Surtout n’allez pas chez le vélociste du coin pour acheter l’un des accessoires figurant sur cette photo … Il y a de fortes chances que vous ne le trouviez pas et que vous mettriez mal à l’aise votre commerçant favori. Nous vous ouvrons, grâce à un ami collectionneur et chineur, un premier volet de son cabinet de curiosités en matière d’accessoires de vélo.
Cabinet de curiosités vélos – photos Pierre
Aujourd’hui, il faut bien l’avouer, nous sommes attirés sans cesse par la nouveauté et le progrès technique merveilleusement mis en scène par un marketing habile. Les innovations sont nombreuses, mais sachez que le vélo a toujours été un domaine dans lequel l’imagination humaine a laissé libre cours à un flot d’inventions industrielles ou artisanales des plus curieuses. Ces nouveautés seront-elles pérennes, c’est une autre histoire ? Notre vélo, qui parait simple en apparence : 2 roues, un cadre, une transmission, un guidon, une selle, … l’est-il vraiment ?
Le petit jeu des devinettes
Pour connaître votre culture historique du vélo nous vous proposons ce petit jeu des devinettes avec ce quiz … Réponse en bas de l’article.
Le 1 : (A) une boîte de punaises – (B) un cache clavette – (C) des cachous
Le 2 : (A) un Palmer – (B) un serre-joint – (C) un anti-vol
Le 3 : (A) un pédalier TA – (B) un pédalier Polchopek – (C) un pédalier Stronglight
Le 4 : (A) un phare de vélo – (B) une lampe de mineur – (C) une lampe de poche
Le 5 : (A) une pince – (B) un frein de vélo – (C) un outil de mesure
Le 6 : (A) des éperons – (B) une roulette à pizza – (C) un dérailleur
Photo Pierre
1 – Le cache-clavette Farkas : accessoire purement esthétique pour cacher les clavettes fixant les manivelles sur un axe de pédalier. Aujourd-hui nous n’avons plus rien à cacher les clavettes ont disparu.
Photo Pierre
2 – L’anti-vol Neiman : Abram Neiman, suite au vol de sa moto invente un mécanisme de protection : c’est l’occasion du développement du Neiman. Le nom de son créateur deviendra comme celui de Frigidaire un nom de produit.
Photo Pierre
3 – Le pédalier Polchopek : Encore un sacré inventeur dans le domaine du vélo : Edmond Polchopek. Il a inventé dans les années 70 ce plateau ovale. Aujourd’hui l’idée a été reprise par de nombreuses marques. Voir notre article.
photo Pierre
4 – Éclairage Vélopile : ancien phare de vélo des années 50. Il fonctionnait à l’aide de deux piles. L’éléphant situé au sommet de la lampe servait d’interrupteur.
photo Pierre
5 – Un frein Pyl : C’est un frein disposant d’un système à came étanche. Il était commercialisé en 1947 par une société lyonnaise. Il semblerait que son efficacité ne corresponde pas à la “réclame” de l’époque : “Le seul frein qui s’arrête toujours pil …“
Photo Pierre
6 – Un dérailleur Huret : André Huret fonde sa société de mécanique en 1920 à Nanterre. Elle est spécialisée dans les pièces pour bicyclettes. Il devient agent exclusif, pour la région, des cycles Alléluia. Dix ans plus tard, il met au point un mécanisme servant à faire passer la chaîne d’une bicyclette d’un pignon sur un autre : le dérailleur. C’est avec ce dispositif que des champions tels que Lucien Weiss, Maurice Archambaud et Georges Speicher vont remporter de belles victoires. Cependant, malgré ces résultats positifs sur le plan sportif, le dérailleur ne s’impose pas sur le plan commercial. (ref. magazine vivre à Nanterre 1999). La société Huret s’associe à la société allemande Sachs, le groupe Sachs-Huret sera repris ensuite par Sram.
Résultat du quiz : Si vous avez répondu B – C – B – A – B – C vous êtes très fort …
Le soleil revenu, l’appel de la route est là. Cet hiver morose et pluvieux pour beaucoup, a créé de la frustration et l’envie de rouler est encore plus forte. Nouvelle saison, nouveaux équipements et pour cette reprise nous avons pu rouler avec un nouvel ensemble de la marque Ozio dont la qualité des produits devrait vous plaire. Voici un retour de test “On the road again” de ce début de saison.
Photo Philippe Aillaud
La marque Ozio
Cela fait maintenant 3 ans que la marque Ozio, créée par Christian Dauvergne, existe. Il fallait “Ozer” créer une nouvelle marque de vêtements cyclistes. Christian, cycliste pratiquant ne trouvait pas vraiment ce qu’il lui fallait : trop criards pour certains, trop chers pour les autres … Alors il a imaginé des produits qui pourraient lui plaire. La vente se fait essentiellement par Internet et lors d’événements vélo où Christian installe son stand pour faire connaître ses créations.
Sur Bike Café nous suivons et soutenons son initiative car nous avons dès le début apprécié les choix et le style Ozio. Cette sympathique proximité avec cette marque ne nous empêche pas d’être objectifs et de considérer avant tout les qualités des produits que nous avons testés.
Le test
Photo Philippe Aillaud
Pour débuter notre saison route nous avons choisi le maillot “Dédale” et le cuissard “Grand Fondo 2“. L’épreuve test en longue durée a été une flèche Vélocio pour me rendre au rassemblement FFCT de Pâques en Provence : 380 km en deux jours. Depuis cette première longue sortie avec de nombreuses heures de selles, j’ai enchaîné de belles sorties dans ma région autour d’Aix-en-Provence.
Le maillot
photo Bike Café
Ne vous perdez pas dans les dédales du graphisme de ce maillot baptisé ainsi. Il est vrai que ce motif géométrique peut intriguer les plus curieux qui imagineront un enchevêtrement de routes : laquelle suivre ? Un des points fort de la marque Ozio est l’originalité du design de ses maillots. Sans affichage ostentatoire de marque, le dessin des maillots est imaginatif et de bon goût. Ce n’est ni austère, ni tape à l’oeil … J’ai choisi ce Dédale gris clair pensant aux journées chaudes qui m’attendent cet été sur les routes du sud.
Le fit : les maillots Ozio sont ajustés, taillés près du corps. Je prends du M (1 m 78 – 68 kg . ). Pas de prise au vent mais un très bon confort grâce à un empiècement latéral en maille qui aère et ajuste le maillot. La forme est raglan.
Les poches : 3 poches arrières classiques pour un maillot de vélo avec une poche supplémentaire équipée d’une fermeture éclair.
Les détails : fermeture intégrale avec un zip qui fonctionne bien et qui permet d’ouvrir largement le maillot dans les ascensions un peu longues. Une base siliconée pour éviter que le maillot remonte. Un liseré réfléchissant en haut de poche pour rendre le cycliste visible dans le pinceau des phares. Des manches terminées par une bande de tissu élastique pour un bon maintien sur les bras.
Le cuissard
photo Bike Café
Grand Fondo 2 : tout un programme, quand on sait combien les heures passées sur la selle paraitront moins longues si on a un cuissard ergonomique et confortable. Il suffit d’un cuissard agressif pour vous pourrir la vie lors d’un sortie vélo. Vous pouvez avoir des jambes de feu et rouler sur un parcours magnifique et voir votre balade à vélo gâchée par des douleurs ou irritations liées à ce qui constitue l’interface avec votre selle.
Fit : le Grand Fondo moule parfaitement grâce à un Lycra compressif sans gêner les mouvements. Cet aspect est important il faut qu’un cuissard soit ajusté pour éviter que se forment des plis qui, au fil des kilomètres, deviendront agressifs. Il ne faut pas non plus qu’il soit trop serré au point de vous couper la circulation sanguine. Ce cuissard est léger, très respirant et rapidement sec.
La peau : depuis longtemps il ne s’agit plus de “peau de chamois” … laissons ces belles bêtes gambader dans la montagne. Cette protection, que l’on continue à appeler peau, est un élément essentiel pour déterminer la qualité d’un cuissard. Celle du Grand Fondo 2 est parfaite je l’ai testée sur 9 heures d’affilé sans aucun souci. Elle provient du plus grand spécialiste italien de peaux haut de gamme (Elastic Interface) et elle est dotée d’une mousse à haute densité.
Les détails : la textile de ce cuissard est en “nid d’abeille”. Le serrage sur les cuisses est assuré par une large bande élastique qui évite que le cuissard remonte sans étrangler les quadriceps. Les coutures extérieures sont surpiquées et elles sont plates à l’intérieur pour éviter les irritations dues aux frottements. Le logo à l’arrière du cuissard est réfléchissant.
Maillot : Lavage en machine à basse température : 30°C – Ne pas utiliser d’adoucissant – Ne pas repasser – Ne pas sécher en machine – Ne pas utiliser d’eau de Javel – Ne pas nettoyer à sec
La marque catalane Caminade, déjà connue pour les formes arrondies et audacieuses de son gravel en acier, fait valser à nouveau les codes esthétiques et techniques avec un vélo innovant, tout en tubes titane et raccords carbone… Pari risqué ou coup de maître ?
Raccords : d’accord, ou pas d’accord.
Brice Épailly et Sylvain Renouf se lancent dans une nouvelle aventure – photo Brice Épailly
Il y a quelques mois, lors d’une visite à l’atelier Caminade d’Ille-sur-Têt (prononcez “iye”), j’avais pu voir de près un prototype de ce nouveau vélo, développé dans le plus grand secret. J’avoue que, dans un premier temps, j’étais resté dubitatif et circonspect devant cette machine déroutante qui ne ressemblait pas à un “vrai” vélo : son poids plume, ses tubes de grosses sections et ses raccords composites m’avaient fait penser aux kits d’assemblage du mobilier d’extérieur et des barbecues à bas prix qu’on installe dans le jardin les beaux jours venus.
J’étais resté dubitatif devant cette machine qui ne ressemblait pas à un vrai vélo – photo Sylvain Renouf
Lorsque j’ai appris que j’allais tester un modèle pré-série de cet AllRoad à l’occasion d’un press camp Mavic, j’ai réalisé qu’il faudrait sans doute que je reconsidère mes premières impressions. Ce que j’avais vu à l’atelier n’était pas un “concept-bike” ou une simple lubie, mais un vélo sérieux. Comment imaginer que Brice Épailly et Sylvain Renouf se lancent dans cette nouvelle aventure sans être sûrs de leur coup ?
Un procédé technique original, ingénieux et innovant
On connaissait des vélos sans soudures, mais ici il s’agit de tubes en titane manchonnés de carbone – photo Mavic-Jérémie Reuiller
On connait déjà les vélos sans soudures, assemblés par insertion de tubes dans des manchons. Mais les célèbres Vitus étaient en aluminium, d’autres, plus récents, sont des vélos en carbone assemblés avec des raccords en métal.
Ici, ce qui est complètement nouveau, c’est qu’il s’agit de tubes de titane grade 9 dans des manchons de carbone. Pour réussir cette prouesse technique et mettre au point un procédé de collage structural à toute épreuve, l’équipe de Caminade a bataillé pendant plusieurs semaines.
« Au début, les collages ne tenaient pas », confie Brice Épailly. Depuis, le vélo a passé sans encombre les sévères tests d’homologation relatifs aux exigences de sécurité et de performance ISO 4210.
Les manchons en carbone bénéficient d’une tolérance d’angle qui convient quelque soit la géométrie du cadre sur mesure – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Autre caractéristique étonnante du procédé mis au point par Caminade, c’est que les manchons moulés, pourtant tous identiques, conviennent pour tous les montages sur mesure, même si les dimensions de tubes et les angles d’assemblage changent pour chaque plan.
Le secret réside en partie dans la tolérance d’angle des manchons et leur design adapté, sans doute aussi dans le procédé de collage, qui s’effectue en plusieurs phases… tout est affaire d’ingéniosité et de savoir-faire, mais Caminade peut couvrir toutes les géométries, que le cycliste soit petit ou grand.
La matière et l’esprit
Je découvre avec curiosité le vélo qu’on m’a préparé pour le test : fourche TRP, roues Mavic Allroad 650B montées avec des pneus WTB en 47 mm, selle noire Caminade rails titane, cintre Ritchey Venture Max, groupe Sram Apex. Le vélo, gris et noir, sans passages de câbles visibles, est sobre, minimaliste, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Le vélo, gris et noir, est sobre et minimaliste – photo Dan de Rosilles
À 9,5 kg le vélo n’est pas le plus léger que j’aie pu soupeser, mais en gravel c’est un poids bien inférieur à beaucoup de vélos du marché. Bien sûr, en l’équipant de roues plus chères, de pneus plus légers et d’un groupe Sram de gamme supérieure, on pourrait gagner quelques centaines de grammes ; mais le prix total du vélo s’en ressentirait nettement. Le montage que je vais essayer “sort” à 2790 €, monté, livré à la maison, il n’y a plus qu’à rajouter des pédales et partir rouler en gravel sur un vélo titane…
Le montage que je vais essayer “sort” à 2790 € – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Let’s go biking !
Avec les journalistes internationaux conviés par Mavic à un press camp, nous allons rouler 150 km de petites routes plus ou moins dégradées, de pistes forestières, bords de canaux, chemins agricoles et “single tracks” pendant deux jours de gravel intensif sur les flancs du Mont Canigou : le contexte idéal pour tester ce Caminade AllRoad.
150 km de gravel intensif pour tester ce Caminade AllRoad – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Pour cette première journée, tracée par Brice Épailly sur un terrain particulièrement sec et pierreux, j’ai des roues en 650B montées avec des WTB en 47 mm. Le vélo est joueur, fluide, il vire quasiment sur place, avec la faible pression des pneus et les tubes titane, les aspérités du terrain sont avalées dans le plus grand confort, ce qui permet d’aller vite, avec un sentiment de sécurité et l’envie de passer partout. En piètre technicien que je suis, je descends sans souci des monotraces rugueuses que j’aurais peut-être faites à pied avec mon vélo habituel. Les montées sèches et pierreuses à plus de 12% sont avalées facilement ; la géométrie très “sloop” du vélo donne une bonne rigidité latérale lorsqu’il faut pousser fort dans les montées. Quasiment couché sur le cadre, je sens le pneu avant “chasser” les cailloux, tandis que l’arrière reste en ligne et s’agrippe à la forte pente.
Je descends sans souci des monotraces rugueuses avec un sentiment de sécurité et l’envie de passer partout – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Les premières sensations sont excellentes. Le vélo est fluide, vif, silencieux, il n’y a pas de bruits parasites ou de mauvaise vibration. L’équipement, qui brille par sa simplicité, a été judicieusement choisi : la fourche TRP, pas la plus élégante à mon goût, est finalement assez sobre et se fait oublier, elle filtre parfaitement le terrain et ne se défausse pas quand il faut une trajectoire précise ou freiner fort dans une descente rapide. La selle est confortable, le cintre particulièrement ergonomique et adapté au gravel, offre de multiples et confortables positions pour les mains.
650B ou 700 ?
Le second jour tout est mouillé, il a beaucoup plu dans la nuit. Bien que les pentes du Canigou ne soient pas particulièrement boueuses, j’en profite pour tester le vélo avec des roues Mavic AllRoad de 700 avec les pneux Yksion XL en 40 mm. Le changement de roues s’effectue en un tour de main : une simple substitution à l’arrière, un très léger réglage de l’étrier de frein à l’avant pour éviter que le disque grince contre les plaquettes. Temps total d’intervention mécanique : moins de cinq minutes ! Changer le comportement du vélo en changeant simplement de roues devient un jeu d’enfant. Dans cette configuration, le vélo est plus en ligne, va manifestement plus vite, on prend plus de plaisir sur les portions asphaltées et les voies forestières larges et gravillonnées.
Sur route, même si les roues de 650B ont un rendu surprenant, on a préféré celles de 700 avec des pneus de 40 mm, plus roulants – photo Mavic-Jérémie Reuiller
C’est aussi avec les roues de 700 aux pneus moins gros et donc plus gonflés, que je comprends tout l’intérêt des tubes titanes et des manchons. Sans aucune soudure qui viendrait créer un point d’arrêt dans le travail du tube, le vélo filtre le terrain. Le tube vertical par exemple, d’une seule pièce de la selle au boîtier de pédalier, n’annule pas les bosses et les trous comme le ferait un vélo suspendu mais il restitue les aspérités avec douceur. En fait, on continue à profiter des particularités du terrain sous la forme d’une “relecture” distanciée. Je pense aux platines vinyle dont l’aiguille tressaute dans le sillon du 33T pendant qu’on écoute la musique du tube de l’été dans les enceintes. Le AllRoad n’élimine pas la vibration du sol, il la retransmet de façon audible, pour un pilotage tout en groove et en sensualité.
Le tube vertical, d’une seule pièce de la selle au boîtier de pédalier, filtre les aspérités – photo Dan de Rosilles
Gravel situationniste
Pour ma part, le vélo de pré-série que l’on m’a confié s’est révélé infaillible. Sortant de l’ordinaire, il est joueur, léger, polyvalent et solide. Précis à vive allure dans les descentes, accrocheur en diable dans les montées les plus raides, aussi bien à l’aise sur route que sur des monotraces relativement techniques, à la fois confortable et rigide, sa sobriété et son équipement pragmatique (même dans sa configuration de base) peuvent répondre à toutes les situations que la pratique du gravel permet de rencontrer.
Mon seul regret : l’absence d’implantations sous le cadre pour un troisième porte-bidon, qui permettrait de transporter par exemple un bidon porte-outil contenant le kit de réparation, sans briser la ligne pure du vélo avec une sacoche de cadre, de selle ou de cintre. Ce sera tout à fait possible de l’obtenir, mais en option.
Pragmatique et minimaliste, cet AllRoad sera facile à entretenir – photo Dan de Rosilles
Bien sûr, ce vélo ne laissera personne indifférent, qu’on soit enthousiasmé ou carrément critique. Il y a même fort à parier que quelques esprits chagrins diront que, sans travail de soudure, on appauvrit le savoir-faire d’un cadreur artisanal. On peut leur rétorquer que le procédé (secret) de collage relève, lui aussi, d’une longue recherche et d’un tour de main unique.
À l’abri de l’atelier le procédé secret de collage structurel demande plusieurs jours – photo Dan de Rosilles
À ce stade de l’article, j’avoue que j’aimerais bien savoir ce que vous, lecteurs, pouvez (pourrez) bien en penser. Le Caminade AllRoad est-il le tube de l’été ? Si vous êtes de passage dans la région de Perpignan, vous pouvez vous faire votre propre idée : contactez l’équipe de Caminade, qui devrait pouvoir vous permettre, dans la mesure de ses disponibilités et de celle de ses vélos en démonstration, d’essayer la bête, sur la “pump track” qui jouxte l’atelier, et sur les petites routes et chemins de gravel aux alentours.
En ce qui me concerne, j’attends avec impatience le 14 juin prochain, à Bruniquel (Tarn et Garonne), où j’aurais l’insigne honneur d’aller danser de nouveau sur le Caminade AllRoad titane-carbone de pré-série n° 007, à l’occasion du Concours de Machines, où il sera présenté… Mais ceci est un autre article !
J’attends avec impatience le Concours de Machines où je danserai à nouveau avec le AllRoad – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Pour plus de détails sur l’équipement en roues et pneus essayés pendant ces deux journées, vous pouvez lire l’article sur la gamme Allroad Mavic.
Specs’
CADRE
SUR MESURE TITANE passage interne des gaines
FOURCHE CARBONE
TRP CX axe 12mm passage interne
JEU DE DIRECTION
44MM Tapered
BOITE DE PÉDALIER
PRESS-FIT 41MM
TRANSMISSION 1×11
MONO-PLATEAU 38 à 44 CASSETTE 10-42
FREINAGE
DISQUES HYDRAULIQUES 160mm
AXE DE ROUE ARRIÈRE
142x12MM AVEC PATTE DE DERAILLEUR SYNTACE X12
TIGE DE SELLE
INTÉGRÉE EN TITANE AVEC 35MM DE RÉGLAGE
PORTE-BIDONS
2 SUPPORTS AVEC LES PORTE-BIDONS
OPTIONS
GROUPES SRAM : APEX – RIVAL – FORCE
ROUES/PNEUS MAVIC : 700×30,35,40mm ou 650Bx47mm
CINTRES : Gravel, Route ou plat
3ème SUPPORT PORTE-BIDON
Prix : de 2790 € à 3990 € selon les équipements choisis.
Phénomène étrange et qui, semble-t-il, n’est pas lié au réchauffement climatique : le bambou se met à pousser sur les pavés du nord. Le bambou c’est celui du cadre du vélo fabriqué par Andréa et les pavés sont ceux sur lesquels les concurrents de la Malteni Bootleggers #2 ont sauté, la veille du Paris – Roubaix.
Laissons Andréa évoquer sa course sur son vélo qu’il a baptisé “Écume” …
C’est début décembre que “Écume”, le dernier Bamboo Bike que j’ai conçu avec ma compagne Annie, a vu le jour dans l’atelier Rustine & Burette de Strasbourg où j’ai finalisé le montage des composants (consultez l’article précédent concernant ce montage). L’objectif était de réaliser un vélo de gravel pour rouler en bikepacking en 2018, avec notamment au programme des courses comme la Malteni Bootleggers et l’Hamster Classic en Alsace. Mon vélo vient de prendre ses marques sur ses terres belges d’adoption composées de pavés, de boue, de feuilles d’automne et de pluie.
Petite définition :
Écume (nom féminin) :mousse blanchâtre qui se forme à la surface du corps d’un sportif, qui s’agite au sein du peloton pour boucler les étapes les unes après les autres. Ce dépôt se cristallise sous l’effet de la chaleur pour couvrir le corps de l’athlète d’un blanc pur …
La Malteni Bootleggers #2
Photo Mathieu Poussou
Située dans le calendrier un jour avant Paris-Roubaix, le second acte de la Gravel Malteni Bootleggers, s’est déroulé sur le terrain de jeux préféré de William, Alexandre et Clément, qui en sont les organisateurs. Les nombreuses demandes de dossards et les 170 pré-inscrits cette année, montrent l’engouement pour cette nouvelle pratique qu’est le gravel.
Parcours de la Malteni Bootleggers #2
Finalement nous n’étions que 150 partants au départ de ce tracé de 250 km pour 2200 de D+. Ce parcours emmène les roues des gravelleux sur des terrains de terre, de boue, de graviers et bien sûr de pavés. Nous ne sommes pas dans le nord pour rien … Les paysages parcourus sont variés entre singles forestiers, terrains lunaires et secteurs pavés mythiques du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix.
Matériel
J’ai décidé de partir avec un montage mixte au niveau pneumatique un pneu Schwalbe X-One pour l’arrière en 28 X 1,30 et un Schwalbe Rocket Ron pour l’avant en 28 X 1,30, qui avait déjà fait la Malteni Bootleggers l’an passé. Le règlement de l’épreuve autorisait des pneumatiques de section de maximum 38 mm.
Photo Mathieu Poussou
Une poche à eau de 1,5 L que je place dans la sacoche de cadre car, lors de la conception du vélo, j’ai fait le choix de ne pas mettre de porte-bidon pour des questions esthétiques et pour garantir la solidité du cadre.
Photo Mathieu Poussou
Le retrait des brassards, avec le numéro du cycliste, ainsi que la carte de contrôle des CP a eu lieu à la brasserie de Brunehaut qui brasse la fameuse bière cycliste Malteni. On rentre dans le vif du sujet de la course à 19 h lors d’un briefing de départ pendant lequel William et Alex expliquent les consignes de sécurité et détaillent le parcours du lendemain.
Photo Mathieu Poussou
Samedi matin, dans l’obscurité les lampes et les cliquetis des roues libres qui agitent le silence nocturne, le départ est donné par vagues de cinq bikers à la fois toutes les 2 minutes.
Start …
Je prends le départ à 6 h 25 avec trois cyclistes aguerris : Aurélien créateur des vélos Stiff Bicycles Factory, Max Toulemonde qui a bouclé la Born to Ride de Chillkoot et Simon Kirscher ambassadeur Chilkoot qui est un des protagonistes du film « Les Pédaleurs ».
Nous démarrons à la lueur des frontales sur une partie de route qui nous mène rapidement à un secteur de pavés bien ordonnés, puis à des chemins de terre. Simon décide d’attendre un de ses amis qui part dans la vague qui suit. Ce sera une alternance de sections de macadam et de sentiers pendant quelques kilomètres. Je perds rapidement Aurélien et Max qui ne suivent pas mon rythme. La trace nous mène au Mont Saint-Aubert, là où l’année dernière j’ai crevé à cause du grillage qui stabilise le sol. Cette année je veille à regarder où je pose mes roues. Une fois au sommet on plonge dans une descente sur un single agréable avant de rejoindre la route et pouvoir envoyer du braquet comme il faut pour grappiller des minutes sur les poursuivants et essayer de rattraper un maximum de gruppettos.
Levé de soleil – photo Rémi Quinquin
Les rapports que j’ai choisis (34 x 11- 46) en mono plateau 11 vitesses me permettent de gommer toutes les difficultés sans avoir à poser le pied au sol lorsque le terrain est sec. Nous arrivons rapidement au Mont de l’Enclus (Kluisberg) où les chemins sont plus forestiers. Nous roulons sur les traces du Tour des Flandres et nous nous approchons du fameux Koppenberg 11,6% de pente de moyenne avec un passage à 22%. Une fois le sommet atteint nous apercevons le CP 1 où William nous accueille avec deux bénévoles, arrêt express pour faire tamponner la carte de contrôle, prendre quelques pâtes de fruits puis je continue ma route. Je ressens une petite douleur à la paume de la main gauche, je me dis ce n’est pas grave cela va passer. Erreur d’avoir choisi des gants sans gel ! J’ai une ampoule qui va grossir avec les kilomètres.
Photo Mathieu Poussou
C’est une alternance de single dans les bois, les champs, on visite la campagne belge.
Écume se comporte à merveille sur toutes les surfaces, malgré quelques bourrages au niveau des bases du cadre dûs à une boue bien collante. En écoutant et observant les autres vélos c’est la même chose, je suis rassuré et fait entière confiance à mon bamboo bike.
Samule Becuwe – Photo Mathieu Poussou
Les kilomètres font tourner le compteur, je continue en cavalier solitaire à écumer les chemins pour arriver au CP2 où j’aperçois Samuel Becuwe (double finisher de la Transcontinentale et co-organisateur de la French Divide). Il est parti quelques vagues avant moi, Alexandre Voisine et Mat Poussou me demandent si tout va bien. Je leur dis : « Tout est ok pour le bike et pour moi … ». J’effectue un arrêt un peu plus long que celui du CP1 pour mettre de l’huile sur la chaîne, manger un bout et faire le plein d’eau : 1,5 l dans une poche à eau et 500 ml dans un bidon dans lequel je mets de la poudre Nutrisens goût Poulet-Curry que j’avais emportée pour en faire de la boisson énergétique. Sans oublier de poinçonner la carte de route justifiant que je suis bien passé au CP.
Alexandre Voisine – Photo Mathieu Poussou
Et hop c’est reparti : on retrouve rapidement d’anciennes voies de chemin de fer transformées en “Ravel”. Ça roule, ça roule … il faut envoyer du braquet ! …
Arrivé à Raismes j’entame en compagnie de trois coureurs l’ascension du terril sur un terrain lunaire, puis une descente sur des singles où il faut constamment relancer.
Photo Mathieu Poussou
Dans la descente, je perds mes compagnons de route car je décide d’avancer un maximum sur les chemins forestiers et les routes jusqu’à la trouée d’Arenberg où ce sera l’ultime test pour Écume. Je sais que si mon vélo passe ce secteur pavé long de 2,4 km à la cotation de difficulté de 5/5, je pourrai rouler les yeux fermés jusqu’à l’arrivée et lui faire entière confiance. On arrive par la route à cette fameuse trouée, j’entends le GPS d’un spectateur annoncer vous êtes arrivé à la trouée d’Arenberg dans 500 mètres. À peine le temps de réaliser que j’y suis, virage sur la droite et feu ! L’Enfer du Nord commence à partir de ce point, et le travail accomplit sur ce cadre avec ma compagne va être validé.
Photo Mathieu Poussou
La paume de ma main me fait souffrir, mais je serre les dents et pense à autre chose notamment à garder le cap avec Écume sur les pavés qui ne cessent de te rappeler que le sol malmène la machine et le pilote.
Photo Rémi Quinquin
Il s’ensuit une alternance de parties en macadam et de secteurs pavés avec notamment un passage au pont Gibus. J’ai en visuel un groupe de quatre cyclistes. J’essaie de les rattraper mais la douleur à la main est intense, la peau est à vif. C’est alors que tant bien que mal je mets un gros braquet et arrive à quasiment les retrouver avant le CP3.
Je rejoins Sylvain Blairon (finisher de la Transcontinentale 2016) qui n’a plus d’eau ! … Je ne peux pas lui en proposer : je suis également à sec. Heureusement le CP3 approche, nous sommes à Orchies.
Nous y retrouvons William, Samuel et des bénévoles en admiration devant Écume. Arrêt express pour faire le plein d’eau 2 l dans les sacoches, quelques pâtes de fruits et c’est parti, il ne faut pas laisser le vélo refroidir. Je repars et me fait rattraper après un secteur pavé par Samuel qui s’était un peu attardé au CP3, nous roulons un peu ensemble jusqu’au Moulin de Vertain.
Au CP4 nous sommes à 60 km de la brasserie où sera jugé l’arrivée. Il reste à prendre le haut du pavé du Carrefour de l’Arbre et la boucle sera bouclée.
Je roule à un rythme soutenu, je sais que la fin est proche et que la bière nous attend. Une bière chaude ce n’est pas bon, alors je pousse fort sur les pédales faisant entièrement confiance à ma machine.
Arrivée à la brasserie pile pour l’apéro – photo Annie Zielinski
Je roule aux côtés de Sylvain qui ne va pas trop bien, j’essaie de le motiver pour qu’on finisse ensemble mais dans le tout dernier secteur pavé qui mène à la brasserie je le perds. Nous finirons à quelques minutes l’un de l’autre. Pour ma part je fais mieux que l’an passé alors que le terrain et le parcours étaient beaucoup plus coriaces !
Andréa – Photo Mathieu Poussou
En chiffres cela donne : 250 km 2200 de D + en 12 h 26
L’écume est moins blanche le lendemain d’un bain de boue et de pavés – photo Andréa Braga
Un buffet sucré et salé attend les finishers ainsi qu’une bière pression qui permet à chacun d’échanger sur l’aventure qu’elle soit bouclée ou non. La remise des prix se fait dans l’ambiance Gravel sur des caisses de bières.
Photo Mathieu Poussou
Cette course ouverte à 170 participants en aura fait plier plus d’un que ce soit les machines ou les hommes. Écume, le bamboo bike, a affronté cette Malteni Bootleggers #2 avec courage et a su montrer aux autres cyclistes que le bambou plie sans se rompre !
Le gravel est une matière faite de découvertes et d’aventures qui donne naissance à une génération spontanée de sorties à vélo “informelles”. Cette nouvelle pratique cycliste, se développe en mode réseau, loin des organisations structurées conventionnelles. Ce fonctionnement marginal et presque “underground” colle bien à l’esprit pionnier de ces nouveaux cyclistes. Le mode d’organisation est convivial et accueillant : un traceur propose de nous faire découvrir son “territoire”, le partage se fait via les réseaux sociaux, strava ou un blog … parfois les 3. Une date de rendez-vous est prise. Pas de montant d’inscription, on vient, comme dans une auberge espagnole, avec son vélo en n’oubliant pas de charger la trace sur son gps dans le cas où on perdrait le petit groupe. Un serre-file gère l’arrière-garde et l’aventure peut commencer.
Les pistes des Maures
Sur la route des crêtes – photo Bike Café
Un peu de géographie pour ceux qui ne connaîtraient pas le coin. La chaîne des Maures est un petit massif situé entre Hyères et Fréjus. Son point culminant est le signal de la Sauvette situé à 780 m d’altitude. Nous sommes au pays de la châtaigne (le fruit du chataîgnier … pas de la bagarre) et du chêne liège, avec lequel autrefois nous faisions des bouchons. Cette montagne “noire”, comme le suggère l’origine de son nom a été souvent le théâtre d’incendies ravageurs. Dans sa partie intérieure, que le groupe Maures Gravel nous propose de découvrir, la forêt est restée dense et sauvage. Elle est moins habitée et les parcours sont somptueux entre la mer que l’on aperçoit d’un côté et les Alpes de l’autre.
Notre tracé sur Openrunner … du gros dénivelé quand même.
Laurent est venu l’an dernier sur le Tour de la Sainte Victoire que nous avions organisé avec Arles Gravel. Depuis il a créé un groupe : Maures Gravel qui sillonne régulièrement ce massif du Var. Il nous a proposé, dimanche dernier, cette balade sur la route des crêtes et sur les superbes pistes situées entre la Garde Freinet et Collobrières. Une telle invitation ne se refuse pas.
22 au départ mais nous en avions déjà perdu après la première vraie montée – photo DR Maures Gravel
Jusqu’au dernier moment l’aventure a été incertaine car les pluies diluviennes des jours précédents risquaient de faire annuler la sortie. Après une reco à moto la veille, pour s’assurer que l’on pourrait passer, Laurent nous donne le feu vert le samedi midi : super demain on sera à Gonfaron pour un programme à la carte de 50 km en format découverte à 130 km pour les plus gourmands.
Nous étions 22 devant le cimetière de Gonfaron … On retrouve des visages connus ou croisés sur facebook. On s’est vu il n’y a pas longtemps sur un tracé marseillais dans le massif de l’Étoile et le Garlaban tracé par Sébastien. La communauté gravel commence à prendre forme dans notre région.
photo DR Maures Gravel
Petit briefing de Laurent et la petite troupe se dirige vers la première montée de la piste de Notre-Dame du Figuier. On a perdu dans la première bataille quelques brebis égarées … Laurent essaie de réunir le troupeau mais certains renoncent n’ayant pas anticipé les difficultés que présente le terrain.
La piste Marc Robert – photo Bike Café
On poursuit notre route agrémentée de pauses pour regrouper la troupe. Je vais bénéficier toute la journée de ces temps d’arrêts. Je sors d’une bronchite carabinée qui m’a bien entamé pendant 4 semaines.
Visiblement heureux d’être là – photo DR Maures Gravel
La pause déjeuner est prévue à la Garde Freinet. En guise de hors d’oeuvre nous aurons une vue sur le Mont Blanc et la découverte de cette fameuse piste Marc Robert connue de tous les amateurs de VTT de la région. Ils vont devoir faire une petite place aux graveleux sur ce spot somptueux où la route, qui existait autrefois, est progressivement reprise par la nature pour redevenir une piste.
Pause déjeuner sur le terrain de boules de la Garde Freinet – photo Bike Café
Malgré le retard pris au début de l’aventure nous arrivons comme prévu à la boulangerie de la Garde Freinet vers 12 h … Il reste du pain et des sandwichs et nous nous installons sur le terrain de boule à l’entrée du village pour déjeuner et refaire le plein des bidons.
Old and new … Gravel for ever – photo Ima Su
Moment de partage et échanges entre cyclistes. Le vélo de Ima Su, cadre titane qui a 20 ans, côtoie mon Caminade … Un air de famille malgré cette belle différence d’âge. Le plus léger étant le vieillard avec son cadre en titane et ses équipements supers légers. On parle pneus, équipements, … le monde du gravel est un univers composite et intéressant.
Bien encadré dans la bosse au-dessus de la Garde Freinet avec Bruno et Pierre – photo DR Maures Gravel
Laurent donne le signal du départ et à la sortie de la ville une bonne côte nous attend pour aller vers le Val Verdun aux pieds des Roches Blanches. La digestion va être compliquée, mon sandwich se met un peu en travers. Le soleil caché depuis le matin sous une couche laiteuse fait une timide apparition et soudain le radiateur monte en degrés.
Sébastien traverse le petit hameau de Cagnal
On passe quelques maisons du côté de la Haute Cour, puis un gué et nous voilà sur la belle piste de Cagnal. Une vieille Cox, deux ou trois maisons en pierre perdues dans le massif … on est transporté autre-part.
Photo DR Maures Gravel
Plus loin on passe un pont au-dessus du ruisseau de Cagnal dont les eaux sont gonflées par les pluies récentes. Il y a trois jours l’eau devait passer au-dessus.
Photo DR Maures Gravel
La piste serpente dans un paysage sauvage qui nous offre des senteurs de printemps. Il y a des bosses que certains s’amusent à sauter … Ima décolle sur une bosse en retombant le pneu avant déjante … galère, chambre à air et malgré ça impossible de garder de la pression dans le pneu. Retour en voiture obligatoire …
Photo Bike Café
On laisse Ima au bord de la route qui nous emmène vers Collobrières. Superbe paysage, aucune voiture : vive le gravel loin des nationales et des automobilistes énervés. Nous sommes 4 à couper la fin de parcours. Personnellement ça me va bien et j’ai déjà fait la montée à Notre-Dame des Anges dont je connais la difficulté.
Photo Bike Café
Pour faire plus direct et plus facile on rentrera par le col des Fourches avec quand même 9 km de montée. Une dernière plongée sur une route lisse comme un billard et nous voilà de retour à notre cimetière de départ. 82 km et 1815 m de D+ pour nous … 10 km de plus pour l’autre groupe qui est monté jusqu’à Notre-Dame … À refaire avec un peu plus de soleil. Merci à Laurent et à Maures Gravel pour ce beau parcours et pour l’organisation de cette sortie.
Notre Dame des Anges … ils sont aux Anges – photo DR Maures Gravel
Le film
Merci Stéphane pour le montage des images de cette journée gravel.
Galerie photos
Sur les pistes gravel des Maures
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Photo Bike Café
Maures Gravel
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Maures Gravel
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Maures Gravel
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Maures Gravel
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Maures Gravel
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Maures Gravel
Pause déjeuner sur le terrain de boules de la Garde Freinet - photo Bike Café
Maures Gravel
La piste Marc Robert - photo Bike Café
Maures Gravel
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Photo DR Maures Gravel
Maures Gravel
photo DR Maures Gravel
Maures Gravel
22 au départ
Maures Gravel
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Notre Dame des Anges ... ils sont aux Anges - photo DR Maures Gravel
Quand une publication Internet comme Vojo mag se met à éditer un support papier ça étonne. Le recul actuel de l’édition magazine conduit plutôt à imaginer l’inverse. Mais lorsque l’on reçoit ce Vojo Magazine #1, on comprend tout l’intérêt que représente ces 300 pages de papier. C’est riche, c’est beau, c’est intéressant, … c’est tout simplement magnifique.
Photo Bike Café
Venant de Vojo je ne suis pas étonné concernant la qualité visuelle : les photos et la mise en page sont de pures merveilles. Les sujets très variés traitent de thèmes véritablement intéressants et se lisent de façon non séquentielle, au gré de votre humeur ou vos envies de lecteur. La forme du livre, ou plutôt du “Mook” (prononcez “mouque”), est elle aussi moderne et intelligente. Ce n’est pas un bouquin à poser sur une étagère pour l’oublier mais plutôt un ouvrage “baroudeur” qui traînera un peu partout, prêt à sauter dans vos mains pour être feuilleté, dévoré, partagé avec vos amis et votre famille …
Un magazine qui ne risque pas de tomber de vos mains … Photo Bike Café
Je n’ai pas encore tout lu … J’ai un an pour finir la lecture de ce premier opus avant d’avoir le #2, mais je ne pense pas pouvoir tenir jusque-là pour finir ce #1 … Les chapitres que j’ai lus, notamment celui sur l’acier, sont très complets. C’est du travail journalistique, documenté et riche. L’édition papier montre, avec ce Vojo Magazine, ses avantages par rapport au numérique. Pas de zapping ni d’hyper-liens ; on lit tranquille, apaisé, confortable et concentré pour savourer un contenu de qualité illustré par de belles images.
Bravo à Vojo pour ce coup d’essai qui, pour moi, est un coup de maître …
À mi-chemin entre un magazine et un livre, il se distingue par son rythme de parution annuel et sa ligne éditoriale qui cultive le décalage éclectique. Objet unique dans nos régions, “Vojo, Volume 1” n’est ni un best-of, ni une version augmentée de vojomag.com, c’est un média totalement inédit qui vous fera plonger plus loin dans notre amour du VTT et des gens qui le façonnent.
Du plus bas sentier du monde en Israël aux tatouages de Sam Hill, en passant par la DH mondiale valsée en trois temps ou encore une plongée au cœur du monde de l’acier… De grandes photos et de belles histoires vous feront vous évader sur plus de 300 pages. Les mensurations de la bête ? 255 x 200 mm pour vous en mettre plein les yeux.
Conçu comme un objet exclusif, “Vojo Magazine, Volume 1” paraît une fois par an seulement et vous est proposé en un premier tirage limité à 2850 exemplaires.
À propos de l’auteur
L’équipe de Vojo …
Ils vous proposent quotidiennement sur internet leurs meilleurs articles, news et vidéos mais quand ils décrochent de leurs écrans, ils sont encore là ! Avec ce magazine papier publié une fois par an, l’équipe de Vojo pousse son amour du VTT encore plus loin avec des histoires inédites et des découvertes qui donnent envie de sauter sur son vélo.
Paul, Elodie, Olivier, Esteban et bien d’autres sont derrière ce magazine …
Mavic avance un peu plus dans son concept Allroad en présentant une gamme complète de produits : roues, pneus et équipements. C’est un signal fort, venant de la marque jaune, pour nous rappeler que le marché du Gravel et du Allroad sort de sa niche pour satisfaire ceux qui souhaitent rouler autrement. Nous avons pu le constater lors d’un Press Camp Mavic qui s’est déroulé en Catalogne…
Bike Café était présent, en compagnie d’une quinzaine d’autres médias spécialisés de la presse internationale, à une présentation de la toute nouvelle gamme “Allroad”. Nous avons pu découvrir les nouveaux produits, les tester et échanger nos impressions entre journalistes et responsables produits de la marque. Bien entendu, nous avons accepté l’invitation avec intérêt, car l’implication d’une grande marque française du vélo dans le domaine du gravel est un événement d’importance.
Bike Café était invité en Catalogne en compagnie d’une quinzaine de journalistes de la presse internationale – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Mavic arrive en force et passe en finesse
La gamme Allroad, que Mavic nous annonce est importante. Elle jette un pavé dans la mare sereine et confidentielle du petit monde du gravel. Bien sûr, ce marché progresse et on constate que les principaux fabricants de vélos portent une attention croissante à cette pratique. En dehors de quelques marques pour lesquelles le gravel est culturellement acquis, il s’agit, pour la plupart des fabricants, d’un positionnement d’opportunité : un “au cas où” et un “on verra bien”. Il faut dire que l’électrique et les gammes route qui évoluent avec les freins à disque ou le VTT continuent à les occuper. C’est pour cela que cette nouvelle gamme Allroad de Mavic est le signal d’une arrivée en force, sur ce segment considéré comme un marché de niche.
La gamme Allroad de Mavic arrive en force – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Chez Mavic, l’investissement en termes de recherche, de développement, de marketing et de communication est revendiqué : sur ce coup-là “Le Sang Jaune” n’a fait qu’un tour, Mavic met un pied dans la place, avant tout le monde. C’est un signe fort et réfléchi car on constate que les produits ont été mûrement conçus et fabriqués avec une volonté de perfectionnisme et un positionnement haut de gamme. Mavic vise un public averti et exigeant, le marketing est prudemment planifié, les produits sortent progressivement : par exemple, roues et pneus de 700, diamètre très courant sur la plupart des vélos, sont déjà en vente depuis plusieurs mois, alors que la roue de 650b, qui reste à expliquer et à introduire dans le monde des cyclos, n’existe qu’en une seule version, et le pneu correspondant ne sortira qu’en juillet.
C’est donc tout le paradoxe de cette gamme, qui débarque à la fois en force et en finesse, et c’est aussi ce qui la rend, au-delà de la qualité intrinsèque des produits, diablement intéressante à tester pour tout média spécialisé qui s’intéresse de près à l’émergence et au développement de la pratique du gravel.
Roues, pneus et textiles, de quoi s’agit-il exactement ?
Je ne vous ferai pas l’article de toute la gamme et de son étendue, des prix et des détails techniques, d’abord parce que Mavic le fait très bien, par l’intermédiaire de son site, qui propose désormais la vente en ligne, que ce soit pour les roues , les pneus ou le textile. Ensuite, parce qu’au Bike Café nous souhaitons tester les produits par nous-mêmes, et les tester en gravel, sur des terrains rudes et variés, juges implacables en la matière.
Nous souhaitons tester les produits par nous-mêmes, en gravel, sur des terrains rudes et variés – photo Dan de Rosilles
Mavic l’a bien compris, en proposant ce rendez-vous sur les flancs du Mont Canigou. Nous avons pu, pendant deux jours, éprouver roues, pneus et vêtements sur un parcours de plus de 150 kilomètres de routes en plus ou moins bon état, de pistes forestières, de digues, de monotraces, sur des montées souvent raides et des descentes parfois abruptes, par temps sec ou sous la pluie (retrouvez les différents parcours effectués sur mon fil Strava). Bref, le contexte idéal pour saisir, par delà le discours officiel et maîtrisé des communicants, la substantifique moelle des produits concernés.
Nous avons pu éprouver la gamme Allroad sur un parcours de plus de 150 kilomètres – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Une roue pour chaque usage
Résumons la situation : deux diamètres de roues UST (“Universal Standard of Tubeless”, roues et pneus sont de dimensions adéquates, les pneus sont étanches, faciles à monter et à démonter). Le 700 est décliné en trois modèles, du plus cher au moins cher : Allroad Pro, Allroad Elite et Allroad). Un modèle “pionnier”, en 650b rejoint la gamme. Ce diamètre plus petit offre, sur un vélo ordinairement chaussé en 700, plus de débattement pour installer des pneus plus gros. Pourquoi développer deux diamètres de roues différents, quel parti le cycliste de gravel peut-il en tirer ? Vous avez quelques éléments de réponse dans notre article sur le sujet paru récemment …
Pendant ce Press Camp j’ai pu rouler et ainsi tester en condition le tout nouveau Allroad en titane emmanché carbone conçu par Caminade. Ce vélo extraordinaire, à plus d’un titre, fera l’objet d’un article en exclusivité d’ici quelques jours.
J’ai l’honneur de tester un modèle pré-série du tout nouveau Caminade Allroad titane-carbone – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Ce vélo accepte les roues de 650b et celles de 700 et j’ai pu le tester sur terrain sec et caillouteux en roues Mavic de 650b avec des pneus WTB de 47 mm lors du premier jour. Le lendemain, sur terrain mouillé et boueux, j’ai pu le rouler équipé des Allroad Pro de 700 équipées du pneu XL de 40 mm.
Pour exprimer la différence ressentie entre la monte en 650b et 700, je dirais que la roue plus petite “avale” les difficultés comme un “Packman” ; la pression est moindre, la roue avant chasse les cailloux, la roue arrière apporte un confort inégalable. Le vélo est joueur et vire quasiment sur place, plus facilement qu’avec des roues de diamètre supérieur. Dans les monotraces très raides et caillouteuses, où je suis généralement très mal à l’aise car piètre pilote, je me suis senti en totale confiance dans les descentes, et j’ai pu grimper des murs chaotiques sans risque d’embarquer de la roue avant. Sur routes et pistes roulantes, bien sûr, je me suis un peu ennuyé, le pneu est lourd, la roue est petite et dans cette situation on se sent un peu frustré.
Dans les monotraces avec les roues en 650b je me suis senti en totale confiance – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Avec la roue de 700, on enroule là où la 650b avale, on tient la ligne, là où sa petite sœur louvoie. En 700 on sautille un peu sur les cailloux, mais on relance avec plus de légèreté et de réactivité en sortie de virage, en côte ou après un obstacle.
Bien sûr, mon ADN de routier s’est retrouvé dans la roue de 700, sur les pistes roulantes, dans les côtes sur route, particulièrement lorsqu’il s’agit de se mettre en danseuse. Notez toutefois que ces ressentis sont à pondérer, car les roues de 700 à rayons alu que j’ai pu essayer, en modèle Pro, sont plus légères que les 650 en rayons acier.
Sur les pistes roulantes, le terrain humide et la route, la roue de 700 et le pneu XL de 40 mm s’imposent – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Mavic a judicieusement pris en compte les spécificités des deux diamètres et a créé une roue pour chaque usage, puisque les vélos de gravel à freins à disque bien conçus permettent de monter indifféremment du 650b ou du 700.
Maxime Brunand, Concept & Product manager, présente la gamme de roues – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Un pneu pour chaque terrain
Pour les pneus, trois possibilités sont proposées pour l’instant : un pneu en 30 mm pour le voyage, les routes dégradées et les “pistes blanches” très roulantes, un pneu de 35 mm typé cyclocross, intermédiaire, et le XL en 40 mm censé convenir pour les cas les plus extrêmes : cailloux, terrains boueux et très dégradés. Le graphique ci-dessous, fourni par Mavic, illustre parfaitement leurs conditions d’usage.
Petite curiosité sur le modèle Yksion Allroad XL UST de 40 mm : le design spécifique en chevrons est inversé par rapport au sens de montage de la plupart des pneus. Ce dessin “à l’envers” permet une meilleure évacuation de l’eau en virage.
L’Yksion Allroad XL UST de 40 mm doit être monté avec ses chevrons “à l’envers” – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Un autre produit a fait sensation auprès de notre petit groupe : un pneu de 700 x 35 qui devrait faire un tabac avec ses flancs havanes gaufrés qui sera disponible à partir de juillet.
Le pneu 700 x 35, aux flancs havanes et gaufrés, devrait faire un tabac dès sa sortie en juillet – photo Dan de Rosilles
À l’occasion de mes essais, les roues en 650b étaient montées avec des pneus WTB, les roues en 700 avec les Mavic Yksion XL. Dans les zones boueuses, là où le pneu WTB est en difficulté (il charge tout de suite, sans aucune faculté de débourrage, et on s’arrête net, avec des paquets gluants coincés entre le pneu et la fourche à l’avant et les haubans à l’arrière), le XL de Mavic est à l’aise, en particulier en virage et en dévers où son crantage latéral fait merveille. Par contre, la bande de roulement du WTB est plus efficace sur route et piste roulante ; il faut donc choisir ses pneus en fonction de sa pratique et de ses terrains de prédilection.
La bande de roulement du WTB est plus efficace sur route et piste roulante – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Mavic a choisi de développer des pneus de plusieurs sections, mais pas de sculptures différentes pour chacune des sections, considérant que la sculpture choisie est quasi universelle. Pour avoir déjà testé les 30 mm (sur mon vélo personnel) et les 40 mm à l’occasion de ce Press Camp, je dois dire que le pari est plutôt réussi. On attend donc avec impatience de pouvoir tester les nouveaux pneus en 650b et les comparer à la concurrence.
Textiles : la coupe, les matières, les codes
En ce qui concerne les équipements textiles, Mavic a fait sobre, et efficace : un jersey chaud, un jersey léger, un short, un gilet isolé et des chaussures. Ces produits constituent une gamme spécifique. Sylvain Richard, responsable du textile chez Mavic, précise : “Pour l’instant, la gamme est peu étendue car il s’agit d’une nouvelle gamme et nous nous sommes concentrés sur ce qui nous paraissait essentiel pour le gravel. Mais cette gamme va s’étoffer dans les mois à venir, et on peut déjà tout a fait combiner, d’un point de vue technique et esthétique, les vêtements de la gamme gravel avec ceux de la gamme Cosmic et de la gamme Essential”.
De gauche à droite, de haut en bas, le jersey thermo, le gilet, le jersey, le short – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Chez Mavic on affirme avoir emprunté des codes esthétiques à “l’urban wear” pour cette gamme. Ce n’est pas vraiment évident de mon point de vue. On notera le col chemise du jersey court (plus Cambridge que Camden, mais pourquoi pas), le rabat qui couvre la fermeture-éclair orange du gilet pour éviter toute référence “outdoor” et ne pas contredire l’effet plastron noir-gris qui régit toute la gamme, qu’il soit bi-matière (jersey court) et/ou bi-colore (jersey long, gilet).
Le jersey, plus Cambridge que Camden, porté ici en bleu kobalt par Michel Lethenet et Maxime Brunand du team Mavic – photo Dan de Rosilles
Il est vrai que la coupe stricte du jersey chaud, avec son col droit, peut aussi faire penser à une mode cléricale. Le chef-d’œuvre de la gamme, en mérinos illustre à lui seul ce qui peut être caractéristique de cette gamme : une qualité et une commodité d’usage sans concession, mais un rendu très sobre, voire austère.
La laine mérinos du jersey thermo a été choisie pour ses propriétés isolantes et inodores exceptionnelles – photo Dan de Rosilles
Le gilet réversible permet de se sentir visible et en sécurité sur la route lorsqu’on utilise la face orange qui est celle qui est prévue pour rouler puisqu’elle donne accès à la poche dorsale. L’envers du gilet avec sa face gris/noir offre la possibilité de prendre un café en terrasse avec un style vestimentaire plus proche de Rapha que de celui d’Ekoï.
Sur les côtés du gilet, un tissu extensible assure une tenue près du corps, la liberté des mouvements et la respirabilité – photo Dan de Rosilles
Autre point commun avec Rapha, le prix. Il faudra (faudrait) débourser 890 € pour acquérir toute la panoplie (short, jersey court, jersey thermo, gilet isolé, chaussures). Il y a fort à parier que Mavic mise sur le fait que cette gamme Allroad, confortable, adaptable, pratique et luxueuse sera utilisée par les cyclistes au-delà du gravel ; les “cyclists enthousiasts”, souvent issus de catégories sociales supérieures et prêts à débourser de belles sommes pour s’équiper au mieux, les pratiquants du vélo de voyage, du bike-packing, de l’ultra-distance, et même certains mountain-bikers et routiers lassés des couleurs criardes pourraient se laisser tenter.
La ligne du jersey thermo, sobre, à la limite de l’austère, ne laissera personne indifférent – photo Dan de Rosilles
Le luxe, en matière de recherche et de développement pour une marque aux objectifs ambitieux, c’est de ne rien laisser au hasard, tout concevoir en collaboration avec et au service des utilisateurs. Tous les détails comptent et seront considérés par les potentiels acheteurs. Le col magnétique du gilet et celui à pressions du jersey chaud permettent de réguler la température du corps pendant l’effort en jouant facilement, d’une main, sur la fermeture éclair ; les poches de poitrine des jerseys et sur la cuisse du short permettent de rendre accessibles sans gêne lorsqu’on pédale les désormais indispensables smartphones ou appareils photos. C’est grâce à ce genre de détails que des produits commerciaux peuvent devenir des succès de vente.
La poche extensible du short accueille sans problème mon appareil photo qui reste bien plaqué à la cuisse lorsque je pédale – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Déjà disponibles
Ces articles sont déjà disponibles chez les détaillants (sauf les pneus en 650b qui seront en vente en juillet et les chaussures disponibles seulement à partir de septembre). Mais Mavic prépare aussi sa révolution B to C en terme de support de vente. Effectivement, la marque historique et emblématique du vélo français, très visible sur le Tour de France et les grandes classiques, a toujours été très présente chez les détaillants. Sans leur faire faux-bond, Mavic s’adapte visiblement à la malheureuse diminution du nombre de vélocistes de proximité et au contexte du fort développement des achats en ligne.
La chaussure, qui sera dispo en septembre et que nous testerons alors, utilise le système de fermeture le plus efficace et le plus indémodable qui soit : le lacet – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Allroad : la synthèse selon Mavic
Pour l’occasion, Mavic avait convié à ce Press Camp trois de ses ambassadeurs, qui nous ont accompagné pendant toute la durée du séjour. Sympathiques, accessibles et collaboratifs, ils ont volontiers partagé leur expérience et leur enthousiasme durant les rides mais aussi pendant les repas et les moments de détente.
Les ambassadeurs Mavic Kilian Bron, Mike Cotty et Tim Johnson nous ont accompagné pendant ce Press Camp – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Il est intéressant de pointer les caractéristiques et les spécialités de chacun :
Mike Cotty, cycliste sur route, pur grimpeur, est le fondateur de “The Col Collective”.
Mike Cotty, pur grimpeur se régale aussi en descente et en gravel – photo Mavic-Jérémie Reuiller.jpg
Kilian Bron, virtuose de free ride et d’enduro extrême, est un fou des descentes, pourvu qu’elles soient très raides et dans les pierriers alpins.
Kilian Bron est capable de pédaler, filmer et se photographier en même temps – photo Dan de Rosilles
Tim Johnson, le doyen du trio, est quintuple champion des USA en cyclocross.
L’ambassadeur Mavic et champion de cyclocross Tim Johnson en plein travail – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Route, MTB, cyclocross, ces trois spécialités si différentes et cloisonnées, tant par les instances du sport que par les pratiquants eux-mêmes, ont été ici réunies sans doute à dessein, comme une sorte de synthèse de ce que peut être le Allroad. À la croisée des trois disciplines, les champions se sont retrouvés pour pratiquer une forme de vélo capable de les réunir. Bravo à Mavic pour ce qui est à la fois un très bon “coup de com” et une synthèse qui définit ce qu’est le Allroad.
Mavic “invente” le Allroad et valide le gravel
Pourquoi ce terme de Allroad ? Les responsables de Mavic ont volontairement délaissé le terme “gravel”, sans doute trop générique et déjà très utilisé par d’autres, pour choisir un terme plus associé à la marque. Il s’agit peut-être aussi pour la marque de cibler en priorité les pratiquants du vélo de route. Effectivement, Mavic est déjà très implanté sur ce marché, et on peut penser aussi que les préjugés des cyclistes sur route sont les plus forts lorsqu’il s’agit d’aller poser ses roues sur les voies non goudronnées, voire carrément défoncées. Les vététistes y sont déjà ; reste à convaincre les routiers que c’est possible, intéressant, et même ludique.
Reste à convaincre les routiers que c’est possible – photo Mavic-Jérémie Reuiller
La gamme de pneumatiques va dans ce sens : le pneu de 30 mm est un appel du pied pour passer d’un bitume sec et lisse aux “dirt roads”, parfois mouillées, boueuses ou même enneigées, révélant des bandes de gravier et des nids de poules. Le pneu de 40 mm permettra ensuite aux téméraires qui auront pris de l’assurance d’aller goûter aux pistes forestières, voire aux monotraces si affinités. La gamme Allroad est, pour les cyclistes sur route, la clé des champs, des forêts et des montagnes. C’est la possibilité d’aller explorer d’autres territoires, vêtu de façon appropriée, sur un vélo équipé de roues adéquates, montées de pneus adaptés pour cet usage.
Le gravel c’est la possibilité d’aller explorer d’autres territoires – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Au-delà de la mise en vente de cette panoplie complète du petit aventurier à vélo, que l’on jugera plus ou moins opportune, selon que l’on est déjà totalement ou en partie équipé, plus ou moins expérimenté, ou que l’on préfère du matériel conçu et vendu par des concurrents de Mavic, ce que révèle d’intéressant et de prometteur cette gamme, c’est la reconnaissance de fait, la validation officielle par une marque emblématique et historique du monde du vélo d’une pratique émergente.
L’application “My Mavic” permet de calculer la pression de pneus idéale – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Jusqu’alors, chacun abordait “son” gravel au petit bonheur la chance, à la croisée et dans l’ombre des disciplines reconnues. Chacun faisait ses propres expériences, choisissait à droite et à gauche les éléments constitutifs de sa propre gamme vestimentaire, accessoires, roues, pneus, pour répondre au mieux à ses besoins. L’arrivée d’une grande marque dans le secteur peut faire de l’ombre à cette spontanéité ou bien faciliter un choix … Plus rien n’est laissé au hasard, Mavic a même conçu une application mobile pour calculer la pression de pneu idéale ! Bien sûr, il est toujours souhaitable, et même indispensable, que la créativité et l’astuce continuent d’alimenter en énergie le fourneau de l’engouement auquel se chauffe le petit monde du gravel. Soyons sûrs que la gamme Allroad proposée par Mavic accélèrera l’adhésion de toujours plus de cyclistes à ce qui est en train de devenir une discipline du vélo à part entière.
Rouler de nuit, le gravel permet ça aussi – photo Mavic-Jérémie Reuiller
Sur Bike Café nous vous avions présenté Torino – Nice, voici maintenant Torino – Namur … La ville de Turin deviendrait-elle l’épicentre du gravel européen ? Merci à Fabian Tilquin qui nous a fait la gentillesse de ramener dans ses sacoches de bikepacking un récit riche d’enseignements et de conseils : du vécu en matière de bikepacking. Avis à tous les “bikepackers riders” en puissance : il y a de l’info …
Fabian a 42 ans, est chef de projet informatique il vit à Namur en Belgique. Son frère Manu, qui est un cycliste convaincu l’entraîne dans sa passion du vélo en 2013. Il abandonne la voiture et fait ses déplacements quotidiens à vélo. Il s’achète un Kona … il en possède 4 maintenant. Il prend gout au vélo et avec son frère et ils réalisent ensemble quelques voyages à vélo de 1 à 2 jours : vers la côte d’Opale ou pour aller à Paris.
Fabian (à droite) avec Manu son frère bien installés dans le TGV … c’est le départ pour l’aventure – photo Fabian
Profitant d’une semaine de disponibilité qu’ils pouvaient avoir tous les deux, ils projettent de faire ensemble un long périple. “Comme on voulait de la montagne on a regardé les différentes traces que l’on pouvait faire. Le choix de Turin s’est imposé grâce à la facilité d’accès par le train et un itinéraire pour revenir en Belgique qui offrait le franchissement de nombreux cols entre l’Italie, la Suisse et ensuite les Vosges“, explique Fabian. Il décident du parcours en août 2017 et passent quelques soirées ensemble pour préparer cet itinéraire de presque 1000 km avec un gros dénivelé. Ils sont partis en mars dernier, mais laissons la parole à Fabian qui nous raconte l’aventure des deux frangins et nous livre en même temps un excellent retour d’expérience … et même de non-expérience dans certains cas.
Fabian …
Je vais tenter de structurer un peu le retour sur le voyage que j’ai effectué avec mon frère depuis Turin, jusqu’à Namur ville belge située à 50 km au sud de Bruxelles.
Nos vélos
Le Kona Jake the Snake de Fabian à gauche et le Victoire Versus de son frère à droite – photo Fabian
Je suis parti avec mon fidèle Kona Jake the Snake, cadre et fourche carbone, groupe Shimano 105. Équipé avec de pneus Hutchinson Override 38 et d’une transmission double plateau 36/46 (classique en cyclocross) avec une cassette 11 – 32. Autant le dire tout de suite, j’étais un peu juste dans les montées très raides. J’ai d’ailleurs dû mettre pied à terre plusieurs fois dans le terrible col de Weissenstein et ses 6 kilomètres de folie avec des passages interminables à 22%. Mais mis à part ça, le Jake a été parfait ; la position est confortable à souhait (les géométries Kona sont vraiment faites pour moi…) ; le cadre carbone filtre parfaitement les vibrations.
Mon Kona avec son ADN de cyclocross – photo Fabian
Bref rien à redire, que ce soit pour rouler à plus de 30 km/h sur le macadam suisse aussi lisse qu’un billard ou crapahuter sur les chemins rocailleux des Vosges : il est à l’aise partout. Même dans la boue, où mes Hutchinson ont montré leurs limites. Le Jake ne se “bourrait” pas dans la gadoue (sans doute grâce à son ADN de cyclocross). Les pneus, justement, je peux en dire quelques mots : hormis la boue et la neige, ces pneus sont d’une efficacité redoutable, roulants quand il le faut, accrocheurs sur les parties hors bitume, sans oublier le confort. Tout ça pour un prix défiant toute concurrence (55 € la paire). Je ne ferais certainement pas une généralité sur la pertinence d’un cadre carbone pour une pratique gravel bikepacking. Je peux juste dire que ce Kona Jake a remplit sa mission de façon magistrale et que je ne vois pas trop ce que je pourrais lui reprocher, c’est léger (moins de 9 kg à sec) et confortable… que demander de plus ?
Le Victoire tenait bien mieux la route que le mien dans la boue – photo Fabian
Mon frère roulait sur son Victoire Versus qu’il avait chaussé pour l’occasion de Panaracer GravelKing : 38 à l’avant et 43 à l’arrière. Je ne peux pas m’exprimer sur les qualités de son vélo – étant donné que nous n’avons pas échangé nos montures- mais j’ai constaté qu’il tenait bien mieux la route que le mien dans la boue, et que son pédalier mono de 38 combiné à son énorme cassette de 11 – 42 lui permettait de plus facilement grimper les raidillons. Il avait par contre un « trou » lorsqu’on roulait à 27-28 km/h, soit il devait trop mouliner, soit trop forcer. Aucun incident mécanique n’a été à déplorer de mon côté, la roulette du dérailleur arrière SRAM X9 du Victoire a en revanche fait des sienne ; et après plusieurs réparations de fortune, nous avons heureusement pu en acheter une nouvelle chez un Vélociste suisse, au nom évocateur de Fatal Bike 😊.
Les sacs
De mon côté, le budget vélo étant serré, je suis parti sur des solutions économiques. J’ai trouvé une sacoche de selle de marque Rockbros (14 L) sur Amazon à 49 €.
Pour la sacoche de cintre, j’ai opté pour la « Airlock Dual 20L » de chez Alpkit – photo Fabian
Je ne peux évidemment encore rien dire sur la longévité de cette dernière, mais la qualité semble au rendez-vous. Son étanchéité a été testée avec succès lors de deux journées de pluie. Elle est-elle moins « stable » que la Ortlieb de mon frère, qui ne se dandine pas comme la Rockbros. Mais cela ne m’a gêné à aucun moment. J’ai transporté dans ce sac mes affaires de « ville » (Pantalon, 2 t-shirts, un pull), mes 3 caleçons et 3 paires de chaussettes, mon T-shirt technique de rechange et ma housse de transport vélo (pour le TGV) qui accessoirement nous servait de bâche lorsque nous campions.
Sur le vélo de Manu des sacoches Ortlieb- photo Fabian
Pour la sacoche de cintre, j’ai opté pour la « Airlock Dual 20 L » de chez Alpkit à 20 €. L’étanchéité est parfaite, mais les lanières pour attacher le sac au cintre sont assez sommaires. Alpkit conseille d’ailleurs de prendre un harnais supplémentaire pour la pratique du VTT engagé ou pour porter des charges lourdes. Ne portant que mes affaires de couchage relativement légères, je n’ai eu aucun problème et je suis absolument ravi de cet achat. Grâce à son rapport qualité/prix, ce sac est sans doute imbattable (sauf à aller fouiner du côté de chez Ali… ce que personnellement j’ai un peu de mal à faire. Pour compléter le tout, j’avais installé deux petites sacoches de cadres : une B-Twin et une Vaude, qui me servaient à transporter ce qu’on nomme chez nous le « brol », c’est-à-dire les petites affaires (kit réparation pour le vélo, batterie externe, lampes, portefeuille, …).
Mon frère, était équipé en Ortlieb, pour la sacoche de selle (une 17 L) et la sacoche de cadre (une 6 L). Et à l’avant, il avait comme moi, le sac Alpkit, complété du harnais dont je parlais pour mieux le fixer sur le cintre. C’est de la valeur sûre et il en a été enchanté bien évidemment.
Le parcours et le guidage
J’ai tracé le parcours à l’aide de Komoot, en m’aidant de la cartographie « OpenCycleMap » et de Google Earth pour certaines parties délicates. J’avais planifié un peu moins de 1000 kilomètre pour 11.000 m de D+ au total. Le parcours était composé de 30 à 40% de parties off-road (gravel roulant, gravel technique et partie carrément VTT) le reste étant de la route. Ça, c’est pour le kilométrage. En termes de durée, le ratio est inversé car la vitesse est nettement moins élevée en off-road que sur le bitume, on passe donc plus de temps sur les chemins de traverse, que sur les routes. C’est physique, voire très physique, mais nous concernant, la proportion a été parfaite : on prend son pied dans les parties gravel, et l’asphalte est le bienvenu pour soulager les muscles et les articulations et nous permet d’avancer un peu.
Manu … on prend son pied dans les parties gravel. Du côté de Libin en Belgique ça sent l’écurie … photo Fabian
Pour nous guider, je suis resté fidèle à Komoot, et j’ai donc utilisé un smartphone. En mode « hors-ligne », il tient une petite journée. Je le rechargeais donc, soit à l’aide de ma batterie externe (une 12000 mA), soit sur une prise secteur lorsque nous nous arrêtions dans un restaurant ou un café. Quand nous dormions dans un gîte ou à l’hôtel, je rechargeais le téléphone et la batterie externe. L’avantage de suivre Komoot, c’est qu’il s’agit d’un véritable GPS qui vous dit d’aller à gauche, à droite ou tout droit, ce n’est pas une trace qu’on suit sur un plan. Ensuite, il vous indique la distance à parcourir sur l’axe sur lequel vous êtes ; ce qui permet de laisser le téléphone en veille, et ne l’activer que lorsque l’embranchement approche. Cela permet d’économiser énormément de batterie, surtout lorsque vous devez suivre un chemin ou une route pendant de nombreux kilomètres.
Un vrai GPS qui vous dit d’aller à gauche, à droite ou tout droit. En Italie direction la montagne – photo Fabian
J’ai acheté un téléphone bas de gamme à 70 € mais avec une grosse batterie (3300 mA), sur lequel je n’ai installé que Komoot et qui ne me sert uniquement de GPS (il n’a pas de carte SIM). J’ai un étui souple B-Twin, qui est parfaitement étanche, et qui me permet de placer mon téléphone sur ma potence. Personnellement, je trouve que c’est la solution idéale. J’ai un Garmin Edge Tourer qui s’ennuie au fond d’un tiroir depuis que j’ai trouvé cette solution.
Distance et durée des étapes
J’ai opté pour des distances comprises entre 150 et 200 kilomètres par étape (voir les tracés ci-dessous), en fonction du terrain et bien entendu du dénivelé. Les seules exceptions, étant l’étape de haute montagne, avec l’ascension du Grand Saint-Bernard (95 kilomètres) et la dernière étape d’une bonne centaine de kilomètres (mais très gravelTT). L’idée était de rouler de manière effective entre 8 et 10 heures par jour. Nous avons roulé la plupart des étapes à bloc, nous relayant sur les parties bitumées et roulantes comme si nous étions dans une échappée du Tour de France.
Fabian sur les bords du lac Léman – photo Fabian
Nous étions cramés sur les 20-30 derniers kilomètres et ceux-ci étaient donc souvent exécutés au mental. Pour la BTR, il est évident que je ne pourrais pas tenir ce rythme, et qu’il faudra que j’adopte une vitesse qui me place dans une zone de confort relatif. Je laisse de côté évidemment l’étape où nous étions malades et affaiblis, sous une pluie diluvienne, qui elle s’est faite au mental du premier au 190ème kilomètre.
Les derniers kilomètres étaient donc souvent exécutés au mental – photo Fabian
Nous partions entre 7 et 8 h du matin et arrivions entre 17 et 19 ; ça nous laissait donc de longues nuits de repos (ce que je n’aurai pas sur la BTR). La prochaine fois, je pense que j’opterai pour un rythme plus pépère ; ici, ça me convenait car cela constituait un bon entraînement pour la Normandicat (400) d’abord et surtout la BTR ensuite.
Je pense que j’opterai pour un rythme plus pépère – photo Fabian
Le logement
Nous avons opté pour une alternance tente/ « abri dur ». Dans l’ordre, on a commencé par un gîte dans une maison d’hôte à Aoste, un camping où nous avons planté notre tente à Martigny (Suisse), un « pod », une espèce de cahute en bois, dans un camping, toujours en Suisse, à Solothurn, du camping sauvage en Franche-Comté du côté de Lures, un hôtel à Pont-à-Mousson et enfin une dernière nuit à la belle étoile, près de Neufchâteau (Ardennes belges).
Du camping sauvage du côté de Neufchâteau avant la dernière étape … photos Fabian
Le coût …
Tout rêve à un prix 😊
Billest de TGV Bruxelles – Turin : 90 €
Logement (y compris la première nuit dans un hôtel à Turin) : 215 € (à diviser en deux, donc 110 € par personnes pour arrondir)
Nourriture/boisson : 30 € par jour en moyenne, sachant qu’on allait au restaurant une fois par jour …donc 210 € environ.
Nourriture/boisson : 30 € par jour en moyenne – photo Fabian
Cette semaine nous est donc revenue à un peu plus de 400 € absolument tout compris.
Ce qu’il ne faut plus faire
Passer le col du Grand Saint-Bernard à 2500 m fin mars, n’était pas l’idée du siècle … photo Fabian
Tout d’abord, je dois bien avouer, je sentais bien que traverser un col qui culmine à près de 2500 mètre (le col du Grand Saint-Bernard pour ne pas le citer) fin mars n’était pas l’idée du siècle. Mais je ne m’attendais pas à un tel spectacle : un épaisseur de 11 mètres de neige, une température frôlant les -10 degrés et un blizzard aveuglant. Nous étions malgré tout prêt à affronter ces conditions pendant les 8 kilomètres d’ascension restant, avant que des skieurs italiens ne nous le déconseillent fortement. La raison l’a alors emporté et nous avons passé le reste de la journée à attendre un bus pour passer le col via le tunnel, qui, bien entendu, est interdit aux piétons et vélos.
Nous n’avons pris aucun vêtement ou chaussures de pluie – photo Fabian
Le deuxième point est sans doute aussi évident, et aurait pu ou dû être anticipé. La pluie ! Dans notre grande naïveté, nous n’avons pris aucun vêtement ou chaussures de pluie : résultat, durant une journée et demi, nous avons passé notre temps à barboter dans nos habits et chaussettes. À ne surtout plus faire !
Des solutions « économiques » pour emballer nos vélos – photo Fabian
Le dernier point est moins primordial, il s’agit du transport. Nous avons choisi des solutions « économiques » pour emballer nos vélos afin qu’ils respectent les règles édictées par la SNCF pour le TGV, à savoir que le vélo doit être démonté et se trouver dans une housse aux dimensions maximales de 120 cm x 90 cm. Porter les vélos de la maison à la gare et surtout dans le métro pour changer de gare à Paris (gare du Nord à la gare de Lyon) fut très physique. C’est assez lourd, mais surtout, il n’y a aucune prise pour bien le tenir. Sans compter qu’il faut aussi porter les sacoches, qui, ne sont pas emballées avec le vélo. J’étais bien content d’avoir un physique de rouleur et non pas de grimpeur pour cette « épreuve ».
Les tracés
Le parcours sur Opencyclemap enregistré sur Openrunner
Voici sur Openrunner les traces gpx des 7 jours du périple réalisé par Fabian et son frère.
En attendant de remonter quelques vieilles reliques je ronge mon frein, ou plutôt je décape et je rénove … et cette fois je m’attaque à des freins MAFAC …
Vous qui cherchez une occupation lorsque vous êtes un peu coincé chez vous par un dimanche pluvieux … Et bien, plutôt que de vous avachir dans le canapé devant la télé, prenez votre vieille paire de freins Mafac pour leur donner un petit coup de jeune. Voici donc une séance de chirurgie esthétique pour faire perdre quelques années à vos antiques freins à tirage central.
Sortez vos vieux freins Mafac – photo Pierre
Connaissez vous les freins M.A.F.A.C …
La M.A.F.A.C. {Manufacture Arvernoise de Freins et Accessoires pour Cycles) était installée autrefois à Clermont-Ferrand. Cette manufacture était un des principaux fabricants français de freins de bicyclettes entre 1947 et 1985 date à laquelle ses productions ont été arrêtées.
Une petite pub de 1972 avec des dessins signés D. Rebour
Le frein Mafac est sans incontestabelemnt le frein le plus utilisé dans les années 60 – 70 lors de la grande époque du vélo français … On le trouvait alors monté sur tous les vélos de gamme moyenne ou haute … Ces célèbres freins ont même été déclinés dans une série baptisée, avec un peu d’anticipation : “Mafac 2000”. Cette série comprenait un modèle “doré” qui était assorti au dérailleur Simplex de la même veine. Ce groupe donnait un côté “classe” au vélo qui en étaient équipés.
Ce frein a été “ringardisé” dans les années 80 par les superbes modèles Campa et Shimano à tirage latéral. Il souffre actuellement d’une mauvaise image auprès de ceux qui bricolent les vieux vélos. C’est toujours désolant de voir ces freins “poubellisés” par les amateurs de reconversion en Fixe ou Single Speed, qui remplacent ces MAFAC d’origine par des “chinoiseries”. Avec un peu (et même beaucoup, pour être honnête) d’huile de coude on peut redonner une belle jeunesse à ces ancêtres afin de garder au vélo son “cachet” vintage. Question de goût sans doute mais on vous l’a déjà dit : sur la balance il n’y a pas photo entre les produits neufs, copies d’anciens modèles, et les originaux d’époque.
Singer, l’artisan vélociste renommé installé à Levallois équipait bien sûr ses vélos avec des freins Mafac qui étaient ébavurés et polis à l’atelier. C’est un apprenti qui préparait ces freins suivant cette méthode pour préparer ensuite les montages à la carte. Après l’arrêt de l’activité de Mafac, Singer a continué d’acheter les anciens stock (new old stock) et a perpétué la méthode.
Comment faire ?
Alors comment faire pour retaper ces bons freins MAFAC qui étaient construits sur la base de pièces en alu moulées ?
Autopsie d’un freins Mafac … photo Pierre
Avec l’âge et les intempéries une couche d’alumine se dépose ce qui rend le polissage manuel inefficace. Pas très compliqué de redonner un coup de jeune une vieille paire de freins … enfin il faut quand même bosser un peu mais ça fait partie du plaisir.
Après démontage et microbillage des pièces, on reprend à la lime les joints et bavures de fonderie, puis avec la bande de toile abrasive en coinçant les pièces dans l’étau, papier 400, et enfin polissage au touret.
Un sacré coup de neuf … photo Pierre
Graissage et remontage comptez tout de même pas loin d’une belle journée de travail pour une belle finition. Un outillage minimum sera nécessaire … on pourra se passer du microbillage mais ce sera plus long surtout si la visserie est attaquée. Sinon il sera quand même nécessaire de disposer d’un touret à polir. Dans le cas de ces deux freins on peut dire qu’ils sont plutôt en bon état on a vu pire …
Vers 1832, Angelo Pardi est un jeune aristocrate italien, colonel de hussards, qui doit fuir son Piémont natal après avoir tué en duel un officier autrichien.
Nous avons pu lire le roman de Jean Giono : Le Hussard sur le Toit paru en 1951 avec pour trame cette belle histoire entre Angelo Pardi et Pauline de Théus. Nous avons pu voir plus tard en 1995 la version filmée de Jean-Paul Rappeneau avec Olivier Martinez (Angelo) et Juliette Binoche (Pauline). La “Hussarde” version 2018, est l’adaptation cycliste, imaginée et mise en scène par Luc Royer de Chilkoot.
Deux jours de vélo sur les routes perdues et quelques pistes pour franchir, comme Angelo, le Pas de Redortiers dans les Alpes-de-Haute-Provence. Au fil des kilomètres effectués par les participants, s’égrainent, presque une à une, les 500 pages du livre de Giono, de Manosque à Sainte-Colombe et de Sainte-Colombe à Théus …
La proposition de Chilkoot est attirante : partir à la poursuite du Hussard sur le toit au sein d’un petit groupe comptant cette année une quinzaine de cyclistes. Une façon de sortir du temps et des saisons. C’est aussi s’enfoncer au plus profond de vallées oubliées jusqu’aux confins de la Haute Provence, des Alpes-de-Haute-Provence et de la Drôme. C’est faire l’expérience – au fil des Pas et des Cols – du silence et du sifflement du vent balayant les crêtes. C’est découvrir, écouter et partager “Le Chant du Monde” (un autre roman de Jean Giono), celui-là même qui fait battre le coeur des hommes…
Les 220 km du parcours et les 5000 m de dénivelé sur ces 2 jours seront les sujets de nouvelles histoires … Luc Royer, le créateur de Chilkoot, a fait monter sur le toit de l’aventure romancée, ces quelques cyclistes qui ont participé à la première “Hussarde”. Suivons donc ces nouveaux hussard(e)s héros et héroïnes de ce “roman”, revisité en version cycliste …
Manosque – La Porte Soubeyran point de départ de l’aventure – photo Chilkoot
« Il faut que j’aille tout de suite chez Giuseppe, se dit Angelo. Il me semble que je dois monter par là, jusqu’à une sorte de clocher surmonté d’un bulbe de ferronnerie et sous lequel passe une porte. »
Col de Montfuron – photo Chilkoot
“Il faut s’en aller au fond du Vaucluse, c’est-à-dire en partant d’ici par l’ouest. Et de là gagner la Drôme. C’est le pays tout ce qu’il y a de plus sauvage. Et là-dedans, il y a une vallée bien plus sauvage encore qui monte dans les montagnes. Tu vas voir. “
Col de Montfuron – photo Chilkoot
(Giuseppe) “Il fit la carte sur un morceau de papier. Il connaissait les routes principales et mêmes les petits chemins.” … Ce n’est ni une ville ni un village, ni même une croisée de chemins. C’est une chapelle au bord de la route dans un endroit qui fait peur. Ça s’appelle Sainte-Colombe d’en bas.“
Valsaintes – Au passage de Fanny et à l’approche du secteur gravel de Valsaintes, en ce 31 mars 2018, les talus ne sont pas “brûlés jusqu’à l’os” mais enneigés … photo Chilkoot
“Sur les talus brûlés jusqu’à l’os quelques chardons blancs cliquetaient au passage comme si la terre métallique frémissait à la ronde sous les sabots du cheval.“
Abbaye de Valsaintes – photo Chilkoot
“On voyait les murs blancs et les clochers de ce qui paraissait être une abbaye.“
Le village de Banon – photo Chilkoot
“Angelo poussa son cheval qui prit le trot. Il rejoignit un petit vallon qui en trois détours le mit au seuil d’une plainette au bout de laquelle, collé contre le flanc de la montagne, il aperçut un bourg cendreux dissimulé dans des pierrailles et des forêts naines de chênes gris. Il arriva à Banon vers huit heures…“
Pause repas à Banon – photo Chilkoot
Angelo dit chercher le Château de Ser. « Après Noyers » lui indique le garçon d’écurie de Banon. « Au lieu d’aller faire le tour au col du Mégron (cf. col du Négron), la route monte tout doucement entre les bois de hêtres et elle utilise un pas, c’est-à-dire un passage qui la fait descendre droit sur Les Omergues, un petit hameau de vingt feux sur la grand-route, de l’autre côté. Des Omergues au Château de Ser il y a cinq lieues en prenant la grand-route, à droite. »
photo ChilkootAprès le franchissement du Pas de Redortiers, dans 15 cm de neige puis la descente sur les Omergues, Daniel (CCC073) et Stéphane (145) remontent à bon train vers Séderon via le Col de la Pigière … photo ChilkootRegroupement de Hussard(e)s au col de la Pigière après leur franchissement du Pas de Redortiers ou leur traversée du Col du Négron … photo ChilkootAprès Alain Puiseux à l’été 2017 (cf pages 16 et 17 du Magazine 200 N°14), c’est au tour de Christophe Renard d’affronter le “esse” du Col St Jean entre Ballons / Eygalayes et Laborel en ce début de Printemps 2018… photo ChilkootÀ Orpierre Yann avait froid et buvait un chocolat chaud … On en voit un qui boit la bière de récup – photo ChilkootÀ Orpierre – photo Chilkoot
“En vue du clocher de Saint-Cyrice il fut facile de trouver un chemin de terre. Il prenait dans de l’herbe rousse, sous un petit pin parasol. Grâce à lui, ils contournèrent à bonne distance le Village de Saint-Cyrice où régnait un silence significatif.” (Étoile-Saint-Cyrice)
Le bivouac – photo Chilkoot
“Ils arrivèrent à Montjay sur le pas de la nuit. Quelques grosses gouttes de pluie commençaient à claquer. Ils étaient fatigués. Le village bâti sur un noeud assez important de petits chemins campagnards semblait sain et bien tenu.”
photo Chilkoot
“La Lune à moitié ensevelie dans l’ouest donnait cette lumière étrange, teintée de jaune qui compose des réalités dramatiques. L’horizon sur lequel elle s’inclinait, semblait avoir éclaté en poussières d’argent dans lesquelles flottait le fantôme vaporeux des montagnes.“
La troupe est repartie le lendemain – Balcons du Buech – photo ChilkootLes hussards en peloton vers Ribiers – photo ChilkootHussard isolé à Valernes – photo ChilkootSur le pont de Vaumeilh – photo Chilkoot
“Enfin, à un détour, on vit les cinq à six lacets de routes qui séparaient encore de Vaumeilh et le bourg lui-même. Il couronnait tout le sommet de la haute colline jaune.”
Un beau “esse” vers Sigoyer – photo ChilkootTheus – photo Chilkoot
« Le château de Théus, quoique campagnard, était plein d’attraits et ses terrasses rustiques dominaient le cours le plus torrentueux de la Durance, devant un décor de montagnes extravagant. »
La fin d’une aventure à Theus – photo Chilkoot
“Ils arrivèrent à Théus deux jours après, sur le soir. Le village dominait la vallée profonde de très haut.”
Si vous aussi cette histoire vous a donné envie de rouler de façon romanesque : rendez-vous l’an prochain avec Chilkoot pour la prochaine édition.
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