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Orgie de Giro

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Giro Hugo Sport
Giro Hugo Sport

Giro Hugo SportComme promis dans le billet qui évoque ma lecture d’Equipiers écrit par Grégory Nicolas, il est temps de vous parler de ce livre Giro – La course la plus dure du Monde dans le plus beau pays du monde – écrit par Pierre Carrey, paru aux éditions Hugo Sport.

Ce livre conte brillamment un siècle d’histoire. En effet, l’auteur prend le soin de contextualiser systématiquement le Giro, dans son époque. Il nous emmène donc, pour une longue narration d’un siècle de vélo, mais plus largement pour un siècle d’histoire de l’Italie et de l’Europe. On peut même ajouter le monde également quand, par exemple, le directeur de Course demande au président du Conseil, Silvio Berlusconi, de contacter le Président Bush, pour user de son influence afin de faire venir un Lance Armstrong de retour du purgatoire.

Cette course cycliste qu’est Le Giro, prend très rapidement une ampleur et une importance qui dépassent la simple course cycliste. Souvent récupéré à des fins politiques (désir d’unification d’un pays, détermination des frontières géographiques de la nation, outil de propagande).

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Instagram Giorgia Palmas … La couve de la Gazzetta dello Sport est en tout cas déjà en grande forme à la veille du Girp. Les Tifosi apprécieront.

L’auteur nous montre aussi comment cette épreuve sportive sert les désirs mégalos des directeurs successifs, déchaîne les passions des tifosi, attise les tensions entre les coureurs. Grâce au travail de Pierre Carrey, on comprend pourquoi et comment ces mêmes coureurs peuvent être érigés en symboles de régionalisme ou nationalisme, en symbole d’une classe sociale, en symbole d’une confession religieuse. Il nous montre aussi comment la Course ou les Tifosi peuvent faire et défaire un champion, quitte à fermer les yeux sur quelques (de nombreuses même à en croire le récit de Pierre Carrey) irrégularités.

Giro Hugo Sport
Tifosi jusqu’à porter que des slips roses

“Le Giro est tout, sauf un Roman à l’eau de Rose”

Evidemment, c’est facile et même tentant, de glisser une telle formule dans un billet traitant du Giro, dit autrement, quelques expressions chocs émaillent l’ambiance qui règne sur les étapes du Giro. florilège :

  • “L’Italie pour les vacances, c’est bien. Mais pour la course cycliste je connais des coins plus peinards”
  • “Le tour de France est devenu synonyme de rigueur, le tour d’Italie reste synonyme d’épopée.”
  • “Le but ultime de la manifestation, sera de montrer à l’univers ce qu’est l’idéal fasciste du sport dont l’unique inspirateur sera le Duce”.
  • “Pendant l’entre deux guerres, le Giro est plus important qu’un titre de champion du Monde de l’équipe d’Italie de football, en 1934, l’étape du jour du Giro est en une, le jour où l’Italie soulève le trophée.”

De l’Italie, le pays de la Dolce Vita, l’auteur nous montre un tout autre visage. Une nature et topographie rudes et impitoyables. En 1960, l’organisation inscrit le col de Gavia, dans son programme, à l’époque, un vulgaire chemin muletier, (“les voitures peuvent à peine passer, et si l’une tombait en panne la course serait irrémédiablement bloquée“. L’organisateur ne s’embarrasse pas de ce détail et signe un accord avec sa compagnie d’assurances : “si un véhicule cale en pleine montée, il sera jeté dans le ravin…”) qui côtoient sans broncher les paysages doux et en rondeur de la Toscane, la chaleur et la passion des Italiens. Course de tous les excès, Pierre Carrey nous montre, qu’à part l’état des routes, le Giro n’a pas beaucoup changé en 100 ans. Monsieur Carrey nous livre sans tabou l’histoire de cette épreuve où le fait de course côtoie sans vergogne le fait du Prince. Une course, où même à son ère moderne, les petits arrangements valent mieux que de gros désagréments.

On sent derrière ses écrits un travail colossal (et probablement une culture du cyclisme énorme), que seul un journaliste averti pouvait proposer. À propos de journalisme, on peut aussi s’amuser du sous-titre du livre “La course la plus dure du Monde dans le plus beau pays du monde” formule inventée par le directeur de course Angelo Zomengnan, lui-même journaliste de formation, lui-même n’ayant pas systématiquement remporté le plébiscite des coureurs et autres organismes de régulation comme l’UCI. Formule qui ne fait pas l’unanimité d’ailleurs. Mais cette formule claque et sur un livre comme celui-ci, elle donne envie de le lire.

Pour finir, une fois que vous aurez lu ce livre vous pourrez vous amuser à détourner ce proverbe Danois :

Qui veut cueillir les roses, ne doit pas en craindre les épines

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“Qui veut revêtir le maillot rose ne doit pas en craindre les épines“. Tu m’étonnes !

Informations

  • Titre : Giro
  • Auteur(s) : Pierre Carrey
  • Editeur : Hugo Sport
  • Site web éditeur : http://www.hugoetcie.fr/livres/giro/
  • Nombre de pages :
  • ISBN : 9782755641110
  • Date de publication : 25/04/2019
  • Prix TTC : Prix papier : 19.95 € Prix numérique : 12.99 €

Pitch de l’éditeur

Coppi. Bartali. Anquetil. Merckx. Hinault. Moser. Fignon. Pantani. Nibali.Dolomites. Stelvio. Etna. Mortirolo. Zoncolan. Le mythe. La poésie. Le voyage. Neige. Tempête. Poussière.

Depuis sa naissance en 1909, le Tour d’Italie célèbre le vélo comme on l’aime, profondément humain, flamboyant, avec ses duels épiques, ses trahisons machiavéliques, ses rebondissements tragiques et comiques. Aucun livre en français n’avait jusque-là tenté d’en percer les secrets. Voici la petite et la grande histoire du Giro.

Les nouveautés Mavic Allroad

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Mavic Allroad Presscamp 2019
Mavic Allroad Presscamp 2019

Bike Café était présent à la 3ème édition du Presscamp Allroad Mavic du 24 au 26 juin. Cette rencontre avec la presse internationale, nous confirme que la marque jaune poursuit son développement dans ce segment en plein essor. Après un premier camp aux US, où le marché était plus en avance qu’en Europe, c’est en France du côté de Perpignan en 2018 que s’est tenu la 2ème édition l’an passé. Cette fois nous nous sommes retrouvés en Aveyron à Sainte Eulalie d’Olt pour découvrir et tester ensemble sur 2 jours les nouveautés présentées par Mavic.

Mavic Allroad Presscamp 2019
Stève Chainel ambassadeur Mavic, heureux de disposer désormais de roues carbone performantes – photo Bike Café

Plutôt que de parader dans des salons parisiens, Mavic choisit à chaque fois des endroits authentiques et représentatifs de l’utilisation de ses produits. Les journalistes, encadrés par des ambassadeurs de rêve comme Franck Schleck et Stève Chainel, ainsi que par le équipes techniques et les responsables produits, allaient pouvoir tester sur le terrain les nouveautés Allroad. Chacun devait amener son vélo pour y installer les nouvelles roues fraîchement sorties des ateliers de montage. Cela constituait un beau parc à vélo dans le village de Sainte Eulalie : Pinarello, le nouveau Cannondale Topstone (équipé de Speed Release, autre innovation Mavic) , le Canyon Grail de Stève, le 3T Exploro de Franck, …

Mavic Allroad Presscamp 2019
Michel Lethenet le “Chef d’orchestre” de ce Presscamp Mavic Allroad 2019 sur les superbes pistes de l’Aveyron – photo Bike Café

En 2015 j’avais rencontré Michel Lethenet, le responsable presse pour l’international,  sur le stand Mavic de l’Eurobike où il nous avait présenté les premières roues, Ksyrium Pro Disc Allroad  qui venaient de sortir. En 2016 nous testions les premiers équipements textiles et chaussures Allroad sur le Paris – Roubaix Challenge … L’an dernier nous étions en Catalogne pour constater que Mavic poursuivait le développement du Allroad. Chaque année, c’est avec plaisir que nous découvrons les nouveautés d’une gamme Allroad de plus en plus riche et de plus en plus performante.

Pourquoi Mavic ne fait pas comme les autres en “surfant” sur le mot gravel qui désormais fait vendre. Michel Lethenet m’explique “Le terme gravel a une signification bien précise aux US où il correspond à ses longues pistes roulantes empruntées par les cyclistes. En Europe les terrains sont différents et plus variés et notre appellation Allroad définit mieux cette diversité.” Effectivement, les produits que nous découvrons lors de la présentation du lundi possèdent une palette d’usages très large.

Du côté des roues

Mavic Allroad Presscamp 2019
Mavic Allroad Presscamp 2019

C’est la grande nouveauté de ce presscamp. Mavic nous présente les roues Allroad Pro Carbon SL. Comme le nom l’indique, ces roues possèdent de belles jantes en carbone qui apportent une réponse aux cyclistes en quête de performance. Solides, rigides latéralement et souple verticalement ces roues sont faites pour apporter un gain de performance aux vélos de gravel.

Mavic Allroad Presscamp 2019
Mavic Allroad Presscamp 2019 – les roues Mavic Allroad Carbone en version 650 chaussée pour la circonstance de WTB ByWay en 47 – photo Mavic

Ces roues sont dotées du nouveau système de roue libre Instant Drive 360 qui est plus léger et qui procure un embrayage ultra-rapide avec un point d’engagement tous les 9°. Un joint en caoutchouc sur-dimensionné sans contact assure une friction minimum, et un large choix d’adaptateurs permet une compatibilité avec tous types de cadres et d’axes.

Mavic Instant Drive 360
Mavic Instant Drive 360
  • Axe sur-dimensionné en aluminium et corps de roue libre en aluminium offrent un gain de poids de 40g
  • Système de double engrenage (à rochet) à 40 dents pour un engagement tous les 9°
  • Joint radial à faible friction pour un meilleur rendement et une étanchéité parfaite
  • Gamme d’adaptateurs complète pour une compatibilité avec tous les systèmes d’axe, de cadre et de roue libre (blocage rapide, 12×142, HG, ED…)

L’avantage du tubeless en pratique gravel et allroad n’est plus à démontrer. Le système UST est présent sur ces nouvelles roues. Il permet un installation plus efficace du pneu sur la jante. La tringle du pneu vient s’installer dans un crochet interne moulé dans le profil de la jante. L’étanchéité est obtenue via un fond de jante (pas d’écrous Fore).

Enfin le montage asymétrique des rayons réalisé sur ces roues permet un meilleur équilibrage des tensions au profit de la souplesse.

Ces nouvelles roues seront commercialisées au tarif de 2000 € (avec les pneus) ou 1900 € (roues sans les pneus). On reviendra plus en détail sur ces roues que nous avons eu le plaisir de rouler en Aveyron. Nous les mettrons à l’épreuve de nos circuits difficiles et rugueux des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse. Test complet à lire prochainement sur Bike Café.

Mavic Allroad Presscamp 2019
N’oublions pas les excellents pneus Yksion Allroad XL – photo Mavic

Puisque l’on parle des roues, n’oublions pas les excellents pneus Yksion Allroad XL que j’avais déjà testé et essayé à de nombreuses reprises sur des vélos de tests comme le Graxx Origine par exemple. Cette fois j’ai pu rouler avec eux sur le nouveau vélo WishOne SUB qui fera l’objet d’un prochain article sur Bike Café.

Des chaussures light techniques et confortables

Ces chaussures sont assurément mon “coup de coeur” de ces 2 jours passés à rouler en Aveyron. Sorties l’an dernier, je n’avais pas eu l’occasion de les tester et j’ai véritablement apprécié leur confort et leur efficacité.

Mavic Allroad Presscamp 2019
Chaussures Allroad

Le tissu MATRYX, innovation de la société Chamatex basée à Ardoix en Ardèche, a été choisi pour réaliser différentes zones de tissage de l’empeigne de la chaussure. Selon l’endroit : par exemple sur le coup de pied où on doit avoir plus de rigidité, ou sur l’avant où le tissage doit être plus aéré, … le tissage sera différencié entre les fibres de Kevlar et de Polyamide.

Chaussures Mavic Allroad Matryx
Chaussures Mavic Allroad Matryx

La semelle est rigide pour assurer une bonne transmission de l’effort aux pédales, tout en étant confortable pour permettre de marcher sans aucune gène.

Des textiles et équipements confortables

Mavic Allroad Presscamp 2019
Mavic Allroad Presscamp 2019

Il n’existait pas de ligne de vêtements spécifiquement dédiée à la pratique du gravel. Chacun piochant dans sa garde-robe cycliste : les uns venant de la route avec leurs maillots Lycra, les autres venant du VTT avec leur short baggy. Depuis cette époque pionnière, les marques ont réfléchi aux besoins spécifiques du Allroad / Gravel. Confort, adaptabilité aux écarts de températures, design épuré, poches multiples, … ces critères ont nourri l’imagination des créateurs et Mavic n’est pas en reste pour proposer une gamme textiles performante et confortable. Nous en avons eu la preuve lors de ce presscamp pendant lequel nous avons, sous la chaleur et sur les pistes poussiéreuses de l’Aveyron, testé quelques produits.

Mavic Allroad apparels
Mavic Allroad apparels

Le cuissard (1) Allroad bib short est superbe : points forts sa peau multicouches avec de l’Ortholite pour assurer un confort total. Des petites poches latérales plaquées sur les cuisses. J’ai pu y glisser ma petite caméra pendant nos sorties gravel : pas de soucis, ça tient parfaitement. Des bretelles des bretelles dédoublées sur l’avant pour un meilleur maintien.

Le maillot (2) Allroad Wind Jersey est très technique. Conçu dans sa partie supérieure pour protéger du vent il est en mérinos et polyester dans sa partie basse. Doté de nombreuses poches il possède en plus 2 poches latérales que les pratiquants Allroad apprécieront pour glisser des barres de ravito facilement accessibles en pédalant.

Le maillot (3) est plus “life style” et ressemble, avec son petit col, à une chemisette. Léger et confortable, il est dans le pur style gravel pour moi. Cette forme, sans fermeture éclair, casse les codes traditionnels du maillot de vélo classique et affirme une tendance gravel assumée.

Les chaussettes (4) plus montantes : c’est la tendance. Tant pis pour le bronzage cycliste. Elles sont fines et bien “fit” sur le pied pour éviter les plis en les chaussant.

Les mitaines (5) aérées et confortables avec des renforts en gel au niveau des coussinets de la paume des mains. Moi qui tient souvent mon guidon par le haut j’ai apprécié.

Le casque

Mavic Allroad Presscamp 2019
Le casque Ksyrium Pro est équipé du système MIPS.

Le casque Ksyrium Pro est équipé du système MIPS. Il est léger et confortable et il se fait oublier sur la tête. Doté d’un petit grillage anti-insecte ce casque me va parfaitement et son aspect neutre noir mat est dans la tendance Allroad : discret, confortable et efficace. Une visière amovible serait intéressante sur ce type de casque.

Nous voici de retour avec du boulot … Pour moi, dans un premier temps, ce sera la poursuite du test sur mes terrains habituels des roues Alltoad Carbon 650 chaussées des WTB ByWay, que je pourrais comparer à mes anciennes Elite en alu. Je prépare également un article sur le “Look gravel” qui s’affine de plus en plus et les équipements Mavic y auront une place de choix.

Infos Allroad sur le site Mavic 

Giro, en gravel de la tête aux pieds

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Giro, la célèbre marque de Santa Cruz (Californie), ne propose pas à proprement parler une gamme de vêtements spécifiques pour le gravel, mais plusieurs de ses produits, polyvalents et solides, peuvent convenir à cet usage. Nous nous sommes appliqués à choisir certains de ces articles pour constituer un ensemble cohérent, performant et versatile, pour aller affronter, pendant un raid de trois jours, trois cent kilomètres et 6000 mètres de dénivelé positif, les paysages rudes et somptueux des Grands Causses. Un test grandeur nature pour pousser Giro à ses limites…

Test des équipements Giro
Aux confins du Gard, de la Lozère et de l’Aveyron, les Grands Causses sont des espaces incroyables à parcourir en gravel – illustration Dan de Rosilles

Les Grands Causses, l’utile et l’agréable

C’est sur une idée de Françoise et Jean-Marie Lannes, cyclistes de gravel Aveyronnais, infatigables défricheurs de territoires, que l’envie m’est venue de partir, seul, pour un raid de trois jours, avec deux nuits à la belle étoile. Puisque la canicule allait sévir à Arles, pourquoi ne pas prendre un peu de hauteur ? Situés entre 800 et 1100 mètres d’altitude aux confins du Gard, de la Lozère et de l’Aveyron, les Grands Causses (entendez : Causse du Larzac, Causse Noir, Causse Méjean et Causse de Sauveterre), sont des plateaux peu habités et vallonnés, au climat rude, et séparés brutalement les uns des autres par les abruptes gorges du Tarn, de la Jonte et de la Dourbie.

Test des équipements Giro
Les Grands Causses sont des plateaux semi-déserts et vallonnés, qui regorgent de pistes de gravel – photo Dan de Rosilles

Cette escapade est aussi pour moi une parfaite occasion de réaliser des tests pour Bike Café : pourquoi, après tout, ne pas joindre l’utile à l’agréable ? J’ai choisi d’installer sur mon vieux Sunn Cycloss un bikepacking généreux, avec les Blackburn Outpost Cages et des bidons Podium de chez Camelbak, matériel que j’ai commencé à tester il y a déjà plusieurs semaines ; mais cela fera l’objet d’un autre article

Test des équipements Giro
De la tête aux pieds, je suis allé piocher dans la gamme Giro de quoi m’équiper pour ce raid de trois jours – photo Dan de Rosilles

En complément, je suis allé piocher dans la gamme Giro des produits qui m’ont séduits d’emblée. J’avoue que je suis assez fan de l’esthétique de cette marque, et leurs casques, le cœur de métier de la marque, sont très réputés. Mais ils font aussi du textile, que je connais moins, et de très belles chaussures sur lesquelles je lorgne depuis longtemps. J’ai donc choisi pour mon test les articles suivants, de la tête aux pieds : le casque Artex MIPS, les mitaines Jag Mitts, le jersey Chrono Expert, le short Truant, les chaussettes Comp Racer et les chaussures Privateer Lace.

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Les paumes des mitaines sont à la fois confortables et fines – photo Dan de Rosilles

Parlons chiffons

Je ne m’étendrai pas sur les mitaines et les chaussettes, qui m’ont parfaitement convenu mais qui ne méritent pas de développement particulier ; je dirai juste qu’il s’agit de produits de bonne qualité, biens pensés ; les chaussettes tiennent bien au pied et les paumes des mitaines sont à la fois confortables et fines, ce qui permet de bien protéger les mains pour de longues heures de gravel tout en gardant un bon ressenti du cintre (je déteste les pads en gel).

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Le jersey et le short, après trois jours d’usage intensif, méritent qu’on s’y attarde quelque peu – photo Dan de Rosilles

Je parlerai plus longuement du jersey et du short, car focalisé sur ses casques et ses chaussures, j’avoue que je n’avait pas particulièrement repéré Giro pour ses textiles. Mais après trois jours d’usage intensif, le jersey et le short ont mérité qu’on s’y attarde. Le jersey Chrono Expert d’abord : j’ai adoré la coupe près du corps mais sans contraintes, la qualité des finitions, le rendu extérieur très classieux du textile, riche et moiré, la technicité du tissu, peu salissant et peu odorant malgré trois jours de pédalage, de côtes et de chaleur.

Test des équipements Giro
De très belles finitions sur le jersey, comme ces arrêts de coutures à l’intérieur – photo Dan de Rosilles

Par contre, j’ai très vite remarqué de petites éraflures et des micro-bouloches en surface sur le tissu, dues sans doute aux frottements contre le bikepacking et les branches dans les singletracks. Cela me fait dire que ce jersey Chrono Expert, relativement fragile, est à réservé à un usage purement “route” et qu’il vaut mieux utiliser en gravel des tissus moins élégants peut-être, mais plus rustiques.

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Malheureusement, le jersey, peu rustique, ne semble pas très bien résister à un usage intensif en gravel/bikepacking – photo Dan de Rosilles

De plus, la fermeture éclair inversée, “à l’italienne”, m’a carrément énervé. À chaque usage, j’ai eu l’impression que le lobe gauche de mon cerveau avait pris la place du droit, ce qui peut poser problème lorsqu’on lâche les deux mains pendant qu’on pédale pour ouvrir ou fermer son jersey. Pourquoi à l’italienne ? C’est pas en Californie, Santa Cruz ?

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Le zipp inversé, “à l’italienne”, du jersey : carrément énervant ! – photo Dan de Rosilles

Le short Truant, par contre, m’a ravi à 100%. Je trouve toujours intéressant de porter un short (ou un bermuda) en gravel et/ou en bikepacking, et cela pour de multiples raisons : On protège son cuissard (souvent onéreux) de frottements intempestifs contre les sacoches, le cadre, en cas de chute ou de portage ; on se fait moins remarquer hors du vélo, pendant les approches quand on prend le train, ou au bar et dans les commerces lorsqu’on se ravitaille. Enfin, on peut le porter comme simple “culotte” lorsqu’on quitte son cuissard, au bivouac ou même pour piquer une tête dans un torrent ou dans un lac.

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Le short Truant est bien conçu, solide, pratique, parfaitement adapté au vélo longue distance et au gravel – photo Dan de Rosilles

Élégant, bien coupé, plutôt long (c’est un bermuda en fait), le short Truant est bien conçu, solide, pratique et parfaitement adapté au vélo longue distance et au gravel. Il est taillé “près des jambes” et lorsqu’on roule vite il ne se gonfle pas comme un parachute, mais il reste confortable et ne gêne jamais grâce à son élasticité. Ce tissu, crêpé et mat, et qui – autre qualité – sèche très vite, m’a vraiment plu, un subtil compromis entre élégance et confort.

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Le tissus “stretch” et crêpé du short Truant m’a vraiment séduit – photo Dan de Rosilles

Les poches (un autre avantage à porter un short par dessus son cuissard) du Truant sont bien pensées et judicieusement réparties, avec deux poches repose-main, une zippée sur la cuisse droite qui peut accepter facilement un smartphone et une petite poche verticale à gauche, qui permet de stocker des barres de céréales, des clés ou petits accessoires pendant qu’on roule.

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Sur la cuisse gauche, une p’tite poche judicieusement située – photo Dan de Rosille

Enfin, à la taille, outre des passants pour contenter ceux qui aiment les ceintures, deux scratches latéraux permettent de faire tenir le short au dessus des hanches de ceux qui n’aiment pas les ceintures (dont je suis). On a donc à faire à un vêtement polyvalent dans ces usages, solide, élégant et pratique. Heureuse surprise que ce short Truant, je le préconise et l’adopte pour mes sorties ultérieures !

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Des scratches latéraux permettent de régler le tour de taille d’un simple et rapide geste – photo Dan de Rosilles

Qui veut aller loin ménage ses chaussures

Venons-en maintenant aux choses vraiment sérieuses : le plus important, c’est les extrémités. En gravel, loin de ses bases, en “terra incognita”, on ne sait pas sur quoi on va rouler. Quelquefois, il faut pousser le vélo surchargé sur des pentes abruptes, sur des sols caillouteux, il faut aussi pouvoir rentrer dans des commerces pour se ravitailler sans glisser sur le carrelage… Bref, les chaussures ont toute leur importance, elles doivent être solides, polyvalentes, transmettre l’énergie musculaire au pédalage mais permettre également de marcher avec sans ressembler à un pingouin aux pattes plâtrées.

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Sur le papier, les Privateer Lace inspirent confiance et respect – documentation Giro

Inutile de dire que sur les causses, ces plateaux caillouteux et pentus, les chaussures seront mises à rude épreuve. Ces nouvelles Privateer Lace, chaussures initialement conçues pour du XC, très belles, vont-elle tenir la route ? Jusqu’alors, je dois dire que les chaussures Giro n’avaient pas à mes yeux très bonne réputation. J’avais en mémoire certains modèles Empire ou Republic que plusieurs amis avaient achetés et qui, aussi bien en pignon fixe qu’en gravel, s’étaient séparés de leurs semelles comme des fusées lunaires de leurs étages peu après le décollage. Les Privateer Lace allaient-elles concéder le même défaut ?

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Les Privateer Lace existent en noir, rouge ou olive – photo @Spotzle

Avant de partir, j’ai préparé les chaussures à l’épreuve qui les attendait. J’ai toutes sortes de rituels et de petits préparatifs avant de partir sur une longue sortie avec des chaussures neuves. J’installe par exemple des platines sous mes cales, ce qui assure une bonne précision au clipsage et protège les semelles dans la durée.

Test des équipements Giro
Sous mes cales, des platines en inox assurent une bonne précision de clipsage et protègent les semelles – photo Dan de Rosilles

Les Privateer Lace offrent la possibilité d’implanter des crampons, généralement utilisés dans la boue en cyclocross, mais qui permettent aussi de mieux gravir des pentes lorsqu’on pousse un vélo chargé. Il existe une foultitude de modèle de crampons ; qu’ils soient de foot ou de rugby, pour terrains gras ou secs, plus ou moins longs, en acier, en caoutchouc… ils assurent d’agripper de nos pieds toutes les surfaces que l’on peut rencontrer en gravel.

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Les crampons, de toutes tailles et matériaux, s’adaptent à toutes les situations de gravel – photo Dan de Rosilles

Ces préparatifs peuvent paraître insignifiants, mais ils ont leur importance. J’adore ces moments introspectifs pendant lesquels je songe au tracé, à tout ce que je dois emporter, à ce qui m’attend… De bons préparatifs sont aussi le moyen d’éviter les galères et les imprévus une fois qu’on est sur le terrain ; dans les causses, je vais parfois me retrouver à plusieurs heures de vélo de la moindre habitation humaine…

Test des équipements Giro
En prévision de sols instables et de pentes trop raides, J’installe des crampons sous les chaussures – photo Dan de Rosilles

 En tout cas, les Privateer Lace auront été des compagnes fidèles et indéfectibles pendant ce raid. La rigidité des semelles est un compromis parfait entre transmission de la puissance au pédalage et relative souplesse pour la marche. Ni la semelle ni le dessus n’ont trop souffert de l’agressivité des cailloux des causses. Comme leur nom l’indique, les Privateer sont des chaussures à lacets et c’est parfait : pour moi ce n’est pas une surprise, car c’est depuis longtemps mon système favori, tant techniquement qu’esthétiquement, aussi bien sur route que sur les pistes.

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Les Privateer sont des chaussures à lacet et c’est parfait – photo Dan de Rosilles

La fermeture à lacets est un système fiable, quand on sait faire les nœuds adéquats et si on pense à coincer les boucles de la chaussure droite (côté transmission) sous l’élastique prévu à cet effet pour éviter qu’elles aillent se prendre dans la chaîne. Certains argueront en faveur du scratch, d’autres du BOA. Moi, je suis un inconditionnel des lacets. En longue distance, c’est à mon avis le système qui épouse le pied le plus subtilement et donc le plus confortable. Et esthétiquement, il n’y a pas mieux. Certes, à part des troupeaux de brebis de race Lacaune (celles qui donnent leur lait pour le Roquefort), je n’ai pas rencontré grand monde pendant ces trois jours pour admirer mes chaussures, mais ça fait du bien au moral d’avoir de belles chaussures quand les mètres de dénivelé positif s’enchaînent toute la journée…

Test des équipements Giro
Les brebis Lacaune n’ont pas grand chose à faire de mon look et de la marque de mes équipements – photo Dan de Rosilles

Si je devais trouver un tout petit défaut à ces chaussures quasi parfaites, c’est du côté de la balance qu’il faudrait aller : à plus de 700 grammes la paires, elles rendent 50 à 80 grammes à des chaussures de gamme équivalente chez les concurrents. Mais la solidité a un poids ; je n’ai pas senti de gêne particulière à porter ces chaussures trois jours durant sur de forts dénivelés, et elles se sont révélées quasi indestructibles. Je garderai très longtemps ces chaussures, aucun doute là-dessus.

Test des équipements Giro
Si je quitte jersey, casque et chaussures à la pause déjeuner, cela n’indique pas qu’ils sont inconfortables – photo Dan de Rosilles

Et la tête ?

Pour terminer cette revue d’effectif, je me dois de parler de la très belle rencontre que j’ai faite avec le casque Artex MIPS. Ceux qui, comme moi, sont très intelligents et donc ont le front large et une grosse tête (58,5 cm de circonférence), savent à quel point il est compliqué de trouver un casque qui convienne sans verser dans la taille L et ressembler à un champignon. Les possibilités de réglage, la forme et la compacité du Artex m’ont permis de choisir un taille M qui, même porté avec une casquette en dessous, me sied sans la moindre compression. Je dois dire que je suis tombé amoureux de ce casque. Il est sobrement dessiné, reprenant les lignes pures des casques à boudin, un peu comme son aîné le Synthé (mais qui lui a une autre forme intérieure puisqu’il ne me va qu’en taille L).

Test des équipements Giro
En pleine chaleur et en montée, un casque doit savoir se faire complètement oublier – photo Dan de Rosilles

À ce stade, avant de dire plus avant tout le bien que je pense de ce casque, je me dois d’apporter une petite précision. La particularité de l’Artex, pour le coup spécifiquement conçu pour un usage hybride, mi-route mi-tout-terrain, c’est qu’il est vendu avec une visière clipsable, ce qui est sur le papier (et pour certains utilisateurs sans doute) une bonne idée, mais pour moi absolument inutile : D’abord, parce que, même en gravel, je roule beaucoup les mains en bas de cintre ou sur mes prolongateurs et que dans ces cas-là une visière obstrue le champ de vision, ensuite et aussi parce qu’une visière, utile quelquefois lorsqu’on a un soleil rasant dans les yeux, doit pouvoir se baisser et se relever instantanément, d’un simple mouvement de doigt. Or, si celle de l’Artex est aisément (et sans outils) clipsable et déclipsable, ce n’est pas possible en pleine action avec le casque sur la tête.

Test des équipements Giro
Artex (à g.) et Syntax (à d.), rigoureusement le même casque, ici en noir mat, vendu avec visière ou non – documentation Giro

Personnellement, je préfère plutôt porter une casquette en coton sous mon casque, ce qui permet d’éponger la sueur et de bénéficier d’une visière articulée. Mais si vous adoptez une position plutôt verticale sur le vélo et que vous êtes issus de la culture VTT, vous aimerez la visière de l’Artex. Sinon, achetez donc le Syntax : légèrement moins cher car vendu sans l’option visière, vous y retrouverez rigoureusement les mêmes caractéristiques que l’Artex. Artex et Syntax, c’est casque blanc, blanc casque, comme on dit dans le vélo. Ceci dit, sachez que j’ai définitivement adopté ce casque comme mon casque principal, et qu’aujourd’hui j’en possède deux, un noir et un blanc, pour pouvoir coordonner mes tenues. J’ai enfin trouvé casque à ma tête (comme on dit aussi dans le vélo).

Test des équipements Giro
Le bivouac, un moment de plénitude où l’on repense à la journée écoulée mais aussi où l’on tire un premier bilan des essais réalisés – photo Dan de Rosilles

Bilan “équipement du cycliste”

Pour résumer cet essai “Giro de pied en cap”, je dois bien avouer qu’il n’y a rien à jeter parmi les articles Giro que j’ai utilisés pendant ces trois jours en situation réelle. Les produits sélectionnés sont d’excellent rapport qualité-prix. Et à part le jersey, très beau mais trop fragile pour un usage gravel, le reste du matériel s’est révélé être parfaitement à la hauteur de mes attentes et ne m’a pas trahi tout au long de ce raid plutôt… éprouvant. Je souhaite souligner de surcroit l’impeccable ligne directrice de Giro d’un point de vue esthétique, la marque a depuis toujours pris le parti d’un design sobre, de couleurs élégantes, de lignes pures. Et elle s’y tient. On reconnait un produit Giro du premier coup d’œil. Et même si perdu dans l’immensité du causse, ce n’est pas le plus important, moi je dis que ça compte quand même.

Test des équipements Giro
Le casque Artex (ou Syntax) et les chaussures Privateer Lace, deux produits phare Giro qui ne laisseront personne indifférents – photo Dan de Rosilles

 

Le Rondo Ruut Ti : un gravel à l’esprit sportif

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Test gravel Rondo Ruut Ti
Test gravel Rondo Ruut Ti

Après très exactement 868 kilomètres effectués sur routes et pistes, je vais tenter de vous faire partager le plus fidèlement possible mon expérience au guidon de ce nouveau Rondo Ruut Ti. Ce modèle, qui se singularise par un cadre en titane, vient compléter par le haut la gamme des Rondo Ruut existante en acier et en carbone. Présenté en mars, lors du salon du cycle de Taipei, ce vélo reprend les caractéristiques de ses frères. Il est disponible en France auprès de Tribe Sport group qui représente la marque polonaise ainsi que quelques revendeurs.

Mais avant de parler du test regardons les aspects techniques et les spécifications de ce gravel polonais. Venu de l’Est, il n’est pas totalement une nouveauté pour moi. En effet, certains lecteurs assidus de Bike Café ont dû lire mes précédents tests de la gamme RAG+ de NS BIKES. Quel rapport me direz-vous ? Et bien Rondo et NS BIKES font tout simplement parti du même groupe. À la vue de la géométrie, je le pressentais, et un coup d’œil aux cotes me le confirme : on a ici une nouvelle déclinaison du cadre « Gravel » de ce groupe polonais. Même cotes que sur le RAG+, seule une conception différente des bases, et un routage des gaines (en interne) différencient les cousins polonais. Et bien sûr, pour le cas du Ruut Ti, l’usage du titane, ce qui n’est pas un simple détail…

Un vélo bien équipé

Test gravel Rondo Ruut Ti
Rondo Ruut Ti – photo Philippe Aillaud

Côté spécifications techniques, notre Ruut arbore les dernières solutions que l’on retrouve désormais sur les “gravel” modernes : entre-axe arrière de 12 x 142 mm (A), qui comparativement au classique 9 x 135 mm, permet une monte pneumatique élargie, sans pour autant rallonger les bases. L’axe avant est de type traversant également, en 15 x 100 mm (B). Niveau freinage, c’est le standard flatmount qui accueille les étriers hydrauliques. D’un point de vue périphériques, on retrouve un cintre Easton EA70 AX (C) avec 16 degrés de flare et un drop de 120 mm, une potence maison signée Rondo. Concernant la selle et tige de selle, l’exemplaire de test (dont la selle et la TDS d’origine s’étaient égarées lors de tests précédents) était équipé de la nouvelle tige de selle Easton EC 70 en carbone, qui permet un réglage indépendant avant-arrière, et d’une selle Italia Novus Boost Gravel (D). Le modèle de base est équipé d’une tige de selle Easton également, mais le modèle EA 70 AX 42 et la selle d’origine est une Fabric Scoop Flat CR-Ti. Le groupe Sram Force a été choisi pour équipé ce gravel, plutôt haut de gamme (E).

Test gravel Rondo Ruut Ti
Test gravel Rondo Ruut Ti – Équipé de Maxxis Rambler, en lieu et place des Panaracer Gravelking d’origine – photo Laurent Biger

Concernant les pneumatiques, mon exemplaire était équipé de Maxxis Rambler, en lieu et place des Panaracer Gravelking d’origine. Des divergences qu’il convient donc de garder en mémoire à la lecture de mes sensations ressenties.

Premières sensations

Questions sensations, c’est avec grand plaisir que je retrouve cette géométrie qui m’a beaucoup plu sur les RAG+ de NS BIKES. Une géométrie favorisant la stabilité grâce à un avant « long », un angle de direction relativement couché pour la catégorie (y compris avec le réglage le plus « sportif » de la fourche), et néanmoins des bases courtes, propices à de belles relances. Ces fondamentaux n’ont pas été remis en question sur ce Rondo, qui descend très bien grâce à cette stabilité rassurante qui met son pilote en confiance. Une confiance à laquelle le cintre Easton contribue de belle manière : un flare et un drop idéal qui permettent une préhension sûre quelles que soient les conditions.

Test gravel Rondo Ruut Ti
Les relances sont efficaces : le cadre retransmet rapidement l’énergie investie – Rondo Ruut Ti- photo Laurent Biger

D’un point de vue « physique », les relances sont efficaces : le cadre retransmet rapidement l’énergie investie, mais ne la conserve pas assez dans le temps. J’incrimine à la fois les Maxxis Rambler en 40 mm (qui à mon sens sont n’ont pas un excellent rendement sur terrain roulant) et les roues (Rondo en aluminium) qui manquent cruellement d’inertie à vive allure sur terrain plat. Le poids de 8,65 kg en taille M en fait un vélo particulièrement à l’aise dans les dénivelés positifs où il s’exprime pleinement.

Assis, autant vous le dire : je n’ai pas pu m’adapter à cette selle dédiée au Gravel de chez Italia. Chaque postérieur est différent, et le mien s’installe aisément sur les tailles « S2 » de chez Italia. Celle-ci étant une S3, mon séant s’en souviendra.

À la conquête des massifs

Test gravel Rondo Ruut Ti
Ascension sur pistes et route du mont Ventoux avec le gravel Rondo Ruut Ti – photo Laurent Biger

Sur les 868 km roulés sur ce Gravel, avec de longues sorties sur route en multiples états de surface, l’ascension sur pistes et route du Mont Ventoux, et les multiples randonnées dans le Massif des Maures, je peux désormais affirmer que ce beau Gravel est rapide, mais qu’il n’est pas le plus confortable qui soit. Sans être non plus un « bout de bois » bien sûr, c’est un cadre en titane qui favorise clairement le rendement. Mon ascension du Ventoux (que je connais relativement bien) me l’a démontré : c’est un vélo efficace, y compris sur route (en adaptant sa monte pneumatique bien entendu) où son poids réduit et sa bonne rigidité latérale peuvent faire des jaloux même chez les cyclosportifs. Pour l’endurance, ce n’est pas le vélo idéal au vu de la faible filtration verticale.

Malgré les excellentes qualités mécaniques du titane, la géométrie du cadre, évoquée plus haut, et sa conception (diamètres et formes des bases notamment) ne pouvaient pas faire de miracle de ce côté-là. Bien évidemment, adapter les pressions de gonflages des pneus en tubeless pondérera ce jugement, mais ne changera pas la philosophie intrinsèque de ce Gravel à l’esprit « sportif ».

Test gravel Rondo Ruut Ti
Test gravel Rondo Ruut Ti – Adapter les pressions de gonflages des pneus en tubeless en fonction des terrains – photo Laurent Biger

Profitant d’en avoir une paire à disposition, j’ai monté des roues artisanales en carbone de chez Storm, assemblées selon mon poids et ma pratique Gravel et Cyclo-cross. Cela m’a permis de confirmer les petits défauts des roues d’origines et d’apporter au vélo un gain de confort non négligeable. À mon sens, je pense que la tension des rayons des roues Rondo est exagérée…

Parlons un peu de cette fameuse fourche, dont Patrick avait d’ailleurs décrit avec illustrations son fonctionnement, dans l’essai de la version CF2 du Ruut. Je ne reviendrai donc pas sur l’explication technique de cette fourche Twintip. Du point de vue dynamique, les deux positions permettent en effet une réelle différence qui influence le comportement du vélo, sans pour autant le transformer. Ce gravel restera bien stable et facile dans les deux positions. L’angle de direction le plus incisif, sera bien sûr à adopter si vous voulez vous aligner sur un cyclocross local. Les normes UCI vous rattraperont vite à un niveau supérieur, car ce vélo ne remplit pas tous les critères pour être homologué officiellement pour cette pratique. Cette fourche, et également le cadre, permettent une monte généreuse en pneumatique, jusqu’à environ 43 mm en 700 et bien plus en 27’5, le vélo étant apte à recevoir ce format de roue.

Test gravel Rondo Ruut Ti
Test gravel Rondo Ruut Ti – Du point de vue dynamique, les deux positions permettent en effet une réelle différence qui influence le comportement du vélo – photo Laurent Biger

À ce niveau de prix, on s’attend à un certain équipement, et c’est relativement logique de retrouver sur notre Gravel polonais le groupe SRAM Force en version mono. Pas de dépaysement pour les habitués de la marque américaine, le fonctionnement est identique au restant de la gamme. Une ergonomie particulière qui a ses adeptes, et ses détracteurs. Le clivage SRAM / SHIMANO étant un sujet particulièrement propice aux débats stériles, je m’abstiendrai d’ajouter ici mon grain de sel. Rondo a fait le choix d’un 40 dents pour l’unique plateau. Un choix judicieux, qui permet une belle gamme de développements et de belles aptitudes de franchissements, y compris sur les pentes à fort pourcentages du sud de la France. Avec la cassette éponyme 10 – 42 dents, vous pouvez sans problèmes envisager un Mont Ventoux, que ce soit par les pistes ou la route. Oui, vous avez bien lu 10 – 42, le corps de roue libre étant de type XD, cela permet de descendre à 10 dents. Si ce n’est en rien novateur pour les Vététistes adeptes de SRAM qui connaissent déjà depuis quelques années ce standard, c’est plus rare sur un Gravel pour le souligner. Une belle façon d’exploiter l’axe arrière de 12 x 142 mm, qui rappelons-le, est identique au format VTT « non Boost » (le Boost étant en 12 x 148 mm).

Test gravel Rondo Ruut Ti
Test gravel Rondo Ruut Ti – Le freinage du groupe Force procure un freinage très progressif – photo Laurent Biger

Le freinage du groupe Force procure un freinage très progressif. Une modulation facile à gérer, moins incisive cependant que certains groupes hydrauliques du rival japonais. Mais là aussi, c’est une affaire de goût …

Question pratiques, vous pourrez monter jusqu’à trois portes bidons. L’un d’eux étant cependant particulièrement exposé sous le tube diagonal … La fourche et le cadre possèdent de nombreux points d’emports qui permettent également le montage de garde-boues.

Pour conclure

Test gravel Rondo Ruut Ti
Le gravel Rondo Ruut Ti, un gravel de grimpeur – photo Laurent Biger

En conclusion, notre Rondo Ruut Ti est un gravel sportif. Je dirai même un gravel de grimpeur ! Son noble et léger matériau lui ouvrant clairement la porte de la performance, y compris sur route. Ce sera au détriment cependant d’un confort, que certains attendaient probablement sur un cadre en titane. Cela n’enlève en rien les qualités de ce Ruut Ti qui reste une belle machine qui fera tourner les têtes. Il est bien plus original et exotique que bon nombre de Gravel stéréotypés sortant des chaînes de célèbres marques.
C’est un gravel au look décalé, un peu exigeant physiquement, mais aussi rapide qu’attachant.

Caractéristiques

Test gravel Rondo Ruut Ti
Détails Rondo Ruut Ti – photos Philippe Aillaud
  • Modèle : Ruut Ti
  • Cadre : Titane 3AL2,5V – Axe 12 mm – Poids 1,6 kg
  • Roues : Rondo Superlight Alu 700c
  • Transmission : Sram Force 1
  • Pédalier : Sram Force 1 40 dents
  • Cassette : Sram XG 1175 10-42 dents 11V
  • Fourche : Carbone Twin Tip conique – Axe 15 mm
  • Pneus : Panaracer Gravelking SK 700 x 35 TLC
  • Freins : Disques hydrauliques Sram Force flatmount – Disque 160 mm AV/AR
  • Potence : Rondo 80 mm(S) – 90 mm(M) – 100 mm(L)
  • Guidon : Easton EA 70 AX 42 cm(S) – 44 cm(M-L)
  • Tige de selle : Easton EC90 350 x 27,2 mm
  • Selle : Fabric Scoop Flat CR-Ti
  • Poids : 8,6 kg
  • Tailles : S, M, L
  • Prix : 4899 €

Infos sur le site de Tribe Sport Group

 

 

8 secondes pour devenir un héros du cyclisme

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Les héros du cyclisme vu par Mavic
Les héros du cyclisme vu par Mavic

Après Sean Kelly et Bernard Hinault, Mavic nous propose d’enfiler la casaque de Greg Lemond. Les maillots de la collection “Les héros du cyclisme” ne sont pas des répliques d’époque. Résolument modernes et techniques, ils nous invitent néanmoins à revisiter l’histoire du cyclisme sur route.

8 petites secondes

Au départ de ce Tour de France 1989, ils étaient 4 anciens vainqueurs présents …

Lorsque j’ai reçu ce kit Greg Lemond, j’ai été intrigué par ce chiffre 8 discrètement imprimé en ton sur ton. Je n’ai pas immédiatement pensé au Tour de France 1989, et puis subitement ça m’est revenu. Je me vois encore à l’époque, moi qui était un fervent supporter de Fignon : effondré devant la télé en entendant les commentaires de Robert Chapatte.

La France avait perdu le Tour, mais le vélo avait gagné un beau champion, américain de surcroit, qui avait prouvé dans ce contre la montre que l’optimisation de la performance, en l’occurence l’aérodynamisme, pouvait apporter la victoire. Casque profilé, vélo plongeant, Greg Lemond avait non seulement rattrapé son retard, mais il avait devancé de 8 petites secondes son rival dans cette ultime étape du Tour 1989. Ce triomphe “volé”, alors qu’il était presque acquis au champion français, a marqué profondément Laurent Fignon. Et ce chiffre 8, qui frappe ce maillot, restera symbolique de la carrière de ce premier champion américain à s’imposer sur la scène internationale.

Mavic et les grands moments du cyclisme

Équipé d’une roue Mavic Comete, d’une transmission intégrale Mavic, d’un guidon futuriste et d’un casque aérodynamique, Greg Lemond arrive en trombe dans Paris. Il ne fait qu’une bouchée de la formidable avance de Fignon et remporte l’épreuve avec 8 secondes d’avance, ce qui reste à ce jour le plus faible écart jamais enregistré sur le Tour. Son guidon Mavic est révolutionnaire : juste après la fin du Tour de France, il sera rapidement en rupture de stock.

Comme pour Sean Kelly qui a utilisé largement du matériel Mavic pendant ses 18 ans de carrière, Bernard Hinault qui gagne brillamment Paris-Roubaix avec ses jantes Mavic SSC, Greg Lemond s’est appuyé sur le matériel toujours à la pointe conçu par Mavic. La marque jaune illustre avec ces maillots cette belle histoire du cyclisme international.

Caractéristiques

Les héros du cyclisme vu par Mavic
Le maillot Greg Lemond parfait sur la piste en plein soleil – photo Hugo

Ce maillot, contrairement à ses 2 prédécesseurs, ne contient pas de laine mérinos. Il est constitué de 86% PES (Polyesther) et 14% EL (Elasthanne). J’ai porté ce maillot à différentes occasions : sorties longues sur route et sorties gravel en plein soleil. Le maillot est doux, agréable à porter et très respirant. Casquette jaune couleur du soleil (parfaite sous le casque en été) et chaussettes sont de bonne qualité.

Depuis 1989 j’ai pardonné à Greg Lemond d’avoir battu mon favori de l’époque et c’est avec plaisir que j’enfile cette casaque, qui remet pourtant l’accent sur ces fameuses 8 secondes.

Les héros du cyclisme vu par Mavic
Les héros du cyclisme vu par Mavic … Quand on mélange Hinault et Lemond

Prix :

  • Greg Lemond Limited Edition jersey S-M-L-XL-2XL : 120 €
  • Greg Lemond Limited Edition socks 35-38 / 39-42 / 43-46 : 18 € /
  • Greg Lemond Limited Edition cap osfa : 30 €

Voir les infos sur le site

Bourgogne vélo Festival

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Bourgogne Vélo Festival

Le mot “Festival” colle bien avec le vélo : pratique sportive, mode de déplacement et de voyage, moyen d’aventure, … qui présente autant de facettes multiples. On peut donc imaginer, autour du vélo, toute une série d’animations différentes, c’est ce que l’association « Ride in the Red Zone » nous propose en Bourgogne le 14 et 15 septembre prochains.

L’idée principale est de créer, dans un contexte festif, convivial et populaire, un événement fédérateur qui permettra de faire connaître le territoire et son†patrimoine. Dans cet esprit, les organisateurs du « BOURGOGNE VÉLO FESTIVAL » souhaitent pouvoir reverser chaque année une partie des recettes de l’évènement à une association caritative.

Le public attendu par les organisateurs du « BOURGOGNE VÉLO FESTIVAL » inclut tous les profils de cyclistes amateurs (femmes, hommes, enfants) de tous âges et leurs accompagnants, ayant une pratique du vélo de route occasionnelle ou régulière (en mode découverte, randonnée cyclo-touristique, ou même compétition), ainsi que les simples visiteurs (jeunes adultes, familles, seniors). Il y en aura pour tout le monde.

C’est où ?

Bourgogne Vélo Festival

Le  « BOURGOGNE VÉLO FESTIVAL » aura lieu les 14-15 Septembre à Tournus dans le  Tournugeois-Maconnais. Cette cité millénaire, située en Saône-et-Loire, au Sud de la Bourgogne Franche-Comté, jouit d’une situation géographique privilégiée, sur la rive droite de la Saône. Située à seulement 50 minutes en voiture des grandes métropoles régionales Lyon et Dijon par l’autoroute A6 (sortie n°27), Tournus est également facilement accessible en train depuis Paris, Avignon, Marseille (gare TGV de Mâcon Loché à 20 min), et en avion (aéroport Lyon Saint Exupéry à 1h).

Tournus est aussi une ville réputée pour sa gastronomie et son hôtellerie : pas moins de 3 restaurants étoilés au guide Michelin et 9 hôtels dont 4 bénéficient de 3 ou 4 étoiles. Le Tournugeois Mâconnais offre des conditions idéales pour la pratique du vélo. Tournus est labellisée par la FFCT ville vélotouristique et station accueil vélo, depuis 2014. Elle abrite les collections du musée du vélo Michel Grézaud (200 machines).

Bourgogne Vélo Festival
Bourgogne Vélo Festival

Bénéficiant d’un accès direct à la « Voie Bleue » reliant Chalon-sur-Saône à Mâcon, Tournus se situe aux portes du Massif Sud Bourgogne (23 itinéraires balisés VTT et 10 circuits cyclotouristiques).

Enfin, la ville de Tournus célèbre en 2019 le†millénaire de la magnifique Abbaye Saint Philibert.

C’est quoi ?

Bourgogne Vélo Festival
Bourgogne Vélo Festival

La programmation du Festival s’articule†autour de trois volets :

Côté « Sport » :

10 Randonnées vélo (avec une thématique forte pour chacune : Sport, Nature, Oenotourisme, Histoire), sur 5 circuits de longueur et difficulté variées (départ/arrivée : Tournus, sur les berges de la Saône), de 25 à 190 km, le samedi et dimanche, pour offrir un maximum de choix aux participants.

Côté « Culture » :

  • En journée : séances rencontre/dédicace avec des écrivains/journalistes/dessinateurs BD en centre-ville (matinée) et dans le village du festival (après-midi).
  • En soirée (samedi) : projection au cinéma La Palette (Tournus) de deux documentaires ayant pour thème le vélo avec deux invités d’honneur†: Bernard Thévenet, Jean-Paul Ollivier.

Côté « Village » (berges de Saône) :

  • Un espace en plein air réservé à des exposants (10 à 15 pour la première édition), consacrée principalement à l’univers du vélo fabricants revendeurs cycles, accessoires, vêtements et au tourisme†d’itinérance douce en Bourgogne du Sud, incluant une zone réservée aux associations locales.
  • Un espace restauration / dégustation (en plein air) : foodtrucks, buvette, producteurs locaux vins, bières, fromages, miel, …

Bourgogne vélo Festival
Bourgogne vélo Festival

Des animations ludiques, pour petits et grands (ateliers découverte/agilité vélo pour enfants, essai de vélos électriques pour adultes, exposition de vélos anciens, smoothie bike, Rollapaluza, …seront également proposées en journée.

Infos sur facebook du Bourgogne Vélo Festival

Voir le site internet

Pneus Continental Grand Prix 5000 : Succès(sion) assuré(e) ?

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Continental commercialise son nouveau pneu “Grand Prix”, le 5000. Son prédécesseur, le fameux Grand Prix 4000 SII qui, depuis une quinzaine d’années, était pourtant un best-seller de la marque, est donc destiné à prendre sa retraite … L’ancêtre, connu pour sa polyvalence, son confort et sa longévité, étant un de mes pneus favoris, je me devais donc de tester le petit nouveau, chose faite en six semaines, sur plus de 1600 kilomètres et dix-huit mille mètres de dénivelé positif. Face à l’apparition d’excellents pneus dans la même catégorie chez Schwalbe et Pirelli, le GP 5000 est-il une réelle évolution du 4000, ou un simple coup marketing en réaction à la concurrence ? Voici quelques éléments de réponse.

Démontage du 4000 et montage du 5000

J’ai beaucoup roulé avec le Grand Prix 4000 SII sur mes sorties longue-distance, car c’est un pneu d’excellent rapport qualité-prix, résistant, confortable, polyvalent, bien adapté aux routes abîmées et aux conditions météo changeantes. Aussi j’étais très curieux de tester ce 5000 dans des conditions similaires, lui qui est annoncé plus rapide et plus solide que son prédécesseur.

Test pneus Continental 5000
Côte à côte, l’ancêtre et le petit nouveau, à la fois similaires et différents – photo Dan de Rosilles

Dès la sortie de la boîte, on remarque les trous témoins d’usure, les fameux “TWI” (Tread Wear Indicators) propres à Continental, l’indication de sens de rotation et le fier “Made in Germany”. Sur ma balance, le pneu en 700X25C est à 220 grammes, soit une dizaine de moins qu’un 4000SII pesé sur le même appareil. Mais je n’ai pas une balance de précision chirurgicale, elle est plutôt destinée à la préparation des tartes aux pommes. Impossible donc d’affirmer à 100% que le benjamin offre un net gain de poids par rapport à son aîné.

Test pneus Continental 5000
Dès le déballage on remarque les deux trous témoins d’usure sur la bande de roulement et le sens de rotation indiqué sur le flanc – photo Dan de Rosilles

Le pneu présente le même type de sculpture que son ancêtre : c’est un semi-slick, très peu gravé, prévu pour être polyvalent, aussi bien à l’aise sur route sèche ou mouillée, en toute saison. Mais au toucher et d’aspect, la gomme semble plus dense, plus dure que celle du 4000 SII ; la carcasse est aussi plus fine. Pas de problème particulier pour monter le pneu neuf sur mes jantes Archetype HPlus Son, et comme elles sont assez larges (23 mm extérieurs), je mesure le pneu à 27 mm, ce qui n’est pas pour me déplaire, mais il faut en tenir compte pour les montages avec jantes larges sur des vélos aux passages de roues étroits.

Test pneus Continental 5000
Sur mes jantes larges de 23 mm extérieurs, le pneu en 700 X 25 prend ses aises à 27mm – photo Dan de Rosilles

Reste à aller rouler ; sentirai-je une différence de comportement avec un pneu si visuellement semblable à son prédécesseur ? Mais malgré les similitudes visuelles, la nouvelle gomme est indubitablement un matériau très différent de l’ancien. Il va falloir maintenant évaluer ce que “l’upgrade” apporte en terme de sensations et de performance.

Chargeons la bête

Test pneus Continental 5000
Prêt à prendre la route pour une longue distance, le vélo avec bidons et sacoche de bikepacking pèse près de dix-huit kilos – photo Dan de Rosilles

Il se trouve que, dans les jours suivant le montage des pneus, j’ai décidé d’accomplir d’assez longues distances en bikepacking. Ça sera l’occasion de pousser le pneu à ses limites structurelles : avec mon poids de 65 kg tout mouillé et un vélo à presque 18 kg, je suis curieux de voir le rendement du pneu, ses qualités motrices et sa tenue en virage. Mais avant de m’élancer pour le raid qui va m’occuper pendant plusieurs jours, je prends la précaution de tester le vélo chargé sur mes routes favorites des Alpilles.

Test pneus Continental 5000
Sur mes routes favorites, la sensation de vitesse est excellente et le pneu tient le coup dan les virages les plus serrés – photos Dan de Rosilles

Je connais ces routes par cœur, rien de tel pour débuter un test. La comparaison est évidente, car je viens juste de démonter les 4000 SII, la mémoire de leur comportement et de leur rendement est encore très fraîche. Les premières sensations sont positives : je constate un excellent rendement, et bien que les pneus soient absolument neufs, ils ne “collent” pas comme certaines gommes qui ont besoin de 100 ou 200 km de rodage. En descente, j’envoie le vélo chargé sans crainte, la structure se déforme peu malgré le poids du vélo, la tenue de route me met en confiance. Les aspérités, petits cailloux et nids-de-poule me semblent être absorbés dans un confort relatif : je peux envisager de partir pour mon raid en étant confiant dans ces nouveaux pneus.

Test pneus Continental 5000
Arles – Auxerre, via la vallée du Rhône et le massif du Morvan : un excellent trajet pour tester les GP 5000 – capture d’écran Strava

Arles – Auxerre

Invité à Auxerre pour tester du matériel vélo, je décide de faire le trajet aller à vélo en deux jours. Via la vallée du Rhône et le massif du Morvan, les différents revêtements et la distance devraient permettre de tester efficacement confort, rendement et fiabilité du pneu. De mon point de vue, un pneu polyvalent “all seasons” doit être essayé dans la durée, alors autant saisir toutes les opportunités qui se présentent. Un trajet de 550 km avec 4500 m de dénivelé sera donc parfait.

Test pneus Continental 5000
Pour une longue journée de vélo, mon petit déjeuner à 3h du matin se résume à des lipides, des protéines, mais le moins possible de glucides – photos Dan de Rosilles

Je démarre à 4 heures du matin car, en ce lundi de Pâques, j’ai décidé de parcourir la plus longue distance possible. J’adore rouler la nuit, mais très vite, le fort mistral de face me fait comprendre que la journée va être longue et que je ne battrai pas des records de vitesse et de distance. J’ai pris le pari de tracer une bonne partie du parcours jusqu’à Lyon via la Nationale 7, pour aller plus vite, en misant sur l’absence de voiture en ce matin férié. Certes j’ai eu raison, il n’y a pas de voitures, mais pas d’abri contre le vent non plus…

Road Cycling GP 5000 Continental
Goudrons lisses ou granuleux… les routes se suivent et ne se ressemblent pas, mais les GP 5000 s’acclimatent partout – photos Dan de Rosilles

Aplati sur le prolongateur, j’essaie d’enchaîner les kilomètres le plus stoïquement possible. Le vélo est bien équilibré et sur les parties plates (heureusement majoritaires sur le début du parcours) je bénéficie de l’inertie générée par le poids du vélo. Les paysages et les revêtements se succèdent : bons goudrons ou plus granuleux, zones avec gravillons ou petits déchets métalliques sur le bas-côté des grosses routes, quelques éclats de verre… les GP 5000 ne bronchent pas. Gonflés à 7 bars pour un poids vélo chargé + cycliste frôlant les 85 kg, ils se révèlent structurellement très bons, pas moins confortables que les 4000 SII mais plus “gainés” en virage.

Road Cycling GP 5000 Continental
La traversée du Morvan, ou comment passer une belle journée de vélo – photos Dan de Rosilles via Polarsteps

Après Lyon, en entrant en Bourgogne, j’ai déjà deux heures de retard sur mon programme initial et le vent qui vient de basculer au nord-ouest continue à s’opposer à ma progression. Aussi, je renonce à tenter un “one shot” et, après 350km de solitude face au vent, je décide de dîner et de dormir à Cluny, afin de passer le Morvan le lendemain et terminer ainsi mon voyage plus sereinement. Je m’installe dans mon duvet au ras de la voie verte pour quelques heures de sommeil réparateur.

Test pneus Continental 5000
Le séjour en Bourgogne m’a permis de tester les GP 5000 sur routes mouillées – photo Dan de Rosilles

Méchantes routes du Morvan

J’avais déjà roulé dans le Morvan et avait bien noté deux caractéristiques de cette région : des pentes imprévisibles et des revêtements particulièrement agressifs pour les pneumatiques. Pour cette seconde journée de route(s), il me reste deux cent kilomètres à parcourir, et tout s’enchaîne à merveille. Les côtes ne sont pas si terribles malgré les 18 kg du vélo à tirer, et le mauvais rendement de ces silex enchâssés dans le goudron entre Le Creusot et Quarré-Les-Tombes, ne causent aucune crevaison. Je termine ce trajet avec le sourire au lèvres et une totale confiance envers les GP 5000. Les essayer, c’est les adopter.

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La pluie et les routes grasses n’affectent guère le GP 5000 – photo Dan de Rosilles

Un pneu multi-saisons

Le séjour en Bourgogne m’a surtout permis de rencontrer des conditions météo plus humides, j’ai pu enfin tester le pneu sous la pluie.  La douceur provençale a laissé place à des matinées bien plus frisquettes ; bien sûr, je n’attendais pas de grosses variations de comportement de la gomme, mais avec un vélo très lourd, on a quelquefois des surprises venues de l’avant dans les courbes en descente lorsque la route est mouillée. Ici rien de tel, les pneus tiennent la trajectoire malgré le film gras qui recouvre une route animée de voirures. Malgré leur gomme plus dure et plus rapide que celle des 4000 SII, ils sont tout autant fiables sur chaussées mouillées. Je rentre en train à Arles avec un sentiment déjà très positif au sujet du GP 5000.

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Le Continental GP 5000, un pneu qui sait aussi se la couler douce de temps en temps – photo Dan de Rosilles

Et si on roulait léger ?

Dans les semaines suivantes, j’ai l’occasion de vérifier la polyvalence du pneu et ses qualités “All seasons” en roulant dans les Alpilles, en Ardèche et dans le Gard, sous un soleil de plomb et des températures caniculaires. J’ai troqué les sacoches de bikepacking pour un duo de bidons de 750 ml et les pauses pour les recharger sont fréquentes. Je peux rouler autrement, enchaîner des sorties plus courtes en me livrant à fond et mieux évaluer ainsi la motricité, la précision du pneu en matière de trajectoire et ses qualités de vitesse.

Continental GP 5000 tyre tire cycling test review
Les températures caniculaires dès le début de saison poussent aux arrêts fréquents – photo Dan de Rosilles

Là encore, le pneu n’a pas de défaut apparent, plus encore, il confirme sa supériorité sur le 4000 SII : plus rapide, plus précis, j’ai aussi la nette sensation que sa surface plus dure le rend plus résistant aux micro-coupures, généralement déjà présentes sur les pneus après 1000km, mais qui là sont quasi inexistantes.

Après six semaines d’utilisation, je peux affirmer que ce nouveau pneu Continental GP 5000 est une évolution très réussie du 4000SII, puisque positionné lui aussi sur la polyvalence, il supplante nettement son aîné en terme de performance. La documentation Continental met l’accent sur la gomme BlackChili vendue comme adhérente, performante et à longue durée de vie, et j’avoue que je n’ai pas pu prendre le pneu en défaut sur ces trois caractéristiques. On peut aussi noter le bel éventail de tailles et de diamètres proposés : le 5000 existe en 650b 25 et 28, 700 X 23, 25, 28 et 32, sa polyvalence et ses qualités peuvent servir des projets cyclistes fort différents.

Continental GP 5000 tyre tire cycling test review
Lorsque ça monte raide et qu’il fait très chaud, on peut toujours essayer d’incriminer les pneumatiques pour masquer ses propres limites – photo Dan de Rosilles

Reste la question de le comparer à la concurrence. J’ai longuement testé ces derniers temps les excellents Pirelli PZero Velo et les Schwalbe One OneStar V-Guard, tous deux positionnés sur ce créneau de “All-seasons performants”. Je dirais que le Schwalbe est plus rapide, mais certainement moins durable. Pour ce qui est du Pirelli, il est assez proche en terme de comportement, mais ses qualités inégalables d’adhérence le rendent moins performant que le 5000 dès que la température du goudron augmente. Dans cette palette de trois pneus aux qualités globalement proches, on retiendra que le 5000, moins “sport” que le Schwalbe et moins “hiver” que le Pirelli, est sans doute le plus polyvalent des trois.

Pneu Continental Grand Prix 5000 Black Chili – Vectran Breaker 39.99 € (chez Cycletyres)

Continental GP 5000 tyre tire cycling test reviewContinental GP 5000 tyre tire cycling test review

Vous faites quoi Dimanche ? mettez-vous au gravel avec Moustache Bikes

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E-gravel bike Moustache Dimanche 29
E-gravel bike Moustache Dimanche 29

Après la très remarquée présentation du modèle “Dimanche 28”, le premier road électrique de Moustache Bikes en avril dernier, voici le “Dimanche 29” … Ce nouveau modèle reprend les bases du 28 (notamment le cadre), en présentant une vocation gravel bien assumée. Il reçoit une fourche carbone plus rigide, pouvant accueillir des pneus de large section. Découvrons rapidement ce nouveau venu bien sympathique, doté côté moteur, du nouveau système Bosch Performance Line Gen3 avec batterie Powerpack de 500Wh.

E-gravel bike Moustache Dimanche 29
Un look résolument gravel : pneus de 50, tige de selle télescopique, guidon évasé à faible drop, disque de 180 à l’avant et motorisation puissante discrètement intégrée au design du vélo.

Moustache, la marque vosgienne (implantée à Golbey) a été fondée il y  huit ans, par deux fondus de vélo : Emmanuel Antonot (Manu) et Gregory Sand (Greg). Aujourd’hui avec plus de 50 modèles au catalogue, la marque toujours vosgienne (elle y tient) affirme son statut de spécialiste du VTT Electrique, dans un plage d’utilisation assez large entre le loisir et la compétition puisque Julien Absalon est champion de France en VTTAE XC sur un Moustache.

E-gravel bike Moustache Dimanche 29
E-gravel bike Moustache Dimanche 29

L’arrivée de Moustache Bikes dans le monde du gravel est nouvelle. Encore un signe, si il en fallait en trouver un nouveau, pour prouver que le gravel est bien loin de la niche dans laquelle certains l’avait cantonné… Au Bike Café nous en étions convaincus dès 2015 du succès de ce type de vélo et nous sommes aujourd’hui tout aussi convaincus que gravel et assistance électrique sont fait pour s’entendre. Ce modèle va je pense nous le confirmer.

Du 28 au 29 …

Du 28 au 29, il n’ y a qu’un pas puisque l’on part sur le même cadre. Par contre les pneus ont pris du volume … On peut chausser du 50 avec des roues de 700 grâce à une clearance généreuse des bases et de la fourche. Cette toute nouvelle fourche en carbone offrira une bonne rigidité latérale pour fournir une direction précise et un léger flex vertical afin de filtrer les vibrations. Différents inserts sont présents pour donner de multiples options de montage.

E-gravel bike Moustache Dimanche 29
Des marqueurs gravel bien présents sur ce Dimanche 29

Les freins à disque généreux avec à l’avant un 180 mm et à l’arrière à 160 mm permettront un freinage puissant et constant quelles que soient les conditions. Il faudra arrêter l’engin dont je ne connais pas le poids mais qui devrait être autour des 18 kg.

Il y a du couple

E-gravel bike Moustache Dimanche 29
E-gravel bike Moustache Dimanche 29 équipé du nouveau système Bosch Performance Line Génération 3

Ce Moustache dispose du nouveau système Bosch Performance Line Génération 3, avec batterie Powerpack de 500Wh, qui devrait répondre aux besoins de performances, de facilité d’utilisation et d’autonomie nécessaire à la pratique du gravel en terrain parfois difficile. Il emmène facilement le vélo à 25 km/h et, passé ce seuil, la transition vers un entraînement totalement musculaire se fera sans à-coups du mode assisté au mode sans assistance. Cette motorisation offre au Dimanche 29 le comportement d’un vrai vélo Gravel.

La conduite sera douce, fluide et silencieuse, et le couple de 63 Nm permettra de grimper de belles rampes sur sur les terrains instables. Ce moteur Bosch Performance Line est compatible avec les mono-plateaux et les cassettes à large amplitude 10 – 42 pour le modèle Dimanche 29.5 (11v) et le Dimanche 29.3 avec 11 – 42 (10v).

Un vélo qui donne la banane

E-gravel bike Moustache Dimanche 29
E-gravel bike Moustache Dimanche 29

L’esprit ludique des vélos Moustache a été de toujours un atout majeur de la marque. Ces beaux “Dimanche” vous permettront sans doute de rouler, pas uniquement le dimanche d’ailleurs, avec le sourire aux lèvres. La pratique du gravel procure du plaisir qui sera encore plus apprécié grâce au pilotage facile d’un e-gravel comme ce Moustache c’est sûr vous aurez la banane. Certes il y aura le poids, mais je vous rassure car après le test du Cannondale Slate Neo SE qui est dans la même catégorie que ce Moustache, j’ai découvert l’intérêt de l’inertie que procure un vélo lourd. Lancé sur le plat et dans les descentes le poids sera un ami. Dans les montées, domaine où effectivement la légèreté devient intéressante le moteur Bosch viendra à votre aide …

Deux modèles

Dimanche 29.3

E-gravel bike Moustache Dimanche 29
Le Moustache Bikes Dimanche 29.3
  • Cadre : Aluminium 6061 T4-T6, tubes hydroformés à épaisseurs variables, douille de direction conique 1″1/8-1″1/2, technologie Hidden Power
  • Fourche : pivot et jambages carbone, pivot conique. Montage pour disque de frein 180mm. Inserts filetés pour fixation garde boue et porte-bagages.
  • Moteur : BOSCH Performance Line 250W – 63 Nm – Assistance de 50 à 300 % – 25 km/h
  • Batterie : BOSCH Li ION PowerPack 500 intégré – 36v 13,8Ah – 500Wh – Charge totale en 4h30, 50% en 2h – 2,5 kg – 60 % de capacité résiduelle minimum après 500 cycles de charge (env 30 000km)
  • Compteur : BOSCH Purion déporté – 5 modes (Eco, Tour, eMTB, Turbo, Off) – « Walk assist »
  • Dérailleur AR : Shimano GRX, RX-400, 10 vitesses
  • Pignon / Plateau : Moustache Aluminium, 42 dents avec protège chaine
  • Cassette : Sunrace, CSMS2, 10 vitesses, 11-42T
  • Chaîne : KMC, 10 vitesses
  • Manette : Shimano, GRX, RX-400, Leviers Dual-Control
  • Pédalier : Moustache, Alu, 170mm
  • Freins : à disque hydrauliques Shimano GRX, RX-400
  • Disques AV/AR (en mm) Shimano, 180mm (AV) et 160mm (AR)
  • Moyeux : AV = Moustache, 28 trous, 12x100mm, axe traversant.AR = Moustache, 28trous, 12x142mm, axe traversant.
  • Jantes : Moustache al 26 aluminium hauteur : 26mm, largeur interne jante : 21mm,
  • Aluminium 6061, compatible Tubeless,
  • Pneus : Maxxis, Rambler, 700x50C, 120TPI
  • Selle : Selle Royal, VIVO
  • Tige de selle : Moustache, Alu 31.6mm – profondeur S= 300mm Size M/L/XL= 350mm
  • Collier de selle : Moustache, Alu 34.9mm
  • Guidon : Moustache, Cintre route avec évasement “flare” Taille S = 440mm / M & L = 460mm / XL = 480mm
  • Potence : Moustache, Alu S= 60mm / M = 70mm / L= 80mm / XL=90mm
  • Jeu de direction : FSA, Orbit
  • Garantie : 5 ans cadre et fourche – 2 ans moteur, batterie (ou 500 cycles) et accessoires
  • Tailles : Small, Medium, Large, X-Large
  • Couleur : Vert amande
  • Prix : 3799 €

Dimanche 29.5

E-gravel bike Moustache Dimanche 29
Le Moustache Bikes Dimanche 29.5

Le modèle 29.5 reprend en partie les équipements du 29.3. Voici les éléments différents apportés pour cette version.

  • Compteur : BOSCH Kiox, compact, écran couleur, Bluetooth compatible avec cardio fréquence mètre, 5 modes (Eco, Tour, Sport, Turbo, Off) – “Walk assist”
  • Dérailleur AR : Shimano GRX, RX-812, 11 vitesses
  • Cassette : Sunrace, CSMS7, 11 vitesses, 11-42T
  • Chaîne : Sram, 11 vitesses avec Powerlock
  • Manette : Shimano, GRX, RX-810, Leviers Dual-Control
  • Jantes Moustache al:30 aluminium light spécifiques. Hauteur : 30mm, Largeur interne : 21mm, Alloy 6061, compatible Tubeless, 24 rayons triple butted
  • Tige de selle téléscopique Moustache avec cartouche intégrée. Diamètre de 31.6mm. Tailles S / M : 305mm / Débattement de 80mm. – Tailles L / XL : 325mm / Débattement de 100mm.
  • Couleur : bordeaux
  • Prix : 4499 €

 

 

 

Géométrie

Moustache Dimanche 29
Moustache Dimanche 29

Tout fout le camp, il n’y a plus de saisons.

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La Team Look Crit

Tout fout le camp, il n’y a plus de saison. On n’a plus de repères, les jeunes ne respectent plus rien !

C’est vrai que l’on est plutôt habitué à entendre parler du cyclocross quand la saison des Grands Tours est terminée, celle des Classiques pas encore vraiment commencée (ou complètement finie, c’est selon). En plein mois de juin, quand le Dauphiné se termine, que le Giro est derrière nous, que Cochonou compte les bobs à distribuer dans 3 semaines, les acteurs du cyclocross viennent faire leur apparition sur les podiums des Classiques de printemps.

La Team Look Crit
Photo Russ Ellis pour Rapha

Notez que ce phénomène n’est pas vraiment nouveau, il a une petite quinzaine d’années, quand Peter Sagan, né en 1990, fait ses armes en Cyclo-Cross et en Vtt. Entre 2006 et 2008 il grimpe sur les podiums des championnats du Monde de ces deux disciplines. Il prépare déjà la suite, puisqu’il sévit aussi au niveau national sur les championnats de route. La suite justement vous la connaissez, ou presque. Peter Sagan n’est pas le seul à avoir ouvert la brèche, prenez Pauline Ferrand-Prevost, la même génération, elle va et vient d’une discipline à l’autre avec un plaisir non dissimulé et le succès qu’on lui connaît.

Des frontières poreuses

Il suffit d’avoir un tout petit peu le sens de l’observation pour se rendre compte que les frontières sont de plus en plus poreuses. Parfois, souvent, elles volent en éclat. On ne va pas se lancer dans une grande étude sociétale, nous n’en avons pas les compétences, ça tombe bien, Bike Café n’est pas le lieu pour ça non plus. Il n’empêche, en ajustant notre focale sur le vélo et en prenant un peu de recul, on se rend compte qu’une exception (Sagan/Ferrand-Prévost) est peut-être en train de devenir la norme pour le cyclisme de demain.

Autrefois (ou souvent) considéré comme une bonne formule d’entraînement pour l’hiver, le cyclocross permet de travailler l’explosivité, le souffle, le changement de rythme, le sens de la trajectoire aussi. Plus ludique, moins chronophage, moins sérieux, plus festif, le cyclocross est souvent perçu comme une solution de repli à la route, en ces mornes matinées brumeuses d’hiver. À en croire les succès sur routes des jeunes Matthieu Van Der Poel, Vout Wan Aert, Remco Evenepoel le cyclocross ne serait-il pas en train de devenir l’anti-chambre du vélo de route ? Le cyclocross aurait-il ce privilège exclusif, d’être l’éleveur de nos champions du vélo de route, un peu comme Pedigree Pal pour les concours de beauté, demandez à Mme Nisot ce qu’elle en pense https://youtu.be/fvccnExZcGA ?

Je suis sceptique, Pal n’est pas le seul pourvoyeur de champion, ce serait faire affront au boulot formidable proposé par Royal Canin, souvenez-vous de Falco. https://youtu.be/UVAksnZ4xNo

La Team Look Crit
Le nouveau maillot Rapha CRIT

La Team Look Crit

La Team Look Crit
La Team Look Crit

Dans le vélo, c’est pareil, il n’y a pas qu’une recette magique. À l’occasion d’une journée de présentation de la Team Look Crit, qui a eu lieu mi-juin au Steel Coffee Shop à Paris, il est autorisé de penser que le même phénomène serait en train de se passer autour de l’engouement pour les courses de fixies. Très populaires pendant les années charnières entre le XXème et XXIème siècle, le fixie a perdu un peu de son engouement populaire. Il semblerait qu’il revienne en force. Quand on voit les noms des 12 partenaires embarqués dans l’aventure autour de cette équipe (pour les citer Look, Corima, Selle Italia, Rapha, Michelin, Oakley, TillStart, Giro, Deda, E-zup, Sram, Slicy) on peut se dire que de telles marques n’investissent pas dans ce Tour Critérium pour les beaux yeux de François Février ou Margaux Vigié. On peut penser que les marques s’intéressent de près à ce renouveau du fixe pour des raisons d’image…et donc commerciales.

Mélange des genres ? un rapide tour de l’équipe

La Team Look CritHonneur aux filles, Margaux, avant de rejoindre le Fixe elle a sévi pendant quelques années sur les Championnats de France et d’Europe… de Roller de vitesse. Au vu de cette entrevue retrouvée sur la toile, Margaux ne patinait pas dans la choucroute : titrée championne de France, elle s’oriente en 2015 vers le fixe.

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La Team Look CritIdem pour Tim Ceresa, aujourd’hui capitaine de cette équipe, il est un ancien skieur de haut niveau, il a troqué ses spatules pour le guidon, visitez son compte instagram, vous verrez qu’il envoie sur les skis. Élu Rookie of the year en 2014, son sens de la trajectoire, le goût de la vitesse et l’engagement ne sont pas le fruit du hasard.separateur

La Team Look CritSans oublier François Février, qui a la paternité de cette équipe, ce qui ne l’empêche pas d’être un OVNI dans ce paysage de sportifs affutés. Le hasard de ces surfs sur youtube l’amène à visionner en 2014 un résumé du Red Hook Crit en 2014. Sportif du dimanche (et kiteur, donc forcément quelqu’un d’intéressant) il se fixe comme objectif de courir la finale du Red Hook Crit en 2015. Il se donne les moyens et atteint son objectif !separateur

La Team Look CritEt pour être complet sur cette équipe : Achille Métro, au patronyme prédestiné, rêve probablement de devenir le roi de la ville, après avoir tourné les jambes en première catégorie sur route et sur des courses de VTT Marathon il se lance à fond dans le fixie, il s’entraîne aussi sur des randonnées sans fin en bikepacking.

separateurCette équipe Française côtoie de grands noms du cyclisme déjà confirmé, tels que Philippo Fortin, Loic Chetout, Ivan Cortina. Ces coureurs pros viennent faire quelques ménages et chasser des primes sur les courses de CRIT… Probablement François, Margaux, Tim, Achille sont-ils sans le savoir en concurrence avec de futurs grands champions du vélo de route. Quand on vous parle de mélange des genres, de frontières qui ne sont plus là, on est en plein dedans.

Infos fixe sur le site Lool 

Les barrières se lèvent naturellement

Comme le cyclocross, les compétitions de vélo fixes se font sur une piste fermée, quand certain(e)s pédalent, d’autres font griller la saucisse et couler la bière. Comme le cyclocross, le fixe fait travailler le sens de la trajectoire, la force, la vélocité. Comme le cyclocross, peut-être que le fixe sera le pourvoyeur de futurs champions sur la pratique reine du cyclisme.

Les barrières se lèvent parfois naturellement, souvent au prix d’une lutte de longue haleine. Le fameux plafond de verre n’est plus perçu comme un Everest inatteignable. Les lignes bougent, on peut décider de protéger son pré-carré en fermant les yeux et préférer l’entre-soi. Il est également autorisé de penser que la mixité, le partage d’expériences et le brassage de cultures est une chance et un enrichissement. On peut aussi penser que ces changements apportent un océan d’opportunités.

On le dit régulièrement au Bike Café, nous sommes convaincus, qu’elle que soit notre pratique, notre histoire, nos désirs, ici nous avons tous un dénominateur commun : le vélo, ce qu’il représente, ce qu’il nous apporte, ce qu’il nous permet de vivre. Sur le bitume ou dans les sous-bois. Sur route ouverte ou piste dédiée. Chacun(e) picore un bout de recette chez son voisin pour faire de sa pratique du vélo le cocktail qui lui convient. Alors oui, tout fout le camp, il n’y a plus de saisons et les jeunes ne respectent plus rien… et tant mieux.

Enfourchez votre gravel, votre randonneuse, votre fixie, votre VTT, votre vélo de route, ouvrez les yeux, tendez l’oreille et découvrez ce qui se cache derrière la porte, au bout du chemin et ce quoique en pensent les anciens. Platon, 400ans avant Jésus-Christ faisait déjà le même constat à propos de la jeunesse :

« […] Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois, parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux, l’autorité de rien ni de personne […] »

On peut se rassurer car rien ne change finalement.

Le nouveau Topstone : un gravel topissime …

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Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone Kingpin

Cannondale vient de complètement revisiter son modèle “Allroad” : le Topstone. Cette nouvelle version, dotée d’un cadre carbone, s’inscrit dans la tendance des vélos de gravel polyvalents. Il est doté notamment d’un étonnant système de suspension ultra-léger. Ce Topstone nouvelle génération, particulièrement bien équipé, offrira aux cyclistes plus de confort sur la route, et une performance supérieure hors route.

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone

La suspension Kingpin

Le système de suspension Kingpin est l’élément nouveau majeur de ce Topstone Carbon. Cette suspension, inédite sur un vélo de gravel, qui est basée sur un axe à pivot, est ultra-légère. Elle permet aux cyclistes d’envoyer plus fort en tout terrain et elle permet d’être plus régulier sur la route. Meilleur contrôle, meilleure traction et un confort accru : toutes ces qualités devraient améliorer la performance.

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone

Le système Kingpin utilise un pivot à axe traversant dans le tube de selle. Il permet aux zones de flexion intégrées aux bases arrière, au tube de selle et même à la partie arrière du tube supérieur de fléchir plus qu’ils ne pourraient le faire avec une conception utilisant des bases fixes.

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone le système de suspension Kingpin

Ce dispositif offre aux cyclistes un confort et une souplesse progressive sans subir le poids et la complexité d’un amortisseur, de pivots et de biellettes.

Souplesse et rigidité en fonction de la taille

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone souplesse en fonction de la taille

Grâce aux techniques de construction des cadres “Propotional Response” de Cannondale, la suspension et la sensation générale du cadre sont personnalisées en fonction de la taille du vélo. La couche de carbone et les dimensions du tube sont adaptées de manière à fournir le bon niveau de flexion de suspension et de rigidité du cadre, en fonction de la taille du vélo. Ce vélo ne nécessite par la suite aucun réglage et pratiquement aucun entretien ; le cycliste peut l’enfourcher directement, tout en profitant de la rigidité programmée et de la suspension tout-terrain qui absorbe les bosses et améliore le contrôle, qu’il soit assis ou en danseuse. Cannondale prétend que l’on obtient avec ce dispositif le même confort que si on ajoutait 9mm de section aux pneus. Ce sera à vérifier lors d’un prochaine essai.

Le vélo connecté

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone : le capteur de roue Garmin connecté à la nouvelle application de Cannondale, pour obtenir des informations sur votre sortie vélo.

Le Topstone Carbon est le tout dernier vélo offrant au cycliste une nouvelle manière de se connecter à son vélo et à sa pratique avec le vélo. Un système développé en partenariat avec Garmin utilise des technologies permettent de jumeler, en toute transparence, un capteur de roue intégré à la nouvelle application de Cannondale, pour obtenir des informations très précises sur la vitesse, le parcours et la distance. Elles transmettent également des informations relatives au vélo, envoient des rappels d’entretien détaillés, et plus encore, tout cela via le smartphone.

Et bien équipé …

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone

Le système Kingpin utilise un pivot à axe traversant et un support amovible (A) permet de fixer un garde boue arrière. Avec ses multiples pods de fixation (C) pour des porte-bidons (y compris des œillets de fixation à l’intérieur et à l’extérieur des jambages de fourche), sa compatibilité avec une tige de selle télescopique, ses axes traversants Speed Release (B) un cockpit (D) ergonomique (sur le modèle eTAP AXS) et un dégagement pour les gros pneus (40 mm avec un dégagement important), le tout nouveau Topstone Carbon est prêt à aller dans le dur, où les chemins vous mènent.

Les modèles

La nouvelle gamme Topstone Carbon comprendra quatre modèles, un Force eTAP AXS, un Ultegra RX, un Ultegra RX 2, une version 105 ainsi qu’un Ultegra RX 2 pour femmes. Les vélos Topsone Carbon pour hommes sont disponibles dans les tailles XS, S, M, L, XL, et les vélos pour femmes sont disponibles en XS, S, M.

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone Force eTAP AXS

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone Ultegra RX

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone Ultegra RX femme

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone Ultegra RX2

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone 105

Cannondale Topstone Kingpin
Cannondale Topstone 105

Pour plus d’informations sur le tout nouveau Topstone, rendez-vous sur www.cannondale.com.  Suivez aussi Cannondale sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Les prix

700 M Topstone Crb Force eTap5 499 €
700 M Topstone Crb Ult RX3 799 €
700 M Topstone Crb Ult RX 22 999 €
700 M Topstone Crb 1052 599 €
700 F Topstone Crb Ult RX 22 999 €