Derrière le vocable sensuel de “lignes de désir”, on trouve ces petits chemins, tracés de façon naturelle et logique par les usagers de la ville. Ces traces, qui se dessinent par l’érosion des passages répétés, illustrent le divorce entre les piétons qui se déplacent quotidiennement dans la cité et les urbanistes qui ont imaginé la ville. Il n’en fallait pas plus, pour que le bouillonnant et créatif club Strava Arles Gravel, s’empare du sujet pour le décliner en sorties vélo en mode gravel urbain.(les photos de cet article sont de : Christophe Marchi, Dan de Rosilles, Gilles Largeron, Jean-Pascal Borrot, Patrick Van Den Bossche, Philippe Aillaud.)
Le temps d’une sortie en vélo, chacun devient un observateur privilégié de l’évolution du paysage, de l’usage et du partage de l’espace public…
Tout a commencé en 2017, par la lecture d’un article, paru dans le Monde, évoquant ces fameuses lignes de désir. Ce papier mentionnait les stigmates d’une désobéissance urbaine tracés sur le sol. Cette rébellion était caractérisée par ces sentiers naturels filant au plus court en plein milieu de belles pelouses ou ces passages creusés sur le côté d’une chicane urbaine contraignante. Ces traces logiques sont encore plus visibles lorsque la neige recouvre la ville.
En 2020, inspiré par ce thème, Arles Gravel a commandé des parcours de 40 à 60 km à des traceurs expérimentés, fins connaisseurs de leurs cités respectives. Ces « lignes de désir » en mode gravel urbain questionnent notre propre perception de la ville. Le temps d’une sortie en vélo, chacun devient un observateur privilégié de l’évolution du paysage, de l’usage et du partage de l’espace public, de la vitalité et de la créativité sans cesse renouvelée des habitants des zones urbaines et péri-urbaines.
Le programme 2023
Le programme des Lignes de désir 2023
Aix ma ville
La trilogie Cézanne, le Roi René et la Sainte Victoire se fera discrète sur cette trace …
Après la série initiée en 2020, Arles Gravel nous invite à ce programme 2023, qui commence par Aix-en-Provence. L’image de cette ville est souvent caricaturée par des “clichés” touristiques et sociaux. Le parcours que j’ai imaginé s’écarte résolument de la carte postale. On ne suivra pas le tracé du “petit train” touristique. On oubliera les parcours commerciaux des troupeaux de touristes guidés par les petits drapeaux des Tours Operators. La trilogie Cézanne-Le Roi René-La Sainte Victoire se fera discrète sur cette trace, qui cherchera plutôt les “grugettes” et les “trous de souris” pour cyclistes. On s’introduira, en mode effronté, dans les parcs, on franchira les passerelles qui enjambent les artères routières, on s’étonnera de la rapide transition entre la ville et la campagne, on verra l’opposition architecturale entre les classiques du 17ème siècle et les œuvres de Rudy Ricciotti. Je vous invite sur ce parcours, issu de ma curiosité cycliste, de mes tâtonnements et de mes balades initiatiques en compagnie de mes petits-enfants. Voilà pour le programme…
Rendez-vous chez Louison
Sur le parking du gymnase Louison Bobet les participants arrivent.
Sur le parking du gymnase Louison Bobet les participants arrivent… Patchwork de vélos tous différents, tenues cyclistes hétéroclites : nous sommes bien au point de rendez-vous d’une sortie gravel. La singularité de ce joyeux mélange, ne se retrouve pas dans d’autres pratiques cyclistes. Le seul point commun de ceux qui constituent ce groupe bigarré est le sourire. Ils sont venus, ils sont tous là : Avignon, Bédoin, Toulon, Arles, mais également quelques cyclistes du cru, attirés par la découverte de cette version d’Aix Terra Incognita…
Suivez le guide
Petit briefing rapide par Dan de Rosilles, l’espiègle inventeur des Lignes de désir gravelistiques. Il m’avait dit “On ne donne pas le parcours et on n’en dit pas trop avant, pour ménager les surprises…” C’est donc confiants et sans trace gpx chargée sur leurs GPS, que la quarantaine d’aventuriers du bitume ont pris ma roue… Un belle piste cyclable nous amène dans un quartier “vertical” et moderne parti conquérir le ciel de la ville. On passe devant le premier point remarquable que je souhaitais faire découvrir à la petite troupe : le Pavillon Noir, une salle dédiée à la danse contemporaine. C’est l’œuvre de Rudy Ricciotti, l’architecte qui a conçu le Mucem à Marseille.
Un belle piste cyclable nous amène dans un quartier “vertical” et moderne parti conquérir le ciel de la ville.
Cette esplanade piétonne se connecte aux Allées Provençales, lieu de commerce désert en ce dimanche matin. La troupe de cyclistes s’introduit dans Aix et sur le cours Mirabeau ; à part quelques pigeons venus picorer, le lieu est désert. Palais de justice, cathédrale Saint-Sauveur on emprunte quand même un bout du circuit des Tours Operators qui envahissent à la belle saison ce quartier très vivant du centre d’Aix.
Sur le cours Mirabeau désert ce dimanche matin.
Les premières pentes nous obligent à faire passer la chaîne sur le petit plateau, pour venir découvrir le quartier Beisson avec ses HLM construits dans les années 60, sous la direction de l’architecte Louis Olmetta. Ces barres d’immeubles sont un peu “le quartier nord” local. Plus paisible que ceux de Marseille et plus “chic”, car ici les bâtiments ont été construits en pierres de taille massives. Le luxe n’est pas seulement dans le matériau de construction, car les habitants orientés à l’Est ont la plus belle vue Sainte Victoire de toute la ville. Petite pose sur la terrasse pour admirer la cité que l’on vient de quitter.
On quitte le centre ville touristique pour monter vers le quartier Beisson avec ses HLM construits dans les années 60…
Cap au nord
Direction plein nord vers le quartier des Lauves, dont le nom vient de ces anciennes coulées de lave qui constituent la géologie de cet endroit. Aix est située sur une zone sismique de risques moyens. On passe devant l’Oppidum d’Entremont qui était en l’an 180 avant J-C, la capitale de la confédération des Celto Ligures. On va s’introduire dans la campagne aixoise entre Puyricard et Aix pour atteindre une portion gravel qui longe la voie ferrée reliant Marseille à Briançon.
Fin de la boucle nord et je sens déjà que les cyclistes que j’entraîne dans mon sillage, ont révisé la perception qu’ils pouvaient avoir de cette ville, qui fait tout pour se cacher derrière son histoire et son attrait touristique. On commence à déchirer le voile…
On enchaîne la traversée de parcs et de passerelles, ralentis par des “filtres urbains”, conçus pour ne laisser passer que les piétons.
La voie ferrée que l’on suit nous ramène vers la ville, dans le quartier Saint-Mitre où j’habite. On enchaîne la traversée de parcs et de passerelles, ralentis par des “filtres urbains”, conçus pour ne laisser passer que les piétons. C’est sans connaître notre obstination pour contester ce que les urbanistes ont prévus pour nous, comme ces pistes cyclables qui nous obligent à longer bêtement les flots circulatoires agités et polluants.
Cap au sud
Deux nouveaux spots architecturaux viennent illustrer notre périple aixois. La Fondation Vasarely, imaginée par l’artiste lui-même et construite de son vivant. Plus loin encore, une réalisation de Rudy Ricciotti (encore lui), la 6Mic (Salle des Musiques Actuelles et Contemporaines). En quelques centaines de mètres, on passe de la campagne de Valcros à la zone commerciale des Milles. Deux rond points plus loin on replonge dans la campagne pour aller attaquer la rude montée de la Barre Saint-Jean et cette fois venir flirter avec Luynes, une autre commune de l’agglomération aixoise.
Une petite route campagnarde nous ramène vers le Val de l’Arc.
Une petite route campagnarde nous ramène vers le Val de l’Arc. On longe la rivière pour repasser de l’autre côté de l’A8 et passer dans le parc de la Torse. On longe le stade Georges Carcassonne, puis le cimetière pour se réintroduire dans Aix centre. La ville était un peu plus réveillée qu’à l’heure de notre départ. Une sortie de messe va nous ralentir un peu dans le quartier bourgeois Mazarin. On passe la Place de la Rotonde… la bière n’est plus très loin.
Bastien d‘Aquae Maltae, la brasserie artisanale d’Aix en Provence, nous attend de pied ferme.
Bastien d‘Aquae Maltae, la brasserie artisanale d’Aix en Provence, nous attend de pied ferme avec plusieurs fûts percutés pour nous désaltérer… On s’attarde un peu à refaire le monde du gravel et à revoir les endroits où nous sommes passés. Mes camarades de virée ont tous aimé la série de surprises et les passages improbables… Réussite ? J’ai adoré élaborer cette trace, issue de mes curiosités cyclistes et des balades “aventures” que j’organise pour mes petits-enfants. Une nouvelle fois le gravel nous étonne et nous rend curieux et c’est tant mieux…
Les sourires féminins sont pour moi la meilleure récompense de cette matinée joyeuse.
Test Fizik Vento Argo adaptative - Photo Philppe Aillaud
J’ai longtemps posé mon séant sur des Sella Italia : la Flite titane dès son apparition, remplacée par la SLR carbone il y a plus de dix ans et enfin sa version Boost début 2022. La version gravel, la Selle Italia SLR Boost Gravel Ti316 SuperFlow, avait d’ailleurs été testée par Dan de Rosilles sur son dernier Arles-Marseille !
Donc toujours des selles minimalistes et légères – les deux dernières pesant 135 et 170 g. Et là, je passe sur une selle lourde (sic) à 195 g ! Le concept adaptatif et la haute technologie de l’impression 3D de la selle seront-ils à la hauteur… de selle ?
Comme pour l’Antares, le rembourrage est fabriqué par la société Carbon à l’aide de sa technologie révolutionnaire Digital Light Synthesis – Photo Philippe Aillaud
L’offre des selles réalisées en 3 D s’élargit. Avec cette nouvelle Vento Argo Adaptative, Fizik complète l’offre que la marque italienne avait lancée sur son modèle route Antares. On va donc trouver 2 modèles Vento Argo : la R1 équipées de rails carbone (objet de ce test) et la R3 montée sur des rails en titane. Comme pour l’Antares, le rembourrage est fabriqué par la société Carbon à l’aide de sa technologie révolutionnaire Digital Light Synthesis. DLS est un processus de fabrication additive, qui utilise la projection numérique de lumière ultraviolette, des optiques perméables à l’oxygène et des résines liquides programmables pour produire des pièces avec d’excellentes propriétés mécaniques et de finition de surface.
Déballage
La Fizik Vento Argo en test est la R1 de 265 mm sur 140 mm de large, pour un poids annoncé de 190 g. Plutôt courte et d’une forme en V plutôt qu’en T, d’une finition exemplaire avec son assise en impression 3D et ses rails ovales en carbone.
Aussi belle au recto qu’au verso – Photo Philppe Aillaud
Pour la partie technologique, Fizik indique que l’évolution de l’impression 3D numérique a permis de développer une nouvelle selle sans les contraintes ou limitations imposées par les méthodes de production et les matériaux traditionnels. Le rembourrage de selle Adaptive, est fabriqué par Carbon qui a déjà réalisé les modèles Antares.
Pour un test comparatif technique de selles en impression 3D complet, je vous renvoie à l’article sur les selles imprimées 3D de Dan de Rosilles
Installation
Avant toute modification, impliquant ma position sur le vélo, j’ai pour habitude de mesurer la distance selle<->cintre en partant de leur milieu, ainsi que celle du dessus de selle<->dessus de la cale. Si la selle Fizik est un peu plus haute, son enfoncement plus important sous le poids du cycliste compense cela.
Il y a une information que je n’ai pas trouvée ni dans la boîte, ni sur le site de Fizik, mais qui n’a pas échappé à VélodeRoute : Fizik a bien identifié le point critique d’un changement de selle et pense que la largeur de 75 mm correspond au centre de l’assise de la plupart des gens. L’Argo est marquée à cette largeur. Il s’agit donc de repérer (au pied a coulisse) la largeur de 75 mm sur la selle en place, et de “mémoriser” cette position, par rapport au cintre, et au boîtier de pédalier, afin de remettre la Vento au même endroit.’
C’est parti
Dès la première sortie, début décembre, j’ai ressenti plus de confort et d’appui avec une position identique. Mais je me suis dis qu’elle pouvait faire mieux. Alors j’ai lu divers essais jusqu’à trouver l’information mentionnée plus haut chez nos amis de Véloderoute.
La distance selle<->potence a été victime d’une – légère – inflation. Et la selle s’est révélée encore plus “adaptative” : plus de facilité pour se mouvoir d’avant en arrière. Je me suis même surpris à rouler bien plus souvent et facilement les mains en bas du cintre. Depuis j’ai effectué près de 500 km, 280 en une semaine pour mon ‘Raphalf’ (soit un demi défi Rapha Festive, ce dernier consistant à rouler 500 km du 25 au 31 décembre). Souvent après une sortie, mes ischions se rappellent à moi par une sensibilité accrue, voire une légère gêne. Et depuis décembre, ils sont devenus silencieux, preuve de l’appui et du confort apportés par cette selle.
Pour ceux qui seraient inquiets de la perméabilité de l’impression 3D, si je n’ai pas roulé sous la pluie, j’ai bien rencontré des flaques et de la boue. Je n’ai pas constaté de passage de liquide au travers de la selle, ni de difficulté à la nettoyer. D’ailleurs, la moitié arrière du dessous est constituée d’un plaque continue.
Pour conclure
Les rapports que l’on entretient avec sa selle étant très intimes, la Fisik Vento Argo adaptative R1 convient parfaitement à mon anatomie.
Les plus
Confort
Appui quelle que soit la position de roulage
Prix relatif modéré (par rapport aux concurrentes en impression 3D)
Poids très contenu
Les moins
Prix absolu élevé
Absence d’information relative à son positionnement lors du montage
LÉON88 introduit une nouveauté majeure pour 2023 : la disponibilité sur stock de cadres de série (auparavant, les cycles LEON étaient surtout connus pour leurs cadres en titane “sur mesure”, comme le GraALL essayé dans Bike Café en 2020. Les cadres en titane sont dessinés, montés et peints en France (à Senones, dans les Vosges). Les tubes viennent de chez TIMET et sont soudés dans un atelier spécialisé en Asie (HTTC). Ainsi, depuis janvier 2023, les cycles LÉON88 proposent les modèles avec une géométrie de série, déclinée en tailles habituelles (S, M, etc.). Cependant, la conception “sur mesure” reste également possible.
Les cadres LÉON88 de série répondent à une nouvelle mise à jour de norme mondiale d’exigences de sécurité ISO 4210 (tests effectués au sein des laboratoires POURQUERY à Lyon), sont garantis 50 ans, y compris pour un usage compétition, et ceci même s’ils sont revendus. Là-dessus, même si ce sont des tailles de série, les cycles LÉON préfèrent conseiller individuellement sur la taille appropriée et les réglages adéquats, pour chaque client qui souhaite commander son vélo de la gamme LÉON88. Une approche individualisée, qui commence dès l’utilisation du configurateur en ligne (exemple):
Exemple du configurateur en ligne LEON88 (cycles-leon.com)
Les cycles LÉON88 insistent sur la disponibilité de leurs modèles en stock au sein de leur atelier de Senones. Une façon de se démarquer là aussi de la concurrence plus industrielle, parfois à la peine à fournir la demande. A noter également que tous les vélos sont disponibles en kit cadre sur demande. Enfin, la signature des cycles LÉON reste la même, à savoirune géométrie très agressive, exclusive et couplée aux qualités intrinsèques du titane (confort et résilience).
Les caractéristiques communes aux cadres LÉON88 :
Géométrie agressive et faisant la part belle à l’antéversion du bassin : position compacte et ramassée, conçue pour ouvrir l’angle entre le torse et les cuisses
Décalage de l’ancrage du haut des haubans par rapport au top tube
Décoration gravée
Tubes titane double butted d’origine US (Timet)
Boitier de pédalier vissé au standard T47
Tube de selle 31,6 mm, collier 34,9 mm
Passages internes des cables et gaines
Filetages (boitier de pédalier, porte bidon, garde boue, inserts bike-packing) en titane soudé
Transmission : Le cadre est optimisé pour une transmission 1 x (11,12 ou 13 vitesses) électrique, mécanique ou hydraulique.
Tailles : XS / S / M / L / XL
Kit cadre + fourche à partir de 2200€
Cadre garanti 50 ans, pièces et périphériques 2 ans
Points particuliers : Le GraAll est idéalement utilisé avec deux paires de roues pour profiter de sa polyvalence sportive (1 paire de roues avec pneus route et 1 paire de roues avec pneus gravel)
Les Grands reportages sont des commandes passées à l’équipe rédactionnelle de Bike Café par des marques qui souhaitent présenter leurs produits (vélos, équipements, vêtements ou accessoires) dans un contexte original. Ce grand reportage a été réalisé avec le soutien de Liv Cycling / Giant France.
Liv Cycling est une marque du groupe Giant, conçue par des femmes, exclusivement dédiée aux femmes. Pour chaque pratique cycliste, Liv propose un vélo adapté : vélos de route, VTT, gravel et cyclocross. En 2020, j’avais déjà testé leur vélo gravel, le Devote. Ce fut une belle expérience, donc j’ai bondi sur l’occasion de rouler sur leur modèle « endurance », le Avail. Cela vous permettra, chères lectrices, de découvrir un autre vélo de cette marque vraiment intéressante. J’ai pu utiliser le Avail pendant deux mois, sur plus de 700 km : dans un premier temps, pour des sorties courtes et intensives, principalement sur route, mais aussi avec quelques sections de chemins agricoles et de pistes blanches. Puis, au mois de décembre, j’ai profité de ma participation au Challenge “Festive 500” pour enchaîner pendant plusieurs jours des sorties longues de 100 à 150 km, à l’occasion d’un trip hivernal qui m’a conduit de Montpellier à Sanremo, sur la Riviera italienne.
Liv Cycling est une marque du groupe Giant, conçue pour les femmes – photo Dan de Rosilles
La gamme route Liv, un vélo pour chaque pratique
Sur son site, Liv propose quatre modèles de vélo de route : le Langma, particulièrement destiné aux compétitrices, le Enviliv, pour celles qui aiment les sorties à haute intensité du dimanche matin, et bien sûr un vélo de triathlon, le Avow. Le Avail est le modèle « endurance » : il est destiné à celles qui privilégient le confort et aiment les aventures à la journée. Tout en étant léger et réactif (il est d’ailleurs homologué par l’UCI), il propose des roues tubeless et un généreux dégagement pour des pneus jusqu’à 35 mm, un poste de pilotage accueillant et globalement une géométrie et des équipements plus détendus que les modèles prévus uniquement pour la compétition.
Le Avail Advanced et son généreux dégagement pour des pneus de 35 mm s’adapte à des pratiques typées “endurance” – photo Dan de Rosilles
La famille Avail
Liv propose 11 modèles de Avail pour tous les budgets et tous les goûts : Il y a d’abord le Avail AR avec son cadre en Aluxx-Grade Aluminium, qui se décline avec trois groupes Shimano en 9, 10 et 11 vitesses. Les groupes Sora, Tiagra et 105 ont été choisis pour leur excellent rapport qualité/prix et leur grande fiabilité. Ces Avail AR coûtent de 1300 à 1900 Euros, ce qui conviendra parfaitement à des cyclistes occasionnelles ou débutantes qui recherchent un premier vélo à la fois fiable, confortable et sécurisant.
Avec ses freins hydrauliques puissants et progressifs, le Avail Advanced 2 garantit des descentes en toute sécurité – photo Dan de Rosilles
Vient ensuite la gamme Avail Advanced, qui propose des modèles milieu de gamme en carbone, de 2300 à 3700 Euros. Trois d’entre eux sont équipés de roues en aluminium et de groupes mécaniques : Tiagra, 105 et Ultegra (respectivement 10,11 et 12 vitesses). Le plus cher, le Avail Advanced 1, est équipé de jantes en carbone et du groupe électrique 105 Di2. La gamme Advanced est parfaite pour celles qui ont une pratique avancée et/ou qui veulent un second vélo en complément de leur gravel ou de leur vélo de route aéro. Pour les sorties longues, c’est une excellente alternative à des vélos aéros rigides et exigeants ou aux gravels lourds et patauds quand il faut enchaîner les kilomètres sur la route.
Dans la famille Avail, et parmi ses nombreux modèles, le Advanced 2 se situe en milieu de gamme – Capture d’écran site Liv Cycling
Enfin, le haut-de-gamme Avail s’appelle Advanced Pro. De 4300 à 5600 Euros, on pourra choisir entre trois groupes Shimano luxueux : L’Ultegra mécanique et les électriques 105 Di2 et Ultegra Di2. Enfin, on notera la présence du seul modèle monté avec un groupe Sram, le Sram Rival Etap AXS, fameux groupe électronique qui équipe le Advanced Pro 2 AXS. Ces quatre modèles séduiront les cyclistes intensives et exigeantes, qui veulent, pour une cyclosportive par exemple, allier confort et performance.
Focus sur le Avail Advanced 2
En ce qui me concerne, j’ai choisi pour ce reportage un modèle milieu de gamme, le Avail Advanced 2, monté avec des roues en aluminium et le groupe 105 mécanique 11 vitesses. Effectivement, c’est toujours assez facile de rouler un vélo haut-de-gamme et d’être emballée par ses caractéristiques et son comportement, Aussi ai-je préféré essayer un modèle au rapport qualité/prix inattaquable (le vélo « sort » à 2600 Euros) et voir si je pouvais prendre du plaisir à son guidon pour mon trip hivernal de plus de 500 km. Mais avant de partir en vadrouille, si on parlait un peu des caractéristiques du vélo, au sortir du carton ?
À la sortie du carton, je découvre avec plaisir le Avail Advanced 2 – photo Dan de Rosilles
La couleur crépuscule « twilight mauve »
La couleur d’un vélo est un aspect important pour les femmes. Quand je parle d’un vélo avec mes amies, nous nous attardons d’abord sur la couleur avant les aspects techniques : la teinte est-elle passe-partout ? est-elle assez féminine ? un peu trop masculine ? Le Avail Advanced 2 est disponible en deux coloris : Twilight Mauve ou Fantatic Teal (traduire par « crépuscule mauve » ou « sarcelle fanatique »). Liv a puisé dans le champ sémantique de la « Nature » pour nommer ses couleurs. En ce qui me concerne, j’ai choisi le Twilight Mauve, plus intrigant à mon avis que le Fanatic Teal. Le rendu métallique du mauve est aussi changeant que son nom l’indique, selon l’exposition du soleil, il réfléchit avec plus ou moins de brillance, voire de paillettes. Il couvre une palette subtile de dégradés variant du vieux rose au mauve métallisé, mat ou brillant. Mon ami italien Luigi, qui est un cycliste esthète, ne s’est pas trompé et m’a dit en italien : « il est couleur « tortora » traduire (tourterelle). Cette teinte, un tantinet « girly » reste néanmoins discrète.
La couleur crépuscule “twilight mauve” aux multiples reflets changeants – photo Dan de Rosilles
D-FUSE + Tubeless = confort garanti !
Pour rendre ce vélo exceptionnellement confortable, Liv a choisi d’équiper le Avail Advanced avec le système D- FUSE, une technologie déjà présente sur le gravel Devote. Cette technologie est particulièrement opérante au niveau de la tige de selle et du cintre. Cela permet d’absorber une bonne partie des vibrations qui, à la longue, sont néfastes pour le bassin, le dos, les poignets et les épaules. C’est d’autant plus pertinent, que les « gros » pneus tubeless du Avail vous amèneront sans soucis sur des routes secondaires et leurs goudrons abîmés. C’est évident, comparé à mon vélo de route aero en carbone plutôt rigide et ses pneus de 25mm, les sorties longues au guidon du Avail n’ont pas laissé de traces sur mes articulations.
La technologie D-Fuse offre souplesse et confort – photo Dan de Rosilles
Les pneus Giant Gavia Gran Fondo 1, parfaitement roulants
Le vélo est équipé des pneus Gavia Fondo 1, développés par la marque Giant. Ce sont des pneus Tubeless (sans chambre à air) d’une section de 32 mm. Certaines pourront s’étonner de trouver des pneus d’une telle section sur un vélo de route, bien plus imposante que les traditionnels 23, 25 ou 28 mm. Mais il s’agit d’un standard de plus en plus courant sur les vélos de route typés endurance, une section de pneu qui permet d’affronter tous les types de goudrons, mais aussi d’emprunter quelques passages gravel : chemins blancs, routes dégradées sans voitures, pavés, secteurs sablonneux ou boueux.
Les pneus Giant Gavia Fondo 1 de section 32 mm, montés en tubeless, font toute la différence – photo Dan de Rosilles
En ville, les trottoirs se franchissent sans sourciller. Cela offre une polyvalence de pratique entre route et gravel léger, par tous les temps et en toutes saisons. Le pneu est légèrement cramponné sur les côtés, la bande de roulement est lisse et offre un excellent rendement. Le choix du Gavia Gran Fondo me paraît donc tout à fait cohérent pour un vélo aussi polyvalent que le Avail.
Cramponnés sur le côté, les Gavia Fondo 1 permettent une pratique polyvalente entre route et gravel léger – photo Dan de Rosilles
Selle Approach, un périphérique de qualité
J’ai pour habitude de rouler sur des selles plates. Or, la selle « Approach » du Avail est très creuse, un peu comme les selles SMP. Il m’a fallu plusieurs petites sorties de réglage pour trouver le bon recul, qui doit être très précis car il n’y a pas moyen de s’avancer sur le bec de selle ou de reculer les ischions vers l’arrière. Mais après quelques tâtonnements et doutes, je dois dire que je me suis parfaitement sentie à l’aise sur cette selle bien adaptée à la morphologie féminine, avec, entre autres, son centre ajouré. On peut aussi noter l’excellent système à deux vis pour le réglage d’angle, avec la vis centrale au réglage permanent, qui permet de monter et démonter la selle sans crainte de perdre la bonne inclinaison.
Le système de vis centrale de la selle Approach permet un réglage précis – photo Dan de Rosilles
De toute façon, trouver sa selle idéale est pour chacune d’entre nous une quête sans fin, d’autant plus qu’au fil des années de cyclisme notre morphologie évolue et notre posture aussi ! Mais les plus expérimentées d’entre nous auront sans doute le réflexe d’installer leur propre selle. Et que les autres se rassurent : pourvu qu’on s’applique à régler finement le recul de la selle Approach, toutes devraient rapidement se sentir à l’aise sur cette selle.
Le creux pronnoncé de la selle Approach conviendra parfaitement à toutes les morphologies féminines – photo Dan de Rosilles
La tige de selle n’est pas de section ronde pour assurer un alignement parfait de la selle par rapport au cadre – photo Dan de Rosilles
Le groupe 105
Le groupe 105 est le 11 vitesses de la gamme Shimano. Il est réputé pour son excellent rapport qualité-prix, sa robustesse et sa fiabilité. La transmission des vitesses est à câbles, facile à régler. Chaîne, cassette et plateaux sont d’un coût accessible lorsqu’il s’agit de les remplacer. Le freinage hydraulique à disques est remarquable de progressivité et de précision. C’est un choix idéal pour un vélo milieu de gamme comme l’Advanced 2. Mais le Avail est proposé aussi avec des groupes électriques Shimano prestigieux, le 105 Di2 et l’Ultegra Di2, ou un groupe électronique à transmission sans fil, le Sram Rival eTap AXS.
Le Avail Advanced 2 est équipé du groupe shimano 105, un classique à 11 vitesses – photo Dan de Rosilles
Les cocottes et les shifters sont très ergonomiques – photo Dan de Rosilles
La Festive 500, un voyage en Italie de Montpellier à Sanremo
Vous connaissez bien sans doute ce challenge inventé par Rapha et relayé par Strava. Quelles que soient les conditions météo, je me mets chaque année au défi, entre Noël et le Jour de l’An, de réussir ce challenge, à une période de l’année ou de nombreuses tentations pourraient me détourner du cyclisme !
J’embarque le Avail dans le train, prête pour une Festive 500, munie d’une seule petite sacoche de selle pour rester légère – photo Dan de Rosilles
Tester le Avail sur 500 km en quatre jours m’a permis de me faire une idée objective de son comportement et de ses qualités. À son guidon, j’ai pu répéter des efforts, avec des météos variables, des routes plus ou moins abîmées, sinueuses et accidentées. Vue d’en haut, la « ligne droite » tracée par Dan de Rosilles entre Montpellier et Sanremo paraissait toute simple. Sur le terrain, le parcours s’est révélé bien plus varié et difficile que ce que j’imaginais !
Jour 1 : Le Gard, en toute simplicité
Les premières sensations sont excellentes, pour une première étape de 105 km de Montpellier à Arles. Rémy et Jean-Yves, deux amis cyclistes Montpelliérains nous accompagnent sur ce parcours vallonné à travers le Gard et ses petites routes sans voitures, où le vélo se révèle ludique et gracieux. Nous déroulons à allure modérée, en passant par Saint Drézéry, Saint Christol, Villetelle, Aigues Vive, sous un soleil radieux. Le vélo est maniable, aisé à piloter, il encaisse la moindre bosse, bouches d’égout et petits nids de poule… À l’arrivée, aucune douleur dans les bras, les épaules ou la nuque, alors que c’est ma première « longue » sortie avec le Avail. Voilà qui présage bien de la suite !
Pour ce premier jour de festive, le soleil est radieux – photo Dan de Rosilles
Jour 2 : Provence, lignes droites et vent de face
Cette deuxième étape nous fera traverser la Provence, de Arles à Aups. Le vent sera de face, glacial et épais toute la journée : à travers la Crau jusqu’à Salon de Provence, dans le long faux-plats jusqu’à Lambesc puis dans la plaine de Peyrolles jusqu’à Rians, des passages qui m’ont paru interminables !
Face au vent, les relais s’enchaînent – photo Dan de Rosilles
Heureusement, j’ai partagé les relais avec Dan et Adrien Moniquet qui s’est joint à nous pour cette étape. À cette occasion, j’ai pu tester de longs moments avec les mains en bas du cintre Contact SL D-Fuse, qui se révèle tout à fait ergonomique pour affronter le vent dans les meilleures conditions d’aérodynamisme. Je m’applique à trouver le bon ratio, sans mettre trop de puissance et sans mouliner non plus. Le bon étagement de la cassette me permet d’assurer quelques relais et de ne pas perdre la roue de mes camarades. Sur ce type de parcours ingrat et long, il faut gérer l’effort et anticiper les kilomètres ascendants à venir. Heureusement, les coups de cul des quarante derniers kilomètres jusqu’à Aups ont l’avantage de nous abriter un peu du vent !
Les premières montées du Haut-Var nous protègent enfin du vent – photo Dan de Rosilles
Jour 3 : De Aups à Grasse, un parfum de liberté
Une légère pointe au genou gauche me fait revoir de deux millimètres le recul de la selle. Après quelques kilomètres, la gêne disparaît, il semble que j’ai enfin trouvé l’exact réglage pour cette selle qui nécessite, ça se confirme, un réglage de recul ultra précis. À partir de Aups, on traverse le haut Var sur des routes vallonnées et sinueuses. Cela me permet de tester les qualités de relance en danseuse de l’Avail et sa grande fiabilité en descente. Le paysage est splendide, la tenue de route du vélo est impeccable, dans les courbes en descente les pneus Gavia Gran Fondo adhèrent et procurent une grande stabilité et un grand confort.
Sur les routes du haut Var, en danseuse, j’ai pu ressentir l’extrême réactivité du Avail – photo Dan de Rosilles
Le pilotage du Avail est sécurisant et ludique, la géométrie du vélo est un parfait compromis à mon goût. En approchant de Grasse, sur une voie verte qui est une ancienne voie ferrée qui serpente dans les collines, les routes étroites qui ne voient pas le soleil de l’hiver sont humides et couvertes de mousse sur les bords. Là encore, rassurée par la bonne accroche des pneus, je passe sans appréhension. En cette fin de troisième jour de vélo et 350 km, je n’ai aucune douleur aux mains et aux fesses, les périphériques sont validés ! La largeur du cintre est parfaitement ajustée à mon envergure et l’amorti et le grip du ruban de cintre sont excellents. L’odeur des citronniers nous caresse dès les faubourgs de Grasse : Demain, c’est la Côte d’Azur !
Mains en bas du cintre, la position me fait gagner en vélocité et le ruban de cintre procure une sensation moletonnée – photo Dan de Rosilles
Jour 4 : le long des golfes clairs
La suite de la Festive se fera en duo, l’ami Adrien nous a quitté pour rentrer dans ses Alpilles chéries. Nous allons avec Dan continuer notre périple en dévalant jusqu’à Nice, puis longer la mer jusqu’en Italie. C’est clair : Rouler sur la Côte d’Azur est toujours un moment paradoxal, ou se confrontent la la beauté des paysages et l’agression permanente des voitures de grosses cylindrées. Heureusement, le temps est magnifique, il n’y a plus de vent, un pique-nique en bord de mer et un café à la boutique du Café du Cycliste contribuent à rendre cette étape inoubliable !
Un pique-nique en bord de mer en décembre, what else ? – photo Dan de Rosilles
Sur ces routes fréquentées et souvent piègeuses sur les bords, un pilotage précis s’impose et les pneus tubeless sont un bon atout anti-crevaison. À part avoir respiré pas mal de particules fines et de gazole, j’ai pris plaisir à alterner descentes et montées sur la route qui serpente entre criques et caps. La traversée de Monaco dans les tunnels du Grand Prix est aussi un souvenir marquant de cette étape… Heureusement, un peu après la frontière, une piste cyclable tracée sur une ancienne voire ferrée fait de la partie italienne de cette fin d’étape un bon sas de décompression sans voitures.
Les corniches de la Côte d’Azur sont rarement vides de voitures – photo Dan de Rosilles
Les palais de la Riviera sont toujours impressionnants – photo Dan de Rosilles
Jour 5 : bonus, sur les traces du Milan-Sanremo
Mais l’aventure Festive ne s’arrête pas là ! Nous retrouvons à Sanremo des amis italiens, Luigi et Dora, cyclistes expérimentés qui nous ont concocté une « journée du lendemain » 100% vélo et 100% italienne. Il s’agit de grimper trois montées mythiques du fameux Milan Sanremo, cette course emblématique nommée la « Primavera ».
Sur les hauteurs de Sanremo, chaque vue est une carte postale – photo Dan de Rosilles
Cette classique Printanière est l’un des cinq Monuments du cyclisme. Le tour proposé par Dora et Luigi est une boucle de 60 kilomètres et 779 D+ autour de Sanremo, qui emprunte successivement la Cipressa, la Pompeiana et le fameux Poggio. À noter que la Pompeiana, qui devait apparaître comme une nouvelle difficulté du Milan – Sanremo 2014, a finalement été supprimée au dernier moment car jugée dangereuse à cause de la météo et d’effondrements. Sur cette montée, des raidillons à 19% ne m’ont pas fait mettre pied à terre pour autant ! En danseuse, je mets « tout à gauche » et passe tranquillement, malgré un goudron en très mauvais état. Certes, avec ses roues en aluminium, le Avail Advanced 2 n’est pas le plus léger de la gamme, mais il est vif, les pneus rendent bien, et le slooping du cadre offre une excellente rigidité latérale : Le Avail n’est pas seulement un vélo-plaisir, c’est aussi une vraie machine sportive et dynamique.
En haut du Poggio, je ressens une grande émotion en pensant à la “Primavera” – photo Dan de Rosilles
« Endurance » : une transition parfaite entre une pratique aéro et ultra-distance
Le Avail est à classer dans la catégorie « endurance », de plus en plus populaire chez les fabricants et les cyclistes. Avec son montage tubelless et son système D-Fuse, le Liv Avail permet à la fois de rouler vite, voire intensivement, mais confortablement, à l’occasion d’une cyclosportive par exemple sur des distances variant de 100 à 150 kilomètres. Homologué UCI, ce vélo permet de participer à des courses officielles, mais aussi de partir entre ami.es pour un grand fondo par exemple. Sa grande polyvalence lui permet même une utilisation quotidienne, pourquoi pas en vélotaf. D’ailleurs, les haubans disposent de vis qui permettent la pause d’un garde-boue arrière. Cela témoigne de l’usage « intermédiaire » du Avail, ni aéro, ni ultra, mais bien endurance, pour une pratique agréable qui conviendra aussi parfaitement à des débutantes.
L’UCI a homologué ce vélo pour les compéttions officielles – photo Dan de Rosilles
Mais les vélotafeuses pourront aussi installer un garde-boue arrière ! – photo Dan de Rosilles
Il ne faut donc pas confondre “endurance” et “longue distance”, une pratique qui consiste à parcourir des distances au-delà de 150 kilomètres, parfois pendant plusieurs jours sans rentrer à la maison. Dans ce cas-là, on a besoin de bikepacking et de ratios assez petits pour enchaîner de longues montées avec un vélo chargé. Avec ses ratios « route » sportifs (34-50 / 11-34), on ne chargera pas le Avail, lui préférant pour un usage bikepacking/voyage le Liv Devote et son pédalier subcompact en 31-48.
Dans les raidards de la Pompeiana, je mets tout à gauche, ça pique ! – photo Dan de Rosilles
Grimper en bord de mer, c’est l’assurance de bien s’oxygéner ! – photo Dan de Rosilles
Un vélo disponible pour les femmes
Je confirme l’intention donnée par le nom de ce vélo – Avail – qui veut dire « disponible ». Dans ce sens, il est « à la disposition » à « la portée des femmes » qui s’en emparent librement et à leur guise. Ses qualités se vérifient jusque dans les détails : l’accueil de la selle et du cintre, la douceur et l’amorti du ruban de cintre, la suave couleur mauve, le look sportif du cadre compact et confortable, et toutes les technologies discrètement embarquées et l’intégration des câbles qui contribuent à une esthétique sobre, et enfin, pour celles qui roulent sous des cieux pluvieux, la possibilité d’installer des garde-boues pour ne pas se salir.
L’intégration des câble, une esthétique sobre qui plaît – photo Dan de Rosilles
Les entretoises qui permettent de régler la hauteur de la potence favorisent l’intégration par leur design – photo Dan de Rosilles
Le Avail confirme l’ADN de la marque Liv qui est dédiée exclusivement aux femmes. Tous les aspects techniques, de confort et d’esthétique sont conçus pour que les femmes se sentent libres, aventureuses, sportives, endurantes, compétitives… Le Avail peut répondre à toutes ces exigences à la fois. Il se positionne exactement pour une pratique cycliste que je définirais « d’intermédiaire » : entre le ride aéro et le ride ultra-distance, ce vélo se montre polyvalent. En fonction du modèle choisi, il conviendra aussi bien aux débutantes qu’aux cyclistes expérimentées et intensives, qui veulent allonger les distances dans les meilleures conditions possibles.
Avail Advanced invite toutes les femmes au cyclisme ! – photo Dan de Rosilles
La peinture des cadres de vélo est un sujet dont vous avez suivi les différents épisodes sur Bike Café, dans notre rubrique atelier. Cet article pourrait bien en être la conclusion, en abordant le thermolaquage ou la peinture poudre. Une proposition de visite chez Paul‘s Workshop, tombait à pic pour vous faire découvrir cette technique de peinture. Paul, le maître des lieux, de par sa qualité d’accueil et sa maîtrise du sujet, nous a permis d’y voir plus clair. (droits photos de ce reportage Simon Coulombier)
Le thermolaquage ou peinture poudre
Le revêtement en poudre est un type de revêtement appliqué sous forme de poudre sèche fluide. Contrairement à la peinture liquide conventionnelle qui est délivrée via un solvant qui s’évapore, le revêtement en poudre est généralement appliqué de manière électrostatique puis durci sous la chaleur ou avec une lumière ultraviolette. La poudre peut être un polymère thermoplastique ou thermodurcissable. Il est généralement utilisé pour créer une finition dure plus résistante que la peinture conventionnelle. Le revêtement en poudre est principalement utilisé pour le revêtement des métaux, tels que les appareils électroménagers, les automobiles… et les cadres de vélos (source Wikipedia).
L’équipement nécessaire ne se trouve pas en promo chez le premier “Bricomarché” du coin… Il faut savoir effectuer les réglages sur la console du système de peinture poudre.
Ce qui différencie le thermolaquage poudre de la peinture liquide, qu’elle soit solvantée ou à l’eau, c’est la cuisson. Le processus peut paraître simple : on décape l’objet, on projette dessus de la poudre de peinture et on le passe au four.
Cette apparente simplicité rencontre très vite un premier obstacle cependant : l’équipement nécessaire ne se trouve pas en promo chez le premier “Bricomarché” du coin. Le second sera la maîtrise de l’équipement : un pistolet peinture liquide fait appel à 3 réglages de vis (débit d’air, largeur de projection, débit de peinture), celui du pistolet poudre se règle sur un console, avec des paramètres qui varient en cours de séance, suivant les endroits à peindre. Sans formation au maniement de ce matériel, les échecs peuvent être nombreux.
Une envie de poudre
Paul à été scaphandrier dans une première partie de sa vie.
Paul à été scaphandrier dans une première partie de sa vie professionnelle. Ce sont les contraintes de cette profession, peu compatibles avec une vie de famille, avec en marge un intérêt pour la restauration de vélos et de motos, qui l’ont guidé vers cette nouvelle activité professionnelle. Après des premiers essais, d’abord très modestes, dans sa cave avec un premier four qui occupait la majorité de l’espace, Paul convient que cette activité nécessite une solide maîtrise du process. Il passe alors par la case formation, suivi d’un stage en entreprise dans le domaine industriel.
Voilà le cadre tel que je l’ai apporté chez Paul pour servir d’exemple et comprendre l’ensemble du process. Peint en juillet dernier à la bombe on commence à voir les dégradations de cette peinture.
Je suis allé chez Paul avec un cadre en acier qui m’avait déjà servi pour expérimenter la peinture à la bombe. Comme vous pouvez le voir sur ces photos, la peinture a déjà bien vieilli.
L’atelier
L’atelier de Paul se trouve dans une zone d’activité de la banlieue de Caen. L’espace est lumineux, bien ordonné et suffisamment grand pour y disposer les équipements, pour certains encombrants. La “tasse de thé” de Paul n’est pas de peindre des tôles de plusieurs mètres carrés, mais plutôt des objets que d’autres ne savent pas, ou ne veulent pas peindre. Il aime pouvoir répondre aux projets particuliers que lui soumettent ses clients.
L’espace lumineux, bien ordonné et suffisamment grand pour y disposer les équipements pour certains encombrants, comme cette cabine de grenaillage.
La visite des lieux s’ordonne suivant les étapes du process : description de l’étape, équipements utilisés, examen des pièces en cours. Il y a trois grandes étapes dans le thermolaquage : tout d’abord la préparation, suivi du poudrage et pour finir la cuisson ; l’ensemble des étapes peuvent se succéder sur la durée d’une journée.
Les 3 étapes
Étape 1 : Préparation
Décrassage / dégraissage chimique
Ce bac à une contenance de 300 litres, le passage d’ultrasons favorise l’opération qui dure en moyenne un peu moins d’une heure pour obtenir un bon résultat.
Dans cette étape au-delà de la salissure, l’ennemi c’est le gras. Il faut donc dégraisser. Les pièces à peindre sont traitées par lot. C’est un c’est un décrassage / dégraissage chimique, qui s’effectue dans un bac à ultrasons. Les pièces montent et descendent sur un plateau, dans un bain d’eau osmosée (eau pure à 99,9%), à laquelle est ajouté un produit décapant pour les peintures et les graisses (lessive de soude en majorité). Ce bac à une contenance de 300 litres, le passage d’ultrasons favorise l’opération, qui dure en moyenne un peu moins d’une heure pour obtenir un bon résultat.
Rinçage
Les pièces ressortent du bain parfaitement propres et elles sont ensuite rincées à l’eau sous pression. Après rinçage les pièces passent en étuvage au four afin d’éliminer toute trace de liquide.
Masquage
La préparation avant grenaillage
Avant l’étape suivante du grenaillage, Paul pratique un masquage, épargnant les surfaces usinées tels que filetages et alésages. Cette opération permettra d’éviter le léger marquage résultant du grenaillage.
Grenaillage
Opération de grenaillageGrenaillage de la boîte de pédalier
Le grenaillage est réalisé dans une cabine, par projection sous pression au pistolet de grenaille d’acier. La cabine de 1,5 m³ permet le travail sur de nombreuses pièces de bonne envergure qu’elles soient de provenance auto, motos, vélos… mais ça peut être tout aussi bien un radiateur de chauffage d’un autre siècle. C’est une cabine en surpression, alimentée par un compresseur d’air à vis de 15Kw de 2300l/min à 12 bar : rien que du costaud. La grenaille d’acier est privilégiée au corindon car elle offre un décapage plus fin. Le résultat est efficace comme vous pouvez le voir sur ces photos du cadre après grenaillage.
Poudrage d’apprêt
Application d’un poudrage d’apprêt
Avant l’opération suivante et pour le cas de pièces anciennes soudées – caractéristique des cadres motos et vélos – Paul va procéder à un poudrage époxy multifonction anticorrosion/anti dégazage. Cette opération coupe court à tout risque de dégradation du revêtement dans le temps, appose un film super lisse sur un métal un peu dégradé en surface avec une meilleure résistance aux éclats.
Masquage avant peinture
Préparation des masquages avant poudrage
Une nouvelle opération de masquage à lieu, mais cette fois pour épargner les parties qui ne doivent pas recevoir de peinture. Cette étape doit être soigneusement réalisée car elle conditionne le résultat final. Il est possible lors de ces travaux de rattraper certains joints ou défauts, grâce à un mastic conducteur.
Étape 2 : Poudrage
Ressuage
On opère cette première opération préliminaire au poudrage. Il s’agit d’un ressuage dans le four de séchage. L’opération évitera au peintre la situation calamiteuse d’une pièce peinte de façon imparfaite en raison de nouvelles remontées de gras, lorsque la pièce n’a pas été apprêtée.
Application du poudrage
Cette seconde étape consiste à projeter au pistolet la poudre de peinture face à un écran d‘aspiration. Les objets sont suspendus sur un portique roulant et mis à la masse du pistolet. Par un phénomène électrostatique, la poudre se trouve attirée sur l’objet et se maintien par la suite même après déconnexion de la masse.
Opération de poudrage et vérification du travail pour repérer les éventuels manques ou les variations d’épaisseur
L’attraction électrostatique n’est jamais homogène, quelque soit la forme de l’objet à peindre, et c’est au final l’expérience qui évite les « manques » de peinture et les variations d’épaisseur. Dans cette étape on peut encore procéder aux derniers masquages en soufflant la poudre des endroits qui doivent rester sans peinture (exemples : boîtier de pédalier et tube de direction).
L’équipement de projection poudre se compose du pistolet, d’une console et d’un écran sur lequel figurent tous les paramètres (vitesse de projection, quantité de poudre, fluidité à partir du réservoir de poudre…). Ces réglages devront varier au cours du poudrage.
Étape 3 : Cuisson
Passage au four
C’est la dernière étape, les objets sur leur portique sont amenés dans le four qui aura été préchauffé à la température préconisée par le fournisseur de la poudre (environ 180°C) et pour une durée indiquée de 10 à 20 minutes.
Pour de nombreuses pièces le processus se termine avec la sortie du four.
Marquage : stickers et pochoirs
Pochoirs : ils sont posés avant la projection de poudre et il suffit de les décoller après la sortie du four.
Stickers : on procède à la pose du sticker sur une pièce d’essai, afin d’évaluer sa tenue en température avant d’en poser un nouveau sur la pièce définitive. Un ultime poudrage d’une fine couche de vernis apportera la protection finale.
Coloris
Les coloris avec 6500 références : tout est possible ou presque.
Difficile d’imaginer toutes les déclinaisons : effet pailleté, aspect brillant, mat, satiné, textures : sablé, marbré, martelé, fracturé… Toutes les teintes sont possibles avec plus de 6500 références de coloris. Paul est d’une aide précieuse dans ce choix ; comme il a pu me le prouver pour le cadre que nous lui avons confié.
Opération complémentaire
Soudure : l’atelier est équipé d’un poste de soudure TIG professionnel alu/inox /acier, qui permet des travaux de reprise sur des parties endommagées, comme c’est souvent le cas des jantes.
En conclusion : peinture thermolaquée vs. peinture liquide
Fin de l’opération : le cadre a retrouvé une belle jeunesse – photo Simon Coulombier
Si la peinture liquide est largement utilisée notamment encore dans l’automobile, encore faut-t-il frapper à la bonne porte : l’atelier de carrossier qui acceptera vos conditions. L’artisan, dont c’est la spécialité, c’est souvent le cas de cadreurs, et en dernier recours le faire soi-même.
Le résultat est remarquable.
Choisir une peinture poudre thermolaquée, c’est la garantie de passer par un professionnel expérimenté, qui aura investi dans des équipements coûteux. Là encore les industriels seront moins à l’écoute sur votre cadre de vélo ou de moto et avec souvent un résultat loin de votre attente. Les coûts sont très variables, tout autant que les résultats ; pour le cas le bouche à oreille fonctionne assez bien.
Peinture thermolaquée
Sa réputation de résistance aux rayures et sa tenue aux éclats n’est plus à faire ; on peut débattre du tendu, mais après cuisson, un lustrage reste possible pour un parfait résultat ou une reprise de rayure.
Peinture liquide
Elle est désormais largement remplacée sur les chaînes de peinture des grandes marques par la peinture thermolaquée. Mon ancien cadre de triathlon CBT Italia tubes Colombus, reflète définitivement tous les mauvais traitements qu’il a subi dans sa carrière. Si je décidais de lui donner une nouvelle jeunesse pour le suspendre dans le salon, pas d’autre choix qu’une peinture liquide avec ses autocollants d’origine.
Sur le modèle de ce qui se pratique depuis longtemps aux U.S.A, où les week-ends conviviaux autour d’événements vélo sont légion, des festivals gravel fleurissent dans toute l’Europe. Après le cyclocross et le VTT, il était temps que le gravel devienne lui aussi un alibi pour les aficionados de bières artisanales, concerts et autres food trucks.
Les paysages autour de Sant Martí d’Empúries sont sublimes – photo Mussara Hunting Dogs
Inutile de vous dire qu’à Bike Café, on suit l’affaire de près ; on a bien sûr noté depuis plusieurs années l’activisme joyeux du très fameux BAM à Mantova (Mantoue), capitale incontestée du gravel en Lombardie. On a même vu passer d’un œil amusé le très branché Gather Festival organisé par des anglais dans l’Ariège. Bien sûr, on peut citer aussi Nature Is Bike, mais qui tient sans doute plus de la grande foire et du salon que du festival à proprement parler.
Le gravel est aussi un excellent moyen de découvrir les cités balnéaires – photo Angel Enguita / Mussara Hunting Dogs
En Espagne, et plus particulièrement sur la Costa Brava en Catalogne, c’est Mussara Hunting Dogs qui nous intéresse particulièrement aujourd’hui. Parce que l’Espagne est sans doute le pays d’Europe le plus agréable à rouler à vélo quand on a un problème avec les automobilistes, parce que la Catalogne propose un réseau de routes et de chemins tout à fait incroyable et parce que la Costa Brava au mois de mai, c’est cool.
Rouler en Catalogne au mois de mai, c’est cool – photo Mussara Hunting Dogs
Mussara Hunting Dogs
Mussara Hunting Dogs… Drôle de nom pour un festival de vélo ! Julián Velasco, responsable de la communication de l’événement, s’en explique : ” Le nom de l’événement se réfère aux chiens de chasse et leur formidable instinct. Ils ont des sens très développés comme l’ouïe, l’odorat, le toucher, et ils se déplacent avec tellement de naturel que pour nous, ça correspond complètement à notre façon de comprendre le gravel : Un puissant et sensuel lien avec le vélo, en connexion avec le terrain. L’expérience gravel est l’opportunité de faire corps avec le gravier, se concentrer sur la piste et profiter pleinement de la nature, tous les sens en éveil”.
Les tracés du week-end offrent un terrain de jeu pour y aller à fond -Photo Angel Enguita / Mussara Hunting Dogs
Voilà une originale mais pertinente vision, sensuelle et intuitive, de ce que le gravel permet et apporte à ses pratiquants. Mais la métaphore animale ne s’arrête pas là, puisque le site du festival est le camping la Ballena Alegre – la baleine joyeuse, tout un programme !
La première édition de ce jeune festival a eu lieu dans l’été 2021, dans un moment difficile à cause des contraintes liées à la pandémie de COVID-19. Mais les choses sont revenues à la normale dès l’année suivante, et cette année sera donc la troisième édition du festival.
Le camping Ballena Alegre à Sant Martí d’Empúries est l’épicentre du festival gravel Mussara Hunting Dogs – capture d’écran Openrunner.com
Un programme à s’en lécher les babines
Le festival se déroule pendant deux jours, sur un Week-end, les 13 et 14 mai prochains, juste à côté de Sant Martí d’Empúries, petite ville médiévale située sur la côte Catalane, entre Figueres et Girona. Le programme du festival est assez simple à comprendre. Pour la journée du samedi, les participants choisissent entre deux boucles gravel, de 45 ou 78 kilomètres. Une boucle « famille » de 8 kilomètres est également proposée. Vient ensuite un ride nocturne de 45 km pour ceux qui ne souhaitent pas cesser de rouler, une concert rock et des grillades pour ceux qui préfèrent faire la fête.
Les amateurs de bières artisanales et de grillades s’en donneront à cœur joie – photo Angel Enguita / Mussara Hunting Dogs
Le dimanche, deux boucles sont également proposées, 45 et 130 km. Comme le lieu du festival est un camping, couchage, douches et repas sont facilement accessibles. Il s’agit donc bien d’un week-end complet autour du vélo, mais avec des moments forts de convivialité et l’occasion de découvrir des espaces naturels d’exception.
Plusieurs boucles sont proposées pendant ces deux jours de festival – photo Angel Enguita / Mussara Hunting Dogs
Le gravel, un mode de vie
Gemma Gerbolés, Directrice de Mussara Hunting Dogs, nous livre sa vision du gravel : « Pour nous, le gravel est plus qu’une discipline cycliste, c’est un mode de vie. C’est l’aventure, la nature et la communauté ». Cette athlète barcelonaise, coureuse à pied et organisatrice d’événements sportifs, a bien compris la dimension conviviale que véhicule le gravel et le potentiel attractif de la côte Catalane.
Le soir, après le vélo, y’a concert de rock – photo Angel Enguita / Mussara Hunting Dogs
Car le Gravel est une discipline en plein essor, dans le monde entier, et attire de plus en plus de public, aussi bien chez les amateurs enthousiastes (ce n’est plus à prouver, Bike Café en atteste tous les jours) que chez les professionnels, avec l’apparition de la Coupe du Monde UCI. Il est donc normal que des événements all inclusive se développent, proposant une offre complémentaire aux seuls aspects cyclistes.
La Costa Brava est un espace naturel où il fait bon rouler – photo Mussara Hunting Dogs
Vous l’aurez compris, cet événement mérite l’attention… Ne reculant devant aucun sacrifice, il est fort possible que je me rende sur place pour vous rapporter de la Costa Brava le récit de mon expérience Mussara Hunting Dogs !
MUSSARA HUNTING DOGS Festival Gravel 13 et 14 mai 2023 Sant Martí d’Empúries, Costa Brava, Espagne Les inscriptions sont déjà ouvertes, à retrouver ici !
Qu’on termine après 45 ou 130 km, on est toujours fier de franchir la ligne d’arrivée – photo Angel Enguita / Mussara Hunting Dogs
Origine a toujours mis au centre de ses priorités le choix d’un vélo 100% personnalisable, adapté à votre pratique, votre morphologie. C’est dans cette logique que la marque nordiste répond avec le Graxx Explore à une pratique engagée du gravel. L’idée est d’améliorer le confort et la liaison au sol, avec ce Graxx, dans sa version Explore équipée de la fourche suspendue RockShox Rudy Ultimate XPLR.
Photos Origine Cycles
Cette fourche suspendue, développée spécifiquement pour la pratique du gravel, offre 40mm de débattement et permet d’absorber les chocs et les vibrations pour offrir un maximum de confort, tout en restant légère et précise au pilotage. Nous avions testé cette fourche lors du test du gravel performance Salsa Warbird équipé full Sram XPLR.
Dès la conception du Graxx (voir notre test de l’Origine Graxx 2), le bureau d’études d’Origine a développé ce cadre pour que sa géométrie puisse s’adapter à une fourche suspendue, en termes de débattement et de déport. Maintenant que l’offre des fourches gravel est stabilisée, cette option sera proposée aux clients. Le Graxx Explore reste ainsi compatible avec des roues de 700 ou de 650, et des sections pneus maximum de respectivement 45 mm et 47 mm.
Photo Origine Cycles
Le Graxx Explore est présenté par Origine comme l’allié idéal des pilotes qui s’engagent sur des terrains difficiles ou qui souhaitent davantage de confort. Pour ceux qui recherchent davantage de fluidité dans leur pratique, Origine propose également le Graxx Explore en version flatbar.
Le best-seller de la marque Kask nous en a déjà fait voir de toutes les couleurs. Et bien, ce n’est pas fini, car voici l’arrivée de la nouvelle série “camo” qui se décline en 3 couleurs. Si ce casque vous plaît, comme cela a été le cas pour moi, nous vous le proposons en avant-première sur notre boutique. Soyez les premiers à vous la jouer “Camo” en passant commande de votre casque ici.
Un choix de couleurs particulièrement riche
Du “camo” pour ne pas passer inaperçu
Kask Mojito 3 Camo, même Cézanne a remarqué que j’avais changé de casque – photo Patrick VDB
J’avais réalisé le test du Kask Mojito 3 en février 2021 et il m’avait fait une excellente impression. Deux ans plus tard, me voici séduit par le design de ce nouveau coloris original, qui fonctionnera parfaitement en mode gravel ou sur route comme en mode urbain. Il a été baptisé Camo par Kask, mais il épure le camouflage classique évitant de tomber dans le cliché du casque militaire. Les petites rayures brisées lézardent harmonieusement les parties pleines du casque. Son poids léger vous fera oublier que vous portez un casque, seuls les regards attirés par son look se tourneront à votre passage, pour vous rappeler qu’il est sur votre tête.
Kak Mojito 3 Camo – photo Patrick VDB
Par ailleurs, ce Mojito 3 conserve bien sûr les qualités que j’avais évoquées en 2021, à savoir : un design aux lignes fluides, l’efficacité du système d’ajustement Octo Fit, la jugulaire que j’avais déjà appréciée sur le modèle précédent. Cette fois j’ai choisi une taille L. Ce n’est pas parce que j’ai attrapé la grosse tête, mais étant à la frontière M/L, une taille plus large me permet de porter des casquettes en-dessous.
Pour contrôler l’efficacité du casque en cas de choc, Kask a mis au point le protocole WG11 qui consiste à mesurer les performances de ses produits contre les impacts de rotation. Le Mojito 3 a passé tous ces tests avec succès pour garantir une bonne protection en cas d’impact. Pour la visibilité, le logo de la marque et des marquages réfléchissants sont placés à l’arrière et sur les côtés.
SHIMANO : quel cycliste, amateur ou plus aguerri, n’a pas entendu parler de cette marque japonaise spécialisée dans la fabrication de pièces et composants de vélos ?
Pratiquant régulièrement le vélo depuis quelques années maintenant, je connaissais évidemment la marque, les composants qu’elle fabrique et commercialise partout dans le monde. Par contre, je ne m’étais pas encore intéressée à sa production textile. Je connaissais les chaussures, puisque je roule depuis toujours avec les chaussures, pédales auto et cales Shimano. J’ai cette fois consulté le catalogue pour composer et tester une tenue complète hiver femme.
J’ai donc choisi une sous-couche, une veste et un collant long car au mois de novembre en Sarthe les conditions commençaient à être un peu fraîches, humides et venteuses. Shimano propose 6 catégories de classe de températures extérieures, de gel à très chaud.
6 catégories de classe de température
La veste est dans la catégorie frais (5/10°C) et le cuissard et la sous-couche sont dans la catégorie gel et froid (-5/5°C).
Le test s’est déroulé lors de différents types de déplacements, à savoir : vélotaf, sortie Gravel de 2-3 heures ou à la journée et dans des conditions météorologiques différentes allant de -4°C sur une journée de 80 km de ride à des sorties plus courtes mais plus humides et avec du vent.
Le sous-vêtement à manches longues BEAUFORT
Ce sous-vêtement porte bien son nom, chaud et efficace contre le vent – photo Hugues Grenon
Ce sous-vêtement manches Longues Beauforts’est vite révélé hyper efficace dans le maintien au chaud et le côté respirant. Sa coupe ajustée près du corps le rend incroyablement confortable et agréable. Taille M commandée, taille M adoptée.
Ayant tendance à transpirer, la présence de laine le rend chaud et le polyester lui assure un côté respirant pour évacuer la transpiration rapidement, le dos reste au sec en permanence. Le sous-vêtement est composé de 2 matières : l’avant et les épaules sont en polyester et élasthanne qui assurent un effet coupe-vent et empêchent d’avoir froid. Le dos est en laine, donc léger, respirant et assurant un maintien à bonne température du corps.
Les coutures, entre ces deux parties, sont extrêmement bien finies et plates donc elles ne génèrent aucun frottement ou gêne quelconque.
Détail très important par temps hivernal, le col montant permet d’avoir le cou protégé des courants d’air.
Les coutures plates et le col montant rendent ce Beaufort confortable – photo Hugues Grenon
Testé en mode Vélotaf ou sortie Gravel par -4°C, ce maillot est efficace, que l’on roule 1h ou 5h. Il permet un maintien constant de la température corporelle. Fini les frissons en fin de sortie avec le dos trempé.
S’il y avait un point négatif à lui trouver, ce serait le manque de choix au niveau de la couleur. Du noir et c’est tout !
Prix public : 100 €, mais vous le trouverez bien moins cher en fouillant un peu.
La veste Kaede Wind Isolant, parfaite pour ces températures hivernales – photo Hugues Grenon
Elle a connu des débuts plus difficiles : en effet, taille M commandée, mais aussitôt renvoyée car cette veste taille vraiment petit. Il faut donc bien prendre ses mensurations et se reporter au tableau des tailles.
Une fois la veste reçue en taille L donc, couleur Bleu Océan Profond avec des motifs blancs sur les manches (qui s’avèrent être aussi réfléchissants) me voilà partie en mode Vélotaf par des températures fraîches (5/6°C) et un peu de vent.
Tout de suite quand on enfile cette veste on se sent au chaud. En roulant on ne sent pas le vent venir vous piquer les bras ou les épaules. Le tissu déperlant isole parfaitement du vent et de l’humidité.
Le col montant, doux et chaud, est parfait pour protéger le cou des courants d’air et un rabat évite les frottements du menton sur la fermeture éclair.
La bande en silicone dans le bas du dos permet un maintien optimum de la veste qui ne glisse pas sur la matière du dessous et permet de garder le dos couvert et au sec.
La bande silicone en partie basse permet un parfait maintien – photo Hugues Grenon
La veste est légère et agréable à porter, les 3 poches arrières (toutes de même taille) permettent d’emporter quelques encas, clés et autres ustensiles que vous jugerez utiles. La poche centrale est agrémentée d’une petite bande réfléchissante discrète et plutôt jolie.
Sur chaque manche, au niveau des bras, le tissu est imprimé avec des demi-cercles réfléchissants qui s’avèrent esthétiques, pratiques et relativement efficaces quand on roule entre chien et loup.
Une bande en demi-cercles réfléchissants, design et sécuritaire – photo Hugues Grenon
Enfin, la fermeture éclair est épaisse mais se fond très bien dans l’ensemble.
Vous l’aurez compris, hormis le problème de taille au départ, vite résolu par un service client réactif et efficace, cette veste m’a conquise, tant par son côté esthétique que par son efficacité face aux conditions hivernales. Testée entre -4° et 8/9°C, par temps sec, venteux, humide et souvent sans soleil pour nous réchauffer, je n’ai pas eu froid. Combinée avec le sous-vêtement Beaufort, ces deux seules couches suffisent dans la plupart des sorties.
Proposée en 5 couleurs, cette veste à la coupe féminine, trouvera sans problème sa place dans les pelotons féminins.
Quatre couleurs en plus de l’Océan profond testé : Noir, Pervenche, Rouge épice, Vert de Mer
Juste une petite frayeur à la sortie de la machine à laver, le tissu semblait être taché de partout… Pas de panique, une fois sec tout à disparu.
Prix public : 150 € mais vous la trouverez moins chère en fouillant un peu.
Un collant à bretelles de saison – photo Hugues Grenon
Ce collant à bretelles Kaede présente les mêmes avantages que la veste de la gamme. Hormis un seul coloris (noir) les tailles correspondent mieux à la stature (bien vérifier dans le tableau des tailles avant de commander).
Ce collant à bretelles se présente avec une partie basse en tissu recyclé, agréable à porter, chaud mais pas trop et qui protège de la pluie et du vent. Pas de poche latérale pour la version femme mais une bande de tissu qui suit le cours de la cuisse et qui lui donne un côté bien fini. Les coutures plates sont bien faites et ne provoquent pas de frottements.
Le collant pose bien sur le bas des jambes grâce à une bande en silicone à l’intérieur.
Une bande silicone efficace qui maintiendra parfaitement le collant en partie basse – photo Séverine Taquet
Pas de zip mais, comme la veste, le tissu est imprimé avec les demi-cercles réfléchissants sur les mollets ce qui permet de trancher un peu avec la couleur noire, unique couleur malheureusement proposée pour ce collant Kaede.
Un motif réfléchissant qui apporte un peu d’originalité à ce collant noir – photo Hugues Grenon
La partie haute du collant est en matière mesh, les bretelles sont assez larges pour bien se poser à plat sur les épaules et ne plus bouger lors de mouvements du haut du corps. Le dos est entièrement couvert. Seules les omoplates ne le sont pas. À l’avant, le ventre est aussi bien couvert et protégé des courants d’air. La jonction des deux tissus est faite par une couture qui ne procure aucun frottement.
Des empiècements bien conçus composés de différentes matières – photo Hugues Grenon
Là où le bât blesse, c’est au niveau de la peau de chamois qui se révèle être un peu trop « consistante » sur la partie arrière et pas assez sur l’avant de la selle. Après à peine 2h, un inconfort s’installe et des irritations se font sentir. Utilisé sur une journée complète à -4°C, ce collant m’a bien protégé du froid, du vent et de l’humidité mais m’a procuré quelques petites gênes, désagréables et inconfortables, au niveau de l’avant de la selle.
La répartition des appuis de la peau de chamois n’a pas été idéale pour ma morphologie – photo Séverine Taquet
Prix public : 140 € mais à prix plus doux également en fouillant un peu.
Une tenue complète hiver qui remplit bien son rôle – photo Hugues Grenon
Globalement, je suis très satisfaite de cette tenue SHIMANO qui propose des vêtements de qualité et utilise des matières recyclées pour élaborer des gammes de vêtements sobres mais efficaces et durables dans le temps.
Malgré quelques détails à améliorer, comme la variété des couleurs ou la peau de chamois pour le collant, le confort, la qualité des matériaux et un savoir-faire bien présent rendent ces trois éléments performants, confortables et durables.
Le prix total public de la tenue est de 390 € ce qui n’est pas une paille. En fouillant sur le net vous pourrez faire baisser la note d’une centaine d’euros.
Depuis ma première rencontre en 2017 sur le Paris Bike Festival avec un menuisier constructeur de cadre de vélo, je constate que le vélo fait feu de tout bois. Le choix des cadres en bois s’élargit : frêne, noyer, acajou, chêne… le bois va t-il remplacer le carbone, l’acier, le titane ? Va t-on ranger le chalumeau pour se lancer dans l’assemblage tenon et mortaise de nos cadres ? Après les cadres en bambou, qui ne nous surprennent plus, voici les cadres en bois qui apportent un nouveau choix de matériau dans une forêt de possibilités.
Je suis étonné par cette nouvelle offre “branchée” qui s’affirme chaque année un peu plus. Les formes, les géométries audacieuses montrent une faisabilité que je ne soupçonnais pas. Les vélos sont beaux et la matière naturelle apporte un style à part, qui fera assurément tourner les têtes. J’ai fait un tour de l’offre actuelle… Quelques noms de constructeurs sont rapidement apparus. J’ai peur de ne pas être exhaustif : et si j’en ai oublié n’hésitez pas à réagir en commentaire. L’arbre de ma sélection a peut-être caché la forêt de tous les autres constructeurs que je n’aurais pas trouvés 😉
On avait coutume de dire, en parlant des vélos trop rigides : “Ce vélo est une vraie planche !“. Et bien, après cette série d’entretiens, je raye définitivement cette expression de mon vocabulaire cycliste …
De quel bois êtes-vous fait ?
Le bois est utilisé depuis longtemps dans le domaine du sport. Le ski et la luge en montagne et surtout aujourd’hui le skateboard tirent profit des qualités techniques et mécaniques de ce matériau naturel. On en fait également des arcs et des raquettes de tennis. En raison de sa composition cellulaire, le bois amortirait beaucoup plus les vibrations que les autres matériaux. Cette propriété le rend intéressant pour le vélo, sur lequel on recherche toujours à réaliser cette difficile alchimie permettant d’associer rigidité et confort.
Pour tous les cadreurs que j’ai pu interviewer, il est évident que le bois provient d’une ressource locale. Beaucoup de ces entreprises se sont créées dans la période Covid qui a engagé une réflexion sur les circuits courts. Ces constructeurs sont installés à proximités de forêts où ils peuvent trouver leur matière première. Les essences utilisées sont le frêne, le noyer, le chêne et le hêtre pour Axalko, qui associe ce bois moins résistant à un montage composite.
Le frêne
Le frêne est une essence claire qui fonce en séchant. Il est symbole de solidité. Avec son fil droit et sa faible quantité de nœuds, il a longtemps été utilisé pour fabriquer des manches de haches, de marteaux et de pelles. Sa flexibilité et sa résilience élevée en font un bois idéal pour le cintrage (pliage du bois). Vu ses propriétés mécaniques très intéressantes, les fabricants de raquettes, d’arcs et de skis s’y intéressent aussi.
Le noyer
Le noyer est un bois veiné qui possède une grande variété de couleurs ; de teintes brun-chocolat à brun-violet. Cette essence élégante possède un grain fin et un fil relativement droit. Il est résistant aux chocs et est stable dans le temps. Les cadres en noyer sont un peu plus légers que les cadres en frêne. Ceci est dû à la masse volumique plus élevée de ce dernier.
Le chêne
Le chêne est connu pour sa durabilité naturelle. Il est utilisé en charpente et en ameublement. Sa densité et le bon rapport entre la souplesse et la dureté en font un bois intéressant pour la fabrication d’un cadre.
L’acajou
L’appellation bois d’acajou peut être utilisée pour englober différentes espèces d’arbres d’origine tropicale. C’est un bois tendre qui se révèle résistant. Facile à découper, à usiner et à travailler, il présente ainsi autant de qualités qui font tout son succès chez les ébénistes. Ses couleurs offriront un atout esthétique indéniable.
Quelques bonnes adresses
Constructeurs, artisans, créateurs, artistes… je ne sais pas comment les qualifier. Ils se sont lancés dans la production de vélo en bois avec conviction et ils rencontrent actuellement un vrai succès auprès d’une clientèle en quête de confort. Le phénomène gravel a servi sans doute ce développement du bois dans le monde du vélo. Le cycliste moderne est devenu plus curieux. Il s’est éloigné des anciennes “légendes” véhiculées depuis des années dans le monde un peu conventionnel du vélo : l’alu c’est ceci, l’acier c’est cela, le titane c’est encore autre chose… Et le bois alors : c’est quoi ? Curieux de connaître ces nouveaux artisans, j’ai pris mon téléphone et j’ai appelé ces cadreurs, pour en savoir plus. Je peux vous affirmer que je ne suis pas tombé sur des hurluberlus. Ces “menuisiers” du cycle savent ce qu’ils font et pourquoi ils le font.
Ces artisans, avec lesquels j’ai pu échanger, partagent l’amour du bois. Ils l’expriment de façon différente entre l’artisanat de l’ébéniste – illustré par le travail d’Eddy Jeantet (Gastaboy) – et la conception d’ingénieurs comme pour Vène, Zafi, Axalko… Finalement les résultats convergent vers une belle solution, pour ceux qui recherchent des vélos d’exception qui leur apporteront confort et rigidité.
Sila, le canadien
L’émotion est intense lorsque le gravel retrouve son milieu naturel. Le gravel en frêne testé par Hugo – photo Hugues Grenon
J’ai rencontré, lors du Festival Nature is Bike 2022, Loïc Dehoux le patron de la marque canadienne Sila qui s’appelait précédemment Picolo. Par ailleurs, notre chroniqueur Hugo a pu tester pour Bike Café leur modèle gravel.
Produire un cadre Sila c’est 50 à 60 heures de travail, il y a encore beaucoup de travail manuel. Toute la découpe se fait avec des machines à commandes numériques, mais l’assemblage se fait à la main : ces cadres sont des pièces uniques. La finition aspect bois est protégée par 5 couches de vernis pour assurer une bonne protection contre l’humidité.
Ce nom Gastaboy, prend son origine de “Gastaboï”, mot issu du patois languedocien signifiant « Gaspilleur de Bois ». C’est ce surnom qui a été donné amicalement à Eddy, créateur de vélo en bois, magicien pratiquant la fusion improbable de la tradition et de la modernité. Comme Sila, Gastaboy n’est pas inconnu des lecteurs de Bike Café. Jean-Yves Couput possesseur d’un Gastaboy en noyer, nous avait livré cet article élogieux.
photo Gastaboy
L’atelier d’Eddy Jeantet est situé sur la propriété familiale. C’est dans cet atelier que sa passion pour le bois est née, en regardant travailler son grand-père avec ses yeux de gamin. Eddy a grandi dans une famille d’ébénistes : son grand-père, son père et son oncle étaient tous menuisiers ébénistes. Eddy a suivi la tradition familiale en passant un CAP, puis un bac Pro dans l’ébénisterie d’art. Par ailleurs, sportif il pratique le vélo et finalement il a réuni son savoir-faire manuel et la recherche d’améliorations dans son sport en imaginant et en fabriquant des cadres de vélo en bois.
L’atelier de l’artiste – photo Gastaboy
En 2018, il décide de lâcher son travail dans une entreprise viticole, pour se consacrer uniquement à la construction de ses vélos. La présentation de son projet professionnel va surprendre son banquier, mais Eddy va le convaincre en lui apportant une de ses premières productions. Gastaboy venait de naître et aujourd’hui Eddy travaille dans la grande tradition de l’artisanat, en transformant manuellement, la matière brute qu’est le bois, en œuvre d’art cycliste.
Attention le bois ce n’est pas pour faire joli, mais bien pour rouler et même performer. Le bois possède des qualités qui associent de façon intéressante ce que l’on recherche pour un vélo, à savoir la rigidité et le confort. Ces deux qualités sont difficilement compatibles, mais il se trouve que les fibres du bois répondent bien à ces critères antagonistes. Il faut 200 heures de travail à Eddy pour produire un vélo. Il travaille le bois avec des outils conventionnels et se passe de machines à commande numériques. C’est pas son truc… Sa production est de 1 vélo par mois. Il utilise généralement le frêne et le noyer, mais il a également travaillé le chêne et l’acajou. Ses vélos sont magnifiques et surtout pensés pour chaque client, on peut parler véritablement de sur-mesure. Je vous laisse découvrir Eddy, dans cet échange que j’ai trouvé passionnant.
Pour découvrir l’univers de cet artiste du bois écoutez l’entretien en podcast que j’ai réalisé avec lui.
Dans la Drôme, au pied du massif du Vercors, Baptiste Orard a posé ses bagages pour concevoir de magnifiques cycles en matériau organique. Passionné par le bois depuis la tendre enfance, il nous raconte comment il a monté sa marque de vélo : Cycles Vène.
Le vélo de gravel interprété par Vène Cycles
Vène, ce nom choisi par Baptiste pour sa marque est un clin d’oeil qui vient de l’appellation du Palissandre du Sénégal.
Dans notre série des cadreurs sur bois, je vous entraîne dans la forêt du Vercors. Baptiste, est un jeune ingénieur amoureux du bois depuis l’enfance. Il voyait son père apiculteur construire ses propres ruches et cette odeur de copeaux, imprimée dans sa mémoire, comme une Madeleine de Proust, l’a ramené à ses origines dans le Vercors et au bois. Il s’est lancé dans la construction de cadres en bois, inspiré par de belles réalisations découvertes sur internet comme celles de Renovo aux US.
Photos Vène
Baptiste a commencé par construire des géométries gravel et il aime associer le frêne et le noyer pour des raisons esthétiques mais également pour tirer parti des vertus complémentaires de ces 2 essences. Bien équipé de matériel à commande numérique et d’un outil de conception en 3D, il modélise ses cadres dans son atelier. Sa production actuelle est de 1 vélo et demi par mois, mais il envisage de monter en cadence et peut-être de recruter en 2023 pour développer de nouveaux modèles.
“Le nom de ma marque Zafi vient de Madagascar. Les Zafimaniry sont une communauté dépositaire d’une culture originale de travail du bois, autrefois très répandue dans toute l’île“, m’explique Simon Malvaux, qui a créé sa marque en 2020. Ce jeune ingénieur, après avoir terminé ses études en biologie du vivant, s’est lancé dans l’aventure de la construction de cadres en bois. La production a réellement démarrée en janvier 2021 dans l’atelier où Zafi est maintenant installé, non loin de la forêt de Soignes au sud-est de Bruxelles.
photo Zafi
La prise de conscience de Simon et son intérêt pour le bois, un matériau local, est née pendant la période du Covid. Le frêne qu’il utilise vient de la forêt voisine de Soignes. Il utilise également le noyer d’Amérique qui pousse en Belgique aussi et un peu de chêne. “Ce qui est génial avec le bois c’est que ça laisse énormément de liberté pour le design. Ce que je voulais sur ce vélo-là, c’est avoir une courbe qui descend du tube de direction jusqu’au moyeu de la roue arrière. Je voulais supprimer les angles droits pour répartir les forces sur l’ensemble du cadre“, me dit Simon. Les cadres sont dessinés sur un logiciel 3D qui pilote ensuite une machine à commande numérique. La fraiseuse permet d’usiner le tube de direction, le tube de selle et le boitier de direction. Le reste du travail demeure manuel, assemblage, ponçage… Les cadres pèsent environ 2 kg ce qui permet d’obtenir un gravel au alentours de 9 kg si on choisit des équipements légers. “Avec des matériaux durables on peut faire des belles choses, mais également des vélos qui sont fonctionnels et qui roulent très bien“, affirme Simon en guise de conclusion.
C’est au coeur du pays basque qu’est installé Axalko. Cette entreprise existe depuis plusieurs années mais c’est en 2020 à la suite d’une campagne de crowdfunding que la société a investi pour se développer grâce à un nouveau site internet, une possibilité de custom en ligne de son vélo. La technologie d’Axalko est sensiblement différente de celle des autres constructeurs. Elle fait appel à un composite de hêtre et de fibre de lin. J’ai appelé Iban Lizarralde, un des 4 associés de cette entreprise.
Un gravel Axalko équipé de la fourche lefty Oliver – photo Axalko
“On a fait un choix un peu différent du bois brut. On a choisi le composite à base de fibre de bois en lamelle et de fibre de lin pour constituer un lamellé / collé très très fin. On oriente ces fibres de lin comme on le souhaite en utilisant des moules en bois. Le principe est le même que pour les cadres en carbone, le tout est assemblé par de la résine. Grâce à cette technologie, on obtient des cadres qui font moins de 2 kg”, m’explique Iban. Les cadres étant moulés il y aura des tailles et des angles standards, comme pour les cadres en carbone.
Par contre, chaque cadre pourra être customisé ou personnalisé, comme ce vélo équipé de la fourche Lefty Oliver. Le design pourra être agrémenté d’inclusion de bois de couleur avec du merisier par exemple et la fibre de lin pourra apparaitre. Les cadres pourront être peints et “tatoués” selon le désir du client. La personnalisation de la fabrication sera établie après une étude faite par des kinés experts en bio mécanique. La conception tiendra compte de cette analyse spécifique des paramètres physiques du client.
L’atelier Suji a été créé en 2013 par Edouard Delbove qui était autrefois graphiste web designer et aujourd’hui, ébéniste créateur. Ce mordu de vélo, de skate et d’à peu près tout ce qui roule ou qui glisse a été très tôt attiré par le bois.
Edouard a démarré son aventure avec le bois à Lille dans un garage en créant un premier skateboard. Le bois est pour lui une histoire de famille venant de ses souvenirs d’enfance et de son grand-père. Il se forme à l’ébénisterie en Belgique, et concrétise ce qu’il a appris en donnant vie aux produits qu’il utilise lui même pour glisser et rouler.
photos Atelier Suji
Suji propose plusieurs modèles de vélo : VTT, Urbain, Draisiène… le gravel est venu récemment compléter cette gamme.
Thomas Monasteirio est le rookie de la bande de cadreurs que j’ai rencontré. Pour tout dire, il se lance tout juste et dans son garage de 10m2, près d’Arcachon, il fabrique ses premiers vélos. Il a déjà produit 5 exemplaires, dont un pour son oncle que je connais et qui m’a passé l’info. Le profil de Thomas ressemble singulièrement à celui d’autres cadreurs rencontrés : ingénieur ayant une attirance prononcée pour le bois et cycliste.
Le vélo Monas monté – photo Thomas Monastério
Thomas a fait ses débuts de cadreur sur bois alors qu’il était en Bretagne et il a construit son proto lors du premier confinement avec des outils qu’on lui avait prêté. “C’est un vélo qui n’a pas très bien tenu car il avait trop de pièces métalliques issues d’un vieux cadre en acier. Le vélo était massif j’avais tout sur-dimensionné pour être sûr que ça tienne. Ça m’a permis de comprendre qu’il suffit de faire de beaux assemblages bois solides …“, me dit Thomas en évoquant sa première expérience. Malgré sa formation d’ingénieur, Thomas n’a pas adopté la modélisation 3 D, ni l’usinage numérique. Il dessine ses gabarits à la main et utilise des outils conventionnels pour tailler le frêne.
L’atelier garage de Thomas – photo Thomas Monastério
Pour l’instant Thomas n’a pas de site internet, ni de pages sur les réseaux sociaux. Il veut se donner le temps de maîtriser son processus de création. Il veut rester dans un coût de cadre nu à 3000 € et pour cela il faut maîtriser la production. Il cherche également un atelier dans sa région, pour y être plus à l’aise que dans le garage qu’il occupe.
J’ai bien sûr retrouvé Amauryn Longuere, que j’avais rencontré en 2017. À l’époque il travaillait dans la construction navale et c’est dans son appartement à Bordeaux qu’il avait fabriqué ses premiers vélos : un piste et un vélo urbain. Après ce festival parisien, où il était venu tester le concept auprès d’une potentielle clientèle, il avait mesuré la difficulté de percer sur le marché du vélo. Depuis, il est devenu artisan menuisier à son compte et il réalise des agencements pour ses clients. Le projet vélo est resté en jachère. “C’est toujours une passion, mais me relancer dans cette activité prendrait du temps. Il faudrait reprendre le processus : ça fait longtemps que j’en ai pas fait.“
Le vélo d’Amaury que j’avais découvert en 2017 – photo Amaury Longuere
Le vélo que j’avais vu à l’époque était un piste, fabriqué en frêne. Amaury l’a toujours “Il est plus en décor dans mon salon en ce moment. Je l’utilise toujours mais j’hésite à le prendre pour aller en ville, sauf quand je vais chez des amis où je sais qu’il sera à l’abri des convoitises.” Amaury aime bien le ressortir de temps en temps pour rouler à Bordeaux en pignon fixe. Il possède deux autres vélos : un alu et un carbone.
Amaury (à droite sur la photo) sur son stand du Paris Bike Festival avait reçu la visite de François Pervis, multiple champion du monde et médaillé olympique de cyclisme sur piste. photo Amaury Longuere
En 2017 c’était trop tôt pour Amaury. Il apprécie la rigidité de son vélo taille 61, qui fait 10kg. Il est plus lourd que son carbone ou son alu, mais il est plus confortable.
Twmpa, le gallois
Andy est cycliste depuis longtemps et il n’a jamais vraiment choisi entre la montagne et la route. L’arrivée des vélos de gravel qui ouvrent cela lui ont montré qu’il n’a plus à faire de choix.
photo Twmpa
Andy a une formation en génie mécanique et dirige sa propre entreprise de fabrication de meubles depuis vingt ans. Sa compréhension du bois et sa familiarité avec la conception et la fabrication numérique modernes lui ont donné les compétences nécessaires pour créer des vélos en bois performants.
Il a des idées de création plein la tête pour les futurs vélos et accessoires et est convaincu que pour le cyclisme, le bois et la durabilité sont une combinaison gagnante.
C’est Baptiste – le créateur de Vène – qui m’a cité cette marque qui a été pour lui une source d’inspiration. Renovo appartient à Christo Mroz, également propriétaire de Pure Timber LLC. Canadien, mais basé à Gig Harbor Washington, États-Unis, Christo produit des fabrications en bois de haute qualité à grande échelle depuis 20 ans.
photo Renovo
Il se concentre sur le travail du bois cintré. Tout ce qui est courbé peut être fabriqué en bois. Cela comprend de grandes fabrications architecturales, la production d’instruments de musique, des pièces de meubles incurvées et un produit en bois d’ingénierie très unique appelé bois compressé que Mroz fabrique exclusivement et utilise pour plier le bois à l’extrême. C’est ce bois qui crée une partie de la magie des cadres de vélo Renovo.
Pour en savoir plus sur le travail architectural de Christo, rendez-vous sur www.puretimber.com
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