Lorsque j’ai découvert la marque de vêtements de vélo Café du Cycliste, je commençais tout juste à rouler sérieusement. À l’occasion du Tour du Vaucluse Historique 2017, je découvrais avec fascination ces panoplies atypiques que portaient certain.es participant.es, mi-anorak, mi-jerseys, taillées dans des matières surprenantes et colorées comme des vêtements de mode.
Fidèle adepte de la festive 500 (challenge consistant à parcourir 500 km entre le 24 et le 31 décembre) j’ai profité l’année dernière d’un Arles – Sanremo pour visiter l’élégant show-room de Café du Cycliste sur le port de Nice. Depuis, je n’ai eu de cesse de m’intéresser à la définition si particulière du cyclisme que cette marque propose, ainsi qu’à l’interaction permanente qu’elle entretient avec les autres pratiques outdoor.
J’ai pu tester lors de la Festive de cette année dans “ma” région entre Arles, Montpellier, Avignon et Pierrelatte, une tenue complète d’hiver que j’ai choisie pièce par pièce. La plupart sont issues de la collection longue distance “Audax” (le cuissard, le jersey, la veste et les gants), j’y ai ajouté un base-layer, un bonnet et une paire de chaussettes. La festive est un défi qui peut se révéler difficile lorsque les conditions météos sont défavorables. Le slogan Forever Outsider de Café du Cycliste rappelle que le vélo est un sport d’extérieur, définitivement. Il faut savoir composer avec la température, la pluie… Certes, l’expérience de la cycliste compte, mais la qualité des vêtements fait souvent pencher la balance d’un côté ou de l’autre !
Une histoire de femmes
Mon premier achat Café du Cycliste, en 2017, est une veste d’hiver isolante, ancêtre de l’actuelle Léonie. Elle a été depuis ma compagne de route de toutes mes Festives.
Mais la Léonie de l’époque est très différente de Adèle et Alphonsine que Gabriel Refait a testé pour Bike Café en 2019. Vous remarquerez que chez Café du Cycliste, tous les vêtements portent un prénom féminin et que toutes les vestes se suivent et ne se ressemblent pas. Albertine, Léonie, Suzette, Petra, Irisia, Sibille, ou Gaella… ont beau être une belle bande de copines, elles ont toutes un fort caractère et des personnalités bien différentes !
Certaines sont discrètes et rassurantes, douces et élégantes, ou fortes en gueule et guerrières…
Messieurs, ne soyez ni jaloux ni gênés. On retrouve les mêmes prénoms, les mêmes caractéristiques, et les mêmes couleurs pour les modèles hommes. Voilà une marque qui affiche clairement son ambition de parité, une spécificité suffisamment rare dans le monde du cyclisme pour être soulignée. J’avoue qu’il y a parfois même une légère discrimination positive en faveur des femmes, j’en veux pour preuve l’équipe Gravel CDC, exclusivement féminine. Et pourquoi pas après tout ?
Zélie, une veste pour les audacieuses
La veste Zélie de la collection Audax est conçue sur le principe d’un anorak, avec une fermeture éclair centrale et une capuche. Deux types de tissus la composent. Des panneaux avants plutôt épais et doublés, finement matelassés, comme sur la capuche et l’avant des manches, proposent une excellente isolation thermique et un bon effet coupe-vent.
Le dos et les côtés sont faits d’un tissu plus fin et respirant, une sorte de “polaire maillée”. Au rayon textile de cette veste, on trouve aussi du filet extensible pour une grande poche très accessible qui barre tout le bas des reins, des bandeaux réfléchissants en bas de la veste et au bout des manches, des zips qui occultent une généreuse poche de poitrine et une autre, spacieuse aussi, située sous les trois poches dorsales plus classiques et taillées dans le même tissu que le dos.
Cette veste est clairement faite pour l’action. Il faudra bien plus que quelques tours de pédales pour se sentir à l’aise entre 5 et 7 degrés, c’est la hausse de la température corporelle dans l’effort qui donnera tout son sens à cette veste qui évacue parfaitement l’humidité et se révèle très polyvalente tout au long d’une journée d’hiver passée à pédaler. Quand la température s’élève un peu avec l’arrivée du soleil, on ouvrira un peu le zip. Au plus chaud de la journée, on gardera la veste, mais grande ouverte. C’est une veste très légère et confortable, qu’on oublie tellement elle s’adapte à tous les mouvements. Elle sera parfaite partout en demi-saison, et en hiver pour les journées-type telles qu’on les connaît dans le sud de la France.
La capuche est un attribut très intéressant, pourtant inhabituel des vestes de cyclisme. Habilement coupée pour rester plaquée dans le dos en descente, sans effet parachute, elle est suffisamment profonde pour être passée par-dessus le casque, même si, pour ma part, je n’ai pas trouvé cet usage très concluant.
Par contre, pendant les pauses café les jours de mistral, j’ai apprécié de pouvoir me couvrir la tête et les oreilles pour un moment cocooning. En plein-air, pendant les longues sorties, lorsqu’on est dans le dur… Tout ce qui peut contribuer à la sensation de confort et de douceur est vraiment bienvenu. À ce titre, cette capuche est vraiment une belle invention.
L’accent anorak de Zélie lui permet aussi de s’exporter, comme beaucoup de vêtements Café du Cycliste, hors des strictes frontières du cyclisme. On peut bien sûr, la porter pour rejoindre d’autres Terres d’Aventure, lors de randonnées pédestres par exemple, mais aussi en milieu urbain.
Ainsi, on choisira une taille très ajustée (S pour moi par exemple) si on la destine à un usage majoritairement sportif, mais elle sera tout aussi saillante dans une taille au dessus pour un effet plus baggy.
Ceci dit, comme tous les vêtements de la gamme Audax de Café du Cycliste, dédiés à la longue distance, elle a été conçue pour répondre à toutes les exigences du cyclisme longue distance, quelle que soit la saison ou la météo. Elle est très visible la nuit, polyvalente, légère et peut se compresser dans une grande poche dorsale de jersey, même si elle est plutôt volumineuse dans cette situation.
Irma, l’armure des guerrières
Irma est un maillot à base de laine mérinos, pensé pour de longues sorties l’hiver. Le mérinos est souvent utilisé dans la composition des textiles prévus pour parcourir de longues distances sur plusieurs jours. On en fait une maille très respirante et aux grandes propriétés anti-odeurs. Autant ne pas se sentir (sans jeu de mot) mise à l’écart d’un groupe d’amies !
La face avant d’Irma est constituée d’une épaisse maille (35% mérinos) brodée d’un élégant motif en chevrons, qui crée un effet d’estampe en comprimant le tissu. La couleur dorée (sirop marron) du jersey m’évoque les élégants habits princiers brodés d’or de la Renaissance. Faute d’accorder des privilèges nobiliaires, cette face avant du jersey protège du tranchant de l’air froid. Le dos et les manches sont faits d’un tissage de même composition, mais uni, non brodé, plus fin et plus respirant.
Détail très esthétique : le chevron et le tissu plus épais sont repris dans le dos au niveau du cou ; plus bas, cinq poches dorsales (trois verticales classiques, la même poche fourre-tout en filet que sur la veste Zélie, une petite poche latérale zippée) permettent de transporter sur soi de multiples objets et accessoires.
Irma est une armure parfaitement adaptée pour se protéger pendant de longues chevauchées hivernales, dont l’efficacité et la rusticité n’ont d’égales que son élégance. Les détails de belle finition sont en nombre, comme la languette de la partie gauche de la fermeture éclair et qui facilite sa manipulation. Le logo symbole de la collection AUDAX représenté par un A et un X croisés est élégamment brodé au dos de la veste, tel un galon, un signe de reconnaissance, un symbole de l’oriflamme longue-distance.
Avec les températures relativement clémentes durant cette festive 2023, j’ai pu me satisfaire d’Irma en roulant veste ouverte, ou même veste rangée aux heures les plus chaudes de la journée. Je me suis même surprise à l’ouvrir dans certaines montées un peu raides. Irma est un vrai jersey d’hiver, qui trouve toute sa place et sa légitimité dans une combinaison 1-2-3 couches.
Coline, la compagne fidèle
Pour compléter mon multicouche supérieur, j’ai choisi Coline en version manches longues, un maillot de corps fabriqué à partir d’un textile compressif juste ce qu’il faut, et gaufré pour emprisonner une mini couche d’air isolante entre la peau et le vêtement. Outre optimiser la thermo-régulation, les petits carrés brossés sur la face intérieure du vêtement contribuent également à évacuer l’humidité et constituent, vus de l’extérieur, un motif légèrement en relief tout à fait plaisant.
C’est un maillot de corps fabriqué en Upcycling, c’est à dire à partir d’invendus recyclés. Heureuse adepte de la casquette Regina fabriquée dans la même philosophie, j’ai été très satisfaite de retrouver cet état d’esprit avec Coline. Ce mode de fabrication témoigne de l’engagement de Café du Cycliste sur l’impact environnemental et social.
Coline peut tout à fait être utilisée en saison intermédiaire sous un simple jersey ou comme véritable maillot sous une veste. On le mettra sous deux couches s’il fait très froid, c’est donc typiquement un maillot de corps trois saisons.
La fidèle Coline a vraiment de la personnalité. Sur notre cœur, son logo poisson-volant veille sur le moindre de nos battements. Emblème de la marque, cet animal pourrait être issu d’une mythologie du futur ! C’est la nouvelle identité visuelle Café du Cycliste choisie par Rémi Clermont : un symbole mixte de la côte d’azur, représentatif de pratiques hybrides et aux ailes qui donnent de l’élan et poussent au mouvement permanent.
Marceline, le cuissard de celles qui portent la culotte
Par bien des aspects, le cuissard Marceline est la pièce maitresse Audax. La festive est l’occasion idéale pour se faire une idée des avantages d’un cuissard, car dans le sud de la France, une journée-type en hiver promet des températures très changeantes entre matin, midi et soir. Si en plus le vent se lève… Il n’est pas rare, dans la même journée, de constater des écarts de plus de dix degrés.
Marceline contient de la laine naturelle qui procure chaleur et confort immédiat. La régulation de la température est exceptionnelle. Très compressif, il s’enfile comme un collant et n’a d’ailleurs pas de fermeture éclair en bas ; une bande bien anti-dérapante assure le maintien au niveau des chevilles.
Pour ma part, les critères de choix d’un cuissard sont, outre la qualité de l’insert, le type de bretelles et le confort au niveau du du ventre. Voyons donc de quoi il en retourne. Marcelline a des bretelles qui, contrairement à d’autres cuissards féminins, sont fixes, c’est à dire qu’elles ne se détachent pas du cuissard. Ce n’est pas un avantage en longue-distance, surtout l’hiver, car il faudra enlever les vêtements du haut pour la pause pipi, au risque de prendre froid, faute de trouver un café providentiel, aux toilettes équipées d’un porte-manteau.
L’insert Elastic Interface est d’épaisseur intermédiaire, ni trop fin, ni trop épais. Il est constitué en un dégradé d’épaisseurs et de densités différentes et m’évoque les courbes de niveau sur une carte.
Mon test sur plusieurs jours et plus de 500 kilomètres confirme qu’il convient parfaitement pour la longue distance et épouse soigneusement les fesses, les ischions et l’avant du pubis, évitant ainsi tout accrochage avec la selle.
La partie basse du ventre de Marceline est très réussie. Faite d’un léger tissu élastane alvéolé, il épousera toutes les morphologies abdominales et sera un gage de confort pour les sorties à la journée, voire sur plusieurs jours. En outre, ce tissu très respirant évitera au maximum que la transpiration se stocke au niveau des hanches, où la superposition de la veste, du maillot et du sous-vêtement créent parfois des zones chaudes, difficiles à sécher.
La partie supérieure du ventre (du nombril départ des bretelles seules) est une pièce de transition en filet fin et souple. Une agrafe de type soutien-gorge au niveau du sternum permet de solidariser les bretelles entre les deux seins et mieux maintenir la poitrine, sans trop la comprimer pour autant, un peu comme une brassière.
Sur l’extérieur du cuissard, on retrouve les bandes réfléchissantes très efficaces de la gamme Audax, sur l’arrière et autour des mollets et surtout sur les côtés, au niveau des hanches, zone fondamentale pour la sécurité et qu’oublient parfois les fabricants. Deux poches cargo en tissu dense et solide, et non pas en filet, parachèvent ce cuissard très réussi. Aucune crainte de les déformer en y glissant des objets un peu lourds ou agressifs comme des clés, un couteau de poche ou un téléphone portable.
Marianne, le bonnet (pas le pompon)
Le bonnet Marianne porte un prénom à forte connotation républicaine, mais il n’a rien d’un bonnet phrygien. C’est plutôt jusqu’aux papes d’Avignon que j’ai du remonter pour trouver semblable cale (c’est ainsi qu’on nomme la sous-tiare préférée d’innocent VI). Il faut dire qu’il ne devait pas faire très chaud dans les palais du Moyen Âge… Mais si le Pape portait sa tiare par dessus la cale, je n’ai pas pu porter le casque par dessus la mienne : elle est trop épaisse pour cela, du moins avec mon casque. Quelqu’un qui pourrait libérer suffisamment de tour de tête pourrait le porter sous le casque, tant il suit parfaitement les courbes du crâne et recouvre bien les oreilles.
Ceci dit, je ne regrette pas de ne pas avoir pu porter Marianne en roulant. Car ce bonnet est tellement chaud que je ne me vois pas le porter dans l’effort.
Comme tricoté très finement à l’extérieur, Marianne est doublé à l’intérieur d’un mélange brossé tout doux hyper agréable. J’ai donc porté ce bonnet sans fioritures, presque austère, pendant les pauses les plus froides. Il sera le compagnon idéal en longue distance, pour dormir lorsque le vent est glacé, lorsqu’on est très fatiguée ou qu’on a vraiment besoin de réconfort. Ou les trois en même temps.
Les bonnes copines de route : gants et chaussettes
Impossible de partir pour une festive sans de fidèles complices aux extrémités.
Les gants Audax d’hiver utilisent une construction en couches pour garder l’air chaud entre les tissus intérieurs et extérieurs. Les panneaux réfléchissants couvrent le dessus de la main, imperméables également pour une protection accrue contre la pluie. Leur efficacité est optimum quand la nuit tombe pour indiquer les changements de direction. La paume en peau synthétique est conçue pour adhérer totalement au guidon.
Deux languettes ingénieuses permettent d’enfiler ou de quitter les gants en un clin d’œil, ce qui est bienvenu lors des arrêts-express qu’il faut optimiser en longue distance.
Les chaussettes en mérinos et Primalof sont plutôt fines pour des chaussettes d’hiver, mais sont très chaudes. Il y a en fait deux épaisseurs différentes, plus fines sur le tibia et le coup-de-pied, plus épaisses au talon, sous la plante des pieds et au bout des orteils. Une couche en Primaloft offre plus de confort et d’isolation, notamment au niveau des semelles, qui présentent souvent des ouvertures d’aération.
Repousser ses limites, étreindre les paysages, vivre comme on aime
Chacun.e d’entre-nous a sa propre histoire avec Café du Cycliste et certain.es frôlent la love story, c’est le cas par exemple de Patrick, qui nous avait dévoilé sa relation passionnée avec Solange. La première rencontre avec cette marque est toujours une aventure, au sens où elle bouge nos habitudes et change notre regard sur les vêtements de vélo et par extension, comment on pratique le cyclisme.
Pour nous les femmes, cette aventure va au-delà du vélo car elle nous engage dans une étroite relation avec des vêtements inspirants, qui nous rendent fières et singulières. Fières de se sentir en mouvement, libres et différentes. C’est comme ça que j’ai vécu cette Festive habillée en Café du Cyclisme, Forever Outsider, toujours pédaler plus, pour toujours en plein air, à profiter des paysages, les parcourir, les découvrir, les laisser me submerger de bonheur.
Aujourd’hui, avec sa collection Active, Café du Cycliste ouvre sa gamme de vêtements à d’autres pratiques, pas uniquement des pratiques sportives d’ailleurs. Il y a des sweats, des vestes polaires, des T-shirts, des shorts, des leggins… Cette nouvelle perspective témoigne de l’engagement de la marque à accompagner les activités les plus diverses pour que chacun.e puisse vivre son quotidien avec le moins de contraintes, loin des clichés et des dogmatismes.
Liste des produits utilisés pendant ma festive 2023 :
Zélie veste Audax femme anthracite – 265€
Irma Maillot Merino femme sirop marron – 200€
Coline Maillot de corps femme vert-feuille – 80€
Marceline Collant de Cyclisme Audax femme – 295€
Chaussettes de cyclisme mérinos & Primaloft kaki – 80€
Gants de vélo Audax – 75€
Marianne bonnet mérinos beige – 40€
Casquette Regina Upcyclée argile
Sacoche de guidon imperméable noire
Total : 1160€
Back to the question : https://bike-cafe.fr/2021/04/le-cyclisme-est-il-devenu-un-sport-de-riches/
1160 euros… Ça laisse rêveur mon biclou alu (un domane) pour l hiver m’a coûté 849 euros.
Super intéressant ! Merci