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Nouveautés matos Gravel de juin 2024

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Sélection Gravel Juin 2024

L’équipe de Bike Café vous présente les nouveautés matos Gravel repérées ou testées pendant ce mois de juin. Le développement du Gravel motive les marques qui redoublent de créativité. Voici notre sélection du mois.

Les « Sélections » permettent de découvrir de nouveaux produits selon une thématique précise. Qu’ils aient été simplement repérés lors de leur mise sur le marché ou testés spécifiquement par nos rédacteurs, ils peuvent faire l’objet d’une courte description ou de retours de terrain plus complets.

Écouteurs Suunto Sonic

Testés par Laurent

Les nouveaux écouteurs Suunto Sonic sont une version plus abordable des écouteurs de sport à conduction osseuse Wing de Suunto. Avec ce modèle, Suunto rend la technologie de la conduction osseuse plus accessible. La technologie de la transmission par conduction osseuse est parfaitement adaptée aux sportifs. En effet, le canal auditif n’est pas obstrué par les écouteurs, ce qui rend tous les bruits environnants comme la circulation des voitures clairement audibles. Les trois boutons situés sur les côtés des écouteurs offrent un accès rapide au contrôle du volume de la musique et à la gestion des appels entrants. Il est d’autant plus simple de répondre aux appels en plein effort grâce au double microphone, à la réduction des bruits environnants et au cVc (clear voice capture). 

En 60 minutes, les écouteurs peuvent faire une charge complète et ainsi être utilisés pendant 10 heures consécutives. Une charge de 5 minutes suffit pour permettre aux Suunto Sonic de fonctionner pendant 3 heures. Fabriqués à partir de silicone et de titane, les Suunto Sonic pèsent 31 grammes. Ces écouteurs sont résistants à la pluie fine et à la transpiration (IP55) et sont censés résister à des températures comprises entre -20° et +60° C. Comme tous les dispositifs Suunto, ces écouteurs gagnent à être couplés à l’application Suunto App (via Bluetooth) afin de profiter de toutes les fonctionnalités.

Le test terrain

Premièrement, il convient d’appairer ces écouteurs à l’application Suunto App afin d’installer le dernier firmware, et de choisir son mode sonore. Contrairement à la traduction pas très rigoureuse, le pourcentage affiché à l’écran n’est pas la puissance sonore délivrée mais l’autonomie restante. L’application Suunto n’est peut-être pas la plus ergonomique mais elle a le mérite d’être complète. Et surtout, si vous avez déjà une montre de la marque, cette application permet de gérer l’ensemble de vos dispositifs de la marque finlandaise. Par ailleurs, si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire de Suunto, je vous invite à lire mon test de la PEAK 9.

Mais revenons sur ces écouteurs. Je les ai testés presque tous les jours : en Gravel (testés sur le Savoie Tour Gravel), en vélotaf et en salle de sport sur rameur Concept2. Premier constat : la stabilité est parfaite. Deuxième constats : le confort est réel et le poids négligeable. J’ai vite pris goût à le porter car je n’ai ressenti absolument aucune gêne. Quant à la qualité audio, ce fut finalement plutôt une bonne surprise. Producteur en musique électronique, j’ai quelques connaissances dans le monde de l’audio. Aussi, il est utopique d’imaginer un rendu de bonne qualité dans les basses fréquences avec ce type de dispositif. Donc oublions les 20hz affichés dans la fiche technique : ils ne seront pas restitués par ces écouteurs.

Suunto Sonic
Suunto Sonic : la stabilité est parfaite (photo Laurent Biger)

Mais est-ce si grave ? En fait, non. Pour faire du sport, je n’ai pas les mêmes attentes que dans mon Home-Studio. Dans ce dernier, mon casque professionnel Sennheiser HD-25 côtoie des enceintes de monitoring KRK ROKIT 10-3. Quand j’enfile les Suunto Sonic, mes attentes sont différentes. En cela, j’estime que ces écouteurs ne s’en sortent pas si mal. Comme je l’ai dit, les fréquences infrabasses ne seront pas restituées. Pour autant, le kick (ou le beat), un peu plus haut en fréquence, est lui correctement présent. Du moins pour cette utilisation récréative. Les médiums sont clairs et les aigus globalement corrects. Au niveau de la puissance délivrée, j’aurais souhaité une pression acoustique supérieure (mais ces écouteurs n’y sont pour rien puisque j’ai une perte auditive conséquente). Côté ergonomie, je suis plus réservé. Les boutons auraient mérité une taille supérieure.

Les différentes fonctions permises par les boutons

Concernant la liaison Bluetooth, elle excède largement les dix mètres annoncés, même avec des obstacles, ce qui est bien pratique en salle de sport. En revanche, le système de chargement n’est pas des plus pratiques, et pas non plus uniformisé avec les montres de la même marque. Dommage. Hormis cela, je considère que l’objectif de ces écouteurs est tout de même atteint.

Page produit : Suunto Sonic
Prix :
149,90€

Casque Fox Crossframe Pro

Testé par Laurent

Fox élargit sa gamme de casques avec l’ajout d’un modèle Gravel et VTT XC. Sans visière, ce casque offre un design peu habituel. La ventilation a été optimisée grâce à une mousse EPS moulée pour un refroidissement des plus efficaces.

Fox CrossFrame Pro

La coque EPS Varizorb à double densité ainsi que le système MIPS augmentent la protection. Pour mémoire, le système MIPS peut réduire le risque de blessures graves à la tête en cas de chute. Aussi, je vous conseille vivement de consulter le site MIPS qui explique de belle façon le procédé.

Le casque Fox CrossFrame Pro (vidéo Fox)

Les inserts d’aération sont en TPU caoutchouté afin de maintenir les lunettes lorsqu’elles ne sont pas utilisées. Ce casque Fox est doté d’un système d’ajustement Boa et d’une fermeture magnétique Fidlock SNAP. Il comprend également une doublure amovible antimicrobienne Ionic+, détachable et lavable. Enfin, il est disponible en trois tailles : S, M, et L, et en six coloris. Son poids annoncé est d’environ 370 g en taille M.

Le test terrain

Testé en vélotaf la semaine et en sorties Gravel le weekend. Tout d’abord, la finition est de très bon niveau, et égale sans peine certaines productions italiennes. A l’usage, je note que les mousses internes sont d’excellente qualité et idéalement placées. Là-dessus, il faut ajouter un maintien de bon niveau, avec l’unique molette arrière qui permet d’ajuster le serrage.

Un look inhabituel, qui n’est pas pour me déplaire (photo Denis Cauvin)

Pour autant, cet exemplaire en taille L est un peu grand pour moi. Aussi, je dois ajuster une plus forte tension avec la molette BOA. Ce qui est, dans mon cas, au détriment du confort puisque la tension sur les câbles latéraux les place ainsi au contact de mon crâne, qui plus est sans cheveux. En revanche, son système de fermeture FIDLOCK est d’une facilité déconcertante une fois que l’on en a pris l’habitude.

Le système de fermeture FIDLOCK est d’une facilité déconcertante (photo Denis Cauvin)

Les mousses internes sont très fines, mais d’une belle densité. Elles sont détachables afin de pouvoir les laver, et un jeu supplémentaire est fourni.

Une zone arrière bien protégée mais au détriment de la ventilation (photo Denis Cauvin)

Quant à la ventilation, elle se montre efficace, bien que la zone arrière est moins bien aérée (protection oblige) qu’un modèle plus typé route.

Page produit : Fox CROSSFRAME PRO
Prix :
199,99€

Lunettes BBB Chester PH

Testées par Laurent

Les lunettes BBB Chester ressemblent à des lunettes sans monture, mais la véritable monture est à l’intérieur. Cela donne l’apparence et la vue de lunettes sans monture, mais avec la résistance d’une monture intégrale. On retrouve une pince nasale réglable en caoutchouc et des embouts de branches en caoutchouc.

La grande lentille est censée ne provoquer aucune distorsion afin d’obtenir la vision la plus large possible. Les verres sont photochromiques avec un taux de transmission de la lumière de 56 à 15% (pour ce modèle équipé du verre PH MLC Gold). Le châssis est en Rilsan, un matériau censé être durable et d’origine biologique (ce matériau contient 45% de carbone biosourcé fabriqué à partir de graines de ricin). Deux couleurs de verre sont disponibles : neutre et coloré (modèle MLC testé ici).

Le test terrain

Je porte ces lunettes BBB Chester PH MLC depuis une quinzaine de jours. Je les ai utilisées notamment sur La Maures Gravel où la météo a été menaçante toute la journée et également deux jours en Savoie à l’occasion du Savoie Tour Gravel avec là aussi des amplitudes de luminosité intéressante. Dans tous les cas, le confort fut au rendez-vous tout au long de ces randonnées.

Un autre bon point est la rapidité avec laquelle le verre opère son changement de taux de transmission de la lumière. Finalement, c’est imperceptible, ou presque (quelques secondes) mais pourtant bien réel. La surface de protection est selon moi idéale et le look bien dans la tendance du moment. Rien à redire sur ces lunettes, pas même le tarif, très bien situé au regard de la qualité perçue (et que l’on peut trouver facilement bien inférieur au prix catalogue).

Page produit : BBB Chester PH
Prix :
124,95€

Specialized Crux DSW

Repéré par Laurent

En attendant de pouvoir le tester, voici un avant-goût du tout nouveau Crux DSW de Specialized. Derrière ce nom sûrement déjà connu pour beaucoup se cache une nouvelle version, baptisée DSW, dont le cadre est fait d’aluminium. Pour le concevoir, le fabricant a innové, en utilisant son brevet D’Aluisio Smartweld (DSW). C’est un processus d’ingénierie qui utilise l’hydroformage pour faire correspondre avec précision les tubes afin d’obtenir des soudures de meilleure qualité. Avec pour objectif un cadre censé être plus léger et plus durable qu’un cadre en aluminium traditionnel.

Le kit cadre CRUX DSW dans son coloris le plus pimpant


Ce concept a permis de créer un tube oblique et un boîtier de pédalier monobloc spécifique, ce qui permet de réduire le poids et d’augmenter la rigidité latérale. Le tube de selle et les bases sont ensuite assemblés au boîtier de pédalier. Ainsi, avec seulement 1 399 grammes annoncé en taille 56, ce cadre en aluminium semble être un des plus légers du marché. Quant à la géométrie, elle s’annonce identique à la version du Crux en carbone.

SPECIALIZED_Crux
Le brevet DSW, visible ici avec l’ensemble monobloc tube oblique / boitier de pédalier


Combiné à la fourche Crux en carbone Fact12r, le Crux DSW complet est annoncé pour 9,37 kg en taille 56, ce qui reste enviable pour un Gravel en aluminium. Par ailleurs, le Crux DSW a le même dégagement que son grand frère en carbone et accepte ainsi des pneus de 47 mm en 700 et jusqu’à 2,1 pouces en 650b. Une seule version est annoncée (en deux coloris), équipée d’un groupe SRAM Apex XPLR 1×12 vitesses.

Crux DSW : vendu également en vélo complet avec deux coloris au choix (ici en Gloss Birch)

Page produit : Crux (specialized.com)
Prix du kit cadre :
1650€
Prix du vélo complet : 2700€

Ekoï e-lens, des lunettes LCD

Testées par Patrick

Je vous propose de découvrir ces lunettes “magiques” qui utilisent la technique LCD, pour adapter en un temps record de 0,10 secondes la teinte de leurs verres. J’ai récemment essayé les lunettes Bot2 de la marque Out Of qui utilisent la même technologie. Ekoï a choisi un design un peu plus typé “racing” route avec une surface optique moins importante.

Nouveautés Matos juin 2024

Je ne vais pas vous re-décrire l’article déjà publié sur cette technologie. Ce qu’il faut retenir c’est cette incroyable vitesse de transition de ces verres LCD qui répondent instantanément aux variations de luminosité au sortir d’un sous-bois ou inversement pour entrer dans un tunnel. Elles font des merveilles sur les routes bordées d’arbres.

Sur le terrain

Direction les petites routes et sentiers au dessus d’Aix-en-Provence pour apprécier la réactivité des verres. C’est franchement quasi immédiat, comme vous pouvez le constater sur la petite vidéo (en temps réel) réalisée en faisant glisser mon doigt devant la cellule, pour simuler l’ombre. L’optique, d’origine suisse, est de très bonne qualité. L’ergonomie de la monture est très bien. La forme “race”, un peu arrondie, habille le visage et de fait offre une bonne protection latérale.

Ces lunettes qualitatives au niveau des verres et de la monture restent fragiles. Leur écran ne supportera pas un choc, une pliure ou un écrasement. Personnellement, en dehors du flickering, pour lequel il faut que je valide le contexte car j’utilise sur le Wahoo un appairage avec le radar Trek Carback, je les ai trouvées hyper réactives. Pour des gens comme moi, qui ont une réaction des muscles des pupilles ralentie par une pathologie oculaire, c’est un réel plus pour gérer les transitions lumineuses. Les cyclistes pros, équipés par Ekoï, les utilisent et j’imagine que dans les descentes à haute vitesse, lorsque les routes sont bordées d’arbres, ils doivent avoir un sacré avantage au niveau du choix des trajectoires.

Caractéristiques :

  • Le verre électronique LCD le plus rapide au monde (d’après la marque) ;
  • Fonce ou s’éclaircit en fonction de la luminosité en moins d’un 10ème de seconde ;
  • Ultra légère : 37 g ;
  • Votre vision s’adapte en temps réel à la luminosité ;
  • Protection 100% anti-UV (UVA et UVB) ;
  • Écran fabriqué en Suisse ;
  • Fonctionne à l’énergie solaire, sans pile ni batterie à charger ou à remplacer, prêtes à l’emploi dès la sortie de l’étui.

Prix : 349,99 € certains modèles disponibles à -40%

Précautions à prendre :

L’écran LCD est plus fragile qu’un écran standard. Il faudra éviter d’appliquer une pression trop forte sur les verres sous peine de dégradation irréversible des cristaux liquides. Par ailleurs elle sont déconseillées aux personnes épileptiques.

Voir sur le site

Nouvelle collection Camelbak Bikepacking M.U.L.E.® On-Bike

Repérée par Matthieu

Présentée en avant-première lors du salon Eurobike de Francfort, où elle a remporté l’Eurobike Award dans la catégorie Vêtements et accessoires, la nouvelle ligne de sacoches pour le bikepacking arrive sur le marché.

ligne sacoches bikepacking velo Camelbak

Conçue pour les sorties longue distance, la nouvelle collection M.U.L.E. On-Bike forme une toute nouvelle catégorie dans le catalogue CamelBak printemps-été 2024. Un système d’hydratation adapté aux voyages à vélo de plusieurs jours. Sa structure étanche et son adaptabilité robuste sont faites pour aider les cyclistes à explorer de nouvelles frontières et à affronter tous les types de terrain.

Cette nouvelle collection comprend cinq sacoches pour vélo :

  • La sacoche de cadre Frame Pack, disponible en tailles S et L ;
  • La sacoche de guidon Handlebar Pack ;
  • La sacoche porte-bidon Stem Pack ;
  • Deux sacoches de selle différentes : Saddle Pack 9L et 1L.

La Frame Pack comprend une nouvelle poche à eau, la Quick Stow Bike Reservoir, spécialement conçue pour le bikepacking, intégrée dans la sacoche, mais également disponible en tant qu’accessoire séparé. Polyvalente, compacte et adaptée à la plupart des autres marques de sacs à dos, cette nouvelle poche à eau est dotée d’une large ouverture pour faciliter l’hydratation lors des déplacements.
Il est également possible de détacher le tuyau et d’utiliser le capuchon de la valve on/off pour cuisiner au camping.

ligne sacoches bikepacking velo Camelbak
Une nouvelle ligne complète de sacoches pour le bikepacking. Un test sera prochainement réalisé sur Bike Café !

Fabriquées pour résister aux terrains les plus difficiles, les sacoches M.U.L.E. On-Bike sont équipées de sangles ajustables pour protéger l’équipement, de détails réfléchissants pour la visibilité, de poches étanches, d’une fermeture par enroulement extensible et de sangles de compression pour ranger facilement tout ce dont on a besoin pour l’excursion.

Prix et caractéristiques des différents modèles :

Camelbak M.U.L.E.® Frame Pack avec poche à eau Réservoir (2 litres) – 139,99 €

  • Disponible en tailles S (3L) ou L (4,5L)
  • Poche à eau QUICK STOW de 2L
  • Poches étanches
  • Piège à tube réglable
  • Détails réfléchissants

Camelbak QUICK STOW Bike Reservoir

  • Compacte et légère, volume : 2L
  • 100% sans BPA, BPS, BPF
  • Big Bite Valve
  • Système Quicklink
  • Compatible avec les filtres Lifestraw®

Sacoche de selle M.U.L.E. 9 On-Bike Saddle Pack – 103,95 € (9 litres), 42,95 € (1 litre)

  • Volume : 9 litres
  • Degré d’étanchéité – IPX5
  • Conception antidérapante
  • Fermeture par enroulement extensible
  • Sangles extensibles
  • Détails réfléchissants
  • Existe aussi en version 1 litre

Sacoche de cintre M.U.L.E. On-Bike Handlebar Pack – 99,99 €

  • Volume : 12 litres
  • Degré d’étanchéité – IPX5
  • Stabilisateur en aluminium
  • Fermeture par enroulement extensible
  • Poches latérales
  • Détails réfléchissants
ligne sacoches bikepacking velo Camelbak

“Food pouch” M.U.L.E. On-Bike Stem Pack – 29,99 €

  • Peut accueillir un bidon Podium
  • Fermeture à cordons sécurisée
  • Fixations solides
  • Détails réfléchissants

Distributeur France : Royal Vélo France

Ça roule dans le monde de la Bande Dessinée

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Bande dessinée

La bande dessinée, qualifiée de 9ème art, s’empare du vélo. Je viens de recevoir 2 ouvrages qui plairont aux jeunes (mais pas que), par leur forme et leur style graphique. Une BD : “Majo no Michi” éditée par la dynamique maison d’édition Combo et un manga : “En selle Sakamichi“, connu au Japon, dont la série sera traduite en France avec la complicité de l’Équipe. Depuis la parution des aventures de Tintin, nous savons que la BD est une forme d’expression qui s’adresse aux jeunes de 7 à 77 ans, je m’empresse d’en profiter avant que ces lectures me soient interdites 😉

Bercé dans ma jeunesse par la bande dessinée des aventures du célèbre reporter Tintin, et un peu plus tard par celles plus extraordinaires de Black et Mortimer, j’ai ensuite traversé une période magazine avec le journal Pilote et les BD de Frankin. L’automobile m’a intéressé avec Michel Vaillant, l’aviation avec la série Fox, le vélo avec les BD de Lax que je vous ai présentées sur Bike Café. Avec près de moi un jeune ado fan de Mangas, je m’intéresse depuis peu à ce genre. Ça tombe bien, voici 2 ouvrages qui sont dans cet esprit et qui ont pour thème le vélo.

Majo no Michi

Bande dessinée

Je me suis laissé entraîné dans cette histoire imaginée et dessinée par Tony Concrete. On y parle de “sorcières” évoluant dans un monde social qui révèle les réalités économiques actuelles. Le dessin de Tony est très inspiré des mangas japonais. Il y ajoute son graphisme subtil qui révèle des détails incroyables et rendent ses scènes réalistes de la région de Strasbourg dans laquelle il vit et roule à vélo. La technique de Tony est maîtrisée et elle est mise au service d’un imaginaire que sa propre pratique du vélo en bikepacking lui inspire. Auteur des dessins, mais également du scénario, Tony aime le côté “touche à tout” que lui permet la BD.

J’ai eu un peu de mal à démarrer la lecture de l’ouvrage, puis les sorcières me sont devenues plus familières, au point de croire qu’elles seraient nécessaires à notre société qui se résigne. Qui peut nous protéger d’un monde où le béton maudit nous menace ? Tony arrive lentement dans son récit à nous faire entrer dans cet univers de personnages qui font des choses qui n’intéressent personne. L’histoire, sans être un message écolo, est néanmoins actuelle et révèle forcément ce qui préoccupe une génération qui subit la dégradation de notre environnement.

Cet ouvrage est le N°1 qui appelle la suite. Tony m’en parle dans notre échange et cela prendra une bonne année pour créer la suite. En attendant, je vous conseille cette lecture et vous pourrez aller à la rencontre de Tony Concrete qui va entreprendre prochainement une tournée de dédicaces en France.

Informations sur la bande dessinée

  • Titre : Majo No Michi, Le sentier des sorcières
  • Auteur(s) : Tony Concrete 
  • Editeur : Combo une nouvelle marque de Dargaud
  • Site web éditeur
  • Nombre de pages : 288
  • ISBN : 9782205210903
  • Date de publication : 07/06/2024
  • Prix TTC : 13,50 €

Pitch de l’éditeur

Bande dessinée
Photo Cécile Gabriel

Vera et Mary sont des sorcières. Mais ici point de balais : c’est à vélo qu’elles parcourent le territoire qu’elles ont pour mission de protéger. Leur quotidien est celui de jeunes adultes précaires, entre soirées, jeux vidéo, chômage et petits jobs. En explorant la forêt, elles font un jour une terrible découverte : un bâtiment maudit empoisonne leur région ! S’engage alors une lutte contre ce qui semble être un réseau d’énergie néfaste, réparti à la surface de la Terre : les « Temples de béton ».

Voir un extrait en ligne

À propos de l’auteur

Pour découvrir qui est Tony Concrete, le mieux est d’écouter notre podcast #112.

En selle Sakamichi #1

Bande dessinée

Les amateurs de manga vont pouvoir enfin découvrir en français cette célèbre série créée par Wataru Watanabe en 2008. Ce manga a connu un réel succès au Japon. Cette belle histoire est celle d’un jeune passionné de manga qui prend son vélo chaque week-end pour aller à la ville y visiter ses boutiques favorites. Ce mode de déplacement lui permet d’économiser le prix du train et finalement cette pratique régulière révèle chez lui des qualités sportives qu’il ne soupçonnait pas. Ce “Shônen” de sport cible les garçons ados et on retrouve les ingrédients qui font le succès de ce type de manga : l’amitié, le dépassement de soi, la découverte d’un sport, les rivalités… À coups de pédales rageurs, d’un dessin réaliste, le jeune étudiant se métamorphose en petit champion.

Pour ce manga, on retiendra le partenariat original que la maison d’édition Kurokawa a noué avec le groupe du journal l’Équipe, qui fête ses 80 ans d’éditions sportives. L’Équipe, très impliqué dans le cyclisme et dans le prochain Tour de France, aidera à faire connaître avec cette co-édition, cette BD qui a déjà conquis les jeunes japonais.

Bande dessinée

Informations sur la bande dessinée

Pitch de l’éditeur

La victoire est à un coup de pédalier ! Un manga culte co-édité avec l’Equipe !
Quand un otaku pur sucre découvre les courses cyclistes !
Monter des cotes ultra raides et se farcir un aller et retour de 90 km jusqu’à Akihabara sur un simple vélo de ville n’a jamais fait peur à Sakamichi Onoda ! Et pour cause ! Ce lycéen passionné de dessins animés, de jeux vidéo, de figurines et de gashapons a des mollets d’acier et sa façon de pédaler est… prodigieuse !

Bande dessinée

À propos de l’auteur

Wataru Watanabe est un mangaka japonais. Il commence sa carrière en 2001, sous le pseudonyme de Haruo Natsume avec Supplemen, une série prépubliée dans le mensuel Magazine Special. En 2008, il se lance dans la publication d’En selle, Sakamichi ! Un manga sur le cyclisme dont le 86ème tome est sorti en octobre 2023.

Test du Garmin Edge 840 Solar

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Edge 540/840, Lifestyle Photography

Depuis bientôt dix ans, j’utilise des gps Garmin en gravel/vtt/route : montre Forerunner 305, Edge 500 puis 520 et actuellement Edge 820. Si je suis habitué à l’environnement Garmin, je n’utilise pas leurs logiciels ; je préfère MyTourbook pour collecter mes sorties, les visualiser sur une agréable carte (OpenTopoMap) et ne conserver que certaines données. Il faut dire que tout ce qui concerne les entraînements, les performances, les réseaux sociaux et les comparaisons avec les autres ne sont pas ma tasse de thé (ou de tout autre boisson).

Par contre, j’apprécie les technologies si elles m’apportent un bénéfice certain, en adéquation avec mes besoins. Ce que semble apporter ce 840 Solar, par rapport à mon 820, c’est en particulier la recharge solaire et la fonction ClimbPro. Mon essai porte donc sur les différences à l’usage entre ces deux modèles et ne vise pas à tester toutes les possibilités du 840.

Le Garmin Edge 840 Solar en détails

À peine plus grand que le 820, le 840 sait se faire discret sur le cintre, ce qui est bien hors bitume car chutes, branches et autres incidents guettent les GPS proéminents. Les 4 boutons supplémentaires restent discrets et ne gênent pas la préhension lors des montages/démontages sur le support. Nous sommes donc là en présence d’une nouvelle itération, qui s’inscrit parfaitement dans la lignée des Edge 8xx : efficacité, fonctionnalités et sobriété.

Il faut noter la grande facilité à se connecter à des capteurs acceptant le protocole ANT+, y compris mon VTTAE, ce qui me permet de lire sur le GPS l’autonomie, la puissance et la cadence.

Le test terrain du Garmin Edge 840 Solar

Le Edge 840 est utilisable via l’écran tactile et des boutons. Si je suis convaincu par le tactile, cette dualité présente de l’intérêt lors de l’utilisation d’une paire de gants non tactiles, espèce en voie de disparition, ou très épais comme des gants d’hiver.

Garmin Edge 840 Solar
L’écran tactile est un vrai plus pour naviguer sur ce GPS “solaire”.

Le 840 Solar, comme mon 820, possède un altimètre barométrique beaucoup plus précis que le calcul par triangulation du système gps, auquel s’ajoutent les variations dues aux algorithmes de sommation des dénivelés. Si le 820 tend à minimiser le D+ de quelques pourcents, le 840 fait l’inverse.

Le test s’est déroulé en période hivernale, globalement ensoleillée : donc soleil assez bas mais présent. L’apport de la charge solaire était de l’ordre de 2 à 5 % (donnée fournie par le compteur) pour des sorties de 2 à 3 heures consommant 10 à 15 % de la batterie en fonction de l’utilisation. Sachant que l’autonomie annoncée par Garmin est de 32 heures, le gain de 2-5 à 5-10 % en plein été, est en soit marginal pour une sortie à la journée mais peut être important pour une utilisation au long cours sans possibilité de recharge.

Le Garmin 840 Solar propose une abondance de fonctionnalités dont un bon nombre ne m’intéresse pas. La création de profils personnalisés, de même que le choix d’afficher des cartes différentes dans ces profils, permet de coller à mes 4 activités (route/gravel/vtt/randonnée).

Un GPS performant mais quelques limitations

Garmin présente à l’utilisateur de nombreux paramètres, tantôt bruts et tantôt synthétisés. Citons, entre autres, le ClimbPro (photo ci-dessous) qui affiche le profil de l’ascension à venir sous forme d’un bargraphe coloré, ou encore les scores de constance et de difficulté en VTT ; ces derniers sont exprimés en valeurs numériques entre 0 et 100 ou 1000 (par ex. 3,2 et 85,9). L’estimation de la transpiration, quant à elle, paraît assez aléatoire sans ceinture cardio.

Garmin Edge 840 Solar

J’ai aussi remarqué quelquefois des comportements surprenants :

  • En VTTAE, avec une batterie de 700 Wh me permettant de faire plus de 60 km et 2000 m de dénivelé, une alerte m’incite à rejoindre une route au bout de 25 km et 500 m de D+ alors que je disposais encore de 80 % d’autonomie ;
  • Une alerte météo m’informant de la venue d’une tempête alors qu’il n’y avait aucune baisse de pression ;
  • Une alarme d’incident alors que j’avais juste déposé mon vélo, certes un peu brusquement, contre un arbre. Et il faut réagir dans les 30 secondes sinon le contact de secours est alerté ; ce qui est sécurisant en soit mais pouvoir régler le délai serait un plus.

Et que dire de la quasi-impossibilité de l’utiliser en randonnée car si le seuil de mise en pause est réglable, il ne peut descendre en dessous de 5 km/h.

D’une façon générale, je comprends la démarche de Garmin de proposer un produit complet, mais pour l’utilisateur plus curieux et plus pointu, il manque cruellement l’accès à certains paramètres du GPS afin de parfaitement le régler à sa main.

Bilan sur ce Garmin Edge 840 Solar : un bon produit mais….

Je me suis posé la question de passer du 820 au 840 pour gagner en autonomie, rapidité d’allumage et quelques fonctions agréables mais non indispensables. Mais pas en terme de taille d’écran. Et ma vue baissant avec l’âge, j’ai pensé qu’un écran plus grand sur un GPS, certes plus encombrant, n’était pas une option à négliger. Les Garmin Edge 1030 plus et Garmin Edge 1040 sont de bons candidats.

Comparaisons Garmin Edge 840 Solar/Edge 820

Edge 840 solar 
57.8 x 85.1 x 19.6 mm 
diagonale écran 66 246 x 322 
IPX7,  88,9 g, 32h d’autonomie

Edge 820 
49 x 73 x 21 mm
diagonale écran 58,4 200 x 265
IPX7,  67,7 g, 15h d’autonomie

Ce qui suit porte sur la comparaison avec le 820.

Les plus :

  • l’autonomie plus que doublée ;
  • la rapidité de détection des satellites ;
  • de nouvelles fonctionnalités utiles (Livetrack amélioré, détection d’incidents, Climbpro).

Les moins :

  • le prix élevé et encore plus en version solaire ;
  • la difficulté à quantifier de nombreuses données ;
  • certaines initiatives d’information maladroites ;
  • le manque d’ouverture aux utilisateurs avertis.

Et comme toujours, ce GPS est compatible avec l’excellent radar Varia RTL515, vous apportant plus de sérénité et sécurité au roulage !

Garmin Edge 840 Solar
Le Garmin 840 Solar est compatible avec le radar Varia – cf. la détection de véhicules sur le côté droit de l’écran.

Prix : 600 €

Lien produit site du fabricant : Garmin Edge 840 Solar

Des lunettes électroniques pour maîtriser la luminosité

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Lunettes électroniques

Nos yeux sont les organes d’un des sens les plus précieux lorsqu’on pratique le vélo. La vue révèle jusqu’à 80 % de nos impressions et ce sont nos yeux qui nous protègent le mieux du danger. Les lunettes électroniques Bot2 de Out Of, avec leurs verres qui s’adaptent rapidement à la lumière, peuvent nous apporter une aide précieuse dans ce domaine. Atteint de glaucome(*) aux 2 yeux depuis plusieurs années, j’ai entrepris une quête pour trouver une solution, qui me permettra de rouler dans les meilleures conditions. Avec la technologie Irid à cristaux liquides de ces lunettes, j’ai trouvé le bon compromis pour passer en roulant de l’ombre à la lumière et inversement.

De nos cinq sens, la vue est celui que nous utilisons le plus. Il nous permet de capter un maximum d’informations venant de notre environnement. La vue nous permet d’apprécier les couleurs, reconnaître les personnes, lire, écrire, nous déplacer, conduire, apprécier les distances, garder l’équilibre… On en a besoin à tous les moments de notre vie. La gestion de la luminosité est un sujet important en vélo car il faut se protéger des UV avec une filtration adaptée et non pénalisante pour la vue. Il existe différentes technologies de verres que je vous invite à découvrir dans le petit guide que nous avons publié en 2023.

Les lunettes Bot2 de Out Of

Lunettes électroniques
Un nouveau regard sur la Sainte-Victoire avec mes lunettes Bot2 d’Out Of – Photo Patrick VDB

Je vous avoue que je ne connaissais pas la jeune marque italienne Out Of, société d’optique créée en 2017 à Brescia. Elle propose principalement des produits présentant un haut degré d’innovation, comme les lunettes de ski Electra qui ont été les premières lunettes électroniques, capables d’adapter automatiquement et rapidement l’obscurcissement du verre de lunettes en fonction de la lumière.

Le modèle Out Of Bot2 utilise une technologie baptisée Irid. Il s’agit d’un film à cristaux liquides qui est activé de manière électrochromatique par une puce sensible à la lumière intégrée dans la monture. Elle commande l’orientation des cristaux liquides, de manière à laisser passer plus ou moins de lumière selon la situation. Les verres s’éclaircissent ou s’assombrissent, comme sur les modèles photochromiques, mais là où ça change tout, c’est la vitesse de transition : 0,09 secondes pour ces Bot 2.

Ces lunettes présentent une large surface protectrice. La cellule qui mesure la lumière est positionnée discrètement au centre et en haut de la monture. Les branches très fines et horizontales se glissent sous les casques qui descendent assez bas ou sous la casquette que j’ai l’habitude de porter.

Visiblement en avance sur ce sujet, Out Of a reçu différentes distinctions pour récompenser ce produit innovant. Le système fonctionne sans batterie et ces lunettes restent élégantes et légères. Irid peut les faire varier de 64% à 17% ce qui représente un écart de 47% entre le clair et le sombre ou une transition entre 1 et 3.

Mon test

Comme je l’explique brièvement dans l’introduction, mon cas est particulier. Le glaucome a réduit mon champ visuel à 30% et phénomème aggravant lié à cette pathologie : le fonctionnement de mes pupilles est devenu particulièrement lent. Vous connaissez sans doute son rôle important, permettant d’adapter notre vue à la lumière, grâce aux muscles de l’iris, un peu comme l’ouverture d’un appareil photo classique. À cause de ça, je renonce aux risques engendrés par la vitesse et j’évite les pistes trop rugueuses en gravel. Habitant dans une région très lumineuse, je bénéficie de cette clarté pour mieux voir. Dans ce contexte lumineux, le problème majeur est de gérer la transition lumière / ombre, qui est très fréquente et même violente par ici. Les verres photochromiques que j’ai essayés précédemment rajoutaient un temps de réponse qui s’additionne à celui de mes pupilles. Les solaires polarisées, testées également, gèrent mal les temps gris (ça arrive parfois ici à Aix) en écrasant les contrastes. Alors lorsque j’ai lu sur le desciptif des Bot 2 : transition en 0,09 secondes, je me suis dit que c’était bien pour moi.

Lunettes électroniques
Photo Alain Macé

La teinte des verres est parfaitement uniforme, et sous tous les angles. Il n’y a pas de halos d’interférence qui pourraient créer un effet optique de type arc-en-ciel. Je n’ai pas constaté de scintillement lors des changements soudains comme par exemple une route bordée d’arbres.

La route de Giono
Lors de ce reportage, le ciel est resté souvent gris et ces Bot2 se sont montrées très efficaces dans ces conditions – photo Philippe Aillaud

Lors de notre reportage dans le pays de Giono, où nous avons eu un temps gris, j’ai apprécié ces lunettes qui me fournissent assez de lumière pour bien distinguer les contrastes. Les photochromiques, qui fonctionnent sur l’analyse des UV, ont tendance à rester trop sombres même si le ciel est voilé. Lors d’une autre sortie, sous un ciel “déchiré” par des nuages, j’ai apprécié les transitions. Le plus impressionnant a été de rouler en gardant une excellente visibilité sur une route bordée d’arbres par grand soleil. L’adaptation express de la teinte des verres apporte un réel plus.

Pour conclure

Je suis totalement satisfait par la gestion de la luminosité offerte par ces Bot2. Les branches presque horizontales se font oublier et se glissent facilement sous le casque. Dommage que le pince-nez ne soit pas réglable. Il est un peu large pour moi et j’ai dû resserrer les branches et les maintenir grâce aux sangles du casque pour éviter que les lunettes descendent sur mon nez.

Lunettes électroniques

J’ai enfin trouvé des lunettes qui conviennent à ma vue. Pour tous ceux qui ont, comme moi, un ralentissement musculaire de l’iris, elles présentent une véritable solution grâce au temps de réponse de l’ajustement de la teinte. Le défaut sera, comme d’habitude pour les produits premium, le prix : 349 €. La marque Out Of est distribuée en France par Frédéric Gombert (fgombert.gtwo@gmail.com).

Pour ceux ayant une bonne vue, il existe d’excellentes lunettes et avant de découvrir ces Bot 2, j’en avais testé un bon nombre. À chaque fois, même si je les trouvais généralement toutes d’excellente qualité, le point faible était, pour les modèles photochromiques, l’adaptation à la luminosité trop lente.

Caractéristiques

  • 4 couleurs de verres : bleu, vert, rouge, transparent
  • poids : 29 g
  • Sans batterie
  • Waterproof
  • Monture en grilamid et fibre de carbone
  • Fabriqué en Italie
  • Lentille cylindrique
  • Compatible avec les casques
  • Étui rigide inclus
  • Sac en microfibre pour le nettoyage et la protection
  • Protection UV à 100 %
  • Prix : 349 €

Infos sur le site : https://out-of.com/fr/

(*) Le Glaucome

Le glaucome est une maladie occulaire qui touche 1 à 2 % de la population française de plus de 40 ans et environ 10 % après 70 ans. C’est la seconde cause de cécité dans notre pays. Environ 800 000 personnes sont traitées, mais 400 000 à 500 000 présenteraient la maladie sans le savoir. Parmi cette population il y a forcément pas mal de cyclistes.

Aucun symptôme ne nous alerte lorsqu’on est atteint de glaucome. Un suivi ophtamologique peut le détecter par une mesure de la pression occulaire. Cette maladie de l’œil sournoise, opère en silence sa dégradation du nerf optique, chargé de transmettre au cerveau les signaux visuels qui permettent de voir.

La gestion de cette luminosité est le cœur du problème des gens atteints de glaucome. Comme pour le chanteur Bono, souffrant depuis plus de 20 ans, le port de verres solaires en société n’est pas une posture pour ceux qui en sont atteints, mais une mesure de protection. Par contre, dès que les personnes atteintes sont plongées dans des zones sombres, il faut de la lumière. L’ajustement altéré de la pupille ne permet pas à leurs yeux de s’adapter rapidement à la luminosité.

La route de Giono en mode Gravel “Slow tourisme”

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La route de Giono
La route de Giono

L’offre touristique à vélo s’élargit et prend différentes formes. Dans ce reportage nous avons voulu appliquer, sur la route de Giono, notre vision du “Slow tourisme” en gravel. Dans ce paysage romanesque, qui évoque à chaque virage l’oeuvre de l’écrivain, comment ne pas prendre le temps de s’arrêter pour regarder, apprécier l’odeur des genêts en fleurs, entendre le chant des premiers grillons, rencontrer des gens qui ont le bonheur de vivre ici, dans ce décor de cinéma.

Les Grands reportages sont des commandes passées à l’équipe rédactionnelle de Bike Café par des marques qui souhaitent présenter leurs produits (vélos, équipements, vêtements ou accessoires) dans un contexte original. Ce grand reportage a été réalisé avec le soutien dOrigine Cycles.

Nous disposons à Aix-en-Provence d’un formidable moyen de transport pour remonter le temps : la ligne ferroviaire inaugurée à la fin du 19ème siècle, qui nous permet d’aller en train jusqu’à Briançon. Ce petit “tortillard” bleu, serpente tranquillement le long de la Durance jusqu’à Sisteron où il emprunte ensuite la vallée du Buëch, pour entrer dans les Alpes. Ce train nous transporte à un rythme, qui préfigure notre projet de “slow tourisme”, au cœur de l’histoire de la Provence et des Hautes-Alpes. Lorsqu’on a décidé – avec Colin et Philippe – d’aller découvrir à vélo le pays de Giono, nous nous sommes imaginés en “hussards” chevauchant nos vélos de gravel. C’est dans cet esprit romanesque et contemplatif que nous embarquons pour Sisteron dans notre train “historique”, avec nos fringants destriers Origine Cycles.

La route de Giono
Nous disposons à Aix-en-Provence d’un formidable moyen de transport pour remonter le temps – Photo Colin

L’écrivain a écrit dans cette région de la Montagne de Lure, la presque totalité de son oeuvre.

En préparant ces 2 jours de vélo, j’ai repensé aux conseils que nous avons donné, Dan de Rosilles et moi, dans notre ouvrage Week-Aventure à vélo. “Le bonheur est dans la trace !“, déclarait-on au début du chapitre 2. La préparation d’une randonnée à vélo est excitante et même passionnante. C’est l’avant-goût de l’aventure, une sorte de hors-d’œuvre du festin à venir : thématique, petites routes peu fréquentées, chemins bucoliques, pistes sans fin, lieux à voir absolument… Cette fois, pour nous aider à élaborer notre parcours, nous nous sommes référés à une carte de la route de Jean Giono, publiée par l’Agence de Développement des Alpes de Haute Provence. On a tracé une belle boucle autour de la Montagne de Lure. Elle nous emmène dans les pas de l’écrivain qui a écrit ici pratiquement toute son œuvre, inspirée par ce superbe territoire.

La route de Giono
La magnifique adaptation au cinéma par Jean-Paul Rappeneau du roman de Jean Giono a été inspirante, nous n’irons quand même pas jusqu’à rouler sur les toits des villages traversés – image extraite du film

La route de Giono

La Route Jean Giono est un itinéraire routier littéraire et touristique autour de la montagne de Lure. Ce lieu est mythique dans la vie et l’œuvre de l’un des plus grands écrivains du XXe siècle : Jean Giono.

L’itinéraire de 149 km, que nous avons tracé et réalisé (cf Openrunner ci-dessus) emprunte des petites routes à l’écart de la grande circulation. Il nous fait traverser une partie des Alpes de Haute Provence, du Vaucluse et de la Drôme. Au fil de ce périple touristique, qui évoque l’oeuvre littéraire de Giono, nous découvrirons les villages pittoresques et les paysages grandioses du « Haut-Pays » décrit par l’écrivain.

Nos vélos

La route de Giono
De gauche à droite : 2 Graxx avec le vélo personnel de Philippe, un Graxx GTO dernière génération de prêt pour Patrick et un Help électrique pour Colin

Les “Grands reportages” que nous réalisons pour Bike Café sont à chaque fois de nouvelles expériences d’usages qui nous permettent de présenter des expériences réalisées avec les produits (vélos, équipements…) dont nous parlons régulièrement dans notre magazine. C’est une façon pour nous de passer de la théorie à un usage réel. Ce reportage illustre la tendance actuelle du tourisme alternatif baptisé “Slow Travel“. Nous avons parlé récemment de l’offre “gravel” dans le contexte d’un tourisme différent. Ce voyage lent de 149 km en 2 jours, correspond à cette nouvelle tendance du voyage à vélo. Nous avons choisi des montures chez Origine, qui possède une gamme complète de vélos de Gravel. Ces vélos vont nous permettre de nous écarter du bitume, pour approfondir nos découvertes hors des sentiers battus. Deux Graxx : le Graxx 2 personnel de Philippe, un Graxx GTO dernière génération de prêt pour moi et un Help électrique pour Colin, qui fera avec nous sa première sortie bikepacking sur 2 jours. Ces vélos ont déjà fait leurs preuves lors de différents tests sur Bike Café. Nous les connaissons bien et les “hussards” que nous allons devenir pourront rouler en toute confiance sur le “toit” du pays de Giono.

8h25, gare d’Aix-en-Provence

Ce voyage en train fait partie de l’aventure. Le spectacle du paysage, qui défile derrière la vitre du train, nous laisse le temps d’admirer notre belle Provence.

Encore ignorée par le tourisme de masse, notre petite gare de centre ville est pourtant un axe de liaison intéressant entre Marseille au sud et Briançon au nord. Depuis les travaux réalisés sur le tronçon Marseille – Aix, avec un doublement de la voie, les usagers en mode boulot l’ont choisie. Pour le reste, les partisans de la voiture se précipiteront vers la A51, avec le risque d’affronter les bouchons. Pour nous, le choix est fait et nous accrochons nos vélos aux “crochets de boucher” de notre TER : c’est parti !

La route de Giono
Nous accrochons nos vélos aux “crochets de boucher” du TER, on a plus de place que dans un TGV – Photo Colin

Ce voyage en train fait partie de l’aventure. Le spectacle du paysage, qui défile derrière la vitre du train, nous laisse le temps d’admirer notre belle Provence. La France, autrefois première nation ferroviaire mondiale avec 70 000 kilomètres de voies ferrées nationales ou régionales, en a conservé à peine 25 000. Heureusement cette ligne, menacée comme d’autres au titre de sa rentabilité, est toujours active avec une rotation quotidienne de 3 trains. Notre région sud était sillonnée autrefois par le rail sur des axes verticaux, comme la ligne que nous empruntons aujourd’hui, ou horizontaux comme la ligne abandonnée du “train des Pignes” sur laquelle nous avons déjà fait rouler nos vélos, ainsi que celle entre Volx et Cavaillon, lors d’un précédent reportage.

Étape 1 Sisteron –> Sault

Nous avons choisi Sisteron comme point de départ. Cette ville, est la porte communiquante entre la Provence et le Dauphiné. Elle nous ouvre un chemin direct sur la vallée du Jabron, qui se jette au sud de la ville dans la Durance. Le pas de cette “porte” est un peu raide pour un départ à froid. Quelques goutes de pluie ont à peine mouillé nos tenues de “hussards” et nous attaquons la pente poussés par l’envie de la découverte. La vallée du Jabron est très peu empruntée et peu habitée également. La crête de la montagne de Lure que nous voyons à notre gauche est coiffée de neige.

La route de Giono
Une pause Mulebar en fin de matinée pour recharger nos calories, le temps est frais dans la vallée du Jabron – photo Philippe Aillaud

Arrivés au “Moulin d’Anne” nous bifurquons à gauche pour aller jeter un oeil sur le château de Miravail, qui est plutôt une ferme fortifiée, comme celle où le Hussard de Giono aurait pu s’abriter. Après ce détour, nous retrouvons la D946 qui longe le Jabron, qui se transforme progressivement en ruisseau au fur et à mesure que l’on approche de sa source.

La route de Giono
On a quitté Montfronc… photo Philippe Aillaud

Au kilomètre 30, nous arrivons au village de Montfroc, je vous laisse imaginer les jeux de mots que ce village nous a inspiré. Nous arrivons aux Omergues, petit village où Giono a situé la rencontre de son héros Angelo, avec les premiers cholériques dans “Le Hussard sur le toit”. Nous nous arrêtons à la seule auberge repérée sur ce parcours justement baptisée “L’étape”. Bien accueillis par la patronne des lieux qui nous dit être de Peypin, une ville du Lubéron sud, non loin de notre base à Aix.

La route de Giono
Pendant notre pause repas une averse est tombée, on ne mangera pas à la terrasse – photo Philippe Aillaud

Après un bon déjeuner, il faudra attaquer la montée vers le col de la Pigière, qui du haut de ses 969 m ferait sourire un savoyard. Entre la Drôme et les Alpes-de-Haute-Provence ce col très facile permet de relier par la route la haute vallée de la Méouge à la vallée du Jabron. C’est ici que se trouve la source du Jabron, dont nous allons quitter la vallée.

La route de Giono
Photo Philippe Aillaud

Ce col facile à grimper marque la frontière entre la Drôme et les Alpes-de-Haute-Provence. Après une belle descente, nous attaquons la montée suivante vers le col de Macuègne à 1069 m. La route s’élève à nouveau et nous voyons en contre-bas les lacets de cette petite route, sur laquelle nous n’avons pas vu grand monde.

Une superbe descente nous conduit jusqu’à Montbrun-les-Bains, pittoresque village de la Drôme provençale, classé parmi les « plus beaux villages de France ». Quand Giono rendait visite au comte d’Aulan, il faisait une halte à l’hôtel des voyageurs et toute la région lui était familière, depuis le fameux Gour des Oules jusqu’au col de l’Homme Mort, qui permet de basculer directement du versant sud au versant nord de la montagne de Lure, reliant le plateau d’Albion à la vallée du Jabron.

La route de Giono
Une superbe descente nous conduit jusqu’à Montbrun-les-Bains – photo Philippe Aillaud

C’est dans ce cadre qu’il situera l’un de ses derniers romans. Nous montons, poussant nos vélos sur un chemin de calade, vers le château qui domine le village. Après une pause rafraichissante au café “Bar à Thym”, nous reprenons nos montures, direction Aurel. Ce village dans lequel on s’introduit un moment, est au cœur de ce que Giono appelait « Le Haut-Pays » ce plateau de Haute-Provence à cheval sur les Alpes de Haute Provence, le Vaucluse et la Drôme.

Depuis Aurel, on plonge ensuite vers Sault où nous avons réservé une chambre de “hussards” pour une nuit, dans un ancien ancien hôpital transformé en hôtel *** pour cyclistes passionnés. L’endroit est superbement perché, dominant la vallée en contre-bas de Sault. C’est le camp de base idéal idéal pour les cyclistes, qui veulent affronter les pentes du Géant de Provence et découvrir les gorges de la Nesque. L’ambiance des lieux est donnée par l’exposition permanente des vélos du collectionneur Lino Lazzerini, que nous vous avions fait découvrir dans un article en 2019.

Un bon dîner sur place, arrosé d’un excellent rosé, dans cette salle à manger décorée par des pièces de musée du vélo, nous fera oublier nos efforts de la journée. La chambre pour 3 est parfaite, dans la douche : même le gel douche est disponible dans un bidon vélo.

La route de Giono
A table après une journée de vélo – photo Patrick VDB

Étape 2 Sault –> la Brillanne

Depuis le début de l’aventure nous jouons avec des nuages noirs menaçants : le temps n’est pas superbe et la température est fraîche pour la saison. Nous quittons Sault, bien reposés pour nous diriger vers Saint-Trinit. Changement total de paysage pour cette partie sud de la montagne de Lure. Nous allons onduler sur ses contreforts et après Saint-Trinit, nous traversons le village de Revest-du-Bion dans lequel on découvre une signalétique qui explique les ouvrages architecturaux du lieu.

On va faire la pause “Mulebar” et quelques photos avant de prendre la longue montée qui nous conduira au Contadour. Dans la montée, en voyant en bord de route cette prolifération de chênes, Philippe évoque les semis effectués par les bergers. Ils ramassaient des glands dans leurs poches pour les planter plus loin dans des endroits dépeuplés. Les chênes repoussent rarement sous l’ombre de leurs aînés. Cette annedote rappelle une nouvelle écrite par Giono : “L’homme qui plantait des arbres” : Elzéard Bouffier, berger paisible et obstiné, a passé sa vie à planter des arbres dans les Alpes-de-Haute-Provence, la rendant ainsi fraîche et verdoyante.

La route de Giono
Giono serait étonné de voir ici la présence d’un radar pour mesurer la vitesse dans ce petit village isolé sur le plateau à 1150 m d’altitude – photo Philippe Aillaud

La descente vers Banon par la piste forestière a été épique.

Le hameau du Contadour que nous atteignons était le haut lieu “gionien” par excellence. L’écrivain y a organisé neuf séjours d’écriture de 1935 à 1939, dans deux maisons du hameau : le moulin et la ferme des Graves. Il s’y était arrêté au bout d’une marche à pied de trois jours ; partis de Manosque avec une cinquantaine d’admirateurs qui l’avaient sollicité pour leur faire découvrir le pays magique décrit dans ses premiers livres.

Ils voulaient découvrir le plateau où se déroule la merveilleuse utopie paysanne de “Que ma Joie demeure”, les randonneurs s’étaient fixés ici, « un endroit où l’ondulation de la longue montagne rousse abrite trois ou quatre maisons et deux ruines de moulin à vent ». Nous n’avons pas poussé jusqu’au Jas de terres du Roux, car le musée est fermé définitivement.

La descente vers Banon par la piste forestière a été épique. Un vrai champ de cailloux, qui nous secoué les bras et les épaules. Les “sabots” Michelin de nos montures, roulaient sur les pierriers par endroits. Cette descente se fera au ralenti pour ma part. Lorsqu’on a retrouvé le bitume ce fut la libération. L’entrée dans Banon se fait par un chemin de campagne qui nous permet d’arriver directement en ville. Pause déjeuner à un bar restaurant qui s’appelle opportunément “La suite”, salade maison avec du chèvre local : on est à Banon quand même !

Pour éviter les gros nuages que l’on voit vers Saumane nous allons prendre la sage décision de contourner par le bas jusqu’au “Rocher des Ongles” où l’on reviendra sur notre itinéraire, pour traverser le village des Ongles et prendre la direction de Forcalquier. On évite la large départementale pour monter une pente sérieuse sur le Pigeonnier à 720 m. La descente vers Forcalquier nous ouvre la vue vers le ravin des Billardes. Après un petit café à la terrasse du Café de la place nous filons vers la Brillanne où le train de 17h03 nous conduira à Aix. On aura le temps de déguster une petite bière locale sur le quai de la gare. Le soleil est revenu : trop tard malheureusement.

La route de Giono
Photo Philippe Aillaud

Alors le slow tourisme, qu’en pensez-vous ?

Qu’as-tu apprécié Patrick ?

Moi j’adore !… Quel moyen autre que le vélo permet une telle liberté ? Avec ce vélo de gravel simple, qui permet de passer presque partout, on possède un rayon d’action journalier intéressant. Un peu de préparation, des surprises par exemple en s’adaptant aux circonstances où en tentant d’aller voir des lieux que l’on découvre au hasard du parcours. On oublie la vitesse, on ouvre grand les yeux, on n’hésite pas à s’arrêter pour une photo ou faire une pause. Le mélange e-Gravel et Gravel “muscu” se passe super bien, d’ailleurs nos vélos se ressemblent tellement, qu’on oublie la présence d’un moteur parmi nous. Celui du Help s’est montré particulièrement discret. C’est à refaire assurément et pour moi ce bikepacking version “carte bleue” me permet d’être léger au niveau de mon bagage et dans ma tête. Le slow tourisme peut tout aussi bien se pratiquer en mode bivouac avec tente ou bivi et on peut aussi l’envisager et mode mixte en alternant bivouac, gite ou hôtel.

Et toi Colin, que penses-tu de cette expérience ?

Avant le départ, mon sentiment était partagé entre une grande envie de réaliser ma première “micro-aventure” à vélo et une légère appréhension de ne pas être à la hauteur physiquement, malgré l’aide du Help. Je suis un cycliste régulier, mais avec une pratique plus orientée loisir que sportive. Je fais habituellement des sorties dont les distances varient entre 30 et 60 km, en évitant les bosses. Cette légère crainte m’a accompagné le premier jour et c’est pour cette raison que j’ai gardé mon assistance presque toute la journée, au niveau le plus bas. J’ai ainsi pleinement profité des paysages, en restant au contact de mes équipiers, sans jamais être dans le dur. Arrivé à destination à Sault, la batterie affichait un reliquat de 25% pour un parcours de 69 km et 1200 m de D+ et j’ai eu le sentiment d’en avoir encore sous la pédale…

La route de Giono
Niveau 1 si la pente devient difficile, sinon assistance zéro sur le plat et en descente … photo Colin

Fort de l’expérience de la première journée, j’ai décidé le lendemain de me passer le plus possible de l’assistance. Je n’ai allumé le moteur que dans les côtes raides, comme le segment “Zinzine Nord” qui monte sur Forcalquier depuis la D950 à 6%. J’ai été surpris par les capacités de ce gravel, même sans assistance. Arrivé à destination, la batterie affichait un crédit de 61% pour un parcours de 79 km et 1068 m de D+. Ce e-Gravel Help porte vraiment bien son nom. Il m’aura permis de combler l’écart de niveau qu’il y a entre moi et mes équipiers, sans que j’ai le sentiment d’être un imposteur.

La route de Giono
Photo Philippe Aillaud

Évidement j’ai emporté trop d’affaires avec moi, dont certaines que je n’ai même pas mises. C’est sans doute le piège du débutant. Mais je n’ai pas souffert plus que ça de l’excès de poids, à croire que j’y suis déjà habitué.

L’aventure en soit a été fantastique. Il y a dans cette pratique du tourisme en gravel une recette parfaite, alliant le sport, la nature et le patrimoine. Et vivre tout cela en bonne compagnie est la cerise sur le gâteau. Ce circuit autour de la montagne de Lure est parfait pour une première expérience, on y croise peu de voitures et les paysages sont magnifiques. Cette aventure est pour moi, je l’espère, la première d’une longue série !

Et toi Philippe ?

Chevauchant mon fidèle Graxx II, qui ne m’a jamais fait défaut, j’ai apprécié ce tour aux deux visages. Le premier jour : une vallée plutôt alpine, dominée par la face austère, car exposée au nord, de la Montagne de Lure. De moyennes à petites routes, sur lesquelles les conducteurs locaux sont respectueux des cyclistes et des distances de dépassement, quelques rares villages. L’arrivée à Sault nous a replongés dans un environnement plus « urbain », le pied est du Ventoux oblige.

La route de Giono
Philippe pense déjà à la prochaine virée sur la Montagne de Lure – photo Patrick VDB

Le second jour, même si le soleil se voilait quelque peu et fort souvent, le versant sud de Lure affiche son coté méditerranéen : pentes plus douces, plateaux – dont le célèbre d’Albion – , villages à ruelles pour échapper à la chaleur. Bref, un très beau parcours qui m’inspire une prochaine boucle, plus courte, aussi intense et plus gravel : gravir Lure par la route depuis St Etienne-les-Orgues, et prendre aux Omergues la piste du pas de Redortiers, pour basculer vers le Contadour et rejoindre le point de départ. J’espère pouvoir vous la conter sur Bike-Café prochainement.

La vidéo

Résumé en images de ce “Slow bikepacking” sur la route de Giono.

Liens utiles :

Le Nesk Hôtel *** à Sault : https://lenesk.com/fr

SNCF : https://www.sncf-connect.com/train/horaires/aix-en-provence/sisteron

Restaurant l’étape aux Omergues : https://www.facebook.com/letapelesomergues/

Décathlon présente de nouvelles sacoches vélo pour le bikepacking

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nouvelle ligne sacoches velo bikepacking Decathlon ADVT500

Le spécialiste tricolore du multi-sport s’intéresse de plus en plus au bikepacking avec une collection enrichie de sacoches dédiées. Il s’agit de la gamme ADVT 500 ; ces nouveaux modèles concernent le cadre uniquement, avec des déclinaisons en différentes tailles et selon l’emplacement envisagé, triangle complet ou tube horizontal.

LEAVE NO TRACE, une approche durable dans la conception

Toutes les sacoches sont fabriquées en tissu Ripstop recyclé. Les sangles ne sont pas cousues afin de pouvoir être remplacées facilement. Pour minimiser l’impact, en réduisant les bains de teinture et le gaspillage d’eau associé, la technique de teinture dans le fil est utilisée chaque fois que cela est possible. Des tissus de qualité ainsi que des options de réparation permettront à vos sacoches de durer plus longtemps.

Les sacoches vélo Décathlon MIX & MATCH, une solution pour chaque aventure

Cette collection est conçue de façon modulaire sur l’ensemble des sacoches de façon à les combiner – si nécessaire – ensemble :

En termes de conception de la sacoche, des détails ont été pensés pour organiser au mieux le contenu ; quasiment toute la collection propose en plus de la poche principale :

  • 1 poche plaquée ;
  • dans la grande poche, un filet intérieur, porte clé et sangle élastique pour pompe ;
  • des filets extérieurs pour ranger vos déchets ;
  • passage pour câble ou tuyau de poche à eau.

Décathlon s’est mobilisé pour une conception durable de ces produits, mais la démarche inclut aussi la mise à disposition de pièces détachées pour réparation.

A noter que cette gamme ADVT 500 est déperlante, mais pas étanche. Si vos aventures le nécessitent, il faut viser la collection ADVT 900.

La gamme ADVT 500 sur le site Décathlon.

Fabriquer son gravel à la carte avec une transmission française – épisode 1, la genèse du projet

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Episode 1 : la genèse du projet

Qui n’a jamais rêvé de fabriquer soi-même son cadre avec des composants choisis avec soin et en fonction de ses aspirations et ses besoins ?
Nous avons réalisé l’expérience. Après trois ans de réflexions, de recherches, de doutes, de fabrication et de roulage du vélo, embarquez avec nous dans cette aventure si particulière de la réalisation d’un gravel fabriqué en France et découvrez le retour d’expérience sur ce vélo après un an et demi de roulage et 7000 km environ.
A la manière d’un long trip bikepacking, retrouvez dans les semaines qui suivent cette saga en trois épisodes en dégustant un bon café : la genèse du projet, la réalisation du vélo et le retour d’expérience sur ce vélo.

C’est parti pour l’épisode 1 : la genèse du projet.

De l’idée à la conception

Voilà quelques années que cette idée me trottait dans la tête ou plutôt nous trottait dans la tête puisque mon ami Vincent Morisset du magasin Roulavélo à Saint-Gilles-Croix-de-Vie est de l’aventure : fabriquer un vélo en stage avec un artisan du cycle en France. Les premières réflexions débutent en 2019.

Le choix du matériau est immédiat et naturel : l’acier évidemment ! Nous sommes fans de ce matériau depuis que nous avons découvert l’univers fabuleux du VTT ou Mountain Bike comme on l’appelait à l’époque dans les années 80, où l’immense majorité de ces vélos étaient encore en acier.

Malgré l’apparition plus tard du carbone et le développement de l’aluminium, j’ai toujours roulé sur des vélos en acier que je trouve intemporels : élégance de la finesse des tubes, solidité et réparabilité si besoin, filtration des vibrations amenant un excellent confort, recyclabilité et accessibilité financière. Des atouts qui suffisent à mon attachement indéfectible à ce matériau tout à fait adapté à ma pratique « baroude » et loisir.

Quel bonheur de voir revivre ce matériau depuis une dizaine d’années grâce, entre autres, au redéveloppement des artisans du cycle (régalez-vous avec notre article sur le Concours des Machines 2023) et aussi au développement du gravel, puisque l’acier est tout à fait adapté à cette pratique. Mais également grâce aux pratiquants qui ont su percevoir les qualités de ce matériau délaissé auprès du grand public pendant 20 à 30 ans.

Autre atout de l’acier pour ce type de projet : sa mise en œuvre. La technique du soudo-brasage le rend accessible à un novice n’ayant jamais soudé. Bien évidemment encadré de près (très près même) par un professionnel d’expérience.
Reste à trouver le cadreur avec qui le réaliser en stage. A l’époque, en 2019/2020, ils ne sont pas légion en France à proposer des stages pour réaliser son vélo. Andréas des Cycles La Fraise propose des stages du côté de Roubaix. Et Edelbikes à Grenoble en la personne de François Cau. Je le suis depuis ses débuts, il vient du VTT également, réalise tout type de projet et est spécialiste des « moutons à cinq pattes ». Nous réaliserons le vélo chez Edelbikes donc, et en tube italien Dedacciai.

Car le projet est un peu spécial. Hors des standards « traditionnels ».

Le postulat de départ : fabriquer un vélo le plus « local » possible et durable

Je ne rentrerais pas dans le débat du « Made In France » ni de « l’artisanat versus industrie », qui agite un peu les réseaux sociaux en ce moment. Là n’est pas le sujet.
Mon objectif est de fabriquer un vélo le plus local possible avec des personnes qui me « parlent » et avec qui j’ai envie de réaliser ce projet.
Dans mon cahier des charges également : fabriquer un vélo durable et solide, sans trop d’entretien ni pièces d’usure à changer. En résumé, facile à vivre pour ne penser qu’au plaisir de rouler. Partant de ces caractéristiques, je me lance donc à la quête des différents composants. Et en tout premier lieu la transmission.

La transmission

Pas le plus simple à trouver en « local » Qui plus est, avec une technologie différente d’un dérailleur pour simplifier l’entretien et limiter les pièces d’usure.

Cela fait quand même plus de 100 ans que le dérailleur existe avec ses premières commercialisations en 1908 avec 2 ou 3 vitesses. Il sera popularisé par le célèbre Paul de Vivie, dit Velocio. Et sera autorisé pour la première fois sur le Tour de France en 1937. Simplex le développera et restera une référence française pendant de nombreuses années.

Le dérailleur a certes bien évolué mais le concept reste le même et son évolution ne me plaît plus trop.

Mécaniquement, la ligne de chaîne est peu optimale. L’avènement des 12/13 vitesses engendre encore plus de contraintes, les cassettes sont devenues d’énormes galettes disgracieuses. Tout comme les dérailleurs arrières qui touchent presque par terre et sont très exposés. Je suis également adepte du monoplateau pour sa simplicité et cherche donc une solution sans la contrainte de dérailleur avant.

Edelbikes Effigear
Des cassettes 12 vitesses devenues énormes et un dérailleur exposé qui touche presque par terre… Photo Hugues Grenon

Les standards évoluent constamment, on élargit les axes, on renforce les pattes de dérailleur, on ajoute des vitesses… Elles sont de plus en plus difficiles à régler (hors transmission électrique très au point mais qui apportent d’autres contraintes pour ma pratique et je désire rester en transmission mécanique). Les composants sont de plus en plus chers et s’usent assez vite. Bref, je ne m’y retrouve plus.

Logiquement, je m’intéresse au Rohloff qui est un excellent système placé dans le moyeu de la roue arrière, éprouvé par les voyageurs à vélo de longue date et les tandémistes aussi, gage de solidité et fiabilité donc.

Mécanisme Rohloff dans le moyeu arrière, une alternative au dérailleur. photo Rohloff

J’étudie la documentation technique. Cela me semble un peu complexe à première vue avec une multitude de configurations et câblerie. Et puis le système est dans la roue arrière ce qui apporte du poids supplémentaire et certaines autres contraintes aussi. Un excellent système cependant mais qui ne m’attire pas plus que cela.

Je continue à réfléchir. D’ailleurs, à ce stade, je ne sais pas encore si je réalise un VTT ou un gravel ce qui peut grandement influer sur le choix de la transmission. Mon ami Vincent réalisera lui un gravel monstercross.

Venant du VTT, je me souviens qu’il existe une transmission française à boîte de vitesses, Effigear, qui est montée sur leurs VTT Cavalerie et la marque allemande Nicolaï. Plutôt sur des vélos Enduro ou DH d’ailleurs.

Je fouille un peu sur le net et vois que l’entreprise est en mutation et lance de nouveaux projets dont une nouvelle boîte de vitesses, la Mimic, assez polyvalente. Effigear est également en plein développement d’un moteur/boîte avec Valéo qui désire se positionner sur le segment porteur des vélos électriques. Plutôt rassurant si Valéo s’intéresse à cette technologie.
Il y a également le concurrent allemand Pinion, plus reconnu, qui propose des boîtes de vitesses mécaniques depuis quelques années.
La technologie me séduit et semble en adéquation avec les critères recherchés cités plus haut.

Qui plus est Edelbikes et Effigear sont presque voisins. François d’Edelbikes a pu tester les boîtes de préséries et semble convaincu. C’est parti pour une rencontre chez Effigear dans le massif du Pilat, magnifique massif montagneux (rien à voir avec la dune du Pilat ) au-dessus de Saint Etienne.

Rencontre chez Effigear dans le massif du Pilat, photo Rémi Flament

Et un rendez-vous chez Edelbikes à Grenoble avec François Cau.

La journée passée chez Effigear finit de me convaincre d’adopter leur système.
Je suis séduit par leur projet et la transparence de David et Vincent, les deux associés. Ça sent bon la graisse dans ce petit bâtiment niché au cœur du village de Maclas, la passion et l’huile de coude surtout . Pensez donc, une petite entreprise française de quelques salariés, qui propose un système de transmission français en face des deux mastodontes mondiaux de la transmission. Cette image du petit poucet face aux deux géants a de quoi me plaire.

C’est cependant un pari puisque je ne testerais pas la boîte avant de réaliser le projet. De plus, l’entreprise reste très petite, en phase de développement, et somme toute une start-up avec ce que cela implique comme fragilité. Mais son adossement à Valéo, qui va utiliser la technologie boîte Effigear/moteur pour rentrer sur le marché du vélo électrique est rassurant.

Le marché de la boîte de vitesses mécanique n’a pas encore véritablement décollé et reste très confidentiel et méconnu avec 5 000 à 6 000 boîtes vendues par an dans le monde, principalement par le concurrent allemand Pinion.
Le technologie existe depuis également très longtemps puisqu’on trouvait déjà des vélos à boîtes de vitesses dans les années 40.

Une boîte de vitesses d’avant la seconde guerre mondiale, un concept déjà ancien, photo Forum Tonton Vélo

Mais elle n’a pas encore véritablement décollé malgré de nombreux avantages. Il faut la faire connaître du grand public et des constructeurs de vélos. Faire tester et avoir des retours d’expérience. Je rentrerais en contact avec plusieurs possesseurs de vélos à boîte de vitesses qui, pour l’immense majorité, ne reviendrait pas en arrière pour une transmission classique. Plutôt bon signe.

Un atout pour Effigear est que le berceau qui reçoit les boîtes de vitesses sur le cadre est dans le domaine public ; il est donc identique à celui de Pinion.

Le berceau recevant la boîte de vitesses, un berceau standard et commun à Pinion et Effigear, photo Hugues Grenon

Cela évite de créer encore un nouveau standard même si, dans tous les cas, il faudra un cadre spécifique pour recevoir la boîte. Comme me le dit David, Pinion n’est pas vraiment un concurrent vu l’étroitesse du marché et son potentiel. Plus il y aura de concepteurs et de ventes de boîtes, plus cette technologie sera connue et plus le marché décollera.

Une boîte a évidemment des atouts et des inconvénients que j’ai déjà détaillés dans l’article suite à ma visite chez Effigear, la « boîte » qui monte. Je les détaillerai à nouveau et les complèterai dans l’épisode 3 consacré au retour d’expérience.

J’étudie donc la boîte et la technologie dans le détail et me dis que c’est ce qui répondrait parfaitement à mes aspirations. Banco ! La transmission sera la Mimic Effigear, Made in France. Environ 95% des composants de la boîte sont réalisés sur le sol français, les pièces les plus importantes étant fabriquées chez Effigear même.

Nous sommes en pleine période Covid et la boîte est en cours de finalisation. Nous l’attendrons pendant plus d’un an, mais ne sommes pas pressés, c’est un projet au long cours. Et finaliser une boîte demande du temps comme vous pouvez l’imaginer. Je fais confiance à Effigear et préfère que le produit soit fiable et abouti plutôt que de rencontrer des soucis ultérieurs.

Pour les manivelles, Effigear livre le système avec des manivelles au standard Isis forgées en France. Mais il y a également une option usinée CNC par une entreprise drômoise, Infoméca26 d’Olivier Coquel, un passionné de vélo. Je partirai sur cette option avec ces magnifiques manivelles Made in France.

Des manivelles Made In Drôme d’Infoméca26, photo Hugues Grenon

La transmission peut se monter en chaîne ou courroie. Pour des raisons de disponibilités et de budget, nous partirons sur une transmission à chaîne avec possibilité de mettre une courroie ultérieurement. Le pignon est un Stronglight et le plateau un modèle usiné maison. La chaîne, une SRAM 10V basique.

Un plateau, un pignon, une chaîne et une ligne de chaîne parfaite, photo Hugues Grenon

Pour les manettes, deux choix possibles : du Campa Centaure mais à tirage mécanique pour les freins. Ou du Sram Rival hydraulique ou mécanique. Nous choisissons l’option Hydro même si moins locale, afin d’avoir un freinage plus performant pour notre pratique bikepacking.

Vient le temps de la recherche des différents composants et des échanges avec les fournisseurs pour rester dans cette démarche globale « locale » le plus possible.

Le train roulant

Le train roulant est un des éléments les plus important sur un vélo. Une bonne ou mauvaise paire de roues peut transfigurer le vélo dans un sens comme dans l’autre. Les pneus ont également un rôle non négligeable à jouer.
Les moyeux seront des Aivee, marque française qui conçoit et fabrique ses moyeux en Vendée. Aivee vient d’ailleurs de lancer ses roues Gravel, au rapport qualité/prix qui semble très attractif, un prochain test dans Bike Café est d’ailleurs prévu…!
Effigear a d’ailleurs travaillé avec Aivee pour proposer un moyeu arrière fixe. Pas besoin de roue libre avec une boîte, elle se trouve dans la boîte de vitesses.

Les cercles seront des Mach1, une marque française historique et emblématique qui a su résister et fabrique ses cercles en France. La marque équipe plutôt des vélos en première monte. Nous fouillons dans leur catalogue et dénichons un cercle qui semble convenir à notre pratique et budget. Les rayons et écrous seront des Sapim, marque référente dans ce secteur, fabriqués en Belgique.

Des cercles Mach1, des écrous et rayons Sapim, photos Hugues Grenon

Pour finir, nous rouleront sur des pneus Hutchinson, fabriqués à Montargis.
En première monte, je mettrai des Tufo fabriqué en République Tchèque, disponibilité période Covid oblige. Et ce sont également des excellents pneus. Voir nos différents tests de ces pneus sur Bike Café.

Des pneus tchèque Tufo qui seront remplacés par des Hutchinson Tundra et/ou Touareg, photos Hugues Grenon

Voici donc une paire de roues pratiquement 100% française (ce serait possible en les montant avec des rayons et écrous Mach1), du moins européenne.

Le freinage

Nous avons besoin d’un freinage performant et endurant pour notre pratique bikepacking. Il faut pouvoir arrêter le vélo chargé en descente et lancé à pleine vitesse. Et les Sram Rival ne sont pas exemplaires en la matière, s’usant assez vite et étant peu endurants.
Nous choisissons des Hope RX4 à quatre pistons, une des références en freinage, fabriqués en Angleterre.

Des freins Hope RX4 quatre pistons, pour bien arrêter le pilote, le vélo et le chargement si besoin, photo Hugues Grenon

Nous savons que plusieurs fabricants français travaillent sur des étriers Made in France mais ils ne sont pas encore prêts. Et se pose la question de la compatibilité avec les manettes Sram Rival, pas gagné !

Pour les disques de freins, nous faisons confiance à Galfer, fabriqué en Espagne, également une des références dans le monde du disque de frein.

Galfer, une des références dans le milieu du disque de frein, photo Hugues Grenon

Les autres composants

Nous avons presque réuni toutes les pièces du puzzle : le cadre, la transmission, le train roulant et le freinage.

Nous aurions pu partir sur une fourche acier fabriquée par François. Pour rester dans un poids raisonnable, nous choisirons une fourche carbone Colombus. Elle sera montée avec un jeu de direction Hope, made in England.

Des fourches Colombus prêtes à peindre pour compléter le montage, photos Hugues Grenon

Reste une partie plus difficile, car plus ou peu fabriquée en France ou en Europe : tige de selle, cintre et potence.
Nous pourrions partir sur des composants Hope également, ou artisanaux. Mais nous ne voulons pas non plus exploser le budget qui est déjà non négligeable. Nous nous dirigerons sur des composants plus abordables avec Ergotec, marque allemande fabriquant en Asie, mais qui a encore une partie de sa production outre-Rhin. Je remplacerai le cintre ultérieurement par un Ritchey Beacon qui me conviendra mieux.

Tige de selle, potence et cintre Ergotec, efficaces et abordables afin de limiter le budget global, photos Hugues Grenon

Pour la selle, nous pouvons trouver en France mais je conserve ma selle WTB avec laquelle je roule depuis de nombreuses années et qui me convient parfaitement. Quand on trouve SA selle, on la garde !

Pour le ruban de cintre, un Velox très épais nous amènera un bon confort. Et pour les pédales, mes fidèles Time Atac, que j’utilise depuis toujours.
Finissons par des bouchons de cintre en bois du Garde-boue des Bois, des artisans français basés également près de Grenoble. 

Pour les accessoires, nous équiperons nos deux gravels avec du Zefal pour les bidons/porte-bidons, protections de cadre et pompe. Une entreprise française basée à Jargeau près d’Orléans et dont la production est encore majoritairement réalisée en France. Le vélo fera d’ailleurs une partie des reconnaissances du Challenge du Tourmagne, organisé sous l’égide de cette belle entreprise historique.

Voilà, le projet et les composants sont trouvés. Cette phase aura demandé un gros travail de recherche rendu encore plus difficile par la période Covid où les stocks étaient tendus sur un bon nombre de composants.

Le budget

Et oui, il faut bien parler budget pour finir.

Il tournera aux alentours de 5000 €. C’est le budget que nous nous étions fixés au départ et que nous avons respecté en faisant certains choix qui nous paraissaient cohérents. Ce budget est conséquent mais, pour un vélo unique, artisanal, durable, et répondant à notre cahier des charges, il n’est pas disproportionné par rapport à des productions de série en carbone ou artisanales traditionnelles.

D’autant que, nous le verrons dans l’épisode retour d’expérience, le choix de cette transmission est censé nous faire économiser beaucoup de pièces de rechanges et d’entretien sur la vie du vélo. Vous découvrirez si cet aspect important est respecté…

Pour le poids du vélo, nous verrons bien une fois le montage final réalisé. Et nous aurons plutôt une bonne surprise… Nous ne sommes pas des adeptes de l’ultralight pour notre pratique baroude bikepacking loisir, où fiabilité et confort priment. Bien qu’accusant un petit embonpoint par rapport à une transmission classique, le positionnement de la boîte en position basse centrale répartit parfaitement les masses en enlevant également du poids sur la roue arrière.

Cette période de réflexions, rencontres et recherches a duré environ deux ans. La période Covid a reculé plusieurs fois des rendez-vous et la disponibilité des pièces a parfois fait défaut.

Cap sur l’épisode 2 où je présenterai la réalisation des gravels, en stage chez l’artisan du cycle sélectionné, Edelbikes.

Cap sur l’épisode 2 : la fabrication des deux gravels, photo Vincent Morisset

Bicicleta Ravito : une Creative Cycling Guest House

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Bicicleta Ravito
ROMUALD MARIE ET CELINE DAYES DANS LEUR ATELIER GITE DE LA BICICLETA RAVITO, VILLE DE SOUILLAC, CAUSSE DE MARTEL, VALLEE DE LA DORDOGNE LOTOISE, HAUT QUERCY, LOT, OCCITANIE, FRANCE.

Dans notre série consacrée à la découverte des lieux vélos, je vous entraîne cette fois dans le Lot, à Souillac, à la découverte de la Bicicleta Ravito. C’est sur le Tour du Vaucluse 2019 que j’ai rencontré Céline Dayes et Romuald Marie pour la première fois. Ils sont unis dans la vie, comme sur le tandem sur lequel ils pédalaient ce jour-là. Ces deux designers, passionnés de vélo, qui se sont rencontrés dans l’agence où ils travaillaient, ont décidé un jour de quitter leur emploi pour créer leur marque : Ravito, il y a 20 ans. Ces insatiables créatifs apportent cette année un complément à leurs nombreuses activités, avec l’ouverture d’un lieu qu’ils ont baptisé « Creative Cycling Guest House ».

Le sourire, comme une marque de fabrique

Puisque nous entrons avec eux dans l’univers de la création, j’ai cherché le symbole qui pourrait le mieux correspondre au lieu vélo qu’ils ont créé dans le Lot. J’ai trouvé : c’est le sourire ! En effet, il est présent partout sur les photos de leurs clients que l’on peut voir sur Instagram, il est accroché aux visages de Céline et Romuald sur la photo de couverture de cet article et sur la pochette du podcast Bla Bla que nous avons fait ensemble. Il était déjà présent en 2019, lorsqu’après une pause « ravito » partagée dans une épicerie sur le parcours du Tour du Vaucluse, nous avons fait un bout de route ensemble. La difficile montée au dessus de l’Abbaye de Senanque n’était pas de tout repos en tandem, et pourtant ces deux là avaient la “banane”…

Créative…

Avant la rencontre avec Céline et Romuald en 2019, j’avais déjà découvert la marque Ravito en écrivant un article sur les bières cyclistes en 2017. “En 2005, lorsqu’on a décidé de quitter Paris et nos emplois en agence de design, on évolue dans cette notion d’inconnu, de naïveté d’entreprendre les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. La création de ce lieu est une suite logique a tout ce que nous avons réalisé avec une multitude de services, de nouveaux métiers à apprendre comme la location vélo, l’hébergement, la table d’hôtes…“, explique Romuald.

Bicicleta Ravito

Le mot creative est bien choisi, car il nous laisse imaginer différents types d’événements possibles, dans cette sorte de camp de base pour les cyclistes. Creative correspond bien à l’alchimie de leur duo, qui combine la créativité graphique de Céline et l’imagination cycliste de Romuald. La marque Ravito y sera présente, avec les produits locaux qu’ils commercialisent, les œuvres de Céline y seront exposées, le décor du lieu qu’ils ont créé reflète leur passion pour le vélo. 

Pédaler, se ravitailler, dormir…

Cette maison nous ressemble de plus en plus …

Romuald Marie

Ces 3 verbes résument le triptyque des activités de la Bicicleta Ravito. Il y a les randonnées organisées comme la « Bici Gravel Loops » qui s’est déroulée lors du grand week-end du 8 mai dernier, un gros dénivelé de 9850 m de D+ du 20 au 24 juin et un 250 km féminin les 24 et 25 août… Les parcours sont tracés par Romuald avec l’aide de 2 amis Axel et Martin et dessinés par Céline. Il y a la table d’hôte accueillante et fournie en produits locaux. Et enfin, il y a désormais de quoi dormir avec des chambres décorées dans l’esprit vélo et un dortoir de 8 places.

L’actualité de la Bicicleta Ravito est l’ouverture d’un lieu cycliste baptisé le « Creative Cycling Guest House ».

Cycling Guest House

La maison d’hôtes cycliste propose trois chambres d’hôtes confortables et un dortoir huit places propice à la convivialité après de belles journées de vélo dans le Lot et dans la vallée de la Dordogne. Dormir à la maison d’hôtes c’est aussi profiter des pièces à vivre, la salle à manger, les petits salons, décorées d’histoires de vélo, ponctuées d’Art, marquées de l’empreinte de Céline et Romuald. C’est aussi profiter de façon privilégiée du jardin, du café cycliste.

Écoutez le Bla Bla #109 avec Céline & Romuald

Au-delà de l’hébergement, des conseils de vos hôtes qui connaissent parfaitement la région et des parcours alentours en sortant des sentiers battus. Ils pourront vous concocter les circuits vélo route ou gravel, adaptés à vos envies de kilomètres, à vos envies de profiter, des incontournables touristiques aux petits coins confidentiels, des vues imprenables aux itinéraires bis en évitant les voitures.

Pour ceux qui viennent les mains dans les poches, il est aussi possible de louer ou d’acheter un vélo : route, gravel, VAE ou vintage pour flâner le long de la Dordogne. Si vous rencontrez un souci mécanique ou si vous avez besoin d’une chambre à air, Romuald aura dans son atelier vélo une solution à vous proposer. Vous trouverez aussi “la boutique” avec maillots, cuissards, ravitaillements… ou l’envie de ramener un souvenir de votre séjour comme la tasse à café Ravito ou des produits locaux de la marque Ravito des hôtes, des produits locaux et des accessoires made in Occitanie.

Il est possible de privatiser les lieux si vous voulez y organiser une épreuve cycliste. L’espace du café-cycliste-bar et le jardin peuvent accueillir vos participants. La Creative Cycling Guest House peut se transformer en camp de base pour un séminaire d’entreprise, une réunion de team-building en combinant séances de travail et activités. Salle de réunion adaptée à votre échelle, matériel de projection et pourquoi pas les services de Céline et Romuald et de leur casquette de créatifs, conseils aux marques, animateurs de séances de créativité, brainstormings, réunions de création. Voilà vous savez tout !

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Pirelli : de l’art de rouler

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Chanceux, j’ai pu visiter l’usine historique de Pirelli à Bollate, ainsi que son siège à Milan. Aussi, sensible aux sports mécaniques, j’ai redécouvert avec intérêt cette marque emblématique de l’Italie d’hier et d’aujourd’hui. Une découverte in situ, où la passion se mêle au pragmatisme industriel.

Pirelli, d’hier à aujourd’hui (photo Laurent Biger)

Pirelli : une histoire italienne bercée par le vélo

En 1872, le jeune ingénieur Giovanni Battista Pirelli fonde à 24 ans la société Pirelli & C à Milan. Comme d’autres concurrents actuels, Pirelli a fabriqué ses premiers pneus pour le monde du vélo avant celui de l’automobile. Ainsi, en 1895 eut lieu la première course de vélos organisée par Pirelli. Le parcours était Milan-Crémone-Brescia-Milan. L’épreuve était réservée aux seuls cyclistes qui montaient des pneus Pirelli. De cette époque, les cyclistes les plus célèbres étaient Narciso Pasta et Gilberto Marley.

Illustrations Pirelli sur le site de production de Bollate en Italie (photo Laurent Biger)


Les vélos sortaient des ateliers Dei, Orio & Marchand, Maino, Atala, Frera et Ganna. Puis vint Legnano et son rival Bianchi. Dès lors, Pirelli a participé à toutes les grandes classiques, en équipant les vélos sur le Giro d’Italia ou encore le Milano-Sanremo. Et bien sûr, le Tour de France. Les pneus de la marque milanaise ont été utilisés au vélodrome de Sempione et plus tard sur la piste en bois de Milan en 1925 par Giuseppe Vigorelli. Dès le début des années 1920, Pirelli est apparu sur les roues des vélos et sur les maillots de champions tels que Costante Girardengo. Celui-ci a porté les couleurs de Bianchi, Stucchi et Wolsit à la victoire.

Illustration d’époque du pneu TIPO A de Pirelli (photo Laurent Biger)

Puis vint l’ère de champions comme Alfredo Binda, Fausto Coppi et Gino Bartali. C’est ce même Alfredo Binda qui eut l’idée d’un Gran Premio Pirelli en 1949. Le Gran Premio Pirelli est rapidement devenu l’un des tremplins les plus importants pour les jeunes cyclistes qui aspiraient à se lancer dans la course professionnelle au milieu des années 1950. Celui-ci impliquait plus de 14 000 participants.

Une édition des “Gran Premio” (photo d’archive Pirelli)

Il s’agissait d’un tournoi où ces jeunes passionnés s’affrontaient lors d’épreuves éliminatoires régionales pour accéder à la finale au Vélodrome Vigorelli. D’ailleurs, tous les records de l’heure cyclistes ont été battus dans ce vélodrome de 1935 à 1958, véritable temple du cyclisme à Milan.

Notez les arguments commerciaux, qui n’ont pas vraiment changés depuis (photo Laurent Biger)

Des années 1960 à la fin des années 1990, Pirelli a continué à être présent dans le secteur du cyclisme. Aujourd’hui, le fameux P-Zero est toujours synonyme de performance, et ce dans tous les sports mécaniques où Pirelli a apposé son empreinte. La vidéo qui suit retrace de façon artistique l’épopée de Pirelli dans le secteur du deux roues, qu’il soit motorisé ou musculaire (vidéo réalisée par la Fondazione Pirelli).

L’art, omniprésent chez Pirelli

En 1964, le service publicité révolutionne l’histoire de l’art contemporain à travers le calendrier Pirelli. Une icône de la communication d’entreprise et un objet culte pour les collectionneurs. « The Cal » laisse une marque indélébile sur le paysage culturel. Chaque année, il fait appel aux plus grands artistes : non seulement des sommités de la photographie comme Richard Avedon, Helmut Newton et Bruce Weber, mais aussi des icônes de la mode comme Karl Lagerfeld.
Là-dessus, chaque artiste se charge d’explorer et d’interpréter sa propre vision de la féminité, cœur iconographique du projet. La beauté féminine a évolué de diverses manières au fil des ans. Ainsi, le calendrier exprime les changements dans les goûts, les modes et les normes sociales, en véritable témoin de son époque.

Aux archives, de précieux calendriers Pirelli (photo Laurent Biger)

« The Cal » trouve sa formule gagnante dans des photographes de renom, une qualité graphique de premier ordre, des décors naturels exotiques associés à une célébration de la beauté féminine.

“Power is nothing without control” est toujours le slogan de Pirelli depuis 1994. Là aussi, l’art s’exprime avec puissance (photo Laurent Biger).


Certes emblématique, l’art chez Pirelli ne se résume pas aux calendriers. L’art fait partie intégrante de l’histoire de la marque milanaise, au point d’en devenir indissociable. Aussi, le fabricant collabore avec les plus grands couturiers et a même proposé à une époque des imperméables mondains.

Pirelli et la mode, un couple indissociable (photo Laurent Biger)

En cela, la Fondazione Pirelli en est le gardien. Les archives historiques de Pirelli séjournent dans un bâtiment qui jouxte le siège social de Milan. Celui-ci contient plus de quatre kilomètres de documents ! Depuis sa fondation en 1872, jusqu’à nos jours. Un patrimoine déclaré “bien culturel” par l’État italien, que visitent des milliers de personnes chaque année.

Ainsi, on peut découvrir les photographies, dessins et affiches, mais aussi le célèbre magazine Pirelli. Les archives comprennent évidemment des documents plus techniques, produits depuis plus de 150 ans.

Bollate, le berceau historique du Pirelli P-Zero

Pirelli est la seule entreprise au monde à produire des pneus de vélo en Italie à une échelle industrielle. Dans l’usine de Bollate, aux portes de Milan, naissent les modèles haut de gamme destinés aux vélos de route. Ils sont produits sur une ligne de production qui offre une qualité indéniable. C’est dans ce but que la plus récente ligne de production de pneus pour vélo a été inaugurée en 2022.

L’entrée du site de Bollate (photo Pirelli)

Nous savons tous que les pneus sont robustes. Néanmoins, dans le processus qui précède la vulcanisation, les composants sont délicats, à tel point qu’en les manipulant, on peut les endommager. Partant de ce fait, le meilleur processus de production est d’éviter le contact manuel et de rendre l’opération la plus automatisée possible. C’est précisément dans ce but que l’usine de Bollate a été optimisée.

C’est dans ce bâtiment ultra-moderne qu’est la ligne de production (photo Pirelli)


La ligne de production consiste en un couloir central où le produit est assemblé. C’est là que naît le pneu fini, avec tous ses composants. Puis vient ensuite la vulcanisation.

La ligne de production (photo Pirelli)

Premièrement, les éléments fondamentaux de la carcasse sont les bandes de tissu et la qualité des composants. Pirelli connaît ces deux domaines grâce à l’expérience acquise dans la production de pneus hautes performances pour le sport automobile. Pour réaliser la carcasse, on utilise un tissu caoutchouté très fin (quelques dixièmes de millimètres), avec un motif en polyamide et éventuellement des garnitures en fibre d’aramide. Là-dessus, ces fibres passent par des machines qui les découpent à la largeur souhaitée. Vient ensuite la bande de roulement. Le composé chimique de cette bande de roulement arrive sous forme de tube. On obtient ainsi la bande de roulement qui, pour un pneu de route, prend la forme d’une demi-lune très fine. La finition de celle-ci est fondamentale car elle définit les performances intrinsèques du pneu.

Bande de roulement refroidissant après extrusion (photo Pirelli)

Puis, l’assemblage est réalisé sur un moule autour duquel sont enroulés tous les composants du pneumatique. Le processus commence par la construction de la carcasse à laquelle est ajoutée la bande de roulement. Selon le modèle de pneu, d’autres composants s’ajoutent, tels que des renforts, des couches anti-crevaison ou d’étanchéité pour les pneus Tubeless Ready (TLR). L’ensemble du processus est automatisé et sécurisé, l’opérateur étant éloigné des machines de production. Ceci car le processus n’est pas exempt de danger potentiels pour la santé des opérateurs à proximité immédiate. À ce stade, le pneu est encore sous une forme délicate car il n’a pas encore été vulcanisé.

Cette dernière étape va venir fixer l’ensemble et le transformer afin qu’il soit dans sa forme la plus résistante. La vulcanisation transforme les composés de l’état plastique à l’état élastique, rendant ainsi le pneu uniforme et prêt à être monté. Elle est réalisée en prédisposant un pneu « brut » sur un dispositif équipé d’une presse. Cette opération se déroule de manière automatisée.

Dès lors, le produit fini est envoyé au contrôle qualité. En cela, certaines machines de contrôle sont d’ailleurs les mêmes que celles utilisées pour les pneus destinés aux sports automobiles. De ce point de vue, Pirelli est à l’avant-garde.

Certaines machines de contrôle sont d’ailleurs les mêmes que celles utilisées pour les pneus destinés aux sports automobiles (vidéo Pirelli)

Le processus final de contrôle est néanmoins effectué manuellement et visuellement par des techniciens. Ces derniers vérifient l’état du pneu dans les moindres détails et écartent ceux qui présentent des imperfections (ceux-ci seront recyclés).

Le contrôle final est effectué manuellement et visuellement (photo Pirelli)

Les perspectives

De l’aveu des responsables, Pirelli souhaite rapatrier la production de certains pneus cycles à Bollate. C’est notamment le cas de pneus Gravel (que j’avais pu tester) et VTT qui sont encore majoritairement produits ailleurs, voire sous-traités en France. Pirelli vise une relocalisation dans ses locaux de Bollate à l’horizon fin 2025. Ce transfert sera simultané à une montée en gamme. Ceci afin de concurrencer directement les pneus Gravel les plus huppés du moment (René Herse, Hutchinson Racing Lab, etc.). Au regard de l’expérience acquise sur les produits P-Zero et de l’extrême contrôle qualité que j’ai pu constater sur le site de production, on peut se montrer confiant pour la marque milanaise.

Pirelli P-Zero (photo Pirelli)

Je retiendrai de cette visite la passion qui anime les collaborateurs que j’ai pu rencontrer. Mais aussi, et surtout, l’impartialité dans la production et le contrôle : le pneu de vélo a droit aux mêmes traitements et contrôles qu’un pneu destiné à équiper une Lamborghini.

Sur cette photo, tout est dit sur l’exigence que s’impose Pirelli (photo Laurent Biger)

C’est d’ailleurs probablement la principale force de Pirelli que de pouvoir avoir cette flexibilité d’emploi de leur personnel et de leurs machines. Passion et exigence semblent être le leitmotiv à Bollate. Je remercie le distributeur français, Royal Vélo France, pour cette visite chez Pirelli.

Site fabricant : Pirelli Cycling
Distributeur pour la France : Marques – Pirelli – ROYAL VELO FRANCE

Elastic Interface brevette N3X, l’impression 3D pour les peaux de cuissards

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photo CyTech S.r.l. Società Benefit

On connaissait les selles 3D, dont nous avons testé plusieurs modèles à Bike Café.
Voici maintenant que se profilent des pads de cuissards réalisés avec le même procédé… CyTech S.r.l. Società Benefit, la société-mère des fameuses peaux Elastic Interface, vient de déposer N3X, un procédé technologique d’impression 3D des fonds pour cuissards.

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On connaissait les selles 3D, voici maintenant les chamois – capture d’écran site web Elastic Interface

Secret industriel

N3X est le résultat de plusieurs années d’étude, de recherche et de prototypage, au cours desquelles CyTech S.r.l. a acquis une multitude d’informations, gardées jalousement secrètes, concernant non seulement l’impression 3D mais aussi l’application de cette technologie aux chamois.
Avec ses caractéristiques techniques spécifiques, N3X est une solution technique innovante et unique en son genre.

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N3X est une solution technique unique en son genre – capture d’écran site web Elastic Interface

Les fonds de cuissards en 3D, entièrement réalisés à l’aide de procédés d’impression 3D dont CyTech S.r.l. est le propriétaire exclusif, a demandé et demande aujourd’hui encore des investissements considérables de la part de l’entreprise italienne, qui a déposé un brevet pour protéger son innovation industrielle.
Pour protéger son invention, l’entreprise de San Vendemiano a mis en place des outils de contrôle permettant d’intercepter d’éventuelles contrefaçons et de protéger ses droits par la même occasion.

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CyTech S.r.l. a déposé un brevet pour protéger son innovation industrielle – capture d’écran site web Elastic Interface

N3X : C’EST QUOI exactement ?

N3X est un nouveau rembourrage imprimé en 3D signé Elastic Interface, conçu pour améliorer les caractéristiques des mousses traditionnelles en polyuréthane, pour offrir au cycliste “une expérience sans précédent en matière de confort et de performance” nous promet CyTech S.r.l.

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Cet insert 3 D a de multiples qualités – photo CyTech S.r.l. Società Benefit

Il est vrai que l’insert N3X offre a priori de nombreux avantages par rapport à un rembourrage traditionnel, en particulier un meilleur contrôle de la température dans la région délicate de l’assise, car la trame à cellules entièrement ouvertes du rembourrage imprimé 3D améliore le passage du flux d’air et la dispersion de la chaleur et de l’humidité, réduisant les temps de séchage et optimisant la gestion de la température de la peau.

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On retrouvera les mêmes avantages qu’avec les selles 3D – photo CyTech S.r.l. Società Benefit

On peut évoquer également la qualité un soutien ergonomique, comme avec les selles en 3D, une durabilité et une longévité de la protection, une meilleure respirabilité du tissu, un encombrement minimal, une personnalisation (sic) “et surtout zéro déchet” nous vend le communiqué de presse, ce qui, bien sûr, est tout à fait relatif en matière de production industrielle.

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Le soutien ergonomique devrait être au rendez-vous – capture d’écran site web Elastic Interface

Chamois Pride

Un tel éventail d’innovations, de technologies et de connaissances est désormais accessible aussi bien aux clients d’Elastic Interface – à savoir des fabricants de vêtements de cyclisme pouvant compter sur une technologie exclusive destinée à améliorer et à valoriser leurs vêtements – qu’aux consommateurs finaux.

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Ce nouveau procédé va profiter aux cyclistes – photo CyTech S.r.l. Società Benefit

Car les cyclistes du monde entier peuvent désormais bénéficier des avantages de cette innovation… pour peu qu’ils achètent un cuissard équipé d’une peau N3X.
Ce procédé a récemment été choisi par deux marques reconnues : GoreWear, dont le produit Ultimate BibShort a remporté l’ISPO Award 2023, et X-Bionic, qui a lancé dernièrement le cuissard Corefusion Compression.

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CyTech S.r.l. Società Benefit est très fière de son invention – photo

Pour Elastic Interface, qui a produit les fonds de leurs cuissards, il s’agit d’un aboutissement dont l’entreprise est fière, mais aussi d’un nouveau point de départ : en effet, de nouvelles collaborations avec d’autres marques prestigieuses de vêtements de cyclisme seront bientôt annoncées.

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De nouvelles collaborations seront bientôt annoncées – capture d’écran site web Elastic Interface