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« Rose » … un parfum de Gravel

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Philippe sur son Rose sur les bords de l’Oise à l’Isle Adam

C’est pour me mettre à l’abri des rayons du soleil, devenus dangereux pour ma peau à cause d’un méchant mélanome, que j’ai dû abandonner mon vélo de route HD Lapierre, les routes ensoleillées, ainsi que le peloton de mes copains cyclistes pour me consacrer uniquement à la course à pied en sous-bois à l’abri de ce cher soleil. Le point positif de cette fâcheuse aventure est que j’ai découvert le trail et la nature.

Au bout de 2 ans, le démon du vélo a refait surface. Que faire ? … J’en reparle à mon dermatologue qui m’y autorise et me recommande plutôt le VTT, tôt le matin ou fin de journée. Très bonne nouvelle ! Me voilà heureux comme un enfant qui vient de recevoir un nouveau jouet.

Je me mets en quête du matériel en enquêtant à droite et à gauche : vélocistes, copains, internet, … chaud bouillant pour passer à l’achat jusqu’au départ pour un séjour au Canada en septembre 2015, rejoindre notre fils qui travaille à Montréal.

Découverte du Gravel Bike

Arrivé à Montréal je découvre ce merveilleux pays, ses habitants et un vélo bizarre qu’ils appellent le “gravel bike”. Qu’est-ce donc ces drôles de machines aux allures de vélos de route avec de gros pneus, utilisées en ville tant par les hommes que par les femmes ? Et pourquoi ? Il y en a partout ! De toutes les couleurs avec des looks très design …

Je veux en savoir plus et je profite d’une balade dans le parc du Mont Royal à Montréal, pour aborder un groupe de cyclistes en pleine discussion et leur demander quels sont ces vélos ?

La réponse fuse :

Des gravel bike !
– Des quoi ?
Des gravel bike. Tu ne connais pas en France ? On roule sur les petites routes, on emprunte les chemins à travers bois, les parcs. On passe partout et on roule « nature »…..Il existe de nombreuses courses randonnées chez nous. C’est très populaire ici. Le gravel a détrôné le vtt. Achètes-en un tu verras !
Merci, du conseil…

Le vélo n’est pas un vain mot pour les Montréalais et Québécois. Nous avons beaucoup à apprendre de nos cousins francophones sur ce sujet.

Indépendamment de mes contraintes physiques, pour mon retour sur le vélo, j’avais envie de rouler « différent » : ne plus remettre la tête dans le guidon, profiter de l’environnement, prendre du plaisir et le temps d’apprécier. J’avoue que le concept du gravel m’a totalement séduit.

Il est vrai que je ne suis pas un pur cycliste. C’est ma famille d’adoption. Je viens du monde du football et c’est un ami footballeur et passionné de vélo, à l’aube de la quarantaine, qui m’a « piqué » avec un rayon ! Mon aventure cycliste a commencé : étude posturale avec Armel André, réalisation de mon tout premier vélo en acier 753 sur mesure. Découverte des cols alpins, des petits cols de ma région du Cantal. Et à mon agenda j’ai inscrit des cyclosportives, l’étape du tour, … Je me suis inscrit dans un club et j’effectuais à vélo le trajet quotidien pour me rendre sur mon lieu de travail.

Un choix difficile

foutue-route
Une foutue route : forêt de Montmorency à St Leu la forêt

A mon retour du Canada, étant décidé à acquérir ce destrier nommé gravel, je me suis mis en recherche des modèles et des marques de gravel. Pas simple : je trouvais peu d’informations sur le sujet et souvent tout et son contraire. Dans un premier temps j’ai enquêté auprès des vélocistes de ma région (Val d’Oise) qui, dans bien des cas, ne connaissaient pas et me proposaient que des catalogues. Je n’obtenais aucun renseignement précis et on m’annonçait des tarifs plus ou moins farfelus.

Direction internet et son immense gisement d’informations. J’ai passé de longues soirées rivé à l’écran à lire, à chercher. J’entends encore ma douce épouse me dire : “Mais que fais-tu sur ton ordinateur ? Tout çà pour un vélo !” 

J’avoue qu’à un moment je ne savais plus comment orienter mon choix. Et dans un énième blog consulté, un internaute citait différentes marques et notamment une marque allemande « très sérieuse » : Rose. Joli nom pour un fabricant de vélos qui a déclenché chez moi l’envie d’en savoir plus.

Contacts téléphoniques très agréables auprès du service commercial de l’entreprise, renseignements précis, pointus qui m’ont vraiment convaincus et rassurés. Mon choix s’est porté sur le modèle ROSE PRO DX CROSS-3000 équipé de la série Shimano Ultégra avec freins à disques hydrauliques, roues DT Swiss. Gros avantage chez Rose, le client a le choix des développements, pédales, roues, pneus, accessoires jusqu’à la couleur et qualité de la guidoline ! Premier gravel et premier achat sur internet. Il ne me reste plus qu’à attendre (patiemment) la livraison qui aura lieu dans 2 mois.

Le vélo autrement

Deux mois plus tard, à la date prévue, le voilà, le camion qui apporte mon gravel, mon Rose … Je bous d’impatience. Emballage parfait. Je me jette pour ouvrir ce très beau carton. Protection maximum.

Le vélo est quasiment prêt, pneus gonflés. Juste à installer les roues, les pédales (Crankbrothers). Juste quelques petits réglages techniques quant à la position. Magnifique ce noir mat. J’invite mes copains à venir le découvrir. Vivement demain pour la première sortie.

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Domaine du château de la Chasse, réserve naturelle de la faune et de la flore. Forêt de Montmorency

Cela fait maintenant 4 mois (3000 km) que je roule avec le gravel Rose et j’en suis très sincèrement content. Vélo très précis grâce à sa fourche carbone et aux roues DT Swiss, bon rendement, très ludique. Je provoque même l’étonnement des vttistes, des routiers et des clients des petits estaminets du Vexin lorsque je m’arrête pour remplir mes gourdes.

Je sillonne les chemins des forêts de Montmorency, de l’Isle Adam, les chemins de halage des bords de l’Oise, les chemins pierreux du Vexin, les petites routes traversant les paysages des impressionnistes. Quel plaisir de pouvoir varier ainsi les parcours durant mes sorties. J’en profite pour découvrir des lieux insolites et faire des photos. Enfin vivre le vélo différemment et sortir « des sentiers battus ». Comme disent les Montréalais je roule « nature ».

Pour l’anecdote, lors d’une rencontre avec des vttistes que je double gentiment dans une côte gravillonneuse. L’un d’eux m’interpelle et me dit :

C’est quoi ton vélo ?
Un Rose …
– Ah oui tu l’as acheté chez Décat : c’est leur dernier avec moteur électrique ?
Oui le moteur est caché dans le cadre !
– Je comprends pourquoi tu montes bien ! Bonne sortie…

Ce vélo attise la curiosité des cyclistes dans les sous-bois où ils n’ont pas l’habitude de voir des guidons de course. Ses possibilités répondent totalement à mes attentes et mon seul regret est celui de n’avoir eu un tel vélo bien avant.

Merci les canadiens.

Les projets

Je fais  du prosélytisme afin de faire connaître et développer cette pratique cycliste qui en définitive est l’essence même du vélo. Et concrètement, je souhaite organiser dans mon Cantal originel, plus particulièrement à partir de mon village une randonnée gravel parcourant la chaîne des volcans du Cantal.

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Équipé de sa sacoche de cadre il est prêt pour un Val d’Oise – Cantal …

Je suis également en train de tracer l’itinéraire empruntant chemins et petites routes, permettant de parcourir le trajet Val d’Oise / Cantal et de l’effectuer prochainement.

Ce vélo de gravel me pousse à être curieux et à entreprendre de nouvelles aventures sportives.

Le ROSE Pro DX CROSS-3000

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Les caractéristiques

Le gros avantage chez ROSE c’est qu’on pourra “customiser” à la commande de nombreux éléments du vélo. Certains choix ne remettront pas en cause le prix mais vous pourrez également monter du Dura Ace si vous le voulez … moyennant finance.

  1. La couleur du cadre : noir mat ou shiny white.
  2. La guidoline fi´zi:k Microtex avec un large choix de couleurs.
  3. La cassette de la roue libre Shimano …
  4. La teinte mate ou brillante de la tige de selle RC-170 Flex en carbone de chez ROSE.
  5. Le pédalier Shimano Ultegra FC-6800 … 50×34, 46×32, …
  6. Pneumatiques à choisir …
  • Les freins à disques hydrauliques Shimano avec de grands disques en 160 mm.
  • Les roues R 24 Spline Disc pour  disque de DT Swiss sont équipées d’un axe traversant en 15 mm à l’avant.
  • Un poste de pilotage : avec le guidon Evo Curve Ritchey et la potence 4 Axis WTD Ritchey, mais là encore un choix reste possible.
  • Poids : environ 8,5 kg

Prix : 1814,11 €

Philippe a complété son montage par des pédales Crank Brothers Eggbeater 2 et il s’est chaussé de Northwave  Scorpius.

Du côté des pneus il a opté pour les Schwalbe Racing Ralph Evo PSC, 33 c (parfait en accroche sur les chemins très boueux). Depuis l’arrivée des “beaux” jours il a  monté des Schwalbe Marathon Supreme, 32c (ils sont très bien et “collent” moins au bitume).

Voir Infos sur le site de ROSE 

    

Challenge Mallorca 312 : l’ultra-raid des Baléares

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photo ©M312

La cyclosportive de l’île de Majorque est devenue en quelques années une référence internationale. 4400 concurrents avaient fait le déplacement fin avril sur cette île des Baléares pour boucler l’un des 3 circuits de 167, 232 ou 312 km.

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photo ©Sportograf

L’épreuve Majorquine comptait à peine 200 partants pour sa première édition en 2010. Six ans plus tard, elle réunissait 4400 partants en laissant plus de 1500 cyclos en liste d’attente… Depuis deux ans elle grossit de 1200 cyclos chaque année. Bref, c’est une vraie « success story ». D’ailleurs Giant-Taiwan, le plus gros fabricant de vélos au monde, ne s’y est pas trompé en accolant son nom à l’épreuve ! Après avoir participé à l’édition 2014, sous un soleil estival, en compagnie des anciens champions Indurain, Roche, Beloki, Freire et consorts, j’avais été conquis par cette épreuve qui se déroule dans un cadre majestueux. Le départ dans la baie d’Alcudia au soleil levant m’avait laissé un souvenir impérissable et je l’avais d’emblée hissée dans le Top 3 des plus belles cyclosportives que j’avais disputé à travers le monde. En 2014, il n’y avait que 2 circuits : le Tour de l’île (312 km) et le demi-tour de l’île (167 km). N’ayant aucune expérience sur les longues distances, je m’étais contenté du « petit » parcours. Mais l’an passé, après avoir validé les brevets qualificatifs pour Paris-Brest-Paris, je m’étais promis de revenir sur le challenge Mallorca pour réaliser le tour de l’île…

Départ sur une route privatisée mais sous la pluie…

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photo ©M312

Hélas, l’organisateur a totalement modifié le grand parcours. Cette année, le tracé se cantonnait sur l’ouest de l’île pour revenir au point de départ après 232 km. Une boucle supplémentaire de 80 km vers l’Est permettait ensuite d’arriver au fameux chiffre 312, du nom de l’épreuve. Certes, ce nouveau circuit était plus beau et plus exigeant (4550 m de dénivelée) et évite la fastidieuse traversée de Palma, mais il perd à mon avis, une partie de son charme en ne découvrant plus l’intégralité du tour de l’île…

On voit que cela n’altère en rien son succès car le principal intérêt du challenge Mallorca vient de la beauté du parcours, de la variété des routes, de l’excellente qualité du revêtement et surtout de sa route privatisée pour l’ensemble des cyclos. Il y a toutefois des délais horaires limites à respecter pour être « finisher » : 14 h pour le 312 km et 232 et 10 h 25 pour le 232 et le 167 km. Comme chaque année, le départ était fixé à 7 h, soit à peu près l’heure du lever du soleil. Sauf que cette année, le soleil avait laissé place à la pluie alors que la veille, on avait pris nos premiers « coups de soleil » sous 25°c… Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Heureusement, tous les concurrents partent ensemble depuis Platja de Muro dans la baie d’Alcudia et cela procure une belle émulation et donne une belle effervescence à cette station balnéaire.

Le Puig Mayor dans la roue de Delgado et Roche…

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L’ancien vainqueur du Tour Pedro Delgado

Surtout lorsque l’on sait que le « parrain » de cette 7e édition, l’ancien vainqueur du Tour Pedro Delgado, allait lui aussi mouiller le maillot en compagnie des milliers d’autres cyclos et de son ancien adversaire, l’incontournable Stephen Roche, organisateur depuis 20 ans de stages cyclistes sur l’île. L’allure du départ est limitée par des « escorteurs » durant les 20 premiers km de plat à une allure ne dépassant pas les 40 km/h avant qu’ils ne lâchent les « chevaux » dans les premiers lacets de l’ascension vers Puig Mayor (890 m d’altitude), la splendide montagne de l’ouest de Majorque. Celle-ci grimpe en plusieurs temps via 3 cols avant de rallier le premier ravito, au 50e km, dans un décor majestueux ! Et pourtant la pluie sévissait encore même si elle tombait moins drue…

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photo ©Sportograf

L’ascension finale vers Puig Mayor est la plus difficile des 3 circuits mais malgré tout, un braquet de 34 x 25 voire 28 convient à la plupart des participants. Car il faut l’avouer, le niveau est plus homogène et plus relevé que les cyclosportives traditionnelles.

Le choix du parcours au 90e km dans le village des stars…

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photo ©Sportograf

Après la redescente au niveau de la mer vers le village de Soller, il faut encore grimper deux petits cols pour arriver au niveau du fameux village de Valdemossa, l’un des plus villages de la Sierra de Tramontana. C’est dans ce village que Frédéric Chopin et George Sand ont séjourné durant l’hiver 1838-1839. Actuellement les personnalités les plus célèbres résidant dans ce village sont les acteurs Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones. Pour notre part, ce village situé au 90e km était synonyme de choix : soit prolonger la route dans le brouillard et la pluie jusqu’au sud de l’île vers les grands parcours ou bien bifurquer vers le ravitaillement et revenir vers le départ par le circuit des 167 km. Ayant fait l’erreur de ne pas mettre de couvre-chaussures, mes pieds décidèrent de couper court, à moins que cela ne soit ma tête qui m’invitait à revenir dans les années futures sous un ciel plus clément… et enfin boucler ces 312 bornes !

Les cyclistes des 2 grands parcours descendaient jusqu’au village d’Andratx pour remonter vers Galilea et revenir sur le parcours des 167 km. Un mélange qui n’existait pas les années précédentes. Heureusement, lors de cette remontée vers le Nord, la pluie avait cessé et la route commençait à sécher. De fait, dans la traversée des petits villages, les habitants commençaient à ressortir et encourager chacun d’entre-nous, un peu à la manière des villages ardéchois.

Une participation internationale et un rendez-vous le 29 avril 2017

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photo ©M312

Au final, plus de 85 % des partants ont terminé dans les délais impartis l’un des 3 circuits. Il est vrai que le fait que l’on puisse choisir en cours de route les circuits a permis d’éviter de nombreux abandons. Au final, près de 1100 cyclistes ont réussi le défi de finir le 312 en moins de 14 h dont Pedro Delgado qui a joué la montre en terminant en 13 h 42. Le circuit de 232 km a vu 760 « finishers » alors que celui de 167 km recensait plus de 2400 cyclos mais 650 hors-délais ou non-classés. Bref, un vrai challenge où plus de 40 nationalités différentes étaient au départ ! Les Espagnols (34 %) devançant les Anglais (29 %), les Allemands (17 %) et les Suédois et Irlandais (3,5 % chacun). Quant aux Français, ils totalisaient tout juste 1 % soit plus de 400 cyclistes.

Alors, on vous l’affirme sans crainte, venez découvrir cette épreuve, c’est assurément l’une des plus spectaculaires de l’année ! Et comme aux Baléares, vous avez plus de chance de la parcourir par beau temps que sous la pluie, gardez une place dans votre agenda le 29 avril prochain ! Vous aurez l’assurance de pédaler dans un décor exceptionnel avec les montagnes et le bleu de la Méditerranée en toile de fond, sur une route entièrement dédiée aux cyclistes et dans une ambiance à la fois internationale et conviviale. De mon côté, comme sur les plus belles classiques, je n’ai qu’une hâte, revenir découvrir un nouveau parcours !

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Fred Millet notre reporter sur la 312 – photo ©Sportograf

L’avis de notre reporter sur place :

Les + :

  • Épreuve de dimension internationale.
  • Parcours d’une beauté exceptionnelle.
  • Challenge motivant (ultra-distance).
  • Véritable site touristique pour l’hébergement et les loisirs.
  • Champions au départ.
  • Tarif d’engagement correct.

Les – :

  • Présence francophone encore trop limitée.
  • Pas de Package incluant vol + hébergement + inscription.
  • Parcours 2016 moins symbolique qu’avant (Tour de l’île).

Le site de la Mallorca avec les classements et la vidéo de la 7e édition sur www.mallorca312.com

Le Canyon Ultimate AL SLX 9.0 SL : il a tout d’un grand 

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photo ©Jide
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photo ©Jide

J’ai pu essayer ce vélo surprenant pendant 500 km sur les routes des Corbières (11) et aussi du côté de Gap (05) en zone plus montagneuse. Avec son petit prix de 2290 €, ce vélo s’avère “maous costaud” dans son comportement.

Présentation : le côté obscur de la Force

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Canyon Ultimate – photo ©Canyon

La première impression qui frappe, c’est son aspect noir uni qui fait presque penser à un carbone. Personnellement j’adore cette couleur, style « Dark Vador » derrière laquelle se cache la « force » d’un cadre inattendu. D’aucuns, le trouveront un peu trop monotone, mais cela reste subjectif.

Dans ses formes, il ressemble assez à son grand frère le CF ; il n’est pas trop massif comme le sont certains vélos en alu et même le boîtier de pédalier reste assez élancé. Bien sûr dès que l’on s’approche on remarque des soudures de belle qualité et on s’aperçoit que les tubes sont plutôt ronds et non en forme de D ou plats comme sur les carbones. J’ai particulièrement apprécié la finesse des haubans arrières et la finesse de l’intégration des gaines qui finalise parfaitement l’ensemble.

Le cadre est fait d’un aluminium ultra léger 6000, facile à moduler mais aussi tout particulièrement résistant et inoxydable. La fourche est la Canyon One One Four SLX en carbone que l’on retrouve sur la série des CF ; légère (320 g), fiable et confortable elle rigidifie la partie avant du vélo.

On peut disposer de 7 tailles de cadres : XS, S, M, L, XL, 2XL, 3XL

Mais, dès que l’on prend en main le vélo, on s’aperçoit qu’il est très léger. Effectivement avec ses 6,98 kg (en M), il n’a rien à envier à ses grands frères. Ce n’est pas tant le cadre de 1170 g (en taille M) qui fait cette différence, mais plutôt les équipements.

Les équipements : légèreté, cohérence et qualité

Canyon tient à conserver une certaine homogénéité avec sa ligne de périphériques que l’on retrouve sur l’ensemble de la gamme des vélos.

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1-L’ensemble potence V13 et cintre H17 fait corps avec la fourche pour obtenir un poste de pilotage cohérent, franc et direct mais aussi très rigide.

2-Sur l’arrière on retrouve la tige de selle VCLS CF identique à celle des modèles carbones dont on apprécie le confort grâce à sa grande souplesse. C’est d’autant plus flagrant que la finesse des haubans conforte cette sensation. Comme la selle Fi’zi :k Antares R5 rail manganèse possède une coque assez souple, on obtient une partie arrière qui filtre bien les imperfections de la route et qui est donc largement plus confortable que l’avant qui reste plus raide.

3-Côté transmission Canyon a opté pour la légèreté avec le Groupe Sram Force 22. J’avoue que je ne suis pas un fan du « DoubleTap », mais « Force » est de constater que le groupe fonctionne très bien. Je ne suis pas arrivé à le prendre en défaut ; il reste assez fluide et les changements d’indexation se font sans anicroche.  Petit bémol avec le freinage qui s’il reste efficient se montre parfois un peu bruyant surtout sur route mouillée ; mais peut-être y a t-il une part de « responsabilité » du revêtement Exalith des jantes !

4-Justement les roues, parlons-en. C’est surement le point fort du vélo. Elles ne pèsent que 1355g mais coûtent 1390 €, soit plus de la moitié du vélo. Il s’agit des nouvelles Mavic Ksyrium Pro Exalith SL WTS qui sont bien entendu montées avec des pneumatiques Yksion Pro en 25 mm. Cela forme un ensemble des plus polyvalents et efficace sur tous les terrains. Peut-être plus à l’aise en terrain vallonné et en montées elles seront donc un allié précieux pour le cyclosportif ; mais elles sont aussi très rigides et réactives, ce qui devrait satisfaire le coursier. Leur profil bas est aussi un avantage pour rouler en tout temps et surtout dans une région comme la mienne où la Tramontane est l’adversaire récurrent du cycliste.

On constate donc que la légèreté des équipements est une ligne directrice sur ce vélo et cela a une réelle influence sur le comportement de la machine.

Le comportement : rigide, nerveux et léger

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photo ©Jide

Avant tout, dès les premiers tours de roues on a la surprise de se sentir bien posé sur ce vélo, pour peu qu’on l’ait mis à ses cotes. La géométrie de son cadre, des plus classiques, y est pour beaucoup.

J’ai commencé sur le plat et j’ai pu constater que l’on n’a aucun mal à lancer le vélo et que quand on roule au train on peut facilement conserver la cadence ; on enroule le 52 dents avec aisance. En peloton la maniabilité du vélo rassure et l’on profite parfaitement de l’aspiration. Au bout d’un moment, dès que l’on a bien le vélo en main, on s’aperçoit qu’il est très joueur et qu’il excelle dans les relances ; la rigidité de l’avant y est pour quelque chose. On se prend donc au jeu à faire « les pancartes » et les petits « repechos » comme un pro de la télé.

En montée, le vélo joue sur sa légèreté et la qualité de ses roues pour être aussi à l’aise que mon CF SLX en carbone. C’est vraisemblablement sur ce secteur qu’il est le plus efficace.  Il monte bien au train, à condition que l’on ne mette pas un trop gros braquet ; il vaut mieux mouliner pour garder la cadence. Pour autant il est très vif dans ses relances lorsque l’on se met en danseuse et que la pente s’accentue.

En descente, le poste de pilotage étant rigide on obtient une conduite franche et directe et on s’amuse à enchaîner les virages avec beaucoup de facilité. Malgré le vent, à aucun moment je n’ai senti le vélo flotter, même à grande vitesse. En plus, les pneumatiques ont une bonne accroche et le vélo colle bien à la route.

En gros, ce vélo retransmet l’intégralité de votre puissance grâce à son excellent ratio « légèreté-rigidité », pour autant il reste aussi assez confortable et à l’usage on s’aperçoit qu’il l’est plus sur sa partie arrière que vers l’avant. J’ajoute qu’il est un peu moins efficace de ce côté-là que mon Ultimate CF SLX 9.0 qui dans l’ensemble absorbe mieux les vibrations. Mais pour le reste, il n’a pas grand chose à lui envier.

En conclusion, pourquoi acheter un carbone quant on peut avoir à moitié prix un alu tout aussi satisfaisant. On a là un vélo qui conviendra aussi bien à un cyclosportif qu’à un coursier ayant un budget contraint et désireux d’avoir un vélo compétitif. Personnellement j’ai pris beaucoup de plaisir à rouler sur ce vélo en aluminium.

Points forts

  • Le prix
  • Le poids
  • Les roues
  • Le cadre

Points faibles :

  • Je cherche encore….

FICHE ÉQUIPEMENTS

  • CADRE                                 CANYON ULTIMATE AL SLX
  • FOURCHE                            CANYON ONE ONE FOUR SLX
  • JEU DE DIRECTION              ACROS THE CLAMP
  • DÉRAILLEUR ARRIÈRE         SRAM FORCE 22, 11S
  • PATTE DE DÉRAILLEUR       PATTE DE DERAILLEUR NO. 18
  • DÉRAILLEUR AVANT            SRAM FORCE 22
  • LEVIER DE FREIN                 SRAM FORCE 22, 11S
  • FREINS                                 SRAM FORCE
  • CASSETTE                            SRAM FORCE 22, 11S
  • ROUES                                 MAVIC KSYRIUM PRO EXALITH SL WTS
  • PNEUS                                 MAVIC YKSION PRO
  • MANIVELLES                       SRAM FORCE 22, 11S
  • PLATEAUX                           52 | 36
  • BOÎTIER PÉDALIER              SRAM GXP PRESSFIT
  • POTENCE                             CANYON V13
  • CINTRE                                CANYON H17 ERGO AL
  • GUIDOLINE                         CANYON ERGOSPEED GEL
  • SELLE                                   FIZIK ANTARES R5
  • TIGE DE SELLE                     CANYON S23 VCLS CF (25 MM)

Prix public :  2290 € vente sur Internet

Voir infos sur le site 

Tendance vélos urbains … c’est extra

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On est en plein dedans … c’est la mode ! … Le vélo nous revient sous toutes ses formes. Si comme moi vous avez lu le bouquin fort bien illustré de Laurent Belando “Vélos urbains”, vous avez pu découvrir toutes les tendances de ces vélos urbains. Plus que n’importe quel moyen de transport, le vélo est surtout synonyme de plaisir ! Plaisir de se déplacer et plaisir d’avoir aussi le bon accessoire, et le beau vélo !

Parmi le développement du vélo en ville de ces dernières années, il y a un phénomène qui connaît un essor particulier, c’est sans conteste celui du fixie ou vélo à pignon fixe et de son “petit frère” le single speed : pour les moins téméraires. Cette tendance minimaliste se décline de différentes façons. La mode du vintage y est très présente et réunit différents type de vélos : le “pur jus” d’époque, le résultat d’une conversion ou enfin le “new vintage” car le vélo aura été conçu dans le pur esprit de ce qui se faisait autrefois, mais avec des éléments “copies d’ancien”.

C’est Extra+ …

Je ne fais pas allusion comme Léo Ferré à un “Moody Blues qui chante la nuit ...” il s’agit d’une marque italienne que la société Macadam cycles importe en France. J’ai récemment eu l’occasion de chevaucher une de ces machines montées par Macadam, lors d’un essai longue durée sur un trajet entre Dieppe et Paris. Début avril, nous avons refait un des trajet historiques des “Chasse-Marées” qui convoyaient autrefois le poisson entre nos ports de pêche et la capitale. Le business de ces convois de chariots, tirés par des chevaux, a disparu avec l’arrivée du chemin de fer mais les routes sont restées.

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à gauche Patrick en “new vintage” et à droite Pierre en “old vintage” – photo©T&N

Pour “corser” notre balade de 250 km sur ces petites routes nous avons voulu Pierre et moi le faire avec des vélos que l’on adore pour leur minimalisme : des single speed … Il y avait donc un “old vintage” de marque Robust (1976) et un “news vintage” monté par Macadam (2016) sur la base du superbe cadre Extra+ Audace. 40 ans d’écart entre les deux machines avec néanmoins une belle ressemblance et en tout cas une belle complicité pour rouler sur ces chemins oubliés. C’est vrai qu’il fallait avoir de l’audace pour emmener ces vélos urbains sur des routes de campagne, avec comme charge unique un sac de coursier de 7 kg (voir le test) pour les deux jours d’aventure.

Présentation du vélo …

Ce que l’on remarque tout d’abord c’est l’élégance du cadre et de sa fourche réalisé en Cromoly triple buted. Le dessin est parfaitement réussi et le détail des raccords lui donne cet aspect “vintage” qui sera apprécié par ceux qui recherchent dans ce type de vélo.

Macadam a réalisé un montage sur la base de ce cadre en y intégrant d’autres produits de son catalogue :

  • Cadre audace vintage audace extra+ couleur bleu asphalt taille 56 cm
  • Roue fixie / single speed Gipiemme a30 silver polish
  • Guidon Riser bar
  • Poignée exclusive Corbic (en liège)
  • Pneus Duro Compe bicolore
  • Frein étrier Miche
  • Selle confort Extra+
  • Pédalier track 46 dents Extra+
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Ce vélo n’a pas laissé indifférent quelques potentiels clients venus l’admirer … photo ©T&N

Un urbain qui aime rouler

Je vous l’ai dit : 300 km en tout comprenant un périple de 250 km entre Dieppe et Paris … Quelques heures de selle pour un urbain qui s’est baladé dans le pays de Bray, le Vexin avant de revenir respirer les gaz d’échappement en arrivant sur Paris.

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Les deux compagnons de routes devant une ferme isolée … photo ©T&N

Un prise en main rapide … Pierre avait été prendre livraison du vélo et l’avait vérifié avant notre départ. Venant d’Aix pour le salon Running Expo le 1er avril … et oui on était en pleine “histoire de poisson” … J’ai fait quelques tours de roues le 2 et le 3 et le 4 avril nous avons fait notre périple : départ en train de St Lazare vers Dieppe arrivés là bas à 11h30 et tout de suite sur un premier tronçon Dieppe – Gournay et le lendemain une deuxième étape : Gournay – Paris.

Malgré la position un peu haute et le guidon urbain pas assez large pour ce genre d’exercice j’ai vraiment apprécié ce vélo qui a bien roulé. Très bonne tenue de route, bon confort grâce aux pneus bien dimensionnés, freinage très efficace des Miche installés, … J’ai seulement mis pied à terre deux fois dans des côtes trop raides pour que je passe en 46 x 18 … Le vent de face de nous a pas quitté tout le long de la route. Mais quel plaisir de rouler en “single” … On ne se prend pas la tête avec le bruit du dérailleur … On fait tourner les jambes (c’est bon pour le cardio) dans les descentes et on se met debout pour avaler les côtes en force (pour la muscu) : un sport complet …

C’est sûr que notre moyenne horaire ferait sourire bon nombre de cyclo-sportifs, mais nous voulions nous caler sur le rythme des “Chasse-Marées” qui avançaient à 15 km/h de moyenne avec leurs chevaux boulonnais, et prendre des photos des vestiges de l’histoire. Nos vélos devenant ainsi des machines à remonter le temps.

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Retour sur Paris … Le stade de France – photo© T&N

L’objectif a été atteint nous sommes arrivée le 4 avril rue de Montorgueil où nous n’avons pas retrouvé les “Halles d’antan”. Il reste d’ailleurs une seul poissonnier dans le quartier c’est dire …

J’ai rendu le vélo à Macadam … Il est en vente à 459 € si ça intéresse un amateur … Il est revenu nickel tout juste rôdé et gonflé à bloc par l’air iodé respiré à Dieppe … et il ne sent pas le poisson …

Si ce vélo n’est plus dispo car déjà vendu il y en a d’autres sur le site de Macadam Cycles …

Il y a notamment cette version “Polish” particulièrement réussie

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photo ©Macadam Cycles

VÉLO EXTRA+ AUDACE POLISH

▶ Taille : 54, 56
▶ Vitesse : Fixie, singlespeed (flip/flop)
▶ Cadre et Fourche : Cromoly triple buted
▶ Jeu de direction : FSA Aluminium
▶ Pédalier : Extra+ Deluxe Aluminium 46T
▶ Selle : EXTRA+ grand fondo cuir
▶ Freins : Promax avant + arrière
▶ Jantes : EXTRA+ vintage
▶ Pneus : Kenda 700 X 23C

Prix public : 699,00 € TTC

Voir sur le site 

Un sac coursier sur les chemins du pays de Bray

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Track & NewsLe mot coursier évoque la notion de vitesse … C’est sans doute pour cette raison que ce service de messagerie se développe dans nos cités urbaines pour distribuer rapidement des plis ou de petits paquets. Les entreprises de coursiers à vélo fleurissent et les vélos et équipements qu’elles utilisent s’adapte à ce nouveau mode de transport qui se veut rapide et efficace.

Le sac coursier

La pièce maîtresse de cet équipement urbain est le “sac” dit de coursier. Il doit être étanche, robuste et confortable pour le cycliste qui doit parfois le charger et qui l’aura sur le dos une bonne partie de la journée.

Parmi les différents modèles disponibles sur le marché il en est un qui est souvent choisi par les cyclistes urbains car il rassemble tous les critères nécessaires : le sac Ortlieb Messenger Bag Pro

Un test d’endurance

Ce n’est par vraiment fait pour ça, mais j’ai voulu en dehors de mes petites courses sur Aix, me servir de ce sac pour un périple un peu long. Début avril nous avons réalisé un parcours “cyclo historique” qui nous a fait relier Dieppe à Paris via une route empruntée autrefois par les “chasse-marées”. Ces conducteurs de chariots menaient à un train rapide leurs convois de poissons pour alimenter Paris à partir de nos côtes les plus proches.

Le défi était de faire ce trajet de 250 km en vélo mono-vitesse avec notre “bardas” sur le dos. Le sac à dos de coursier m’a semblé rapidement une évidence. Je ne voulais pas charger des sacoches sur mon vélo single speed. Autour de moi j’entendais monter les réticences notamment sur les douleurs dorsales éventuelles liées à la durée du trajet et la prise au vent importante du modèle Ortlieb que j’avais choisi …

Oui mais voilà je suis têtu … J’ai insisté et j’ai demandé à mon fournisseur préféré LeCyclo.com à Marseille le fameux sac. J’ai récupéré mon colis à la Poste et immédiatement je l’ai réglé pour faire un premier tour du quartier et voir comment ce sac se comportait sur mon dos. Premières impressions très positives … Dans un premier temps en voyant le volume (presque 40 litres) j’ai pris peur en me disant que j’allais mettre une véritable “maison” sur mon dos pour seulement deux jours de route. Finalement une fois calé le sac s’oublie très vite et j’y ai casé mon change, mes outils, …et toutes mes petites affaires.

Le réglage est simple il faut le monter en haut des épaules pour soulager les lombaires. La sangle abdominale est très large et assure un maintien latéral parfait. Les bretelles sont rembourrées … La plaque dorsale est aérée et maintenant je peux vous dire, pour l’avoir porté des heures durant sur les petites routes du pays de Bray, du Vexin et de l’Ile de France … ça a marché. Malgré un vent contraire et ma charge de 7 kg pendant toute la durée du périple je suis arrivé le dos intact.

Petit détail sympa une poche transparente sur le dos du sac permet de glisser une image format A3 … Ça peut être l’image de vos enfants, celle de votre animal préféré ou encore la votre si vous être un tantinet narcissique … La plupart du temps cet emplacement identifie la société de course à laquelle appartient le porteur du sac. J’ai détourné son usage pour y mettre un panneau “Attention passage de chasse-marées” . Faute d’être parlant pour la plupart des gens, qui ne connaissent absolument pas l’histoire des “Chasse-Marées”, ce panneau avait l’avantage de me rendre “visible” sur la route, pour les automobilistes qui ont parfois tendance à frôler les cyclistes.

Caractéristiques 

La fermeture à enroulement permet de régler la hauteur du sac en fonction du contenu. Il s’ouvre et se ferme rapidement grâce à la bande auto grippante. Le dos en mousse et la ceinture abdominale assurent confort et maintien. Les bretelles sont confortables et réglables. Le sac possède également une poignée de portage.

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Le sac Messenger Ortlieb en détail – photo ©T&N

Les larges bandes réfléchissantes latérales apportent de la visibilité au cycliste le soir et en cas de mauvais temps.Très résistant, le sac possède un fond renforcé et des patins pour pouvoir le poser sans l’abîmer. Il est également imperméable pour protéger les affaires par tous les temps.

  • Waterproof
  • Résistant et renforcé
  • Dos et bretelles en mousse
  • Fermeture facile à enroulement
  • Sangle abdominale

La grande capacité du sac (39 litres) le rend adapté pour les coursiers et les autres travailleurs à vélo. De plus, le devant du sac est transparent et permet de glisser une publicité format A3.

L’organiseur intérieur permet de ranger les petites objets comme des tickets, stylos, de la monnaie… Retrouvez ci-dessous tous les éléments inclus dans le sac qui vous permettent de ranger votre chargement.

Prix public : 139,99 €

Rencontre avec Guy Lecompte : mécano et ami de Laurent Fignon

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Guy Lecompte est une figure dans le monde du vélo. Il a connu la grande époque des victoires françaises et il a surtout eu la chance de côtoyer le grand champion qu’était Laurent Fignon. L’histoire de leur rencontre remonte bien avant que Laurent devienne le champion qu’il a été. C’était au début des années 70 et Guy qui était alors vétéran donnait un coup de main à l’équipe Mercier en tant que mécano. Un jeune cadet est venu admirer son vélo, ils ont échangé quelques mots : c’était Laurent Fignon

Agé de 78 ans Guy est toujours actif dans le monde du vélo notamment auprès de l’équipe la Française des Jeux. Le témoignage qu’il a bien voulu nous apporter sur sa période de vie aux côtés de Laurent Fignon est précieux. Guy est très modeste et pourtant il a su traverser le temps et évoluer avec les techniques du vélo. Il a contribué dans l’ombre à la mise au point des machines de quelques champions célèbres. Il est passé du cadre acier au carbone réalisant les montages et les réglages les plus “pointus” sans parler des premières mises au point de l’électronique actuelle des transmissions.

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Guy Lecompte dans son atelier – photo ©philippe

Guy peux-tu nous parler de ta relation privilégiée avec Laurent Fignon ?

Un jour, que je faisais une course à Combs-la-Ville, un gamin est venu admirer mon beau vélo Mercier “service course”. Nous avons échangé quelques mots sur le vélo. Le gamin a gagné ce jour-là sa première course en cadet : c’était Laurent Fignon. Pendant quelques années je ne l’ai pas revu et c’est seulement lors des éliminatoires du “premier pas Dunlop” à Domont, que nous nous sommes croisés à nouveau. Laurent était ami avec Franck Clemente le fils d’un de mes copains. On s’est revu ensuite quand Laurent est passé amateur et beaucoup plus lorsqu’il est passé “pro”. Laurent était rentré dans l’équipe Renault avec Pascal Jules et je donnais un coup de main à l’équipe car par ailleurs j’avais un vrai métier. Bernard Quilfen déposait les vélos à mon pavillon et je faisais les révisions. À l’époque les coureurs n’avaient que 2 vélos  … ce n’était pas comme maintenant. C’est ainsi que j’ai commencé à suivre le début de la carrière pro de Laurent.

Il gagne à Cannes … sur Blois – Chaville il casse son pédalier … C’est pas de “pot” car au service des courses ils avaient reçu un message de Campa comme quoi il y avait un défaut sur une série d’axes. En course il a dû changer de vélo et il s’est retrouvé sur un vélo de secours sur lequel l’axe n’avait pas été modifié.

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Une certain complicité entre Guy et Laurent s’est installée au fil des années …

Malheureusement je n’ai pas pu le suivre partout car j’avais un vrai boulot j’étais Chef des ventes dans un garage et le mois de juillet était chargé. J’étais quand même présent pour sa victoire au Tour 84. Après sa rupture du tendon d’Achille liée à l’usage de manivelles de 180. Laurent venait me voir le jeudi quand je ne travaillais pas au moment de sa reprise et on faisait 50 bornes ensemble. Il ne mettait pas sa tenue “Renault” afin de rester “incognito” pour cette reprise en douceur.

On a beaucoup de souvenirs ensemble je l’accompagnais dans les critériums. La vie du coureur après le Tour de France c’était la vie à 100 à l’heure et je jonglais avec ma vie de famille pour partir avec lui plusieurs jours sur ces critériums. Je m’occupais de son matériel et parfois Pascal Jules nous accompagnait.

Comment était Laurent ?

Il était intransigeant sur le matériel. Il a voulu par exemple utiliser contre l’avis de Cyril Guimard des manivelles de 180. Elles l’ont sans doute aidé à gagner deux étapes du Tour notamment à Cran-Montana mais par la suite cela lui a provoqué un problème au tendon d’Achille qu’il a fallu opérer. Mais ce qui était le plus frappant chez lui c’étaient ses qualités de “bosseur”.  Quand il a gagné ses 2 Milan – San-Remo il se faisait une préparation hivernale incroyable. Il faisait 2 à 3 fois par semaine le matin 150 à 180 km je le suivais en voiture avec 2 roues, on rentrait manger chez lui et ensuite Alain Gallopin (Gallo pour les intimes) arrivait et il repartait faire 150 km derrière le derny …  Il était courageux il partait sous la flotte, la neige fondue il était super courageux …

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Le petit musée de Guy : les maillots de Laurent – photo ©Philippe

Il était parfois spécial et pas très accueillant pour ses supporters. C’était son caractère. Il ne voulait pas être dérangé. Par la suite les différents projets professionnels qu’il a voulu mener n’ont pas marché. Ce n’était pas un homme d’affaires. Les cyclosportives, le trophée des grimpeurs à Chanteloup, le rachat de Paris-Nice, la création de la marque de vélo Profica avec Alain Prost et Jacques Cadiou, Paris Corrèze et le fameux centre d’entraînement avec accueil hôtelier dans les Pyrénées … tous ces projets ont capoté. J’étais toujours impliqué avec lui dans ces aventures mais je ne pouvais pas tout suivre.

Et toi Guy … parle nous de ta carrière  ?

C’était mal parti car à 10 ans j’ai eu la poliomyélite. J’ai dû quitter l’école pour l’hôpital et ensuite je suis resté chez mes parents sans rien pouvoir faire. Suite à cette sortie de l’école pendant deux ans j’ai quand même passé mon certificat d’études et à 14 ans je suis allé en apprentissage de mécanique dans un garage. Mes parents m’avaient acheté une mobylette car je ne pouvais pas faire de vélo. Je m’arrêtais chez un marchand de vélo chez qui je suis rentré comme apprenti après avoir quitté le garage … C’étaient les cycles André à Epinay/Seine qui faisaient Vespa, Vélosolex,  …et les vélos. Le patron n’aimait pas trop travailler sur les vélos et c’est moi qui ai récupéré la partie mécanique vélo. J’ai récupéré des pièces que je mettais de côté et un jour je me suis monté un vélo sans le dire à mes parents. Il me manquait une paire de roues et je n’avais pas l’argent pour m’en payer une. Un jour mon patron m’en a prêté une et j’ai pu faire du vélo ce qui m’a valu une belle engueulade par mon père. Mais en insistant en 1 an 1/2, la pratique du vélo m’a permis de récupérer les 6 cm d’écart entre ma jambe atteinte par la polyo et l’autre.

Quand j’ai commencé à faire des courses il n’y avait plus de banderole quand j’arrivais … Malgré tout j’ai insisté je courais au club de Colombes et j’ai fait le premier pas Dunlop … Je suis allé faire la finale à Nice il y avait 142 bornes et là pareil je suis arrivé dans les derniers en montant la Turbie à pied … On avait 14-16-18-20 et 46-52 … Après j’ai continué, je finissais dans le peloton. J’ai fini par gagner ma première course à Persan Beaumont et lors de mes vacances j’en ai gagné 2 autres en province … C’est mon palmarès : 3 courses … Après j’ai fait mon armée en Algérie où j’ai été blessé. J’ai été opéré mais je ne pouvais plus m’assoir sur une selle, alors j’ai arrêté la compétition en roulant quand même un peu. J’ai fait des “gentleman” avec Laurent …

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L’époque des “gentleman” avec Laurent

Je continue à faire du vélo malgré mes 78 ans mais je commence à avoir des petits problèmes. Pas trop sur le vélo mais plutôt pour monter les marches … Je fais encore des sorties de 90 km avec les copains. Bernard Hinault m’a invité au Tour de la Rance mais je ne sais pas si je vais pouvoir y aller car j’ai un souci avec un genou.

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Guy Lecompte avec Bernard Hinault Tour de Rance 2015 – photo ©

Guy tu as connu de sacrées évolutions techniques dans toute ta carrière de mécano… Quel est ton regard sur le vélo actuel ?

Il y a beaucoup de choses qui ont évolué … Ce qui m’a le plus marqué c’est l’électronique : c’est formidable ! … Maintenant il y a les freins à disque il faudrait que tout le monde les adopte mais avec ce qui s’est passé sur Paris -Roubaix il va falloir trouver des solutions pour les protéger. Je travaille encore un peu auprès de la Française des jeux sur les vélos Lapierre avec le wifi qui arrive avec Sram et Shimano. On est en train de l’essayer. La plus grosse évolution ça a été en 85 l’apparition des pédales automatiques Look que l’on a montées sur le vélo de Laurent. Ensuite il y a eu les roues en carbone et puis l’électronique. Maintenant pour les freins à disque c’est bien pour “Monsieur tout le monde” mais pas en course au moment de changer les roues. Les coureurs perdront moins de temps à changer de vélo qu’à changer les roues. En cyclo-cross ça peut se comprendre car ils changent déjà de vélo mais sur route ce sera plus difficile.

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Il y a toujours des vélos dans l’atelier de Guy … – photo ©Philippe

L’évolution des cadres m’a moins marquée … Comparé au vélo de Laurent de 84 on a de plus gros tubes. Quand je roule avec son vélo j’ai de bonnes sensations et parfois je me dis même que je me referais bien faire un cadre sur mesure en acier. Mais attention les cadres en carbone sont très biens … On dit que c’est trop rigide mais c’est pas vrai : personne ne s’en plaint. Pour les pneus, il y a 5 ans on a testé les tubeless dans le peloton des pros mais ça n’a pas pris. Maintenant ils sont passés aux pneus avec chambre et ensuite on est revenu aux boyaux, les coureurs disent que ça “rend” mieux. Par contre les sections ont évolué. Quand j’ai commencé en compétition j’avais des boyaux de 18 et maintenant les “pros” roulent tous en 25 et même des 28 sur Paris-Roubaix. D’ailleurs pneus ou boyaux le 25 a supplanté le 23.

Guy, as-tu une anecdote pour nos lecteurs ?

C’était sur le tournage du film “La dernière échappée” retraçant la fin de vie de Laurent. C’est l’acteur Samuel Le Bihan qui jouait le rôle de Laurent et ça se passait dans le Val d’Oise pas loin d’ici.  Le réalisateur m’a demandé de lui prêter le vélo de Fignon et en fait il a décidé ensuite d’utiliser plutôt le dernier vélo de Laurent qui était un Bianchi. Il y en avait un qui était stocké dans le garage de Valérie sa femme mais il était complètement rouillé. J’ai mis une semaine à le remettre en état et j’ai nettoyé rayon par rayon les roues avec du “ouator”. Un deuxième vélo de la même marque, qui lui était en parfait état, a été prêté par un collectionneur. Pour des questions d’assurances les vélos ont été alors estimés et l’expert chargé de l’expertise les a évalués chacun à 24 000 € … Une sacrée surprise ! … Mon Gitane historique a, selon l’expert, la même valeur … C’est drôle de rouler sur une “fortune” … Ça fait cher pour un vélo …

Le vélo de Laurent

Souvenirs, souvenirs, …

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le vélo Gitane avec lequel Laurent Fignon a gagné le Tour 1984 – photo ©Philippe

Voilà le vélo Gitane avec lequel Laurent Fignon a gagné le Tour 1984. La femme de Laurent l’a offert à Guy en souvenir du passé.

Ce vélo était le premier à avoir la gaine de frein qui passait à l’intérieur du guidon. Quand ça a été fait pour Laurent après l’étape de Grenoble et que le lendemain matin il a vu son vélo il a dit “Qu’est-ce que c’est ça … j’ai plus de gaine ? ...” nous précise Guy. D’ailleurs sur le Tour 84 c’était le seul a être ainsi équipé. Cette technique a été arrêtée par la suite car les guidons finissaient par casser.

Propos recueillis dans le garage de Guy Lecompte par Philippe Chaudiere

Cyclo Vintage un nouveau magazine 100% Vintage

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Le vélo vintage a ses adeptes, et la sortie en kiosque de ce nouveau titre vélo “100% Vintage” confirme que cette tendance prend de l’ampleur. Les éditions Riva lancent ce nouveau bi-mestriel dans un contexte compliqué pour la presse écrite, avec déjà un nombre important de magazines bien installés sur le rayon vélo de nos kiosques.

Le lecteur cycliste pourra-t-il s’offrir ce nouveau magazine très ciblé ? … Nous pensons que oui, si comme nous, il est passionné par le vélo et son histoire. L’intérêt pour l’histoire du vélo est bien réel si on en juge le nombre de nos visiteurs à chaque fois que nous publions sur T&N des articles “tendance vintage” … Il existe un lectorat “vieux de la vieille” du vélo, nostalgiques d’une époque héroïque du cyclisme tricolore, jeunes amateurs de “fixie” urbain découvrant les vieux cadres en acier ou encore “hipsters” mordus de vintage, …

Bruno Cavelier le rédacteur en Chef de ce magazine a bien voulu répondre, entre deux bouclages, à quelques questions concernant ce nouveau titre.

 

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Bonjour Bruno, peux-tu nous dire quelle a été ta motivation pour proposer ce nouveau titre dans le contexte actuel ?

Avant de parler de raison, c’est surtout la passion du vélo qui m’a guidé pour lancer ce nouveau magazine. Il n’y a pas eu d’études de marché … Je suis dans le vélo depuis un demi-siècle et j’ai peut-être ressenti secrètement la nostalgie d’une époque où nous avions des champions et où on parlait moins de dopage et de tricheries en tout genre. Même si cela existait, c’était pas le sujet principal et les exploits de nos coureurs faisaient rêver. Ce lancement est également porté par la montée en puissance de la tendance vintage qui consiste à valoriser ce patrimoine et à susciter des événements qui sont de véritables fêtes. J’ai de plus l’expérience de la création de magazines puisque je pilote deux titres de la presse vélo avec “Cyclo Coach” et “Cyclo Sport”.

Tu roules pas mal dans ton club sur un vélo moderne, mais possèdes-tu aussi une vieille bécane vintage ?

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Bruno Cavelier sur le podium …

Oui j’ai acheté un vieux Mercier des années 70 … En fait, mon père un jour s’est débarrassé de mon vieux “clou” de 1975 qui traînait dans le fond du garage pour l’offrir à une association qui récupérait des vélos pour l’Afrique … Ça partait d’un bon sentiment mais j’ai eu de la peine de perdre ce vélo “souvenir” et j’ai trouvé ce Mercier un jour dans le magasin d’un vélociste que je connaissais … Je roule peu avec et je suis prêt pour le jour où j’irai faire l’Eroïca.

Comment s’organise la rédac ?

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L’équipe de rédaction de gauche à droite : Jean-Paul Vespini, Jean-Michel Guérinel, Michèle Calvi et Bruno Cavelier

Avec Jean-Paul Vespini et Jean-Michel Guérinel j’ai deux solides “piliers” qui connaissent à fond le monde du vélo. Jean-Paul a écrit de nombreux ouvrages sur le vélo avec notamment un livre “référence” consacré à Bartali et Jean-Michel a été coureur pro dans les années 80 – 82 dans l’équipe Lejeune BP et il connaît très bien le milieu du vélo.

L’idée du magazine est née aussi de cette collaboration précieuse. C’est d’ailleurs à l’occasion d’un reportage pour lequel j’avais envoyé Jean-Michel à la rencontre du collectionneur Lino Lazzerini que l’on a mis les doigts dans l’engrenage du vintage. Jean-Michel a aidé Lino à trouver une solution pour mettre en valeur sa collection devenue encombrante chez lui. Il a trouvé un local à Bédoin, prêté par la municipalité, et on peut le visiter. Un article est d’ailleurs consacré (page 49 du magazine) à ce musée incroyable où on peut voir des vélos historiques vainqueurs du Ventoux comme celui de Poulidor, Merckx, …

Il y a eu quelques petites erreurs dans le N°1 qui ont été commentées sur les forums et notamment autour du vélo Gitan de Bartali … Les sujets historiques sont sensibles et vont vous confronter à ces réactions …

Effectivement, concernant le cas du vélo de Bartali j’assume pleinement l’erreur. C’est moi qui l’ai placé dans le contexte du Tour alors qu’effectivement cette année là, même si il a fait toute la saison sur ce Gitan, il avait couru le Tour sur Legnano.

On n’évitera pas ces petites erreurs car on ne peut pas tout savoir et finalement ces commentaires et précisions apportés par les lecteurs seront précieux pour enrichir nos connaissances. Il faut d’ailleurs profiter de la parole des anciens qui ont connu ces périodes glorieuses pour retrouver les anecdotes et les détails de pans entiers de l’histoire du vélo dont on n’a plus parlé depuis de nombreuses années.

Merci Bruno et bonne route à ton nouveau magazine que nous suivrons régulièrement sur Track & News.

Le bikepacking … c’est quoi ces sacoches ?

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Le bikepacking est au vélo ce que le sac à dos (backpacking) est à la rando. Cette façon d’accrocher son bagage directement sur son vélo n’est pas nouvelle, puisqu’elle est née en 2000 aux USA. Le bikepacking arrive chez nous, porté par le développement de la randonnée légère de longue durée à vélo. On peut comparer cette tendance au “fast hiking” en randonnée à pied (je vais me faire tuer par certains lecteurs avec tous ces anglicismes), qui consiste à emporter un faible volume (35 – 40 litres maxi) sur le dos.

Un minimalisme, proche d’une certaine philosophie du voyage, parfaitement assumé par ses pratiquants, pour aller plus vite et plus loin, tout en offrant une certaine autonomie. Ce nouveau “randonneur” sur deux roues, appréciera ces bagages modulaires et adaptables qui respectent l’aspect visuel et la manoeuvrabilité de sa monture.

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©velocoop

Les lourdes sacoches accrochées aux porte-bagages, qui peuvent être nécessaires pour du voyage au “long court”, sont sur-dimensionnées pour des petits raids de quelques jours. Elles rendent le pilotage du vélo délicat et surtout elles alourdissent son poids avec la nécessité d’installer des porte-bagages qui le “défigurent”.  Avec ces bagages d’un nouveau genre, votre vélo d’endurance restera “intègre” et c’est son cadre et ses accessoires (selle, guidon, potence,…) qui serviront de points pour l’accroche. L’ensemble sera plus léger et votre balade gagnera en agrément.

Cette façon de transformer son cadre en “porte-bagages” nous vient principalement des US mais en Europe ce principe s’est déjà fortement développé notamment en Italie, en Grande-Bretagne et en Allemagne. Les marques les plus répandues sont Apidura, Restrap, Salsa, Surly, … et depuis peu l’allemand Ortlieb qui vient de sortir un sac de selle.

Je les mets où ces sacoches ? …

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©velocoop

L’implantation est relativement classique et elle peut convenir à tous les vélos de route ou de VTT :

  • (1) Les sacoches de selle, d’un volume compris entre 10 et 18 litres. Vous pourrez y caser tout ce qui ne sera pas nécessaire en roulant : votre change vestimentaire, la popote, … Attention les grands modèles peuvent balloter en montagne. Demandez conseil en fonction de votre usage.
  • (2) Les sacoches de cadre, plus ou moins profondes, qui prendront place dans le triangle du cadre. On y mettra ce qui est plutôt lourd et qui ne doit pas bouger : outillage, matériel divers, … Là encore différents modèles existe prenez bien vos mesures de cadre avant de commander.
  • (3) Les sacoches de guidon pour ce que vous voudrez avoir sous la main : veste de pluie, appareil photos, cartes, …
  • (4) Les sacoches accessoires peuvent apporter un plus pour un appareil photos, lunettes, clés, porte-monnaie, … tout ce que l’on souhaite avoir à portée de main rapidement.
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Bikepacking dans les Bauges – photo ©velocoop
  • Le bikepacker pourra compléter son équipement si nécessaire par des sacoches de porte-bagages si vraiment il souhaite dépasser les 40 litres. La mixité de l’équipement est tout à fait possible.

Une approche minimaliste

Certains vont encore râler sur l’usage d’un terme US : bikepacking. Que faire face à ces tendances qui naissent outre-atlantique et nous arrivent déjà baptisées ? … Le vélo se réinvente en permanence avec de nouvelles façons de rouler, et même si la “fée marketing” est venue habiller la mariée pour la rendre plus belle, ne gâchons pas notre plaisir de découvrir ces nouveaux concepts.

“Le coeur léger et le bagage mince”

Le bikepacking correspond à une approche minimaliste de la randonnée ou du raid. Comme le “Fast Hiking” en montagne. L’idée est d’être léger de façon à se mouvoir plus facilement afin d’être plus proche de la nature que l’on découvre. Plus qu’un type de bagage il s’agit d’une autre philosophie du voyage. Nous avons souvent fait le constat en voyageant que l’on emmenait souvent trop de choses … Si vos contenants le permettent, à coup sûr vous allez les remplir de petits trucs en plus … À l’inverse, il convient de ne pas oublier l’essentiel. Cette façon de voyager léger rend le voyage plus facile et sans aller forcément découvrir Paris, comme le chante Charles Aznavour, on partira : “Bien décidé à empoigner la vie. Le coeur léger et le bagage mince.” C’est l’inverse de l’image du cyclo lourdement chargé par un chapelet de sacoches : avant-arrière avec les piquets de tente qui dépassent …

Votre vélo vous dira merci car vous renoncerez à lui fixer de “vilains” porte-bagages, fixés comme des échafaudages, sur son élégante silhouette. Si vous possédez un vélo type “Endurance” ou un “Gravel” vous n’aurez plus à envisager l’achat d’un “percheron de la route” spécifique pour voyager … qui viendra s’ajouter à votre écurie de vélos stockés dans votre garage.

Sur ce créneau de l’évasion en vélo, qui connaît actuellement un certain essor, des sociétés naissent pour vous équiper et vous conseiller. Nous avons découvert l’une d’elles la société “Velocoop” qui a pignon sur web.

Questions à Vincent Verges gérant fondateur de VELOCOOP

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Vincent Verges : gérant fondateur de VELOCOOP – photo ©velocoop

Bonjour Vincent … Alors, c’est quoi Vélocoop ? Quelle a été la genèse de l’entreprise et comment êtes-vous arrivés sur le “bikepacking” ?

Bonjour Patrick,

J’ai créé Velocoop en avril 2015 et lancé le site de vente en ligne en mai 2015. J’ai passé 10 ans dans le monde du vélo en travaillant auparavant dans des magasins de vélos franchisés. Au bout de ces 10 années j’avais fait le tour de ce qu’il y avait à faire dans ce domaine et je l’ai quitté pour prendre un boulot “alimentaire”. Je pratiquais pas mal le vélo de descente et progressivement la passion du voyage a gagné du terrain suite au premier périple réalisé sur la Via Rhona. Avec un ami, aujourd’hui associé et consultant dans le domaine du développement durable, nous avons eu l’idée de monter notre entreprise dans le secteur du voyage à vélo. Nous avons démarré en  SARL et nous allons bientôt transformer la société en coopérative de consommateurs. Chaque consommateur pourra devenir actionnaire et participer au développement coopératif :  une personne étant une voix. 

Pour l’instant je suis le seul à plein temps. Notre idée fondatrice est de proposer des produits différents répondant à une charte environnementale et sociale. La découverte que j’ai faite pour mon propre usage des produits Apidura m’a permis d’imaginer de multiples façons de voyager grâce aux nouveaux systèmes de sacoches de bikepacking. Aujourd’hui je les utilise avec mon Fat ou mon “gros gravel” et j’aime faire de longues balades comme le Tour de Bauges ce qui me permet d’évaluer le matériel que je vends.

Le bikepacking ne se résume pas à du bagage, c’est également une philosophie et une vision différente du voyage à vélo. Peux-tu nous donner la tienne ?

Effectivement c’est une nouvelle approche du voyage. Il faut savoir qu’avec un litrage identique les bagages de “bikepacking” sont 60% plus légers que les sacoches classiques. Ces produits sont nés en 2000 aux US auprès des VTTistes et en Europe les adeptes se trouvent principalement en Italie, au Royaume-Uni et en Allemagne. En France ça arrive, mais plutôt par la route. La majorité de nos clients sont des “routards” qui veulent utiliser leur vélo de route sur de l’itinérant. Le monde du VTT commence à s’y intéresser pour les randonnées longues sur sentiers. Le marché va se développer, à en juger avec la croissance de popularité des épreuves d’endurance.

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Le gros avantage de ces “contenants” est de pouvoir les passer d’un vélo à l’autre sans avoir à fixer des porte-bagages. Par ailleurs, ils permettent de transformer en un tour de main un bon vélo d’endurance en coursier voyageur. Le vélo reste esthétique, manoeuvrable et il perd peu de ses qualités d’origine. La limite de volume se situe entre 30 et 40 litres de contenance répartie principalement sur 3 emplacements : sac de selle, sac de cadre et sac de guidon.

Alors nouvelle philosophie je dirais oui car avec ces équipements il faut considérer le voyage de façon différente : on perd du volume de bagage mais on gagne en agilité et nous n’avons plus de limite dans le choix du vélo. Finalement cette recherche d’un certain minimalisme nous rapproche plus de la nature et de la découverte.

Quelle est ta vision de l’avenir du bikepacking ?

Commercialement l’avenir s’annonce bien car les grandes marques s’y intéressent de plus en plus, Ortlieb, face à la demande US proposera d’ici mi-mai des sacoches de bikepacking.  La presse plus généraliste dans le vélo en parle : Vélo vert publie ce mois-ci un article sur le sujet. À notre niveau et à chaque création d’épreuve de longue haleine, nous voyons notre carnet de commandes grossir, alors nous sommes confiants, les indicateurs sont plutôt favorables au développement de ce marché.

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Pour Velocoop, nous avons des idées de développement prometteuses dont nous parlerons à vos lecteurs plus tard. Le sujet n’est pas prêt de s’épuiser face aux envies de découverte de plus en plus grandes qu’expriment les cyclistes.

Quand à l’avenir de la pratique du bikepacking, je pense que peu à peu elle va se démocratiser, il y a une “évangélisation” à faire auprès des pratiquants, mais petit à petit les cyclistes vont découvrir qu’il peuvent partir à leur gré avec le vélo qu’ils ont dans le garage. C’est l’avenir du voyage à vélo …

Voir infos sur le site de Velocoop

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Vélos urbains

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Ce livre évoque et illustre largement par de belles photos le vélo “art de vivre” ! C’est un beau cadeau à faire à ceux qui aiment le beau vélo avec tous les aspects “culturels” que la bicyclette peut nous apporter.

En lisant l’ouvrage j’y ai retrouvé beaucoup de contenus en accord avec nos publications sur Bike Café notamment sur les parties fixies, single speed et conversion.

Cet ouvrage décrypte les différents types de vélos urbains existants. Il vous fait découvrir l’univers des pratiques et des “tribus”. Pour finir un cahier technique vous aidera à lever le voile sur la mécanique de ces machine qui n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.

Voilà un excellent livre qui fait référence que je garde dans ma bibliothèque.

Informations

Pitch de l’éditeur

Depuis quelques années, le vélo s’est imposé dans les grandes villes et capitales du monde entier. Depuis l’apparition du Vélib à Paris, du Velov’ à Lyon etc, et des nombreuses pistes cyclables qui traversent désormais les grandes villes de France, les boutiques de vélo fleurissent et remportent un vif succès. Vélos électriques, vélos hollandais, vélos vintage, vélos de courses, Fixie, et VTT, il y en a pour tous les goûts !

Plus que n’importe quel moyen de transport, il est surtout synonyme de plaisir ! Plaisir de se déplacer et plaisir d’avoir aussi le bon accessoire et le beau vélo !
Outre son caractère écologique, le vélo est aussi synonyme de liberté.

Parmi le développement du vélo en ville de ces dernières années, il y a un phénomène qui a connu un grand essor ces dernières années et c’est sans conteste celui du fixie ou vélo à pignon fixe. Avec lui le vélo retrouve la côte. car on aime son design simple et épuré, son coté vintage et son style urbain.

C’est au fil des 4 chapitres largement illustrés que l’auteur Laurent Belando, souhaite faire partager sa passion pour le vélo urbain et nous présenter ces personnes qui ne pourraient plus se passer de leur vélo aujourd’hui !

En restant dans l’univers du vélo en ville, l’ouvrage s’articule autour de son histoire, de son esthétique Lifestyle véhiculé par ce mouvement et ses différentes pratiques, afin d’orienter le mieux, le lecteur dans le choix du type de vélo qui conviendra le mieux et lui proposer à la fin de l’ouvrage un chapitre technique pour restaurer lui même le vélo de son grand-père, pour en faire un authentique fixie de conversion !

Liège-Bastogne-Liège Challenge : déjà incontournable !

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Pour sa 6ème édition, Liège-Bastogne-Liège Challenge a une nouvelle fois fait le plein de participants avec 7900 engagés sur l’un des 3 parcours de la célèbre « Doyenne ». Récit d’une aventure printanière plutôt glaciale…

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Départ le matin de Liège – photo ©Fred Millet

Après le Tour des Flandres Cyclo (2 avril) et Paris-Roubaix Challenge (9 avril), les participants du Skoda Classic Challenge avaient 2 semaines de répit avant de clôturer leur challenge en prenant part à Liège-Bastogne-Liège Challenge. La dernière des trois grandes cyclos du printemps organisée conjointement par ASO et Golazo a cette fois séduit près de 8000 engagés. Il est toutefois dommage que ce challenge n’intègre pas l’Amstel Gold Race Cyclo (16 avril), une cyclo comparable avec plus de 12000 inscrits. Mais revenons à LBL Challenge. Précisons d’entrée que les Français sont minoritaires sur le challenge avec 18 % des participants soit un peu plus d’un millier de cyclos.

Le peloton est cosmopolite avec 51 nations représentées dont les Pays-Bas en tête avec 38% d’inscrits devant les Belges (30%), les Français, suivis des Anglais (15%) des Allemands (8%) et des Italiens (6%). Quant aux circuits, le plus court de 76 km comptait 850 engagés, celui de 271 km reprenant l’intégralité du parcours des pros en avait 2750 tandis que près de la moitié (4300) des cyclos avaient opté pour le parcours intermédiaire (158 km) comportant l’essentiel des côtes qui ont fait la légende de la Doyenne.

La météo conditionne le choix de l’heure du départ (ou pas)…

Commençons par l’un des points forts de l’organisation : on peut s’inscrire au dernier moment ! Trois jours avant le départ et après consultation des bulletins météo, j’ai jugé plus raisonnable de m’inscrire sur les « 158 » bornes. Autre avantage de la cyclo, on peut choisir de partir entre 6 h 30 et 10 h. Bien sûr, les candidats à « l’intégrale » choisissent de partir tôt pour boucler leur périple. De mon côté, le bulletin météo de la veille au soir prévoyait une accalmie de la pluie après 8 h…

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photo ©sportograf

Cela tombait bien, je n’aime pas me lever aux aurores avant une cyclo, surtout lorsque l’on entend cingler la pluie et le vent aux fenêtres ! De fait, c’est vers 9 h que je me suis élancé à l’assaut des bosses de la Doyenne par une température de 5 degrés. Bonne pioche pour une fois, car les cyclos de Rambouillet qui partageaient notre hôtel, se sont élancés sous les trombes d’eau et la dépression filant vers le sud les a accompagnés jusqu’à Bastogne… Pire, l’un deux, en partant aux aurores (6 h 45) s’est retrouvé tout seul suite à la bifurcation entre les parcours, car il avait opté pour le 157 km et tous ses compagnons de route pour l’intégrale ! Il a donc effectué sa randonnée sans pouvoir partager son effort avec des compagnons de route. Un comble dans une épreuve de masse…

Ambiance austère, ça ne discute pas beaucoup !

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photo ©sportograf

Après avoir quitté les faubourgs de Liège sur des routes mouillées et où les flèches de signalisation n’étaient pas toujours bien mises en évidence, nous entrons vite dans le vif du sujet en grimpant vers Chaudfontaine (km 15), une bosse non répertoriée mais qui grimpe tout de même pendant 5 bornes ! A peine le temps de récupérer que la bosse de Louveigné – non répertoriée elle aussi – ralentissait notre progression. On descendait ensuite vers la ville de Remouchamps – le fief de Philippe Gilbert – mais aussi le centre névralgique de la « doyenne » car on y passe à l’aller et au retour, juste avant l’ascension de la fameuse côte de la Redoute.

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photo ©sportograf

Pour l’heure, il s’agit juste de rejoindre Aywaille et non pas Hawaï comme on a pu l’entendre, le climat ne s’y prêtait vraiment pas – et de commencer la longue ascension vers le 1er ravitaillement situé au 42ème km. Là aussi, cette montée ne figure pas sur la liste officielle pourtant en une douzaine de kilomètres, on passe de 150 m à 430 m d’altitude. Bref, ça ne parlait pas beaucoup dans les différents pelotons, sur la route menant à Werbomont. Il est vrai que le décor, comme souvent dans la grisaille, était plutôt austère et n’incitait pas à la « dolce vita »…

La côte de l’ancienne barrière, 1ère côte répertoriée…

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Après une descente plutôt humide, nous allons entrer dans le vif du sujet avec la côte de l’ancienne barrière juste avant le 50ème km. Finalement, nous n’avons pas senti la différence avec celles d’avant ! Elle grimpait sur près de 5 bornes à 5 %, donc rien d’insurmontable. En revanche, cette côte ne figurait pas au menu des pros et du 271 km car elle permet de rejoindre directement Stavelot, au km 67, où se situe déjà le second « ravito ».

J’avais encore de quoi boire et manger, mais par précaution, j’ai refait les « niveaux » car le suivant et dernier ravitaillement se trouve au km 118. Je repars donc les poches pleines à l’assaut de la Haute-Levée où Merckx a jadis accompli ses plus beaux exploits. Mais quelle déception de voir que cette côte légendaire n’est qu’un « raidard » pour s’extraire de la ville. La pente est raide, 12 %, mais elle se prolonge sur moins de déclivité à mesure que l’on pénètre dans les forêts Ardennaises. Sans pluie, mais toujours aussi humide, faut-il le préciser…

Magnifique col du Rosier

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Après un passage à Francorchamps, non loin du célèbre circuit automobile, on se laisse glisser dans la partie la plus belle et la plus agréable du parcours, rehaussée par une éclaircie. Après un virage en épingle serré, nous voilà au pied du col du Rosier pratiquement à l’arrêt. On comprend qu’on le surnomme « col » car il présente deux lacets successifs où l’on peut apercevoir les autres cyclistes en contrebas. Un vrai aspect de col alpin ! La distance en moins toutefois, car il ne grimpe que sur 4,5 km à près de 6 %. Bref, on a adoré et c’est de loin, la plus belle montée de ce parcours. D’autant plus, qu’elle marque le début des 30 bornes en descente pour revenir à Remouchamps et grimper la fameuse côte de la Redoute. Cette dernière s’avérait à la fois la plus dure avec son passage à 20 % et la plus animée car les camping-cars étaient déjà en place pour le lendemain. Bon avec les frimas, il est vrai que beaucoup d’entre-eux ne sont pas sortis de leur coquille pour encourager les milliers de cyclos… Cette montée a la double particularité d’être chronométrée et située près de l’autoroute ! Heureusement on s’en éloigne vite pour basculer vers le dernier ravito.

Les faubourgs de Liège pour terminer, pas très “glamour”…

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Une courte pause et j’arrive vite dans la seconde côte chronométrée de notre circuit : la Roche aux Faucons. Le poids des kilomètres commence à se faire sentir et je la grimpe à l’arrachée sur mon 34 x 28. Finalement cette bosse s’est avérée plus dure que celle de la Redoute. Les faubourgs de Liège se devinent alors et nous passons devant le stade du Standard de Liège avant d’aborder la côte de Saint-Nicolas, dernière côte chronométrée de la journée. Très peu de cyclos jouent le jeu de la grimper à fond, il faut dire que nous sommes beaucoup à être rincés, au propre comme au figuré ! Nous terminons le parcours officiel du côté de Ans entre montée et portions pavées au milieu des voitures… On comprend mieux pourquoi les suiveurs des courses pros décrient cette arrivée située près d’un supermarché et d’un échangeur alors qu’elle avait lieu avant 2002 au cœur de Liège.

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De toute façon, on devait revenir aux halles de foire de Liège, à 10 km d’Ans, puisque l’arrivée officielle a lieu là-bas. Le temps de déguster les fameuses bières locales et de se dire qu’on l’avait finalement échappée belle au niveau de la pluie (contrairement aux pros le lendemain) pour finir sur un sentiment mitigé : oui c’est une cyclo incontournable à faire une fois dans sa vie pour son histoire et son prestige, mais j’ai été un peu déçu par le décor des dernières côtes.

À moins que ce ressenti ne vienne encore de cette fichue météo… Sous le soleil, tout est tellement plus beau !