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Histoires de gravier : jusqu’au bout de la piste avec les Terrene Honali Light 700 X 40c

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photo Anne Fontanesi

Photo d’en-tête : Anne Fontanesi

Présenté comme un pneu ultra polyvalent, dédié aux voyages à vélos et à une pratique urbaine, le Terrene Honali est disponible dans une version “Light”, pour une utilisation plus sportive et plus gravel grâce à un poids inférieur et des flancs plus souples. Réputé pour ses qualités de roulage exceptionnelles, et son incroyable rendement sur asphalte et sols lisses, nous avons poussé ce pneumatique à ses limites, en le testant sur des parcours et des terrains extrêmement variés, parfois très engagés…. Après plusieurs semaines de test sur plus de 1200 km et 16000 mètres de D+, nous avons pu nous faire une idée assez précise de jusqu’où et comment ces pneus pouvaient nous mener.

Le test de ce pneu nous a conduit - entre autres lieux - jusqu'au Cirque de Navacelles - photo Dan de Rosilles
Ce pneu nous a conduit – entre autres lieux – jusqu’au Cirque de Navacelles – photo Dan de Rosilles

Un pneu bien dans sa peau

Ces pneus sont disponibles en exclusivité chez Boost Cycles, un site qui propose à la vente des produits mûrement choisis et triés sur le volet.
Au déballage, je découvre un pneu léger, bien dessiné, la gomme a des reflets froids, un peu bleutés. Il inspire confiance mais paraît étonnamment fin : contrairement à son frangin “Tough” qui affiche une carcasse de 60 tpi (Threads Per Inch), cet Honali “Light” est construit sur une armature de 120 tpi, ce qui signifie que ce sont des fils plus ténus (puisqu’il y en a deux fois plus par pouce) qui constituent son squelette. On aura donc affaire à un pneu sans doute moins robuste, mais plus léger et surtout plus souple, une garantie de confort en gravel bike.

Le pneu est léger, bien dessiné, il inspire confiance - photo Dan de Rosilles
Le pneu est léger, bien dessiné, il inspire confiance – photo Dan de Rosilles

Au niveau de son prix, de son poids et de sa section, le pneu se positionne a priori dans la gamme du Allroad de chez Mavic. Toutefois, son profil moins creusé semble indiquer un pneu plutôt orienté vers les sols secs et la recherche de rendement. Là où Mavic joue la carte de la polyvalence avec un Allroad “à tout faire”, Terrene proposerait un pneu plus spécialisé, laissant le soin à son modèle Elwood d’aller rouler les terrains gras. Tout cela restant à vérifier sur les chemins bien entendu.

En terme de prix, de poids et de section, le Terrene Honali se positionne a priori dans la gamme du Allroad de chez Mavic – photo Dan de Rosilles

Un montage en toute sérénité

Je n’ai pas encore une très grande expérience du montage en tubeless, jugez plutôt : il s’agit seulement de mon deuxième montage sans aucune aide extérieure … je suis donc le cobaye idéal pour savoir si ce pneu est facile à monter. Pour cette réalisation, j’ai choisi, sur les conseils de Sébastien de Boost Cycles, le liquide préventif CEC 1REV et les valves tubeless de la même marque.

Les valves CEC présentent deux caractéristiques intéressantes par rapport aux valves classiques : le joint torique est beaucoup plus imposant que celui des valves courantes, son embase n’est pas rectangulaire mais ronde, ce qui permet de la positionner sans solliciter l’adhésif d’étanchéité dans le creux de la jante. Une astucieuse empreinte de clé Allen permet ensuite de maintenir cette embase ronde en place au fond de la jante pendant qu’on serre le joint torique à l’extérieur.

À gauche une valve classique, avec son embase rectangulaire. À droite, une valve CEC avec son embase ronde et son imposant joint torique – photo Dan de Rosilles

On sait à quel point la qualité de la valve et la minutie de son installation sont prépondérants pour obtenir une bonne étanchéité du pneu tubeless ; manifestement, les principes qui ont prévalu à la conception de cette valve vont dans le bon sens.

Une astucieuse empreinte hexagonale de 4mm permet de positionner et maintenir parfaitement la valve dans le creux de la jante pendant le serrage – photo Dan de Rosilles

Pour ce qui est du liquide préventif CEC 1REV, je constate que le tube applicateur qui permet de verser le préventif dans la valve se bouche… le liquide est trop efficace, je suis obligé de dévisser le bouchon et d’utiliser une seringue de diamètre très supérieur pour introduire le produit dans la valve !

Ce liquide est censé boucher instantanément les perforations jusqu’à 6 mm. Ça doit être vrai, il est vraiment efficace, puisque j’ai dû dévisser le bouchon pour l’utiliser car il obstrue même son embout en plastique – photo Dan de Rosilles

Une petite curiosité, il n’y a qu’à Bike Café qu’on prend de tels risques pour vous révéler d’importants secrets : suite à cette mésaventure, quelques gouttes de préventif sont tombées sur le sol de ma terrasse, une horde de minuscules fourmis se précipitent pour venir flairer ce produit, s’y intéressent un moment, puis s’en écartent. Curieux, je goûte au bout de la langue, il n’y a pas de doute : non seulement, comme indiqué sur la fiche technique, le produit ne contient pas d’ammoniaque, mais en plus il a un goût légèrement sucré. Puisqu’on vous le dit !

les fourmis s’intéressent de près à l’édulcorant sucré contenu dans le liquide préventif CEC 1REV

Malheureusement pour le lecteur, mais heureusement pour le cycliste, pas de suspense à ce stade de l’article. Le pneu se monte aussi facilement qu’un cheval à bascule ; il claque à la seule force de mes petits bras et d’une pompe à pied. Que demander de plus ? Quelques mouvements de “tourné-boulé” pour bien répartir le préventif sur les parois du pneu et de la jante, et me voilà fin prêt pour les premiers tours de roue.

Le pneu se monte aussi facilement qu’un cheval à bascule et claque à la seule impulsion d’une pompe à pied – photo Dan de Rosilles

Les pneus de section 40 passent tout juste à l’arrière de mon Sunn Cycloss dessiné en 1996 par Max Commencal et lui donnent un délicieux look de monster cross dernier cri. Malgré le faible espacement entre le pneu et le tube vertical (5 mm environ), en plus de 1000 km de test je n’ai pas eu de soucis de bourrage ou d’encombrement à cet endroit. Et si nous allions faire un tour ?

Les pneus de section 40 passent tout juste à l’arrière de mon Sunn Cycloss de 1996 et lui donnent un look de monster cross dernier cri – photo Dan de Rosilles

Vacances de gravier, épisode 1 : Arles, Mont Aigoual, Sète, Arles

Pour commencer, cgrgeons le vélo pour un trip de 500 km - photo Dan de Rosilles
Pour commencer, chargeons le vélo pour un trip de 500 km – photo Dan de Rosilles

C’est décidé, en ce mois d’août nous partons avec Anne 5 jours en vacances en bike packing sur les pistes. Une première expérience de raid sur plusieurs jours en Ardèche avec le vélo chargé au mois de mai dernier m’a permis d’affiner le choix du matériel à embarquer et de valider l’harnachement des vélos. Nous nous lançons cette fois-ci sur un parcours plus long, plus engagé, plus montagneux, une boucle de presque 500 km et 6000m de D+ qui, au départ d’Arles, nous verra traverser le Gard via Nîmes, Claret et Saint Hippolyte du Fort jusqu’au sommet du Mont Aigoual, plonger dans l’Hérault en traversant les grands causses via le cirque de Navacelles, contourner l’étang de Thau via Marseillan et Sète, pour rentrer à la maison en longeant le canal du Rhône à Sète et en traversant la Petite Camargue via Aigues Mortes.

La carte de nos vacances de gravier début août 2018 - illustration Dan de Rosilles
La carte de nos vacances de gravier mi-août 2018 – illustration Dan de Rosilles

Ça peut paraître risqué de partir ainsi avec un pneu à peine monté, mais je tente le coup. Un petit ride la veille du départ sur quelques kilomètres de digues autour de la maison avec le vélo à 23 kg n’a révélé aucune faille de comportement, le lendemain matin la pression d’air n’a pas bougé : je me lance. Le début du parcours, sur une “dirt road” bien granuleuse, révèle déjà le très bon pouvoir de traction de ce pneu. Cette impression ne disparaîtra pas tout au long du test, aussi bien sur des montées sur asphalte que dans les chemins à fin gravillon, le pneu rend très bien.

Une “dirt road” bien granuleuse, révèle déjà le très bon pouvoir de traction de ce pneu – photo Dan de Rosilles

Le comportement du pneu sur la suite du parcours n’est qu’une succession de bonnes surprises. Le vélo avale sans broncher les chemins blancs dans la garrigue entre Nîmes et Claret, sur les hauteurs de Solorgues, autour de l’oppidum de Nages les “clapas” (cailloux calcaires plats et anguleux) claquent comme des coups de fusil et laissent bien des traces blanches sur les flancs des pneus, mais sans dommage pour ceux-ci. Malgré la charge du vélo, qui devrait plutôt être supportée par un pneu de type touring (le Terrene “Tough” en l’occurrence), cette version “Light”, bien que sur-sollicitée, ne fait montre d’aucune défaillance.

Des traces blanches sur les flancs, laissées par les clapas dans la garrigue - photo Dan de Rosilles
Des traces blanches sur les flancs, laissées par les clapas dans la garrigue – photo Dan de Rosilles

Sur les rudes pentes de l’Aigoual, c’est au tour du granit et du schiste d’éprouver pneumatiques et pilote. Lorsque la pente est trop longue et trop raide et qu’il faut pousser le vélo pendant parfois plusieurs heures, on ressent une certaine solitude : les “marches” de schiste anguleuses ne permettent pas de rouler, il faut parfois porter le vélo sur les sentiers de crête pour avancer sur un parcours infernal, tracé quelques jours plus tôt confortablement installé dans le canapé à la maison… La peine est telle que je n’ai même pas la présence d’esprit de photographier cette partie du voyage. Là encore, les pneus ne bronchent pas malgré des sollicitations assez extrêmes. Arrivés sur les points culminants, les panoramas sublimes qui s’offrent à nous gomment la fatigue et récompensent l’effort.  Quand la pente s’adoucit, on peut de nouveau pédaler sur des pistes DFCI (Défense des Forêts Contre l’Incendie), le pneu gonflé à la bonne pression encaisse bien les chocs et permet au vélo de garder sa ligne, aussi bien en montée qu’en descente.

Malgré la rudesse des pentes de l’Aigoual, la vue depuis les sommets gomme la fatigue et récompense l’effort – photo Anne Fontanesi

L’Aigoual avalé, nous passons au plat suivant. Sur le causse de Blandas et celui du Larzac, les chemins sont plus roulants, la gravette est fine et régulière, mais l’enchaînement des kilomètres valide le bon rendement des Honali et leur confort. Plus de dix heures en selle sans interruption ne seront pas venues à bout de ma patience ni de celle de mes fesses…

Sur le causse la gravette est fine et régulière, j’enchaîne plus de dix heures en selle sans la moindre fatigue – photo Dan de Rosilles

Heureusement, la rupture du Cirque de Navacelles se passe sur de l’asphalte, je ne suis pas sûr qu’avec la chaleur torride en milieu de journée, les forts pourcentages rencontrés ici auraient été autant appréciés sur un chemin pierreux. Dans les lacets de la montée, les pneus font preuve une fois de plus d’une excellente traction.

Dans les forts pourcentages de la montée des gorges de la Vis vers Saint Maurice-Navacelles les pneus font preuve d’une excellente traction – photo Anne Fontanesi

La suite du parcours enchaîne les paysages de vignes vallonnées, jusqu’au bord de l’étang de Thau, où un paysage lacustre et des odeurs marines succèdent à celle des pinèdes. Décidément, jusqu’alors rien n’entrave l’adhérence et le rendement des Terrene Honali. Il aura fallu attendre le dernier jour et les longues lignes droites du canal de Rhône à Sète, coincé entre marais et bord de mer, pour rencontrer ses premières limites.

Au bord de l’Étang de Thau les odeurs salines succèdent à celle des pinèdes – photo Dan de Rosilles

C’est ici, en passant les quelques flaques boueuses épargnées par un été torride au bord du canal que le pneu révèle ses faiblesses : la boue salée et visqueuse encrasse durablement la bande de roulement et les flancs de l’Honali, et le pilotage se révèle hasardeux, bien que les flaques de boue ne soient guère profondes ou étendues. Mais le problème ne perdure pas, puisque aux flaques succèdent de longues portions gravillonnées et bien sèches. La boue se décolle, le pneu reprend son aspect habituel et retrouve ses qualités.

La boue salée et gluante du bord du canal ne plait pas du tout au Terrene honali - photo Dan de Rosilles
La boue salée et gluante du bord du canal ne plait pas du tout au Terrene honali – photo Dan de Rosilles

Après cinq jours en bike packing je peux déjà tirer des conclusions sur le Terrene Honali : le pneu a répondu à ce qu’on attendait de lui, sur terrain plat ou très pentu, sur le calcaire, le schiste et le granit, sur des monotraces, des pistes très roulantes ou sur route, j’ai complètement oublié son existence, pour me consacrer pleinement au plaisir du pilotage, à la contemplation du paysage aux odeurs et aux lumières rencontrées tout au long de ce périple. Un seul regonflage (à mi-parcours) sur 5 jours confirme également la bonne tenue de la pression, à laquelle ont contribué sans doute les valves et le préventif CEC. Cinq cent kilomètres … comme sur des roulettes.

Et si on allait un peu plus loin ?

Le parc naturel de la Garrotxa regorge de pistes forestières humides et fraîches – photo Dan de Rosilles

La suite du mois d’août nous offre une opportunité supplémentaire pour continuer le test du Terrene Honali. Le parc naturel de la Garrotxa au cœur de la catalogne espagnole regorge de pistes forestières humides et fraîches, où, sur un sol à dominante basaltique, les scories sableuses vont constituer un nouveau terrain de jeu pour mon Sunn Cycloss chaussé des Honali. Allons donc rouler autour des volcans, pour voir.

Je me lance sur les pistes sableuses, les sensations sont nouvelles mais le pneu tient la route – photo Dan de Rosilles

Je découvre ici un formidable terrain de jeu, un maillage dense de pistes forestières qui s’entrecroisent et qui me permettent de rouler léger et vite, un peu en mode cyclocross. C’est donc une nouvelle façon de rouler avec l’Honali, sans charge je peux aussi baisser la pression des pneus et le tester sur des couches de feuilles mortes, des branches sèches, des pavés de basaltes en calades, du sable mou, de la terre fraîche ou même mouillée par endroit grâce aux sources affleurantes.

Sur les pistes forestières ombragées feuilles mortes, petites branches et sol meuble ne freinent pas les Terrene Honali – photo Anne Fontanesi

Là encore je me régale, je n’arrive pas à prendre ce pneu en défaut. Tant que les surfaces roulées ne se déposent pas sur le pneu, tant qu’il ne “bourre” pas, impossible de lui faire perdre son adhérence et sa vitesse.

Tant qu’il ne “bourre” pas, impossible de prendre ce pneu en défaut – photo Anne Fontanesi

C’est à la sortie d’un pré d’herbe verte et tendre, en virant pour reprendre la route, que le ciel me tombe sur la tête : soudain le pneu avant s’effondre, l’air fuse dans un bruit désolant de feu de Bengale. Un OLNI (Objet Lacérant Non Identifié) a ouvert le flanc du pneu sur un bon centimètre… j’ai beau chercher longuement l’objet coupable de cet abominable forfait, je ne le trouve pas. Est-ce que l’Honali “Tough”, avec sa carcasse en 60 tpi, aurait mieux résisté à cette agression ? Sans doute, peut-être, je n’en sais rien. Tout ce que je peux dire c’est que depuis le début du test, un nombre incalculable de pierres plus ou moins tranchantes ont tapé dans les flancs des pneus sans la moindre anicroche.

Pas moyen de retrouver l’OLNI (Objet Lacérant Non Identifié) qui a ouvert le pneu sur près d’un centimètre – photo Dan de Rosilles

Me voilà donc obligé d’user d’expédients. Après avoir vérifié du doigt qu’il n’y a pas d’épines fichées dans le pneu (étonnamment après les 500 km dans l’Aigoual il n’y en a aucune !), j’installe une chambre à air et un patch (de ceux que je découpe à l’avance dans des vieux pneus) que j’ai toujours sur moi.

Un de ces patches que je découpe dans des pneus usagés et que j’ai toujours sur moi – photo Dan de Rosilles

La réparation a l’air de tenir la route, le flanc du pneu a presque retrouvé son état d’origine. Je peux reprendre le cours normal de mes activités sur ces belles pistes ombragées. Bien sûr, le pneu avant est plus gonflé et un peu plus lourd avec une chambre à air qu’en tubeless, mais l’objectif est de pouvoir continuer à rouler jusqu’à la fin du séjour, il sera toujours temps de prendre une décision de retour à Arles.

Avec une chambre à air et un patch sous la coupure, le pneu tient la route et je peux continuer à rouler normalement – photo dan de Rosilles

Quand le test est fini, le test continue

Une centaine de kilomètres après avoir réparé le pneu, la zone patchée a une légère tendance à l’embonpoint – photo Dan de Rosilles

Le dilemme est le suivant : Ce navrant accident sonne-t-il la fin du test, ou dois-je continuer ? Bien sûr, avec une chambre à air, plus lourd, plus dur, le pneu avant a beaucoup perdu de son répondant et de son confort. Mais j’ai maintenant assez de vécu avec ces pneus pour pouvoir parler de leur rendement, de leur adhérence, de leur comportement sur des surfaces très variées et dans des conditions d’utilisation plutôt engagées. Il y a un volet du test que je peux continuer :  c’est celui de l’usure. Je décide de changer le pneu avant, car après une centaine de kilomètres supplémentaires, la zone patchée a tendance à prendre de l’embonpoint, mais je continue à tester la résistance du pneu arrière, l’objectif étant de l’amener bien au delà des 1200 km. Pour l’instant, l’état de fraîcheur de sa bande de roulement est tout à fait remarquable …

Au vu de ce qu’elle a subit dans l’Aigoual et en Catalogne, la bande de roulement du pneu arrière après 1200 km est dans un état de fraîcheur tout à fait remarquable – photo Dan de Rosilles

Ça tombe bien, d’importantes échéance m’attendent à l’occasion de l’Oktober Double Shot d’Arles Gravel : les graviers du Ventoux et ARL-MRS #2. Ces deux événements qui lancent la saison de gravel hivernal du club arlésien seront parfaits pour continuer d’éprouver l’endurance du Terrene Honali Light. Il ne s’agit pas de s’arrêter en si bon chemin, le test continue !

Il ne s’agit pas de s’arrêter en si bon chemin, le test continue ! – photo Dan de Rosilles

Pneus Terrene Honali 49 € en exclusivité chez Boost Cycles
Version Tough ou Light, 700 X 40c ou 700 X 50c

Valves Tubeless CEC 18 €

Liquide préventif CEC 1Rev 6 €

 

 

Des rayons en polyéthylène pour rouler textile

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Roues CEC rayons Dyneema
Roues CEC rayons Dyneema

photo d’en-tête : Philippe Aillaud

Si on m’avait dit qu’un jour je roulerais sur des roues équipées de rayons textiles, j’aurais sans doute jeté un coup d’oeil sur le calendrier pour vérifier si l’on n’était pas le 1er avril. Ces roues, dont le cercle en carbone est bizarrement reliées à leurs moyeux par des “ficelles” blanches, sont étonnantes. Les rayons en polyéthylène qui les équipent ont joué les vedettes sur l’Eurobike 2018. La marque CEC components de Pierre Arnaud Le Magnan présentait des roues 29er et 650b équipées de ces fameux rayons qui pèsent deux fois moins que des rayons acier haut de gamme. Fort opportunément nous avons pu obtenir le prêt de ces petites merveilles de légèreté (1,090 kg la paire en 650b) pour les tester sur une monte en 650b avec les excellents pneus Terrene Elwood en 47, distribué par Boost Cycles.

Montage AJP Cycles
Le montage par AJP Cycles Aix-en-Provence – photo Bike Café

Pour planer sur les sentiers

Ces rayons tirent parti des qualités du polyéthylène à masse moléculaire très élevée : ils sont flexibles, résistants, insensibles aux UV aux effets de l’humidité et aux chocs. Chaque rayon pèse environ 2,2 g ce qui représente un sérieux gain par rapport aux rayons classiques.

Roues CEC rayons Dyneema
Planer sur les sentiers – photo Bike Café

La parenté entre ces rayons et les cordelettes de suspente des ailes volantes permettrait-elle aux cyclistes de planer au dessus des cailloux comme les pilotes qui flottent dans les airs ? Pas sûr, mais c’est bien l’enjeu de ces roues, car en plus de la légèreté apportée par les rayons textiles, elles offrent un amortissement des vibrations générés par le terrain sur lequel on roule. La filtration sera meilleure, pour un ride plus confortable. Cela aura pour effet de réduire la fatigue musculaire du cycliste, pour lui permettre de rouler plus vite et plus longtemps. Le confort, sur une certaine durée et sur un terrain difficile, est un élément de la performance.

CEC Components rayons polyéthylène
Ces roues, équipées de rayons textiles, permettraient-elle au cycliste de planer au dessus des cailloux ? … photo Bike Café

Les rayons textiles sont moins sensibles aux déformations liées aux chocs que l’acier, ce qui diminue le risque de voile de la roue. Ils peuvent être montés sur des moyeux standards du marché, jauge de rayon de 14 ( filetage 2,0 mm ), diamètre central 1.8 mm. Ils bénéficient d’une enduction spécifique pour réduire les effets de la friction et peuvent être ajustés en tension de la même manière que des rayons standards. Ils résistent aux UV, à l’humidité et à l’abrasion.

CEC Components rayons polyéthylène
Piste sèche Ventabren – photo Bike Café

Pour l’anecdote, le cycliste et vélociste Fred Paulet (Cévènavélo) a dépanné cette année un cycliste de passage dans sa boutique qui était en galère avec un rayon cassé. Il a dévoilé sa roue en tendant sur celle-ci un bout de suspente de parachute car il n’avait pas sous la main le rayon de la bonne dimension. Le cycliste voyageur a pu repartir et il a roulé plusieurs centaines de kilomètres ainsi avec son rayon de dépannage. Le textile ça marche …

Les roues reçues

Roues CEC rayons Dyneema
Les roues reçues avant montage. Ruban fond de jante, le nouveau préventif CEC, les pneus Terrene Elwood et les valves – photo Bike Café

L’essai

L’essai s’est déroulé fin août (conditions très chaudes) et en septembre principalement sur des pistes et des petites routes de Provence. Les roues ont été montées en tubeless par AJP Aix en Provence. Les pneus Elwood s’installent sans difficulté. Les roues ont été équipées de disques flottants Zeno et d’une roue libre Sram 11 – 42. Elles ont été montées sur mon Caminade perso, cadre acier, équipé en Sram Force, plateau de 38.

CEC Components rayons polyéthylène
Un matin sur la Sainte Victoire – photo Bike Café

J’effectue sur route les premiers réglages, avec quelque part un soupçon de méfiance : je n’avais jamais imaginé rouler “textile” un jour. Du coup, je ne vais pas pouvoir aller rouler sur une plage de nudistes, je vais me faire jeter : je suis textile ! …

Roues CEC rayons Dyneema
C’est particulièrement dans les montées que l’on apprécie la motricité de ces roues – Photo Philippe Aillaud

La première sortie a été une totale surprise en matière de confort. Roues et pneus constituent un mariage parfait. Avec une pression 1,5 bar les roues avalent les pentes et collent au revêtement granuleux en assurant une parfaite traction. Je ne vous parle pas du confort … Philippe, un ami VTTiste qui a roulé sur mon vélo m’a dit “Un véritable pullmann …“. Je sortais pour ma part du test des excellentes Mavic AllRoad 650b chaussées des WTB Byway qui m’avaient déjà impressionnées, mais là c’est le summum : du vrai grand confort.

Les roues offrent un bon rendement également sur la route. Les pneus Terrene ne sont pas les plus véloces sur le bitume mais je les trouve relativement silencieux et suffisamment efficaces. La légèreté de l’ensemble roues / pneus, contribue à ce bon comportement. En descente : c’est le rêve, je m’amuse à affronter les racines et les pierres : j’ai presque l’impression de rouler sur un vélo suspendu. Depuis un moment je suis convaincu que le format 650 est pour moi le meilleur sur mes terrains pierreux. Étant un piètre pilote, sans aucun passé de VTTiste, je trouve que cette monte, trapue et rebondie, corrige mes erreurs et m’offre un gain de sécurité. Attention, il ne faut pas généraliser ce jugement et renier le 700 monté en 38 – 40, mais ici dans le sud, sur nos DFCI rugueuses avec des relances permanentes, ce format de roue est un réel avantage.

Roues CEC rayons Dyneema
Une sortie en bikepacking – Photo Bike Café

Une sortie en bikepacking : j’ai chargé le vélo avec les sacoches de Zéfal et j’ai fait une sortie ainsi chargé. Ces roues sont faites aussi pour le voyages : très bonne filtration bonne souplesse et très bon rendement. J’ai juste constaté un peu moins de rigidité latérale lorsque que je pousse un braquet en danseuse (ce qui n’est pas fréquent pour moi). Mais là encore attention à la finesse du réglage de la pression en tubeless : c’est un élément très important. Sur terrain lisse ou route il convient de remettre le l’air dans les pneus.

Le bilan …

Un must … pour lequel il faudra malheureusement débourser 2200 € la paire … Le prix est le principal défaut de ces roues exceptionnelles. Les prix baisseront peut-être lorsque la diffusion sera plus large. Pour l’instant le produit cible une élite cycliste, avec des objectifs à la hauteur de l’investissement.

CEC Components rayons polyéthylène
Des noeuds pour tenir les rayons sur le moyeu – photo Bike Café

On peut tiquer sur le côté visuel des rayons blancs. On peut également regarder bizarrement les noeuds, qui maintiennent les rayons sur le moyeu. Tous ces détails cosmétiques, passent pour moi en arrière-plan, par rapport à l’énorme gain de confort apporté par cette monte très originale.

Caractéristiques : les ficelles du métier

  • Nom : W24SLD version spéciale de la fameuse W24 de CEC Components
  • Dimension : 650B
  • Jante : #24SL Gravel
  • Nombre de rayons : 28 ou 32 (roues testées en 28 à l’arrière 32 à l’avant)
  • Autorisées par l’UCI

Rayons Textile :

  • Poids d’un rayon = 2.2 g contre 4.7 g pour un rayon profilé haut de gamme du marche ( type CXray ), soit environ 50% de gain.
  • Résistance à la traction supérieure à l’acier (> à 300 Kg).

Galerie d’images

Infos et contact sur le site de Carbon Endurance Components (CEC)

Construire – réparer son vélo

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Construire réparer son vélo
Construire réparer son vélo
Construire réparer son vélo

J’aime les livres. Cela peut paraître un peu décalé dans notre monde numérique actuel, surtout  lorsque le contenu propose de réparer ou de monter à la carte son propre vélo.

Alors que les “tutos” foisonnent sur le net ( Bike Café n’a pas échappé à la tentation ) le pari de publier un livre sur comment construire et réparer son vélo, semble osé. Le livre garde un avantage face à la tablette numérique : il peut rester en permanence disponible sur la table basse du salon. On peut préférer le feuilleter au fur et à mesure de l’évolution d’un projet pour répondre à toutes les questions, plutôt que d’allumer un écran.

Sans jeu de mot, le sujet de ce livre est parfaitement cadré. Il s’agit de redonner vie à un vélo, qui mérite mieux que la déchèterie, pour en faire un objet utile et personnalisé. Après cette renaissance, ce sera l’occasion d’aller prendre l’air un bel après-midi de printemps, de chercher son pain chez le boulanger ou encore d’aller travailler avec. La lecture de ce livre nous entraîne à comprendre la base de la  mécanique vélo, sa mise en pratique avec pour résultat un objet parfaitement fonctionnel. Le contenu n’abordera pas les mécaniques complexes des vélos actuels. Pas de freins hydrauliques, ni de suspensions, … on y défend même la simplicité du mono-vitesse.

L’auteure, Jenni Gwiazdowski est californienne. Elle a roulé sa bosse avant de venir s’installer à Londres où elle a ouvert son propre atelier participatif. Ses références sont solides, pour exemple l’incontournable Sheldon Brown est cité dans l’ouvrage.

Construire réparer son vélo
Pourquoi fabriquer un vélo ?

Il y a du vécu dans ce livre. Il permet de garder l’équilibre entre la théorie et la pratique. On passe en revue le  “vocabulaire du vélo”. La liste de l’outillage essentiel au chapitre  “outils et matériels” est pesée.  Le suivant “choix du cadre” permet d’éviter les grosses erreurs. La partie “démonter le vélo” est suffisamment imagée pour arriver au bout sans grosse difficulté. On ne vous cache pas que parfois l’aide d’un mécano vélo confirmé est nécessaire avant que l’irréparable ne se produise.

Construire réparer son vélo
Les outils

Jenni informe le lecteur : “À première vue, un vélo peut sembler simple, mais comme beaucoup de choses simples : c’est compliqué“. C’est un chapitre qui pourrai être l’objet à lui seul d’un livre. Difficile de traiter le sujet surtout lorsque l’on passe d’un vélo multi-vitesses à un mono-vitesse. Les nombreux paramètres, ligne de chaîne, boîtier de pédalier, pédalier, … sont trop nombreux pour passer en revue toutes les situations.

Jenni en créant son atelier participatif l’a bien compris. Cela ne doit pas freiner les enthousiasmes, mais nécessite d’anticiper. C’est d’autres aspects rappelés par Jenni : acheter ses pièces en jouant la proximité, participer au renouveau d’une activité locale en déclin, bénéficier du conseil au bon moment, du prêt d’un outillage spécifique, rencontrer d’autres passionnés.

Le chapitre  “Réassembler le tout” sera une  vraie partie de plaisir après toutes ces difficultés. On poursuit avec  “Les accessoires” qui va vous guider et vous aider à trouver l’accessoire idéal pour votre usage. “Entretien de base”, est le dernier chapitre en rappel de ce qui ne faut pas oublier de faire sur votre vélo pour éviter les déconvenues au roulage.

J’ai bien aimé ce livre, pour son format, ses photos, ses dessins, celui de la double page en jaquette de couverture est vraiment réussi. L’ouvrage est  complet en regard du faible nombre de pages (176 ), il est parfaitement organisé.

Quelques idées maîtresses sont bien là : éviter un aller sans retour de vélos à la déchetterie, reprendre goût a l’usage du vélo – on a tous roulé sur des vélos en étant jeunes – se faire de nouveaux amis, participer à un renouveau basé sur le social.

Ce livre édité par Terre vivante, a été traduit de l’ouvrage original “How to build a bike, a simple guide to making your own ride ” de Jenni Gwiazdowski .

La traduction entraîne toujours quelques distorsions ainsi les marques de lubrifiants qui sont anglaises et les adresses utiles sont à Londres. La bibliographie française reste succincte, certains livres français de référence comme “Le pouvoir de la pédale” aurait pu y figurer… dommage.

https://youtu.be/D_RmliwV8Lg

Informations

  • Titre : Construire – Réparer son vélo
  • Auteur(s) :
  • Editeur : Terre vivante
  • Site web éditeur : https://boutique.terrevivante.org/librairie/livres/4125/sans-collection/458-construire—reparer-son-velo.htm
  • Nombre de pages : 176
  • ISBN : 9782360983919
  • Date de publication : septembre 2018
  • Prix TTC : 19,00 €

Pitch de l’éditeur

Le compagnon indispensable pour le cycliste novice ou confirmé
De plus en plus populaire, le vélo gagne chaque année de nombreux adeptes. Que ce soit pour une balade dominicale ou pour se déplacer au quotidien à vélo, il s’agit d’un moyen de transport écologique qui a tout pour plaire.

Pour être encore plus autonome, il est bon de connaître les bases de la mécanique du vélo.

Comment l’entretenir ? Comment l’adapter à sa morphologie et à sa pratique ? Comment construire son vélo de toutes pièces à partir d’un vieux vélo récupéré ?

Voici un manuel d’instruction très détaillé dans lequel on apprendra à identifier les différentes pièces composant un vélo et les outils nécessaires. De nombreux pas à pas illustrés en photos très précises accompagnent le lecteur dans le choix des pièces et les bons gestes à effectuer pour leur assemblage, afin de réparer ou créer le vélo de ses rêves.

Tout pour être autonome dans la création et la réparation de son vélo, pour obtenir au final un vélo unique et totalement sur mesure !

À propos de l’auteure

Choisir et réparer son vélo
L’auteure Jenni

Jenni est une activiste de la réparation vélo. Elle est membre de l’atelier participatif London Bike Kitchen.

Avenue Du Vélo : du cool, du gravel et du people à Montpellier

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Ce samedi à Montpellier ouvrait Avenue Du Vélo. Nous avons enfourché nos pignons fixes et avons fait l’aller-retour depuis Arles pour assister à l’inauguration de ce nouveau lieu, en rencontrer les concepteurs, toucher en vrai plein de nouveaux vélos et boire quelques bières. Compte-rendu.

Nous avons enfourché nos pignons fixes pour aller assister à l’inauguration de ce nouveau lieu consacré aux “grandes roues”

C’est au bord du Lez, au sud de Montpellier, le long de la piste cyclable qui mène à Palavas et aux plages que Pascal Ujivari, François Vernus et Olivier Mazouin, les fondateurs du déjà très implanté BMX Avenue, ont voulu créer ce nouvel espace dédié aux “grandes roues” (comprenez route, pignon fixe, gravel, par oppositions aux “petites roues” qui équipent VTT et BMX). Ce nouveau lieu s’inscrit dans un ensemble plus vaste nommé Le Marché du Lez. On y trouve une brocante, de la restauration (food trucks), une piste de skate, un terrain de boules, du street art, dans une ambiance tout autant conviviale, familiale, jeune et bon-enfant, à situer entre guinguette méditerranéenne et food street à Portland.

Le Marché du Lez est un lieu convivial entre guinguette méditerranéenne et food street à Portland

Mais de quoi s’agit-il exactement ? Olivier Mazouin nous renvoie la balle : “C’est à vous, cyclistes, de décider ! C’est à la fois un magasin, un café, un lieu de détente, de rencontres et d’échanges. C’est un point de rendez-vous pour des sorties en gravel ou en route, c’est un endroit ou on peut essayer de nouveaux vélos, des cargo-bikes… C’est tout neuf, il faut contribuer à faire naître et évoluer ce concept”.

François Vernus nous fait faire le tour de l’étalage.

François Vernus nous fait faire le tour de l’étalage : “On a décidé de prendre le contre-pied des vélocistes traditionnels et s’affranchir des distributeurs et des fabricants qui fournissent 90% des articles de 90% des magasins. On mène un gros travail de “sourcing” (comprenez : recherche de fournisseurs et de fabricants originaux et/ou non conventionnels en direct, ndr) pour proposer des exclusivités en terme de textile, de pièces détachées, de marques de vélos… On a en magasin la nouvelle gamme gravel de chez Genesis, on propose des vélos très accessibles comme Fuji et aussi du haut de gamme comme 3T ou Open. Les marques nord-américaines comme Surly ou Kona ont un ADN gravel, ils ont 20 ans d’avance dans ce domaine sur les marques européennes. On veut que nos clients puissent avoir accès à ces vélos.”

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Les objets des vitrines sont choisis avec soin

Ainsi, les vitrines et les portants du magasin sont très “édités”. On y trouvera les rubans de cintre Arundel, les luxueux moyeux et jeux de direction de chez Chris King, et même des pièces plutôt rares en France comme les poids-plume étriers de frein EE Cycleworks qui allègent autant le vélo que le porte-monnaie. Côté textile, les jerseys Tactic ou “brandés” ADV (Avenue Du Vélo) attirent toutes les curiosités et convoitises.

Les jersey Tactic et ADV attirent toutes les curiosités et les convoitises

Côté vélos, La dominante d’exposition est nettement gravel et acier : En dehors de quelques très beaux cadres Look typés TT et piste plutôt exposés en hauteur et sur les murs, le centre de la boutique et la barre à vélos en extérieur sont occupés par les derniers modèles de chez All City, Genesis, Kona, Fuji, Breezer, Ridgeback Rondo, Fuji…

Le centre de la boutique est occupé par les derniers modèles de chez Genesis, Kona…

Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses, les connaisseurs s’attroupent et profitent de l’échantillonnage “In Real Life” pour toucher, soupeser, comparer… chose bien entendu impossible à réaliser “en ligne”.

Les vélos cargo sont exposés devant le terrain de pétanque.

Sur les côtés du magasin, devant le terrain de pétanque, sont exposés des vélos-cargo de chez Riese & Müller, Kona, Omnium… On trouve aussi dans la boutique des pièces uniques, comme un Open UP customisé par un membre de La Nuit Noire, un collectif de pignon fixe montpelliérain.

Un open customisé par un membre du collectif La Nuit Noire

Dehors, la nuit tombe, un DJ assure le tempo, le public s’amasse entre les food trucks et dans le magasin. Côté bar, Olivier Mazouin nous parle de sa collaboration avec un torréfacteur Montpelliérain et, non sans fierté, nous fait découvrir son percolateur Rocket, une marque qui sponsorise une équipe cycliste de criterium.

La machine à café Rocket trône fièrement sur le bar.

Je m’étonne de l’absence au comptoir de bières artisanales. Pas la moindre IPA à déguster ici… Olivier régit : “Là aussi on va faire du sourcing (rires), mais on n’a pas encore eu le temps”. Pourquoi ne pas imaginer aussi une micro-brasserie associée au magasin ? Avec le café, les vélos américains, les food trucks et l’ambiance détendue du lieu, on se rapprocherait alors vraiment du “Portland way of life”…

Dehors un DJ assure le tempo, il ne manque plus que de la bière artisanale pour se rapprocher du “Portland way of life”.

Les discussions s’animent, les gens se croisent, se rencontrent, des projets naissent, le lieu fait déjà preuve de sa capacité à créer du lien entre les cyclistes. Jean-Yves du tout nouveau club Strava “Original Montpellier Gravel” discute avec Thierry, fin connaisseur des chemins gravel autour de Béziers et de la vallée de l’Orb et Roch, le traceur de l’épique “Gardon Gravel” proposé par Arles Gravel en avril dernier. Je rencontre Jocelyn Costanzo d’ApeSud Cycling qui distribue les GPS Lezyne que nous allons bientôt tester à Bike Café.

Thierry le bitérrois (à g.), Roch le nîmois (au c.) et Jean-Yves le Montpelliérain (à dr.) inventent des projets d’événements gravel

Mais l’heure tourne, il est temps de repartir sur nos pignons fixes pour un night ride de 90 km entre Montpellier et Arles. La lune est belle, la nuit est claire et douce, incroyablement chaude pour cette fin de septembre, et sans vent : la promesse d’une virée suave le long des canaux et des étangs de Camargue, via Palavas, Carnon, La Grande Motte, Aigues-Mortes et Saint-Gilles. Let’s go !

Pour couronner cette soirée réussie : une suave virée nocturne de 90 km en pignon fixe pour rentrer à Arles…

Photographies : Dan de Rosilles

Suivre Avenue Du Vélo sur facebook : https://www.facebook.com/avenueduvelo/

Café Cycles Avenue Du Vélo

1348 avenue Raymond Dugrand

34000 Montpellier

Tel : 04 67 73 22 36

Encore du nouveau côté gravel

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Nouveautés gravel
Nouveautés gravel

Le gravel est un univers en mouvement permanent et l’annonce régulière de nouveaux produits en témoigne. Le hold up actuel de l’électrique, dans le monde du vélo, cache un peu l’effervescence actuelle autour de ce vélo polyvalent, pourtant ça bouge pas mal sur le gravier.

Cet article présente quelques produits qui proposent d’améliorer votre pratique. Pour ceux qui continuent à mettre des chambres à air, voici un produit autrichien : Tubolito, qui résistera mieux aux crevaisons et aux pincements. BLB, présente ce guidon avec 26 degrés de flare qui annonce une bonne tenue sur le sentier. Deux nouveaux vélos arrivent en boutique les jours prochains : le Levarg (gravel à l’envers) de Saracen marque anglaise dans le même groupe que Genesis ; et le Jena des italiens de Wilier … Le gravel pousse bien en Europe on va suivre tout ça. Côté confort : Cane Creek propose cette tige de selle avec débattement réglable en fonction du poids du pilote et la marque anglaise Quoc propose de vous chausser pour aller rouler sur les sentiers parfois un peu sales.

Bonne découverte.

matos-unTubolito une chambre ultra light

Pourquoi personne n’y avait pensé avant ? Tubolito révolutionne le segment de la chambre à air avec un produit unique, quasi-increvable fabriqué en Elastomère de Polyuréthane Thermoplastique.

Chambres à air Tubolito
Avantage de volume

Un phénomène « Made in Europe » destiné à l’univers route et gravel à 25 g seulement ainsi que pour le VTT, disponible dans tous les formats de roues allant de 75 g pour le format 26″ à seulement 115 g pour le format 29″ +.

Chambres à air Tubolito
Et de poids

Pour Fred Glo, de Tribe Sport Group, qui distribue cette chambre révolutionnaire « Un de nos rôles de distributeur est aussi de dénicher les produits vraiment novateurs. Cette marque autrichienne n’a pas seulement attiré notre regard par la couleur orange “flashy” de ses produits et la cosmétique soignée de son packaging. Le matériau est vraiment révolutionnaire. Ultra-light et plus résistantes, ces chambres à air “premium” vont rapidement trouver leur clientèle, aussi bien dans le vtt que sur la route. »

Tous les produits TUBOLITO seront disponibles sur le marché début octobre 2018.

Tarifs publics :

  • Chambre à air Tubo – City/Tour – 700c / 28″ : 19,90 € TTC
  • Chambre à air Tubo –  BMX, 26″, 27.5″, 27.5″ +, 29″, Route & Gravel : 29,90 € TTC
  • Chambre à air S-Tubo – 26″, 27.5″, 29″, Route  : 32,90 € TTC
  • Kit réparation Tubo Flix Kit : 3,90 € TTC

Distribué par Tribe Sport Group disponible chez les revendeurs.

matos-deuxPlein Flare sur le guidon BLB

Le guidon BLB Flare répond aux besoins du segment croissant de l’aventure et du gravel. La position plus large offre plus de contrôle sur les terrains accidentés et les longues randonnées en gravel.
Nouveautés gravel
BLB handlebars

Fabriqué en aluminium 6061 double épaisseur il est particulièrement léger.

• Diamètre de 31,8 mm
• 110 mm de drop
• 80 mm de reach
• 420 mm de large
• Flare de 26º
• 270 g

Prix 45 £

Infos sur le site

matos-troisLe libre choix, selon Jena

Jena est un nouveau vélo en carbone dédié au gravel, il a été créé pour vous donner le plus polyvalence possible à vos sorties. Qu’il s’agisse de pures performances sur les routes, les chemins escarpés, les parcours aventureux ou des découvertes en mode bikepacking, Jena peut répondre à toutes ces exigences.

Jena est un vélo léger, réactif, maniable, doté de lignes racing-comfort, capable de s’adapter aux nombreuses utilisations d’un vélo gravel.

Vélo de gravel Jena Wilier
Le gravel Jena de Wilier – photo Wilier

Le châssis en carbone monocoque 60TON du Jena est réalisé en 5 tailles (du XS au XL) à la géométrie offrant un niveau de confort élevé, sans renoncer à la réactivité et aux performances similaires à celles des vélos de compétition de la société Wilier. Le tube de direction caractérisé par un angle plus ouvert garantit qualité et stabilité de conduite même sur les terrains les plus exigeants. Le triangle arrière, quant à lui, a été conçu pour donner une réponse forte aux sollicitations verticales, en absorbant la majeure partie des vibrations générées par les aspérités du terrain.

Jena accepte différentes monte de roues 700C avec des pneus jusqu’à 44 mm et du 650B en 48 mm. De nombreux supports sont disponibles pour vous permettre d’installer un porte-bidon, des sacoches, des porte-bagages ou des garde-boues. Il est par exemple possible d’installer sur la fourche avant deux bidons ou un porte-bagages « lowrider » pour y accrocher des sacoches.

Prix : de 2200 à 4600 (Di2) € suivant le modèle

Infos sur le site

Cane Creek : le “débat” tement est ouvert

La tige de selle eeSilk est une déclinaison premium et light de la célèbre Thudbuster, pour un usage plus sportif. Elle offre 20 mm de débattement. Son poids, de seulement 295 g, est très proche d’une tige de selle classique, ce qui permet d’avoir plus de confort sans trop alourdir le vélo.

Tige de selle Cane Creek
Tige de selle Cane Creek

La finition est exemplaire et chaque pivot est monté sur bague auto lubrifiée pour une fiabilité accrue. Son excellent rapport poids / débattement lui permet d’être utilisé sur un hardtail VTT, en gravel ou vélo de route.

Les élastomères se changent très facilement à l’aide de clés allen de 4 et 6 mm, ainsi que de l’outil ee Silk – Bullet fourni.

Livrée avec 3 élastomères de dureté différente :

  • 45-73 kg : dans la boîte
  • 68-95 kg : installé sur la tige de selle
  • 90-118 kg : dans la boîte

Des élastomères pour un poids du pilote < à 50 kg ou > à 113 kg sont disponibles sur commande.

Compatible avec les batteries Di2.

Caractéristiques :

  • Alu usiné CNC
  • Diamètre : 27,2 mm
  • Visserie : Titane
  • Débattement : 20 mm
  • Longueur : 350 mm
  • Poids : 295g

Prix : 289 €

Infos sur le site de Boost Cycles

matos-cinqLevarg … l’anacyclique de Saracen

Rassurez-vous, Saracen ne nous la fait pas à l’envers, le Levarg (gravel à l’envers) est bien un vélo de gravel. En voyant le modèle haut de gamme équipé de sa fourche Fox AX à débattement de 40 mm et de sa tige de selle télescopique on pourrait en douter.

Trois modèles sont déclinés sur la même base de cadre en alu. Ils seront disponibles en novembre 2018. Cette nouvelle gamme chez Saracen a été conçue autour de ce nouveau cadre qui acceptera des roues de 650b comme des roues de 700c avec des pneus supérieurs à 42 en largeur.

Le Levarg SL de Saracen
Le Levarg SL de Saracen

Par rapport au Hack que nous connaissons chez Saracen, les changements portent sur la géométrie du cadre : top tube plus long, direction plus haute, bases plus courtes. Mais également sur quelques équipements comme les axes traversants de 12 mm des guidons 42 ou 44 et le routage interne prévu pour installer une tige de selle télescopique.

Pour les fans des pistes défoncées on pourra avoir une fourche avec suspension : Fox AX Step Cast 40 mm. 

Le Levarg sera dispo en 4 tailles 

Les différents modèles

Levarg :

2×9 Sora transmission, freins TRP Spyre dual piston mécaniques, 6061 Alloy custom butted, hydroformed frame, fourche carbone et alu, roues Araya Double wall rims et pneus WTB Byway 47.

Prix : 1230 € 

Levarg SL :

Le Levarg SL de Saracen
Une bell allure ce Levarg

Comme le modèle de base mais avec 1 x 11 SRAM Apex et des freisn TRP HY/RD et une fourche full carbon.

Prix : : 1510 €

Levarg OR 

Identique au SL mais avec des freins hydrauliques Apex, la fourche Fox 32 Step Cast AX 40 mm travel fork, les pneus WTB Resolute en 42 and une tige de selle télescopique. 

Prix : 2575 €

Infos sur le site

matos-sixDu fixie au gravier : Quoc Gran Tourer

Quoc, la marque anglaise qui s’était fait connaître grâce à ses superbes chaussures au style rétro, élargit sa gamme et nous propose des chaussures pour le gravel. Les chaussures Gran Tourer sont conçues pour les randonnées par tous les temps en nature. Imperméables depuis la semelle compatible SPD jusqu’en haut de la bordure  résistante à l’abrasion, vos pieds resteront secs et bien au sec, quel que soit le nombre de flaques à traverser.

Nouveautés gravel bike
Des pieds bien protégés sur les pistes de gravel

L’adhérence sous les pieds est assurée par une semelle extérieure en caoutchouc spécialement conçue pour être durable et résistante aux terrains difficiles. Fabriquée avec une semelle en composite de carbone, la GT est suffisamment rigide pour permettre un pédalage efficace, tout en étant suffisamment souple pour permettre une marche facile et confortable à côté du vélo. Vous pouvez également courir avec, bien que nous espérons que vous n’aurez jamais à le faire dans les bois.

Prix : 219 £ (prix en € non communiqué)

Ces chaussures seront bientôt disponibles chez Boost Cycles

 

Le “prêt à rouler” selon Gilles Berthoud

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Paris Brest Paris Gilles Berthoud
Paris Brest Paris Gilles Berthoud

Je ne peux pas m’en empêcher : dès que j’aperçois la silhouette d’un beau vélo je deviens curieux comme un chat. C’est sur facebook que j’ai repéré ce nouveau vélo Gilles Berthoud. Clément, qui l’essaie en ce moment sur les routes de Bourgogne nous a fait cadeau d’une série de photos dévoilant un projet qui devrait voir son aboutissement à temps pour Paris – Brest – Paris. Cette randonneuse, dans laquelle on retrouve la “patte” de Gilles Berthoud  est à la fois classique et moderne. La fourche droite, les roues équipées d’axes traversants, la couleur du cadre, les équipements, … rajeunissent le concept de la randonneuse sans trahir sa finalité.

Paris Brest Paris Gilles Berthoud
Paris Brest Paris Gilles Berthoud – photo Clément Karibouski

« Nous avons rattrapé le retard des commandes et des mails reçus pendant les vacances, et nous sommes fiers d’annoncer ce vélo que nous avions dévoilé à la semaine fédérale. Il constitue la première pièce d’un programme « prêt-à-rouler » que nous lançons. Il sera disponible uniquement via un système de pré-commandes que nous ouvrirons dès que possible et qui prendra fin le 31/12/2018 à 00h00. La livraison sera assurée pour Avril 2019, quelques mois avant Paris-Brest-Paris, pour ceux qui souhaiteraient y participer avec ce vélo », précise Clément.

Paris Brest Paris Gilles Berthoud
Prêt à rouler sur le Paris Brest Paris par exemple – photo Clément Karibouski

Le « prêt à rouler » est un vélo conçu pour un usage précis. Dans ce cas il s’agit de longue distance comme l’épreuve de Paris-Brest-Paris. Dans ce vélo on retrouve l’ADN des Berthoud interprété dans un aspect plus moderne. Les cadres en acier (Dedaccial Zero Uno – Reynolds 853 pour la fourche) sont faits maison dans des taille standard allant de 51 à 59, les bases sont de 430. Le choix des équipements identiques est cohérent pour cet usage comme les disques mécaniques pour la fiabilité. « Tout est une histoire de compromis, on va communiquer en expliquant nos choix. Le but est de pouvoir proposer une solution en taille standard avec les mêmes équipements …  les composants restent figés en dehors de quelques options », explique Clément.

Paris Brest Paris Gilles Berthoud
La randonneuse “prêt-à-rouler” selon Berthoud

Caractéristiques

Cadre

  • Tubes en acier Dedaccial Zero Uno
  • Fourche en acier Reynolds 853 – pivot 1″1/8
  • Oeillets pour porte sacoches latérales
  • Axes traversants de 12 mm
  • Entraxes Avant/Arrière : 100 mm/14 2mm
  • 2 porte bidons
  • Boîtier de pédalier BSA 68 mm / 73 mm
  • Passages de gaines externes
  • Peinture liquide rouge candy

Retrouvez les détails des équipements et des options sur le site.

Consultez  les infos sur le site internet

Summit is the limit

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Summit is the limit
Summit is the limit

“Summit is the limit” ! C’est beau ! … Ça résonne comme un course d’Ultra-distance, comme une TCR à la sauce Aconcagua. Sauf que la promesse de Summit Cycle n’est pas de vous emmener pédaler aux confins de l’Argentine. Bien au contraire, en vous inscrivant chez Summit, vous pédalerez bien au chaud, bien à l’abri du vent et des embruns, bien à l’abri des crevaisons et autres feux tricolores. Et oui, Summit Cycle est un studio, tout nouveau tout beau, situé non loin de la Bourse à Paris. Là, motivés par un coach sur des musiques entraînantes, on va vous proposer de pédaler en indoor.

Summit is the limit
Impressionnant le parc vélo

Si à vélo, nous parlons de “sortie”, ce n’est pas par hasard. Personnellement j’ai toujours préféré privilégier une sortie, sur route, à l’air libre, quelle que soit la météo, quel que soit le temps dont je dispose. Me promener, être dehors fait partie intégrante de mon plaisir. Idem en course à pied. Le tapis de course ou le spinning très peu pour moi.

Mais, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et je dois reconnaître que mes petits principes sont parfois bafoués. Je me retrouve donc, plus souvent qu’à mon tour, à ne pas me lever, ne pas sortir par flemme et manque de motivation.

Aussi, les jours où je me mets un coup de pied où je pense pour aller me dépenser rapidement, l’efficacité de l’entraînement est rarement au rendez-vous. À vélo, ou en course à pied, tout seul ou même avec des compagnons de route, sortir de sa zone de confort demande aussi un sacré moral, surtout quand le temps que l’on peut y consacrer est limité à une heure maximum.

C’est ici, je pense, que l’offre de Summit Cycle prends tout son sens. après 45 minutes chrono, on ne demande qu’une chose, descendre de la machine. Motivé par un coach qui vous pousse dans vos retranchements, le coeur monte vite et fort. Les watts lâchés et les calories dépensées sur ce court laps de temps sont incomparables avec une sortie non coachée.

Summit is the limit
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Summit Cycle est un jeune studio d’entraînement, ouvert depuis le mois de juin 2018 par deux soeurs, Camille et Antoinette. La passion du vélo les a réuni dans leur reconversion professionnelle. Elles sont épaulées par le solide Régis qui pourra vous concocter un programme de fitness ad-hoc dans la mezzanine. Camille et Antoinette ont assurément bon goût ou tout du moins le goût du propre. Aucune fausse note dans les vestiaires, ni même dans l’espace d’accueil. Les lectures proposées (Miroir du Tour, de François Paoletti -par hasard – chroniqué ici si vous l’avez raté) sont dans l’ère du temps.

Summit is the limit
Camille et Antoinette

L’offre de Summit Cycle viendra en complément parfait de votre programme sportif habituel. Elle se compose aujourd’hui de 3 types de séances différentes – Sprint / Endurance / Cross – et si votre entreprise est dans le coin, faites du forcing auprès de votre DRH pour des sessions corporate. Un salarié en bonne santé est un salarié efficace, même le gouvernement nous le dit.

Pour ma part, j’ai participé à une séance “ENDURANCE”, emmenée par David. Moi qui croyais en avoir sous le pied, fort de mes « Granfondo » hebdomadaires, je peux vous garantir, que j’ai souffert… et que j’ai aimé ça.

Summit is the limit
Résumé de ma session

Suis-je maso ? probablement un peu, comme vous tous. Si vous pensez l’être un peu moins que moi, votre coach vous invitera à lever un peu le pied, parce que chez Summit Cycle ils ont a cœur de respecter votre motivation et vos capacités. Enfin pas de panique, les coachs sont là pour vous aidez à atteindre votre Sommet. Que ce soit l’Aconcagua ou Montmartre.

Pour les horaires, les tarifs, l’adresse, … Infos sur le site.

Aussi, parce que Régis ou Marion ou Hans ou David ou Emeric n’attendent plus que vous, Summit Cycle vous offre 15% de ristourne sur toutes leurs offres CYCLING (offre de bienvenue, session unique, pack de sessions valable qu’une fois jusqu’au 31 octobre 2018) avec le code promotionnel spécial Bike Café : BKCFSC15.

Le reste, ne dépend plus que de vous. Alors, vous vous y mettez quand ?

 

Pirelli PZero Velo : Warm Up à l’italienne

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test Pirelli Zero Velo
test Pirelli Zero Velo

Après quelques années d’absence dans le cyclisme, Pirelli, la marque fétiche des écuries de F1, revient en force sur le marché des pneumatiques vélo en déclinant la gamme “PZero” en trois codes couleur : bleu pour le 4 saisons, argent pour le milieu de gamme, rouge pour le modèle orienté vitesse. Chez Bike Café nous avons opté pour le “silver line” et l’avons poussé à ses limites sur des surfaces très variées, toutes plus exigeantes les unes que les autres.

test Pirelli Zero Velo
Les pneus avant montage dans leur version “silver” dans l’atelier de Frédéric Paulet aux Vans (Ardèche) – photo Dan de Rosilles

Un test sur terrains… ingrats

Pirelli annonce un pneu performant grâce à une gomme “maison” issue de la R&D des ingénieurs F1. Accroche et vitesse, voilà une équation complexe, voire contradictoire… Pirelli vante sa gomme brevetée SmartNET Silica comme garante d’un pneu accrocheur, rapide et solide ; il fallait donc des surfaces capables de mettre à l’épreuve les qualités annoncées. J’ai donc choisi pour un test sur 600 km avec 10.000 mètres de D+ deux sublimes parcs naturels, celui des Monts d’Ardèche entre Vallon Pont d’Arc, Les Vans et Villefort et les flancs escarpés des volcans du parc Naturel de la Garrotxa en Catalogne espagnole.

Liste des sorties de ce test – capture d’écran

Entre Gard, Ardèche et Lozère

La première partie du test a lieu fin juillet 2018, la canicule sévit dans le Parc Naturel des Monts d’Ardèche, un paradis cycliste d’Ardèche méridionale, coincé entre Gard et Lozère.

test Pirelli Zero Velo
Dans le Parc Naturel des Monts d’Ardèche, un paradis cycliste aux petites routes désertes, pentues, étroites et sinueuses – photo Anne Fontanesi

Le choix de ce terrain de jeu s’impose : on y trouve des revêtements rugueux qui rendent très mal, des petites routes désertes, pentues, étroites et sinueuses, et sur des distances réduites de fortes disparités de température entre les plaines méditerranéennes et des plateaux et sommets au climat de type “Massif Central”, à près de 1000 mètres d’altitude.

test Pirelli Zero Velo
Les pneus sont livrés dans une luxueuse boîte cartonnée, avec un bracelet en silicone – photo Dan de Rosilles

Le montage des pneus s’effectue dans l’atelier de Frédéric Paulet, le sympathique et compétent vélociste de Cévènavélo aux Vans. Les pneus sont livrés dans de luxueuses boîtes en carton noir mat, ils sont sertis d’un bracelet en silicone… L’emballage, le prix, les caractéristiques de ces pneus (fabriqués en France, cela mérite d’être signalé) les placent d’emblée dans la niche marketing des Schwalbe Pro One que nous avons testés il y a quelques mois.

test Pirelli Zero Velo
Le pneu est léger, assez rigide, minéral et affiche 195 gr en section de 23 – photo Dan de Rosilles

Sur la balance et dans la main le pneu est léger, assez rigide, minéral, on dirait qu’il y a peu de caoutchouc et beaucoup de silice. Le plus surprenant est l’impression de finesse, mais je n’ai pas mesuré l’épaisseur, cela tient peut être au surprenant toucher de la matière. En tout cas, il se clipse sans rechigner sur mes jantes HplusSon Archetype et affiche une belle prestance une fois gonflé.

test Pirelli Zero Velo
Le Pirelli PZero se clipse sans rechigner sur mes jantes HplusSon Archetype et affiche une belle prestance une fois gonflé – photo Dan de Rosilles

Le premier contact s’avère décevant. En cette canicule de Juillet, sur le plateau des Gras où la température dépasse sans doute les 40° à ras du bitume (le thermomètre de mon GPS affiche 38°), j’ai l’impression d’être collé à la route. Les premiers raidillons à 5-6% dans la chaleur suffocante me laissent penser que je vais passer une mauvaise journée de vélo ; les pentes suivantes, plus raides, confirment ce qui devient une évidence : J’ai monté sur mes jantes un pneu léger, mais très lent. Mes jambes me le disent.

test Pirelli Zero Velo
Sur le plateau des Gras où la température dépasse sans doute les 40° à ras du bitume j’ai l’impression d’être collé à la route – photo Anne Fontanesi

La pente s’élève, on frôle les 9% entre Brahic et Malons, et avec l’altitude la température baisse. Progressivement, à 26° la sensation de ventouse commence à disparaitre. S’agit-il d’une sorte de “rodage” qui rend le pneu meilleur après quelques dizaines de km, ou y-a-t-il un lien direct avec la chaleur du bitume ? La suite de la sortie m’apporte des éléments de réponse. À partir du col du Mas de l’Ayre jusqu’à Villefort, le ciel s’assombrit, la température baisse à 21°. Malgré les gravillons de la route fraîchement refaite, mon vélo file à vive allure, je n’ai plus du tout l’impression de coller à la route.

test Pirelli Zero Velo
Malgré les gravillons de la route fraîchement refaite, mon vélo file à vive allure – photo Dan de Rosilles

Mieux encore, dès les premières descentes, je constate l’excellente adhérence du pneu et son parfait comportement en courbe. Je ne suis pas un descendeur né, mais la confiance et le sens du devoir me donnent envie d’aller au delà de mes limites. Votre serviteur aura pris des risques pour ce test : courbes gravillonnées, bitume inégal, zones inondées par des canaux d’irrigation qui débordent… J’appuie un peu plus que d’habitude, le pneu répond présent, je me sens en sécurité.

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Je constate l’excellente adhérence du pneu, il répond présent, je me sens en sécurité – photo Anne Fontanesi

Un seul défaut perceptible de ce pneu persiste quelque soit la pente et la température, un certain inconfort qui se ressent lors du franchissement de petits obstacles (rainures ou bosses sur la route, petits nids de poule…) et qui mettent mes mains sensibilisées par de récentes sorties gravel à rude épreuve. Mais mon gonflage de coursier à 7 bars y est peut-être pour quelque chose, je changerai de pression demain.

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Le pneu colle à la route lorsque la température atteint 30°, alors quand il en fait 40… – photo Dan de Rosilles

La sortie du lendemain dans les gorges de l’Ardèche et les bois de Païolive confirme mes premières impressions : Le pneu colle vraiment à la route lorsque la température monte au delà des 30°, mais ce défaut fait aussi sa qualité : Manifestement, la cuisine moléculaire des ingénieurs de chez Pirelli a produit une gomme qui chauffe très vite à la friction pour coller à la route dans les courbes et les descentes. Cette recette magique est beaucoup moins digeste en montée les jours de canicule.

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Le pneu est “sport”, sans concession, je prends des chocs secs dans les mains en franchissant les aspérités – photo Anne Fontanesi

Pour ce qui est du confort, le gonflage à 6,5 bars ne semble pas apporter d’amélioration significative ; bien sûr, les versions en 25 ou en 28mm doivent être plus confortables, mais j’aime rouler en 23 mm et normalement mes jantes larges (23mm) apportent de la suavité aux pneus de même largeur en leur conservant une section bien ronde, sans “effet d’ampoule”. Là, je prends des chocs secs dans les mains en franchissant les plus grosses aspérités de la route. Le pneu est “sport”, sans concession, bien loin du confort d’un Continental Four Seasons ou d’un Schwalbe Pro One, ses concurrents directs.

Sur les flancs du volcan Xenacs

La suite du test a lieu une quinzaine de jours plus tard, sous d’autres climats, sous d’autres latitudes. Effectivement, c’est sur les pentes brutales des volcans du Parc Naturel de la Garrotxa, près d’Olot, au nord de Girona en Catalogne que j’ai l’occasion d’enfourcher à nouveau mon vélo de route pour quelques centaines de kilomètres supplémentaires… et pas mal de D+.

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Sur les pentes brutales du volcan Xenacs la route est humide, glissante et se fendille comme une pâte feuilletée – photo Dan de Rosilles

Sur les pentes du volcan Xenacs (mon préféré!) la route forestière affiche des passages à 15% et des plaques de béton disjointes suppléent au goudron qui, lorsqu’il est présent, a une forte propension à se fendiller comme de la pâte feuilletée qu’on briserait à la main. Est-ce dû au climat (il pleut pas mal par ici), à la mauvaise qualité des sols, ou au volcan qui s’agite de temps en temps ? Je n’en sais rien, mais cela donne un terrain de jeu plutôt brutal et piégeux, aussi bien en montée qu’en descente. Pour couronner le tout, la route serpente sur le versant nord, qui ne voit que très rarement le soleil. Elle est humide, moussue, glissante…

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Superbe traction en montée, sans dérapages en danseuse, même sur des plaques de béton humides à 15% – photo Anne Fontanesi

Sur cette route fraîche et humide, le pneu fait merveille : Superbe traction en montée, sans dérapages en danseuse, même sur des plaques de béton humides à 15%. En descente, la trajectoire est très précise, l’accroche en virage est franche et sûre, on ne sent aucune déformation du pneu. Mon enthousiasme est juste modéré par la raideur du pneumatique, qui me fait presque échapper le cintre des mains lors des premiers passages des jonctions de plaques de béton ; c’est assez frustrant d’avoir une si bonne accroche et un si bon contrôle, mais les perdre soudainement parce que le pneu s’est décollé du sol… Je garde donc une certaine marge de sécurité en descente dans les lacets, je ne me jette pas à corps perdu sur les flancs du volcan.

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En virage l’accroche est franche et sûre, on ne sent aucune déformation du pneu – photo Anne Fontanesi

Le bilan des premiers 1000 km

Un paramètre reste à évaluer : quid de l’usure de cette gomme italienne ? En observant le pneu arrière, on constate après 1000 km quelques petites coupures, mais elles semblent moins profondes et moins larges que celles observées au même âge sur des Swchalbe Pro One ou des Continental 4000 S II. Ce pneu tient donc ses promesses d’endurance. Il n’y a pas de déformation visible, d’aplatissement, le pneu a bien conservé sa forme initiale.

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On constate quelques petites coupures, mais moins profondes et moins larges que celles observées au même âge sur des pneus concurrents – photo Dan de Rosilles

Nous voici en présence d’un pneu solide, fiable, précis, mais peu confortable. Même si après ce premier millier de kilomètres, la rudesse de contact a tendance à s’estomper, ces pneus resteront moins confortables que leurs concurrents. Mais si on évite de les utiliser au plus fort de l’été dans le sud de la France, ils se comportent admirablement bien sous des températures plus fraîches et font preuve d’un excellent compromis rendement/précision/accroche/solidité. De toute façon, pour la canicule je ne crains plus rien, l’automne arrive, le test est toujours en cours… nul doute que ces pneus vont rester encore un bon moment sur mon vélo !

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Fiabilité, rendement, accroche, longévité… ces pneus vont rester le plus longtemps possible sur mon vélo – photo Anne Fontanesi

Caractéristiques constructeur

Doté de la gomme SmartNet Silica initialement conçue pour les sports automobiles, ce nouveau pneu est l’assurance d’une excellente tenue de route tout en garantissant une résistance à la crevaison efficace grâce à son renfort en fibre d’aramide inséré sous la bande de roulement.

• Mélange de gomme SmartNet Silica : grâce à leur forme effilée, les molécules évoluent de manière coordonnée afin de minimiser la résistance au roulement et d’optimiser la tenue de route
• Functional Groove Design : l’angle, la profondeur et la distance entre les sculptures ont été étudiés afin d’optimiser les performances en terme d’évacuation de l’eau, de tenue sur route humide, de durée de vie, de confort et d’adhérence.
• Ideal Contour Shaping : le profil du pneu a été modélisé sur ordinateur par itérations afin d’optimiser son comportement en toutes conditions.
• Renfort anti-crevaison en fibre d’aramide inséré sous la bande de roulement
• Carcasse 127 tpi

Prix public conseillé : 42.90 € ( 38.99 € chez Cycletyres )

Le coureur et son ombre

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Le coureur et son ombre
Le coureur et son ombre

Le cycliste est une lumière… et il serait temps que cela se sache.

Le coureur et son ombreQue celui ou celle qui n’a jamais déclaré sa flamme par écrit, à une période ou une autre de sa vie, passe son chemin. Qu’il enfourche sa monture et aille méditer sur son attitude passée et à venir. Pour les autres, restez avec nous pour découvrir « Le coureur et son ombre ».

Nous pourrions penser que notre époque envahie par les « Tinder », les élégants et efficaces (paraît-il) ; adopteunmec.com ne s’embarrasse plus de ce type démarche. Droit au But, semble être une devise qui n’appartient plus seulement à l’OM. Et pourtant, en cherchant un peu, on trouve encore des plumes, des auteurs capables d’écrire 150 pages pour déclarer leur amour. C’est ce que fait Olivier Haralambon dans son livre, aux accents autobiographiques, paru aux éditions Premier Parrallèle sous le titre « Le coureur et son ombre ».

Une magnifique déclaration d’amour au vélo, au cyclisme, à la course, aux compagnons de peloton avec qui, il a parcouru des dizaines voire des centaines de milliers de kilomètres au court de sa carrière de cycliste.

Olivier décrit avec beaucoup de justesse, de tendresse et de force la relation qui lie le coureur cycliste à son vélo, à la route, à la nature. Une relation complète, charnelle et physique “sans lui (le vélo) je suis stropiat”, intellectuelle “c’est à vélo que j’ai […] découvert ce que c’est de voir“, sexuelle “ce vélo contracte encore ma langue lui qui me déniaisa un beau matin“, filiale et paternelle “aux pieds de leur fils, les pères étaient accroupis”.

Pour lui, “les meilleurs coureurs cyclistes comptent parmi les gens les plus intelligents, les plus subtils de l’espèce humaine”, le vélo est l’une des plus belles invention de l’homme, il est “dépouillé, il est définitif et imperfectible“. Selon l’auteur si le cycliste (l’Homme ?) existe ce n’est qu’à travers et grâce à son vélo. Le vélo façonne son corps, son cœur, son âme.

Régulièrement, les auteurs cyclistes évoquent la honte et les regards complaisants voir moqueurs de leurs semblables qui ont du mal à comprendre cette passion et cet univers (cf article  Les étoiles brilleront dimanche). Ce livre balaye d’un grandiose revers de la main toutes ces brimades et railleries que les cyclistes peuvent subir. Évidemment ce livre parle de cyclisme et de sport. Pour l’auteur les cyclistes ne sont pas des sportifs, ils sont bien plus que cela. Aussi par extension, j’oserais prêter ces pensées à l’auteur :

Tous ceux qui enfourchent une bicyclette, un vélo, un spad, un clou que ce soit pour rouler le dimanche, aller au bureau, se promener aux beaux jours peuvent être fiers. Fiers de leur monture, fiers de leur choix, fiers de leur richesse.

À ma connaissance, aucun objet ne peut se targuer d’avoir comme synonyme Petite Reine et ce livre “Le coureur et son ombre” hisse le cycliste sur le trône. Aux yeux d’ Olivier nous sommes tous les Rois et Reines du monde. Il ne nous reste plus qu’à convaincre les autres.

Si je devais émettre une critique, à chaque page, ou presque, j’ai dû ouvrir un dictionnaire pour saisir la définition d’un mot. Est-ce moi qui manque de culture littéraire ? Ou est-ce l’auteur, qui cherche à prouver par les mots, que les cyclistes sont des êtres fins et cultivés ?  J’ai mon petit avis sur la question mais convenez que vous ne voyez pas tous les jours ces mots (pris au hasard):

Aquoiboniste, stropiat, taedium vitae, ténuité, glèbes, phlègme, amiboïde, exciper…

C’est un détail et finalement, Olivier, Le Petit Robert et le gros Raymond que je suis, vous remercions pour ces textes.

À qui l’offrir ? À son / sa conjoint(e) qui ferait mieux de faire preuve d’aquoibonisme vis-à-vis de votre amour du vélo. En refermant ce livre il/elle comprendra enfin pourquoi nous aimerions garder notre vélo avec nous dans notre chambre.

Je vous laisse je vais faire un câlin à mon vélo.

Informations

Pitch de l’éditeur

Le cyclisme, c’est Poulidor, Richard Virenque et Lance Armstrong, ça sent le camphre et la chicorée, les fautes de syntaxe et l’EPO. Le cyclisme, c’est le Tour de France, devant lequel vous ne cessez de vous ennuyer qu’en vous endormant.

À rebours de cette idée, j’aimerais ici embrasser la liste des enchantements par lesquels je suis passé, à ne fréquenter que des cyclistes pendants des années, à ne vivre que comme eux, au point d’en être devenu un, ad vitam. J’ai dû me rendre à l’évidence : les livres ne rendent pas plus malins, la course cycliste oui. La course cycliste a la vertu de vous détromper. Vous pensez sans doute que rien n’est plus simple, plus mécanique que pédaler, et qu’une course de vélo c’est Les Temps Modernes version aseptisée, clinique, sans Chaplin et sans la poésie. Vous ne soupçonnez pas qu’être fort et rouler vite sont deux choses absolument différentes. Que la pédale se recouvre, se caresse, bien plus qu’on n’y appuie. Vous les croyez des brutes, ils sont délicats comme des danseuses, subtils plus que bien des écrivains, faute de quoi ils n’avanceraient pas.

À propos de l’auteur

Olivier HaralambonNé en 1967, Olivier Haralambon est écrivain, philosophe et ancien coureur. Son roman, Le Versant féroce de la joie (Alma, 2014) a été salué par la critique.

Ô Temps, suspends mon gravel …

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Gravel bike suspendus
Gravel bike suspendus

Cannondale avec son Slate avait ouvert le bal de la suspension. Depuis le fantasme du gravel suspendu revient épisodiquement. il plane comme une envie poétique de gravel-TT qui aurait peut-être inspirée les Lamartine du sentier défoncé « Ô temps, suspends mon gravel … » que je puisse m’envoyer les pistes défoncées …

Au Bike Café, nous avons plutôt l’esprit ouvert, et il est vrai que nous avions apprécié il y a 3 ans déjà le Slate testé dans l’Estérel. Nous avions remarqué son aisance, dès que le gravier devenait rocaille. Par contre, sur les passages route et chemin plus lisses le Slate, chaussé large sur ses roues de 650, perdait du dynamisme et avait du mal à suivre la cadence du Bombtrack Hook en acier et du Spé Diverge en carbone qui filaient sur leurs roues de 700.

Le Slate que nous avions testé en 2015 - photo Bike Café
Le Slate que nous avions testé en 2015 – photo Bike Café

La question est la suivante : que souhaitez-vous faire avec votre gravel ? La lefty du Slate, la fourche MRP du Hook ADV, la fourche Lauf, la fourche Fox gravel, … peuvent vous aider à répondre à votre besoin, si vraiment vous voulez gommer les terrains difficiles. Est-on en train de réinventer le VTT ? … Que nous apportent ces suspensions ?

Ima Su, modérateur du groupe facebook Gravel Bike France, qui réunit presque 7000 membres, s’est livré à une expérience intéressante sur la base d’un Santa Cruz Stigmata sur lequel a été monté une Fox gravel AX.

Gravel bike suspendus
Chat alors ! … Ima Su avec une fourche à suspension sur un gravel carbone …

InFOX ou Intox ?

« Ce Santa Cruz Stigmata est équipé de la fourche Fox gravel AX avdventure cross avec 40 mm de débattement et de roues Easton 90 SL. C’est un montage à la carte réalisé sur ce beau vélo sur lequel j’ai pu rouler 3 jours. Je peux le comparer avec les 2 Rondo que j’ai essayés juste avant », explique Ima.

Voici le retour d’Ima sur cet essai

En statique, le cadre carbone est gros, mais moins que le Rondo carbone. Il est aussi légèrement moins slooping. Son poids est de 9,2 kg avec les pédales et la fourche. Il est plus léger que le Rondo carbone, mais son équipement est plus haut de gamme, surtout les roues montées avec des pneus Maxxis tubeless, plus légers que les Panaracer du Rondo. Les périphériques sont également de meilleure facture que sur le vélo polonais .

Je pars donc refaire le circuit de référence sur lequel je pourrais comparer les vélos. Au début j’évolue sur une piste vallonnée, mélange de terre et graviers avec quelques passages sur de petites pierres. J’ai roulé fourche bloquée et avec les pneus de 40 je n’ai pas ressenti le besoin de débloquer la fourche .

Ce gravel Santa Cruz est rigide et nerveux : un vélo comme j’aime. En montée on accélère et ça répond immédiatement. C’est particulièrement dans ces conditions que je ressens véritablement la différence du poids roulant. Les Easton sont vraiment plus légères et plus dynamiques, c’est un régal de relancer le vélo.

Sur le 1er secteur, après la partie piste, c’est la montée de 4,4 km sur route. J’ai presque tout fait en danseuse avec un bon braquet et c’était aussi efficace qu’avec mon Colnago SS. Et le chrono le confirme : meilleur temps sur cette montée avec 14’25 contre 15’29”, pour le Rondo carbone, 17’27” pour le Rondo acier et 18’22” pour le Fat. La fourche à suspension bloquée n’est donc pas pénalisante en montée quand on a un cadre et surtout des roues légères.
Pour le 2ème secteur “chrono”, j’y suis allé cool car j’avais mal aux jambes suite aux jours précédents. Le 3ème secteur à profil descendant avec quelques secteurs de piste en faux plat montant avec des cailloux bien bloqués dans la terre battue. Cette partie secoue pas mal. Derrière, il y a une longue descente effectuée fourche débloquée.
25’13” avec le Fat, 25’02” Rondo acier, 26’08” Rondo carbone et 23′ avec le Santa.
J’ai pu rouler à fond sur la partie défoncée sans me poser de questions et sans se faire brasser et dans la descente. Pas besoin de chercher à éviter les cailloux et j’étais beaucoup moins crispé sur les freins.

Ensuite j’effectue quelques kilomètres sur route pour constater qu’il file bien, que ce soit sur le plat ou en montée. Niveau comportement ce Santa est moins joueur que les Rondo ( peut être plus long ) il a un super rendement même avec la fourche suspendue. Il faut le brusquer pour en tirer le meilleur.

Gravel bike suspendus
Entre Fat et gravel titane vintage … ce Santa est tout aussi original

Niveau matos : il est équipé de pédales  Crankbrothers Candy c’est la 1ère fois que je les utilisais ( j’ai plutôt un petit faible pour les Egg beater chez Crankbrothers ). On sent bien la différence, le pied est posé plus stable dessus. Bonnes pédales pour faire du VTT mais aussi gravel.

Les roues Easton, constituent une grosse différence avec les modèles alu sans marque montées sur les 2 Rondo. Le poids en moins sur des roues, ça change tout ( mais ça on le sait ). J’aimerai bien tester les Rondo avec de bonnes roues légères.

Les pneus Rambler sont aussi efficaces que les Panaracer Gravel king sur le sec et aussi dans la terre légèrement humide / meuble ; que ce soit en motricité ou en tenue latérale dans les virages. Ils sont plus légers 377 g contre 488 g pour le Panaracer .
Autre différence, le Panaracer et plus dans le style On/Off : il tient en virage longtemps puis décroche, alors que le Rambler commence à glisser doucement, la glisse est plus facile à gérer. Je trouve que cela est peut être même un avantage dans les virages serrés.

Concernant l’intérêt d’une fourche à suspension sur un gravel, j’étais vraiment sceptique avant d’avoir essayé … J’ai refait le même tour mais en sens inverse le lendemain. Je suis super bien monté, j’ai même fait mon meilleur temps depuis que je fais ce circuit. Ensuite sur la partie faux plat défoncé, fourche débloquée, j’ai mis du braquet et j’ai seulement appuyé sur les pédales, je ne me suis pas posé de question pour éviter les pierres, ornières et pas besoin de ralentir car on se sent trop secoué.

Du coup pour moi cette fourche a de l’intérêt dans 2 cas : si on veut avoir 1 seul « beau »vélo pour faire de la route et piste / chemin avec du confort, cela peut se comprendre. L’autre intérêt est – si on aime ou si on veut rouler vite – aussi bien sur de mauvaises pistes ( on va dire, il y a les VTT pour ça ) que sur route ( dans ce cas un VTT est largué). C’est peut être “la” solution pour faire la différence en compét gravel par exemple.

Imma Su