carion

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La Belle Évasion d'Axel Carion
La Belle Évasion d'Axel Carion

Avec cette crise sanitaire, et les contraintes qu’elle nous impose, nous avons tous envie d’évasion. Les idées ne manquent pas et l’explorateur Axel Carion, accompagné du journaliste Cédric Ferreira, viennent de terminer un tour de France de 3121 kilomètres en dormant chez l’habitant en plein couvre-feu. Dans l’esprit de “J’irai dormir chez vous” de Antoine de Maximy, ces deux cyclistes aventuriers sont venus à vélo à la rencontre de ceux qui ont souhaité les accueillir …

« La Belle Évasion », 18 étapes au coeur de nos 12 régions

Axel est revenu très heureux de sa dernière “blague” cycliste qui l’a entraîné à la découverte d’une France cycliste chaleureuse. J’aime la malice aventureuse de cet explorateur. La Covid n’a pas coupé les ailes de ce voyageur, avide de grands espaces “J’avais l’impression qu’on essayait de nous enfermer, du coup j’ai pris la poudres d’escampette“, me dit-il. En fait de poudre d’escampette, c’est plutôt de la poudre à canon qu’il a utilisé, notre cher Axel, vu la balade de plus de 3000 km qu’il a effectuée. Pour poursuivre sur l’image de la poudre et du canon :  il fallait viser juste, pour arriver à temps au terme de chaque étape avant 18 heures. 

La Belle Évasion d'Axel Carion
De toutes les expéditions que j’ai faite, c’est une des plus belles

Le but de la balade, c’était de mettre nos 2 roues dans les 12 régions françaises …“, me dit Axel et l’idée, bien sûr, était de passer chaque soirée chez l’habitant. En utilisant les réseaux sociaux, Axel avait recueilli des invitations venant de toutes parts. “De toutes les expéditions que j’ai faite, c’est une des plus belles, probablement à cause du concept aventureux de cette Belle évasion“, me confie Axel. Étonnant pour un gars qui a traversé l’Amérique du Sud et vécu de nombreuses aventures, pas toujours simples, dans de nombreux pays. Mais voilà, il se trouve que ce contexte de couvre-feu, avec des vélos chargés entre 22 et 25 kilos, des étapes en moyenne de 180 km/jour, des aléas de la météo et de l’état des routes et cette absolue contrainte d’atteindre le lieu d’accueil du soir, a transformé cette évasion en totale aventure.

C’est le jeudi 11 février 2021, que les deux cyclistes sont partis depuis la Côte d’Azur pour traverser l’ensemble du territoire et aller à la rencontre de la communauté cycliste. La solidarité des gens sur les réseaux sociaux a été formidable. Tout le monde ayant envie de s’échapper, l’idée a séduit une large communauté de cyclistes. Pas facile alors de déterminer pour chaque jour le point de chute. Sans cartes ni planning, simplement par une trace générée par Strava entre les 2 points à rejoindre avant le couperet du couvre-feu sanitaire tombe. Rien ne leur a été épargné. Les conditions hivernales extrêmes avec de la neige dans une descente mémorable du col de Fau, températures jusqu’à -11° Celsius, pluie et vent, … Rien n’a empêché nos deux aventuriers d’aller à la rencontre des Françaises et des Français sur tout le territoire. Au total, ils ont passé 15 nuits chez l’habitant et 2 nuits à la belle étoile. Ils ont pu notamment passer une nuit au coeur du Sanctuaire du Mont St-Michel.

La Belle Évasion d'Axel Carion
Ils ont pu notamment passer une nuit au coeur du Sanctuaire du Mont St-Michel. Merci au père Henri qui leur a accordé l’asile.

Solidarité et accueil

La belle évasion d'Axel Carion
A Blain aux cycles Riflet

Chaque jour, les cyclistes ont filmé et relaté leur quotidien sur les réseaux sociaux avec du matériel audiovisuel. Ils ont été témoins de l’attachement des Français aux valeurs de liberté, d’évasion et de voyage, en particulier en cette période de contraintes sanitaires. Plusieurs milliers de personnes ont suivi leurs péripéties sur les réseaux et une centaine sont venus à leur rencontre sur les routes de France. De 21 à 69 ans, toutes les générations et tous les milieux sociaux se sont mobilisés pour soutenir les deux aventuriers dans leur expédition cycliste. Ils souhaitent raconter « La Belle Évasion » dans un documentaire qui sera diffusé prochainement.

Le vélo : l’outil d’évasion par excellence

Axel Carion affirme « Le voyage à vélo permet de faire des rencontres uniques et inattendues. J’ai exploré plusieurs continents et j’ai été heureux de constater que la France est l’épicentre du vélo à travers les nombreux témoignages que nous avons reçus et la mobilisation des fans de cyclisme ».

Cédric Ferreira, cycliste novice n’avait jamais parcouru une telle distance à vélo. « Malgré les nombreuses contraintes sanitaires, la solidarité des gens a triomphé et j’ai été stupéfait par l’accueil que nous avons reçu chaque jour auprès de parfaits inconnus ».

La Bla Bla avec Axel

Atlas Focus un gravel confortable et ludique

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Test du gravel Atlas de Focus
Test du gravel Atlas de Focus

L’Atlas de Focus, né pour se perdre, photo Hugues Grenon

Focus a lancé très récemment son modèle gravel, l’Atlas. Un de plus me direz-vous ? Oui, mais celui-ci fait preuve d’originalité, grâce à des spécificités techniques et des choix plutôt novateurs au service de la pratique et de l’esthétique.

Le marché du gravel, comme toutes les autres « disciplines » vélos qui se sont développées antérieurement, se segmentent désormais : gravel sportif performance, gravel « balade », monstercross, gravel « voyage bikepacking » … C’est clairement sur ce dernier segment que l’Atlas se positionne.

L’Atlas et ses devises associées « Fait pour se perdre » et « Roule au-delà » colle parfaitement à l’état d’esprit gravel, si état d’esprit gravel il y a. Je vous renvoie à l’article « Esprit gravel es-tu là ? » pour tenter de répondre ou pas à cette question !

Cependant, il est dommage de cataloguer un vélo sur un segment car nous pouvons faire beaucoup de choses avec un seul vélo. Tout dépend de chacun, de sa pratique, de son état d’esprit et les gravel de nos jours sont quand même très polyvalents, jusqu’à une certaine limite pour certains.

La gamme comporte plusieurs modèles. Nous avons testé le modèle 6.8 juste supplanté par le 6.9, le modèle positionné au sommet de la gamme.

Test du gravel Atlas de Focus
L’Atlas 6.8 dans son milieu naturel, photo Hugues Grenon

Focus sur cet Atlas baroudeur et ludique comme nous le verrons.

L’esthétique

Test du gravel Atlas de Focus
Il est beau cet Atlas dans la neige sarthoise, photo Hugues Grenon

l’Atlas ne laissera pas indifférent à son passage

Avant de parler des caractéristiques techniques, parlons esthétique, même si c’est un critère quelque peu subjectif.

L’esthétique est quand même un des critères incontournables lors du choix d’un vélo non ? Un vélo qui correspond à tous vos critères techniques sur le papier, mais qui ne vous plaît pas esthétiquement, l’achetez-vous ? Cela demande réflexion…

Premier constat fait lors de mes rides tests, cet Atlas fait tourner les têtes et apporte même des commentaires à haute voix : « Regarde, il est super beau ce vélo … ».

La couleur est, à mon goût, très réussie et bien en adéquation avec la vocation du vélo : la nature et le baroud. Le vert d’eau du cadre est très doux et la typographie FOCUS vert plus clair ressort bien de l’ensemble sans être ostentatoire. La couleur est mate ce qui est original et tranche avec les peintures brillantes satinées que l’on rencontre majoritairement sur nos vélos.

Test du gravel Atlas de Focus
Une couleur en harmonie avec le milieu naturel, photo Hugues Grenon

La fourche gris foncé est raccord avec les périphériques noirs ou gris foncés eux-aussi.

À l’intérieur de chaque fourreau et sur les bases, viennent se positionner des inscriptions : « ATLAS » et « Engineered in Germany since 1993 … », ce qui nous rappelle que le temps passe et que la marque va bientôt fêter ses 30 ans. Même si ces mentions sont peu visibles, c’est singulier et voulu dans le but de ne pas « alourdir » le reste du cadre, et ainsi d’obtenir une impression d’ensemble épuré.

Test du gravel Atlas de Focus
« ATLAS » inscrit à l’intérieur du fourreau droit, photo Hugues Grenon

Cette sobriété est renforcée par la ligne générale et surtout la conception des passages de câbles invisibles, nous y reviendrons plus tard. La sacoche sans scratch, fixée sur des inserts, vient compléter ce tableau.

Un autocollant positionné sur le top tube mentionne la taille, le reach et le stack, ainsi que la garantie. Heureusement celui-ci peut s’enlever.

Test du gravel Atlas de Focus
Autocollant amovible, photo Hugues Grenon

Les pneus aux flans beiges donnent cette touche finale de baroudeur au vélo.

Même remarques pour le modèle supérieur le 6.9, encore plus raccord avec son nom « Atlas » avec une couleur beige sable très réussie également.

Test du gravel Atlas de Focus
Atlas 6.9, au sommet de la gamme, photo Focus Bike

Seule légère ombre au tableau esthétique, les soudures qui ne font pas réalisée dans la finesse, mais à ce tarif plutôt maîtrisé et au vu des caractéristiques on ne peut pas tout avoir. Cela n’enlève rien aux qualités du cadre et du vélo en général.

Test du gravel Atlas de Focus
Les soudures ne font pas dans la dentelle, c’est du costaud ! photo Hugues Grenon

Dernier point, l’Atlas dégage une impression de sportivité, de dynamisme et de solidité donnés par plusieurs éléments : la jonction basse des haubans au niveau du tube de selle, le slooping prononcé associé à un top tube qui vient accueillir une sacoche aux fixations invisibles vissée sur le tube (sacoche fournie sur les modèles 6.8 et 6.9), sacoche à la forme anguleuse et aérodynamique.

Enfin, la forme des tubes de sections importantes sur la partie avant (tube de direction, tube diagonal, début du top tube) et qui se rétrécissent petit à petit vers l’arrière du vélo pour finir sur un triangle arrière plus furtif.

Test du gravel Atlas de Focus
Une ligne épurée, dynamique et sportive, photo Hugues Grenon

Pour conclure, l’Atlas ne laissera pas indifférent à son passage. Place à la technique !

Les caractéristiques techniques

Le cadre est en aluminium 7005 (pas de modèle carbone dans la gamme), matériau qui revient sur le devant de la scène surtout dans les gammes gravel. Ce retour est parfaitement justifié en gravel car la rigidité relative d’un cadre en aluminium est largement compensée par la largeur des pneus de plus en plus imposante et les basses pressions possibles apportant le confort nécessaire en complément des géométries typées « confort » elles aussi. La fourche est entièrement en carbone.

Test du gravel Atlas de Focus
Cadre alu 7005 et fourche carbone, photo Hugues Grenon

La géométrie et les tailles

L’Atlas est décliné en 5 tailles du XS au XL. Chacun y trouvera donc son compte.

Mais soyez vigilant au moment du choix de votre taille et faites-vous aider et conseiller par votre revendeur. C’est là qu’on voit qu’une commande internet sans conseils d’un spécialiste peut vite devenir problématique, et c’est retour à l’envoyeur… quand c’est possible.

Il convient de bien croiser toutes les informations nécessaires : tableau des géométries avec longueur de top tube effectif, simulateur sur le site, catégorie de tailles (XS/48, S/51 etc…) qui correspond en fait à la longueur du top tube actual « réel », longueur du tube de selle… Et il faut prendre en compte dans l’équation la longueur relativement courte de la potence (70 mm sur le modèle testé en taille S).

Le simulateur me donnait une taille XS. Heureusement je connais mes cotes et suis parti sur une taille S en tenant compte de la longueur de la potence. La taille choisie était la bonne même si une potence un peu plus longue aurait été parfaite (90 mm) mais je n’ai pas pris le temps de la modifier. Je vous encourage donc à bien valider votre taille de cadre quitte à adapter un peu la longueur de la potence mais pas exagérément non plus car comme nous allons le voir la potence courte apporte du caractère au vélo voulu par Focus.

Géométries par tailles

Test du gravel Atlas de Focus
Géométrie du gravel Atlas de Focus
TAILLESXSSMLXL
MAAT4851545760
LONGUEUR DU TUBE DE SELLE (MM)350350350350350
LARGEUR DU GUIDON420420440440440
LONGUEUR DE LA POTENCE (MM)7070809090
LONGUEUR DE MANIVELLE170170172,5172,5175
ATAILLE (MM)450490520550577
BTUBE HORIZONTAL EFFECTIF (MM)532552571592610
CANGLE DU TUBE DE SELLE EFFECTIF (°)70,570,570,570,570,5
DANGLE DE DIRECTION (°)7473,573,573,573,5
ELONGUEUR DE CHAINE (MM)425425425425425
FBB DROP (MM)7575757575
GHAUTEUR DOUILLE DE DIRECTION (MM)114129144164194
HLONGUEUR DE LA FOURCHE (MM)425425425425425
IDÉPORT DE LA FOURCHE (MM)5050505050
JEMPATTEMENT (MM)10151030105110721092
KSTACK (MM)568582596615643
LREACH (MM)370380395410420

La géométrie globale du vélo est très confortable, ce qui est normal au vu du programme assigné.

Le reach à 380 mm et le stack à 582 mm en taille S, viennent confirmer la position relevée et typée confort. À cela s’ajoute une douille de direction plutôt haute, et un angle de fourche dans la moyenne de la catégorie. J’ai tout de suite rabaissé la potence grâce aux 3 cales de hauteur généreuses pour avoir un drop (différence entre le guidon et la selle) à 0 environ, plus relevé que ma position habituelle. Il me restait une bague si besoin, pour redescendre le poste de pilotage.

Le tube de selle est court, ce qui donne un cadre au slooping assez prononcé, gage de maniabilité. Venant du VTT, j’apprécie cette silhouette.

L’empattement est au-dessus de la moyenne, ce qui laisse présager une belle stabilité.

Test du gravel Atlas de Focus
Une géométrie rassurante et ludique adapté à toutes les conditions, photo Hugues Grenon

La potence est courte : 70 mm avec un angle à 6° toujours dans cette optique de position plus relevée et confortable. J’aurais pu changer la potence pour une plus longue de 2 cm mais cela aurait changé un peu la maniabilité du vélo, qui est très ludique comme ça.

Les bases sont courtes : 425 mm, la vivacité devrait être au rendez-vous.

L’Atlas, est conçu pour les baroudeurs.

Test du gravel Atlas de Focus
On est « comme à la maison » avec l’Atlas, photo Hugues Grenon

Focus a vraiment essayé de penser à tout pour les baroudeurs et c’est plutôt réussi. Revue de détails.

Les multiples inserts.

Inserts sur tube diagonal dessus/dessous, tube de selle, top-tube, fourche, inserts porte-bagage, passages pour fil dynamo… tout est prévu pour monter ou embarquer ce que vous désirez.

Test du gravel Atlas de Focus
Les multiples inserts permettent toutes les configurations de chargement, photo Hugues Grenon

La fourche, entièrement en carbone, est percée de trois inserts de chaque côté pouvant supporter jusqu’à 3 kg de charge.

Test du gravel Atlas de Focus
Trois inserts sur la fourche, photo Hugues Grenon

Elle est percée en partie haute afin de pouvoir fixer une lumière si besoin et prévoit également le passage d’un fil dynamo en interne. Fourche parfaite donc pour les baroudeurs, les modèles conçus et équipés de la sorte étant assez rares.

Test du gravel Atlas de Focus
Perçage avant de la fourche pour fixation d’un éclairage, photo Hugues Grenon

Test du gravel Atlas de Focus
Perçage arrière pour fixation d’un éclairage et à côté pour le fil dynamo, photo Hugues Grenon

Test du gravel Atlas de Focus
Perçage bas de fourche pour passage du fil dynamo en interne, photo Hugues Grenon

L’intégration de la câblerie

La câblerie passe en interne. Cela épure les lignes du vélo, mais ce choix n’est pas qu’esthétique. En partie avant les câbles passent dans la douille de direction surdimensionnée ce qui permet de libérer tout l’avant du guidon pour positionner correctement et sans gêne une sacoche de guidon.

Test du gravel Atlas de Focus
Passage des câbles dans la douille de direction, photo Hugues Grenon

La durite de frein avant passe en interne dans la fourche.

Test du gravel Atlas de Focus
Passage en interne de la durite, photo Hugues Grenon

Un passage externe facilite l’entretien et le dépannage, mais ce n’est pas non plus tous les jours que nous changeons nos durites ou nos câbles. Focus a prévu des trappes pour faciliter les passages internes. Et cela présente l’avantage de moins exposer les gaines et faciliter le nettoyage du cadre.

C’est un large débat !

Test du gravel Atlas de Focus
Intégration en partie avant, c’est propre, photo Hugues Grenon

Les câbles ressortent ensuite sous le boitier de pédalier pour rentrer ensuite dans les bases et ressortir en partie arrière.

Test du gravel Atlas de Focus
Les câbles ressortent sous le boitier de pédalier puis filent dans les bases, photo Hugues Grenon

Test du gravel Atlas de Focus
Avant de ressortir en partie arrière, photo Hugues Grenon

Les standards et l’équipement

Les roues livrées en standard sont en 700c. Sur le modèle de test les roues étaient des excellentes DT Swiss qui ont été montées sur les 300 premiers Atlas produits. Ensuite les roues prévues sur la fiche technique seront des roues de qualité équivalente, des Novatec 25 Elite. En ce moment, vu la pénurie de composants, il faut composer avec les disponibilités et délais des fournisseurs.

Le dégagement des pneus est très important. Montés ici en 700 x 45 mm, une monte supérieure est largement possible. Focus annonce 47 mm (1,85 pouce) mais il y a possibilité de monter au-delà. Et en 650 Focus annonce du 2,1 pouces (53 mm).

L’Atlas est au standard Boost avant et arrière, ce qui est très rare sur un gravel. Ce choix s’explique par la taille des pneus admissibles, l’option mono ou double plateau et une ligne de chaîne courte à 425 mm. Il faut bien de la place pour tout ce monde ! Esthétiquement cela n’entraîne pas de dissymétrie au niveau des bases qui sont symétriques donc et contribuent à une cohérence de la ligne du vélo.

Les pneus WTB Riddler en 45 mm sont très agréables à rouler et très confortables sans perdre trop en rendement. Et ce malgré une monte en chambre à air car je n’ai pas pris le temps de les monter en tubeless (2 valves tubeless sont d’ailleurs fournies pour ce faire). Plutôt orientés terrains secs à légèrement mou, ils montreront leurs limites en terrain vraiment boueux et glissant.

Les freins sont de type flatmount 160 mm avant/arrière, ce qui est désormais la norme sur les vélos de gravel actuels.

Le groupe 2 X 11 est un mix Shimano GRX : freins GRX600, dérailleur arrière GRX810, avant GRX800, pédalier GRX600 en double plateau 46/30 et cassette 11-34. Ces ratios sont assez larges et en rapport avec les objectifs du vélo. On ne présente plus l’excellent groupe nippon GRX.

Étant adepte et habitué du mono plateau, je n’ai jamais vraiment réussi à trouver mon rythme dans les passages de rapports. Le passage des plateaux nécessite tout de même un peu de force au niveau du levier gauche et sur les très longues sorties ce serait inconfortable pour moi. Cela reste évidemment très personnel.

Le boîtier de pédalier est en standard BSA, du fiable et éprouvé.

Les périphériques ne sont pas en reste. Le cintre est bien pensé. Sa forme plate et ovale sur la partie repose-main est extrêmement ergonomique et confortable. Cette partie vient s’arrondir sur quelques centimètres avant de rejoindre la potence ce qui vous permettra de positionner vos fixations « rondes » pour vos appareils : lampes, gps, supports téléphones etc…

Test du gravel Atlas de Focus
Cintre plat puis rond vers la potence, photo Hugues Grenon

Le Flare à 10° n’est pas très prononcé, ce qui ne m’a pas dérangé outre mesure mais un poil plus m’aurait totalement convenu. On est bien calé en fond de cintre au vu de la position plutôt relevée.

La sacoche typée triathlon est très bien pensée également. Elle se visse directement par l’intérieur. Bien pratique, ça évite des scratchs et ça ne bouge pas d’un poil ! La hauteur ne permet pas cependant d’y loger un téléphone.

La selle n’est pas en reste avec une excellente WTB SL8, qui m’a parfaitement convenu et s’est vite faite oubliée, c’est tout ce qu’on lui demande ! Elle est montée sur une tige de selle en 27,2 mm de diamètre ce qui amène encore un peu plus de confort et elle bénéficie d’un marquage micrométrique.

Test du gravel Atlas de Focus
Selle WTB SL8 avec réglage micrométrique, une valeur sûre, Photo Hugues Grenon

Le poids du vélo est de 10,8 kg ce qui n’est pas léger, mais n’est en rien pénalisant au vu du programme assigné.

Place aux tests sur le terrain

Le test s’est réalisé sur une bonne quinzaine de jours, 300 km environ et sur tous les terrains : chemins caillouteux, boueux, neigeux, single, sable, pumptrack, route. En privilégiant cependant un maximum les parties gravel, calmes ou ludiques, et en l’emmenant également sur mes parcours plus typés VTT.

Comme le titre et la présentation le laisse présager, j’ai pris énormément de plaisir à rouler avec cet Atlas. La position typée confort incite à envoyer du kilomètre au hasard des pérégrinations et pousse à la contemplation.

Test du gravel Atlas de Focus
Une géométrie confortable et stable permettra d’envoyer du kms, photo Hugues Grenon

Le vélo est très stable. Lâchez le guidon et vous serez sur un rail et pourrez contempler l’environnement. Mais attention à la chute !

Malgré le cadre en aluminium, matériau réputée rigide, le confort est bien présent grâce entre autre, comme je l’ai précisé en introduction, à la monte généreuse de pneus larges. Les roues, ainsi que les périphériques, y sont certainement également pour quelque chose. Vous ne serez pas cassé le soir au bivouac !

Test du gravel Atlas de Focus
Savoir se perdre, s’évader et contempler, photo Hugues Grenon

L’atlas procure un excellent rendement et une très bonne inertie que j’ai pu tester sur mes parcours de test et en particulier sur le pumptrack où j’emmène tous les vélos tests. Objectif : faire le tour sans pédaler évidemment. Et bien l’Atlas est le vélo qui m’a emmené le plus loin jusqu’à présent.

Et si vous apercevez un single : clignotant et gaz, l’Atlas est très ludique.

Test du gravel Atlas de Focus
Aussi à l’aise dans les singles, photo Hugues Grenon

La géométrie quelque peu typée VTT le rend très joueur et maniable. J’ai pris autant de plaisir qu’avec mon VTT, le confort de la suspension avant en moins, même si avec ses gros pneus gonflés à moins de 2 bars le confort est au rendez-vous. Allez, j’ose vous avouer que l’idée de lui adjoindre une petite suspension à l’avant m’a traversé l’esprit mais je ne lancerais aucun débat ici !

Test du gravel Atlas de Focus
Très ludique cet Atlas, photo Marc Planchenault

Le grip est excellent, même si les pneus vont le limiter lors de fortes montées en terrain vraiment boueux.

Test du gravel Atlas de Focus
Belle montée à faire calé sur la selle sous peine de patiner, photo Hugues Grenon

La potence courte et les angles choisis, apportent ce zeste de vivacité, dynamisme et fun pour placer sa roue avant précisément.

L’ensemble fait que le vélo est très stable sans être pataud et il est vif de l’avant. Les changements de direction sont nets et précis.

Test du gravel Atlas de Focus
Surtout ne pas sortir de la trace et slalomer sur le single déneigé, photo Hugues Grenon

Notons qu’il n’y a pas de phénomène de « toe overlap » (« chevauchement », le pied venant toucher la roue avant en tournant le cintre) ce qui démontre une géométrie bien pensée.

Le rendement sur route est bon. Mais comme annoncé, ce n’est pas un gravel “sportif” conçu pour rouler sur route en pneus de 25 mm au vu de la largeur de la fourche, des bases et des haubans.

Test du gravel Atlas de Focus
Prendre de la hauteur sur petites routes pour aller vite chercher le coucher du soleil, photo Hugues Grenon

Conclusion

Test du gravel Atlas de Focus
Pause ravito, photo Hugues Grenon

FOCUS a pris son temps pour venir sur le marché du gravel. Avec l’ATLAS, la marque de Stuttgart rentre par la grande porte des gravels baroudeurs en offrant des caractéristiques bien pensées et multiples. À ce caractère « Made to lose » « Fait pour se perdre », vient s’ajouter une dimension ludique qui vous accrochera le sourire aux lèvres et vous donnera envie d’attaquer dans les singles.

Comme dit FOCUS, il est fait pour sortir en pleine nature, vivre des aventures, rencontrer des gens et prendre du bon temps. On valide totalement cette vocation. Et les options choisies sont également au service de l’esthétique réussie, ce qui ne gâche rien.

Pour coller encore plus au programme, ma préférence va à la version supérieure 6.9 en mono-plateau, qui vous fera encore plus vous évader sans penser aux changements de vitesses du plateau, mais il vous en coutera quelques centaines d’euros supplémentaires.

Côté tarif, la version testée est affichée à 2099 € TTC. Au vu des caractéristiques, des composants et périphériques qui sauront vous emmener loin, le prix est bien placé. La version supérieure 6.9 en mono-plateau et avec des roues upgradées s’affiche à 2599 € TTC.

Bref, vous l’avez compris, on a aimé cet Atlas au Bike Café et on l’aurait bien gardé encore un peu pour se perdre encore plus.

Infos sur le site de FOCUS