L’hiver est encore là, mais dans certaines régions l’amplitude des températures sur une journée est importante. Le départ le matin nécessite une bonne protection contre le froid, puis la température va vite grimper et il faudra s’effeuiller pour éviter la surchauffe. C’est un peu l’idée du collant Seymour (prononcez Cè-mour et pas Zé-mour) de la marque canadienne 7mesh. J’ai pu le tester dans ce contexte, ainsi que le maillot Callaghan en laine mérinos. Un concept 3 saisons intéressant à découvrir…
7mesh, est une marque canadienne, basée à Squamish en Colombie-Britannique, non loin de Vancouver. La réputation pluvieuse de cette région et son environnement nature inspirent à ses concepteurs des produits techniques efficaces et sobres. La classe à l’état pur : chic et sans esbroufe.
Tenue vélo façon costume 2 pièces
Ce costume 2 pièces me va comme un gant – photo Bike Café
Depuis quelque temps je me suis lancé dans une recherche de “minimalisme” sur le vélo. Ça passe par le dépouillement du vélo et j’adore pédaler longuement son mon monospeed, mais je réfléchis également à rendre mon équipement le plus minimal possible. Dans cette quête de compacité, j’ai pressenti que le couple Callaghan + Seymour serait parfait pour ma région et pour les variations de température que l’on peut constater en une matinée. L’idée de pouvoir ôter un collant en cours de route m’a séduit. Par ailleurs je savais que la laine mérinos, ici utilisée pour le maillot, offrait une adaptation thermique très intéressante. Ce costume 2 pièces m’allait comme un gant… un gant c’est le cas de le dire car j’ai minimisé mes tailles sachant que pour les marques du continent nord-américain elles sont plutôt généreuses. Habituellement je m’habille en M, mais là j’ai pris du S en maillot et du XS en collant… Pour le haut en S c’est parfait mais XS en bas c’est un peu juste au niveau de la ceinture élastique. Disons que je suis à la limite minimum de cette taille et j’aurais été sans doute mieux en S.
Petites routes dans a campagne aixoise – photo Bike CaféLe test avait pourtant bien commencé fin novembre sur mon single speed- photo Bike Café
Un collant fin mais costaud
En général nos tests s’arrêtent à l’usage raisonnable et normal du produit. Comme pour les casques, je ne vais pas jusqu’au “crash test” pour émettre un avis sur l’efficacité du produit. Pour ce collant, j’ai involontairement fait une exception dont je me serais passé. J’étais parti de bon matin dans le froid piquant de ma région d’Aix-en-Provence et sur un rond-point, je n’ai pas vu la plaque de glace… Vlan ! par terre, à une vitesse entre 25 et 30 km/h mais le choc a été rude, et je n’ai pas eu le temps de mettre la main pour amortir : c’est la hanche, enveloppée de ce fameux collant, qui a tout pris. Direction les Urgences, dans l’ambulance des pompiers. Arrivé à l’hôpital, l’infirmière voyant mes grimaces de douleur (un fémur cassé ça fait jouir), sort des ciseaux voulant me libérer de mes beaux collants… NON !!! pas question je n’ai pas terminé le test 😉 J’ai réussi à les retirer et je les ai sauvés de la découpe qui aurait été fatale. Sur le coup, je n’avais pas vu leur état, mais lorsque je suis rentré à la maison, après mon hospitalisation, je les ai retrouvés intacts. Ma veste était un peu déchirée, mais le collant était intact, tout comme le vélo. Le Seymour est fin, mais “maousse” costaud. Donc, maintenant que ça va mieux, j’ai repris le test : d’abord sur Home trainer en terrasse extérieure, et puis sur route.
J’ai repris le test sur HT en terrasse avec musique. Le fil des écouteurs passe de la poche arrière vers le col du maillot Callaghan – photo Bike Café
Seconde peau
Des collants plutôt moulants. La taille XS y est pour quelque chose, mais malgré une ceinture un peu serrée, la longueur est bonne et la matière particulièrement extensible se plaque à mes jambes peu musculeuses. J’enfile sans problème mes bas façon Marlène Dietrich dans l’Ange Bleu… Une fois en place je n’éprouve aucune gène, ils opèrent comme une seconde peau : pas de pli, pas de contrainte : ils accompagnent parfaitement le mouvement de pédalage.
Découpe de l’ourlet pour ajuster la longueur du collant Seymour de 7mesh – photo Bike Café
Si le collant est trop long : coupez-le ! Oui, vous avez compris : 7mesh nous invite à ajuster sa longueur à celle de vos jambes. En fait le collant dispose d’un ourlet ajustable de 6,3 cm. C’est malin, car si vous avez un tour de taille qui détermine une taille L, mais des jambes plutôt courtes : un coup de ciseaux et c’est réglé. Pour cela, faites un essayage puis le tour de pâté de maison en roulant pour voir comment le collant se place lors du pédalage. Repérez la bonne longueur à l’aide des petits traits brodés sur le collant. Rentrez chez vous et tranquille préparez une boisson et avec une paire de ciseaux bien aiguisés, coupez juste en dessous du repère concerné et… admirez votre travail.
Un maillot à la double personnalité
“Bien joué Callaghan !…” En effet voilà un maillot intéressant, qui joue sur une dualité de matières : à l’intérieur on trouve de la laine mérinos et à l’extérieur du polyester. Cette double personnalité permet de gérer les échanges thermiques. L’extérieur en polyester se montrera plus résistant, si on s’accroche aux branches en sous-bois ou si malheureusement on est victime d’une chute. À l’intérieur on appréciera les qualités de régulation thermique de la laine de mérinos, ainsi que ses vertus anti-odeurs.
Côté pratique : un col montant, une fermeture éclair de qualité, facile à manipuler en roulant, et deux poches cargos de forme oblique, profondes et cloisonnées par des séparations permettant par exemple de protéger son smartphone dans une poche, ses papiers dans l’autre et réserver le reste du volume pour ranger un coupe-vent ; ou son Seymour si on décide de le retirer sur le bord de la route s’il fait trop chaud.
Le cheminement du câble du smartphone à l’intérieur du maillot – photo Bike Café
L’usage
Malgré la finesse de la maille du collant Seymour, le niveau de chaleur est suffisant – photo Bike Café
Départ le matin : 6°C et malgré la finesse de la maille du Seymour le niveau de chaleur est suffisant. J’apprécie la douceur étonnante de l’intérieur de ce collant… Moulé dans mon XS, les jambes tournent bien et sans aucune gène aux pliures des genoux : il reste bien en place. Je l’ai enfilé par dessus mon cuissard Bike Café (Chef de File) sans problème. Ce Seymour est un collant sans pad, il se porte sur un cuissard court, prêt à être enlevé si la température grimpe.
Le soleil est là il est temps de retirer le collantTrès léger le collant se plie facilementEt hop dans la poche
C’est d’ailleurs ce qui s’est passé quand la température est montée à 14°C, sous ce beau soleil hivernal, j’ai eu envie de retirer le collant. J’aurais pu le garder, mais le soleil m’invitait à lui montrer ma peau pour faire le plein de vitamine D. Alors petite pause le long du canal de Marseille pour m’effeuiller. Le strip-tease s’est arrêté là et j’ai même pris le temps d’enlever mes chaussures pour le retirer. Pliage et hop le collant est entré facilement dans la poche gauche du Callaghan où se trouvaient déjà ma mini-pompe Lezyne et mon Iphone.
La qualité est au rendez-vous pour ces deux produits. Le maillot est remarquable par son confort climatique parfait en mode 3 saisons. Pour le collant, il conviendra surtout à ceux qui roulent par tous les temps. Grâce à sa compacité et son efficacité, il pourra faire partie d’un équipement qui permettra de s’adapter aux conditions du moment en cours de route.
Kask, marque italienne fondée en 2004, conçoit et fabrique ses casques à 100% en Italie. Elle est présente dans différents univers, neige, équitation et cyclisme. Nous avons eu l’occasion déjà de présenter certains modèles de la marque et de réaliser dernièrement le test du casque Mojito. Après un bon Mojito passons au Wasabi ! Une des particularités de la marque est de nommer ses casques avec des noms pour le moins originaux. Le Wasabi va-t-il allumer le feu de ce marché du casque à l’offre très fournie et parfois un peu uniforme ? Ou ce nom serait-il plutôt lié à une particularité de ce casque ? Avant que le Wasabi ne vous monte à la tête, voici la réponse…
Une particularité originale et utile : réguler la température sous le casque
L’originalité de ce casque est de réguler la température intérieure via une entrée d’air modulable. Ce n’est pas à proprement parler une nouveauté puisque certains s’y sont déjà essayés, mais le concept ici est abouti, comme vous allez le découvrir. Ce Wasabi est classé dans la catégorie des casques aéro. Ces casques sont assez peu ventilés de fait car « fermés ». Son astucieux système permet donc de récupérer quelques degrés salvateurs ; en cas de surchauffe et ainsi de ventiler le crâne.
Fermé…Ouvert…Le Wasabi en mode « Off ou On » permet de réguler la température sous le casque, photo Hugues Grenon
Il permet d’ouvrir ou fermer très aisément une partie mobile sur le haut du casque laissant apparaître deux grands orifices par lesquels l’air peut alors s’engouffrer. La manipulation aussi bien à l’ouverture qu’à la fermeture se réalise très rapidement par une simple pression du doigt.
Lorsque nous montons une cote ou même un col en région montagneuse, nous savons que nous allons avoir un « coup de chaud ». Au niveau corporel, nous essayons de nous refroidir en faisant tomber une couche si besoin ou ouvrir la veste ou le maillot, mais pour la tête c’est plus difficile de réguler la température. Ce casque apporte une partie de la réponse à cette problématique.
Le système est réglable et vous adaptez à votre guise l’ouverture en fonction de vos besoins.
Une ouverture ajustable très aisément, photo Hugues Grenon
Lorsque l’AVS (Active Ventilation System), nom de ce système, est fermé, toutes les entrées d’air en partie avant sont obturées. Reste la partie arrière avec les 6 sorties d’air qui permettent d’évacuer la chaleur accumulée.
La partie arrière bénéficie de 6 aérations pour évacuer la chaleur, photo Hugues Grenon
A l’usage, après trois mois environ de tests par des températures allant de +20°C à -4°C, le rafraîchissement ou bien l’apport de chaleur provoqués par la variation d’ouverture et le flux d’air variable se font vraiment ressentir. En montée, il faut juste penser à actionner le système. Et également le refermer quand vous avez besoin de récupérer une certaine chaleur, par temps froid. C’est du vécu ! Avec un oubli de refermer le casque par -4°C environ dans une longue descente, ma tête s’en souvient encore !
Ouïes ouvertes pour la montée, une pause, et un oubli de les refermer pour la descente rafraîchira mon crâne de quelques degrés malgré un bonnet par une température de -4°C… photo Hugues Grenon
Les tests réalisés par Kask font état d’un accroissement de la température de +1,5°C casque fermé par rapport à casque ouvert à vitesse égale. Tout en ne perdant que moins d’1 Watt à 50 km/h pour les férus de chiffres. Ce casque est d’ailleurs utilisé par les coureurs de l’équipe Ineos Grenadiers qui ont participé à son développement et qui l’ont porté lors des Strade Bianche.
Vidéo Ineos Grenadier
Testé cet automne et cet hiver, il a été idéal par temps froid et très froid et également à la mi-saison par des températures moyennes jusqu’à 20°C. Au-delà, je ne peux pas me prononcer encore et il conviendra de le tester par temps très chaud ou canicule pour valider également son utilisation tout l’année. Mais le fait qu’il possède peu de ventilation me font finalement penser qu’il sera peut-être très (trop ?) chaud l’été.
Au niveau sécurité un élément réfléchissant est positionné sur l’arrière du casque.
Un élément réfléchissant à l’arrière du casque, photo Hugues Grenon
Une belle qualité de fabrication et une très bonne ergonomie
Comme toutes les productions Kask, la qualité de fabrication et les finitions sont au rendez-vous. La coque interne, mais également la partie coulissante, sont en polystyrène recouvert d’une coque avec application d’une couleur mate très bien réalisée. Le réglage occipital Octo-fit permet un ajustement vertical et horizontal. Il peut coulisser de quelques centimètres en haut ou bas afin de s’adapter au mieux à l’arrière de chaque tête. La molette de serrage est très facile à manipuler y compris avec des gants et l’ensemble est très robuste.
Réglage occipital ajustable verticalement et horizontalement avec la molette de serrage, photo Hugues Grenon
Les mousses intérieures sont très moelleuses grâce à un gel recouvert de laine Merinos qui permet de réguler encore mieux la température et la transpiration. Elles sont d’ailleurs proposées en accessoires si besoin de les remplacer.
Des mousses gel très confortables recouvertes de laine Merinos afin de réguler la transpiration, photo Hugues Grenon
La sangle, en cuir Bio pour éviter irritation et allergie, est très confortable et se règle très précisément sans du tout se desserrer. Malgré ma barbe, elle ne s’est pas encore usée, un point à valider sur le très long terme et qui dépendra de votre pilosité !
Au niveau sécurité, Kask n’a pas adopté de système Mips ou autre système mais a créé son propre protocole de sécurité le WG11 validé et testé par un laboratoire indépendant.
Les lunettes s’insèrent parfaitement avec ce casque. Elles ne pourront malheureusement pas se positionner sur le haut du casque si besoin.
Le Wasabi existe en 6 coloris mat : blanc, noir, bordeaux, gris, jade et bleu marine.
Poids vérifié en taille L : 321 g
Pas un poids plume ce Wasabi à 321 g en taille L, photo Hugues Grenon
Poids en taille M annoncé : 290 g 3 tailles : S (50-56 cm), M (52-58 cm), L (59-62 cm) Prix : 300 € TTC
Une calotte hivernale est proposée en option pour les températures extrêmes et pourra remplacer un bonnet fin pour couvrir les oreilles.
Et pour les baroudeurs nocturnes vous pourrez tout de même fixer votre frontale en faisant passer un élastique ou des scratchs par les orifices avant et arrière. Mais dans ce cas, la fermeture du système de ventilation ne sera pas complète. Et cette option dépendra peut-être de votre modèle de frontale, réalisée ici avec une Stoots, marque française dont je vous ferai bientôt un retour d’expérience.
Cette frontale Stoots pourra s’adapter et se fixer au casque mais le système de ventilation restera un peu ouvert, photo Hugues Grenon
Verdict
Un casque haut de gamme, original et qualitatif, photo Hugues Grenon
La marque Kask sort quelque peu du lot par ses finitions très qualitatives, son design souvent atypique et sa fabrication “made in” Italie. La principale particularité du Wasabi, sa régulation thermique, est totalement aboutie et adaptée aux températures de mi-saison et d’hiver. Il reste à tester ce système sous de très fortes chaleurs d’été et à mon avis il sera moins ventilé qu’un casque classique, doté de nombreuses aérations. Son poids n’est pas un poids plume, mais cela ne m’a pas gêné, l’ergonomie étant très réussie. Et je ne l’ai utilisé que sur des sorties somme toute assez courtes de 4/5 h et non sur des sorties à la journée ou plus. Ce sera plus handicapant pour les adeptes de l’ultra qui recherchent un allègement maximal sur la tête. Le design est très original. On aime ou pas, c’est une question très personnelle. La finition mate est très qualitative et le nettoyage est aisé. Le Wasabi fait partie des casques très haut de gamme et le prix vous donnera lui un véritable coup de chaud. Prix : 300 €
X comme CX, voilà le bike pour enchaîner les rondes infernales en cyclocross, sauter les obstacles, grimper les talus. Et si le gravel rapide vous tente, voila la monture qui vous offrira l’ivresse de balades sportives en mode gravel.
La marque polonaise Rondo, qui avait créé la surprise lors de l’Eurobike 2017 avec sa fourche TwinTip, avait déjà grâce à la modification de géométrie permise par ce dispositif, affiché des prédispositions pour le cyclocross… Cette fois c’est clair et net : ce Rondo X cible un usage sportif et sa conception présente quelques atouts qui séduiront les amateurs de vitesse.
Rondo, avec ce modèle Ruut X, continue de se démarquer avec ce vélo hybride. Nous avons testé différentes productions Ruut sur Bike Café depuis la sortie de ce modèle. Cette fois encore nous sommes surpris par la ligne et la nouvelle cible commerciale de ce modèle dans l’esprit du Crux de Specialized, mais en plus lourd. Ce modèle ne révolutionne pas le Ruut qui conserve sa géométrie et ses éléments structurels en carbone.
ULe nouveau Rondo Ruut X, une esthétique qui va plaire – photo Rondo
Un vélo de gravel classé X
Le kit photos envoyé par la marque nous plonge dans l’ambiance radiographie… normal on est au “rayon X”. C’est peut-être une façon d’annoncer une nouvelle “fracture” dans les tendances classiques des vélos de gravel ;-). Cette ambiance mystérieuse ne doit pas masquer la réalité : ce Ruut ne présente aucune modification de géométrie ou de matériau de cadre. Après tout, pourquoi changer une formule qui a fait ses preuves ? Les changements visibles sur ce Ruut X sont plutôt au niveau de l’apparence extérieure (peinture) et des caractéristiques des équipements. RONDO en fait le vélo de gravier le plus racé de sa gamme, évoquant la vitesse et le look. Il est conçu pour séduire les cyclistes performants dévoreurs d’asphalte et qui aiment jouer en “off-road”.
Dans le détail, les composants utilisés participent au caractère sportif de Ruut X. Le guidon en carbone aérodynamique est un EASTON EC70, la tige de selle en carbone est d’origine RONDO, les pneus Schwalbe X-ONE Allround sont particulièrement étroits ( 700 x 33C), les roues sont des RONDO X HUNT et le groupe, ainsi que le changement de vitesses, est un Shimano GRX avec une cassette 11–36. Le passage de roues autorise néanmoins une monte plus généreuse : le RONDO Ruut X accepte des pneus jusqu’à une taille de 700 x 45C et même du 2.2 si l’on installe des roues de 650.
Une TwinTip pertinente
Pour ce nouveau Ruut X, RONDO conserve sur sa fourche en carbone le système TwinTip 2.0 qui a fait le succès de ce vélo. Ce dispositif permet deux positions différentes de l’axe de la roue avant offrant un choix entre deux géométries. Pour opérer ce changement, l’adaptateur de l’étrier de frein devra être monté ou démonté, ce qui rend délicat le changement rapide sur le terrain. Il faut choisir avant de partir la géométrie qui conviendra le mieux à la sortie du jour. Dans la position HI, les angles de direction et de chasse sont plus raides de 0,5° et le boîtier de pédalier sera abaissé de 4 mm. La position sera plus sportive et contribuera à améliorer la vitesse. La position LO, en revanche, offrira des angles plus ouverts, l’empattement sera plus long et le cycliste aura une position plus droite sur le vélo qui conviendra à ceux qui aiment les longues distances en gravel. La fourche TwinTip en mode HI sera pertinente sur ce modèle pour tenir la promesse de performance annoncée.
Biked : achetez et vendez votre matos entre passionnés
Le clin d’oeil était évident et le site Biked, créé en 2021, s’inspire de la simplicité du célèbre site communautaire de vente de vêtements d’occasion Vinted. Biked cible les passionnés qui souhaitent vendre ou acheter du matos vélo. Il gère l’ensemble de la démarche commerciale jusqu’à proposer une solution innovante de transport et d’assurance.
Depuis la création d’eBay dans les années 90 les sites de e-commerce et les plateformes de vente entre particuliers se sont considérablement multipliées. LeBonCoin, Rakuten, Facebook Marketplace, Troc, Delcampe, consOccasion, Vivastreet, Amazon Marketplace, ParuVendu, Vinted, Troc Vélo… vous connaissez sans doute ces différents sites, généralistes ou visant un marché précis. Biked arrive avec une solution complète et sécurisée pour offrir une plateforme de commerce entre les particuliers qui souhaitent vendre ou acheter du matériel vélo.
L’interface simple et claire de Biked… ça change un peu des autres sites de vente.
J’ai découvert Biked en flânant sur Facebook et ce nom, clin d’œil évident à un célèbre site de vente de vêtements, m’a fait sourire. Je me suis dit “Si tu ne roules plus avec ton bike : alors vends le !” Pour en savoir plus, j’ai appelé Olivier Roche, un des co-fondateurs de Biked. C’est lui qui a eu l’idée de cette plateforme, alors qu’il était en charge de la communication et du marketing chez ProbikeShop. D’ailleurs, Biked est une entreprise “Spin-off” de Probikeshop, ce qui a largement facilité sa conception et son développement. Pour Olivier, déjà immergé dans le monde du vélo, l’analyse du besoin et la solution ont été plus simples à réaliser. L’idée du ré-usage et du commerce ciblé est dans l’air du temps, encore faut-il pouvoir la mettre en œuvre. Une analyse du besoin, sur la base des clients de Probikeshop, a confirmé l’intérêt et, sous le “chapeau” de la marque, le projet Biked a été lancé. Le démarrage a eu lieu début avril 2021, dans un premier temps pour les pièces détachées et par la suite en octobre, pour les vélos complets.
“Le constat que j’ai fait c’est qu’il existait surtout des sites de petites annonces pour la vente de matériel vélo. Ce qui m’a inspiré dans le modèle Vinted c’est sa simplicité d’utilisation, et surtout le fait que la logistique et le paiement étaient intégrés. Je voyais ma femme qui vendait assez facilement des fringues en mettant l’étiquette sur le colis et je me disais que ce serait bien si on pouvait faire ça également pour notre matos de vélo…“, me dit Olivier. Effectivement, à part les roues et les cadres, le modèle qui fonctionnait bien pour les vêtements pourrait facilement s’appliquer au matériel vélo de faible volume. Biked a donc démarré sur ce type de matériel facile à envoyer, il n’y avait pas encore les vélos. “Au départ, on n’avait pas encore le modèle qui nous permettait de proposer sur la plateforme des objets volumineux comme les vélos. Un vélo c’est plus compliqué, c’est volumineux, c’est fragile et en plus ça a une certaine valeur… “, précise Olivier.
Vendre des vélos complets
Le problème n’était pas dans le dialogue entre vendeur et acheteur, car entre passionnés les échanges pouvaient facilement se faire. Vendre un vélo à des acheteurs se trouvant à proximité ou acceptant de faire quelques kilomètres pour venir le chercher ne posait pas de problème, mais il fallait penser aussi au Marseillais qui voulait acheter un vélo à un Lillois. “On a donc réfléchi à ce concept de carton d’emballage et on a fait un test avec un transporteur que l’on connait bien chez Probikeshop : France Express. C’est un service premium et avec notre partenaire on a mis en place un système de triple rendez-vous. On vient chercher le colis sur place et un rendez-vous est fixé avec l’acheteur, afin d’être sûr qu’il puisse lui-même réceptionner son vélo “, explique Olivier. Pour les aspects paiements, c’est géré par la plateforme Mongopay qui est d’ailleurs utilisée également par Vinted. Elle a comme intérêt de collecter les fonds et de les conserver le temps que la transaction soit validée par la bonne réception de l’envoi et la validation de l’acheteur. Ce dernier dispose de 48h à partir de la réception du vélo pour dire si ça lui convient ou pas. Olivier me confirme qu’il y a très peu de cas de retour (1% environ du volume des transactions) et dans ce cas, en fonction d’un désaccord, le colis retournera au vendeur par la même solution de transport et son coût sera affecté à l’acheteur si celui-ci constate que ce n’est pas ce qu’il voulait. Dans le cas où par contre le vélo n’est pas conforme à la description, le coût du transport sera géré par Biked avec le vendeur.
Biked : achetez et vendez votre matos entre passionnés
Biked se rémunère par un pourcentage sur la transaction qui est pris sur la part du vendeur, toujours selon le modèle de Vinted. Cette commission permet de couvrir les cas litigieux et finance le fonctionnement de la plateforme. Bien que ces 5% de commission semblent élevés, il faut considérer le coût raisonnable du transport (autour de 59 €) incluant l’assurance et la facilité de la démarche d’envoi.
Le process des ventes sur Biked
L’équipe
Mathias a travaillé depuis le début avec Olivier pour monter la plateforme. Ils ont été rejoints par Chloé qui s’occupe de toute la partie communication, marketing et échanges avec la communauté. Ponctuellement, ils reçoivent des coups de main des membres de Probikeshop et ils font appel à des prestataires extérieurs en fonction des besoins.
L’équipe de Biked
Parmi les tâches de l’équipe, il y a la validation manuelle de toutes annonces publiées.
Biked ne communique pas les chiffres de ses transactions, mais il faut savoir qu’il y a environ 8 000 produits d’équipements et environ 1 000 vélos à vendre sur le site. Les acheteurs trouveront des annonces de particuliers, mais également des professionnels, shops ou distributeurs, qui utilisent Biked pour vendre des produits de démo ou de test qui ne peuvent plus être vendus comme neufs.
Envoyer votre vélo en toute sécurité devient un jeu d’enfant avec le kit d’expédition proposé par Biked. Cette petite vidéo présente tout ce qu’il vous faut faire pour sécuriser votre vélo et l’envoyer à l’autre bout de la France sans accroc. Le kit comprend :
Protection hydrofuge de la Lake MX146 (photo Laurent BIGER)
L’hiver est là, et vous êtes néanmoins nombreux, comme moi, à rouler malgré le froid. Je vous ai récemment présenté une tenue textile hivernale pour l’affronter, ou plutôt composer avec lui. Aujourd’hui, je vous propose mon retour d’expérience sur les chaussures Lake MX-146 qui sont destinées à la pratique du Gravel et du VTT l’hiver. Lake n’est pas une marque si répandue au sein de l’hexagone. Orientée haut de gamme, cette marque américaine est pourtant à l’origine de nombreuses innovations dans le milieu de la chaussure vélo. C’est dans l’Illinois, au bord du Lake Michigan, que Lake voit le jour en 1982. Le climat local très rigoureux pousse la marque à élaborer les premières véritables chaussures d’hiver. Aujourd’hui, la gamme hiver de Lake ne compte pas moins de 7 modèles !
Lake propose une vaste gamme de chaussures hivernales
Présentation de ces belles bottes
Le modèle que j’ai choisi de tester, parmi la gamme hivernale est le MX-146. Pourquoi ce choix ? Cela me semble le modèle le plus adapté à la pratique du Gravel dans les conditions hivernales françaises et frontalières (je sais que vous êtes nombreux à nous lire en Belgique et en Suisse). Un hiver marqué dans certaines régions, mais pas non plus légitime pour revendiquer le test des modèles les plus extrêmes de la marque. Par ses caractéristiques annoncées, les MX-146 me semble le bon compromis sous nos latitudes tempérées. Et voici pourquoi.
Photo LakePhoto LakeSemelle
Semelle extérieure et intérieure
La semelle extérieure Supergrip est en nylon injecté de fibre de verre. Cette semelle comporte des inserts ICE LOCK, qui sont des microfibres de verre injectées verticalement. Elle est censée adhérer à pratiquement toutes les surfaces. À noter que Lake fournit un mode d’emploi précis en papier, également en ligne, qui permet d’installer correctement les cales deux points. Les indications sont illustrées et permettent de contrôler la bonne “hauteur” de ces cales. Deux inserts permettent la fixation de crampons à l’avant, bien connus par les pratiquants de XC et cyclo-cross. La rigidité ce cette semelle est importante : quasiment aucune flexion n’est possible. Un premier indice pour le rendement prévu ! Trop souvent ignorées, les semelles intérieures sont ici particulières, avec un important pouvoir isolant. Un plus face à la concurrence qui néglige trop souvent cet élément.
L’empeigne est faite d’un tissu softshell et d’une fibre synthétique Thinsulate 200 g. Une membrane étanche DWR (Durable Water Resistant) assure l’imperméabilité de cet ensemble. L’aspect cuir est le résultat de l’utilisation de microfibre Clarino : conçue au Japon pour imiter le cuir, avec de nombreux avantages supplémentaires (30% plus léger que le cuir de même épaisseur et un séchage plus rapide). Le résultat est une finition résolument haut de gamme. Des doubles chevrons et une sérigraphie réfléchissante apportent un peu de sécurité passive, toujours bienvenue dans les faibles conditions de luminosité hivernale.
Système d’ouverture (photo Laurent BIGER) Poids unitaire sans cale (photo Laurent BIGER)
Système de fermeture
Le système d’ajustement s’articule autour d’une unique molette de la marque BOA. C’est le modèle (réparable) M4 de chez BOA qui a été retenu ici. Je trouve ce choix judicieux : la molette est bien plus grosse que celles rencontrées habituellement, en plus d’être striée. Un vrai plus pour ajuster le serrage avec des gants d’hiver. Pour enfiler le pied, il faut dégrafer une attache plastique latérale (système Click-Fit), permettant de libérer entièrement le câblage de la molette BOA. Peu habituelle, la manœuvre est cependant vite acquise. Pour terminer cette présentation, le poids vérifié est ici de 590 gr en taille 46, pour une chaussure sans cale.
Système de serrage avec molette BOA M4 (photo Laurent BIGER)
Le test terrain
J’ai testé cette paire de lake MX-146 durant 5 semaines en Lorraine, principalement sur les pistes et routes de Verdun. Cette période de fin décembre à fin janvier m’a permis de les confronter à une météo typiquement hivernale, sur une plage de température de -5°c à 8°c. De copieuses averses (une des nombreuses richesses de la Meuse …) m’ont également permis de vérifier l’imperméabilité annoncée.
Le rendement et le confort sont l’ADN de ces Lake MX 146 (photo Patrick Sauvageot)
Isolation thermique
Décrites par Lake comme étant confortable jusqu’à -4°C, je ne peux que confirmer cette affirmation. Bien que nous ne sommes pas tous égaux face au froid, l’isolation thermique de ces Lake MX-146 est tout à fait conforme au descriptif. La forme du chaussant favorise un volume intérieur conséquent, propice à la chaleur et au port de chaussettes adaptées. Attention, au delà de 8°C ces chaussures seront trop chaudes, et pas assez respirantes. Mais pour une utilisation entre -5°et 5°C, ce qui correspond bien à l’essentiel de nos sorties hivernales, elles sont vraiment au rendez-vous.
Lake MX146 : une isolation très appréciable… (photo Laurent BIGER)Au froid en Lorraine… (photo Laurent BIGER)
Imperméabilité
En un mot : imparable ! Malgré de nombreuses sorties sous la pluie, je n’ai jamais eu les pieds mouillés, ou même humides, avec ces MX-146. La molette BOA positionnée très haut permet d’ajuster au plus prés de la cheville la partie haute de la chaussure, limitant ainsi l’infiltration par ruissellement. Dans la boue, j’ai évidemment apprécié cette imperméabilité :
Dans la boue, l’imperméabilité est nécessaire ! (photo Laurent BIGER)
Une reconnaissance hasardeuse d’un sentier en descente m’a entraîné dans un champ inondé, transformé en une sorte de marais. N’ayant pas eu le choix que de porter mon vélo pour espérer en sortir, j’ai pu constater leur excellente imperméabilité. Enfoncé jusqu’à la malléole, je n’ai constaté aucune infiltration durant cette marche forcée dans l’eau.
Protection hydrofuge de la Lake MX146 (photo Laurent BIGER)
Rendement
Je ne regrette pas d’avoir porté mon choix sur le modèle MX-146. Comme évoqué en introduction, la rigidité de la semelle est parfaite pour une utilisation en Gravel, y compris sportive. Le rendement est excellent ! Pour cela, il faut aussi veiller à trouver le bon compromis de serrage de la molette BOA, afin de laisser une certaine liberté de mouvement à la cheville. Les cales se trouvent facilement au clipsage, preuve d’une bonne conception de la semelle. L’adhérence sur le sol est bonne, mais évidemment la rigidité de la semelle ne joue pas en faveur de la marche …
De la protection et du rendement sont au rendez-vous (photo Laurent BIGER)Une semelle rigide qui favorise le rendement (photo Laurent BIGER)
En conclusion
Pas de point faible ces Lake MX-146 ? Et bien s’il fallait trouver à redire, j’aurais préféré un maintien du talon plus étroit et je regrette l’absence de demi pointure. Cependant, il est possible de choisir entre 2 largeurs, un vrai plus ! J’ai trouvé ces MX-146 remarquables en finition, isolation et imperméabilité. Ce sont de sérieuses rivales aux excellentes Vaude Minaki testées l’hiver dernier. Néanmoins bien différentes car ces MX-146 seront supérieures en rendement au pédalage, là où les Vaude prendront leurs revanches pour marcher grâce à une semelle plus souple. Les Lake sont souvent réputées chères, et pourtant ces MX-146 sont dans la moyenne de la concurrence. Au bilan, si vous préférez comme moi les sorties au grand air de l’hiver plutôt que celles virtuelles dans votre garage, considérez ce produit de qualité qui vous tiendra durablement les pieds au chaud et au sec.
Des paysages grandioses parcourus par le Tour du Massif Vosgien, photo Alfredo Betancourt
Après une première édition réussie en 2021, Pascal Chabanse et les bénévoles de son association Aventure Bikepacking, réitèrent en 2022 l’invitation à découvrir le massif et les parcs naturels régionaux des Vosges. Pour cette seconde édition, attendez-vous à un lot de nouveautés. L’équipe organisatrice a capitalisé sur la première édition et s’est enrichie des retours des participants afin de faire évoluer le concept de ce “Tour” déjà très attrayant.
Une proposition variée et adaptée à tous
VTT ou gravel, 3 distances, il y en aura pour tous les goûts et les niveaux, photo Alfredo Betancourt
Rappelons d’abord le concept principal : 3 parcours sur des boucles de différentes distances, à réaliser sur une durée d’une semaine maximum soit 172 h.
Un parcours en boucle offre l’avantage de revenir à son point de départ. Cela évite les transferts parfois longs et compliqués lorsque les points de départ et d’arrivée sont distants. Il faudra cependant se rendre au point de départ, à Ensisheim, entre Mulhouse et Colmar !
L’organisation a pensé à tout le monde, du pratiquant débutant au biker confirmé, et quel que soit le type de vélo utilisé, gravel ou VTT. “On a distingué les traces pour que chacun y trouve son plaisir …”, précise Pascal.
Un travail colossal a été réalisé pour l’édition 2022. L’équipe d’organisation a doublé toutes les distances des épreuves pour proposer des traces différentes et adaptées au Gravel et au VTT. Vous aurez donc le choix de découvrir le massif sur le vélo qui vous convient le mieux, sur la trace choisie.
En résumé, le TMV 2022 c’est :
1 semaine d’épreuves soit 172 heures maximum quelle que soit la trace choisie ;
2 disciplines : le VTT et le Gravel ;
3 parcours VTT de 300, 600 et 1000 km ;
3 parcours Gravel de 350, 700 et 1200 km ;
2 Parcs Naturels Régionaux traversés (PNR Ballons des Vosges et PNR Vosges du nord).
Une découverte du patrimoine naturel, historique, culturel et gastronomique.
De belles découvertes vous attendent sur ce TMV, photo Alfredo Betancourt, gapette Vera Cycling
Les traces imaginées par l’équipe d’organisation vous feront découvrir des paysages variés d’exception : montagne, sentiers, forêts, cols, lac et vignobles. Les endroits emblématiques ne manquent pas en Alsace et dans les Vosges : les Ballons, le Mont Sainte-Odile, le Hohneck, etc. Mais aussi des villages typiques classés comme Ribeauvillé, Riquewihr, Munster, Gérardmer… ainsi que des monuments historiques comme le château de Kaysersberg et des endroits historiques et mémoriaux tels que les champs de bataille.
D’autres surprises vous attendent en 2022
Les cycles Manivelle vous présenteront leur travail artisanal avant de s’élancer sur la trace, photo Manivelle
Hormis la traditionnelle gapette de Vera Cycling qui vous sera remise dans le pack participant avec d’autres surprises, les cycles Manivelle seront présents au départ pour vous présenter leur production artisanale de cadres aciers sur mesure et de bagagerie. Ils prendront ensuite la route avec vous sur leur monture.
Une équipe média sera également sur la trace pour immortaliser l’épreuve en photo et vidéo.
L’organisation vous prépare bien d’autres surprises qui vous feront découvrir la gastronomie locale. “Je suis en train de préparer avec des partenaires un panier de produits locaux qui sera offert aux participants », déclare Pascal. Un teaser vous est proposé afin de vous mettre l’eau à la bouche.
Bike Café sera présent et nous vous donnons rendez-vous le vendredi 1er juillet 2022 au départ d’Ensisheim, entre Mulhouse et Colmar, pour le briefing et l’apéro avant le départ. Le lendemain on pourra peut-être apercevoir le Lynx, animal emblématique de la région et de l’épreuve. Il vous faudra également un œil de Lynx pour dénicher les boulangeries, les endroits de bivouac, les points d’eau…
Le teaser vidéo du Tour du Massif Vosgien
Bike Café fera un reportage en immersion sur un des parcours et pour vous faire vivre de l’intérieur cette belle épreuve.
Quand il fait froid en Camargue, il fait vraiment très froid - photo Anne Fontanesi
L’anticyclone de Sibérie frappe à notre porte. Un temps glacial et sec s’impose partout et ne semble plus vouloir cesser… Ici et là, un vent du nord violent souffle sans discontinuer et renforce la sensation de froid. La météo ne favorise pas les sorties longues, mais l’envie de pédaler est plus forte que tout. C’est l’occasion de tester le “Kit Polar” de Northwave, un ensemble veste et cuissard long, particulièrement étudié pour ce type de conditions.
Le mistral vient du nord et gifle les cyclistes – photo Anne Fontanesi
Northwave is an italian brand > Northwave è un marchio italiano
Contrairement à ce que pourrait laisser croire son patronyme anglo-saxon, Northwave est une marque italienne, fondée en 1991 à Montebelluna, en Vénétie, entre Bassano Del Grappa et Trévise. Si vous lisez les tests de vêtements que nous publions régulièrement, vous n’êtes pas sans savoir que cette région située au pied des Dolomites est le creuset de beaucoup de marques italiennes de vêtements de cyclisme. Effectivement, la tradition textile du nord de l’Italie et la proximité des montagnes, où les sports d’hiver sont rois, ont fait de cet endroit le laboratoire d’excellence de productions aux coupes très élaborées et utilisant des matières ultra-techniques, préalables élémentaires pour proposer des tenues performantes et élégantes.
Mistral, ̶m̶o̶n̶ ̶a̶m̶i̶ mon ennemi
Pour ce test, loin de l’Italie et des montagnes, j’ai choisi la Camargue en ce mois de janvier, où le mistral ne rencontre aucun obstacle pour gifler les cyclistes sur son passage. Les essais se sont déroulés sur des sorties de 30 à 120 kilomètres, dans des conditions météo à la limite de ce que je peux supporter. Même quand Météo France annonce des températures de 0 à 9 degrés, la sensation de froid est renforcée par la force des bourrasques. On a coutume de dire qu’on perd un degré par dix kilomètres/heure de vent. Avec des rafales à 90 km/h, c’est donc des températures bien en dessous de zéro que j’ai pu essuyer, particulièrement le matin et le soir, quand le mistral était à son maximum et que le soleil ne contrebalançait pas la situation.
Le mistral renforce la sensation de froid, moins un degré par 10 km/h – capture d’écran site Météo France
RPM (Rotations Par Minute)
J’ai également choisi d’éprouver ces vêtements en variant l’intensité de mes sorties. Effectivement, la sensibilité du cycliste est différente selon qu’il roule “tranquille” ou “à fond”. Dans le premier cas de figure, il aura besoin de vêtements bien isolants, car il voudra rester au chaud pour se détendre et profiter de la balade. S’il augmente la cadence, l’effort intense lui évitera la sensation de froid, mais si ses vêtements se gorgent de transpiration, il grelottera quand même… La polyvalence d’une tenue de cyclisme dépend de l’équilibre entre deux qualités a priori contradictoires : L’isolation et la respirabilité. Pour résoudre l’impossible équation, les fabricants développent simultanément trois stratégies : La production de vêtements complémentaires à combiner en superpositions de couches, l’utilisation de fibres ultra-techniques et la construction “en panneaux” des vestes et des cuissards.
Au revers de la veste Extreme Polar, les panneaux se succèdent et ne se ressemblent pas – photo Dan de Rosilles
Effeuillage cycliste
Pour ce qui est de l’usage “multicouches” des vêtements, vous connaissez déjà la méthode : De une à trois couches habillent le torse, en fonction de la température extérieure et de l’intensité de la sortie. On obtient ainsi la combinaison idéale, avec une sous-couche (à manches courtes ou longues) au contact de la peau, un jersey plus ou moins chaud en seconde couche et une veste ou un gilet par dessus, si le besoin s’en fait sentir.
Le bord de la manche de la veste Extreme Polar affiche une bande réfléchissante à l’extérieur, une bande anti-glisse à l’!ntérieur – photo Dan de Rosilles
Tissus high-tech
En ce qui concerne les matières ultra-techniques, les fabricants ont beaucoup progressé et rivalisent aujourd’hui d’inventivité et de prouesses technologiques, avec des textiles qui filtrent les rayons du soleil, absorbent la transpiration, sèchent très vite, sont étanches à la pluie, résistent à l’abrasion, isolent du froid, coupent du vent… Dans l’absolu, l’industrie peut pourvoir à toutes les demandes, pour tous les types de vêtements, toutes les situations météo et toutes les pratiques cyclistes. La seule limite est le coût de la recherche et du développement, qui est répercutée sur le prix des équipements.
Le chamois du cuissard Fast Polar tient bien en place. Il est confortable, même sur plusieurs jours d’utilisation – photo Dan de Rosilles
Mosaïque textile
Pour finaliser des vêtements parfaitement adaptés au cyclisme, les concepteurs assemblent ces tissus high-tech en panneaux positionnés pour recouvrir telle ou telle partie du corps et améliorer ainsi le confort et la performance. Outre les tissus compressifs (comme ceux utilisés sur les cuissards par exemple) qui favorisent le reflux veineux et la récupération musculaire, ou au contraire les matières élastiques qui assureront l’aisance au niveau des articulations, on va trouver des textiles plus ou moins respirants et plus ou moins isolants sur le torse, dans le dos, devant ou derrière les manches. Effectivement, la vitesse atteinte à vélo, l’effort physique et la spécificité du pédalage induisent des besoins différents selon les zones du corps.
À l’intérieur du cuissard Fast Polar, on remarque des panneaux de polaire aux caractéristiques différentes – photo dan de Rosilles
Solution Polartec…
Pour ce Kit Polar, Northwave a utilisé des tissus de chez Polartec, un célèbre fabricant américain de textiles hautement techniques. On trouve par exemple, sur l’avant du cuissard, des panneaux en Polartec Wind Pro qui protègent les jambes de l’impact du vent et de l’air grâce à des micro-poches d’air thermiques qui gardent la chaleur à l’intérieur, sans l’aide d’une membrane laminée. Pour la veste, c’est la célèbre fibre Polartec Alfa qui a été mise à contribution. Cette drôle de fourrure synthétique, un peu semblable à de la laine de mouton frisottée, assurer chaleur et respirabilité. Elle retient la chaleur corporelle du cycliste pour créer une couche d’air isolante, tout en expulsant vers l’extérieur la chaleur corporelle excessive et l’humidité afin d’offrir un confort optimal pendant l’activité.
… Mais pas que.
Les tissus sélectionnés reçoivent aussi des traitements de surface efficaces et durables qui contribuent à l’isolation, à l’étanchéité et à la résistance des vêtements. Les panneaux Polartec Wind Pro du cuissard et les zones élastiques de la veste bénéficient par exemple d’un traitement de surface polymère déperlant extrêmement fin appelé DWR (Durable Water Repellent). Développé par Gore-Tex, ce traitement fait que l’eau ne fait que perler et glisser sur le tissu. Autre exemple : le traitement Polartec Hardface qui, sur le cuissard, augmente la résistance aux frottements et protège du froid sans compromettre la douceur et la respirabilité du tissu.
La très efficace fibre Polartec Alpha ressemble à un frisottis de mouton synthétique – photo Anne Fontanesi
Fast Polar Bibtight, un cuissard atypique
Enfilons ce cuissard justement. Les cyclistes qui, comme moi, sont habitués aux cuissard compressifs, seront plutôt décontenancés. Ici, pas de compression, le collant enrobe les jambes comme une enveloppe de laine uniformément chaude, douce et confortable. Même si des polaires différents ont été utilisés selon les zones, la sensation de contact est identique partout, celle de chaleur est immédiate, devant, derrière, de haut en bas. On peut noter l’absence de zip aux chevilles (ce qui n’est pas gênant, mais nécessite d’enfiler les chaussettes avant le cuissard). L’aspect de ce bibtight est sobre, ses fines et discrètes bandes réfléchissantes horizontales sont bizarrement placées dans le creux du genoux. Avec pour seul autre motif réfléchissant le logo de la marque situé sur le tiers supérieur gauche de la cuisse, ce cuissard d’hiver susceptible d’être utilisé de nuit, tôt le matin ou en fin de journée, est bien peu clinquant…
Au creux du genou du cuissard Fast Polar, au croisement des différents panneaux, on remarque la bande réfléchissante – photo Dan de Rosilles
Partie de jambes à l’air
À l’usage, ce Fast Polar sait parfaitement se faire oublier. C’est, à mon avis, la qualité principale que l’on peut attendre d’un cuissard. Je n’ai pas noté de gêne particulière au creux du genou par exemple, comme l’épaisseur du textile à cet endroit me l’a fait craindre lors du premier enfilage. Pas de problème d’ajustement ou de tenue non plus : Le Fast Polar reste parfaitement en place pendant le pédalage. J’ai éprouvé ce cuissard en pignon fixe à très haute fréquence sur 120 km, sans avoir rien à redire non plus en matière de transpiration ou d’irritations. Le discret insert Northwave Explorer qui se fond dans l’ensemble avec sa couleur noire et ses petites alvéoles m’a parfaitement convenu ; même si de prime abord, l’absence de compression peut faire craindre que l’insert ne soit pas stable durant le pédalage, il n’en est rien, du début à la fin de la sortie. J’ai également porté le cuissard plusieurs jours d’affilée sans le laver, ce qui est un très bon test pour évaluer la qualité du chamois. Je confirme que vous pourrez sans crainte enchaîner deux ou trois jours de vélos avec ce cuissard pour un long raid hivernal.
Le cuissard fast Polar n’est pas compressif mais enrobe uniformément les jambes d’un fourreau confortable et chaud – photo Anne Fontanesi
La plage de température idéale d’utilisation du Fast Polar Bibtight se situe entre -5° et 6°C, ce qui en fait un pur cuissard d’hiver. Pendant le test, je l’ai porté aussi sans problème entre 6 et 12°C, mais là, j’aurais préféré dans l’idéal un équipement un peu moins chaud. Au delà de 12°C, il vous faudra impérativement changer pour un cuissard plus fin, voire un corsaire ou un court selon votre sensibilité au froid. Pour trouver un défaut au cuissard Fast Polar, c’est au niveau des bretelles et du panneau du ventre qu’il faudrait aller voir. Aux limites hautes d’utilisation (entendez aux moments les plus chauds de la journée et/ou dans les phases de haute intensité), le polaire des bretelles et du ventre a tendance à garder l’humidité qui se diffuse ensuite sur la sous-couche, créant une zone mouillée plutôt fraîche et inconfortable. Même si ce désagrément peut être anticipé en jouant sur l’ouverture de la veste pour créer une sur-ventilation, il n’est pas toujours aisé d’y penser à temps… ou de trouver le bon compromis entre la chaudière et le ventilateur. Aussi aurait-on aurait préféré un tissu plus fin et respirant au niveau du ventre et des bretelles en filet pour mieux évacuer l’humidité.
Les bretelles et le ventre du cuissard, eux aussi en polaire, peuvent piéger l’humidité lors des séquences à haute intensité – photo Dan de Rosilles
Extreme Polar Jacket : Une métisse au Palace
Passons maintenant en revue la belle et subtile veste “Extreme Polar” qui, dans ce kit, assure la protection du haut du corps. Je dois dire que j’ai été immédiatement séduit par son esthétique sobre et sombre. L’extérieur est majoritairement recouvert d’un tissu noir moiré coupe-vent. Un autre textile, noir mat, choisi pour ses qualités respirantes et élastiques, recouvre les flancs, le dessous des bras et la bande lombaire. J’ai aimé le jeu des reflets et des matières, qui offrent à cette veste un étonnant caractère mi-sportif, mi-rock’n’roll. Je repense aux années 80, au cuir, au latex, au vinyle… des matières adoptées par les punks, sublimées par Jean-Paul Gautier ou Thierry Mugler, validées par le monde de la nuit, au Palace et ailleurs.
En hiver le soleil est bas, mais les reflets de la veste attireront l’attention des automobilistes – photo Anne Fontanesi
À l’intérieur de la veste, on découvre une complexe répartition de panneaux et de matières, prévus pour protéger au mieux les différentes parties du haut du corps. Le torse, le cou et le dos (sauf sur sa partie la plus basse) sont intégralement protégés par le moutonnement de la fibre Alpha de Polartec. Les flancs et la bande lombaire en sont dépourvus, laissant voir le revers du textile extérieur de la veste. Dans les manches, c’est un fin polaire qui double le tissu extérieur. Il n’a pas le même effet isolant que la fibre Alpha, dans le sens où la couche d’air emprisonnée est beaucoup plus fine et que l’effet “amortisseur” de la chaleur est moindre : l’isolation est plus directe, plus immédiate, moins respirante. Ce choix délibéré des concepteurs est intéressant. Il permet d’avoir une coupe plus ajustée sur les membres supérieurs (pour éviter trop de prise au vent) et accentuer leur isolation. Effectivement, les bras ne sont pas actifs à vélo et sont en première ligne face aux frimas.
Ce cheval de Camargue est tombé sous le charme des moirures de la veste Extreme Polar – photo Anne Fontanesi
(Pas) toutes options
D’autres caractéristiques intéressantes mais minimales parachèvent l’équipement de la veste Extreme Polar pour faciliter la vie du cycliste frigorifié. La fermeture à glissière est équipée d’une tirette très facile à saisir avec de gros gants, caractéristique fort appréciable en hiver. Dans l’absolu, on aurait adoré que ce zip soit à double tirette et puisse aussi s’ouvrir par le bas, pour pouvoir gérer au plus précis la régulation thermique ; mais malheureusement, ce genre de zip n’équipe encore que trop peu de vestes et de gilets de vélo. Les trois poches dorsales sont assez volumineuses et faciles d’accès. Celle de droite est doublée par une poche zippée s’ouvrant sur le côté. On pourra y ranger un smartphone, à condition qu’il soit de petite taille : Mon vieil iPhone 5 s’y loge de justesse. Sur le devant de la veste, j’ai regretté l’absence d’une poche de poitrine, où pourrait se loger la clé de la maison par exemple.
La tirette du zip de la veste extreme Polar est facile à saisir avec des gants – photo Anne Fontanesi
En matière de visibilité, la veste Extreme Polar va faire jaser. En basse lumière, malgré sa couleur noire, son tissu moiré “flashe” et accroche le regard. Pour la nuit, le bas de la veste est équipé sur tout son long par une fine bande réfléchissante ; sur le devant, le logo “NW” réfléchit aussi. Mais je suppose que nombre de lecteurs argueront que cette veste noire aurait pu être d’une autre couleur, pour être plus visible. Pour ma part, je préfère une veste noire, sobre et élégante (c’est le cas ici) et assurer ma sécurité grâce à l’éclairage sur le vélo et des réflecteurs sur les parties mobiles (roues, pédales, chaussures, jambes). La spécificité la plus intéressante de l’Extreme Polar Jacket tient à mon avis à la qualité des matériaux utilisés, qui font de cette veste un vêtement extrêmement léger et compactable. J’attache beaucoup d’importance à ce détail, parce que j’aime pouvoir ranger la veste dans une poche dorsale de jersey ou dans le bikepacking aux heures les plus chaudes de la journée. C’est un point important lorsqu’on part plusieurs jours en balade ou sur des courses d’endurance. À cet égard, l’Extreme Polar est une championne. On ne la sent pas sur soi tellement elle est légère et elle se compresse à la taille d’une mangue dans sa poche intégrée dans le revers du dos. Pour résumer mon sentiment sur les équipements dont dispose la veste Extreme Polar, je dirais que chaque cycliste placera les priorités à l’endroit qui lui convient. Certes, cette veste n’est pas la plus équipée de sa catégorie, mais cela permet à Northwave de la proposer à prix contenu, bien en dessous de celui de certains modèles concurrents, mieux dotés en terme d’équipements, mais beaucoup plus chers.
Je suis pas au Palace sur le Dance Floor, mais à haute intensité sur un pignon fixe… et c’est très cool ! – photo Badaam AkaStrada
Prendre un vent, ou une veste
En pratique, la veste Extreme Polar s’est révélée extraordinaire. Elle est tellement légère qu’on ne la sent pas sur soi et qu’on l’oublie. Elle est super isolante et respirante et procure un excellent confort pendant l’activité. Que ce soit à pleine vitesse ou en balade, j’ai pu éprouver sa polyvalence en jouant sur deux tableaux : la superposition des couches et la ventilation par l’avant. Pendant les journées les plus froides, avec des températures allant de -5° à 4°C, je l’ai utilisée en troisième couche, sur un baselayer à manches courtes et un jersey à manches longues. Mais à haute intensité et autour des 6°C, j’ai dû l’ouvrir plus ou moins pour éviter la surchauffe, le jersey étant un frein à l’évacuation de l’humidité. Pour des journées plus “douces” (de 4 à 9°C environ), je l’ai portée en deuxième couche, sur un simple baselayer à manches longues. C’est là qu’elle a trouvé ses conditions d’utilisation idéales. Sur les journées les plus douces (6-12°C), je l’ai portée sur un baselayer à manches courtes, en jouant progressivement, selon la température, avec l’ouverture du zip : col ouvert, veste à demi ou complètement ouverte.
Sur le côté droit du dos, une petite poche zippée permet de mettre en sécurité un smartphone ou des clés – photo Dan de Rosilles
Attention toutefois, lors des arrêts, la grande respirabilité de l’Extreme Polar ne lui confère pas les qualités isolantes d’une bonne doudoune : La veste est conçue pour tenir chaud pendant l’effort, pas pendant les pauses. Tant mieux, on s’arrête toujours trop longtemps au ravito. Même si je ne pense pas utiliser la veste Extreme Polar sur des sorties gravel, de crainte de l’abîmer en touchant des branches dans les monotraces, je l’ai définitivement adoptée pour les sorties sur route dans le froid et le vent. Cette veste efficace, polyvalente, ultra-légère et compressible, m’accompagnera systématiquement en hiver, que ce soit pour des distances courtes, des séances à haute intensité ou des raids de plusieurs jours en bikepacking.
La veste Extreme Polar se compresse aisément dans sa poche intégrée – photos Dan de Rosilles
Et mon tout est un Kit Polar
En attendant le printemps et des températures plus douces, j’ai adopté ce kit cuissard + veste, qui me rassure sur ma capacité à résister au froid et me permet de partir rouler avec l’esprit plus tranquille. j’ai pris le temps, durant ce test, de vérifier la bonne combinaison de couches selon la température annoncée et la force du vent. Les conditions météo de ces dernières semaines ont été sèches et venteuses, je n’ai malheureusement pas pu tester le kit dans des conditions plus humides ; je n’hésiterai pas à le faire, mais ici, en climat méditerranéen, pluie rime avec vent du sud, donc redoux… Je ne suis donc pas sûr d’avoir l’opportunité d’utiliser cet ensemble les jours de pluie ou de grisaille ; pas le cuissard en tout cas, cantonné à un usage strictement hivernal pour des températures inférieures à 9°C.
Veste et cuissard sont tellement isolants qu’un fort mistral ne les traverse pas – photo Anne Fontanesi
La veste par contre, pourra sans doute être utilisée sur une plus large plage de températures, par exemple sur un seul jersey fin, en l’ouvrant ou l’enlevant s’il fait trop chaud. Avec son prix modéré et ses qualités techniques, cet ensemble est parfaitement adapté à mes attentes et mes besoins. Je suis un pratiquant intensif (environ 15.000 km/an) et exigeant sur la qualité de mes équipements, mais j’habite dans une région où les conditions météo glaciales sont rares : J’affronte des températures inférieures à 9°C très ponctuellement, sur une période de trois mois par an. Cela doit représenter 10 à 20 sorties par an seulement. Le Kit polar me paraît donc être le bon choix pour ceux qui, comme moi, veulent rouler dans d’excellentes conditions quand il fait le plus froid, sans investir trop dans des équipements qu’ils utiliseront peu souvent.
L’incessante créativité des marques nous invite à vous présenter quelques nouveautés gravel ainsi que certains “best-sellers”, à découvrir avant de vous lancer sur les sentiers. Nous avons choisi et testé plusieurs produits et espérons que ce choix vous plaira.
Verres photochromiques KOO
Les verres photochromiques assortis aux montures KOO vous permettront de passer de zones sombres à lumineuses et inversement en adaptant leur teinte rapidement, photo Hugues Grenon
En 2021 nous avions été séduits par deux modèles de la marque italienne KOO créée par Kask en 2016 et avions aussi apprécié leur produit de correction visuelle pour le vélo. Un des atouts de ces lunettes était la qualité de leurs verres. Il manquait au catalogue des modèles photochromiques, permettant de s’adapter aux variations de luminosité, lorsque par exemple nous passons d’un endroit dégagé ensoleillé à un single sombre en pleine forêt. KOO propose désormais ce type de verres à teinte variable s’adaptant rapidement à l’éclairage et aux conditions météorologiques.
Les caractéristiques des verres sont d’offrirun large spectre de variation de 12 à 69 %, un revêtement anti-buée, une protection 100% UV, un contraste augmenté, un effet de clarté augmenté dans l’obscurité et une égalisation de la lumière optimum. Ils sont teintés en rose, un coloris agréable et lumineux. Après quelques semaines d’utilisation dans des conditions météo et de luminosité changeantes, ils remplissent leurs promesses et permettent de n’avoir qu’une paire de verres pour toute l’année. Pour le nettoyage utilisez un chiffon microfibre propre sous peine d’apparition de micro rayures non handicapantes à la vision, mais dommageables esthétiquement. Ces verres photochromiques sont disponibles au détail comme “rechange” pour les modèles Spectro et Demos au prix de 90 € ou avec lunette complète au prix de 200 € pour le modèle Spectro monture Black et 190 € pour le modèle Demos monture White. Infos sur le site de KOO.
Selle et ruban de cintre Cambium Brooks
Selle et ruban de cintre Cambium, deux valeurs sûres, photo Hugues Grenon
Brooks, célèbre pour ses selles en cuir, propose également une série de modèles Cambium – réalisés en caoutchouc et coton – et du ruban de cintre moelleux. La classe à l’anglaise ! Oui et non, puisque la marque appartient depuis 2002 au groupe italien Selle Royal, tout en gardant l’esprit “So British” qui a fait son succès.
La série de selles Cambium n’est pas vraiment une nouveauté puisqu’elle est apparue pratiquement en même temps que le gravel en France. C’était il y a quelques années, mais elle reste une valeur sûre même si – comme nous aimons à le rappeler – chacun devra trouver selle à son séant. Ces selles sont proposées régulièrement en séries limitées comme celle signée Chris King, avec des rivets en aluminium anodisés ou récemment la “signature” Migration Gravel Race, épreuve ayant lieu au Kenya organisée par un organisme œuvrant au développement du cyclisme et dont les bénéfices des ventes iront à cette cause.
Une série limitée dont les bénéfices iront au développement du cyclisme au Kenya, photo Brooks
Pour la série Cambium, la coque est réalisée en caoutchouc vulcanisé, enduite de tissu en coton biologique. Cette particularité lui confère une certaine souplesse permettant d’absorber les vibrations. Ce revêtement est fixé sur la coque par des rivets métalliques. Contrairement aux modèles en cuir, ces selles n’ont pas besoin d’être rodées. Elles sont imperméables, résistantes et ne nécessitent pas d’entretien. La Cambium existe en version Carved c’est-à-dire évidée au niveau du centre. Pour avoir roulé plusieurs milliers de kilomètres lors de brevets cyclotouristes, c’est cette version qui m’a convenu car cet évidement apporte une grande souplesse, que certains pourront trouver trop importante.
La version Carved évidée au centre afin de limiter les compressions et apportant une souplesse supplémentaire, photo Brooks
Selon les versions, les rails peuvent être tubulaires en acier ou en carbone, afin de gagner un peu de poids car c’est son point faible. La Cambium C15, utilisée ici en rail acier, pèse 450 g contre 295 g pour la C13 en rails carbone.
Comment s’y retrouver parmi ces modèles Brooks C13, C15, C17 et C19 ?
En fait, le numéro derrière le C de Cambium correspond à la pratique cycliste et la position plus ou moins penchée sur le vélo. Plus la pratique est sportive, plus la position est penchée. La C13 est la plus sportive pour une position du corps à 45° et dotée uniquement de rails carbone. Même angle de position pour la C15, mais avec rails aciers et avec une largeur et longueur un poil différentes.
Cette C15 fait 140 mm de large et 283 mm de long et est plus adaptée à une position sportive, photo Hugues Grenon
La C17 est pour une position relevée de 60° et la C19 pour une position totalement relevée adaptée à la balade. Également, plus le numéro est élevé, plus la largeur de la selle est importante. Les différentes versions existent en plusieurs largeurs et plusieurs coloris.
Prix de ce modèle C15 : 110 € TTC.
Le ruban de cintre Cambium Rubber Bar Tape est destiné à s’assortir aux selles Cambium. Dans le même esprit, il est très moelleux afin d’amortir les chocs et vibrations grâce à ses 3 mm d’épaisseur.
Un très bon confort et une belle accroche pour ce ruban Cambium dotée d’une belle finition, photo Hugues Grenon
Cette guidoline est constituée d’un mix polyester et mousse EVA et revêtu d’une couche PU imprimé de motifs géométriques pour optimiser l’accroche ; cette dernière est excellente même par temps de pluie. Les bouchons de cintre sont en caoutchouc et les bandes de finitions en coton avec autocollant. La mise en place est relativement aisée, vous pourrez tirer dessus pour le mettre bien en place. La longueur fournie de 215 cm au total est généreuse. Le ruban existe en de nombreux coloris pour l’assortir au mieux à votre destrier et à votre selle.
Une large gamme de coloris pour assortir au mieux à votre monture et votre selle, photo Brooks
Le prix à 40 € TTC est dans la fourchette haute mais justifié au vu de la qualité.
Ces pneus gravel sont apparus il y a un peu plus de deux ans et ils sont devenus une valeur sûre en terme de polyvalence et résistance à la crevaison. Notre test des pneus Continental Terra gravel avait classé à l’époque le modèle Trail un des meilleurs choix parmi les pneus “toutes saisons”. Cerise sur le gâteau pour les adeptes du tubeless, ils se montent et claquent aisément même si ce critère peut dépendre également de la jante, mais de notre côté ça a été easy.
Le Trail, mais aussi le modèle Speed (un peu moins cramponné que le Trail) sont désormais disponibles depuis quelques mois en flancs beiges. Un beige qui tire un peu plus vers le jaune que le brun d’ailleurs. Ils sont toujours tubeless ready et adoptent la gomme Black Chili Compound qui saura vous emmener loin avec une accroche et un confort pullman. Dimensions : 650 ou 700 x 40.
Prix public : 57,90 € Toutes les infos sur le site de Cycletyres
Veste Sportful Dr Jacket
Allez-vous en pincer pour cette veste mi-saison imperméable et coupe-vent Dr Jacket de Sportful ? photo Hugues Grenon
Sportful possède une longue expérience du textile sportif. L’entreprise est créée en 1946 par le couple Cremonese dans les Dolomites en Italie. La famille est toujours à la tête de l’entreprise basée dans la même vallée qu’à l’origine. Certains salariés sont présents dans l’entreprise depuis 40 ans. L’innovation et la conception sont les clefs du succès de Sportful.
Après quelques mois de tests, sous différentes météos et températures, voyons si cette veste anti-pluie et coupe-vent respecte ces valeurs.
Au déballage, on perçoit la qualité des différents tissus et de leur assemblage. La veste est extrêmement légère :154 g. Elle peut être repliée dans sa poche filet positionnée sur la poitrine.
Une fois pliée dans sa poche filet la veste prend peu de place et est très légère à 154 g, photo Hugues Grenon
Un petit cordon permet d’accrocher la veste pliée directement sur le vélo. Dépliée, cette poche peut servir à ranger des barres énergétiques. Deux petites poches intérieures filets permettront de stocker de petits éléments à l’abri.
Les coutures des différents empiècements sont réalisées par thermo-soudage pour garantir une bonne imperméabilité. Un tissu extensible est positionné aux endroits stratégiques (sur les côtés, le bas du dos, les poignets et le dessous des manches) afin de conserver une excellente liberté de mouvement. Le petit col qui remonte sur le cou est de taille parfaite. Testée sous des pluies moyennes à fortes parfois, mais sur peu de temps, l’imperméabilité de la Dr Jacket est au rendez-vous. En contrepartie, la veste est peu respirante.
Par contre, elle coupe vraiment bien le vent, permettant ainsi de conserver quelques degrés salvateurs. Je l’ai surtout utilisée pour des températures fraîches de mi-saison aux alentours de 10°/14° pour gagner quelques degrés au petit matin par exemple.
Une veste salvatrice pour gagner quelques degrés au petit matin par vent frais, photo Hugues Grenon
Trois éléments réfléchissants différents sont positionnés sous la poche filet sur la poitrine.
Trois éléments réfléchissants sont positionnés sous la poche filet devant mais rien derrière, photo Hugues Grenon et Sportful
C’est une bonne idée, même si leur visibilité peut-être quelque peu cachée par ce que vous auriez rangé dans cette poche. Ce n’est donc peut-être pas l’endroit le plus visible pour ces éléments. De plus, derrière, à part le mini logo Sportful, aucun élément réfléchissant n’est présent, c’est dommage. Dans cette couleur historique orange vif, la veste sera très visible. Le modèle noir le sera beaucoup moins.
Pour conclure, cette veste tient ses promesses et est très agréable à porter. La qualité de fabrication et les tissus sont d’excellente qualité. La coupe est assez près du corps mais le confort est au rendez-vous grâce aux empiècements élastiques.
Elle taille “normalement” mais elle est assez courte. Les axes d’amélioration sont les éléments réfléchissants arrières et la respirabilité. Il faudra tout de même débourser 140 € TTC pour l’acquérir ce qui la positionne dans une fourchette de prix plutôt haute.
La marque italienne se lance dans la chaussure avec des options plutôt haut de gamme pour la route, le gravel et le VTT.
Q36.5 (plus d’informations sur cette marque italienne de textile haut de gamme) est devenue une marque culte sous l’impulsion de son dirigeant Luigi Bergamo. Elle présente les premières chaussures à cartographie corporelle conçues pour l’aventure, qu’il s’agisse de gravel, de VTT ou de cyclocross. La semelle extérieure est spécialement conçue pour vous aller sur tous les terrains.
Dan de Rosilles a découvert ces chaussures de gravel Q36.5 lors d’un Press Camp organisée par la marque en novembre dernier au Tyrol. Les chaussures ont été développées sur la base d’une étude approfondie effectuée sur 1 000 types de pieds différents. 15 prototypes ont été réalisés et 1 000 heures de tests ont été effectuées. Tous les éléments ont été conçus avec attention afin d’épouser le contour du pied. L’enveloppe du pied est assurée par une sorte de chaussette douce au toucher cousue à l’intérieur de la chaussure qui maintient le pied en place pour améliorer le coup de pédale.
La fermeture est assurée par des disques Boa Li2 avec le lacet TX4 Dyneema et Polyester.
Les nouvelles chaussures gravel Unique Master de Q36.R, photo Dan de Rosilles
Lezyne propose ces valves de pneus de vélo tubeless conçues en aluminium usiné CNC léger et durable. Le design est élégant et rehaussera l’esthétique de votre vélo. Elles sont disponibles en quatre couleurs : noir, or, bleu ou rouge. Le capuchon de valve rainuré améliore l’adhérence et dispose d’un outil de noyau de valve intégré et d’un embout T25 qui permet de serrer la valve sur une jante tubeless.
Photo Philippe Aillaud
Ces valves sont équipées d’un joint torique et d’un contre-écrou rainuré en aluminium pour assurer une étanchéité sans fuite. Elles sont compatibles avec les préventifs tubeless. Elles fournissent un débit d’air maximal et sont compatibles avec toutes les pompes à pied et pompes à main de type Presta. Tous ces avantages ont convaincu Philippe pour les installer sur les roues de son prochain vélo qui sera un Graxx 2.
Avis de Philippe : ces valves concrétisent l’ingéniosité présente dans les produit Lezyne. Les valves tubless sont des produits classiques fabriqués par de nombreuses marques. Le petit plus chez Lezyne c’est, outre de belles fabrication et finition, le bouchon de valve avec une double empreinte : démonte-obus de valve (très utile lorsque l’on veut faire claquer un pneu et avoir un flux d’air maximal), et torx de 25 pour maintenir la valve du coté intérieur de la jante lorsque l’on serre l’écrou plaquant le joint torique sur l’extérieur de la dite jante.
Elles sont disponibles en trois longueurs (44/60/80 mm) et en quatre couleurs (noir, bleu, rouge et doré) pour un prix public de 25 € (souvent moins suivant les vendeurs et sites).
Ce guidon est sans doute un des guidons préférés de ceux qui pratiquent le gravel.
Le fameux Venture Max dans sa version 2, photo Philippe Aillaud
Comme son prédécesseur, le Comp VentureMax de nouvelle génération est influencé par ces expériences de vie, mais certains ajoutent de nouvelles fonctionnalités – continuant d’inspirer les cyclistes à chasser le gravier et d’autres aventures sur surfaces mixtes. Les dessus ergonomiques de forme aérodynamique de 38 x 22,5 mm offrent une position de main plus confortable, tandis que le perçage pour une boîte de jonction Shimano EW-RS910 étend l’adaptabilité du WCS VentureMax.
Les positions multiples des mains sont essentielles pour le confort et la confiance lors de n’importe quel trajet, et le WCS VentureMax y offre de nombreuses options, en particulier avec son large évasement de 24 degrés au niveau des gouttes. Mais c’est le retour du Bio-bend dans la chute qui ajoute encore un autre élément de conception pratique et confortable quelle que soit la surface sur laquelle vous choisissez de rouler et aussi longtemps que dure votre aventure.
photo Philippe Aillaud
La section supérieure aplatie de 38 x 22,5 mm offre une zone confortable pour le repos des mains
Compatible avec la boîte de jonction Shimano EW-RS910
La largeur est mesurée au niveau du coude initial plutôt qu’au niveau du capot
L’avis de Philippe : ce cintre Ritchey Venturemax WCS – par rapport à la version précédente que je possédais – présente un dessus aplati et profilé pour avoir une plus grande surface d’appui et donc plus de confort. Par ailleurs un creux a été créé afin de mieux positionner les gaines sous le ruban de cintre.
Yvan Thuayre, l'organisateur de la Desertus Bikus, dans le désert de Bardenas - photo @desertusbikus
Un événement cycliste enflamme en ce moment les réseaux sociaux : Desertus Bikus, une épreuve d’endurance typée route-gravel léger, à la découverte de l’Espagne et de ses zones désertiques. Ouverte aux cyclistes de tous niveaux, elle proposera, au mois d’avril prochain, de s’élancer au départ d’Anglet (près de Biarritz) pour arriver à Nerja (près de Malaga), 1200km plus loin. Victimes d’un fulgurant succès, les organisateurs se sont vus dans l’obligation de clore ce dimanche des inscriptions qui devaient fermer le 10 février prochain… Curieux de tout savoir de cet événement et les raisons de sa popularité, nous avons pris contact avec Yvan Thuayre, le discret mais non moins inventif créateur de cette épreuve.
D’Anglet à Nerja, il faudra parcourir quatre déserts et l’Espagne du nord au sud, sur 1200 km – visuel @desertusbikus
Au téléphone, la voix d’Yvan Thuayre est enjouée. Le débit est rapide, les termes précis, l’homme semble serein et efficace. Il faut dire que ce trublion qui débarque en fanfare dans le petit monde très fermé des organisateurs d’épreuves enduroad (des courses sur route longue distance, sans escale et sans assistance) n’en est pas à son coup d’essai. Fin connaisseur et amoureux du Pays basque Français et Espagnol, il est déjà l’auteur d’un événement de 240 km et 6666m D+, bien connu dans le sud-ouest, la Pop Ouest Classic, qu’il organise avec brio depuis 2019.
Desertus Virus
C’est à l’occasion de la deuxième vague virale, pour ne pas revivre l’expérience enfermante du premier lock down, qu’Yvan Thuayre a harnaché son vélo de bikepacking et a franchi la frontière. Pendant de longues semaines, du Pays Basque (qu’il connaît bien) à l’Andalousie (qu’il a découvert à cette occasion), il a quadrillé l’Espagne. Il y a trouvé une certaine liberté d’aller et venir, des étendues désertes et pittoresques, des routes et des pistes de gravel à l’envie et, au final, l’idée d’y organiser une course longue distance. De retour chez lui, cet habitué des montages de projets et des collaborations croisées a mûri sa proposition, entouré de ses amis-complices avec qui il avait déjà créé la Pop Ouest Classic. Il a fallu ensuite attendre des jours meilleurs et un ralentissement de la pandémie pour lancer l’événement.
Yvan Thuayre, l’organisateur de l’épreuve, à la découverte du désert de Gorafe – photo @desertusbikus
Soif d’aventure
Le nom de l’épreuve, Desertus Bikus, un peu farfelu, lui serait venu en écoutant une chanson en latin. Le décor est planté, tout le monde s’y reconnaît. Les littéraires y trouveront des correspondances avec Dino Buzatti et son Désert des Tartares ; les fans de cinéma y apercevront la svelte silhouette de Lawrence d’Arabie ou celle, plus baraquée, de Priscilla. Les fous de sport rêveront au Marathon des Sables ; d’autres, très pragmatiques, imagineront des dromadaires, des palmeraies, des puits, des dunes et des mirages… Dans tout les cas, c’est sans doute la soif d’aventure, l’envie de s’évader après le COVID, la rêverie et l’introspection propres aux arpenteurs de déserts qui explique la ruée des prétendants à cette première édition. De ce point de vue, le parcours est bien doté, les 4 “CP” (points de contrôle) intermédiaires qu’il faudra passer pour valider l’épreuve étant tous situés dans des endroits sauvages et inhabités.
Quatre déserts, du nord au sud
Les passages aux CP se feront sur des pistes de gravel roulantes – photo @desertusbikus
Las Bardenas Reales pour commencer, est une zone semi-désertique d’une superficie de 42 000 hectares située au sud-est de la Navarre, entre Tudela et Carcastillo, au nord du parcours, après que les Pyrénées aient été juste franchis. Il faudra ensuite tracer sa route jusqu’aux Montañas Vacías, une région de sierras escarpées, située en droite ligne entre Valencia et Madrid, où la densité de population est tellement faible qu’on surnomme cette région la “Laponie Espagnole”… Viendra ensuite le fameux Gorafe, proche de Grenade, où les canyons du plus pur style Colorado strient les plateaux arides. Enfin, le dernier CP sera situé au beau milieu du désert de Tabernas, qui s’étend sur 280 kilomètres carrés dans la Province d’Almería. Ceux qui en sortiront indemnes entameront un sprint final 100% Andalou le long de la Méditerranée vers l’arrivée à Nerja.
À des degrés divers
Si Yvan a voulu proposer un événement accessible à une majorité de cyclistes (neuf jours pour 1200 km ce n’est pas la mer de sable à boire), il y aura des enjeux de taille et des stratégies à développer pour finir dignement ce défi. La navigation et la qualité du tracé auront d’autant plus d’importance, qu’il faudra savoir se ravitailler au bon moment et à bon escient, les déserts et les points de contrôles étant dénués du moindre ravitaillement. Il faudra également choisir le bon compromis de pneus, suffisamment rapides pour un parcours à 80% sur route, mais assez résistants et fiables pour emprunter en toute sérénité les pistes de gravel menant aux points de contrôle. D’autant plus que la météo, souvent capricieuse en avril, pourrait réserver bien des surprises aux participants… Dans tous les cas, les fortes différences de températures attendues entre le nord et le sud de l’Espagne obligeront à emporter une garde-robe technique et polyvalente.
La compet’ ou la fête
Mais Desertus Bikus est-elle à proprement parler une course, ou une aventure ludique et touristique ? D’après Yvan, il s’agit un peu des deux. Il y aura, au départ, des concurrents venus à coup sûr pour en découdre, comme Sofiane Sehili, Laurent Boursette, Xavier Pesnel, Nathalie Baillon, et pourquoi pas un invité surprise issu du peloton professionnel… Ceux-là boucleront les 1200 kilomètres en trois jours ou moins. Mais la majorité des participants affichent des ambitions beaucoup plus modestes ! Pour décrire l’état d’esprit qu’il voudrait insuffler à cet événement, Yvan se plaît à des analogies sportives. Il souhaite retrouver par exemple, lors de la soirée-apéro qui précèdera le départ, “une ambiance festive et conviviale comme lors des premiers Paris-Dakar” (nous lui laisserons volontiers l’entière responsabilité de cette comparaison). Mais il évoque aussi le Vendée Globe Challenge pour décrire les stratégies de course et de routage… Voilà en tout cas de quoi résumer un beau mélange des genres.
L’Espagne profonde, c’est aussi de petites gares pittoresques – photo @desertusbikus
Trackers dans le désert
Une chose est sûre : le choix a été délibérément fait de ne pas proposer de parcours-type et de laisser les participants tracer leur propre route. Cette décision s’est imposée à Yvan comme une évidence ; amoureux des tracés-maison et adepte des multi-raids, il voit dans l’orientation et la navigation les ingrédients indispensables des recettes sportives les plus réussies. Néanmoins, un tracker GPS équipera chacun des participants. Outre l’avantage pour les organisateurs de surveiller le bon passage des CP, d’établir le classement et assurer la sécurité des cyclistes, ce dispositif high-tech, désormais omniprésent sur les épreuves au long cours, offrira au public une lecture globale de la course car tous les participants pourront être suivis en ligne et en temps réel sur le site de l’organisation. Puisqu’il est impossible d’encourager les concurrents au bord de la route comme lors d’une épreuve classique, les dot watchers (ceux qui suivent les courses en ligne grâce aux trackers GPS) pourront rêver en accompagnant virtuellement leurs favoris, comparer les stratégies de route et contribuer, par leur enthousiasme et leurs commentaires sur les réseaux, à la popularité de l’événement.
Nerja, la ville d’arrivée, ne manque pas d’atouts touristiques – photo @desertusbikus
Facebook aboie et la caravane passe
Yvan souhaite d’ailleurs que la Desertus Bikus soit relayée et diffusée le plus largement possible. Il compte bien sur les participants pour poster des photos et partager leur aventure en ligne. Un prix de la meilleure image, du meilleur tracé et du meilleur récit seront décernés après l’événement. Pour créer une dynamique positive en amont de la course, Yvan a su s’entourer d’amis proches qui sont venus l’épauler dans l’organisation, comme 4ULTRA qui commercialisent des produits de nutrition sportive bio, les coursiers livreurs de la-course, les cafés vélo Fast Club et le VELOFF Café. Déterminé et accrocheur, Yvan sait aussi qu’un événement n’est rien sans des partenariats multiples. Il a donc réussi à associer pour l’occasion des entreprises comme Komoot, le fabricant de doudounes Pyrenex et les pourvoyeurs de Bed and Breakfast raffinés Le Bezy.
À l’arrivée, les participants auront l’occasion de poser pour la photo finish en bike rising et les pieds dans l’eau – photo @desertusbikus
Cherchez les femmes
Si Yvan ne devait avoir qu’un seul regret, c’est que la liste des participants intègre trop peu de femmes à son goût. À 30% de participation féminine, il est loin de son objectif premier. Il a pourtant reçu l’appui de la marque de vêtements de cyclisme féminin Wilma et de l’association WATT (Women Are Talented Too – les femmes ont du talent aussi) qui œuvre pour la promotion du cyclisme féminin par la mixité. La forte majorité masculine sur cette course n’est malheureusement pas l’exception, mais la règle sur les enduroads, même si de plus en plus de femmes s’alignent sur ces épreuves qui leur réussissent bien. C’est plus collectivement que le cyclisme doit se réinventer pour proposer dans les clubs, les fédérations et toutes les organisations indépendantes, des événements plus inclusifs. Si ce n’est pas pour cette année, l’objectif de parité sera peut-être atteint ultérieurement… Car Yvan Thuayre ne souhaite pas en rester là : non content de renouveler la Desertus Bikus l’an prochain, il a aussi en tête de créer une course beaucoup plus longue, pour un public toujours plus désireux d’aventure et de kilomètres.
Le "full custom" avec Boost Cycles - photo Philippe Aillaud
Boost Cycles, société créée par Sébastien Morin en 2017, s’est fait progressivement une réputation dans le monde du gravel en proposant sur son site des produits de qualité, issus d’un “sourcing” très pointu effectué sur un marché en pleine effervescence. Dans la vitrine virtuelle de Boost Cycles, le cycliste exigeant trouvera un choix de produits qu’il ne verra pas sur les sites de la distribution de masse. En dehors de cette activité de commerce en ligne, Boost Cycles réalise pour des clients exigeants des montages “custom” de vélos complets. Cette activité prend tout son sens dans le monde du gravel et Sébastien, pratiquant confirmé, sait proposer à ses clients des montages exceptionnels, avec pour chacun le souci de l’esthétique associé aux meilleures solutions technologiques.
Boost Cycles : un positionnement original
Sébastien Morin nous explique le montage qu’il vient de réaliser – photo Philippe Aillaud
Je connais Sébastien depuis qu’il a créé son entreprise. On se croise sur les salons vélos où je le vois “sniffer” les tendances du moment. Sébastien connait bien les segments de marché du gravel et du VTT qu’il explore depuis quelques années. Le positionnement de la marque Boost Cycles est clairement orienté vers les produits haut de gamme, technologiquement aboutis et différenciants à l’opposé de ce que l’on trouve en distribution classique. On est souvent sur des produits de “niche” qualitatifs qui permettront aux fans de matos de trouver l’équipement qui fera la différence.
La dernière réalisation de Boost Cycle : un vélo Full Custom construit sur la base d’un cadre Exostiff de Cyfac – photo Philippe Aillaud
Dans le monde du vélo, on peut se contenter de choisir sur catalogue un vélo qui fonctionnera très bien, mais qui sera “banal” du fait de sa large distribution. De plus, ces modèles de série vieillissent vite car ils sont remis en cause rapidement par le millésime suivant. Le segment du gravel a un peu bouleversé la standardisation des modèles. La diversité des usages en fonction des terrains, du profil des cyclistes, de leurs pratiques, du bikepacking… a changé la donne : chaque pratiquant souhaite définir SON vélo, qui sera en fait celui qui lui conviendra le mieux. Cette quête de la différence se comprend et les marques ont beau “standardiser” des tailles de pneus, des braquets, des accessoires… il y aura toujours des besoins spécifiques qui échapperont à la normalisation. C’est là que le custom intervient, avec l’envie d’un vélo réunissant véritablement des équipements choisis avec soin et précision. Il convient de souligner que ces vélos “custom” se démoderont moins vite que des vélos de série du fait de leur singularité. Ils se moqueront des modes annuelles, savamment organisées par le marketing de masse.
Le “Full Custom”
Il y a custom et… custom. Certaines grandes marques comme Orbea, Origine, Canyon et d’autres proposent à leurs clients de concevoir leurs montages et de choisir pour certains le coloris des peintures sur Internet. Certains magasins de vélos offrent également des montages à la carte sur la base de cadres nus, sur lesquels les clients pourront choisir leurs équipements. Dans ces deux cas la liste des choix est contrainte par un nombre limité de possibilités. Le “Full Custom”, proposé par Boost, va un peu plus loin. Sébastien part du besoin pour proposer des solutions originales “Soit le client sait exactement ce qu’il veut et je lui propose un choix correspondant à sa demande, soit il m’explique ce qu’il veut faire avec son vélo et je réfléchis avec lui aux meilleures solutions possibles“, explique Sébastien.
photos Philippe Aillaud
Le Full Custom n’a rien à voir avec le “pornbike”, qui se contente d’un effet de style destiné à susciter commentaires et envies sur la base d’images lancées en pâture sur les réseaux sociaux. Il n’a rien à voir non plus avec ce qu’on appelle un “vélo de dentiste”, conçu uniquement pour réaliser un vélo “ultime” digne d’être présenté en vitrine place Vendôme, mais qui ne connaîtra jamais les rudesses du terrain.
Le vélo du jour
Boîtier T47 – photo Philippe Aillaud
Cheminement interne des câbles et durites – photo Philippe Aillaud
Sous le boîtier les câbles sont protégés – photo Philippe Aillaud
Les damiers, inspiration racing du client – photo Philippe Aillaud
Fabrication Cyfac… du beau boulot – photo Philippe Aillaud
Sébastien est venu en voisin au Bike Café pour nous présenter sa réalisation du moment. Le côté exclusif et original du vélo saute au yeux immédiatement. “C’est un vélo conçu pour nos terrains rugueux du sud“, précise d’emblée Sébastien. Effectivement les roues de 650b chaussées de pneus de 52 expriment cette volonté de confort et la curieuse fourche mono bras interpelle immédiatement. Le cadre est lui même le résultat d’une démarche custom faite en collaboration avec Cyfac. La base est le modèle Exostiff qui est né du projet présenté par la marque de la Fuye au Concours de Machines 2017. Celui que Sébastien nous présente a été réalisé en Columbus Life, selon le désir du client qui a traité directement avec Cyfac et choisi la superbe peinture personnalisée par ces damiers qui évoquent l’univers racing qu’il apprécie. Sébastien a longuement échangé avec son client, Nicolas, sur les choix techniques à privilégier dans la conception du cadre.
Le pédalier White Industries – photo Philippe Aillaud
9 à 46 pour cette cassette – photo Philippe Aillaud
Fourche mono bras en acier – photo Philippe Aillaud
Moyeux Tune et jantes carbone avec un entre-crochets de 25,6 mm. Petit détail : 2 rayons blancs pour repérer la valve – photo Philippe Aillaud
Cyfac a ensuite fabriqué le cadre et la fourche rigide mono bras. Le reste de l’opération est un long chemin dans le contexte actuel des approvisionnements en pièces détachées. La transmission a été adaptée aux terrains sudistes : du Sram avec un pédalier White Industries. Un braquet pour s’attaquer aux pentes raides de la région : plateau de 40 et cassette 11 vitesses 9-46. C’est Nicolas qui a préféré rester sur 11 vitesses, sachant qu’une évolution vers 12 sera possible avec les équipements installés.
Les roues ont été montées par Duke sur la base de moyeux Tune et de jantes carbone avec un entre crochets de 25,6 mm pour la pose des pneus de large section Gravelking en taille 52. Le reste des équipements à été choisi avec soin : tige de selle et potence Thomson avec un superbe guidon 3T en carbone pour le confort de pilotage de ce vélo qui va connaître la caillasse de la région autour de Marseille.
Avec Cyfac, Duke et un montage Boost on peut dire que ce vélo est presque français…
Dialogue avec Sébastien Morin sur le sujet “Full Custom”
Caractéristiques
photo Philippe Aillaud
Cadre Cyfac Exostiff custom en acier Columbus Life
Fourche Cyfac mono bras en acier
Roues Duke Jack 3K – Moyeux Tune – Rayons Sapim CX Ray
Pneumatiques Panaracer Gravelking 27,5 x 2,1
Transmission Sram Force Hydro 1x
Pédalier White Industries G30 Black 40 dents
Cassette e-Thirteen 9-46 dents
Boitier de Pédalier White Industries T47 i M30
Potence Thomson Elite X4 80 mm
Entretoise de direction Thomson
Jeu de Direction Chris King Dropset 2
Cintre 3T Superghiaia 44 cm
Ruban de guidon Arundel Synth Gecko Black
Tige de selle Thomson Elite 27,2 mm
Selle Tioga Undercover Boost Titanium
Pédales Crank Brothers Egg Beater 2
Poids complet (avec pédales / montage tubeless) : 9,8 kg
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