Si un jour vous passez par Turin, arrêtez-vous au 18 via Cagliari au PΔI Bikery (ou PAI Bikery) … Le nom de cet endroit est une promesse : “pʌɪ” est la transcription phonétique du gâteau « pie » prononcé à l’italienne, mais aussi de « pi » π (pi grec) constante mathématique qui indique le rapport entre la circonférence et le diamètre d’un cercle (3,14159 …). Le cercle est celui de la roue symbole du vélo et vous pourrez manger à cette adresse de délicieux gâteaux …
Une pause café et restauration
L’atelier avec tous les outils nécessaires – photo BC
A l’écart du “centro”, sans en être très loin puisque j’y suis allé à pied, PAI Bikery regroupe un lieu de restauration avec quelques tables dehors, comme c’est souvent le cas à Turin et un atelier boutique de vélo. Les tables dedans sont peut-être plus intéressantes car vous êtes immergés dans un lieu qui mélange décor et boutique de vélo.
Dès que l’on passe le pas de la porte, on est transporté dans une ambiance vélo. On ne remarque pas tout de suite le coin atelier super bien équipé où Daniel répare et restaure les vélos. La spécialité du lieu est le “vintage” mono vitesse et les cadres en acier … J’ai été un peu déçu car je n’ai pas vu sur place un seul “GIOS Torino” mais, par contre , accrochés au plafond et suspendus aux murs j’ai admiré quelques beaux spécimens issus de la production artisanale italienne.
Arianna s’affaire dans la cuisine ouverte et Andrea s’occupe du café et gère le superbe site internet. Chacun a sa spécialité dans cette petite bande d’associés. C’est un lieu unique à Turin, où vous pouvez venir prendre un petit déjeuner, un déjeuner ou une collation. Si vous lisez l’italien, il y a une pile de livres et de magazines de quoi passer des heures pour attendre que son vélo qui est à l’atelier soit prêt. Des accessoires dans l’esprit vintage sont éparpillés dans l’enfilade des pièces du lieu, et vous pouvez bien sûr faire vos emplettes en finissant votre brunch.
Le prix des vélos, certes superbement restaurés, m’a un peu refroidi. Je me suis contenté de boire une petite bière en terrasse et de faire quelques photos déçu de ne pas trouver un GIOS dans la boutique. Pour cela il aurait fallu que j’aille à Volpiano au nord de Turin où la marque continue de produire des répliques plus vraies que nature des vélos qui ont accompagné les succès de l’équipe Brooklin avec Roger De Vlaminck et Patrick Sercu.
La formule de l’exorcisme utilisée pour éloigner les démons pourrait très bien devenir celle des cyclistes qui doivent se protéger du “mal” venant de l’arrière. Les récentes statistiques publiées montre un accroissement des accidents et parmi ceux-ci les impacts arrières sont encore trop nombreux et souvent mortels.
Avec mon “rétro” je vois le mal venir et j’anticipe …
L’usage du rétroviseur se développe chez les cyclistes. Très utile en voiture le rétroviseur l’est également sur le vélo. Il permet de voir ce qui arrive de l’arrière et il évite d’avoir à se retourner dangereusement en risquant de faire un écart quand on roule en peloton.
Les solutions
Les équipements rétroviseurs sont nombreux. De forme et de taille différentes vous trouverez par exemple chez Zéfal, équipementier français, une gamme complète de produits. Cette vidéo les présente à vous de choisir celui qui correspond le mieux à votre besoin.
Le Z-Eye … sortant comme un oeil télescopique du casque ; c’est le choix d’un cycliste suédois avec lequel je roule parfois sur Aix. Son équipement m’a toujours intrigué mais, selon lui c’est vraiment efficace et il me dit qu’il ne pourrait plus s’en passer. Le principe est simple : la base se fixe par un “velcro” à l’intérieur du casque et ensuite il suffit de régler manuellement le rétro …
Les bouts de guidon.
photo Philippe
Les cyclos et particulièrement ceux qui effectuent de longues distances sur route comme “Paris-Brest-Paris”, affectionnent ce type de rétro qui leur permet de surveiller leurs arrières sur les parties de routes nationales où ils doivent cohabiter avec les automobilistes et les camions.
Là encore Zéfal propose une gamme assez large de produits réversibles (gauche / droite) – si vous allez rouler dans un pays où la conduite est à gauche – et pliables.
Si vous ne souhaitez pas fixer un rétro en bout de guidon le modèle Spy de Zéfal pourra trouver sa place n’importe où sur le cadre du vélo. Il se fixe simplement à l’aide d’un collier élastique sur la fourche par exemple.
On dirait un gadget mais ce rétro bracelet peut s’avérer utile pour les déplacements courts en ville. Super pratique par exemple pour l’utilisation de vélos urbains type “Vélib” il suffit d’avoir son bracelet avec soi.
Ajustable à la taille de votre poignet, ce rétroviseur se porte aussi bien à gauche qu’à droite. Il permet une surveillance arrière sans l’encombrement d’un rétroviseur de vélo.
Rien à voir avec les classiques rétros … Avec Varia on rentre dans le domaine du “hight tech”. Pas de miroir pour ce Varia qui protège vos arrières en “scannant” à une distance de 140 mètres avec son radar les véhicules en approche. Il envoie un signal d’approche sur la console de guidon. On voit le nombre de véhicules qui arrivent dans le périmètre et il émet une alerte si il détecte une approche dangereuse. Par ailleurs les leds intégrées au radar arrière clignotent à l’approche d’un véhicule pour signaler au conducteur votre présence ce qui représente une sécurité supplémentaire.
Varia fonctionne indépendamment ou s’intègre facilement à un compteur de vélo Edge compatible. L’ordinateur Edge ou l’afficheur Varia peuvent afficher plusieurs véhicules en approche et indique la vitesse relative d’approche ainsi que le niveau de menace.
La vidéo du test que j’avais réalisé
Reste le prix de 299 € qui est élevé mais sa technicité et son intégration justifient le montant de la facture.
Disponible sur votre smartphone (Apple ou Android) cette application permet aux cyclistes de se retrouver pour partager des sorties d’entraînement, des événements, des activités de club à proximité de l’endroit où vous vous trouvez en vous géolocalisant.
Yoann Bagot, le cycliste pro de la Cofidis, est un garçon imaginatif et plein d’idées qui n’aime pas rouler en solitaire, sauf dans les échappées 😉 … Il murissait depuis longtemps ce projet qui utilise les nouvelles technologies pour mettre en relation les cyclistes via une appli mobile. Son association avec Philippe Rivière, qui lui aussi est un passionné de vélo a été déterminante pour la création de “Bike’n Connect”. Avec les idées de Yoann, et l’expérience de Philippe en matière d’entreprenariat, le duo constitué est parfait. Depuis quelques mois Bike’n Connect voit sa communauté grandir. Ce succès grandissant montre qu’à côté de Strava et des multiples applications disponibles en téléchargement il y avait une place pour un nouveau concept “français” qui cible toutes les activités autour du vélo.
Yoann explique les subtilités de l’appli aux participants de la sortie matinale – photo BC
L’idée est simple et elle exploite largement la géolocalisation rendue possible par les smartphones. L’application explore et trouve pour vous les cyclistes, les entraînements, les courses et les clubs qui sont autour de vous. De la même manière, vous pouvez lancer une invitation et réunir autour de votre proposition une petite bande de cyclistes intéressés par cette mise en partage.
On a testé sur le terrain
La petite bande de cyclistes autour de Yoann Bagot – Christophe Martinez
Ce matin nous avons fait l’expérience d’un rendez-vous “Bike’n Connect” pour une sortie de récup avec Yoann Bagot et Alexis Vuillermoz, qui avaient participé la veille au critérium de la Ronde d’Aix. Pas question de rouler à plus de 40 de moyenne : Yoann a fixé d’emblée les règles du jeu : petite vitesse, on s’attend et on respecte le code de la route … Parfait pour moi qui avait roulé un peu fort la veille et qui, même au “top”, aurait été incapable de suivre le rythme de ces “formules 1” du vélo. D’ailleurs, Bike’n Connect n’est pas une appli pour les “pros”, ce n’est pas parce que c’est un coureur professionnel qui l’a conçue, qu’elle est ciblée performance, bien au contraire.
Un plaisir de rouler aux côtés d’Alexis, Philippe, Patrick, … et les autres – photo Christophe Martinez
“Quand j’ai commencé le vélo on était toujours des groupes comme aujourd’hui. C’est comme ça que j’ai pris du plaisir et que j’ai progressé dans ce sport. C’est aussi de cette manière que j’ai rencontré Philippe et d’autres cyclistes il y a quelques années. Et puis certains ont arrêté, je me suis retrouvé seul, et du coup je me suis rendu compte qu’il manquait quelque chose pour favoriser le partage de sorties conviviales entre passionnés de vélo.” déclare Yoann.
Ce matin autour de Yoann il y avait un beau petit groupe avec des cyclistes de la région mais pas seulement, comme Hubert par exemple qui vient de Courbevoie, et qui séjourne régulièrement sur Marseille. Bike’n Connect l’avait alerté de la sortie prévue à Salon et il est venu attiré par la proposition et le “casting” de l’événement. “Quand on est inscrit dans un groupe on reçoit des invitations. Tu t’inscris dans un groupe qui est près de chez toi et automatiquement tu es prévenu des sorties proposées …” explique Hubert qui utilise l’application lorsqu’il se déplace en France en vacances.
Philippe Rivière co-fondateur de Bike’n Connect – photo BC
J’ai retrouvé également sur place mon ami le “Batman du Ventoux” Patrick Denis dont j’avais tracé le portrait sur Bike Café. Il y avait ce matin des jeunes, des femmes, des moins jeunes pour prouver à Yoann et Philippe que leur concept fonctionne. “Nous sommes maintenant à 4000 personnes enregistrées sur le site depuis sa mise en opérationnel il y a 4 mois … Nous sommes contents de cette progression. La France est quand même le pays du vélo et nous avons plein de choses à partager. Nous nous intéressons à toutes les formes de vélo : VTT, Gravel, VAE, route, … et à toutes les pratiques : balades, sorties d’entraînement, découvertes, partage de beaux parcours, …” précise Philippe.
Alexis Vuillermoz présent sur la sortie Bike’n Connect de Salon de Provence – photo BC
Alexis Vuillermoz très copain avec Yoann s’était joint à ce petit peloton matinal. “Je suis proche de Yoann et suis impliqué grâce à Marine ma copine qui travaille auprès de Philippe et Yoann au développement de cette appli made in France. C’est un concept nouveau et plutôt sympa …“
L’application va évoluer et s’ouvrir à toutes les pratiques. Bien sûr, j’ai suggéré à Yoann de créer une catégorie Gravel Bike … Il me l’a promis et comme pour me le prouver, sur ce parcours matinal, il nous a même fait rouler sur un petit bout de chemin et une petite route cabossée.
L’appli est disponible gratuitement en téléchargement et plus nous serons nombreux à l’utiliser, plus le choix des rendez-vous entre cyclistes sera large et diversifié. Le vélo est un sport individuel mais que l’on aime, comme Yoann, partager.
Canyon a complètement “revisité” son modèle Endurace pour intégrer toutes les nouveautés en matière d’équipements et d’ergonomie. Voilà un vélo qui porte bien son nom : Endurace … Endurant par sa géométrie et son confort, et racé par ses lignes épurées. Il conviendra aussi bien aux cyclosportifs, qui recherchent un matériel performant, qu’à ceux qui souhaitent musarder sur les petites routes pittoresques et parfois cabossées. Une polyvalence d’usage remarquable, qui flirte même à l’extrême avec le Gravel.
Ce modèle intègre des freins à disque avec montage flatmount (1), des axes traversants de 12 mm (2), des roues DT Swiss R24 (3), des pneus de section large (4), …
La gamme Endurace comporte plusieurs modèles avec plusieurs niveaux d’équipements. Nous avons choisi celui qui nous correspond le mieux : le CF SL DISC 9.0, qui offre un excellent rapport équipements / prix : 2499 €.
Le Canyon Endurace au petit matin en haut du Ventoux – photo BC
La couleur acier, soulignée de touches orange (Iceland lava), est plutôt “classe”. Les formes sont aérodynamiques avec un tube de selle “maximus” aplati, des haubans arrières reliés de façon fluide au tube horizontal, une douille de direction dessinée comme une proue destinée à fendre l’air, une câblerie dissimulée dans le cadre, … Une esthétique parfaitement réussie. Canyon a revu beaucoup de choses sur cette nouvelle version et corrigé quelques défauts comme la suppression du frottement de la câblerie sur le tube de direction qui abîmait la peinture.
Le test
Vers la Sainte Victoire – photo Xavier Cadeau www.weelz.fr
C’est avec grand plaisir que je reviens sur la route après avoir roulé sur quelques vélos de Gravel. La transition se fait sans difficulté tant cet Endurace se montre immédiatement confortable. Ma première sortie va m’entraîner au départ de Gréoux-les-bains vers le plateau de Valensole. Dans les premières bosses, j’apprécie en montant assis le confort et le dynamisme apportés par la fameuse tige de selle VCLS qui a été développée par les ingénieurs de Canyon. Elle est composée de deux lames de carbone qui permettent de mieux absorber les chocs et les vibrations.
Les adeptes des pneus de 23 gonflés à 8 bars seront surpris par le choix de la monte pneumatique de cet Endurace. Le vélo, en général, connaît actuellement une évolution vers des sections larges. De 23, nous sommes passés à 25, et voici que le 28 s’installe progressivement sur les vélos typés endurance. Les sections larges apportent du confort sans pour autant nuire au rendement. Certes, on perd en aérodynamisme, mais sur un modèle “Granfondo” on pourra, ainsi chaussé, affronter tous les types de revêtements. Avec ce Canyon Endurace, je suis passé sur des routes plates et roulantes, des secteurs cabossés et des chemins et j’ai apprécié cette polyvalence. On oubliera la perte aérodynamique qui pourrait se faire sentir au-dessus de 35 km/h et qui a une importance très relative face à l’usage principal de ce type de vélo.
Au milieu des lavandes sur le plateau de Valensole – photo BC
Le 52 x 36 a été pour moi une redécouverte après une série d’essais en mono ou en 50 x 34. Le dynamisme de ce vélo m’a permis d’enrouler souvent les côtes sur la plaque en moulinant moins tout en montant sans fatigue. En poussant ainsi du braquet, même assis avec la complicité de la selle qui restitue un peu d’énergie, j’ai été surpris de monter une bosse de 2 km que je grimpe parfois difficilement sur plus petit. Certains amateurs de longues montées de cols auraient sans doute préféré un 34. Pour ma part, le 36 x 32 a été parfait pour la montée nocturne du Ventoux par Malaucène, et je ne suis pas un grimpeur émérite.
Ventoux montée nocturne – photo BC
Pour ceux qui voudront mettre des watts et pousser ce vélo ils aimeront son comportement à la relance. Les petites bosses se basculent facile et le vélo répond bien. Il pourra, de ce point de vue, satisfaire les plus sportifs. Pour le plaisir, j’ai effectué une sortie de 90 km avec 850 de D+ en restant volontairement sur le 52 dents … Le vélo accepte bien les coups de reins et affiche dans ces conditions plus sportives un très bon dynamisme. Dans les descentes de cols il inspire la sécurité grâce à des trajectoires précises et une belle efficacité du freinage.
Route Cézanne – photo Xavier Cadeau www.weelz.fr
Le bilan
Voilà un vélo vraiment réussi pour un rapport qualité / prix très bon. Sa polyvalence lui permet de s’adapter à toutes les circonstances et à toutes les routes. Il conviendra à un large panel de cyclistes : pour les confirmés, il offrira un vélo performant bénéficiant des dernières nouveautés technologiques ; pour ceux qui reprennent le vélo ou qui souhaitent progresser ce sera un vélo très sûr et accessible.
Les plus
Polyvalence
Esthétique / équipements
Qualité / prix
Agréable à piloter et sûr
Les moins
Je cherche encore ! … Je dirais que Canyon pourrait peut-être offrir des options aux acheteurs … C’est plus une remarque marketing qu’une remarque sur le produit … Par exemple le choix optionnel d’un 50 x 34 avec un 11-28 pour un meilleur étagement pourrait se comprendre. De même Canyon pourrait peut-être proposer d’autres couleurs pour les allergiques au gris.
La galerie
Test du Canyon Endurace
1 de 10
La Rotonde à Aix-en-Provence
Test Canyon Endurace
Sainte Victoire
Test Canyon Endurace
Allez l'OM ...
Test Canyon Endurace
Col des Portes
Test Canyon Endurace
Ventabren
Test Canyon Endurace
Plateau de Valensolle
Test Canyon Endurace
Ventoux au petit matin
Test Canyon Endurace
Ventoux ... montée de nuit
Test Canyon Endurace
Canyon au sommet
Test Canyon Endurace
Le Château de Picasso
Test Canyon Endurace
Caractéristiques
Cadre carbone Canyon Endurace modèle CF SL DISK (géométrie sport)
Montage des freins à disque Flat Mount
Axe (12 X 142 MM)
Serrage de la tige de selle intégré au cadre
Poids du cadre seul : 1020 g (taille M)
Fourche carbone Canyon One One Four SLX Disc
Pivot 1″1/4
Montage freins à disque Flat Mount
Axes (12 x 100 mm)
Équipements
Shimano Ultegra 11 vitesses
Freins à disque hydrauliques Shimano BR-RS805 (diamètre des disques 160 mm)
Roues DT SWISS R 24 SPLINE DB avec les nouveaux rayons DT Pro lock avec serrage RWS utilisable sur l’avant et l’arrière – largeur des jantes 18 mm
Pneus Continental GRAND PRIX 4000S II section 28 mm
2.11 c’est la circonférence en mètre d’un pneu de 700x25C … c’est aussi le nom de la société créée par Jean-Philippe Ferreira qui, à la quarantaine, a décidé de se lancer dans le domaine du cycle. La jeune société a démarré très fort en choisissant de défendre sur le marché français des produits innovants et malins comme les fameux pneus Compass. Le catalogue de vente en ligne s’enrichit progressivement et bientôt “To Eleven” proposera des vélos.
Portrait
JP Ferreira – photo Fabrice Bouscarat
La roue de la vie a déjà bien tourné pour “JP” en lui faisant vivre de nombreuses expériences lors d’une vie professionnelle riche et mouvementée. Son premier vélo a été un bi-cross avec lequel il a découvert le sentiment de liberté et d’indépendance qu’il redécouvre maintenant depuis qu’il a créé To Eleven … “De l’intuitif, c’est comme ça que je fonctionne, il fallait que je fasse quelque chose dans le vélo …” explique JP qui souhaitait se lancer tout seul : sans associé ni salarié, … Il monte sur son premier vélo de route en 2015 : un Genesis Croix de fer (acheté à l’Echappée belle) qu’il assemble lui-même partant du cadre nu en cherchant les composants. Il réalise ainsi des “travaux pratiques” qui lui font découvrir les réseaux de distribution. Pour la mécanique pas de problème pour cet ingénieur mécanicien qui a déjà oeuvré dans des projets faisant appel à ses aptitudes manuelles. “En mars avril 2015 le projet muri, je sais vendre, je sais faire de l’import, je sais faire pas mal de choses … il faudrait que je trouve des produits à distribuer, mais dans l’optique de vendre aussi au client final, ce qui était très important pour moi …” explique JP qui se met en quête d’un produit original.
Il s’était nourri de nombreuses lectures avant de se lancer dans ce nouveau secteur d’activité. C’est ainsi qu’il avait découvert dans Bicycle Quarterly la marque Compass créée par Jan Heine l’éditeur de cette publication. Le concept l’intéresse et il adhère complètement au discours de Jan qu’il se décide à appeler pour lui proposer de représenter la marque en France … “Bonjour, je ne faisais pas de vélo de route il y a 3 mois mais j’apprends vite et je suis séduit par le produit que je suis prêt à défendre sur le marché français …” déclare JP et Jan le rappelle très rapidement et lui envoie sa première commande 3 jours après cet échange. Il devient ainsi le distributeur officiel de Compass pour la France.
Pourquoi 2.11 ?
“Ça se passe en septembre 2015, je regarde un vieux film américain qui retrace l’épopée d’un groupe de rock un peu déjanté dans lequel le guitariste n’a que des amplis avec des potentiomètres qui vont jusqu’à 11 alors que tous les autres s’arrêtent habituellement à 10 … “ explique JP qui retrouve dans cette symbolique le dépassement de la norme acquise qui lui correspond bien. Le lendemain pour se rendre à un rendez-vous il se gare dans un parking souterrain et découvre qu’il est garé sur la place 211 … Le lendemain il déposait la marque. Qu’en aurait-il été si il s’était garé au niveau 3 ? … L’histoire ne le dit pas.
freinage à disque, rotors flottants, roulements en céramique, … le catalogue 2.11 prend forme – photos Fabrice
Le projet se nourrit au jour le jour sur la base d’une recette faite d’agilité, de simplicité et de pragmatisme. Les pneus sont certes intéressants et le décalage par rapport au marché créé une vraie différenciation. À l’inversion des centres de distribution, qui font 50 produits sans bien les connaître, JP fait le choix inverse. Il choisit des produits originaux dont il pourra soutenir la commercialisation en donnant plus de force à ces marques qu’il intègre à son catalogue. Il se met à faire des jantes en s’intéressant au montage des roues du freinage à disque, des rotors flottants, des roulements en céramique, …
Maintenant les vélos
Le proto MR4 de To Eleven – photo Fabrice
Jean-Philippe s’est rapproché de la population des cadreurs français qu’il équipe en partie de pneumatiques Compass pour le premier Concours de Machine en 2016. Il se dit qu’entre ces très beaux vélos dont les cadres coûtent au minimum 2000 €, et ceux qui sont plus industriels, il y a la place pour des cadres qui seraient vendus aux alentours de 1300 €. Ayant fabriqué un cadre lui-même avec de l’acier Tange pour remplacer son Croix de fer, JP se lance dans ce projet sur la base d’une conception qu’il réalise sur des cotes standards mais avec un très bon acier. Ce vélo sera produit en petite série et constituera une offre alternative. Il contribuera à la vente des équipements qu’il distribue. Les cycles Victoire ont eu également la même réflexion avec leur projet “Chemins.cc”.
Pour l’instant les premiers protos ont été réalisés mais l’accord avec le fabricant qui devait les réaliser n’est pas parfait et JP met en place en ce moment un autre fournisseur avant de proposer la commercialisation.
Le cadre possède une géométrie gravel rando plutôt sportive, il est léger car la plus grande taille sera en deçà de 2 kg cadre et fourche avec la peinture. Le vélo est assez allongé et bas ce qui permet de couvrir un large panel de tailles pour des personnes allant de 1 m 63 à 1 m 95 avec seulement 2 tailles sachant que les réglages sont obtenus par des formats de potences et des réglages de selles différents.
En attendant une délocalisation souhaitée de 2.11 dans la région de Clermont-Ferrand, Jean-Philippe continue la prospection de nouveaux produits. L’avantage d’une commercialisation sur Internet rend cette mobilité plus facile et permet une meilleure gestion du temps de travail. Il poursuit sa veille notamment dans les transmissions sans-fil et se focalise sur la finalisation de son vélo MR4 que nous essaierons bientôt j’espère sur Bike Café dès que cela sera possible.
Pour l’instant c’est la trêve estivale : 2.11 vous donne rendez-vous à la rentrée le 28 août …
La Résistance se poursuit à Talloires avec la deuxième édition qui aura lieu à Talloires le 16 septembre, Bike Café y sera. Venez affronter avec nous l’ancienne Route de la Soif … La Résistance est une épreuve cyclotouriste inédite. Les parcours, d’une durée d’une journée, empruntent de magnifiques routes et cols de Haute-Savoie, avec un savant mélange de portions typées « Gravel ».
photo Gilles Morelle
Deux itinéraires
Les deux itinéraires, la “Résistance” et la “Petite”, proposent l’ascension (Hors Catégorie) du Col de l’Arpettaz et la partie « Gravel Hors Catégorie » de la Route de la Soif. Celle-ci offre aux participants un panorama extraordinaire sur le Mont Blanc en récompense de leurs efforts ininterrompus…
La Petite tourne à gauche juste avant la station de ski de La Clusaz pour monter vers le Col de la Croix Fry (3ème catégorie), tandis que La Résistance se poursuit jusqu’au Plateau des Glières par une montée féroce de 6,8 km (Catégorie 2) avec une pente moyenne de plus de 10 %.
La Résistance passe ensuite près du Monument National de la Résistance sur le Plateau des Glières. Les deux parcours, La Résistance et La Petite, passent devant Le Musée de de la Résistance et devant La Nécropole, au pied du Plateau des Glières.
La Résistance fait son tour
Le plateau des Glières avec son monument national de la Résistance – photo La Résistance
Pour ceux qui voudront donner un peu de consistance à leur séjour les organisateurs proposent en prologue le Tour de la Résistance. C’est un itinéraire d’aventure de 3 jours sur routes et chemins autour du lac d’Annecy. Comme la désormais classique « cyclo » La Résistance, le TDLR n’est pas une course mais une mini-aventure empruntant un itinéraire exigeant où le travail d’équipe sera essentiel. Les deux premiers jours se dérouleront en autonomie et sans assistance dans des territoires peu parcourus – en route et gravel – avec une nuit passée dans l’ombre du redoutable Col de la Madeleine. L’itinéraire revient ensuite à Talloires à la fin de la deuxième journée ; le troisième jour faisant place à La Résistance et ses 130 kms d’une exigeante beauté.
La Guinguette
photo La Résistance
Ceux qui auront encore les jambes pourront danser le soir du 16 septembre. La Résistance propose de revisiter le concept de la Guinguette au bord du Lac d’Annecy. Une tenue rétro est suggérée, puisque que les organisateurs proposent de vous transporter au temps de Renoir et Monet. Les participants pourront aussi s’y restaurer après leur débauche de calories sur ces parcours exigeants.
Mike Hall, l’inventeur de la Transcontinental Race, décédé le 31 mars en Australie laisse derrière lui un héritage d’aventures cyclistes qui n’est pas prêt de s’éteindre. Il a créé, avec d’autres, une nouvelle façon de vivre intensément l’itinérance à vélo. Cette façon de rouler, immergé dans des paysages sans cesse renouvelés et en auto-suffisance, attire de nouveaux cyclistes. Le mot “Race” traduit mal l’esprit de cette énorme trace sur laquelle on avance à la fois seul et en groupe. Cette édition 2017 sans lui sera particulière mais l’épopée continue et la course est partie le 28 juillet de Belgique. Les concurrents arriveront en Grèce après avoir tous vécu une véritable aventure qui sera pour chacun différente. Malheureusement une nouvelle fois, peu de temps après le départ de cette 5ème édition, la mort a encore frappé. Frank Simons a été victime à Froidchapelle dans la nuit de vendredi à samedi d’un accident mortel. Il a été fauché par un automobiliste qui a pris la fuite. Un de plus dans une longue série qui malheureusement fait résonance aux récentes statistiques montrant l’augmentation des accidents mortels chez les cyclistes.
Cet accident jette un froid, mais je reste admiratif en voyant ces aventuriers des temps modernes s’élancer dans de tels périples. La mort de Mike avait posé le problème : “Faut-il continuer à proposer ce genre de challenge ? …” Chaque organisateur doit légitimement se poser cette question, mais l’esprit de conquête et d’aventure qui anime les hommes reste le plus fort. Mike Hall, fauché par un véhicule alors qu’il participait à l’Indian Pacific Wheel Race, a été victime d’un accident de la route comme on peut en voir quotidiennement sur notre asphalte “civilisé” et comme malheureusement une nouvelle fois on vient de le vivre lors de ce début de course.
Une réflexion s’impose sur les conditions dans lesquelles se déroulent ces courses d’ultra distance. Nous l’avons vécu sur les courses en montagne et en mer il faut éduquer les participants et prendre toutes les mesures nécessaires à leur sécurité sans détruire l’esprit de liberté de telles épreuves.
En 2013 lorsque Mike a créé cette course ils étaient une poignée de pionniers. Cette année ils étaient 284 à venir rouler ce long ruban de 4000 km de route qu’ils devront effectuer avec une moyenne de 250 km quotidiens pour être dans les délais. Ils auront tout le temps de penser à Mike et à Frank … la saveur de la course aura sans doute un goût amer.
Le départ – photo : Netwerk Geraardsbergen
Le 28 juillet au soir, Geeardsbergen en Belgique accueille le départ de la 5ème édition de la course Transcontinental PEdALED. À 22 heures la course a été lancée sur une boucle neutralisée dans la ville avant que les participants s’élancent pour escalader le célèbre mur Grammont en direction du Check Point 1 qui sera situé en Allemagne. Les coureurs sont identifiés par leurs casquettes numérotées. Ils vont devoir gérer l’autosuffisance, la logistique, la navigation, la gestion de leur effort physique.
Paul Galéa et Sébastien Boissonneau deux frenchies dans la course – photo : Netwerk Geraardsbergen
Chaque année, le taux de finishers augmente et c’était le souhait de Mike qui voulait que cette Transcontinetal race soit la plus ouverte possible. L’équipe organisatrice est composée des amis les plus proches et de la famille de Mike. Ils ont voulu perpétuer ce qu’il avait créé en restant fidèles à l’esprit de la course.
La vidéo
À suivre en live
The race must go on … Nous avons quelques amis dans la course : Matthieu (109), Paul (223), … et nous suivrons aussi les “favoris” car dans ce peloton de cyclistes confirmés il y a de sacrés “avions de chasse”. Grâce aux technologies modernes du tracking vous pourrez suivre ces héros sur le site : http://trackleaders.com/transconrace17
Transporter son vélo avec soi en TGV est parfois une gageure. C’est pourtant le moyen le plus rapide pour des cyclos voyageurs afin d’atteindre leur destination. Dans les TER ça se passe plutôt bien et il n’est pas nécessaire de démonter son vélo. Par contre dans le TGV où la place est plus limitée, le vélo devra être démonté et rangé dans une housse spécifique aux dimensions maximum de 120 x 90 cm. Dans ce cas il est considéré comme un bagage à main et ne nécessite pas de réservation.
En avril Pierre au départ de la gare TGV d’Aix-en-Provence après le Tour de la Sainte Victoire en Gravel – photo BC
Cette année au Bike Café, nous sommes 3 avoir fait l’acquisition de housses de transport chez Lecyclo.com et notre choix s’est porté sur la marque Hapo-G. Cette housse est prévue pour le transport du vélo. Il est protégé grâce au rembourrage en mousse de la housse, le vélo peut ainsi voyager avec vous en voiture ou en train sans s’abîmer. La housse se manipule facilement grâce à une bandoulière, des poignées de transport et des roulettes. Vide, elle se plie sur elle-même.
Le fond est rigide pour permettre le transport de vélos lourds sans déchirer la housse. Pour maintenir le vélo à l’intérieur, une fixation est prévue pour la fourche par un système de blocage rapide. Des roulettes façon roller facilitent le transport sur les quais de gare.
Deux poches intérieures sont prévues pour loger les roues du vélo pour qu’elles ne bougent pas pendant le transport et qu’elle n’abîment pas le cadre. Fabriquée en polyester 600D et enduite de PVC imperméable, cette housse protègera le vélo des intempéries. La housse est prévue pour transporter un vélo adulte classique. Nos vélos ont un poids d’environ 10 kg mais on charge également dans la housse nos accessoires : pompe, outils, casque, bidons, chaussures, … ce qui alourdit l’ensemble et rend ces roulettes indispensables : nous ne sommes pas des “Hercule”.
Cette solution est valable si évidemment vous vous rendez sur un lieu de villégiature fixe d’où vous repartirez car la housse une fois rangée est quand même encombrante et pèse à elle seule plus de 4 kg. Les grands voyageurs itinérants à vélo utilisent des moyens plus rustiques et jetables : sacs poubelles et cartons dont ils peuvent se débarrasser à l’arrivée et qu’ils pourront renouveler pour un départ dans une autre gare. Le vélo sera moins bien protégé, mais il n’y a pas de choix.
Les trucs du doc …
Notre ami Fabrice (l’homme aux pneus Compass), se rend chaque année sur ses lieux de vacances préférés dans le massif des Maures. Il choisit le TGV pour s’y rendre et il utilise sa housse HapoG qu’il a adaptée pour protéger au maximum son précieux Leon La Rage.
Voici le “roman photos” de son utilisation de la housse HapoG.
Hello les “clients” du Bike Café voilà comment je m’y prends pour transporter mon vélo …
La housse de transport HapoG
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Le vélo est installé sans ses roues verticalement sur la plaque rigide du fond de la housse. La fourche est serrée dans son support avec un serrage rapide.
Housse de transport de vélo HapoG
Le rotor est emballé soigneusement dans un "vieux slip" ...
Housse de transport de vélo HapoG
La protection du dérailleur arrière est réalisée avec un vieux casque.
Housse de transport de vélo HapoG
Les roues emballées sont fixées au cadre par des vieilles chambres à air coupées.
Housse de transport de vélo HapoG
Un roulette sur l'axe arrière pour maintenir la chaîne.
Housse de transport de vélo HapoG
Cela évite qu'elle se balade pendant le transport
Housse de transport de vélo HapoG
Résultat dans la housse
Housse de transport de vélo HapoG
Le guidon est replié, la selle descendue. Un sac à dos comprenant les différents accessoires est noué sous le tube oblique.
Housse de transport de vélo HapoG
Voilà l'ensemble avec le boîtier de pédalier posé sur un carton et un ballon de foot dégonflé pour protéger les haubans ... le vélo ne craint plus les chocs.
Housse de transport de vélo HapoG
La housse est refermée ... plus qu'à la faire avancer sur ses roulettes car elle a pris du poids.
Housse de transport de vélo HapoG
A l'arrivée on déballe et on remonte.
Housse de transport de vélo HapoG
Caractéristiques
Poids 4.2 kg
Polyester 600D enduit de PVC imperméable
Dimensions : Longueur 114 cm – Largeur 27 cm – Hauteur 90 cm
Diamètre des roulettes 6,8 cm
Blocage rapide pour la fourche. Axe fixation fourche Longueur : 13 cm max / 10 cm min Diamètre : 8 mm
Les 30 juin, 1er et 2 juillet derniers s’est déroulée la seconde édition du Concours de Machines, dans le cadre de la cyclosportive “Les Copains“, à Ambert (63). Vingt quatre constructeurs, venus du monde entier, ont présenté les vélos réalisés spécialement pour l’occasion et les ont éprouvés sur des parcours très exigeants.
photo Nicolas Joly
Des vélos hors du commun…
L’intérêt pour le vélo artisanal en France est croissant. De plus en plus de cyclistes se tournent vers ces vélos uniques, fabriqués “sur-mesure” par une poignée de cadreurs qui font aujourd’hui perdurer en France un savoir-faire ancré dans l’histoire du pays mais encore trop peu connu.
Le Concours de Machines est l’occasion de mettre en lumière ce travail et de le faire découvrir aux cyclistes. La seconde édition s’est déroulée le premier week-end de juillet, réunissant pour l’occasion un plateau international puisque des constructeurs du Japon, des USA, de Suède et de Slovaquie ont fait le déplacement.
… mis à l’épreuve du terrain
photo Nicolas Joly
Chaque participant est venu avec un vélo réalisé spécialement pour l’occasion sur le thème de la “randonneuse légère”. Leur fiabilité a été éprouvée sur deux parcours de 225 et 100 km entre routes et chemins, rendus encore plus exigeants par les conditions météo difficiles. Un jury d’experts mais également les constructeurs eux-même ainsi que le public ont évalué la qualité de réalisation, le poids ou encore le degré d’innovation de chaque Machine.
Tous gagnants
La meilleure finition pour le japonais Grand Bois – photo Nicolas Joly
Au delà de la compétition, le Concours de Machines est avant tout une opportunité unique pour les constructeurs de se réunir afin de faire connaître et progresser le vélo artisanal en France. La présence d’un public venu en nombre sur l’événement est une victoire pour tous les participants qui ont su mettre en avant leur travail et démontrer qu’il existe des alternatives aux vélos de grandes séries.
L’étonnant vélo “pliable” Pechtregon vainqueur du concours – photo Nicolas Joly
Résultats
Le podium
1er – Pechtregon Cycles (FR)
2e – Peter Weigle (USA)
3e – Cyfac (FR)
Ont été remarqués
Prix de l’innovation : Cyfac (FR)
Prix du jury : Vagabonde Cycles (FR)
Prix du public : Cyfac (FR)
Machine la plus légère : Peter Weigle (USA)
Meilleure finition : Grand Bois (JP)
Meilleur amateur : Larix Bicycle (FR)
Ont également brillé (par ordre alphabétique)
– Arko Bici ( SK)
– Atelier des Vélos (FR)
– Brevet Cycles (GB)
– Chemins.cc (FR)
– Cycles Andouard (FR)
– Cycles Petrus (FR)
– Cycles Pierre Perrin (FR)
– Cycles Victoire (FR)
– Edlebikes (FR)
– Fée Du Vélo x 200 (FR)
– LaFraise Cycles (FR)
– Gilles Berthoud SAS (FR)
– Grade 9 (FR)
– Jolie Rouge Cycles (FR)
– Martignac (FR)
– Menhir (FR)
– Patrik Tegner (SU)
– Nomad Cycles (FR)
Le Concours de Machines est un concours “hors concours” … il ne faudra manquer la prochaine édition en 2018 qui confirmera sans aucun doute le retour en force de l’artisanat du cycle.
Le mont Ventoux n’est pas la montagne la plus haute, ni la plus pentue, mais son image force l’imaginaire de ceux qui veulent l’affronter. Ses surnoms sont évocateurs, on l’appelle le Géant de Provence, le Mont Chauve, … que sais-je encore. Théâtre des plus célèbres dramaturgies cyclistes, le Ventoux est devenu un lieu de rendez-vous pour la réalisation de projets fous. C’est souvent un challenge personnel pour tous ceux qui tentent de grimper à son sommet en vélo. La montée est en soi un menu qui offre un choix entre 3 plats de résistance : par Bédoin, par Malaucène ou encore par Sault.
Dans mon club de vélo (CSPA pays d’Aix) le calendrier des sorties “cyclo” est varié et particulièrement riche. Il comporte notamment cette année une sortie nocturne intitulée : “Le Ventoux au clair de lune ...”. Elle consiste, au départ de Villes-sur-Ozon, à rejoindre le sommet du Ventoux pour y voir le soleil se lever. La date de la nuit du 7 au 8 juillet n’a pas été choisie au hasard, car la pleine lune éclairera cette randonnée nocturne.
Le parcours s’annonce magnifique, même si dans sa partie nocturne les paysages seront plus devinés que vus. Le départ a lieu à 1 h du matin de Villes-sur-Auzon. L’horaire est prévu large afin de ne pas se mettre la pression pour arriver à temps là-haut, et voir la Lune plonger à l’horizon, et le Soleil se lever de l’autre côté. La randonnée a été organisée de main de maître par Jean-Claude, notre vice-président, rédacteur en chef de notre magazine “Roue libre” et ange gardien d’un groupe féminin qu’il coache de façon courtoise.
Nous passerons par Bédouin et ensuite à Malaucène pour prendre cette montée qui est la plus dégagée afin de profiter au maximum des “lumens” de l’astre lunaire. La descente se fera vers Sault et nous prendrons alors la direction de Monieux pour attaquer un grandiose final par les gorges de la Nesque jusqu’à Villes-sur-Ozon où Jean-Claude a prévu un petit déjeuner à 8 h 45 au bar du Soleil.
Retiens la nuit
Malgré mes problèmes de vision cette proposition de virée nocturne m’a séduit. Autrefois dans ma vie de coureur à pied j’ai vécu des expériences similaires de course de nuit sur la route de la course du coeur. J’adorais ça … avec le mystère d’un environnement que l’on devine la nuit sublime l’effort sportif. Par contre, je n’avais jamais roulé de nuit en vélo sur une aussi longue distance. Un petit phare avant prêté par Philippe, une petite loupiote rouge fixée sur la tige de selle, un gilet fluo, mon sac à doc avec des sur-couches en cas de fraîcheur … me voilà prêt pour affronter le Géant au clair de Lune.
KM 0 : Départ Villes-sur-Ozon sur le parking de la coopérative où nous nous sommes retrouvés.
KM 5 : Une première côte pour chauffer les jambes. On traverse en alternance des zones encore chaudes et des endroits bien frais.
KM 10 : On passe Bédouin.
photo BC
KM 15 : Le petit col de la Madeleine va être une formalité. Une première pause ravito auprès de la voiture suiveuse est prévue.
photo BC
KM 25 : On attaque la pente … Je connais la montée par Malaucène, je cherche dans la nuit mes repères. Je sais qu’on a 20 km de montée avec de longs passages en ligne droite et de forts pourcentages.
KM 30 : Un premier passage plus raide annonce la couleur. La lune est en point de mire vers le sommet : elle nous guide et nous éclaire. Les insectes volants viennent danser dans le pinceau de mon phare avant. J’aperçois ce que je pense être des chauves-souris … La nuit est magique sous la lueur de cette pleine lune.
KM 34 : Ça devient plus dur sur cette portion en ligne droite où le pourcentage est constant à 11%. Je mets le 36 x 32 : je n’ai pas mieux. Je suis un moment seul devant les 4 compagnons de route avec lesquels je montais. Ça changera bientôt ils vont me rattraper et je vais laisser filer les points rouges de leurs feux arrières pour me concentrer dans ma montée solitaire.
KM 37 : Je m’arrête pour faire une petite pause. Je n’ai aucune idée de l’endroit où je suis. Je regarde en bas les lumières de la ville : ce doit être Mollans.
photo BC
KM 39 : Nous sommes au Mont Serein. Nouvelle pause ravito cette fois. Notre voiture suiveuse est là sur le parking et je vais pouvoir me couvrir et prendre un bon thé chaud et me ravitailler.
photo BC
KM 42 : Je suis reparti avec mon petit groupe mais progressivement leurs petites loupiotes rouges s’éloignent. Mes jambes deviennent dures et je préfère gérer ce final en fonction de mes capacités du moment.
photo BC
KM 44 : Je ressens quelques crampes aux adducteurs, je m’arrête un moment dans le dernier virage avant d’attaquer le final. Je vois les antennes on arrive. Notre voiture est là. J’ajoute une nouvelle couche car il fait 10°C environ. Mon dos est trempé à cause de mon sac à dos. Je dévore quelques gâteaux et je me jette sur des bonbons Haribo et je vide mon bidon.
photo BC
Le soleil se lève … Nous ne sommes pas seuls en haut. Des camping-cars sont là : ils ont dû passer la nuit sur place pour voir, comme nous, le soleil se lever en haut du Ventoux. On fait des photos et des images devant le nouveau panneau marquant le sommet, tout heureux d’être là-haut.
photo BC
KM 49 : On a plongé dans la descente vers Sault. Nous faisons un arrêt à la fontaine de la Grave … le débit est faible et on fait la queue pour remplir nos bidons avec la précieuse eau du Ventoux.
photo BC
KM 51 : Chalet Reynard, j’adore la longue descente. La pente est moins raide vers Sault et j’enchaîne les virages dans le sillage de Thierry qui somnole sur le vélo.
photo BC
KM 65 : Les odeurs de lavande remplissent nos narines. La nature se réveille et nous aussi dans le final de cette descente.
KM 71 : On ne rentre pas dans Sault et on s’engage vers Monieux. Le groupe s’est reconstitué en peloton.
KM 77 : Monieux : on attaque une légère montée vers le rocher de Cire qui annonce l’entrée dans les gorges de la Nesque. Je retrouve des jambes de feu et je me surprends à avaler ces 3 kilomètres sur la “plaque” relançant parfois en danseuse.
photo BC
KM 80 : Rocher de cire … pause photo et étrange rencontre avec un sanglier apprivoisé qui viendra se faufiler entre nos jambes.
photo BC
La descente de 19 kilomètres vers Villes-sur-Auzon sera l’ultime récompense de cette sortie nocturne. J’avais déjà monté 2 fois les gorges mais dans le sens de la descente je les trouve plus belles. On surplombe les murets et on voit mieux en contre-bas leur profondeur. Superbe …
photo BC
KM 99 : Villes-sur-Ozon … le petit déjeuner commandé par Jean-Claude nous attend à la terrasse du bar du Soleil … Ça tombe bien le soleil est là il est 8 h 30 et il commence à chauffer. Nos visages sont un peu marqués par le manque de sommeil et nous allons reprendre la route pour rejoindre Aix. Je repars avec Max qui m’avait pris en co-voiturage dans sa voiture.
photo BC
Merci à Jean-Claude de nous avoir organisé cette sortie, merci à nos accompagnateurs en voiture Claudine et René qui nous ont permis d’avoir des ravitos avec des boissons chaudes. À refaire assurément.
Mon vélo
photo Bike Café
Pour cette randonnée j’avais un vélo en test pour un futur article sur Bike Café et Instinct vélo. Ce nouveau Canyon Endurace s’est avéré parfait pour cette sortie. Il intègre toutes les nouveautés : freins à disque montage flatmount, axes traversants, roues DT Swiss R24, pneus de section large, … Cette monture a été parfaite et son pilotage précis dans les lacets de la descente m’a convaincu. A lire prochainement le test complet sur Bike Café.
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