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Le Caminade for Sergio

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Vélos Caminade full titane
Vélos Caminade full titane

Le Caminade full titane, que Serge Barnel vient de réceptionner est un modèle unique en son genre. C’est un vélo sur-mesure pour un personnage qui aime la démesure, surtout quand elle contrarie les critères convenus du marketing industriel. Serge, alias « Sergio », n’est pas un cycliste banal, c’est une « figure » notamment dans le monde du vélo découverte. Il balade ses belles bacchantes et les personnes qu’il accompagne à vélo aux quatre coins de notre belle planète et dans les endroits les plus beaux de notre pays. N’essayez pas de suivre ses déplacements sur facebook, il vous donnera le tournis : tantôt sur un sentier des Alpes, le lendemain en Crête, … Il a la bougeotte Sergio.

Vélos Caminade full titane
Serge voulait un vélo avec lequel il pouvait faire du portage … pari tenu il l’a trouvé.

Pour lui le vélo c’est de l’histoire ancienne et son premier biclou il a dû le mériter à 7 ans avec pour condition, l’obligation de décrocher une place de 1er de la classe. La motivation était déjà présente. À 14 ans, il est déjà épris d’aventures et de voyages. « Le vélo est un instrument de découvertes, il a toujours été présent dans ma vie où maintenant j’ai plus de choses derrière que je n’en ai devant …», précise Serge. En 1981 il découvre dans le Colorado le MTB qu’il allait faire connaître en France en organisant les premières randos sur les sentiers à l’aide de ces nouveaux vélos.

On pose trop souvent faussement les problèmes en terme de solutions
et non pas en terme de questions …

C’est la lecture de Bike Café qui lui a donné l’idée d’aller chercher de nouvelles sensations dans le gravel bike. Il a choisi le Sequoia de Specialized après avoir découvert mon article en mars 2017. Il le customise, avec des roues plus performantes et adapte la transmission à ses besoins. Il a adoré ce vélo, qui l’a conduit sur d’innombrables sentiers, mais déjà quelques idées germent dans sa tête. En 2017, lors du Roc d’Azur on se retrouve tous ensemble à discuter vélo. Serge commence à échanger avec Caminade sur son projet de vélo de gravel. « C’est les conséquences de ce monde industriel, dans lequel nous vivons, qui nous amènent à poser trop souvent les problèmes en terme de solutions et non pas de questions. Quand j’ai imaginé mon vélo, la première question a été : qu’est-ce que je vais faire avec ? Et au regard de mon expérience et de mes possibilités physique, comment j’imagine mon vélo ? … », explique Serge. 

Le projet avec Caminade

C’est un projet qui s’est étalé dans le temps. Serge a toujours eu des cadres titane depuis que le célèbre Joe Murray, avec qui il roulait du côté d’Aspen au Colorado, l’avait convaincu de l’intérêt de ce matériau. Au Roc d’Azur 2017, les Caminade’s boys présentaient leur nouveau gravel full titane. Ils avaient franchi le pas, et maitrisaient dorénavant cette technologie qui intéressait Serge.

« J’ai proposé à Brice de faire un raid avec moi dans les Alpes. On a roulé ensemble 3 jours : on est parti de Gap, on est passé par Embrun et on a fait le Parpaillon pour finir à Cunéo en Italie. Un bon baroud. Il m’a regardé rouler et on a échangé … C’est un p … de service haut de gamme de pouvoir, sur 3 jours, échanger avec le mec qui va dessiner ton vélo », explique Serge. Ne croyez pas non plus que Brice puisse faire ça à chaque fois, c’était  un concours de circonstance et Caminade ne le fait pas avec tous ses clients. Serge voulait un service “de haut niveau” : il a eu le meilleur, car Brice possède l’expérience du pratiquant et de l’ingénieur / artisan connecté à la recherche industrielle. Il y a donc eu un débat « Pas un débat d’opinion entre deux personnes opiniâtres … », dit Serge, mais un échange qui a été argumenté de part et d’autre qui a permis d’aboutir à la conception du vélo.

« C’est le vélo qu’il me fallait … »  déclare Serge. « Avec ce tube arrondi qui rend le cadre très ouvert sur le dessus, ça me va parfaitement pour les portages. D’ailleurs je n’ai pas mis de porte-bidons non plus pour faciliter le transport sur le dos. Et puis cette courbure a pour intérêt de filtrer les chocs à l’avant, car quand on roule avec du braquet sur du pavés ça absorbe, et ça ne fait pas décrocher l’arrière ». Serge cherchait du confort « Car quand tu passes comme moi parfois 10 h sur un vélo il faut qu’il soit confortable. Je voulais également qu’il soit agile pour passer dans des endroits compliqués et qu’il soit stable car à mon âge je ne descends plus comme avant. »

Pour la transmission Serge voulait un double plateau pour disposer d’une gamme de braquets plus progressive. Le 28 – 38 combiné au 11 – 40, lui offre ce qu’il faut dans toutes les circonstances. Les solides roues de 700 Mavic font plus « tapis volant » sur le sol irrégulier, ça passe mieux. Mais Serge a demandé à Brice de le rendre compatible avec du 650 pour s’équiper d’une autre paire de roues pour un usage plus spécifique. À l’avant il a opté pour un disque de 180 pour avoir un freinage plus progressif.

« On me dit : il est moche ton vélo ! … Je donne souvent des surnoms à mes équipements sportifs : skis, parapentes, vélos … Avec ce vélo j’hésite pour son nom de baptême entre Casimodo et Gainsbar, car quand on le regarde de profil, avec ses formes un peu tordues ça peut évoquer ces personnages de caractère », explique Serge qui est amusé par les critiques, qu’il entend depuis qu’il a pris possession du « Caminade for Sergio ».

Le vélo

Vélos Caminade full titane
Le plan du “Sergio” by Caminade

Brice Epailly nous décode la géométrie particulière de ce vélo « Elle diverge sur 3 points par rapport à nos projets plus classiques. Tout d’abord la longueur des bases a été déterminée pour accepter un double plateau, qui était une exigence de Serge. Ensuite l’angle de fourche un peu typé enduro a été adapté à la potence très courte en 50 mm. Un drop (différence de hauteur entre le boîtier de pédalier et l’axe des roues) plus élevé permet de recevoir des roues 700 x 45/50mm… Et effectivement, on trouve un poste de pilotage haut pour s’adapter à la souplesse d’un gars de 66 ans, un peu cassé par sa pratique intensive du vélo sur de nombreuses années … »

Vélos Caminade full titane
Les petits détails du Sergio – photo Caminade

1- Une potence titane faite par Caminade pour offrir les qualités de pilotage souhaitées par Serge.
2- Une tige de selle intégrée pour bénéficier encore plus du confort du titane.
3- Une fourche titane sur-mesure dessinée et fabriquée par Caminade pour fournir l’angulation souhaitée et la souplesse.
4- Un tirage transversal de câble de dérailleur avant monté sur collier.
5- Des bases permettant d’accepter un double plateau.
6- Un double plateau, rare chez Caminade sur ses projets gravel.

Mon avis

Dans de tels projets on comprend tout l’intérêt du sur-mesure. Je ne suis pas toujours convaincu par ce concept lorsqu’il est un argument commercial jouant sur le « snobisme ». Il aboutit, dans certains cas, à produire des vélos chers qui se ressemblent tous à quelques millimètres prêts. La plupart du temps, pour un cycliste à peu près normal physiquement, un bon cadre ayant une géométrie adaptée à l’usage pourra convenir. Très souvent ce sont les réglages posturaux et le choix du guidon, de la potence, de la selle, … qu’il conviendra de soigner.

Vélos Caminade full titane
Le travail du titane maîtrisé dans l’atelier de Caminade à l’Ille-sur-Têt – Le cadre soudé par Micka et la fabrication de la fourche sur-mesure en titane – photos Caminade

Le vrai sur mesure est un art qui s’alimente d’un dialogue et qui ne porte pas que sur des critères morphologiques. C’est ce que dit Serge lorsqu’il dit qu’il faut donner la priorité aux questions. Dans ce projet ce dialogue a été réalisé comme cela devrait se faire à chaque fois, baroud de 3 jours mis à part, en cherchant la réponse à la question : qu’est-ce que je veux en faire ? Encore faut-il que l’artiste/artisan puisse disposer de toutes les réponses industrielles pour obtenir le résultat recherché. Caminade a l’avantage de la légèreté et de la souplesse d’une petite structure artisanale. Cet adaptabilité s’est ouverte à une connexion avec le monde de la recherche industrielle. Cela permet à cette petite structure d’échanger des idées pour les intégrer dans ses projets. Les fameux cadres avec manchons, conçus par Caminade, sont les parfaits exemples de cette dualité positive.

Vélos Caminade full titane
Serge et son Caminade for Sergio full titane – photo Bike Café

J’ai roulé avec Serge et j’ai pu m’assurer, notamment dans une descente bien pierreuse, que les qualités de pilotage du couple “bonhomme / vélo” étaient parfaites. Les 95 kg de Serge m’ont paru bien légers dans les montées et le pilote était bien posé sur sa machine. Le cockpit est parfait pour lui et les esprits chagrins qui accordent plus d’importance aux critères subjectifs de l’élégance pourront s’accrocher derrière le “Caminade for Sergio” dans les descentes scabreuses. Serge est inscrit à la Gravel Tro Breizh 2019 dont Bike Café est partenaire … La suite des aventures de Serge et de son vélo sera à lire dans « Sergio chez les Bretons ».

Caractéristiques

  • Leviers Sram RIVAL 2×11
  • Cassette  11- 40 Shimano
  • Chaîne 11 vitesse SRAM
  • Dérailleur AR SRAM GX 2 x 11 X-Actuation chape longue
  • Dérailleur avant à collier 35 mm double FD-M8020 tirage transversal / collier bas
  • Roues 29” CrossMax Élite 6 trous avec roue libre Shimano
  • Disque 6 trous 180 mm AV et 160 mm Arrière
  • Pneus WTB Riddler 45 c
  • Serrage arrière DT avec levier amovible compatible axe avant
  • Guidon Ritchey Venture max Comp 46cm
  • Brooks C15 145 mm Carved
  • Tige intégrée Ritchey
  • Pédales Ritchey SPD
  • Pédalier Rotor rex 2.2 38/28 + boîtier press-fit

Contact Caminade

Le gravelissime Versus des cycles Victoire

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Victoire Versus review
Victoire Versus review

Photo Philippe Aillaud

Quel cycliste ne rêverait pas de rouler sur un Victoire ? … Après plusieurs occasions manquées, je vais enfin pouvoir rouler sur un Versus, la version vélo de gravel de la marque Victoire. Et quel décor n’est pas le plus approprié pour ce test, que les routes et chemins du pays d’Aix où trône majestueusement la montagne Sainte Victoire ? Cela semble évident et ce territoire est parfait pour tester ce Versus dans un contexte de polyvalence d’usage qui est ce qu’on recherche le plus dans un gravel bike.

Je passe rapidement sur l’histoire de la marque Victoire, créée par Julien Leyreloup. Si vous ne connaissez pas les Cycles Victoire, regardez cette petite vidéo réalisée récemment lors du MIF expo, Julien vous dit tout.

Le Versus est arrivé un beau midi par transporteur … J’ai démailloté le paquet rapidement, impatient de voir la merveille. Grâce à Philippe venu m’aider, nous avons résolu un petit soucis de cassette sur la roue libre. Je ne connaissais pas la transmission Campagnolo, et je dois dire que c’est la première fois que j’en vois une, montée sur un gravel. Mais voilà ce n’est pas n’importe quel gravel, et question équipements, ils ont fait fort nos amis de Clermont-Ferrand.

Victoire Versus review
Victoire Versus le splendide pédalier White Industries – photo Bike Café

Côté pédalier, il est équipé d’un super double White Industries qui fait un grand écart de 20 dents entre son grand et son petit plateau. Côté dérailleur, je l’ai dit, on est sur du Campa … Les derniers dérailleurs Campa que j’ai utilisé sont des modèles Super Record dans les années 80. Une petite surprise m’attend avec les manettes.

Victoire Versus review
Victoire Versus équipé d’un dérailleur Campa – photo Bike Café

En effet je découvre ces petits leviers mécaniques sur lesquels il faut appuyer (énergiquement) pour descendre les pignons de la cassette d’un côté, et de l’autre descendre sur le petit plateau, quand la pente devient sévère. Je m’étais confortablement habitué à mon Di2 et à mon Sram Force mono qui me demandent aucun effort physique ni intellectuel pour changer de braquet ; là il faut que je cogite.

Victoire Versus review
Victoire Versus 1 cm plus basses les manettes auraient été plus faciles à atteindre mains au fond du guidon – photo Bike Café

La surprise passée on s’y fait, et certains cyclistes me disent adorer cette ergonomie. Si le coureur André Greipel manipule à l’aise ces bidules dans les sprints les plus délirants, je n’ai pas la même aisance, surtout mains au fond du cintre où mon pouce a du mal à atteindre la manette flanquée sur le côté du cintre. Peut-être qu’un montage des manettes 1 cm un plus bas sur le cintre aurait suffit.

Poursuivons le tour du propriétaire (enfin plutôt celui de l’utilisateur temporaire que je suis) … Les roues sont des Mavic Allroad Pro. La selle est une Brooks Cambium C13 Curved que j’ai trouvée un peu molle. J’ai perso une C13 non Curved que je préfère. Mais question selle chacun se fera son idée.

Victoire Versus review
Victoire Versus – photo Bike Café

Les pneus sont des WTB Riddler en 37. Il sont parfaitement polyvalents route, gravier, cross, … Ils sont passés partout durant cet essai réalisé sur toutes les surfaces.

Mais tout cela c’est de l’équipement. Chez Victoire on vous proposera des montages à la carte. Le diamant de ce bijou de vélo reste avant tout le cadre, furieusement sobre dans sa robe d’inox brossé de chez Columbus. Les soudo-brasures maison confèrent un look incomparable à ce cadre. Du premier coup d’oeil, en voyant le vélo je me suis dit ce qu’il devait bien rouler.

Victoire Versus review
Victoire Versus – Le diamant de ce bijou de vélo reste le cadre – Victoire Versus – photo Bike Café

Il n’y a rien de partial dans ce propos, d’ailleurs les nombreux cyclistes d’expérience autour de moi qui ont pu voir ce vélo, ont eu cette même impression. Le génial avionneur Marcel Dassault avait coutume de dire « Pour qu’un avion vole bien, il faut qu’il soit beau … » Il avait sans doute raison, et cette devise pourrait s’appliquer aussi au vélo. De ce point de vue ce Versus me semble réussi mais roulons avec pour voir.

Plusieurs centaines de kilomètre et une épreuve gravel

Victoire Versus review
Victoire Versus – Je me suis immédiatement senti à l’aise sur ce vélo – photo Eric Delattre

Passé la surprise des manettes Campa, auxquelles je me suis habitué, je me suis immédiatement senti à l’aise sur ce vélo. Je roule régulièrement sur de l’acier et du titane et sur des vélos de test très différents en carbone ou en alu. J’ai, depuis un moment, cessé d’écouter les poncifs qui affirment que le carbone c’est raide et que l’acier c’est confortable et que le titane encore plus confortable. Je dirais plutôt qu’il a de bons vélos aux géométries bien pensées, et d’autres qui sont moins bons. Il y a aussi de bonnes roues qui arrangent parfois les choses. Mais néanmoins ma préférence va à un bon cadre bien dessiné, en acier ou en titane, fait main plutôt qu’un cadre moulé, plus impersonnel.

Je ne vous ferais pas le relevé de cotes de ce vélo car les cadres Victoire sont fabriqués sur mesure. Pour celui-ci du Columbus Inox XCr la gamme la plus prestigieuse du manufacturier Italien.

Victoire Versus review
Victoire Versus sentier sec et rocailleux – photo Bike Café

Le reach de ce Versus est très court et dans un premier temps cela me demande de revoir légèrement ma position et mes réglages habituels. Après une sortie réglage de 30 km sur route, la première vraie sortie gravel se fera sur la Sainte Victoire sur des pistes et un sentier GR reliant le barrage de Bimont à Bibemus. Je suis stupéfait par la tenue en descente de ce vélo. On est sur un vrai rail un peu comme si on était dans un manège de “Grand 8”. Le vélo me met en confiance, et je sens qu’à tout moment je peux fermer une courbe, sans me laisser emporter vers l’extérieur. Les pneus WTB tubeless de 37 gonflés à 2,5 bar sont à l’aise sur route comme sur mes chemins parfois empierrés. J’ai constaté juste des pertes d’adhérences au freinage pourtant progressif sur les disques de 160. Qui dit vélo monté sur un rail, pourrait induire une certaine difficulté à le manoeuvrer. Là encore : surprise le vélo zigzague comme un vrai cyclo-cross pour éviter les pierres. Mais comment font-ils chez Victoire pour offrir cette polyvalence ? …

La suite de ce test sera une participation à la Dirt’Issaka à Montpellier. Temps de chien et barrages sur les routes, c’est pas gagné pour aller au départ. Le vélo est très remarqué par le groupe de cyclistes présents au départ. Je roule un moment avec un autre participant, lui-même sur acier Salsa, et qui a lorgné du côté de chez Victoire pour son futur destrier.

Victoire Versus review
Victoire Versus sur la montée de la Gardiole – photo Bike Café

Le prix et les délais sont souvent évoqués. Il faudra savoir attendre ce vélo désir si vous le voulez. Ce qui est sûr c’est que, même 14 mois après votre commande, votre vélo sera toujours à vos mesures et il sera toujours actuel tant les Victoire sont intemporels et construits pour durer toute une vie de cycliste.

Cette sortie gravel de 90 km à Montpellier nous emmène, mon Versus et moi, sur un échantillon de terrain purement gravel. Dans tous les registres le vélo va se montrer à la hauteur même dans la boue des sentiers de vignes où il sait, là encore, rester en ligne sans partir en crabe dès que je me prend un sillon. Je suis aussi agréablement surpris par les WTB Riddler : agréables et rendant bien sur la route, accrocheurs sur la pierre, dans la boue et même sur le pavé glissant de rues piétonnes à Montpellier lorsque nous sommes revenus.

Cycles Victoire Versus gravel
Cycles Victoire Versus gravel

Depuis j’ai enchaîné quelques sorties gravel toujours avec le même plaisir m’amusant même à lâcher les mains du guidon dans les descentes et pourtant je suis loin d’être un acrobate sur le vélo. Le vélo est sûr et archi fiable.

Victoire Versus review
Victoire Versus photo Bike Café

Conclusion

J’ai testé depuis 4 ans pas mal de vélo de gravel de toutes sortes. Il y a  l’intérieur de cette famille un peu “bordélique”, comme le dit mon ami Dan, des variantes qui vont du Bombtrack Hook ADV – qui se rapproche du Monster cross – au frêle gravel carbone de moins de 8 kg. Chacun de ces vélos, en fonction de son ADN urbaine, routière ou MTB vous conviendra ou pas selon votre pratique ou votre vision du gravel. Pour le Versus, je dirais que c’est un vélo polyvalent et élégant par excellence. Ses gènes viennent plutôt de la route mais c’est un faux semblant, car je vous l’ai dit : il est surprenant de manoeuvrabilité sur les chemins. Il peut être un bon cyclo-cross, il roule bien sur la route et sans être furieux sur les parties techniques, il s’en sort plutôt pas mal. Vous avez compris que ce vélo possède la polyvalence nécessaire à un très bon gravel.

Son identité artisanale et française lui confère une classe empreinte de sobriété. On sait qu’il a été soudé tube après tube et que ses brasures ont été patiemment limées à la lime douce. Ce vélo apporte de l’émotion, et rouler sur un Victoire est un moment exceptionnel.  Il faudra accepter d’attendre, car les délais sont longs et de casser sa tirelire car le prix est à la hauteur du temps passé pour fabriquer ces oeuvres uniques.

J’ai aimé :
• La classe empreinte de sobriété,
• La sureté et la précision de pilotage,
• Le confort et la sécurité.

Un peu moins :
• La transmission Campa super classe mais moins pratique qu’un mono Sram pour mon usage sur mes pistes du sud,
• La guidon trop road,
• Les délais de livraison.

Ces remarques négatives portent sur des choix d’équipements. C’était un vélo de test monté dans un esprit road et éventuellement chemin. Vous pourrez configurer votre machine comme vous l’entendez. Les fixations, emports et autres détails sur le cadre seront à définir avec Victoire au moment de la conception.

Galerie de photos

Caractéristiques du vélo essayé

  • Cadre Versus (option disque) en tubes inox Columbus XCr
  • Fourche carbone Futura Gravel
  • Jeu de direction Chris King
  • Pédalier White Industries (50 x 30)
  • Transmission Campgnolo Chrorus
  • Freins à disques Camognolo
  • Roues Mavic Allroad Pro UST
  • Pneus WTB Riddler 37
  • Selle Brooks C13 Curved

Prix à partir de 5300 €

Infos sur le site

Des vélos sauce hot rod à Angoulême

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Bike Café Rock n'Road Angoulême
photo Nicolas Barraud

Vous recherchez un cadre ancien pour monter un vélo qui vous ressemble ? Envie de customiser votre monture tendance vintage ? De dénicher un accessoire qui sorte de l’ordinaire, ou simplement de partager un moment sympa avec un vélomaniaque ? Alors, le Rock n’Road est fait pour vous. Ce café-vélo vient d’ouvrir début novembre à deux pas du centre-ville d’Angoulême.

Christophe Duquerroy a tenu des magasins de vêtements dans la capitale de la bande dessinée pendant vingt-six ans, mais, le soir venu, une fois rentré chez lui, il bricolait des vélos : « J’adore les transformer, les mettre en valeur en les personnalisant, raconte-t-il. Tout petit déjà, je n’aimais pas avoir le vélo de monsieur tout-le-monde. C’est comme ça que j’ai appris à les démonter, à les remonter, à fabriquer des pièces moi-même. Il y a quelques années, j’ai aussi passé pas mal de temps avec des anciens revendeurs et mécaniciens vélo qui m’ont transmis leur savoir-faire. »

Bike Café Rock n'Road Angoulême
Une devanture qui invite à pousser la porte – photo Nicolas Barraud

Une simple passion au départ… Et puis un jour, il installe l’un de ses vélos maison dans la vitrine de son magasin de vêtements : « Le soir même, il était vendu alors que je l’avais d’abord mis là en déco. J’en ai amené d’autres et les gens rentraient dans la boutique pour voir les vélos et en discuter avec moi. À la fin, je vendais pour ainsi dire plus de vélos que de vêtements ! ».

À tel point que Christophe a franchi le Rubicon début novembre en ouvrant les portes de sa boutique vélo. « Je l’ai appelée Rock n’Road parce que je suis aussi fan de moto et de rock n’roll, et les vélos que je customise sont à l’image de ces deux passions. Des vélos dans l’esprit hot rod, avec de petits ajustements, l’ajout d’accessoires, une nouvelle peinture… » Guidon cruiser, selle vintage en cuir, feux ronds chromés, poignées en cuir cousues main, gros pneus ballons aux flancs blancs dans le style des années 50-60… « Beaucoup de personnes m’achètent des vélos pour de la déco, mais tout fonctionne pour qu’ils puissent servir à un usage quotidien, plutôt urbain. Chaque vélo que je fais est unique, il n’y en a pas deux identiques. »

Bike Café Rock n'Road Angoulême
Une boutique chaleureuse aux allures de loft – photo Nicolas Barraud

Christophe achète ou récupère des vélos d’occasion qu’il démonte entièrement avant de conserver les pièces qu’il pourra réutiliser. Lui-même en crée quelques-unes si nécessaire. Menuisier-ébéniste de formation, il propose notamment diverses pièces en bois : des caisses à positionner à l’arrière du vélo, des sacoches bois-cuir, de faux réservoirs (esprit moto quand tu nous tiens !) transformés en espace de rangement avec une petite trappe pour y accéder, ou encore des garde-boue dont il s’est fait une spécialité en lamellé-collé avec des gabarits, ou à l’étuve. « Quand le bois en ressort, il est souple comme un spaghetti, il faut le travailler très rapidement et le mettre sous presse presque aussitôt. Je fixe les garde-boue avec d’anciens boulons et des petites pattes que je fabrique moi-même. »

Bike Café Rock n'Road Angoulême
Chaque vélo préparé par Christophe est unique – photo Nicolas Barraud

Christophe travaille aussi avec une ancienne couturière de chez Hermès pour réaliser des sacoches en cuir et avec Publi 16, une entreprise locale qui peut reproduire les autocollants d’époque à partir de simples photos prises sur de vieux biclous. Christophe propose aussi des ensembles cadre-fourche vintage pour les personnes recherchant une base saine pour mener elles-mêmes leur projet de restauration. Il est également possible de venir avec son vélo, ancien ou pas d’ailleurs, pour le faire customiser, à des tarifs qui débutent à moins 400 euros avec peinture neuve et garde-boue maison.

Bike Café Rock n'Road Angoulême
Vélos, t shirts, guitares électriques… ambiance Rockn’Road – photo Nicolas Barraud

Pour discuter d’un projet ou simplement parler deux-roues – vélo ou moto – Christophe a aménagé un petit espace pour échanger autour d’un café ou d’un soda, d’autant que la boutique aux allures de loft invite à la convivialité. L’ambiance rock est cultivée avec, accrochées au mur, des guitares et cigar box guitars, faites main par un ami de Christophe. Ce dernier propose également quelques vêtements bien dans l’esprit du magasin et une ligne de tee-shirts estampillés Rock n’Road.

Bref, tout un univers qui vaut vraiment le détour.

Auteur de l’article : Nicolas Barraud 

L’adresse : Rock n’Road – 3 boulevard de Bury 16000 Angoulême

Facebook Le Pédalier

Contact : ch*****************@***il.com

Pour rouler gravel : pneus Power Gravel de Michelin et roues Storm

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Michelin Power Gravel (crédit photo : Laurent BIGER)
Michelin Power Gravel (crédit photo : Laurent BIGER)

Donner son avis sur un pneu est toujours un exercice délicat, si l’on veut rester objectif. Nous sommes souvent tentés de le comparer au précédent. Je vais donc essayer de vous donner mon point de vue sur les récents Power Gravel de Michelin, que j’ai utilisé lors d’entraînements sur pistes DFCI, en course gravel, et enfin lors d’une course de cylo-cross.

Puis, je vous donnerai également mon ressenti sur des roues montées artisanalement par l’enseigne STORM Bicycle, que j’ai pu tester dans les mêmes conditions, sur deux vélos différents.

Michelin arrive sur le gravier

Michelin a pris son temps pour venir sur le marché du gravel. C’était sans doute celui de la réflexion, pour comprendre cette nouvelle pratique cycliste afin de concevoir un nouveau produit qui ne serait pas un copié / collé de ce qui existe chez la concurrence. Ce Power gravel vient d’arriver sur le marché et les premiers échos ont été plutôt favorables. Ce test va nous permettre d’en savoir plus.

Réceptionnés en septembre, j’avais choisi les Power gravel en section de 35 mm. Sachant qu’ils sont proposés également en 33 mm (un choix logique notamment en cyclo-cross où cette dimension est la taille maximum autorisée par le règlement, du moins en théorie…)  et en 40 mm.

Michelin Power Gravel review
Michelin Power Gravel tableau des poids et dimensions

Mon choix de tester ce pneu de conception française a été dicté par le désir de rester à un poids contenu (380 g) et de garder un minimum de dégagement en vue de sa monte sur mon GT Grade, sachant que j’avais pour idée de tester cette paire dans certainement parmi les pires conditions que peut rencontrer un pneu de gravel : la Mavic Gravel Roc Race du Roc d’Azur. À défaut de ne pas être particulièrement longue (environ 65 km), cette course a pour réputation de mettre à mal bon nombre de pneumatiques, aussi bien VTT que gravel, les parcours se mêlant d’ailleurs de nombreuses fois.

Mais on n’en est pas encore là. D’abord le déballage et le montage directement en tubeless, qui fut conforme à d’autres pneus, bien que celui-ci se soit montré plus difficile à monter et à « faire claquer » que leurs compatriotes de chez Hutchinson. Dimension vérifiée : on est bien à 35 mm, sur une jante de 21 mm de largeur interne. Préconisé entre 3 et 5 bars, je choisi de gonfler à la valeur minimale. Après une courte liaison routière, je m’engage sur les pistes DFCI habituelles du centre Var. Premier constat : ce pneumatique est très confortable à cette valeur de gonflage. Bien plus que d’autres marques avec lesquelles j’ai pu rouler cette année. Doté d’un renfort tringle à tringle “Bead 2 Bead Protek” qui protège la totalité de la carcasse du pneu, les flancs semblent rester suffisamment souples. Un très bon point pour nos montures rigides où la filtration des irrégularités se fait avant tout et en grande partie, par les pneumatiques.

Michelin Power Gravel review
Michelin Power Gravel vue en coupe

Les pluies récentes ont laissé les pistes dans des conditions disons « mixtes », alternant portions sèches et humides. Des conditions parfaites pour ce pneu décrit comme tel par le fabriquant de Clermont-Ferrand. Et en effet, difficile de le prendre à défaut sur ce type de terrain. Même en courbes abordées rapidement en descentes, le Michelin est très prévenant. Les épaulements remplissent bien leurs rôles à la prise d’angle.

Michelin Power Gravel review
Michelin Power Gravel (crédit photo : Laurent BIGER)

Avec ces pneus, j’ai pu faire plusieurs sorties très typées « gravel » avant de les engager sur le Roc d’Azur. Cette sensation de confort, de souplesse, m’interrogeais sur la réelle robustesse des flancs. Comment allaient résister ces pneus aux nombreuses pierres acérées du parcours engagé de la course Gravel du Roc d’Azur ? Était-ce une bonne idée de s’engager sur cette épreuve (pour laquelle je me suis sérieusement préparé) avec des pneumatiques dont je ne connais finalement pas grand-chose sur leurs capacités à encaisser un tel traitement ?

Michelin Power Gravel review
Michelin Power Gravel – photo Roc d’Azur 2018 (crédit photo : Sportograf))

Mi-octobre 2018 : depuis déjà une semaine, le Var est sous des trombes d’eaux et le Roc d’Azur s’en trouve bouleversé. Cette année, nous ne verrons pas les traditionnels nuages de poussières au passage des imposants pelotons. Non, cette année cela sera de l’eau et de la boue pour une bonne partie du parcours, que je vous invite à revoir sur mon récit.

Comme évoqué dans l’article que j’ai fais de cette course, le Michelin Power Gravel s’est montré tout à fait à la hauteur sur plusieurs points. À commencer par une bonne résistance à la crevaison (même si bien évidemment le facteur chance, tout comme le pilotage, entre en compte pour ce critère) et une excellente robustesse. Les flancs sont restés quasi-intacts.

Michelin Power Gravel review
Michelin Power Gravel après la course du Roc d’Azur – (crédit photo : Laurent BIGER)

Aucune coupure sérieuse sur l’ensemble des pneus, que je n’ai pourtant pas ménagé sur ce parcours atypique. Au niveau du comportement, le Power Gravel s’est montré particulièrement performant dans les passages boueux. Ce fut même une surprise de voir un pneu « mixte » aussi à l’aise dans la boue que dans les rapides pistes restés plutôt sèches.

Michelin Power Gravel review
Michelin Power Gravel : 15 jours après sur le cyclo-cross de la citadelle de Saint-Tropez.

15 jours après, je faisais le choix de m’inscrire au cyclo-cross de la citadelle de Saint-Tropez début novembre, et de m’y rendre avec plusieurs amis en parcourant le massif des Maures. Pas loin de 65 km pour rejoindre le lieu de la course, où nous avons là aussi été dans des conditions « mixtes », comme le veut finalement la saison. Ayant gonflé à 5 bars pour rejoindre le point de rdv de notre sortie par la route, je constate le bon rendement de ce pneu. Pas très étonnant cela dit pour une section de 35 mm gonflé à 5 bars…
Je décide de rester à cette pression pour commencer l’ascension du massif par les pistes. Pas longtemps cela-dit, la motricité étant alors bien trop mauvaise pour envisager cette pression sur les pistes, pourtant en bon état. La valeur minimale recommandée de 3 bars étant bien la pression idéale sur les pistes, du moins pour mon poids d’environ 70 kg.

Michelin Power Gravel review
Michelin Power Gravel (crédit photo : Laurent BIGER)

Une fois le départ donné du cyclo-cross donné, c’est l’occasion de tester une nouvelle fois en conditions « sérieuses » le Power Gravel. D’autant plus que le parcours comporte de très nombreux dévers en sous-bois. Les épaulements sur les extrémités du pneu sont relativement sécurisants et permettent d’envisager cette pratique. Certains passages délicats mêlant sols très meubles et herbes fraiches mettent à mal cependant la motricité que j’essaie pourtant de garder en sortie d’épingles. Chez Michelin, le Power Cyclocross Mud serait logiquement bien plus adapté à ces conditions particulières.
Pour conclure sur ce Power Gravel, je dirai avant tout qu’il est parfait dans des conditions mixtes. Et même au-delà, puisque je l’ai trouvé tout de même étonnant d’efficacité dans la boue, y compris en dévers.  Sa robustesse  m’a également séduite. Je m’abstiendrai de me prononcer sur son longévité, l’ensemble de mon test ayant totalisé qu’environ 500 km. Ces pneus présentent également un excellent rapport qualité / prix.

Caractéristiques

Le Michelin Power Gravel offre une polyvalence optimale pour le Gravel où l’on empreinte aussi bien une route bien lisse qu’un sentier rocailleux. Dans ces conditions sa sculpture Gravel Design, composée de petits crampons sur la bande centrale, lui permet de conserver un excellent rendement et ses crampons plus gros sur les épaules, d’avoir du grip sur terrains mixtes.

Michelin Power Gravel review
Michelin Power Gravel

De plus le Power Gravel vous emmènera loin car il est équipé de la gomme X-Miles Compound déjà présente sur le Power Endurance, le plus robuste de la gamme Power pour avaler un maximum de kilomètres.

Également équipé du renfort anti-crevaison Bead2Bead Protek, le pneu est protégé de tringle à tringle limitant ainsi les crevaisons par pincement sur les flancs mais aussi par perforation sur la bande de roulement. Ajoutez à cela la possibilité de monter ce pneu en Tubeless Ready, vous obtenez un pneu confortable, fiable et durable.

• Sculpture Gravel Design pour un rendement et un grip optimisés
• Mélange x-miles compound pour une grande longévité
• Renfort anti-crevaison de tringle à tringle Bead2bead Protek
• Tubeless Ready
• Carcasse 3 nappes x 120 TPI

Prix 32,99 € (Cycle Tyres)

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Storm des roues artisanales

Je vais vous parler maintenant des roues Storm. Des roues montées artisanalement chez Storm Bicycle à La Londe des Maures.

Storm bicycle
Storm bicycle

J’ai pu prendre possession de ces roues deux semaines avant ma course prévue au Roc d’Azur. Commandées « sur-mesure » pour l’utilisation gravel et cyclo-cross, elles se composent d’un moyeu DT Swiss 350, de rayons plats DT Swiss Aero Comp.

Les dimensions et poids sont les suivantes :

  • Largeur externe : 28 mm
  • Largeur interne : 22 mm
  • Hauteur : 23 mm
  • Poids de la paire : 1370 grammes

Elles ont été montées spécifiquement pour un usage gravel et cyclo-cross en fonction de mon poids (70 kg), et préparées pour des montages pneumatiques en Tubeless (fonds de jantes et valves DT SWISS).
Montées en premier lieu sur mon GT GRADE, elles sont venues remplacer ponctuellement mes MAVIC Ksyrium Allroad Pro, modèle bien connu du milieu. Autant dire qu’elles avaient tout de même fort à faire tant les Mavic qui ont supporté les pires traitements durant environ 15 000 km de route, gravel et cyclo-cross.
Du point de vue du comportement, bien que proches des Mavic, les Storm se montrent plus vives en accélérations, tout en étant légèrement moins rigides latéralement. Quelques sorties plus tard, elles ont donc comme prévu pris le départ de la Mavic Gravel Roc, avec le dur traitement que vous avez pu lire sur le récit de ma course.

Sans revenir davantage sur l’épreuve et son parcours, bien loin d’un parcours gravel typique, je peux dire sans arrière-pensée que c’est un des pires tests que peut endurer une roue dédiée au gravel. Car elles se sont retrouvées littéralement sur un parcours … de XC Marathon.
Le résultat est là : aucun voile, aucune dégradation visible, et un fonctionnement non altéré par ce dur traitement qu’est le Roc d’Azur. Le faible poids de ces roues les rendent particulièrement performantes dans les côtes à fort pourcentages, que l’on rencontre finalement assez souvent dans nos massifs varois.

Roues Storm
Roues Storm (crédit photo : Laurent BIGER)

Le lendemain cependant, une fuite d’air est apparu au niveau de la valve, et après démontage j’ai pu constater que le passage de celle-ci dans le fond de jante s’était ovalisé. Storm, me confirme que certains fonds de jantes DT SWISS ont ce type de faiblesse.
Le problème étant réglé assez rapidement, les roues STORM se sont trouvées engagées avec les pneus Michelin évoqués précédemment sur le cyclo-cross de Saint-Tropez. Un type d’épreuve où les relances sont constantes et l’on apprécie là aussi des roues légères comme ces STORM. Leur largeur interne confortable permet d’envisager sereinement toutes les largeurs que l’on peut entreprendre en pneus Gravel.

Lors de l’essai du NS Bikes RAG+, j’avais participé à une course en relais de VTT, où j’en avais profité pour monter ces jantes carbones. Opération rendue possible en changeant les adaptateurs de moyeux, car si le GT GRADE est à l’arrière en entraxe QR de 9 x 135 mm, le RAG+ se pare d’un axe traversant de 12 x 142 mm. Aucun changement pour l’avant, qui reste en axe traversant de 15 x 100 mm. Une opération finalement plutôt rapide et simple sur ce type de moyeux.
Sur cette épreuve VTT, les roues STORM se sont montrées là aussi très robustes, malgré un montage en pneumatiques relativement frêles (700 x 34 mm) pour parer aux conditions boueuses du moment.

Roues Storm
Roues Storm sur mon NS Bikes RAG+ (crédit photo : Laurent BIGER)

Leur légèreté a été là aussi un avantage, car les portages ont été facilités. Un avantage que l’on retrouve bien évidemment aussi en cyclo-cross.

Proposée à 980 euros dans cette configuration, cette paire de roues mérite que l’on s’y attarde. Dans cette gamme de prix elle est bien évidemment en concurrence avec de nombreuses autres paires, à commencer par la MAVIC Allroad Pro qui possède la même largeur interne.

Néanmoins les STORM sont plus légères de 300 grammes, ce qui peut les rendre probablement encore plus polyvalentes puisqu’elles peuvent être d’excellentes roues destinées à la pratique route en montagne, où leur faible inertie sera un réel avantage.

  • Prix 980 €
  • Poids : 1370 g

Infos sur le site de Storm

La page facebook

Borne année

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Bonne année Bike Café
Bonne année Bike Café

Pardon, ma langue a fourché au moment de vous souhaiter une excellente année 2019 … Mais ce « lapsus linguae » est très certainement significatif, car je n’ai jamais entendu dans ces dernières semaines mon entourage cycliste, parler autant des bornes qui restaient à faire pour boucler des objectifs en kilomètres et en D+. Saint STRAVA comptez pour moi et dites moi si je suis méritant.

Quelle impudeur, devant moi qui parle et qui écrit beaucoup sur le vélo et qui n’en fait pas autant que vous. J’ai un peu l’impression d’être l’éternel perdant du concours de celui qui pisse le plus loin dans la cour de récré. C’est vrai, je m’en fous un peu, et je regarde plus souvent les statistiques des visites sur Bike Café que celles de mon compte Strava. Et puis je ne suis pas assez rigoureux : j’oublie très souvent mon compteur Garmin ou celui-ci tombe en panne sèche car j’ai oublié de le charger à bloc.

Bilan Strava
Bilan Strava de Paul Galea … impressionnant

Ceci dit je suis admiratif des scores que j’entends et je suis même très envieux quand je vois les parcours que vous effectuez tous. Je me demande si certains de mes amis, que je suis à la trace sur Strava, ne passent pas leur vie sur le vélo. Certains ont même des « home trainer » (n’est-ce pas Jean-Yves ?) et les bornes enregistrées devant l’écran comptent également au moment de l’inventaire annuel. Elles devraient d’ailleurs compter double, tellement c’est chiant de faire du vélo intra-muros. Remarquez on fait bien du « home working », du « home sitting », du « home shopping », … alors pourquoi pas du « home biking ».

Une Borne année 2019

Alors j’ai eu l’idée cette idée, au crépuscule de cette année « Stravadantesque », de vous souhaiter une « BORNE ANNÉE 2019 ». Je vais essayer moi aussi de faire plus de bornes cette année. C’est vrai que parfois, au hasard de mes enregistrements réussis et des circonstances favorables, j’arrive à me hisser dans la top liste du classement hebdo des clubs dans lesquels je suis inscrit. J’en suis alors très fier …  J’ai compris que les KOM c’était du passé car le VAE a boulversé les stats … maintenant on devient un cycliste respecté que si on borne grave : alors bornons sans être bornés !

Pour conclure ce billet, écrit sur le ton de l’humour (j’espère que vous l’avez compris), je voulais surtout vous souhaiter de prendre du plaisir sur vos vélos. Les bornes c’est très bien, et il faut en faire, mais pensez aussi à votre compteur de rêves, de plaisirs, de découvertes, de rencontres, d’aventures, … que seuls vos souvenirs pourront faire remonter au terme d’une année cycliste bien remplie. Aucun fabricant n’a encore commercialisé ce produit, alors prenez le temps de stocker dans votre mémoire personnelle tous ces beaux instants et si vous avez envie de nous les faire partager, venez nous en parler au Bike Café …

La Rapha Festive 500 en deux jours

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Anne est adepte de vélo de route longue distance. En cette fin d’année, elle a décidé de participer au challenge Rapha Festive 500, qui consiste à parcourir au minimum 500 km entre Noël et le Jour de l’An. À une période de l’année où la plupart des gens festoient bien au chaud devant la cheminée, d’autres enchaînent les kilomètres dans le froid … Anne, elle, a décidé de réaliser la Festive en deux jours seulement, soit 250 kilomètres par jour ! Qu’est ce qui peut motiver un tel un défi ? Nous avons décidé d’interviewer cette cycliste hivernale et endurante.

Rapha Festive 500 - Cycling woman Anne de Rosilles 01

Bonjour Anne, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Et bien j’ai 44 ans, je suis directrice de production dans le domaine de la danse contemporaine, j’habite à Arles dans les Bouches du Rhône. Je me suis mise au vélo il y a 5 ans, j’ai commencé par du vélo de route, et puis au fur à mesure je me suis mise au fixie, puis au gravel. J’ai donc une pratique polyvalente, même si la dominante est plutôt le vélo de route. En 2018 (qui se termine demain), j’aurai parcouru un peu plus de 8500 km.

Rapha Festive 500 - Cycling Woman Anne de Rosilles 02

Quand et pourquoi as-tu décidé de t’inscrire à la Rapha Festive 500 ?

J’habite dans une région ensoleillée, dans laquelle ce n’est pas si dur de rouler l’hiver ; mais malgré le soleil, il peut faire très froid et on peut avoir beaucoup de vent, donc je considère que c’est quand même un beau challenge que de faire de la longue distance en cette saison… La Rapha Festive c’est bien sûr un événement grand public et surtout une opération de marketing, il ne faut pas se méprendre. Mais Rapha organise aussi un événement spécifiquement féminin que je trouve intéressant : le Women’s 100. Donc ça ne me dérange pas de participer à la Festive, et je trouve même que finalement c’est un concept assez original, avec l’idée que, partout dans le monde, des cyclistes qui ne se connaissent pas et ne se rencontreront jamais se fédèrent autour du même événement, dans un même état d’esprit.

Rapha Festive 500 - women Polartech insulated gilet vest 01

J’avais déjà fait la Rapha Festive l’année dernière, en 2017, et cette année encore j’ai décidé de la faire sur deux jours, à raison de 250 km par jour. L’année dernière, c’était sur un trajet vers l’est, en longeant la côte de Marseille à Nice et retour, avec le club Strava marseillais Boomerang. Cette année, ça a été en longeant la côte vers l’ouest, jusqu’à Perpignan et retour avec le CALD, le Club Cyclistes Arlésiens Longue Distance. C’est beau de longer la côte, dans un sens ou dans l’autre, ça me plait bien, c’est motivant.

Comment s’est déroulée ta Festive cette année ?

J’ai profité de mes deux premières journées de congés de fin d’année pour réaliser  trois sorties courtes (60, 30 et 40 km) : deux sorties de jour pour valider le montage des sacoches de bikepacking et régler la position des prolongateurs, plus une sortie de nuit pour m’acclimater au froid, tester le choix de vêtements et régler les éclairages.

Rapha Festive 500 - Cycling Woman by night - Supernova light E3 pro 2

Pour les 500 km en deux jours, la fenêtre météo était bonne : Pas de vent, des températures à peu près clémentes. Ça s’est déroulé sans mauvaises surprises, un peu comme je l’attendais car je m’étais bien préparée. J’avais bien mémorisé le parcours, j’ai respecté la moyenne que j’avais prévue, les pauses et leurs durées. Il a fait très froid le matin puisque le thermomètre de mon GPS a indiqué -4°C sur le début du parcours, sur une portion de route déserte au bord des étangs de Petite Camargue. Dans ce genre de situation, il faut savoir ne pas traîner en milieu inhospitalier et aller de l’avant…

Rapha Festive 500 - Cycling Woman by night - Supernova light E3 pro 2 02

Au retour, quasiment au même endroit et en pleine obscurité, un ragondin de belle taille est venu percuter ma roue arrière ! Je n’ai rien pu faire pour l’éviter, après ça le vélo couinait un peu mais je ne me suis pas arrêtée pour autant, il restait 40 km à parcourir avant l’arrivée et une bonne douche chaude, ce n’était pas le moment de se poser des questions. C’est le genre de situation à laquelle on peut être confrontée en longue distance malgré une excellente préparation, il faut savoir gérer les petits incidents et prendre la bonne décision. La satisfaction, c’est que j’ai réussi mon défi et boucler ma Festive en deux jours, les 26 et 27 décembre, soit quatre jours avant la date de fin du challenge.

Rapha Festive 500 - Cycling Woman by night - Supernova light E3 pro 2 03

Qu’est-ce qui est spécifique au fait de rouler longtemps en hiver ?

Quand il fait froid en vélo, on dépense beaucoup plus d’énergie, l’alimentation (ce qu’on mange et quand) a beaucoup d’importance. En longue distance, il faut manger gras et respecter l’heure des repas. Il faut aussi prendre un gros petit déjeuner avant de partir, et pendant la journée s’hydrater régulièrement parce que quand il fait froid on à tendance à l’oublier.

Rapha Festive 500 - Woman cycling bikepacking 01 feed bag

L’hiver, la route est plus dangereuse à cause de l’humidité, du verglas … Globalement tout est plus difficile, l’environnement est plus hostile, par exemple il y a moins de monde pour t’aider en cas d’accident si tu as besoin d’aide, les jours sont plus courts…

Face au froid, il faut des vêtements très techniques, combinés en plusieurs couches car il y a de grosses amplitudes de températures entre le jour et la nuit et il faut pouvoir rester au chaud mais aussi au sec, donc il ne faut pas transpirer pendant l’effort sinon on prend froid.

Rapha Festive 500 - Woman Insulated vest Polartech

En décembre, les jours sont les plus courts de l’année, sur plus de 200 km on part de nuit et on arrive de nuit, on a donc on a besoin d’un éclairage puissant avec une bonne autonomie, c’est une question de sécurité, c’est moins stressant et on se fatigue moins quand on voit bien.

Justement, quel matériel spécifique utilises-tu pour ce type d’événement ?

Pour les vêtements (c’est très important pour le confort et donc la performance), je porte en première couche une résille qui évite de transpirer et crée une couche d’air isolante, puis par dessus un sous-vêtement en laine mérinos très isolante. Enfin, par dessus, je rajoute un jersey d’hiver très épais en mérinos avec de panneaux matelassés devant, plus un gilet matelassé doublé de Polartec Alpha quand il fait vraiment très froid. Il faut penser à bien se couvrir aux extrémités : sur-chaussures, bonnet, gants et sous-gants.

Rapha Festive 500 - Rapha Woman Polartech insulated vest

Mon vélo de route c’est un Felt en carbone que j’ai ramené du Canada lors d’un déplacement professionnel. Je l’adore ! Dessus, j’ai des sacoches de bikepacking : principalement une sacoche de cadre pour ranger les vêtements que je mets et quitte tout au long de la sortie en fonction de la température, des “feed bags” (sortes de poches ouvertes sur le dessus et hyper accessibles) et une sacoche cavalière fixés sur mon cintre et mon prolongateur pour pouvoir m’alimenter sans m’arrêter de rouler.

Rapha Festive 500 - Woman cycling Bikepacking 02

J’ai aussi une petite sacoche “top tube” pour mon téléphone et la batterie-relais de mon GPS et une petite sacoche de selle pour mes affaires de ville et d’hôtel.

Rapha Festive 500 - Woman cycling Bickepacking 03

Sur le cintre, j’ai des prolongateurs qui permettent de gagner de la vitesse, de lutter face au vent et de changer de position pour se reposer pendant les longues heures que je passe sur le vélo.

Ultime BikePour bénéficier d’un éclairage puissant sans soucis d’autonomie, j’ai un moyeu dynamo Shutter Precision SV-9 qui est un modèle léger et à faible friction. Il alimente mes lampes SuperNova : Une E3 PRO 2 fixée sur mon prolongateur à l’avant et une E3 Tail Light 2 fixée à l’arrière sur ma tige de selle.

Rapha Festive 500 - Shutter Precision SV-9 moyeux Dynamo Hub

Cela me permet d’y voir parfaitement la nuit, avec un faisceau à longue portée et en même temps un éclairage latéral pour anticiper les obstacles de dernier moment et les animaux qui traversent, ma hantise la nuit. La lampe arrière est très compacte mais très visible, cela me rassure car les automobilistes ne s’attendent pas forcément à la présence de cyclistes en cette saison sur les petites routes la nuit.

Rapha Festive 500 - Woman cycling by night Supernova Lights

Quels conseils donnerais-tu à celles et ceux qui voudraient faire leur première festive l’année prochaine ?

La Festive Rapha c’est un état d’esprit, ça doit être festif, c’est tellement difficile de rouler l’hiver et de pouvoir dégager du temps pendant les fêtes, qu’il faut trouver les itinéraires les plus funs, les plus adaptés, ceux qui font un peu rêver.

Il faut bien planifier l’événement, bloquer du temps malgré le calendrier chargé des fêtes, savoir oublier un moment les sollicitations familiales pour se donner du temps à soi. Il faut aussi l’adapter à ses moyens. Il y a plusieurs façons de le prendre, intense et long comme j’ai fait là, ou des petites sorties régulières, ça peut être 80 km tous les jours sur une période plus longue.

Rapha Festive 500 - Supernova E3 Tail Light 2

Enfin, il faut être bien préparé et bien équipé, c’est une question de bon sens, il ne faut pas non plus se mettre en danger. On pourrait prendre ce moment des fêtes comme le seul de l’année où on se repose. C’est un moment où on pense aux autres, où on prend du poids… donc, le plus difficile c’est de sortir de sa zone de confort et penser à soi. C’est à priori pas du tout la bonne période, mais c’est ça qui est intéressant justement, rompre avec les habitudes et la tradition, optimiser la fin de sa saison cycliste, atteindre le chiffre rond des 5000 ou des 8000 km, clôturer sa saison en beauté.

Quels sont tes projets vélo pour l’année à venir ?

Continuer à proposer des sorties avec mon club Strava féminin Nénettes et Cassettes, pour attirer plus de filles vers le vélo en général, mais aussi pourquoi pas proposer des sorties de découverte du pignon fixe, de la longue distance et du gravel.

Rapha Festive 500 - Supernova Light E3 pro 2

Je voudrais aussi me perfectionner en pilotage gravel, c’est à dire progresser techniquement et pouvoir allonger les distances avec moins de fatigue, travailler la navigation, améliorer l’équipement de mon vélo pour participer à la Flèche Vélocio au mois d’avril sur un parcours gravel avec un groupe de copines. La Flèche Vélocio, c’est au minimum 360 km en 24h00, ce qui n’est pas une mince affaire pour moi en gravel. Je vais aussi participer fin août à la Baroudeuse Titus Road Race, un  challenge alpin de 800 km et 19 000 m de D+. Ça sera sans doute mes deux plus gros défis de l’année 2019.

Rapha Festive 500 - Woman Cycling Anne de Rosilles

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Test du Cannondale Synapse Neo SE, un gravel électrique silencieux et souple

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Cannondale Synapse Neo SE review
Cannondale Synapse Neo SE

J’ai frôlé un anathème gravelistique en me lançant dans ce test du Cannondale Synapse Neo SE. Que n’avais-je pas fait ? Essayer un vélo électrique de nos jours et on vous envoie au bûcher. Les premières images de cet essai ont provoqué des courts circuits sur les réseaux (dit sociaux). En effet, le courant n’est pas passé avec certains de mes camarades cyclistes à qui l’électrique colle des boutons (pas des interrupteurs). Avant d’enfourcher ce vélo, j’ai fait un certain nombre de va-et-vient entre deux positions : soit je reste dans l’ombre en refusant de jouer les cyclistes branchés, soit le courant passe et je m’offre le culot (vissant) d’un test qui va me permettre d’y voir plus clair.

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Cannondale Synapse Neo SE … l’anathème gravelistique pourrait m’attirer la foudre qui viendrait percer mes tubeless – photo Stéphane Pochat

L’électrique est partout et on ne ferait plus grand chose sans cette fée qui fait vivre nos foyers et marcher l’économie. Peut-on aller contre le modernisme et revenir à l’âge des cavernes ? … Peut-on nier les progrès qui nous sont proposés ? Le choix final nous appartient et nous sommes à priori des gens sensés et responsables vis-à-vis des problématiques environnementales. J’ai deux exemples qui plaident en faveur de l’assistance électrique. Le premier est le cas de mon ami Jean-Denis, très bon cycliste, collaborateur du magazine Le Cycle et qui malheureusement a été atteint par un cancer qui progressivement l’a détruit. Jusqu’au dernier moment, malgré les épuisantes séances de chimio-thérapie, il a pu vivre sa passion grâce à un VAE Giant. Le second est le témoignage d’un ami cycliste qui vivait égoïstement ses ballades dans les Alpes. De retour il racontait à sa femme ses aventures. Maintenant il partage avec elle ses montées de col et ensemble en haut ils peuvent admirer les paysages. Il y a sans doute beaucoup d’autres bonnes raisons pour, à contrario, promouvoir l’effort musculaire. Nombreux cyclistes, et j’en fait partie, aiment cet engagement physique qui va avec notre sport.

Les présentations …

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Cannondale Synapse Neo SE – Le gros bidule, que l’on remarque immédiatement au niveau du pédalier, est un moteur électrique Bosch Active plus – photo Bike Café

On est en présence d’un Synapse construit sur la base d’un bon cadre alu et d’une fourche carbone : on peut dire que Cannondale sait concevoir de belles géométries. Avec le Slate et sa lefty, la marque US a été, et reste une marque qui a su créer de l’innovation dans le petit monde du gravel. Le modèle que j’essaie est un Neo SE. Le gros bidule, que l’on remarque immédiatement au niveau du pédalier, est un moteur électrique Bosch Active plus qui produit un couple allant jusqu’à 50 Nm. Ce moteur, qui est l’âme de ce vélo, est remarquablement silencieux et souple : c’est ce que j’ai remarqué en premier dès mes premiers tours de roues. Pourquoi cette motorisation plutôt que le modèle Bosch performance ? … Tout simplement car ce moteur est plus petit, plus léger et moins bruyant. Un gravel ce n’est pas un VTT, sa polyvalence le rend plus proche d’un vélo de route et ne nécessite pas la même puissance …

Cannondale Synapse Neo SE
Cannondale Synapse Neo SE – Le choix de roues de 650 montées avec des pneus de WTB Byway de 47 est judicieux pour offrir du confort à cette machine un peu lourde – photo Bike Café

Les équipements sont du type gravel avec une transmission animée par un mono plateau de 44 dents qui s’accouple à une cassette de 11 vitesses étagées de 11 à 42. Avec l’assistance on passe partout avec de tels braquets. En mode OFF ce sera plus dur sur les pentes trop raides mais ça passe très bien sur des parcours plus roulants. Les freins Sram Apex hydrauliques s’avèrent efficaces pour arrêter ce vélo qui accuse plus de 17 kg sans les accessoires (bidons, outils, …). Je n’ai pas de remarque sur les reste des équipements. Le choix de roues de 650 montées avec des pneus de WTB Byway de 47 est judicieux pour offrir du confort à cette machine un peu lourde. Mon seul reproche sera le choix du cintre trop typé “road”. Je me suis habitué en gravel à des guidons ayant un flare important.

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Cannondale Synapse Neo SE L’écran Purion nous affiche les 5 modes d’assistance – photo Bike Café

L’écran Purion nous affiche les 5 modes d’assistance disponibles que vous pourrez choisir en fonction des circonstances et de notre condition physique : Eco, Tour, Sport, Turbo et Off :

  • Off : Aucune assistance, Purion affiche toutes les informations importantes.
  • Eco : Assistance active, mais légère, permettant une efficacité et une autonomie maximale.
  • Tour : Assistance régulière pour les longs trajets, avec un focus important sur une autonomie élevée.
  • Sport : Assistance immédiate et puissante pour une conduite sportive en ville et à la campagne.
  • Turbo : Un soutien puissant direct et maximal jusqu’à une cadence maximale pour une conduite sportive

 

Prise en main

On est sur un VRAI vélo et pas une mobylette. Ce modèle respecte la législation qui oblige une “coupure de courant” dès que le compteur indiquera que vous êtes à 25 km/h. Quand je dis vrai vélo cela implique que pour le faire avancer il faut appuyer sur les pédales. En manœuvrant le vélo, pour le sortir de mon garage, je suis un peu inquiet par le poids de l’engin … plus de 17 kg. Comment ça va se passer au-delà des 25 à l’heure et si jamais je tombe en panne sèche de watts : ça va être galère ? …

Cannondale Synapse Neo SE review
Cannondale Synapse Neo SE – Agréable en ville dans la circulation – photo Stéphane Pochat

J’enfourche la bête, qui m’accueille confortablement sur ses pneus de 47. Je mets sur le mode ECO pour sortir de ma rue en pente. Je sens l’aide apportée par le moteur, mais il faut que j’appuie quand même. On prend le chemin de la route Cézanne qui mène au Tholonet. Comme sur un vélo normal il faut jouer avec les braquets pour passer les petites montées toujours en ECO. Arrivé au Tholonet la montée vers le lac Zola se présente avec ses passages à 16 – 17 %. Je passe en mode  Sport et ça grimpe facile. Habituellement ici je mets mon 38 x 42 sur mon Caminade. Là en 44 x 42 je reste assis et je suis surpris de mon aisance … c’est bluffant. Pas d’à-coup tout se passe en souplesse, j’essaie les différents modes. Ça se déroule comme du « fondu-enchaîné » en vidéo, aussi bien au niveau du changement de braquet que de celui du mode d’assistance. Je n’ai jamais utilisé le mode Turbo lors de l’essai sauf comme ça pour voir. La plupart du temps sur les pistes je reste en mode ECO ou en TOUR … mais tout dépendra de la condition physique du cycliste et du profil du terrain.

Le poids se fait oublier et il devient presque un ami sur les lignes droites caillouteuses où l’on dépasse le 25 km/h … 26, 27, 28 … je ne sens même pas dans les jambes que le moteur s’est mis sur « OFF », comme la réglementation l’impose. Il n’y a pas eu de coupure nette et brutale. L’inertie du vélo accompagne la cadence de mes coups de pédale et, progressivement, je perçois à la pédale que je ne suis plus aidé. Soit, je n’ai plus l’assistance du moteur, mais mes jambes qui se sont économisées dans les parties dures sont heureuses de pouvoir envoyer à leur tour des watts pour faire avancer le vélo.

Cannondale Synapse Neo SE review
Cannondale Synapse Neo SE – Sur route photo je suis dans mes chronos habituels – Stéphane Pochat

Sur route, assez facilement, je suis dans mes chronos habituels obtenus sur mon vélo qui rend 8 kg à ce Neo SE.

La vidéo

Parlons de l’usage gravel

Cannondale Synapse Neo SE review
Cannondale Synapse Neo SE review

À part le portage et les acrobaties de type cyclo-cross, ce vélo est hyper agréable en mode gravel. Le mono plateau, les roues de 650 avec la monte en 47 le rendent apte à parcourir toutes nos pistes du sud particulièrement rugueuses. On peut, étant donné son autonomie, se projeter dans des projets de voyages type Bikepacking. Il est donné pour 200 kilomètres en mode ECO. Même si il convient de pondérer ces chiffres en fonction du profil du parcours, ça laisse une belle autonomie. Sur certaines pistes roulantes je n’hésite pas à repasser sur OFF : le vélo roule très bien et finalement je me sens capable de le ramener vers une prise de courant en cas de défaillance de la batterie. Ce sera la seule limite à l’itinérance : vous ne pourrez pas faire du voyage bivouac nature loin d’une source électrique à l’étape et il faudra trimbaler le chargeur dans vos sacoches : attention de ne pas l’oublier. Il faut 4 heures pour faire le plein de jus tout neuf avec le chargeur 4 ampères.

Ma conclusion

J’ai fait du vélo, pas de la moto …

Loin des débats stériles, voir ayatollesques, sur la pertinence du VAE, je partais personnellement sans aucune idée préconçue sur le sujet. Ma seule expérience était une traversée de parking sur un VTT : c’est-à-dire rien du tout. Cet essai m’a emballé, et même si perso je vais attendre encore un peu, je ne dis pas qu’un jour je n’y passerai pas à l’électrique. J’ai découvert sur ce vélo le plaisir de rouler mais sans les galères dans les raidards. C’est du sport, le coeur monte les muscles se contractent, mais sans avoir à se mettre dans le dur. Ma grande découverte lors de cet essai c’est d’avoir eu le sentiment en roulant sur ce Synapse SE Neo d’avoir fait du vélo et pas de la moto.

Cannondale Synapse Neo SE review
Cannondale Synapse Neo SE – Il est aussi à l’aise sur route que sur les pistes – photo Stéphane Pochat

Si j’avais un vélo électrique à choisir, j’opterais très certainement pour un modèle e-gravel comme ce Neo SE. Il m’a montré qu’il était aussi à l’aise sur la route que sur les pistes, alors pourquoi se priver de cette polyvalence ? Pour moi c’est évident, j’ai envie de passer partout … ou presque avec mon vélo et de me projeter dans des projets de petits voyages.

Cannondale Synapse Neo SE review
Cannondale Synapse Neo SE – Sa ligne pataude reste acceptable et cette couleur grise le rend discret – photo Stéphane Pochat

Pour revenir à ce Cannondale, je le trouve assez réussi, sa ligne pataude reste acceptable et cette couleur grise le rend discret. Son pilotage est sain : il garde bien la ligne. Dans son combat frontal avec les pierres sur les chemins, il est aidé par son poids et la taille de ses pneus. En descente il faudra tenir compte de son poids qui implique une certaine inertie  dans les virages, on s’y habitue très vite. Mais avec ce type de vélo on ne sera pas à l’attaque ou alors il y a erreur de casting. Pour 3699 € on a un équipement correct et surtout on dispose de ce très bon moteur Bosch Active plus de 250W, qui me fera regarder ma perceuse verte d’un autre oeil. Sa puissante batterie de 500Wh, autorise une autonomie qui permet à ce vélo de cibler les vrais cyclistes qui ne se contentent pas de faire des ronds en ville. Je regrette juste le choix du cintre Cannondale C3, pas assez gravel pour offrir, par une ouverture plus large du bas du cintre, une tenue plus vigoureuse dans les descentes. Le silence de son moteur et la souplesse des transitions en musculaire dès que l’on atteint les 25 km/h sont remarquables. J’ajoute également un très bon freinage, malgré le poids,  pour lequel il conviendra de doser. En effet, le WTB est un pneu mixte lisse en son milieu et je me suis fait quelques dérapages roue arrière en appuyant trop fort dans certaines circonstances limites.

Je dois rendre rapidement le vélo qui doit tourner en démo clientèle, mais finalement ce n’est pas plus mal car je pouvais facilement m’y habituer avec le risque de ne plus pouvoir m’en passer;-)

Cannondale Synapse Neo SE review
Cannondale Synapse Neo SE – Peut-être qu’un jour le Père Noël m’en amènera un dans sa hotte – photo Bike Café

Caractéristiques

Cannondale Synapse Neo SE review
Cannondale Synapse Neo SE caractéristiques

CADRE : ALL-NEW Synapse NEO, SmartForm C1 Alloy, SAVE, Ai, flat mount brake, 142×12 thru-axle
FOURCHE : ALL-NEW Synapse NEO Disc, BallisTec Carbon, 1-1/8″ to 1.5″ tapered steerer, 55mm offset, flat mount, 12×100 thru axle
JANTES : WTB STi29 TCS 2.0, 28h, tubeless ready
MOYEUX : Formula RX-512 12×100 front, DC-142 rear
RAYONS : DT Swiss Champion
PNEUS : WTB Byway TCS, 650b x 47 mm, tubeless ready
PÉDALIER : Bosch Gen3 w/ custom Ai offset spider, 44t
CHAÎNE : SRAM PC-1110, 11-speed
CASSETTE : SRAM PG-1130, 11-42, 11-speed
DÉRAILLEUR ARRIÈRE : SRAM Apex 1, Long cage
MANETTES DE VITESSE : SRAM Apex 1 HRD, 11-speed
CINTRE : Cannondale C3, 6061 Alloy, Compact
POIGNÉES : Cannondale Grip Bar Tape w/Gel, 3.5mm
POTENCE : Cannondale C3, 3D Forged 6061 Alloy, 1-1/8″, 31.8, 7°
JEU DE DIRECTION : Integrated, 1-1/8 to 1.5″, sealed angular contact bearings
FREINS : SRAM Apex 1 HRD, 160/160mm Centerline rotors
LEVIERS DE FREIN : SRAM Apex 1 HRD
SELLE : Fabric Scoop Radius Elite, cro-mo rails
TIGE DE SELLE : Cannondale C3, 6061 Alloy, 25.4X350mm
TAILLES : S, M, L, XL
DISPLAY : Bosch Purion
BATTERY : Bosch PowerTube 500Wh
CHARGER : Bosch 4A
DRIVE UNIT : Bosch Active Line Plus 250W

La France en diagonale

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La France en diagonale
La France en diagonale

La France en diagonaleIl y a des « petits livres » qui nous procurent de grands plaisirs de lecture. Le livre de Gérald Wairy « La France en diagonale » est de cette catégorie d’ouvrages. Gérald nous entraîne dans son pari fou, qui consiste à traverser la France en montant les marches de son vélo-stepper. Il se lance de Menton sur son étrange monture pour rejoindre Porspoder dans le Finistère : une diagonale qui est déjà un exploit en soi pour un cyclotouriste accompli, sur une confortable randonneuse, alors, sur un vélo de fitness vous pouvez imaginer.

Dans ce livre vous ne trouverez pas beaucoup de références aux efforts nécessaires pour faire « marcher » ce curieux vélo. On sent que le sujet n’est pas là, et qu’il n’y a aucune volonté de la part de Gérald à vouloir figurer dans le livre Guiness des records, malgré l’exploit que représente ce déhanchement de 1480 km qui a duré un mois. L’escargot grimpant des marches, qui illustre la couverture de l’ouvrage symbolise la lenteur induite par l’usage du vélo-stepper pour réaliser cette diagonale. Un rythme qui laisse le temps de découvrir la France des départementales, des petites villes et villages dont Gérald à chaque fois cherche à atteindre le coeur : église, mairie, café quand il en reste, …

Ce vélo curieux est souvent le prétexte de nombreux dialogues avec les gens qu’il rencontre. Il doit souvent expliquer qu’il est là pour le goût de l’effort, l’envie de profiter de l’instant, la volonté de quitter le vacarme, la curiosité de découvrir des lieux inconnus, … Pourquoi un vélo-stepper et pas un vélo normal avec une selle et des pédales ? … Gérald trouve qu’à vélo son esprit divague trop, et qu’il loupe des instants de vie du voyage, alors que le stepper nécessite une concentration permanente, qui lui permet de capter chaque instant.

J’ai pris un énorme plaisir à lire ce livre. Presque trop rapidement car j’ai dévoré ses 130 pages sans respecter le rythme lent du « road movie » imaginé par Gérald. « La diagonale est une ligne droite hésitante », nous dit Gérald. J’ai adoré hésiter avec lui en partageant quelques réflexions sur ses rencontres et sur sa découverte d’une France méconnue et en pleine mutation.

La carte de France est un polygone qui inspire d’autres diagonales et je pense que ce premier opus sera suivi d’autres. La remorque du stepper ressortira, j’en suis sûr, bientôt de son garage.

La France en diagonale
La France en diagonale avec ce curieux équipage – Le Verdon – Photo Gérald Wairy

Informations

  • Titre : La France en diagonale
  • Auteur(s) : Gérald Wairy
  • Editeur : Sipayat
  • Site web éditeur : http://www.sipayat.com/france-diagonale.html
  • Nombre de pages : 130
  • ISBN : 978-2-919228-29-4
  • Date de publication : 1er décembre 2018
  • Prix TTC : 15 €

Pitch de l’éditeur

Les hommes aiment à se lancer des défis et pour les relever créent des symboles. Depuis 1930, rallier à vélo dans un temps imparti deux sommets non consécutifs de l’hexagone national en est un. Les cyclistes font alors « une Diagonale » Celle qui relie Menton, dans les Alpes-Maritimes, à Porspoder, dans le Finistère, s’appelle la « Diagonale royale » ; le Compostelle des cyclo-randonneurs.

La France en diagonale
La France en diagonale – photo Gérald Wairy

Gérald Wairy a ajouté une difficulté de taille à ce défi. Il l’a relevé avec un engin de fitness… Un vélo-stepper. Pour lui, pas de record à battre, de chrono à pulvériser ou de moyenne à tenir. Juste l’envie de humer l’air du temps sur les petites routes de France.
L’auteur nous embarque au cœur de la France buissonnière « hors des sentiers battus » pour reprendre la terminologie des tours operator lorsqu’ils veulent nous vendre de l’« authentique ». Dans son sillage, le lecteur croise Napoléon, des morts de la Grande Guerre, un calligraphe et même quelques bisons…

La France en diagonale
La France en diagonale – Arrière pays niçois – Photo Gérald Wairy

Dans sa lente et parfois difficile progression, l’auteur sauve des limaces, assiste au spectacle de la pluie et rejoue le mythe de Sisyphe. Il traverse des villages à vendre, fait escale dans des bars aux allures de comptoirs maritimes. Avec lui, le lecteur se prend à rêver d’Afrique et d’horizons lointains.

La France en diagonale est un récit de voyage drôle, riche en rencontres. Sous un air badin, il nous raconte aussi un pays et esquisse le tableau d’une époque..

À propos de l’auteur

Gérald Wairy
La France en diagonaleNé en 1963, Gérald Wairy a été marin dans la Royale pendant trente-quatre ans. Il sillonne la Méditerranée, la mer Rouge et l’océan Indien, avant de découvrir la Polynésie où il séjourne quinze mois sur un atoll isolé des Tuamotu. Officier supérieur, il sert à plusieurs reprises en Afrique et achève sa carrière au Gabon.
Sportif accompli, il poursuit aujourd’hui ses voyages avec la volonté d’assouvir sa passion pour l’effort et la certitude de ne pas être contraint de partir à l’autre bout du monde pour vivre l’Aventure.
La France en diagonale est son premier ouvrage.

Pneus gravel Schwalbe G-One Bite : du mordant, du répondant

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Pneus gravel Schwalbe G-One Bite
Pneus gravel Schwalbe G-One Bite

La première version du pneu gravel de chez Schwalbe, le G-One “Allround”, a déjà séduit beaucoup de pratiquants de gravel, mais aussi des fabricants de vélo qui proposent ce pneu polyvalent et durable en première monte. Loin de se satisfaire d’un tel succès, Schwalbe a entièrement revu sa copie avec une deuxième version nommée “Bite” (prononcez “baïte”, qui veut dire “mordre” en anglais). Le jeu en valait-il la chandelle ? C’est ce que nous allons voir.

Peinture de façade ou modification en profondeur ?

La marque allemande Schwalbe a déjà montré par le passé qu’elle n’hésitait pas à faire évoluer des produits pourtant tout à fait fiables et validés par les utilisateurs, dans l’objectif de proposer toujours mieux aux cyclistes exigeants. La famille G-One est aisément identifiable à ses petites tétines rondes et fendues qui recouvrent la surface du pneu. Sur le Bite leur agencement est assez complexe : Les plus grosses, fendues longitudinalement et plus espacées, sont situées sur la partie latérale, alors que les plus petites, fendues transversalement et plus serrées, occupent la bande de roulement proprement dite.

Schwalbe G One Bite
À gauche, les tétines du G-One Allround. À droite, celles du G-One Bite – capture d’écran www.cycletyres.fr

C’est la principale différence visuelle avec le modèle précédent, sur lequel les tétines sont toutes identiques et réparties de façon (quasi) uniforme sur la bande roulante du pneu. On peut supposer que cette évolution conceptuelle est destinée à optimiser le rendement et l’accroche du G-One. Et peut-être lui apporter d’autres améliorations aussi… En tout cas, en attendant l’essai de terrain, on ne peut douter que ce pneu, hérissé de ces hybrides entre crampons et ventouses, a été dessiné pour accrocher le terrain partout où il sera piloté.

Est-ce la patte du gecko, capable de tenir à la verticale sur les rochers et sur le verre, qui a inspiré les concepteurs du G One ? Je ne sais… - phot internet libre de droits
Est-ce la patte du gecko, capable de tenir à la verticale sur les rochers et sur le verre, qui a inspiré les concepteurs du G One ? Je ne sais… – photo internet libre de droits

C’est une carcasse haute densité à 127 tpi qui a été choisie ici, comme pour le modèle précédent. Pour les dimensions par contre, ce G-One Bite est proposé dans une seule largeur de 38mm, alors que le Allround existe aussi en 35mm. Il y a donc volonté de proposer un pneu plus large, et au design repensé. On retrouve ici la stratégie de la marque : Créer des variations autours de modèles de référence, qui ont fait leur preuve, en fonction des goûts et des pratiques, en leur faisant profiter de nouveautés techniques, tout en laissant les différentes versions coexister au catalogue. Dans la famille G-One, qui voit aussi apparaitre un modèle “speed” aux tétines plus basses, toute liberté est laissée au cycliste de choisir la version qui conviendra le mieux à sa pratique, son terrain de prédilection ou son style de pilotage.

Montage : un combo 100% Schwalbe avec Doc Blue

Schwalbe G One Bite boxed
Chez Schwalbe, on ne mégote pas sur l’esthétique et la qualité des emballages – photo Dan de Rosilles

Les pneus nous ont été livrés avec du préventif de la marque, le Doc Blue, conditionné en deux flacons de 60ml (chaque flacon permet de monter une roue). Il faut désoperculer le flacon avant usage, ce qui n’a pas été pratique car il n’y a pas de languette pour ce faire. J’ai dû utiliser une lame de cutter… Ceci fait, le flacon se révèle très pratique et facile d’emploi. Avec son bouchon rouge fiable et étanche, on peut avantageusement réutiliser ce flacon pour récupérer le préventif dans un pneu lors d’un démontage, ou pour doser à l’unité si on achète du préventif en grand conditionnement.

Le liquide préventif Doc Blue en action - photos Dan de Rosilles
Le liquide préventif Doc Blue en action – photos Dan de Rosilles

Premier étonnement au sortir de la boîte : Bien qu’il soit livré plié (comme tous les pneus à tringle souple), le G-One Bite se déplie très bien et prend naturellement une forme quasiment prête au montage, galbé dans le bons sens, sans angles, sans mémoire de forme, ce qui laisse présager qu’il va s’ajuster à la jante sans rechigner et donc claquer facilement au premier gonflage à la pompe à pied.

Schwalbe G One Bite Unboxed
Dès sortie de sa boîte, le G One Bite se met en forme tout seul, presque sans mémoire. C’est de bonne augure avant le premier gonflage pour le faire claquer – photo Dan de Rosilles

Notre intuition était bonne : Le pneu claque sans problème sur les jantes Mavic allroad, une fois de plus le standard UST fait ses preuves, pas besoin de recourir à un compresseur. Le pneu tient la pression même sans liquide préventif, voilà une expérience positive de plus en matière de montage tubeless à noter dans mes tablettes…

Schwalbe G One Bite Unboxed
Et hop ! Les pneus claquent sans problème à la pompe à pier sur mes jantes Mavic Allroad – photo Dan de Rosilles

Bien que le pneu semble symétrique, il faut quand même tenir compte d’un sens de montage différent entre la roue avant et la roue arrière, sans doute pour favoriser l’évacuation de l’eau sous le pneu et favoriser un débourrage “centrifuge” lorsqu’on roule dans la boue. Une fois de plus, cela montre que le design de ce pneu est bien plus complexe qu’il n’en a l’air.

Schwalbe G One Bite Unboxed
La répartition et le design des crampons sont bien plus subtils qu’il n’y parait. Il y a par exemple un sens de rotation à respecter pour l’avant et pour l’arrière, sans doute pour permettre un débourrage moins salissant pour le pilote – photo Dan de Rosilles

Une fois montés, les pneus ont belle prestance, avec un look très agressif qui donne à mon Sunn Cycloss de 1996 un look de monster cross. Ça, j’aime bien !

Schwalbe G One Bite vélo entier
Les pneus au look très agressifs donnent à mon Sunn Cycloss un petit air de monster cross – photo Dan de Rosilles

Le pneu est annoncé à 38 mm mais une fois monté je mesure sa largeur à 40 mm. Ce n’est pas pour me déplaire, à mon avis 40mm doit être considéré comme le standard de montage moyen sur les roues de 700 en gravel. Tout ce qui est inférieur tend vers un usage plus cyclocross, ou dirt road, ou vélo de randonnée, ou “spécial boue”, tout ce qui est au dessus vers l’aventure, le tout-terrain caillouteux et le bike packing en hors-piste.

Une fois monté sur mes jantes, je mesure le pneu à 40 mm - photo Dan de Rosilles
Une fois monté sur mes jantes, je mesure le pneu à 40 mm – photo Dan de Rosilles

Normalement mon vélo est à sa limite avec des pneus de 40, mais je constate qu’ici la hauteur du pneu et ses crampons ne sont pas un obstacle au passage  contre mon tube vertical, j’ai même assez de marge pour charger un peu en boue si besoin. Le pneu est un peu plus large que haut, ce qui n’est pas le cas d’autres références de pneus et cela mérite d’être signalé.

Schwalbe G One Bite clearance
Malgré les crampons, j’ai assez de marge contre mon tube vertical pour charger un peu en boue si besoin – photo Dan de Rosilles

Sur le terrain

Après montage, passons aux choses sérieuses : C’est dans la région de Montpellier, au bord des salins de Frontignan, dans les chemins de vigne autour de Cournonterral, sur les pentes du massif de la Gardiole mais aussi en cœur de ville, sur les bords du Lez et dans le quartier d’Antigone, que nous avons trouvé la diversité de terrains nécessaires à la réalisation de ce test.

Au cœur de la ville de Montpellier, autour de la Fontaine des Trois Grâces place de l'Horloge, il y a des dalles lisses et des pavés mouillés par la fontaine, deux surfaces intéressantes pour tester l'accroche des G One Bite - photo Dan de Rosilles
C’est au cœur de la ville de Montpellier, autour de la Fontaine des Trois Grâces place de l’Horloge, que débute le test des pneus – photo Dan de Rosilles

Dès le début, sur terrain résolument urbain – pas si incongru que ça pour tester un pneu gravel – révèle des surprises plus ou moins heureuses : sur les galets mouillés qui entourent la Fontaine des Trois Grâces, le pneu décroche assez facilement, sensation quelque peu désagréable qui se reproduira plus loin sur les dalles en bétons humides de la Place de l’Europe que les équipes de nettoyage municipales viennent de laver à haute pression. Manifestement, le pneu n’aime pas les surfaces dures lorsqu’elles sont humides ou mouillées.

il y a des dalles lisses et des pavés mouillés par la fontaine, deux surfaces intéressantes pour tester l'accroche des G One Bite - photo Dan de Rosilles
Sur les dalles lisses humides et les pavés mouillés, le pneu a tendance à décrocher – photo Dan de Rosilles

Autre caractéristique particulière aux pneus cramponnées : un sifflement (pas désagréable par ailleurs) se fait nettement entendre lorsqu’on roule vite sur un sol très lisse. Là par contre, lorsque les dalles sont sèches, l’accroche est excellente. Dans ce quartier d’Antigone déserté le dimanche matin par les piétons, malgré des virages un peu forcés avec pas mal d’angle, impossible de prendre le pneu en défaut. Ce n’est donc pas l’absence de rugosité de la surface qui faisait décrocher le pneu tout à l’heure, mais le fait qu’elle soit mouillée.

Le quartier d’Antigone le dimanche matin offre de dalles de ciment très lisses et désertées par les piétons – photo Nicolas André

Au cœur du quartier d’Antigone commence le parcours au bord du Lez, le fleuve qui traverse Montpellier. Ici, une belle piste gravillonnée permet de rejoindre Palavas et le bord de mer. C’est l’occasion de tester le pneu sur un terrain purement gravel, à pleine vitesse. Avec “tout à droite”, le vélo dépasse les 30 km/h dans la plus parfaite stabilité, avec un très bon rendement. Le pneu commence à montrer ce qu’il a dans le ventre… On se régale.

Test review gravel tires Schwalbe G-One Bite
Dalles lisses et humides ou chemins de gravier, les berges du Lez sont toujours un excellent terrain de jeu pour tester des pneus de gravel – photo Nicolas André

Plus l’Abbaye de Maguelone approche, plus le terrain se diversifie : portions de goudron très dégradé, avec nids-de-poule et gravillons, sable marin, flaques d’eau, boue… Le pneu reste imperturbable, ce qui est étonnant c’est qu’il fait preuve d’une grande régularité de comportement quelle que soit la nature du terrain ; c’est plutôt remarquable, j’ai rarement l’occasion de constater une telle constance. bien sûr, il existe bon nombre de pneus polyvalents, mais ils sont plus versatiles en fonction du terrain rencontré. Avec le G-One, en changeant de surface, on ne change pas de pilotage.

Dans la boue piégeuse au bord du canal du Rhône à Sète, le pneu débourre parfaitement et tient la ligne - photo Dan de Rosilles
Dans la boue piégeuse au bord du canal du Rhône à Sète, le pneu débourre parfaitement et tient la ligne – photo Dan de Rosilles

Dans le sable en bord de mer, le pneu ne se dérobe pas et affiche une belle traction. dans la boue piégeuse au bord du canal du Rhône à Sète, le pneu débourre admirablement et tient la ligne. Dès les premières montées sur les pistes de la Gardiole, je constate avec satisfaction que l’excellente traction et le mordant du pneu dans le gravier permet même des relances en danseuse dans des montées ou, normalement, lever le cul de la selle est immédiatement sanctionné par un patinage.

Dans les pistes montantes de la Gardiole, l'excellente accroche permet même des relances en danseuse - photo Dan de Rosilles
Dans les pistes montantes de la Gardiole, l’excellente accroche permet même des relances en danseuse – photo Dan de Rosilles

Graviers fin, moyens ou gros, cailloux plus ou moins anguleux, rien ici ne prend ce pneu en défaut. En montée, on perd très peu de puissance, le pneu rend parfaitement. En descente, les courbes se négocient sans le moindre décrochage latéral, ce pneu de gravel est très fiable.

Le pneu passe de la boue au gravier sans besoin d'adapter le pilotage - photo Dan de Rosilles
Le pneu passe de la boue au gravier (et réciproquement) sans besoin d’adapter le pilotage – photo Dan de Rosilles

Petit bémol néanmoins : même après avoir baissé la pression des pneus en cours de test, j’ai la nette sensation que, dès que le sol devient pierreux (comme sur des pavés ou des dalles rocheuses affleurantes), le Schwalbe G-One Bite est un peu moins confortable que des pneus concurrents sur les mêmes terrains. Mais cette sensation demanderait à être confirmée après un peu plus d’usure du pneu, et ce n’est pas non plus rédhibitoire, on est bien sur un pneu tubeless qui permet, en terme de confort, d’assurer une sortie de plusieurs heures sans se déboiter épaules et poignets : le pneu est ferme, sans être inconfortable.

La boue des Salins de Frontignan se charge sur les freins, pas sur les pneus - photo Dan de Rosilles
La boue des Salins de Frontignan se charge sur les freins, pas sur les pneus – photo Dan de Rosilles

Bilan

Ces Schwalbe G-One Bite se sont révélés très polyvalents sur les surfaces strictement typées gravel : sable, terre, graviers petits et gros, cailloux… avec une excellente accroche, une traction parfaite et un rendement très appréciable. Leur principale caractéristique réside dans leur constance lors des changements de terrains (changements très courants sur les parcours gravel), ce qui en fait un pneu fiable et très adapté à cette pratique. Ils faut noter cependant qu’ils sont moins confortables que d’autres modèles sur pavés et dalles de rocher affleurantes, qu’ils rendent assez mal sur bitume et qu’ils ont tendance à glisser en virage sur sols durs mouillés ou humides. Se sont des pneus de gravel typés VTT, très mordants (on peut même se mettre en danseuse sans décrocher sur les graviers en montée), parfaits par exemple sur des parcours montagneux et à fort dénivelé. J’aurais aimé aussi les tester sur une mince couche de neige….

Schwalbe G-One Bite test review 01
Les Schwalbe G-One Bite sont très polyvalents sur les surfaces typées gravel – photo Jean-Yves Pouzache

Mais si l’on pratique un gravel très roulant et peu technique, avec beaucoup de pistes blanches, de petites routes et de chemins agricoles, ce pneu est un peu sur-dimensionné, trop dur, pas assez roulant, on lui préfèrera des pneus plus moelleux et/ou moins cramponnés, comme par exemple le G-One Speed, du même fabricant mais avec des crampons beaucoup moins hauts. Reste la résistance à l’usure : au vu des conditions météo déplorables de ces dernières semaines, je n’ai pas pu assez rouler pour mener à bien cette évaluation (seulement 400 km). L’article sera donc complété à ce sujet lorsque j’aurai pu rouler au moins 1200 km avec ce train de pneus.

test review pneu gravel Schwalbe G One Bite
La rencontre aurait pu être plus mondaine si le G-One n’avait pas été autant crotté – photo Dan de Rosilles

Autre élément difficile à évaluer : la différence avec la version précédente, le G-One Allround, pneu que je n’ai pas assez roulé pour être sûr de mon fait. Je dirai quand même que le nouveau profil avec ses “crampons-tétines” plus complexes a sans doute été pensé pour mieux débourrer et évacuer l’eau (même si les pneus restent assez glissants sur terrains humides et mouillés) et assurer un meilleur rendement sur route (même si ce n’est pas leur terrain de prédilection). En tout cas, implanter des tétines plus ou moins grosses de façon moins uniforme sur le pneu et les strier dans des directions différentes pourrait être la traduction visuelle d’une volonté d’améliorer ces deux “défauts” du pneu. Seuls des pratiquants assidus de la “version 1” qui passeraient sur cette “version 2” pourraient avoir un avis tranché sur la question ; leurs commentaires seront les bienvenus à la fin de cet article. Enfin, pour ce qui est du (relatif) manque de confort, je ne suis pas sûr que cette version soit plus moelleuse que la précédente, que j’avais aussi trouvé assez rigide, les caractéristiques de la carcasse (127 tpi) et de la gomme (OneStar) n’ayant pas changé.

Caractéristiques fabriquant
Type : Tubeless Ready
Tringle : souple
Gomme/Shore : OneStar
Trame carcasse : 127 tpi
Terrain : Polyvalent
Conditions : Toutes
Dimensions/poids en 700 : 700X38C (40-622) / 460g
Dimensions/poids en 650B : 27.5X1.50 (40-584) / 420g

Pneus Schwalbe G-One Bite sur Cycletyres (Prix : 57,99 €)

Cycle ! Magazine … Y’a pas de mal à se faire un peu de pub, surtout quand il n’y en pas

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Cycle! Magazine
Cycle! Magazine

LOGOCYCLE

Ceux qui suivent un peu mes billets sur www.bike-cafe.fr savent que j’aime bien lire. J’aime bien écrire aussi, et écrire sur les livres que je lis. Sinon, le billet que vous lisez en ce moment, n’existerait pas.

J’aime tellement écrire (j’en profite pour faire un peu d’auto-promo) que j’ai le plaisir de vous annoncer que j’ai deux livres en cours d’édition, parutions prévues au printemps 2019. Promis, je ne vous ferais pas de billet sur la lecture de mes ouvrages. J’aurais un peu l’impression d’être comme un candidat aux élections présidentielles, pris en photo juste après avoir glissé son bulletin dans l’urne. Et la question qui est sur toutes les lèvres, mais que personne n’ose poser (la poser serait anti-démocratique) : « Mais, pour qui a-t-il bien pu voter ? »

French presidential election candidate for the En Marche ! movement Emmanuel Macron (L) casts his ballot at a polling station in Le Touquet, northern France, on April 23, 2017, during the first round of the Presidential election. / AFP PHOTO / POOL / Eric FEFERBERG
AFP PHOTO / POOL / Eric FEFERBERG

Dans la même veine, ce billet sur Cycle ! Magazine peut vous paraître un peu incongru, vu que Patrick le rédacteur en chef de Bike Café est aussi un des contributeurs à ce magazine. Vous pouvez donc légitimement vous dire que bike-cafe.fr, en évoquant Cycle ! Magazine, fait sa propre promotion. Je mets donc tout de suite les deux pieds dans le plat :

  • Non, Patrick ne m’a pas sollicité pour écrire un billet sur Cycle ! Magazine.
  • Oui, c’est moi qui lui ai proposé ce billet.
  • Non, Patrick n’est pas rémunéré au pourcentage des ventes dudit magazine.
  • Non, je ne suis pas rémunéré par Patrick pour le brosser dans le sens du poil.

Les choses étant posées, parlons donc de ce Cycle ! Magazine. Commençons par parler publicité, pour une fois. Il faut peut-être tout d’abord essayer de définir ce qu’est un magazine. Je croyais qu’un magazine était un assemblage de publicités entrecoupées par quelques articles. Ces mêmes articles, comme par un heureux hasard, vantant les qualités du produit vu en publicité quelques pages plus loin. Je croyais cela, jusqu’au jour où j’ai découvert des magazines parlant de vélo comme « 200 le vélo autrement » ou « Cycle ! Magazine ».

Sur ce dernier, j’ai cherché, cherché encore … et je n’ai trouvé, en tout et pour tout, qu’une seule page de publicité. Une page, c’est tout ! … Et vu l’annonceur de ce dernier numéro, je doute qu’il dispose d’un budget pub lui permettant d’investir une fortune en échange de cette pleine page. À noter que Cycle ! Magazine, à contrario de 200 le vélo autrement, ne présente même pas une petite sélection de la rédaction du matériel qui va bien, qui pourrait être perçu, par les esprits chagrins, comme du publi-rédactionnel.

Donc soit je revoie ma définition d’un magazine, soit Cycle ! Magazine doit réfléchir à se choisir un autre nom en retirant le qualificatif de magazine … ou pas ! … Mais tout ceci n’est qu’une question d’appellation et ça ne change pas grand-chose au fond, ni à la forme de cette publication. Je le dis haut et fort, Cycle ! Magazine est une formidable proposition culturelle autour du Vélo.

Cycle ! magazine n’est pas un magazine,
mais un objet culturel

N’ayons pas peur des mots, puisque l’éditeur de ce magazine, Rossolis pour le nommer, est au départ une maison d’éditions. Elle édite des livres qui évoquent le voyage, la nature, la randonnée, le vélo aussi. Cycle ! magazine est initialement une publication Italienne, Rossolis propose la version française. Ce n’est pas un copié-collé mais bien une version singulière qui évoque le vélo transalpin parfois, qui parle du vélo en France beaucoup.

Autour du vélo

La ligne éditoriale de Cycle ! magazine consiste à donner la parole à ceux qui font le Vélo. Qu’ils soient des cyclotouristes, qu’ils soient compétiteurs sur les Crits, qu’ils aiment le gravel, qu’ils soient fabricants, … Peu importe, la parole est donnée à ces acteurs et leur plume semble libre. Chaque auteur s’exprime comme il le souhaite, avec le langage qui lui correspond. À ce titre, le dernier numéro qui m’a accompagné dans un vol transatlantique (Paris-Montréal, puisque vous le demandez) est un pur bonheur à lire.

Pour la diversité des sujets proposés avec par exemple un saut en arrière de 50 ans, sur le thème de mai 1968 et le mouvement protestataire et libertaire hollandais PROVO.

Provo vélos blancs
Le Plan vélo blanc est une action emblématique du mouvement Provo. Cela consiste à mettre à disposition des citoyens des vélos blancs, la police les confisquera sous prétexte qu’ils n’ont pas d’antivol et que cela incite au vol. (source Renversé)

Où en résumé, et pour simplifier, quand en France on balance des pavés en Hollande on préfère peindre des vélos en blanc. C’est beau et ça ne s’invente pas.

Cycle! Magazine
Cycle ! Magazine pages 52 – 53 un article de Fuego

Un peu plus loin, Fuego, c’est comme ça qu’il signe son papier, nous décrit son aventure en tant que média pour couvrir le Tour de France, autrement. Un aperçu de la production vidéo de Fuego sur Vice. Un langage fleuri, une aventure visiblement très Rock’n Roll.

Un peu de fraîcheur et de jeunesse pour dépoussiérer ce monde du vélo de route, tout de même très ancré dans la tradition. Un ton et une aventure très différents du récit de François Paoletti. Qui caresse les pédales et la plume et oublie ses bidons quand il part sur plus de 200 km. C’est ballot !

Cycle! Magazine
Cycle ! Magazine pages 126 – 127 François Paoletti

Si vous êtes « mono-gamme » dans votre pratique du vélo, alors Cycle ! magazine n’est peut-être pas fait pour vous. Par contre, si vous prenez le vélo comme un tout, comme univers à part entière : le vélo est un moyen de locomotion, un objet d’évasion, une affirmation de soi, un moyen de transport, un outil de découverte, un sujet de société alors offrez-vous ce magazine et élargissez votre champ de vision.

À dessein j’utilise le verbe « offrez-vous », car l’absence de publicité induit un coût : 14 € le numéro de 160 pages quand même (dont une seule de pub). C’est relativement cher pour un magazine, mais comme je viens de vous l’expliquer, Cycle ! magazine n’est pas un magazine mais un objet culturel. 14 € c’est le prix d’un livre, sans photos. Donc 14 €, finalement, ça va. (c’est quand même cher). À ce prix-là, une fois que vous l’avez lu, ne le jetez pas, mettez-le dans votre bibliothèque, vous êtes un esthète.

Vous pourriez aussi ajouter ceci dans votre liste au Père Noël : un abonnement pour 1 an, soit 4 numéros à Cycle ! Magazine. Pour ma part, j’aime bien le trouver chez mon vélociste.

Bonne route.

PS : si vous voulez un commentaire sur l’article Gravel écrit par Patrick et Dan de Rosilles, envoyez-moi un MP, je vous dirais en privé tout le mal que j’en ai pensé !

Cycle! Magazine
Cycle ! Magazine page42 – 43 Dan de Rosilles et Patrick Van Den Bossche