2.11 c’est la circonférence en mètre d’un pneu de 700x25C … c’est aussi le nom de la société créée par Jean-Philippe Ferreira qui, à la quarantaine, a décidé de se lancer dans le domaine du cycle. La jeune société a démarré très fort en choisissant de défendre sur le marché français des produits innovants et malins comme les fameux pneus Compass. Le catalogue de vente en ligne s’enrichit progressivement et bientôt “To Eleven” proposera des vélos.
Portrait
JP Ferreira – photo Fabrice Bouscarat
La roue de la vie a déjà bien tourné pour “JP” en lui faisant vivre de nombreuses expériences lors d’une vie professionnelle riche et mouvementée. Son premier vélo a été un bi-cross avec lequel il a découvert le sentiment de liberté et d’indépendance qu’il redécouvre maintenant depuis qu’il a créé To Eleven … “De l’intuitif, c’est comme ça que je fonctionne, il fallait que je fasse quelque chose dans le vélo …” explique JP qui souhaitait se lancer tout seul : sans associé ni salarié, … Il monte sur son premier vélo de route en 2015 : un Genesis Croix de fer (acheté à l’Echappée belle) qu’il assemble lui-même partant du cadre nu en cherchant les composants. Il réalise ainsi des “travaux pratiques” qui lui font découvrir les réseaux de distribution. Pour la mécanique pas de problème pour cet ingénieur mécanicien qui a déjà oeuvré dans des projets faisant appel à ses aptitudes manuelles. “En mars avril 2015 le projet muri, je sais vendre, je sais faire de l’import, je sais faire pas mal de choses … il faudrait que je trouve des produits à distribuer, mais dans l’optique de vendre aussi au client final, ce qui était très important pour moi …” explique JP qui se met en quête d’un produit original.
Il s’était nourri de nombreuses lectures avant de se lancer dans ce nouveau secteur d’activité. C’est ainsi qu’il avait découvert dans Bicycle Quarterly la marque Compass créée par Jan Heine l’éditeur de cette publication. Le concept l’intéresse et il adhère complètement au discours de Jan qu’il se décide à appeler pour lui proposer de représenter la marque en France … “Bonjour, je ne faisais pas de vélo de route il y a 3 mois mais j’apprends vite et je suis séduit par le produit que je suis prêt à défendre sur le marché français …” déclare JP et Jan le rappelle très rapidement et lui envoie sa première commande 3 jours après cet échange. Il devient ainsi le distributeur officiel de Compass pour la France.
Pourquoi 2.11 ?
“Ça se passe en septembre 2015, je regarde un vieux film américain qui retrace l’épopée d’un groupe de rock un peu déjanté dans lequel le guitariste n’a que des amplis avec des potentiomètres qui vont jusqu’à 11 alors que tous les autres s’arrêtent habituellement à 10 … “ explique JP qui retrouve dans cette symbolique le dépassement de la norme acquise qui lui correspond bien. Le lendemain pour se rendre à un rendez-vous il se gare dans un parking souterrain et découvre qu’il est garé sur la place 211 … Le lendemain il déposait la marque. Qu’en aurait-il été si il s’était garé au niveau 3 ? … L’histoire ne le dit pas.
freinage à disque, rotors flottants, roulements en céramique, … le catalogue 2.11 prend forme – photos Fabrice
Le projet se nourrit au jour le jour sur la base d’une recette faite d’agilité, de simplicité et de pragmatisme. Les pneus sont certes intéressants et le décalage par rapport au marché créé une vraie différenciation. À l’inversion des centres de distribution, qui font 50 produits sans bien les connaître, JP fait le choix inverse. Il choisit des produits originaux dont il pourra soutenir la commercialisation en donnant plus de force à ces marques qu’il intègre à son catalogue. Il se met à faire des jantes en s’intéressant au montage des roues du freinage à disque, des rotors flottants, des roulements en céramique, …
Maintenant les vélos
Le proto MR4 de To Eleven – photo Fabrice
Jean-Philippe s’est rapproché de la population des cadreurs français qu’il équipe en partie de pneumatiques Compass pour le premier Concours de Machine en 2016. Il se dit qu’entre ces très beaux vélos dont les cadres coûtent au minimum 2000 €, et ceux qui sont plus industriels, il y a la place pour des cadres qui seraient vendus aux alentours de 1300 €. Ayant fabriqué un cadre lui-même avec de l’acier Tange pour remplacer son Croix de fer, JP se lance dans ce projet sur la base d’une conception qu’il réalise sur des cotes standards mais avec un très bon acier. Ce vélo sera produit en petite série et constituera une offre alternative. Il contribuera à la vente des équipements qu’il distribue. Les cycles Victoire ont eu également la même réflexion avec leur projet “Chemins.cc”.
Pour l’instant les premiers protos ont été réalisés mais l’accord avec le fabricant qui devait les réaliser n’est pas parfait et JP met en place en ce moment un autre fournisseur avant de proposer la commercialisation.
Le cadre possède une géométrie gravel rando plutôt sportive, il est léger car la plus grande taille sera en deçà de 2 kg cadre et fourche avec la peinture. Le vélo est assez allongé et bas ce qui permet de couvrir un large panel de tailles pour des personnes allant de 1 m 63 à 1 m 95 avec seulement 2 tailles sachant que les réglages sont obtenus par des formats de potences et des réglages de selles différents.
En attendant une délocalisation souhaitée de 2.11 dans la région de Clermont-Ferrand, Jean-Philippe continue la prospection de nouveaux produits. L’avantage d’une commercialisation sur Internet rend cette mobilité plus facile et permet une meilleure gestion du temps de travail. Il poursuit sa veille notamment dans les transmissions sans-fil et se focalise sur la finalisation de son vélo MR4 que nous essaierons bientôt j’espère sur Bike Café dès que cela sera possible.
Pour l’instant c’est la trêve estivale : 2.11 vous donne rendez-vous à la rentrée le 28 août …
La Résistance se poursuit à Talloires avec la deuxième édition qui aura lieu à Talloires le 16 septembre, Bike Café y sera. Venez affronter avec nous l’ancienne Route de la Soif … La Résistance est une épreuve cyclotouriste inédite. Les parcours, d’une durée d’une journée, empruntent de magnifiques routes et cols de Haute-Savoie, avec un savant mélange de portions typées « Gravel ».
photo Gilles Morelle
Deux itinéraires
Les deux itinéraires, la “Résistance” et la “Petite”, proposent l’ascension (Hors Catégorie) du Col de l’Arpettaz et la partie « Gravel Hors Catégorie » de la Route de la Soif. Celle-ci offre aux participants un panorama extraordinaire sur le Mont Blanc en récompense de leurs efforts ininterrompus…
La Petite tourne à gauche juste avant la station de ski de La Clusaz pour monter vers le Col de la Croix Fry (3ème catégorie), tandis que La Résistance se poursuit jusqu’au Plateau des Glières par une montée féroce de 6,8 km (Catégorie 2) avec une pente moyenne de plus de 10 %.
La Résistance passe ensuite près du Monument National de la Résistance sur le Plateau des Glières. Les deux parcours, La Résistance et La Petite, passent devant Le Musée de de la Résistance et devant La Nécropole, au pied du Plateau des Glières.
La Résistance fait son tour
Le plateau des Glières avec son monument national de la Résistance – photo La Résistance
Pour ceux qui voudront donner un peu de consistance à leur séjour les organisateurs proposent en prologue le Tour de la Résistance. C’est un itinéraire d’aventure de 3 jours sur routes et chemins autour du lac d’Annecy. Comme la désormais classique « cyclo » La Résistance, le TDLR n’est pas une course mais une mini-aventure empruntant un itinéraire exigeant où le travail d’équipe sera essentiel. Les deux premiers jours se dérouleront en autonomie et sans assistance dans des territoires peu parcourus – en route et gravel – avec une nuit passée dans l’ombre du redoutable Col de la Madeleine. L’itinéraire revient ensuite à Talloires à la fin de la deuxième journée ; le troisième jour faisant place à La Résistance et ses 130 kms d’une exigeante beauté.
La Guinguette
photo La Résistance
Ceux qui auront encore les jambes pourront danser le soir du 16 septembre. La Résistance propose de revisiter le concept de la Guinguette au bord du Lac d’Annecy. Une tenue rétro est suggérée, puisque que les organisateurs proposent de vous transporter au temps de Renoir et Monet. Les participants pourront aussi s’y restaurer après leur débauche de calories sur ces parcours exigeants.
Mike Hall, l’inventeur de la Transcontinental Race, décédé le 31 mars en Australie laisse derrière lui un héritage d’aventures cyclistes qui n’est pas prêt de s’éteindre. Il a créé, avec d’autres, une nouvelle façon de vivre intensément l’itinérance à vélo. Cette façon de rouler, immergé dans des paysages sans cesse renouvelés et en auto-suffisance, attire de nouveaux cyclistes. Le mot “Race” traduit mal l’esprit de cette énorme trace sur laquelle on avance à la fois seul et en groupe. Cette édition 2017 sans lui sera particulière mais l’épopée continue et la course est partie le 28 juillet de Belgique. Les concurrents arriveront en Grèce après avoir tous vécu une véritable aventure qui sera pour chacun différente. Malheureusement une nouvelle fois, peu de temps après le départ de cette 5ème édition, la mort a encore frappé. Frank Simons a été victime à Froidchapelle dans la nuit de vendredi à samedi d’un accident mortel. Il a été fauché par un automobiliste qui a pris la fuite. Un de plus dans une longue série qui malheureusement fait résonance aux récentes statistiques montrant l’augmentation des accidents mortels chez les cyclistes.
Cet accident jette un froid, mais je reste admiratif en voyant ces aventuriers des temps modernes s’élancer dans de tels périples. La mort de Mike avait posé le problème : “Faut-il continuer à proposer ce genre de challenge ? …” Chaque organisateur doit légitimement se poser cette question, mais l’esprit de conquête et d’aventure qui anime les hommes reste le plus fort. Mike Hall, fauché par un véhicule alors qu’il participait à l’Indian Pacific Wheel Race, a été victime d’un accident de la route comme on peut en voir quotidiennement sur notre asphalte “civilisé” et comme malheureusement une nouvelle fois on vient de le vivre lors de ce début de course.
Une réflexion s’impose sur les conditions dans lesquelles se déroulent ces courses d’ultra distance. Nous l’avons vécu sur les courses en montagne et en mer il faut éduquer les participants et prendre toutes les mesures nécessaires à leur sécurité sans détruire l’esprit de liberté de telles épreuves.
En 2013 lorsque Mike a créé cette course ils étaient une poignée de pionniers. Cette année ils étaient 284 à venir rouler ce long ruban de 4000 km de route qu’ils devront effectuer avec une moyenne de 250 km quotidiens pour être dans les délais. Ils auront tout le temps de penser à Mike et à Frank … la saveur de la course aura sans doute un goût amer.
Le départ – photo : Netwerk Geraardsbergen
Le 28 juillet au soir, Geeardsbergen en Belgique accueille le départ de la 5ème édition de la course Transcontinental PEdALED. À 22 heures la course a été lancée sur une boucle neutralisée dans la ville avant que les participants s’élancent pour escalader le célèbre mur Grammont en direction du Check Point 1 qui sera situé en Allemagne. Les coureurs sont identifiés par leurs casquettes numérotées. Ils vont devoir gérer l’autosuffisance, la logistique, la navigation, la gestion de leur effort physique.
Paul Galéa et Sébastien Boissonneau deux frenchies dans la course – photo : Netwerk Geraardsbergen
Chaque année, le taux de finishers augmente et c’était le souhait de Mike qui voulait que cette Transcontinetal race soit la plus ouverte possible. L’équipe organisatrice est composée des amis les plus proches et de la famille de Mike. Ils ont voulu perpétuer ce qu’il avait créé en restant fidèles à l’esprit de la course.
La vidéo
À suivre en live
The race must go on … Nous avons quelques amis dans la course : Matthieu (109), Paul (223), … et nous suivrons aussi les “favoris” car dans ce peloton de cyclistes confirmés il y a de sacrés “avions de chasse”. Grâce aux technologies modernes du tracking vous pourrez suivre ces héros sur le site : http://trackleaders.com/transconrace17
Transporter son vélo avec soi en TGV est parfois une gageure. C’est pourtant le moyen le plus rapide pour des cyclos voyageurs afin d’atteindre leur destination. Dans les TER ça se passe plutôt bien et il n’est pas nécessaire de démonter son vélo. Par contre dans le TGV où la place est plus limitée, le vélo devra être démonté et rangé dans une housse spécifique aux dimensions maximum de 120 x 90 cm. Dans ce cas il est considéré comme un bagage à main et ne nécessite pas de réservation.
En avril Pierre au départ de la gare TGV d’Aix-en-Provence après le Tour de la Sainte Victoire en Gravel – photo BC
Cette année au Bike Café, nous sommes 3 avoir fait l’acquisition de housses de transport chez Lecyclo.com et notre choix s’est porté sur la marque Hapo-G. Cette housse est prévue pour le transport du vélo. Il est protégé grâce au rembourrage en mousse de la housse, le vélo peut ainsi voyager avec vous en voiture ou en train sans s’abîmer. La housse se manipule facilement grâce à une bandoulière, des poignées de transport et des roulettes. Vide, elle se plie sur elle-même.
Le fond est rigide pour permettre le transport de vélos lourds sans déchirer la housse. Pour maintenir le vélo à l’intérieur, une fixation est prévue pour la fourche par un système de blocage rapide. Des roulettes façon roller facilitent le transport sur les quais de gare.
Deux poches intérieures sont prévues pour loger les roues du vélo pour qu’elles ne bougent pas pendant le transport et qu’elle n’abîment pas le cadre. Fabriquée en polyester 600D et enduite de PVC imperméable, cette housse protègera le vélo des intempéries. La housse est prévue pour transporter un vélo adulte classique. Nos vélos ont un poids d’environ 10 kg mais on charge également dans la housse nos accessoires : pompe, outils, casque, bidons, chaussures, … ce qui alourdit l’ensemble et rend ces roulettes indispensables : nous ne sommes pas des “Hercule”.
Cette solution est valable si évidemment vous vous rendez sur un lieu de villégiature fixe d’où vous repartirez car la housse une fois rangée est quand même encombrante et pèse à elle seule plus de 4 kg. Les grands voyageurs itinérants à vélo utilisent des moyens plus rustiques et jetables : sacs poubelles et cartons dont ils peuvent se débarrasser à l’arrivée et qu’ils pourront renouveler pour un départ dans une autre gare. Le vélo sera moins bien protégé, mais il n’y a pas de choix.
Les trucs du doc …
Notre ami Fabrice (l’homme aux pneus Compass), se rend chaque année sur ses lieux de vacances préférés dans le massif des Maures. Il choisit le TGV pour s’y rendre et il utilise sa housse HapoG qu’il a adaptée pour protéger au maximum son précieux Leon La Rage.
Voici le “roman photos” de son utilisation de la housse HapoG.
Hello les “clients” du Bike Café voilà comment je m’y prends pour transporter mon vélo …
La housse de transport HapoG
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Le vélo est installé sans ses roues verticalement sur la plaque rigide du fond de la housse. La fourche est serrée dans son support avec un serrage rapide.
Housse de transport de vélo HapoG
Le rotor est emballé soigneusement dans un "vieux slip" ...
Housse de transport de vélo HapoG
La protection du dérailleur arrière est réalisée avec un vieux casque.
Housse de transport de vélo HapoG
Les roues emballées sont fixées au cadre par des vieilles chambres à air coupées.
Housse de transport de vélo HapoG
Un roulette sur l'axe arrière pour maintenir la chaîne.
Housse de transport de vélo HapoG
Cela évite qu'elle se balade pendant le transport
Housse de transport de vélo HapoG
Résultat dans la housse
Housse de transport de vélo HapoG
Le guidon est replié, la selle descendue. Un sac à dos comprenant les différents accessoires est noué sous le tube oblique.
Housse de transport de vélo HapoG
Voilà l'ensemble avec le boîtier de pédalier posé sur un carton et un ballon de foot dégonflé pour protéger les haubans ... le vélo ne craint plus les chocs.
Housse de transport de vélo HapoG
La housse est refermée ... plus qu'à la faire avancer sur ses roulettes car elle a pris du poids.
Housse de transport de vélo HapoG
A l'arrivée on déballe et on remonte.
Housse de transport de vélo HapoG
Caractéristiques
Poids 4.2 kg
Polyester 600D enduit de PVC imperméable
Dimensions : Longueur 114 cm – Largeur 27 cm – Hauteur 90 cm
Diamètre des roulettes 6,8 cm
Blocage rapide pour la fourche. Axe fixation fourche Longueur : 13 cm max / 10 cm min Diamètre : 8 mm
Les 30 juin, 1er et 2 juillet derniers s’est déroulée la seconde édition du Concours de Machines, dans le cadre de la cyclosportive “Les Copains“, à Ambert (63). Vingt quatre constructeurs, venus du monde entier, ont présenté les vélos réalisés spécialement pour l’occasion et les ont éprouvés sur des parcours très exigeants.
photo Nicolas Joly
Des vélos hors du commun…
L’intérêt pour le vélo artisanal en France est croissant. De plus en plus de cyclistes se tournent vers ces vélos uniques, fabriqués “sur-mesure” par une poignée de cadreurs qui font aujourd’hui perdurer en France un savoir-faire ancré dans l’histoire du pays mais encore trop peu connu.
Le Concours de Machines est l’occasion de mettre en lumière ce travail et de le faire découvrir aux cyclistes. La seconde édition s’est déroulée le premier week-end de juillet, réunissant pour l’occasion un plateau international puisque des constructeurs du Japon, des USA, de Suède et de Slovaquie ont fait le déplacement.
… mis à l’épreuve du terrain
photo Nicolas Joly
Chaque participant est venu avec un vélo réalisé spécialement pour l’occasion sur le thème de la “randonneuse légère”. Leur fiabilité a été éprouvée sur deux parcours de 225 et 100 km entre routes et chemins, rendus encore plus exigeants par les conditions météo difficiles. Un jury d’experts mais également les constructeurs eux-même ainsi que le public ont évalué la qualité de réalisation, le poids ou encore le degré d’innovation de chaque Machine.
Tous gagnants
La meilleure finition pour le japonais Grand Bois – photo Nicolas Joly
Au delà de la compétition, le Concours de Machines est avant tout une opportunité unique pour les constructeurs de se réunir afin de faire connaître et progresser le vélo artisanal en France. La présence d’un public venu en nombre sur l’événement est une victoire pour tous les participants qui ont su mettre en avant leur travail et démontrer qu’il existe des alternatives aux vélos de grandes séries.
L’étonnant vélo “pliable” Pechtregon vainqueur du concours – photo Nicolas Joly
Résultats
Le podium
1er – Pechtregon Cycles (FR)
2e – Peter Weigle (USA)
3e – Cyfac (FR)
Ont été remarqués
Prix de l’innovation : Cyfac (FR)
Prix du jury : Vagabonde Cycles (FR)
Prix du public : Cyfac (FR)
Machine la plus légère : Peter Weigle (USA)
Meilleure finition : Grand Bois (JP)
Meilleur amateur : Larix Bicycle (FR)
Ont également brillé (par ordre alphabétique)
– Arko Bici ( SK)
– Atelier des Vélos (FR)
– Brevet Cycles (GB)
– Chemins.cc (FR)
– Cycles Andouard (FR)
– Cycles Petrus (FR)
– Cycles Pierre Perrin (FR)
– Cycles Victoire (FR)
– Edlebikes (FR)
– Fée Du Vélo x 200 (FR)
– LaFraise Cycles (FR)
– Gilles Berthoud SAS (FR)
– Grade 9 (FR)
– Jolie Rouge Cycles (FR)
– Martignac (FR)
– Menhir (FR)
– Patrik Tegner (SU)
– Nomad Cycles (FR)
Le Concours de Machines est un concours “hors concours” … il ne faudra manquer la prochaine édition en 2018 qui confirmera sans aucun doute le retour en force de l’artisanat du cycle.
Le mont Ventoux n’est pas la montagne la plus haute, ni la plus pentue, mais son image force l’imaginaire de ceux qui veulent l’affronter. Ses surnoms sont évocateurs, on l’appelle le Géant de Provence, le Mont Chauve, … que sais-je encore. Théâtre des plus célèbres dramaturgies cyclistes, le Ventoux est devenu un lieu de rendez-vous pour la réalisation de projets fous. C’est souvent un challenge personnel pour tous ceux qui tentent de grimper à son sommet en vélo. La montée est en soi un menu qui offre un choix entre 3 plats de résistance : par Bédoin, par Malaucène ou encore par Sault.
Dans mon club de vélo (CSPA pays d’Aix) le calendrier des sorties “cyclo” est varié et particulièrement riche. Il comporte notamment cette année une sortie nocturne intitulée : “Le Ventoux au clair de lune ...”. Elle consiste, au départ de Villes-sur-Ozon, à rejoindre le sommet du Ventoux pour y voir le soleil se lever. La date de la nuit du 7 au 8 juillet n’a pas été choisie au hasard, car la pleine lune éclairera cette randonnée nocturne.
Le parcours s’annonce magnifique, même si dans sa partie nocturne les paysages seront plus devinés que vus. Le départ a lieu à 1 h du matin de Villes-sur-Auzon. L’horaire est prévu large afin de ne pas se mettre la pression pour arriver à temps là-haut, et voir la Lune plonger à l’horizon, et le Soleil se lever de l’autre côté. La randonnée a été organisée de main de maître par Jean-Claude, notre vice-président, rédacteur en chef de notre magazine “Roue libre” et ange gardien d’un groupe féminin qu’il coache de façon courtoise.
Nous passerons par Bédouin et ensuite à Malaucène pour prendre cette montée qui est la plus dégagée afin de profiter au maximum des “lumens” de l’astre lunaire. La descente se fera vers Sault et nous prendrons alors la direction de Monieux pour attaquer un grandiose final par les gorges de la Nesque jusqu’à Villes-sur-Ozon où Jean-Claude a prévu un petit déjeuner à 8 h 45 au bar du Soleil.
Retiens la nuit
Malgré mes problèmes de vision cette proposition de virée nocturne m’a séduit. Autrefois dans ma vie de coureur à pied j’ai vécu des expériences similaires de course de nuit sur la route de la course du coeur. J’adorais ça … avec le mystère d’un environnement que l’on devine la nuit sublime l’effort sportif. Par contre, je n’avais jamais roulé de nuit en vélo sur une aussi longue distance. Un petit phare avant prêté par Philippe, une petite loupiote rouge fixée sur la tige de selle, un gilet fluo, mon sac à doc avec des sur-couches en cas de fraîcheur … me voilà prêt pour affronter le Géant au clair de Lune.
KM 0 : Départ Villes-sur-Ozon sur le parking de la coopérative où nous nous sommes retrouvés.
KM 5 : Une première côte pour chauffer les jambes. On traverse en alternance des zones encore chaudes et des endroits bien frais.
KM 10 : On passe Bédouin.
photo BC
KM 15 : Le petit col de la Madeleine va être une formalité. Une première pause ravito auprès de la voiture suiveuse est prévue.
photo BC
KM 25 : On attaque la pente … Je connais la montée par Malaucène, je cherche dans la nuit mes repères. Je sais qu’on a 20 km de montée avec de longs passages en ligne droite et de forts pourcentages.
KM 30 : Un premier passage plus raide annonce la couleur. La lune est en point de mire vers le sommet : elle nous guide et nous éclaire. Les insectes volants viennent danser dans le pinceau de mon phare avant. J’aperçois ce que je pense être des chauves-souris … La nuit est magique sous la lueur de cette pleine lune.
KM 34 : Ça devient plus dur sur cette portion en ligne droite où le pourcentage est constant à 11%. Je mets le 36 x 32 : je n’ai pas mieux. Je suis un moment seul devant les 4 compagnons de route avec lesquels je montais. Ça changera bientôt ils vont me rattraper et je vais laisser filer les points rouges de leurs feux arrières pour me concentrer dans ma montée solitaire.
KM 37 : Je m’arrête pour faire une petite pause. Je n’ai aucune idée de l’endroit où je suis. Je regarde en bas les lumières de la ville : ce doit être Mollans.
photo BC
KM 39 : Nous sommes au Mont Serein. Nouvelle pause ravito cette fois. Notre voiture suiveuse est là sur le parking et je vais pouvoir me couvrir et prendre un bon thé chaud et me ravitailler.
photo BC
KM 42 : Je suis reparti avec mon petit groupe mais progressivement leurs petites loupiotes rouges s’éloignent. Mes jambes deviennent dures et je préfère gérer ce final en fonction de mes capacités du moment.
photo BC
KM 44 : Je ressens quelques crampes aux adducteurs, je m’arrête un moment dans le dernier virage avant d’attaquer le final. Je vois les antennes on arrive. Notre voiture est là. J’ajoute une nouvelle couche car il fait 10°C environ. Mon dos est trempé à cause de mon sac à dos. Je dévore quelques gâteaux et je me jette sur des bonbons Haribo et je vide mon bidon.
photo BC
Le soleil se lève … Nous ne sommes pas seuls en haut. Des camping-cars sont là : ils ont dû passer la nuit sur place pour voir, comme nous, le soleil se lever en haut du Ventoux. On fait des photos et des images devant le nouveau panneau marquant le sommet, tout heureux d’être là-haut.
photo BC
KM 49 : On a plongé dans la descente vers Sault. Nous faisons un arrêt à la fontaine de la Grave … le débit est faible et on fait la queue pour remplir nos bidons avec la précieuse eau du Ventoux.
photo BC
KM 51 : Chalet Reynard, j’adore la longue descente. La pente est moins raide vers Sault et j’enchaîne les virages dans le sillage de Thierry qui somnole sur le vélo.
photo BC
KM 65 : Les odeurs de lavande remplissent nos narines. La nature se réveille et nous aussi dans le final de cette descente.
KM 71 : On ne rentre pas dans Sault et on s’engage vers Monieux. Le groupe s’est reconstitué en peloton.
KM 77 : Monieux : on attaque une légère montée vers le rocher de Cire qui annonce l’entrée dans les gorges de la Nesque. Je retrouve des jambes de feu et je me surprends à avaler ces 3 kilomètres sur la “plaque” relançant parfois en danseuse.
photo BC
KM 80 : Rocher de cire … pause photo et étrange rencontre avec un sanglier apprivoisé qui viendra se faufiler entre nos jambes.
photo BC
La descente de 19 kilomètres vers Villes-sur-Auzon sera l’ultime récompense de cette sortie nocturne. J’avais déjà monté 2 fois les gorges mais dans le sens de la descente je les trouve plus belles. On surplombe les murets et on voit mieux en contre-bas leur profondeur. Superbe …
photo BC
KM 99 : Villes-sur-Ozon … le petit déjeuner commandé par Jean-Claude nous attend à la terrasse du bar du Soleil … Ça tombe bien le soleil est là il est 8 h 30 et il commence à chauffer. Nos visages sont un peu marqués par le manque de sommeil et nous allons reprendre la route pour rejoindre Aix. Je repars avec Max qui m’avait pris en co-voiturage dans sa voiture.
photo BC
Merci à Jean-Claude de nous avoir organisé cette sortie, merci à nos accompagnateurs en voiture Claudine et René qui nous ont permis d’avoir des ravitos avec des boissons chaudes. À refaire assurément.
Mon vélo
photo Bike Café
Pour cette randonnée j’avais un vélo en test pour un futur article sur Bike Café et Instinct vélo. Ce nouveau Canyon Endurace s’est avéré parfait pour cette sortie. Il intègre toutes les nouveautés : freins à disque montage flatmount, axes traversants, roues DT Swiss R24, pneus de section large, … Cette monture a été parfaite et son pilotage précis dans les lacets de la descente m’a convaincu. A lire prochainement le test complet sur Bike Café.
Après un an de bons et loyaux services en Ile-de-France et dans le Massif des Maures (cf article Bike café : La Rage du Gravel) il fallait bien songer à changer les pneus de mon Leon La Rage. À l’arrière l’usure commençait à être significative et 3 crevaisons successives récentes, rapidement colmatées sans encombres par le préventif, constituaient un signal d’alarme.
Le massif des Maures en G-One avec chambres à l’époque – selfie Fabrice
S’il est bien un domaine qui génère des discussions âpres (sinon sans fin) sur les forums Gravel c’est bien le chapitre des pneus : chacun y va de son avis, sur le calibre, la matière, le dessin, la texture, le fabricant, le type de pratique, …
Chacun argumente et je suis entouré de gravelistes, tous plus experts que moi. Au Bike Café et sur Gravel Bike France cela ne manque pas. Au moment de l’achat de mon La Rage le choix était plus limité. J’ai tout simplement suivi les conseils, toujours judicieux, de David Robert (Cycles Leon ) qui m’avait proposé les G-One de Schwalbe en 35 en première monte. Les G-One font globalement l’objet d’avis unanimement positifs et je dois dire que ce choix était parfaitement judicieux. Depuis, plusieurs fabricants se sont mis à la fabrication de pneus dédiés à la pratique du Gravel. Après mes débuts avec chambres le choix du montage tubeless m’avait montré les avantages indéniables de cette formule en terme de confort et de fiabilité à tel point que j’arrivais à convertir définitivement Pierre, le chef d’atelier du Bike Café, à passer lui aussi en tubeless après ma crevaison mémorable lors de la Gravel du Paris Bike festival.
L’esprit humain est versatile, et bien que ravi de mes G-One il m’était venu l’idée de changer. Au Bike Café les bikers émettaient des avis positifs sur les modèles de différents fabricants : Schwalbe pour le G-One mais je les avais déjà utilisés, Hutchinson pour les excellents Overide 38 équipant les « chevaux d’acier » Caminade de Patrick et de Martial, Vee 40 pour le légendaire Philippe passé depuis aux Maxxis Rambler 40 sur son La Rage full Titane.
photo Fabrice
Les choix sont fait de compromis et naissent parfois d’un esprit de contradiction voire de rébellion vis-à-vis des mes potes experts adeptes de pneus texturés sinon « cramponnés ». J’optais donc pour l’option radicale avec des pneus qui se démarquent du reste du marché et qui en ce moment font couler sinon beaucoup, du moins un peu d’encre (c’est pourquoi j’en rajoute une couche avec ce papier). Un élément dans le choix était aussi d’avoir des pneus qui permettent de monter quelques cols sans avoir à changer comme je l’avais fait dans le Ventoux au cours de l’opération “Le Ventoux avec les bras” ou par peur de ne pas arriver au sommet avec les G-One je les avais troqué contre des pneus route (Conti GP 4000 s2 de 25, je sais c’est petit mais bon…).
Le pneu Compass Barlow Pass 38c – photo Fabrice
J’en arrivais donc à l’idée des « fameux » Compass, dont on parle beaucoup en ce moment, des pneus particuliers, légers, peu texturés, super performants sur le papier et selon l’avis d’experts sur GBF (Gravel Bike France), coûteux, et radicaux destinés semblerait-il à des gravelistes « pointus », french dividers et autres performers, avaleurs de longues distances et autres bouffeurs de dénivelé, … bref tout le contraire de moi. Mais bon après après tout qui peut le plus, peut le moins. Donc c’est parti ce seront des Compass, et tiens pour se démarquer des autres Bikers du Café des Compass à flancs beiges … Na ! …
Il y a du choix en Compass chez 2.11 – photo Fabrice
Un montage en 5 minutes
Rendez-vous pris par téléphone chez 2.11 Cycles avec JP Ferreira importateur et distributeur des Compass qui en plus habite près de chez moi. J’ai suivi les conseils du “patron” en optant pour des Compass Barlow Pass de 38 option Extra light. Tant qu’à se démarquer de mes collègues du Bike Café équipés de « lourds » pneus à crampons, autant y aller carrément. J’avais pensé que la monte de ses boudins high-tech serait longue et fastidieuse et je doutais de la promesse téléphonique JP d’un temps de montage de 5 minutes par pneus, et donc opté pour un rendez vous matinal à 6 h 30 chez 2.11 cycles avant de partir en vélotaf vers Paris …
Le pneu qui claque en quelques coups de pompe à pied Zéfal – photo Fabrice
Promesse tenue montage en 5 minutes par pneus, malgré les valves sans obus démontable montées sur mes super jantes Duke Road Runner. Le pneu qui claque en quelques coups de pompe à pied sans aucun besoin de compresseur et autres accessoires. Pas la moindre fuite ! … Il faut dire que JP a un peu l’expérience sur le sujet mais quand même …
JP – photo Fabrice
Voilà mon Léon chaussé de ses boudins à flancs beige (2,4 bars à l’avant et 2,9 bars à l’arrière selon les préconisations de JP adaptées à mon « poids d’hiver » 71 kg faut vraiment que je maigrisse si je veux faire la « Résistance » en septembre.
Et bien roulez maintenant
Le test peut commencer (le lecteur de cet article doit faire ouf : enfin …). Première phase : « évaluation esthétique » avec un vote impartial sur la page facebook de GBF sans citer les marques et dépouillement des votes après 48 h de scrutins par l’impartial Martial Prévost. Et là bien que “black” soit bioutifoulle et que Leon La Rage soit toujours beau quels que soient les pneus qu’il chausse, ce sont les flancs beiges qui l’emportent haut la main (scrutin et photos consultables sur Gravel Bike France…).
Avant (au-dessus) et après … les votes ont plébiscité les Compass pour leur esthétique – photo Fabrice
Évidemment d’aucun diront que l’aspect esthétique n’a pas d’importance etc, … etc … mais je pense que ce sont des hypocrites : en effet ils n’achèteraient pas une guidoline vert pomme en promotion à -50% car il trouvent (à juste titre et c’est bien normal…) que la noire ou la grise payée plein tarif et montée sur leur Gravel Bike chéri est bien plus seyante et leur va mieux au teint. Voilà c’est dit !…
Compasse et Maxxis Rambler … une sacré différence dans le grip – photo Fabrice
Concernant l’usage sur route d’abord à l’arrêt on sent que, bien que la texture des Compass soit relativement lisse (cf photo) la gomme à un certain grip : « ça couine un peu comme dans les parkings souterrains ». Plus de 100 km en mode vélotaf pour s’en rendre compte sur le bitume : ça roule comme un pneu route avec un confort Pullmann en plus sur les cahots ralentisseurs et autres aspérités sur lesquelles on roulerait volontairement presque par plaisir rien que pour voir ce que ça fait. On aimerait que la chaussée se dégrade rien que pour le fun … Évidemment on a peu de mérite à être confortable sur le bitume avec des pneus de 38 et un cadre en titane mais quand même … Des kilomètres effectués in matin sous une pluie battante m’ont permis de confirmer l’impression bon Grip et bonne accroche latérale sur route mouillée sinon détrempé.
Quelques kilomètres de sous-bois et à travers champs au retour de Vélotaf pour s’apercevoir que l’amorti, l’élasticité et le confort moelleux et réactif des Barlow Pass perdure et permet de rouler plus vite et plus fluide qu’à l’habitude sur des secteurs connus.
Photo Fabrice
Passons en mode « Gravel chemins » en forêt de Montmorency et à travers les champs et sentiers alentours, sur terre, gravier, herbe, et quelques passages plus engagés avec l’ami Philippe, poisson pilote, GPS vivant et pédaleur métronomique quels que soit le dénivelé et les accidents de terrains. La première impression (toujours avec 2,4 bars à l’avant et 2,9 bars à l’arrière) sur ces terrains divers est là encore cette sensation de confort assez incroyable, avec des rebonds dynamiques et moelleux en même temps (désolé les gars je ne maîtrise par les adjectifs utilisés par les hyper techniciens du Gravel). En descente ça tabasse moins qu’avec les G-One malgré des pressions de gonflage plus élevées. Les mains en bas sur le cintre Ritchey Venture Max c’est royal ! Cela peut être évidemment mis sur le fait que je disposais auparavant des G-One en 35 mais quand même les sensations sont différentes. J’ai l’impression (avec mes capacités techniques limitées, pour le physique n’en parlons même pas …) de pouvoir passer plus vite avec plus de sécurité. Est-ce la souplesse du pneu qui fait qu’il se conforme mieux aux aspérités du sol, comme si le pneus épousait le terrain ? le type de gomme ? la souplesse des flancs ? je n’en sais trop rien et je laisse cela aux spécialistes mais bon…
En ce qui concerne le grip en montée sur la selle ou en danseuse j’ai la même impression d’un rendement optimisé et de moins de perte en frottement ou micro-pertes d’adhérence sur le sec qu’avec les G-One. Un bon test est le passage d’un bref raidillon ou d’habitude je pose le pied par perte d’adhérence et là, comme par miracle, ça passe !…
Bien sûr il faudra pondérer tout cela par un test longue distance et une évaluation de la solidité et de la résistance à l’usure de ces Compass mais la première impression est vraiment excellente. Il est évident qu’il s’agit d’un pneu typé terrain sec et qu’il serait intéressant, par curiosité de voir si sur terrain humide les G-One reprendrait la tête en terme d’adhérence, bien qu’ils avouent aussi leurs limites en condition boueuse. D’ailleurs un modèle plus « cranté » vu chez 2.11 cycles sera bientôt dispo pour une monte hivernale ou terrain plus typés VTT…
photo Fabrice
Le seul bémol évidemment reste le coût du produit mais le but de ce test rapide était avant tout de savoir si le choix de ces pneus affichés comme des pneus plutôt typés « compétiteurs » sur le papier s’avèrent pertinent pour le commun des gravelistes, promeneurs, pigistes, photographes, vélotafeur dont je suis hé bien la réponse est OUI !!!
Description
Le nom de ce pneu vient de celui du col Barlow (720 m) qui fait partie de la “Mountain loop Highway” au coeur des “Central cascades” aux USA. Sa large route gravillonnée requiert une stabilité optimale pour affronter les descentes et les 38 mm du pneu Barlow Pass sont un réel atout sur ce terrain.
Tringle soupe.
Flancs “Tan”
Faible résistance au roulement
Excellent grip
Grand comfort
Légers (359 g)
Look classique
Pression max 70psi /4.8bars
La carcasse extra-light réduit le poids du pneu mais améliore également la souplesse globale et donc la vitesse et le confort offerts par ce pneu. Le pneu Barlow Pass est désormais Tubeless Compatible.
Alors que les équipes “pros” mènent un combat féroce sur la route du Tour de France, des cyclistes “autrement” pédalent parallèlement sur la carte de l’amour des routes de France. Comme le disaient les Beatles “It’s easy, All you need is love …” et pour cela rien de plus simple rejoignez l’équipe du magazine 200 sur l’une des étapes.
Un concept ouvert et libéral
Le “Love tour” est une invention du magazine 200. Lancé comme un gag au moment de la création du magazine il y a 3 ans, le premier tracé en forme de coeur était un beau contre-pied au Tour officiel avec sa caravane tonitruante et ses champions du lancer de bidon plastique dans la nature. Faites l’amour et pas la guerre semblait dire ce tour forcément “autrement” inventé par Alain Puiseux et son équipe. Depuis il propose un parcours différent chaque année avec des étapes basées sur une thématique renouvelée. Cette année ce sont les “bistrots cyclistes” proposés par les lecteurs qui sont devenus les lieux de départ et d’arrivée des 11 étapes.
Alain Puiseux le rédac chef de 200 sur la route du Love – photo 200
Rejoignez le Love Tour
Ouvert à tous, gratuit, pas de dossard, … on peut faire une, deux, … plusieurs ou toutes les étapes si on veut. Seule obligation : la bonne humeur et la décontraction.
Départ de la 3ème étape du Love Tour, après un accueil princier chez Narcisse, au Val d’Ajol. photo 200
Si ça vous tente rejoignez le “Love Zigzags Tour” qui s’achèvera le 19 juillet. Les tracés des étapes sont disponibles sur la page facebook
Infos sur le site de 200 … http://www.200-lemagazine.com/page-2/
Et si vous n’avez pas encore acheté le N°13 … Il est en kiosque : foncez le chercher.
La Born to ride est une aventure cycliste qui n’est pas tout à fait comme les autres. C’est pour cela que ceux qui y participent sont aussi des cyclistes à part. Certains sont venus sur cette épreuve de 1200 km, comportant un sacré dénivelé, avec des vélos en pignon fixe. Thierry Saint Léger, le chef de file de cette tendance, était là mais autour de lui il y avait aussi quelques émules de cette pratique minimaliste.
Fred Paulet sur la BTR 2017 – photo Bereflex
Parmi ces participants nous avons rencontré Frédéric Paulet, âgé de 28 ans, créateur du Bike shop Cévènavélo, installé à Les Vans en Ardèche. Solide gaillard, vététiste assidu depuis de nombreuses années, technicien du cycle depuis 2008, a créé son atelier / boutique en 2015.
“Au printemps 2016, je découvre une nouvelle revue de vélo (200 le vélo de route autrement), relatant des voyages, des aventures hors-normes à vélo. N’étant pas spécialement cycliste sur route, je m’essaie à l’exercice dans mon coin en faisant un premier 200, puis un 400 un mois plus tard, le déclic survient, j’aime cette façon de rouler et de voyager. L’idée de vivre l’une de ces aventures hors-norme fait petit à petit son chemin” explique Frédéric.
Le fixe : un exhausteur de plaisir …
Pourquoi notre converti au ruban d’asphalte en arrive à prendre le départ du BTR ? “En août 2016, je participe et termine la première édition de la French Divide, c’était pour moi un test, dans l’idée de voir ce dont j’étais capable à l’avenir avec l’objectif de m’aligner sur une TCR. Deux gros mois seront nécessaires pour récupérer de cette éprouvante aventure, mais c’est décidé, je ferai la TCR … ” précise Frédéric.
C’est dans cette idée acquise qu’il programme deux épreuves longue distance comme préparation, l’ItalyDivide en Avril et donc le Born To Ride en Juin … L’histoire aurait pu être simple si Fred ne voyait pas passer dans sa boutique des personnes extraordinaires et inspirantes … C’est ainsi qu’il rencontre Dan de Rosilles qui arrive un jour chez lui avec une bande de potes d’Arles, un peu allumés pense-t-il, puisqu’ils roulaient en “fixe” …
“Dan et moi avons sympathisé rapidement, et il se trouve que je connais bien son papa. En effet, j’entretenais son vélo il y a quelques années lorsque j’étais salarié d’un autre atelier de réparation local” explique Fred qui est séduit par le concept qu’il trouve néanmoins un peu fou. Au printemps 2017 il se lance et il se monte un fixe sur la base d’un vieux cadre Notar. “La première sortie de 10 km a failli être catégorique et définitive tellement je n’ai pas pris de plaisir sur le vélo. J’ai posé le vélo dans un coin de la boutique, et je me suis dit … on verra ça plus tard .” raconte Fred … Suite à son abandon sur l’ItalyDivide en avril il ressent le besoin de se relancer dans un nouveau défi et il remonte sur ce vélo pour enchaîner quelques sorties de 20 km autour de sa boutique. L’appétit du fixe le gagne “Me laissant guider par mes envies, je me retrouve à bivouaquer sur le Mont Lozère dans un abri sous le col de Finiels. Le lendemain, je reprends la route en direction du sud, je roule sur la corniche des Cévennes filant droit sur Alès pour finalement y prendre le train pour le retour. À ce moment-là, c’est la stupéfaction, ce vélo paraissant si simple et si banal est un exhausteur de plaisir !…” raconte Fred avec enthousiasme.
Fred enchaîne les kilomètres. La pratique du fixe le remet en selle après son abandon pour envisager la suite …”Dan passe une semaine en Ardèche pour préparer sa Pirinexus 350 et je lui fais part de mon idée de participer au BTR en fixe. Nous roulons ensemble une superbe journée de mai, une fois de plus autour du Mont Lozère, accompagnés de Anne. Et Dan me dit à la fin de la journée quelque chose qui ressemble à « fonce !… ça va passer ». Cela fait quelques temps que je vis avec en tête « que tant qu’on essaye pas, on ne sait pas », le lendemain c’est décidé, j’y vais en fixe ! …” raconte Fred.
Un projet complètement Dingle …
Fred est technicien du cycle et il connaît bien la mécanique. Il choisit de monter un fixe sur un cadre Zullo donné par un client. Une paire de cerclage H plus Son, un moyeu Shutter à l’avant et un BLB à l’arrière, pour le reste c’est de la récup’ … rien d’exceptionnel.
Le Zullo vintage prêt pour l’aventure – photo Fred
La particularité du montage est dans la transmission. Curieux pour une pratique dont l’intérêt est justement de la réduire à sa plus simple expression…
Le montage “Dingle” réalisé par Frédéric – photos Fred
N’étant ni un puriste, ni un expert dans le fixe, Fred décide de monter un “DingleFixe”, avec en option un pignon libre de 16 dents à gauche, ce qui lui permet de pouvoir laisser filer dans les longues descentes de cols éprouvantes en fixe. Il installe trois rapports dont deux en fixe 42/17 et 38/21 et une roue libre 42/16. Le choix du Dingle lui permet d’avoir une amplitude de rapports intéressante et adaptée à la montagne, 2,47 et 1,80 sur un cadre dont les pattes sont assez courtes laissant un côté du moyeu libre pouvant donc recevoir le pignon libre de 16. “Avec mon Dingle je change de rapport en deux minutes sans retourner la roue et pour les longues descentes je prends une minute de plus pour retourner la roue et passer en pignon libre.” précise Fred.
Born to Ride sur un drôle de vélo
Les prolongateurs installés sur les conseils de Dan – photo Fred
À quelques heures du départ de la BTR en haut du Mont Sainte Odile, les regards se croisent et les discussions filent… Les participants observent tous plus ou moins les solutions des autres … “Ils ont tous un truc qui pend à droite sous le moyeu … J’ai peut-être fait une connerie moi …” pense Frédéric. Mais c’est trop tard pour se dégonfler. La salutation de Monsieur Saint Léger, ses félicitations et ses encouragements sur ce qu’il s’apprête à faire font disparaître immédiatement ses idées noires.
Les 16 changements de rapports sont programmés et placés sur le profil Openrunner de la BTR – photo Fred
Le start est donné à 22 h, rendez-vous dans quelques heures en haut du Blauen en Allemagne pour le premier CP. Dans la descente du mont Sainte Odile, Frédéric se verra dépassé par une très grande partie des participants puisqu’il n’avait pas prévu de descendre en roue libre. En tout et pour tout, ce sont 16 changements de rapport prévus sur la trace du BTR. Après 100 km de plat Fred est en bas du Blauen, c’est l’heure du premier changement, de nuit, à la frontale. “L’exercice s’avère plus complexe qu’au calme de l’atelier, le fait de voir mes compagnons de route me passer devant n’est sans doute pas étranger au stress qui m’envahit à ce moment-là …” commente Fred. Le Blauen passe, un peu dans le dur, pour Fred qui ne réussit pas à prendre un bon rythme et qui gère mal la montée en allant chercher systématiquement la loupiote rouge qu’il voit au loin et qui se remet à briller à chaque fois qu’il en double une …
CP1 validé en haut du Blauen il reprend sa route en roue libre pour les 30 prochains km. “Cette solution me semble vraiment parfaite, ça me permet de me reposer et de ne pas perdre trop de temps. Au km 150, je repasse sur mon rapport nommé R1 sur ma feuille de route, le prochain changement n’est prévu qu’au km 300 en bas du Grimsel.” explique Fred. Après une pause sommeil sur le banc d’un parc c’est reparti et Fred reprend sa route dans ces paysages inconnus pour moi, sans se poser de questions sur le rapport qu’il tire. “Le mouvement perpétuel du fixe est reposant et d’une douceur incroyable. Après un petit repas en début d’après midi, le sommeil se fait sentir, je décide de me poser sur un banc au bord d’un lac, à 14 h 17, je regarde mon téléphone une dernière fois, j’enroule mon bras autour de mon vélo et ferme les yeux.” Fred a trouvé le rythme de l’épreuve.
Je décide de me poser sur un banc au bord d’un lac, à 14 h 17 … photo Fred Paulet
Il reprend la route en direction du km 300 qui sera l’occasion d’une pause changement de rapport pour l’ascension du Grimsel. “Le Grimsel est juste magnifique, c’est un délice à grimper sur le 38/21, je passe quelques compagnons et j’ai presque honte d’être facile dans ce col qui semble mettre à rude épreuve les organismes. Le sommet est noyé dans un épais brouillard, je rentre me mettre au chaud dans le restaurant, j’avale une assiette de charcuterie et de fromage et je repars couvert comme en plein hiver sur ma roue libre jusqu’au km 380 où est prévu le prochain changement de rapport.” explique Fred. Il se pose dans un abri bus en bas du Simplon pour y passer une courte nuit dans un confort plus que sommaire …
A 4 h du matin il décolle sur son rapport R2 (38/21) pour grimper le Simplon. “C’est loin d’être le plus sexy des cols que j’ai pu faire. Je n’ai pas mangé depuis 20 h la veille au soir, je ne suis pas au meilleur de ma forme et je peine à arriver au sommet en avalant une maigre barre de céréales. Il fait froid au sommet, j’enfile tout ce que je peux et je dégringole vers l’Italie. Une fois passé la frontière, je me pose dès que je peux pour un petit déj bien mérité, il est 7 h 29 et la journée s’annonce chaude.” Le prochain changement de rapport est prévu sur la feuille de route de Fred en bas du Mottarone (CP2). Par curiosité il essaye de rester sur son pignon libre de 16 dents sur la longue portion de plat qui suit, se disant qu’il pourra tirer un poil plus long qu’avec le 17. “Ce test coupera court après seulement 10 km de plat sur le 16 dents. Je me rends compte que je m’épuise à relancer sans arrêt ce pignon jusqu’à atteindre le seuil auquel je coupe pour laisser filer, puis relancer à nouveau et répéter cela pendant 10 km. Je passe sur le R1 en fixe (42×17) et ça déroule sans effort dans une douce régularité.” nous explique Fred.
Au km 480 il s’arrête pour changer de rapport et prendre un bon repas. Il doit être environ midi, il saute la sieste prévue et se lance dans l’ascension du Mottarone. “Il fait chaud, très chaud, ça circule, la route n’est pas large et ça grimpe fort par endroit. 500 m à plus de 15% auront raison de moi et je descends du vélo pour pousser un peu. Arrivé au sommet l’équipe de Chilkoot et d’autres compagnons sont là, une bière, un sandwich acheté lors de ma pause de midi, je ne m’arrête pas longtemps. Je descends et je file sur Turin que je voulais passer dans la soirée et dormir à la sortie.” raconte Fred. L’après-midi sera très chaude, Fred va essuyer un gros coup de chaud à la limite du malaise. Il doit se poser sur un parking à l’ombre et se ravitailler. “2 h plus tard je prends un café et une bière à Turin, la circulation est calme, je profite de la traversée de cette ville sans stress et à un feu rouge un compagnon de route me rattrape. Nous avions partagé le repas au pied du Mottarone. Il a décidé de rouler jusqu’à Suse pour y dormir quelques heures et attaquer le Montgenèvre dans la nuit. Je mets en pratique les précieux conseils de Dan sur l’utilisation des prolongateurs en fixe. Les kilomètres filent sous les roues dans une constance toujours impressionnante et ça devient de plus en plus confortable comme position. « Tiens ! », je me mets presque à apprécier le plat. On ne fait aucun relais, puisque mon camarade de route m’annonce qu’il ne pourra pas rouler à ce rythme devant. Je le rassure en lui disant, de ne pas s’inquiéter, que je tiendrais ce rythme …” explique Fred qui dompte progressivement sa solution de fixe version Dingle.
La BTR ce sont aussi ces moments-là – photo Fred
À 1 h les deux compagnons se posent dans un parc à Suse pour 2 h de sommeil. “À ce moment-là, j’ai 703 km au compteur et 8784 de D+. On attaque l’ascension sur les coups de 3 h, la différence de rapport et de façon de rouler ne nous permet pas de rouler ensemble. J’aime être seul, et rouler seul, ce n’est pas nouveau … Je pique du nez sur les coups de 5 h mais je ne veux pas m’arrêter. Je décide donc de mettre pour la première fois depuis le départ les écouteurs et lancer ma playlist intitulée « TCR », tout un programme. À ce moment-là, tout se libère, les jambes sont de plus en plus légères, le sommeil s’envole, et moi je m’envole vers le CP3 dans une facilité déconcertante. Je ne vois pas la piste cyclable obligatoire au premier tunnel et je m’engage dans celui-ci. Je m’en rendrais compte à la sortie en me retournant pour voir si j’étais rattrapé et en voyant un panneau interdit aux cyclistes … Oups !!!” explique Fred qui file vers le sommet dans un rythme toujours soutenu…
À 6 h 32 il toque à la vitre de la Chilkoot mobile pour réveiller l’équipe, sans succès, eux aussi sont fatigués par les courtes nuits et les journées éprouvantes. Ils se lèvent 10 minutes plus tard. Un seul bar ouvre tôt à Montgenèvre : le Saint Graal c’est comme un signe et Fred engloutit un petit déj gargantuesque. Encore un changement de rapport et le voilà qu’il file sur Briançon avec son compagnon de route qui l’a rejoint au sommet. “Arrivé à Briançon, je ressens une drôle de sensation autour de la cheville droite je roule doucement, mais cette désagréable sensation, se transforme petit à petit en mauvaise douleur inquiétante. Je m’auto-diagnostique une tendinite du tendon d’Achille. Je m’arrête à Embrun pour manger, et j’en profite pour acheter de quoi strapper en suivant un tuto sur internet, car je sais que ce sera la seule solution pour continuer.” explique Fred.
Strapping de fortune en suivant un tuto – photo Fred
Il roule ensuite sous une forte chaleur et retrouve Benjamin … ils vont rouler ensemble une partie de l’après-midi jusqu’à ce que le deuxième tendon d’Achille de Fred se réveille également. “Je dis à Benjamin de partir à son rythme. Je prends une pause goûter dans un petit village et je strappe le deuxième pied, en optimisant le strapp afin de verrouiller complètement les mouvements du pied. Ainsi, je ne ressens plus aucune douleur puisque le pied est entièrement verrouillé, ce n’est pas très pratique pour marcher et pédaler mais ça passe” raconte Fred. C’est ainsi strappé de partout qu’il rejoint Sault pour un bon plat de pâtes et se décide à attaquer le Mont Ventoux (CP4) à 22 h 21 à la fraîche pour éviter la circulation dans la montée comme dans la descente de l’autre côté. Fred rejoint le sommet à 00 h 45 sur son développement R2. L’absence de circulation lui permet de faire des zig-zags sur la route sur les 6 derniers km de l’ascension. Il retrouve Benjamin en haut blotti dans son duvet. “Je m’installe au sol, dans mon duvet de montagne, je dors 4 h comme un bébé. Au réveil j’aperçois des compagnons qui passent sans trop s’arrêter et Luc qui est arrivé dans la nuit avec l’équipe de Chilkoot. Je prends le temps de bien me réveiller et on discute encore et encore. Benjamin et moi reprenons la route ensemble, pour un petit déj’ prévu à Bédoin.” explique Fred qui oublie un moment ses douleurs de tendons.
Benjamin et Frédéric – photo Fred
Fred et Benjamin décident de passer cette dernière journée ensemble. “Curieusement j’y trouve du plaisir, on pédale, on profite des paysages, on discute, on fait le point sur ce que l’on vient de vivre, comme si c’était terminé … Non ce n’est pas terminé il nous reste un peu moins de 200 km, mais la grosse partie du job est faite. Pas grand chose pourrait nous faire abandonner maintenant, hormis un gros pépin sur la route ou la tête qui lâcherait d’un coup d’un seul comme en Italie en Avril” déclare Fred qui profite de ces derniers moments de route. Ils déjeunent ensemble à Uzès dans une douce somnolence. Benjamin part devant pour suivre un autre compagnon de route et Fred se prépare à la dernière grimpette.
Le kilomètre 1140 sera l’occasion du dernier changement de rapport. Il engage son R2, sort ses écouteurs et file vers le finish, les pieds dans les strapps, le torse à l’air et la tête dans les nuages. “Au dernier croisement, le sommet est annoncé à 8 km, je ralentis de plus en plus, pour profiter des derniers instants de cette aventure. Un peu plus loin je ressens une présence sur le côté, Fanny est là, on avait pas encore fait connaissance. Il nous reste moins de 5 km mais je garde mes écouteurs sur les oreilles en parfait égoïste solitaire. On ne discutera vraiment que pendant les 500 derniers mètres : je pense qu’on voulait tous les deux profiter chacun de notre côté de ces derniers instants.” explique Fred.
photo Fred
1181 km et 15676 de D+, en 94 h, tels sont les chiffres de cette aventure de fou, d’une puissance intérieure inimaginable. “J’ai posé le vélo pendant 15 jours pour permettre à mes tendons de se reposer. Je suis remonté sur le vélo à Ambert pour le Concours de machine puisque je devais rouler aux cotés de Matthieu avec mon Pechtregon de l’an dernier. C’était le test afin de valider le programme de l’été. Le BTR n’aurait dû être qu’un entraînement supplémentaire en vue de la TCR, ce sera finalement le point d’orgues de la saison. Trop blessé, trop peu de temps pour se remettre sur pieds et pouvoir partir sereinement sur la TCR dans seulement 4 semaines. Je vais donc prendre l’été pour un autre projet. Il consiste, avec l’aide de Monsieur Salamandre, à la réalisation d’un pignon fixe sur mesure pouvant recevoir des pneus plus gros et à la programmation de prochaines aventures” conclu Fred heureux de cette expérience du fixe qui visiblement l’a séduit.
Voir le site de Cévènavélo : http://cevenavelo.fr/
Texte issu du récit de la course que Frédéric a envoyé à la rédaction.
Lors de ma dernière villégiature estivale dans le Vaucluse, chacune de mes sorties vélo semblait déclencher le sourire narquois de ce « Mourre Nègre » qui m’observait du haut de ses 1100 m. Ce point culminant, baptisé « museau noir » en provençal, domine le petit et le grand Luberon, séparés par la combe de Lourmarin. Un petit air d’Everest local … qui m’inspirait une sorte de défi, comme on aimait se lancer étant enfant : “T’es pas cap … de grimper me voir en vélo” … semblait me dire ce sommet.
Alors un matin je me décide, je vais tenter de monter là-haut en Gravel, en solitaire, par la face nord, en plein mois de juin … Les plus grands défis ne se font pas à la légère et les préparatifs en sont les premières motivations.
Le parcours
Dans les grandes lignes, on part de Apt en empruntant la vélo-route du Calavon pour remonter jusqu’à Céreste. Direction Vitrolles-en-Luberon par la D31, que l’on quitte pour suivre la piste forestière des crêtes qui serpente sur la partie haute du massif. Après avoir atteint le Mourre Nègre, on prend la piste d’Auribeau qui descend vers Saignon pour un retour sur Apt. Mon outil préféré pour ces tracés reste toujours Openrunner. Avec cet outil j’ai la possibilité de chiffrer à grosses mailles la distance et le dénivelé de ma trace et d’en extraire un fichier GPX pour l’entrer dans un GPS. Le parcours choisi fait 66 km pour 1200 m de D+. Une montée en douceur sur un goudron sans voiture. Une piste forestière largement accessible en gravel, un peu plus technique dans la descente sur Auribeau et un final route goudron.
La “carto” papier
Une classique top 25 – Apt 3242 OT – avec l’inconvénient du découpage trop souvent inapproprié. Sur le bas de celle-ci on s’arrête juste sur la ligne de crête du massif. Il manque donc toute la partie sud du Grand Luberon.
J’ai choisi le départ du tracé depuis le Mc Do de Gargas qui jouxte la commune d’Apt. L’avantage du lieu est multiple. L’endroit est facile à trouver et idéal pour y garer sa voiture sans inconvénient. Ce départ permet de découvrir cette sous-préfecture d’Apt par la hauteur plutôt sans voiture. Rien n’empêche de choisir le retour par le centre ville pour une pause mousse à l’ombre de l’une des nombreuses terrasses du centre ville.
La précision de l’outil Openrunner est exemplaire mais le résultat dépend du soin apporté au moment du tracé (plus il y a de points plus c’est précis) et du GPS sur lequel la trace GPX sera transférée. Le kilométrage constaté peut donc être un peu différent.
Le vélo
Du haut de gamme puisqu’il s’agit d’essayer pour l’occasion le Gravel Terra d’Orbéa. Pression des pneus, ce sont des pneus de 40 on va faire confortable avec 3,5 bar, toujours avec le risque de pincement de chambre. Le vélo à été équipé de deux porte-bidons.
Le matos … photo PDM
Une sortie vélo trop prolongée dans ce Vaucluse au mois juin peut devenir éprouvante en raison de la chaleur. Je prévois cette sortie par une journée couverte même si la pluie n’est pas exclue. En tenant également compte de l’altitude on va compléter l’équipement par un coupe-vent et un maillot de rechange à enfiler au moment du pique-nique.
Maillot et casquette Ozio Bike Café, cuissard Santini, chaussures Vittoria, coupe-vent Rapha, vélo Orbéa Terra … photo PDM
Le vélo n’est pas équipé tubeless, je vais donc partir avec deux chambres à air, un multi-outils Topeak, l’Opinel de service, un jeu de démonte-pneus, une nouvelle mini pompe Topeak. Incidemment je me suis aperçu que l’embout de ma pompe pour la valve Presta était cassé et donc inutilisable. Je me suis procuré chez un vélociste d’Apt, cette nouvelle pompe qui a l’avantage d’être équipée d’un flexible qui coulisse en deux positions Schrader / Presta. Cela évite d’endommager au gonflage la fragile valve Presta. Dernière précaution, une boîte de rustines Zéfal, qui ne se décollent pas à la différence des produits de marques bon marché.
Tout ce matériel va se retrouver dans mon sac à dos de VTT Scott. Il m’accompagne depuis déjà un certain temps dans des activités diverses et variées, trail, vélo, … mais aussi reportages au Roc d’Azur pour les interviews du Bike Café. Multi-usages, il est équipé d’une poche à eau de 1,5 l, de sangles ventrale et poitrine, avec une contenance de 22 litres c’est le juste volume d’une journée de rando avec pique-nique.
Il convient de ne pas oublier la trousse premier secours : une couverture de survie, un jeu de pansements compressif. Mon appareil photos Lumix de Panasonic sera du voyage. Il a subit quelques outrages, il faudrait que je fasse nettoyer l’objectif, je ferais avec et j’emporte avec un “Gorilla pod” indispensable pour les selfies.
Portable, GPS chargés bien sûr lunettes de soleil. Sans oublier les nourritures terrestres. Fruits sec, amandes et noisettes, l’incontournable banane du cycliste et le pique-nique. Il n’y a pas encore de chalet d’altitude au sommet du Mourre Nègre. Me voilà paré …
Les “recos”
Préparer ! … Comme on l’a écrit précédemment, c’est indispensable. Alors j’ai fait en rando rapide pédestre un aller-retour au sommet depuis le village du Castellet et un aller-retour en vtc par le vélo-route du Calavon jusqu’à Céreste.
J – 1 : Après des jours de grosses canicules ininterrompues, la météo s’annonce médiocre avec quelques risques d’averses en fin de journée et peu de vent. Je prépare le sac, je vérifie le vélo et je mets le réveil à sonner pour 5 h.
J – 0 5 h :
La pression est forte, je me suis réveillé deux fois dans la nuit, craignant de n’avoir pas entendu sonner l’alarme du téléphone. A 5 h j’appuie sur le bouton de la cafetière, l’aube doucement éclaircit le ciel, il fait très frais, les nuages sont bien là mais pas la pluie ni le vent.
Liaison Roussillon – Apt – photo PDM
Après un solide petit déjeuner la mise en jambe dans la descente de Roussillon sur Apt me conforte le choix de la veste coupe-vent Rapha. Il fait toujours aussi frais. Un champ de lavande compose la première photo de l’album, avec en arrière-plan l’objectif du jour : Le Mourre Négre qui porte aujourd’hui sa casquette de nuages.
KM 0 : McDonald’s Gargas – 209 m
L’accès au vélo-route est parfaitement indiqué dès le rond-point en contrebas du Mc Do. On entre dans le passé des premiers chemins de fer. Une voie unique qui partait de Cavaillon pour aller jusqu’à Volx. Construite pendant le second empire le dernier train l’a emprunté en 1970. Les petites maisons de garde-barrières, les vielles gares, les châteaux d’eau alimentant les locomotives à vapeur rappellent l’existence de cette voie ferrée désormais réservée aux piétons et aux vélos. Un tracé entre l’ancienne N100 située le long du Calavon. La seule rivière en France qui change de nom entre sa source, le Coulon et son confluent avec la Durance, le Calavon.
KM 2 : Gare d’Apt – 300 m
La première gare qui apparaît est celle d’Apt. Elle héberge maintenant l’office du tourisme. Au passage apparaît la halle de marchandise et un vestige de fondation circulaire probablement celle du pont tournant. Le pont tournant, sur une voie unique, permettait de retourner les locos dans le bon sens pour le retour.
KM 7,5 : Gare de Saignon – 300 m
Photo PDM
La gare suivante est celle de Saignon, si l’ouvrage est encore en état les façades par contre ont été retouchées par des graffitis.
La Fabuleuz – photo PDM
On découvre sur cette vélo-route un lieu insolite : une guinguette Bike Café mais pour cyclistes peu matinaux si l’on en juge à la lecture des horaires d’ouverture
J’aperçois le mâle qui guette l’arrivée du berger – Photo PDM
Km 11 : Le rocher aux Abeilles – 300 m
La voie vient surplomber le canyon du Calavon au rocher aux Abeilles. Un troupeau de chèvres sauvages l’a colonisé. J’aperçois le mâle qui guette l’arrivée du berger qui vient à l’occasion pour améliorer l’ordinaire du troupeau avec des morceaux de pain.
KM 12,5 : D48 – 300 m
La vélo-route s’interrompt pour reprendre le circuit cyclo du Luberon sur la D48 mais également le GR du chemin de Compostelle, une autre histoire qui n’a rien à voir avec les chemins de fer.
KM 21 : D410 – 337 m
On passe sur la D410 qui conduit à Céreste
KM 24 : Céreste – 383 m
Il est trop tôt pour passer chez le boulanger. Les temps changent, ce n’est plus lui qui allume la lumière le premier dans le village. On suit la D31 direction Vitrolles-en-Luberon. Aucune personnalité historique à honorer dans le cimetière de Céreste qui annonce une belle montée de 8 km jusqu’au col de l’Aire.
KM 37 : Col de l’Aire 696 m
On quitte le goudron pour affronter la piste forestière des crêtes – Photo PDM
En face, avant le premier lacet de la route goudronnée, la piste forestière des crêtes et le poteau balise du PR “Aire de Mascas”: le Mourre Nègre 8,7 km. Il reste encore un peu moins de 400 m de D+. On quitte le goudron pour affronter la piste forestière des crêtes.
Photo PDM
La piste va serpenter autour des rognons de la crête en croisant régulièrement le GR9 qui tire tout droit sur celle ci. On alterne les panoramas côté nord, côté sud et la végétation qui l’occupe, pins parasols, pins noir d’Autriche, hêtres, … à travers une lande d’altitude et ses pelouses sèches.
KM 45 : le Mourre Nègre – 1125 m
Photo PDM
Impossible de rater le sommet malgré les nuages qui jouent à cache cache avec l’antenne hertzienne marquant ce sommet. Il faut y monter pour découvrir l’ensemble du panorama.
Ce sera la pause photo et pique-nique.
Photo PDM
J’hésite beaucoup sur l’arrière-plan des photos du Terra. Côté sud la montagne Sainte Victoire, les massifs de l’Étoile et de la Sainte Baume. Côté ouest, le petit Luberon et les Alpilles. Côté nord le Mont Ventoux, la montagne de Lure, le plateau du Vaucluse.
Cerise sur le gâteau, après déjà plusieurs photos, c’est le troupeau de moutons qui arrive pour les pâtures d’estive avec un nouvel arrière-plan. Les nuages qui montent et qui descendent, les rayons du soleil à travers, les moutons qui traversent cette lande d’altitude, difficile d’imaginer mieux.
Je ne suis pas dans un film. J’engage la discussion avec la jeune bergère conduisant le troupeau. Elle est raccord avec ce qui l’entoure, la nature est vraiment belle. Les moutons sont là jusque juillet car après ils n’y a plus rien pour eux à manger.
Plusieurs troupeaux sont présents sur cette montagne, des abris aménagés permettent aux bergers(ères) de garder les troupeaux bien que le loup n’ait pas encore été signalé sur ce territoire.
Il y a suffisamment de photos dans l’appareil, c’est le temps du casse-croûte. Pain beurre, cornichons jambon de Parme. Il est temps de reprendre la piste des crêtes. L’arrivée de la pluie reste à craindre à cet endroit. Conquérir un sommet est une victoire, en revenir en est une autre.
Photo PDM
KM 48 : Carrefour des 4 chemins, poteau balise Amourrlhadou – 953 m
Très belle vue sur la chapelle et le Château fort de Saint Pierre du 12ème siècle. Je regarde une seconde fois la Top 25, je descend à vue vers Auribeau.
Zut, c’était ma fête et j’ai raté St Pierre – Photo PDM
KM 51,5 : parking D48 – 598m
Je retrouve le goudron sur la D48 à la sortie du parking qui va me conduire à Saignon.
KM 56 : Saignon – 509 m
Saignon entre dans la catégorie des villages perchés du Vaucluse – Photo PDM
Saignon entre dans la catégorie des villages perchés du Vaucluse. A l’exemple d’autres, il est accroché comme une moule à son rocher. Ses petites ruelles privilégient une circulation douce et le vélo s’y trouve à l’aise. Je retrouve les premières terrasses de café que je n’avais plus vu depuis le départ. Un beau panorama m’attends côté nord sur le Ventoux et le plateau du Vaucluse. On quitte Saignon et suivre le fléchage routier direction Apt.
Un beau panorama m’attends côté nord sur le Ventoux – Photo PDM
KM 63 : Apt – 209 m
C’est le final avec en option la traversée de la vieille ville.
J’ai fait le Mourre Nègre en gravel, le vélo est vraiment une aventure.
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