U.D.H. pour Universal Derailleur Hanger. Nous allons voir comment ces trois lettres, ont, en trois étapes, remodelé le marché du vélo actuel, et surtout, celui à venir. Comme nous allons le voir, l’U.D.H. est en phase de devenir un nouveau standard.
Bien que U.D.H. soit un acronyme, je vous propose de le nommer simplement UDH pour plus de fluidité. D’ailleurs, c’est ainsi que le nomme désormais son concepteur SRAM.
Bannière : illustration – Laurent Biger / DALL·E IA
UDH : les origines
C’est en 2019 que SRAM, assez discrètement, dévoile son concept UDH. La société américaine propose alors ce brevet, ouvert gracieusement à tous les fabricants de vélo, afin de tenter d’uniformiser les pattes de dérailleurs. Même si vous n’êtes pas un mécanicien cycle chevronné, je pense que vous connaissez la patte de dérailleur, de près ou de loin. Ou du moins, vous avez certainement déjà entendu une histoire d’un(e) ami(e) à son sujet. En tout cas, moi j’en connais. Notamment un ami ayant brisé la patte de dérailleur de son gravel la veille d’une épreuve. Malgré ses efforts pour en trouver une dans les délais impartis, il n’a pu se présenter sur la ligne de départ. Effectivement, les plus prévoyants diront, à juste titre, qu’il faut toujours en avoir une d’avance…
Pour mémoire, la patte de dérailleur est l’interface entre le cadre d’un vélo et sa transmission. Une pièce simple mais ô combien essentielle. Si bien que la moindre torsion ou flexion de celle-ci engendre immanquablement un problème de transmission, quand ce n’est pas tout simplement un dérailleur dans les rayons. Fait d’un acier ou d’un alliage souple, elle fait fusible, protégeant ainsi de toutes déformations le précieux cadre, mais aussi rend possible l’adaptation d’une transmission à n’importe quel vélo (modulo les réglages indispensables des vis de butées et d’englobé afin que le dérailleur sache là où il se trouve par rapport au cadre et à la cassette).

Mais pour les ingénieurs de chez SRAM, fidèles à l’esprit disruptif des fondateurs Scott, Ray And SaM (SRAM), ce postulat a vécu. Et pour cause : SRAM démocratise les transmissions 12 vitesses, et propose désormais trois groupes 13 vitesses. Des transmissions aux multiples qualités, mais qui présente une faiblesse majeure. Ou plutôt une conséquence de leur conception : un alignement parfait du dérailleur est requis pour leur bon fonctionnement. Simple à dire et à écrire, mais qui l’est moins pour les ingénieurs dans les bureaux d’études, et encore moins une fois sur le terrain.
De plus, comme nous l’avons dit, la patte de dérailleur est l’unique interface entre le dérailleur arrière, pièce maitresse des transmissions contemporaines, et le cadre. Si bien que finalement, chaque montage est quasiment unique. D’ailleurs, la plupart des vélos arborent des pattes spécifiques. L’exemple le plus significatif est le réglage des vis de butées et d’englobé. Ces vis sont les “preuves” historiques de cette adaptation nécessaire, qui finalement n’a guère évolué depuis trente ans.
UDH : la prolifération
Proposé librement aux fabricants dès 2019, l’UDH va ainsi permettre d’amorcer une tentative d’uniformisation des pattes de dérailleurs. Pour cela, les marques de vélos et autres cadreurs doivent respecter scrupuleusement les exigences dimensionnelles du cadre qu’impose la patte UDH. Pour cela, un dossier de huit pages de dessins techniques permet aux ingénieurs de concevoir le cadre qui sera apte à recevoir la patte UDH.

Il est à noter que cette patte UDH n’impose nullement un groupe SRAM, ce qui est un argument supplémentaire pour convaincre les fabricants. D’ailleurs, certaines marques, mais aussi certains artisans, ont compris très tôt l’intérêt de l’UDH. Notamment le fait qu’ils ne devront plus maintenir un approvisionnement minimal de pattes de dérailleurs pour des vélos qui ne sont plus au catalogue. Là-dessus, en plus d’uniformiser le design technique des pattes de dérailleurs, SRAM avance des arguments techniques intéressants. En effet, si le montage de la patte est bien réalisé, celle-ci offre une meilleure résistance aux chocs, notamment dans l’axe longitudinal, grâce à une rotation de la patte vers l’arrière. Pour cela, le respect du couple de serrage est, entre autres, primordial. Difficile de se tromper, puisque le couple à appliquer est mentionné clairement sur la patte UDH.

Mais pour SRAM, la qualité de sa patte UDH est secondaire. L’essentiel est pour plus tard. Ses arguments de pattes universelles aux caractéristiques techniques intéressantes ne sont qu’une étape intermédiaire. À travers l’introduction de ce brevet UDH en 2019, SRAM préparait déjà l’avenir, où un projet de bien plus grande ampleur se préparait. Discrètement, mais sûrement. Au fil des années qui suivirent, de plus en plus de cadres basculaient, souvent sans grande communication d’ailleurs, vers ce que nous allons désormais appeler, la norme UDH. Comme nous l’avons vu précédemment, gardez bien en tête que ces cadres doivent respecter des exigences précises, localisées dans la zone de jonction entre les bases et les haubans, tout en imposant un axe traversant au filetage M12 x 1.0.

Ainsi, au fil du temps, SRAM répand sa norme UDH. D’une certaine façon, SRAM est en train de “dessiner” indirectement les zones arrières des cadres du marché, et ce, dans une proportion non négligeable.
UDH : l’étape finale
Comme nous l’avons vu au chapitre précédent, les cadres acceptant la norme UDH, initialement pour accueillir la prometteuse patte UDH, sont dessinés selon les spécifications SRAM. Dès lors, le fabricant américain peut dévoiler l’étape finale, la plus ambitieuse, à l’origine du projet initial. À savoir le retrait pur et simple de la patte de dérailleur UDH pour tenter d’imposer ses nouveaux groupes conçus pour se passer d’elle.
De nouveaux groupes conçus autour de pièces maitresses qui sont le cœur de leurs systèmes : les dérailleurs électroniques SRAM de type Full-Mount. Des dérailleurs particulièrement imposants, bardés d’électronique, qui gèrent avec précision 12 ou 13 vitesses sans l’interface historique qu’est la patte de dérailleur.



Ces dérailleurs sont parfaitement alignés, puisque fixés sur des cadres prévus pour eux, pour certains depuis… 2019. Dans ces conditions, le montage Full-Mount sur un cadre à la norme UDH élimine les variables associées à l’alignement de la patte de dérailleur. Si bien que vis de butées et d’englobé sont désormais inutiles, puisque ces dérailleurs savent désormais parfaitement où ils se situent dans l’espace, quelque soit le cadre (à la norme UDH) sur lequel ils sont montés.

Si la norme UDH ouverte initialement à tous pour tenter de proposer ses services d’uniformisation et de fiabilité semblait généreuse, l’étape finale Full-Mount est bien plus dans l’intérêt de SRAM. Certes, un intérêt partagé avec les “pratiquants consommateurs” que nous sommes, car les innovations qu’apporte cette technologie “sans patte” sont réelles, et surtout intéressantes pour nous qui sommes “sur le terrain”.
SRAM est en passe de réussir un coup de maitre. En ayant introduit gracieusement le concept UDH, SRAM a subtilement préparé le marché à accueillir ses transmissions Full-Mount.
Quelles conséquences ?
Pour la plupart des grandes marques qui ne sont pas encore compatibles UDH, et que j’ai questionné sur le dernier Roc d’Azur, 2025 semble être l’année du ralliement vers cette norme. Certaines, agacées de la question, ne souhaite pas communiquer publiquement là-dessus, car consciente du stock de vélos “non UDH” qui leur reste encore à écouler. Plus agiles industriellement, les “petites” marques et les artisans cadreurs ont majoritairement déjà conçus des vélos compatibles avec l’UDH. Logiquement, on devrait voir de très belles remises sur les modèles de grandes marques qui ne le sont pas… Possiblement de belles affaires en vues, mais gardez à l’esprit qu’acquérir un vélo aujourd’hui non compatible avec la norme UDH, c’est s’interdire les transmissions Full-Mount de SRAM. Les actuelles et celles à venir.
Est-ce si grave ? En définitive, pas forcément si vous n’êtes pas un adepte des transmissions électroniques SRAM. Probablement que d’autres alternatives viables subsisteront ou apparaîtront, et heureusement d’ailleurs. Mais il faut tout simplement en être conscient. D’où l’idée de cet article, qui je l’espère, vous a éclairé sur ce sujet éminemment technique, mais nécessaire.
Page UDH : Universal Derailleur Hanger
Les gravel UDH
En dernier lieu, j’ai tenté de répertorier les gravel compatibles avec la norme UDH. Les gravel listés ci-dessous sont donc capables, d’une part d’avoir une patte UDH, et bien sûr, comme vous l’avez compris, de s’en passer pour accueillir un groupe SRAM de type Full-Mount. Cette liste se veut plus complète que celle de SRAM, qui n’est déjà plus à jour. Elle ne reprend que le nom des modèles actuels (soyez vigilant pour un achat d’occasion, car même si le nom du modèle est le même, son prédécesseur n’est pas forcément UDH). Malgré mes recherches, il est possible que celle-ci ne soit plus exhaustive quand vous lirez cet article. Aussi, je la mettrai à jour au fil de l’actualité. D’ailleurs, vous pouvez y contribuer en précisant en commentaire le gravel que vous avez repéré comme étant compatible à la norme UDH, et qui n’apparait pas (encore) dans la liste ci-dessous. Date de dernière mise à jour : 12/11/2025
ALAN
- XC Gravel
ALCHEMY
- Lycos
ARGON 18
- Dark Matter
ARI
- Shafer (seulement Elite Rival XO et Pro Force XX)
AURUM
- Manto
BAAM
- Mugh
BERRIA
- Allroad Pro
- Allroad HPR
BIANCHI
- Arcadex
- Impulso
BMC
- Kaius
- URS
BOMBTRACK
- Hook EXT Carbon
- Hook EXT Titane
BOTTECHIA
- Gravel SL
BULLS
- Mache-Ti
CANNONDALE
- Topstone Carbone
- SuperX
CANYON
- Grail
- Grizl ESC
CERVELO
- Aspero
- Aspero-5
CINELLI
- King Zydeco 2
- Speciale Gravel
CIOCC
- Falcon CX
CMT
- Tous les modèles (sur demande)
COLNAGO
- G4-X
CUBE
- NUROAD C:62
CHIRU
- Toute la gamme gravel
CYKL
- Raave-G MK2
- Arrny
- Mono
DISTANCE
- Distance 45
EDDY MERCKX
- Corsa Strasbourg
- Pévèle Carbon
ENVE
FACTOR
- Ostro Gravel
FAIRLIGHT
- Secan 3.0
FESTKA
- Spectre
FEZZARI
- Shafer Elite
- Shafer Pro
FIREFLY
- En option sur la gamme gravel
FUJI
- Jari Carbon
GIRS
- RNR
GHOST
- Asket CF
ICAN
- Graro
ISAAC
- Torus Moss Greeen
JAMIS
- Renegade
KONA
- Ouroboros
LAPIERRE
- Crosshill CF
LAUF
- Seigla
LÉON, SAUVAGE, ROBERT FRAMEWORKS
- Toutes les gammes gravel
LITESPEED
- Flint
- Flint FI
MARIN
- Nicasio 2
- Headlands
MASSACAN
- Paula
MEGAMO
- Silk
MERAL
- Hansel
- Artemis
MMR
- X-Tour
MONDRAKER
MOOTS
- Routt CRD
- Routt RSL
NAKAMURA
No22
- Toute la gamme Gravel
OBVIOUS
- Out/Quest
OFFICINA BATTAGLIN
- Pave
ON-ONE
- Free Ranger
OPEN
- U.P.PER. 2.0
- U.P.PER. CONCE.PT
ORBEA
- Terra
- Terra Race
ORIGINE
- Graxx 3
- Axxome 3
- Trail
PANORAMA
- Anticosti
- Katahdin 2.1
PARLEE
- Taos
PECHTREGON
- Proposé sur toute la gamme
PINARELLO
- Grevil F series
- Dogma GR
PLANET X
- Tempest
POLYGON
REVEL
- Rover
RIDLEY
- Grifn
- Astr
- Astr RS
- Kanzo Fast
ROCKY MOUNTAIN
- Solo
RODEO
- Flaanimal 6 Ti
RONDO
- Ruut CF G2
- Ruut AL G3
ROSE
- Backroad
SALSA
- Journeyer
SANTA CRUZ
- Stigmata
SCOTT
- Addict Gravel RC
SEVEN
- Toute la gamme gravel
SOBEN
- Penh
SPECIALIZED
- Crux DSW
- Crux
STINNER FRAMEWORKS
- Carrizo Select
SUPERIOR
- XR Carbone
TIDEACE
- Noah GV201
TIME
- ADHX 45
TITICI
- Revo
- Relli Pro
TOUT TERRAIN
- Ceres GT
TREK
- Checkpoint
- Checkmate
TRITAO
- Aveiro 3D Ti
VENTUM
WILLIER
- Rave SLR
3T
- Extrema




















































































































































