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KS : les nouveautés Gravel à l’essai

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Fourche KS GTC GRAVEL
Photo Laurent BIGER

KS est une marque fondée par Martin Hsu, à Taiwan. Depuis 1997, elle s’est faite progressivement un nom dans le domaine des suspensions VTT. Mieux, KS est devenu leader mondial dans le domaine des tiges de selle télescopiques. Logiquement, le fabricant taïwanais s’intéresse désormais au segment Gravel, qui tire actuellement le marché du vélo vers le haut. Pour cela, KS propose une tige de selle spécifique, une fourche et un poste de pilotage complet. Des produits que j’ai pu tester durant dix jours entre Vaucluse et Drôme provençale, sur des parcours variés et à fort dénivelé. Le vélo hôte de ces équipements KS est un Ibis Häkka MX, testé par Gabriel en 2020. Ces deux marques étant distribuées en France par Race Company.

Tige de selle télescopique KS Rage IS

Description

En plus d’être télescopique, la KS RAGE IS est une tige de selle suspendue grâce à un ressort pneumatique. Elle est censée apporter du confort sur nos Gravel Bikes. Le débattement se règle en ajustant la pression d’air dans la cartouche, via une valve accessible sans démontage sous le chariot de selle (pompe HP non fournie). Elle se commande via un levier à choisir dans la gamme KS, bien que l’un d’entre eux est spécifiquement conçu pour un cintre Drop-Bar : le KG Drop 2.0.

KS GRAVEL

Caractéristiques 

  • Pression en air ajustable via la valve présente sous le chariot de selle (avec une pompe haute pression, non fournie)
  • Anodisation du plongeur 
  • Corps en aluminium CNC
  • Collier d’étanchéité intégré au corps de la TDS
  • Compatible avec l’ensemble des leviers KS (non fourni)

Diamètre > débattement / longueur > poids > Prix public :

KS GRAVEL

Le test terrain

Premièrement, il faut prendre en compte le SAG pour retrouver son réglage de hauteur de selle habituel. Ce qui n’est pas forcément évident. Pour les non initiés au vocabulaire VTT, le SAG représente le niveau d’enfoncement (en %) dû au poids du rider. C’est un paramètre important pour les suspensions en VTT. KS n’est pas très communicatif sur les valeurs de réglages recommandés pour administrer la bonne pression d’air. Celle-ci sera en fonction du poids, et du choix du “débattement” souhaité de la partie suspendue de cette tige de selle (TDS) télescopique.

À l’usage, je retrouve les avantages d’une TDS télescopique. À savoir, une capacité de franchissement décuplée, tout en ayant plus de sécurité et de vitesse en descente (y compris routière) grâce à un centre de gravité abaissé et une liberté de mouvement incomparable. Quant à la commande KG DROP 2.0, elle s’avère adaptée à un cintre Drop-Bar et suffisamment précise. Mais la véritable innovation de cette KS Rage IS est la partie suspendue.

RAGE IS Control
Commande KG DROP 2.0 (photo Laurent BIGER)

Son débattement d’amortissement semble osciller entre 1 et 3 cm et permet d’absorber les irrégularités. Pour autant, je reste partagé sur le bien fondé de cette innovation. Ce flottement vertical me laisse penser que cet équipement fait varier en permanence la hauteur de selle. Ce qui peut avoir des effets néfastes sur la santé des genoux du cycliste. Notamment si celui-ci est, comme moi, sensible à la hauteur de selle et des différentes types de tendinites qui peuvent en découler. Aussi, à l’instar d’une fourche, j’apprécierai de pouvoir bloquer cet amortissement. Hormis ce point, le concept est intéressant et apporte un confort global indéniable.

Prix public : variable selon les dimensions, se référer au tableau plus haut.
Page produit : Rage-iS – ks (kssuspension.com)

Fourche Gravel KS GTC

Description

La nouvelle fourche Gravel KS GTC est réalisée dans des matériaux nobles : plongeurs en aluminium 7050 et arceau en fibre de carbone. Son débattement de 40 mm la place en concurrence directe avec d’autres fourches Gravel du marché.

Caractéristiques

  • Pivot et T en aluminium (AL6066)
  • Fourreaux en fibre de carbone haut module (arceau) et aluminium (AL6061)
  • Plongeurs anodisés en aluminium (AL7050) de 30 mm de diamètre
  • Système d’amortissement à huile avec rebond et verrouillage réglables
  • Tube de direction conique en alliage de 1,5″ à 1,125″
  • Compatible avec des pneus jusqu’à 700×50 mm
  • Offset de 46 mm
  • Poids (fabricant, non vérifié) : 1385 g

Le test terrain

Premièrement, l’examen esthétique révèle une belle finition. La fourche KS Gravel GTC n’a rien à envier à des fourches plus onéreuses sur cet aspect. Également, les réglages classiques sont présents. Aussi, le ressort est à air et la partie hydraulique est constituée d’une cartouche fermée avec réglage du rebond via les 8 crans d’une molette rouge en bas du fourreau droit. À cela s’ajoute un réglage de la compression via une molette située au niveau du T côté droit.

Tout à droite, cette molette permet le blocage de la fourche. Dans les faits, celui-ci ne s’avère pas total, puisque un débattement de 1 à 2 mm subsiste. Sur ce point, la concurrence fait mieux. Une fois bien réglée, la fourche KS GTC Gravel est une belle surprise. Son débattement de 40 mm permet non seulement de préserver son pilote mais aussi d’assurer l’adhérence sur les sentiers les plus escarpés.

Malgré des plongeurs d’une section de 30 mm (donc moindre que la concurrence), je n’ai pas réussi à mettre en défaut la rigidité de cette fourche. Rigoureuse, cette fourche fonctionne à merveille sur les petites irrégularités, preuve qu’elle est parfaitement calibrée pour les parcours Gravel. Certes, son poids n’est pas négligeable. Mais sur ce point, chaque pratiquant évaluera si son usage justifie un tel équipement sur son Gravel. Quant au rapport prestations/prix, il est tout simplement imbattable au regard de la concurrence actuelle, surtout si je le compare (pas forcément avec raison) à la FOX 32 TC que j’ai testée dernièrement sur le Chiru Alpin.

Prix public : 499,90 TTC 
Page produit : GTC GRAVEL FORK – ks (kssuspension.com)

Cintre et potence KS Gravel ETHER


Cintre KS – ETHER Carbon Gravel

Caractéristiques

  • Cintre en fibre de carbone à épaisseur variable
  • Passage interne des câbles
  • Diamètre : 31,8 mm
  • Rise : 18 mm
  • Flare : inconnu
  • Drop : inconnu
  • Poids/largeurs (non vérifiés) : 270 g en 420 mm – 275 g en 440 mm

Le test terrain

Le cintre KS Ether est un cintre Gravel haut de gamme, fait de carbone. Sa finition s’avère excellente, conforme aux produits de cette gamme de prix. Ce cintre se distingue par un rise, abaissant la partie centrale de 18 mm. Le drop s’avère bien étudié pour notre usage en Gravel, tout comme son flare, qui reste finalement assez contenu.


Les données que j’ai pu lire ici et là sur son drop et son flare ne sont pas cohérentes, et ne reflète pas ce que j’ai observé sur ce cintre. Quoi qu’il en soit, les angles sont parfaits pour un usage varié et son flex s’avère suffisant.

Prix public : 229,90 € TTC 
Page produit : ETHER CARBON GRAVEL BAR – ks (kssuspension.com)

Potence KS – ETHER Gravel

  • Alliage d’aluminium
  • Construction forgée et usinée CNC
  • Finition anodisée
  • Conçu pour cintre en diamètre 31,8 mm
  • Angle de 6° ou -6° (potence réversible)
  • Longueurs : 70 (version testée), 90 et 110 mm
  • Poids (non vérifiés) : 86 g en 70 mm – 91 g en 90 mm – 100 g en 110 mm

La potence KS Ether n’appelle aucune remarque particulière. Si ce n’est une excellente finition là aussi, et évidemment en harmonie esthétique avec le cintre cité supra.
Prix public : 59,90 € TTC 
Page produit : ETHER FORGED XC AND GRAVEL STEM – ks (kssuspension.com)

KS et le Gravel : au bilan

Le fabricant taiwanais KS a de solides arguments pour se faire une place de choix dans le milieu Gravel. Je retiendrai de ces produits KS une excellente finition et une adéquation certaine avec notre pratique. Même si la tige de selle télescopique doit selon moi encore évoluer. Dans tous les cas, le rapport prix/prestation est très bon, notamment pour la fourche KS GTC Gravel.

Site fabricant : GRAVEL/CX Archives – ks (kssuspension.com)
Distributeur français : KS (racecompany.fr)

Avec le corsaire Assos, le printemps commence en hiver

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Corsaire Assos pas de demi mesure

Vous ne le saviez peut-être pas, mais nos cuissards “corsaire”, comme ce beau modèle de chez Assos que je viens de recevoir, sont l’adaptation sportive d’un pantalon créé par la styliste Sonja de Lennart dans les années 40. Le pantalon moulant et raccourci a été baptisé Capri. Ce “capri pants” s’arrête soit à mi-mollet, soit juste en dessous du mollet, voire en dessous du genou. Il a été immortalisé à l’écran par Brigitte Bardot, Audrey Hepburn, Juliette Gréco… Ce n’est pas le fantasme de mes jeunes années qui me conduit aujourd’hui à vous en parler, mais mon intérêt de cycliste pour cette forme de cuissard inter-saisons que j’apprécie.

Le corsaire est un CAPRI(ce) de demi-saison

Le pantalon Capri a inspiré nos cuissards de vélo
Immortalisé à l’écran par Brigitte Bardot, Audrey Hepburn, Juliette Gréco… le pantalon Capri – photos DR

Avec le corsaire l’hiver dure moins longtemps…

Dans l’univers du vélo, on l’appelle “corsaire” – sur le catalogue Assos ce sont des “knickers” – par contre je n’ai jamais entendu un cycliste me dire “Tu as mis ton Capri aujourd’hui ?” Ce cuissard “entre deux” ne fait pas l’unanimité dans les pelotons cyclistes. Il n’est pas mis en tête de gondole par les marques, car il représente une faible part de marché. Les cyclistes affutés préfèrent rester le plus longtemps possible en “court” pour montrer les muscles et adoptent plus facilement les jambières, quand ils ont vraiment froid. Les autres, au profil cyclo ou rando, optent généralement pour le cuissard long. Coincé entre les collections SS (Spring/Summer) et AW (Autumn/Winter), le Capri est devenu mon petit caprice…

Test cuissard corsaire Assos
Route d’hiver en Provence, froid sec… ce cuissard, coincé entre les collections SS (Spring/Summer) et AW (Autumn/Winter), le Capri est devenu mon petit caprice… photo Patrick VDB

Évidemment, la question est de savoir s’il faut, dans notre panoplie de cycliste “4 saisons”, ajouter un cuissard de plus ? Est-ce justifié, est-ce que ce ni-long-ni-court est vraiment nécessaire ? Chacun mesurera sa propre résistance aux basses températures et cette notion va vous aider à choisir votre camp. Pour moi, le collant long est un peu une entrave au pédalage. En le portant, les problèmes débutent à l’enfilage, ils se prolongent sur le vélo en compromettant la vélocité, pour finir lorsque vous rentrez fatigués et qu’il faudra vous “éplucher” les jambes : pas simple !

Corsaire Assos pas de demi mesure

Pour les vêtements de ville, j’ai horreur des panta-courts et de la mode “feu de plancher” actuelle, qui visuellement raccourci les jambes. Je trouve pourtant que le corsaire, qui révèle un peu de notre épiderme, nous procure une silhouette plus esthétique sur le vélo que les collants type “Frères Jacques”. Un peu de peau visible dans un monde emmitouflé, humanise le cycliste.

Le corsaire Assos prolonge le printemps

Dans les marques qui continuent à croire en ce corsaire, il y a la marque Assos. J’avais testé en mars dernier mon premier “Assos”. Il était temps, j’ai failli louper ma vie en passant à côté de cette marque plébiscitée par tous les vrais cyclistes. J’ai choisi cette fois 2 produits pour passer cette inter-saison, et même plus, car j’ai la chance de rouler dans une région où la météo clémente permet de porter longtemps cette tenue “printemps” que l’on peut également utiliser en automne. Même si, au petit matin, le cycliste est saisi en prenant la route, rapidement le soleil va réchauffer l’atmosphère et le corsaire sera le cuissard idéal.

Le corsaire Mille GT Spring Fall Bib Knickers C2

Je constate une nouvelle fois que la simplicité est peut-être ce qui est le plus difficile à obtenir. Assos a dû sérieusement travailler pour concevoir ce cuissard. En l’observant ce Mille GT Spring Fall Bib Knickers C2 dans le détail, je remarque que ces empiècements ont été pensés afin de limiter le nombre de coutures. La compression reste légère et souple à la pliure du genou. Ce modèle trois-quarts a été conçu en s’inspirant de la forme de bretelles X-Frame, parfaitement adaptée à la course. Ces généreuses bretelles, fixées stratégiquement sur le cuissard, stabilisent l’insert et les empiècements restent bien en place tout au long de la sortie. Ce modèle intègre l’insert MILLE GT C2 qui ajoute 2 mm d’épaisseur pour plus de confort. Cet empiècement est fixé à l’avant et à l’arrière, tout en laissant l’insert central se déplacer avec le corps du cycliste sans offrir de résistance. Le côté face que l’on peut découvrir laisse voir la construction du pad, dont les 2 parties sont séparées par un tissu perforé permettant l’aération de cette zone en contact avec la selle.

Côté technique : c’est le tissu RX EVO qui apporte un niveau d’isolation moyen pour gérer les températures variable de mi-saison. La doublure est douce et légèrement brossée avec une bonne respirabilité. Le traitement déperlant écologique permet aux gouttes de pluie de rouler à sa surface.

Je ne vais pas refaire “l’article” sur les qualités des cuissards Assos, mais cela mérite d’être souligné. La mousse compressive de 11 mm d’épaisseur permet d’absorber les chocs. Elle a été formée thermiquement afin de limiter les irritations.

Prix : 200 €

Voir le produit sur le site Assos

Le maillot Mille GT Spring Fall LS C2

Respirant, modérément isolé et séchant rapidement, le maillot Mille GT Spring Fall LS C2 a été récemment retravaillé. Il assure une excellente thermo-régulation et sa doublure intérieure agréable à porter le rend très confortable. Les manches sont désormais entièrement en tissu RX, ce qui augmente l’isolation légère autour des bras pour faire face à des conditions plus fraîches. Les améliorations apportées à l’ajustement de la poitrine, des épaules et de la taille augmentent le confort en dehors du vélo ou dans une position plus droite, orientée vers l’endurance. Les manches sont terminées par des bords francs, inspirés de la course, qui réduisent le volume pour les superposer sous des gants ou des coques. Pour rouler par faible luminosité, l’ourlet arrière est équipé de motifs réfléchissants, tandis qu’un porte-lunettes intégré sur la manche droite permet de ranger les lunettes de soleil.

Le tissu RX 250 g/m² de l’empiècement frontal procure une bonne isolation thermique. Il sèche rapidement et offre une bonne respirabilité tout en étant protecteur pour affronter le mistral froid. Les poches sont réalisées dans un tissu “Strong” de 218 g/m² qui supportera des poches pleines. Ces deux textiles offrent une protection UPF 50+ (protection anti UV filtrant 97,5% des radiations UV).

Des petits trucs en plus : sur la manche un petit anneau qui permet d’accrocher vos lunettes. Des empiècements de tissu stretch cousus dans les poches créent des « couvercles » qui sécurisent et stabilisent leur contenu tout en le protégeant des précipitations et des éclaboussures. Un petit cache dans le bas de la fermeture éclair pour éviter le frottement.

Prix : 180 €

Couleurs : Turquoise Green / torpedoGrey / Bolgheri Red / Stone Blue / blackSeries

Voir le produit sur le site Assos

Le corsaire Assos pour conclure

J’avoue que porter cette tenue en décembre, n’est pas possible dans toutes les régions, mais le réchauffement généralisé risque d’en faire un produit d’avenir. Pour moi, cette tenue demi-saison qui symbolise le printemps est une façon de repousser l’hiver. Pratique à enfiler, laissant l’air frôler mes maigres mollets, c’est une de mes tenues préférées en attendant de pouvoir sortir mon “tutu” estival. Associé à la qualité de ce cuissard Mille GT Bib Knickers C2, le maillot GT C2 est en totale harmonie avec tous ces petits détails intelligents. Cet ensemble constitue un must dans la catégorie des équipements d’inter-saisons.

BH Gravel X : performant mais incohérent

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Le BH Gravel X que nous avions testé dans sa version 4.0 en 2021, évolue profondément. Le nouveau Gravel X marque l’entrée de BH (Beistegui Hermanos) dans le monde des vélos de Gravel typés “Race”. Dans cette catégorie où la performance prime, le fabricant espagnol peut-il faire la différence ? Réponse dans ce test de 560 km. Ou, si vous n’avez vraiment pas le temps de me lire, voici un résumé en vidéo :

Présentation du BH Gravel X

La gamme Gravel X se découpe en deux catégories. La première est équipée de cadres en aluminium et la seconde en carbone. Au sein de cette dernière, 4 modèles sont proposés, de 3.299,90 € à 6.299,90 €. Celui que j’ai pu tester est le GRAVELX 4.0 affiché à 4.399,90 €.

BH GRAVELX
BH GRAVEL X 4.0

Cadre et fourche

La conception du nouveau BH Gravel X vise la recherche des performances tout en évitant la fatigue à laquelle les cyclistes sont exposés après de longues heures passées sur les pistes. C’est dans cet esprit que le système d’absorption des vibrations SRS (Smooth Riding System) a été mis au point.

BH GravelX

La forme évidée des bases arrières et le pivot qui relie le tube de selle aux haubans sont censés filtrer les vibrations du terrain. Le système offre un débattement de 3 à 5 mm en fonction du poids du cycliste. Ce pivot est constitué d’un axe prenant place dans deux roulements (bearing dans le schéma infra). Pour mémoire, c’était la même conception sur la première génération de Cannondale Topstone (concept Kingpin), avant que la mise à jour de 2022 ne vienne remplacer les roulements par des bagues.

BH GRAVELX

En dépit de son design innovant, le cadre du BH Gravel X affiche des cotes classiques. Néanmoins, je peux y lire une orientation affirmée vers l’agilité et la sportivité. D’abord au regard des bases courtes (428 mm), de l’angle de direction (71°) et de la valeur du Stack. Le BH Gravel X n’entre pas dans les tendances actuelles de rallongement du reach et de potence courte : sa géométrie est bien plus proche d’un vélo d’endurance route que d’un VTT de XC.

Pour ce vélo conçu pour la compétition, le cadre et la fourche du Gravel X sont fabriqués selon le procédé HCIM (moulage interne à noyau creux) utilisé sur les autres vélos carbone de BH. Le cadre fait appel à des fibres de carbone dit haut module et des fibres Ballistic, utilisées en VTT en raison de leur résistance aux impacts. Sur la balance, BH annonce un cadre autour de 1 050 grammes. Une valeur intéressante si l’on considère que celle-ci englobe l’articulation du triangle arrière. À ce cadre vient s’ajouter la fourche Air Bow Gravel, conçue pour dissiper les vibrations. La clearance du cadre et de la fourche sont capables d’accueillir des pneus allant jusqu’à 45 mm de large.

BH Gravel X
La fourche Air Bow Gravel et le système SRS caractérisent la ligne du BH Gravel X (photo Laurent BIGER)

Notons que les seuls points d’emport sont les inserts de type portes-bidons, au nombre de six, tous dans la zone habituelle. Cependant, la fourche est pourvue de quatre inserts. Quant au boitier de pédalier, il est au format Press-fit. Plus haut, un petit compartiment permet d’accueillir une cartouche CO2 ou une mini-pompe.

BH GRAVELX
Conception du compartiment intégré (crédit : schéma BH modifié par Laurent BIGER)

L’intégration est poussée sur ce vélo. Le BH Gravel X se distingue par l’utilisation d’un système de blocage de la tige de selle entièrement dissimulé dans le cadre. Le routage des gaines est interne, malgré une intégration un peu hasardeuse du connecteur Di2. BH a fait le choix d’une conception qui permet l’utilisation de potences et de cintres classiques. Les axes de roue dissimulent astucieusement les leviers de blocage. Un système très réussi et que j’ai beaucoup apprécié :

Un système de blocage astucieux (vidéo Laurent BIGER)

Transmission et freinage

Premièrement, c’est Shimano qui est majoritairement retenu pour équiper ce BH Gravel X 4.0. En premier lieu, on retrouve ainsi des leviers GRX-Di2, des étriers de freins de la gamme GRX-810 et enfin un unique dérailleur GRX Di2 RD-RX817. Deuxièmement, la cassette 11 vitesses en 11-42 dents est une Shimano de la gamme SLX. Les disques de freins Shimano sont de diamètre 140 mm à l’arrière et 160 mm à l’avant. Enfin, le pédalier est le modèle Omega de chez FSA, adapté pour un montage mono plateau. Un choix technique et esthétique discutable sur un vélo intégrant un groupe électronique Shimano Di2 et qui dépasse les 4000 €.

Roues et périphériques

Tout d’abord, les roues sont des VISION Team TC30 Disc qui accueillent des axes traversants aux standards actuels (12×100 mm à l’avant et 12×142 mm à l’arrière). Elles sont équipées de pneus bien connus dans le milieu : les Hutchinson Touareg, dans leur version Tan en 700×40 mm. Selon le fabricant, ces roues accusent 1920 g sur la balance, sont de 30 mm de hauteur, pour une largeur interne de seulement 19 mm (j’y reviendrai). Les périphériques sont en aluminium, assez basiques dans leur aspect. Seule la tige de selle est en carbone et d’une section en D, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le concept D-Fuse de Giant.

BH GRAVEL X
Les roues : le point faible de ce vélo (photo Denis Cauvin)


Pour finir cette présentation, j’évoquerai la finition, qui est d’un niveau correct, avec une peinture qui fait preuve d’une bonne résistance aux rayures et impacts. Côté poids, j’ai pesé cet exemplaire en taille M monté en tubeless à 9,3 kg. Avec des roues aussi lourdes, c’est finalement une bonne surprise !

Le BH Gravel X sur les pistes : ferme mais rapide  

J’ai pu rouler avec ce BH Gravel X durant trois semaines dans le Var, plus précisément sur le secteur du massif des Maures, toujours agréable en cette saison hivernale (retrouver ces parcours sur mon profil Strava). D’entrée, la position est sportive. Le cintre possède un flare très contenu, ce qui permet des positions cohérentes en usage routier. Le drop est un peu trop important à mon goût mais permet malgré tout un bon contrôle en descente, aussi bien sur route que sur les pistes.

Même monté en tubeless, le confort de ce vélo s’avère ferme. Malgré les bases évidées et le réel travail du triangle arrière autour du pivot SRS, le cadre démontre une rigidité affirmée. Le tube de selle en D apporte un certain flex, mais qui mériterait d’être plus sensible. Les bases courtes et la zone du boitier de pédalier rigoureuse mettent en exergue un cadre dynamique. La rigidité latérale est irréprochable et permet de ne pas gaspiller ses watts musculaires.

BH GRAVEL X
La rigidité latérale est imparable et permet de ne pas gaspiller ses watts (photo Denis Cauvin)

Sur les pentes du massif des Maures, la transmission de ce montage permet une belle aisance. Une bonne polyvalence, y compris sur route, même si le pédalier de 40 dents s’avère trop court pour exploiter pleinement le relief descendant. Pour un vélo destiné à des compétiteurs, j’estime qu’un choix en 42 dents aurait été plus cohérent. Cependant, le déport (offset) très faible du plateau de ce pédalier FSA me laisse penser qu’un 42 toucherait la base droite, déjà très prés du plateau de 40 dents. Quant au freinage, il est conforme à toute la gamme GRX de Shimano : une référence.

« Au fur et à mesure de mes sorties, je cerne le caractère typé Race de ce BH Gravel X »

Tout comme je pouvais m’y attendre, ce vélo est d’une grande maniabilité, grâce à un train avant très vif. En descentes routières, je n’ai aucune peine à imprimer de belles trajectoires à son guidon grâce à la rigueur de l’ensemble douille de direction et fourche. De même, sur les pistes, la rigidité de la fourche permet un pilotage d’une précision chirurgicale.

BH GRAVEL X
La rigidité de la fourche permet une précision chirurgicale (photo Denis CAUVIN)

Cependant, cette fourche est exigeante physiquement car sa rigidité se fait au détriment de la filtration. Une caractéristique en phase avec ce vélo, plus à son aise sur les pistes rapides que sur des sentiers plus variés. Cependant, un point bride continuellement la dynamique de ce BH Gravel X : les roues. Non seulement lourdes (2 kg la paire), elles sont techniquement dépassées avec une largeur interne de seulement 19 mm. Cela se voit et se ressent sur le “ballon” du pneu Hutchinson Touareg.

BH GRAVEL X
Le BH GRAVEL X dans la plaine des Maures (photo Philippe DUROC)

Obsolètes en 2023, ces roues VISION Team TC30 Disc n’ont pas leur place sur ce vélo dépassant les 4000 €. Il est faux de penser que l’acquéreur a immédiatement le budget pour upgrader son nouveau vélo avec de bonnes roues. Les roues d’origines se doivent d’assurer à minima une prestation cohérente avec la destinée du vélo. Ce n’est pas le cas sur ce BH Gravel X 4.0.

Au bilanun vélo efficace mais à l’équipement incohérent

Finalement, pour résumer et conclure mon essai, je constate que BH reproduit sur ce Gravel X les bonnes et mauvaises choses de la génération précédente. A savoir un vélo aux excellentes qualités dynamiques, mais qui le fait payer à son hôte par un confort en retrait. En cela, la cible Gravel Race est bien atteinte. Mais BH reproduit l’erreur de proposer un vélo à l’équipement incohérent. Un lourd et disgracieux pédalier FSA Omega côtoie un groupe Shimano Di2, tandis que les roues qui équipent ce Gravel sont indignes d’un vélo à 4.399,90 €. Plutôt que d’imposer cela, on aimerait trouver au catalogue BH un Gravel X à l’équipement plus cohérent, et pourquoi pas un kit cadre de ce Gravel X, étrangement absent aujourd’hui ? Ainsi, les compétiteurs pourraient sûrement l’équiper de façon bien plus pragmatique.

Caractéristiques du BH Gravel X 4.0

  • Cadre : Gravel X Carbon Monocoque avec Smooth Riding System (non homologué UCI)
  • Fourche : Air Bow Gravel (carbone)
  • Leviers : Shimano GRX DI2 (1x11v)
  • Dérailleur arrière : Shimano GRX RX817 DI2 (11v)
  • Pédalier : FSA Omega Mono 40 dents
  • Cassette : Shimano SLX 11-42 dents (11v)
  • Chaîne : FSA TH-CN1102
  • Freins : Shimano GRX-810
  • Roues : Vision Team TC30 Disc (700 x 19c)
  • Pneus : Hutchinson Touareg Tan (700 x 40)
  • Selle : Prologo AGX
  • Collier de selle : BH Gravel X
  • Tige de selle : BH Lite Gravel
  • Guidon : BH SL (alu)
  • Potence : BH SL (alu)
  • Jeu de direction : BH SL

Poids vérifié : 9,3 kg en taille MD

Prix public : 4.399,90 €

Site fabricant : BH Bikes | Vélos BH

Une bonne année, avec un jour cadeau en bonus…

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Bonne année 2024
Bonne année 2024

Chaque année on se souhaite, un peu par habitude, une bonne année. Cette année 2024 sera exceptionnelle et le phénomène ne se déroule en général que tous les 4 ans : nous aurons un jour de plus pour rouler le 29 février. On se souhaitera une bonne nouvelle année : santé, réussite professionnelle, fortune… que sais-je ? Sur Bike Café, nous avons vécu une année 2023 formidable et nous vous souhaitons de vivre avec nous, une année 2024 encore plus belle. 

Pour nous, les années sont toujours bonnes, car nous réalisons un travail de publication qui nous passionne, dans un domaine que nous adorons. En plus, vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre et cela renforce notre motivation. Vous avez été 830 000 visiteurs uniques sur Bike Café en 2023, soit 12% de plus qu’en 2022. Vous avez consulté 2,4 millions de pages soit 20% de progression, avec un taux d’engagement de 4 minutes en moyenne sur nos articles. Cette progression est d’autant plus significative, qu’elle est mesurée cette année avec la nouvelle version de l’outil Google Analytics, bien moins généreuse que la précédente. 

Un jour de plus pour rouler 

Alors dans ce rituel un peu convenu de la bonne année, je me suis posé la question : “C’est quoi une bonne année ?” C’est pour nous, je crois, le bonheur de faire ce que l’on aime et de partager ce plaisir avec vous, qui nous lisez. Nous ne sommes pas dans une politique infernale du chiffre, mais plutôt dans une démarche de qualité, d’originalité et de sincérité dans nos articles. Les 4 minutes d’engagement, en moyenne, que vous passez sur nos sujets sont un indicateur bien plus fort que des milliers de clics éphémères. Cela révèle que nous avons réussi à vous entraîner et vous accompagner dans notre passion du vélo. Pour nous, “Le vélo est une aventure” et l’aventure est encore plus belle lorsqu’elle est partagée. 

Bonne année 2024
Bonne année 2024 – graphisme Colin Gosse

L’année 2024 est bissextile et nous aurons 1 jour de plus pour rouler. Ce sera une chance également pour ceux qui sont nés un 29 février puisqu’ils pourront enfin souffler les bougies de leur gâteau d’anniversaire. Il en est ainsi pour rattraper l’horloge du temps. Pourquoi ne pas faire de ce jeudi 29 février 2024 une journée vélo bonus ? Je lance l’idée : si vous avez décidé ce jour-là d’organiser un événement vélo, une sortie entre amis ou tout simplement une façon individuelle et exceptionnelle de rouler cette journée “bonus” à vélo, faites-nous le savoir !

Toute l’équipe de Bike Café se joint à moi pour vous souhaiter une excellente année 2024.

Mon histoire avec Solange : une love story gravel

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Veste Solange Café du Cycliste

Le titre de cet article est, j’en conviens, un peu équivoque. Il pourrait laisser croire des choses, mais il n’en est rien, même si j’avoue ressentir une certaine affection pour le maillot Solange du Café du Cycliste. Il m’a fait de l’oeil en 2019 et une douce proximité s’est installée entre nous depuis maintenant 4 saisons. À une époque où le gravel cherchait son identité vestimentaire, ce maillot est apparu au catalogue du “Café”, portant fièrement le symbole étrange d’un poisson volant. Il est devenu un des produits phare de la marque.

Planer au dessus des modes

J’adore la créativité de la marque niçoise, symbolisée par un poisson volant. Elle surfe au dessus de la vague de la banalité des produits qui se ressemblent tous, elle nage entre les eaux de pratiques outdoor différentes. Coincé entre la route et le VTT, le gravel cherchait une identité vestimentaire, ce maillot est apparu comme un symbole de cette pratique, inspirant ainsi un style différent. Je l’ai adopté et même si mon maillot de 2019 était toujours opérationnel, j’ai flashé aujourd’hui sur la version automne/hiver 2023.

Veste Solange Café du Cycliste
Veste Solange Café du Cycliste

Mon histoire avec Solange

Le poisson volant surfe au dessus de la vague
de la banalité des produits qui se ressemblent tous
et nage entre les eaux de pratiques outdoor différentes.

Il est de tradition chez “Café” de baptiser leurs modèles par des prénoms féminins. Je ne sais pas comment les designers s’y prennent pour les attribuer. Je ne peux donc pas vous dire si il y a une relation entre ce prénom un peu désuet de Solange et mon maillot d’hiver préféré. Dans l’Officiel des Prénoms, 33 000 prénoms étaient recensés en 2018 et parmi eux un grand nombre au féminin de Abdonie à Zéphirine. Cela laisse de nombreuses possibilités pour les modèles futurs.

C’est en 2019 que je fais la connaissance de Solange. Ça ne se passe pas sur un site de rencontre, mais bien sur celui, visuellement séduisant, du Café du Cycliste. Ce maillot est en tissu polaire recyclé jacquard, inspiré des chemises canadiennes. Il évoque pour moi la proximité que j’ai trouvée entre la pratique du trail en montagne et le gravel que j’ai découvert en 2014. J’en ai fait la commande, séduit par son originalité. Ce maillot est devenu mon “doudou” hivernal et je vais même jusqu’à le porter au quotidien, tant il est confortable et pratique.

Je connaissais les créations du Café du Cycliste, inspirées par les paysages de la Côte d’Azur, entre mer et montagnes. Ce terrain de jeu d’exception pour toutes les pratiques de sport en extérieur, inspire le créateur et designer de la marque, Rémi Clermont. Le Café du Cycliste est également un lieu sur le port de Nice, avec un coffee-shop installé sur 300 m2. C’est un rendez-vous incontournable pour les cyclistes et je vous invite à y passer pour y retrouver l’ensemble de la gamme des équipements de la marque.

veste Solange café du cycliste
Anton Krupicka célèbre coureur de trail running aime le gravel… et Solange. Cet immense athlète féru de sports outdoor, a fait le même choix que moi.

Ce maillot Solange casse les codes vestimentaires et m’éloigne de l’uniformité du monde du vélo. Je le porte en gravel, sur la route et également sur ma vieille randonneuse 1970. On me dit souvent : “Il est chouette ton maillot...” Chaque hiver, je renoue cette relation thermique avec Solange, et notre idylle saisonnière reprend une chaude vigueur pour quelques mois… Au printemps, je vais sans doute craquer pour une des chemisettes de la prochaine collection du Café du Cycliste, comme celle que Matthieu portait cet été. Ce modèle de maillot chemise est une autre idée géniale de Rémi Clermont, qui propose des vêtements inclusifs pour les nouvelles communautés cyclistes.

En savoir plus sur le Café du Cycliste

Dan de Rosilles avait interviewé Rémi Clermont en juillet 2022. Écoutez ce qu’il nous expliquait à l’époque sur la façon de créer les produits de sa marque.

Veste hiver Solange 2.0

Veste Solange Café du Cycliste

Je demande pardon à mon ancien maillot Solange, car je vais lui être infidèle cette saison. Séduit par la jeunesse et l’éclatante beauté du modèle 2023, j’ai craqué !… La nouvelle couleur est superbe et j’en mesure la séduction dans les yeux envieux des quelques cyclistes que je croise. Je retrouve toutes les qualités de ma version historique dans ce modèle 2.0, avec encore un peu plus de douceur et de confortable chaleur. La polaire est un peu plus “méchée” mais le temps et l’effet des nombreux lavages avait peut-être agi chaque année pour réduire l’épaisseur de mon ancien maillot. L’avantage de ce côté pelucheux est de capter le froid, un peu comme pour les vestes Yeti de montagne à longs poils. La forme est également plus près du corps : tant mieux, j’aurais moins de prise au vent face au Mistral glacial de notre région.

Veste Solange Café du Cycliste
Solange s’harmonise avec le camaieu des paysages Provençaux où l’on trouve ces terres orangées et ce gris de la roche calcaire… photo Patrick VDB

Je garde mon ancien maillot et je le porterai encore en alternance, surtout en mode street wear avec un jean. Ce maillot Solange est, je crois, une des meilleures ventes du Café avec la veste de pluie “Alizée”. Je peux témoigner de la durabilité et de la solidité de ce produit. Mon ancien maillot, utilisé pendant 4 saisons, est toujours en bon état et si j’ai fait l’acquisition de cette version 2.0, c’est vraiment parce qu’il m’a séduit et qu’il s’harmonise à mes paysages Provençaux, où l’on trouve ces terres orangées, ce gris de la roche calcaire et le beige qui est la couleur de la piste sur laquelle je roule en ce moment… Cézanne appréciera.

Solange Café du Cycliste

Caractéristiques du maillot Solange de Café du Cycliste

  • 97% polyester | 3% elastane
  • maillot gravel
  • fil recyclé
  • structure polaire
  • trois poches cargo
  • fabriqué en Europe

Prix : 205 €

Infos sur le site du Café du Cycliste

Profitez des offres de fin d’année sur le Café du Cycliste

Burgh Cycling, le ruban de cintre qui saute aux yeux

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Burgh Cycling Bar Tape review Hexa White fixed gear
photo Dan de Rosilles

Je mène la vie dure à mes guidolines.
Sur route, les milliers de kilomètres annuels, que je roule au prix d’efforts opiniâtres, creusent l’empreinte de mes doigts et de mes paumes dans la chair tendre du ruban. En gravel, le contact rugueux des pierres et des écorces auxquelles mon vélo s’accoude couturent mon cintre de cicatrices plus ou moins profondes, toujours irrémédiables.
Il faut donc régulièrement changer le ruban, ce tortillon de douceur, pour qu’il remplisse en tous points sa mission des quatre A : Accommoder le cockpit, Adoucir le contact, Amortir les chocs et Agripper les doigts.

On part sur du Burgh

Burgh Cycling (pronnoncez “Burruh”) est une entreprise qui a été fondée en 2016 à Launceston, une ville située au nord de la Tasmanie, cette île qui s’est détachée de l’Australie pour toiser Melbourne de loin.
Cette jeune entreprise a clairement l’ambition de révolutionner le look du guidon, guidon qui est la partie du vélo qu’un cycliste passe le plus de temps à regarder lorsqu’il pédale…

used bar tape
Les troncs d’arbres et les rochers qui ont côtoyé le cintre de mon monster cross Salamandre l’ont couturé de cicatrices – photo Dan de Rosilles

Il faut dire que dans les années 2000, alors que les tenues de cyclisme montaient en gamme, avec des textiles de plus en plus techniques et des couleurs sobres et branchées, les fondateurs de Burgh avaient constaté que l’industrie du ruban de cintre ronronnait, sans qu’aucune équipe de R&D cherche à améliorer techniquement et esthétiquement les guidolines du marché.

Il est temps d’enlever la vieille guidoline pour installer le ruban Burgh – photo Dan de Rosilles

Burgh a alors fait le pari de créer des guidolines au design épuré, sans logo, mais avec des motifs simples et efficaces et en utilisant essentiellement du noir et du blanc.
Au début, seuls quelques cyclistes audacieux de Melbourne et d’Australie du Sud ont osé utiliser les produits Burgh, mais petit à petit, ces guidolines ont remporté du succès et sont désormais disponibles en Europe.

J’enlève les restes de colle laissés par l’ancienne guidoline avec un peu d’acétone – photo Dan de Rosilles

Savoir-faire et astuces

Je ne sais pas vraiment si j’apprécie ou si j’appréhende d’installer moi-même les guidolines. Voilà un paradoxe : c’est une activité gratifiante, car le résultat métamorphose le guidon et plus largement contribue à l’esthétique globale du vélo. Mais c’est aussi un moment frustrant, quand on réalise qu’on n’a pas le tour de main du professionnel, et que notre technique approximative crée des imperfections qui seront visibles par tous et aussi longtemps qu’elle sera sur le guidon.

Bien sûr, il existe sur le web une abondante littérature, vidéos, textes, schémas, qui permet de se perfectionner et d’éviter pas mal de déconvenues. Mais seule une pratique régulière, à l’instar de celle des soudeurs ou des carreleurs, permet de maîtriser un savoir-faire artisanal et réussir l’Œuvre Parfaite.

Me voilà donc sur le point de changer deux rubans de cintre sur deux vélos très différents : mon pignon fixe “de vitesse”, un Dësgenà D01 en 47 X 17 et ma “Bombera” Salamandre, le monster-cross Ardéchois.

Burgh Cycling Bar tape classic and endurance comparison
Le logo Burgh, un X fait de deux rouleaux de rubans croisés, annonce une esthétique stricte, voire austère – photo Dan de Rosilles

Question de choix

Parmi tous les rubans de cintre proposés par Burgh, ma préférence s’est portée sur une guidoline de la gamme “Endurance” et une autre de la gamme “Classic”. Pour la première, j’ai choisi un ruban sobre qui alterne du noir brillant et du noir mat, et pour la seconde, un modèle avec un motif blanc qui, au contraire, tranche radicalement sur son fond noir.

Burgh Cycling bar tapes Houndstooth Stealth Hexa White
À gauche, le modèle Houndstooth Stealth ; à droite, la Hexa White – captures d’écran site web Burgh Cycling

J’étais curieux de comparer un modèle “Classic” et un modèle “Endurance” en ce qui concerne le confort, le grip, bref, la sensation sous les doigts.
Mais je voulais également savoir comment, et dans quelle mesure, une guidoline plutôt sobre et une autre plutôt clinquante impactaient le look du cockpit et plus généralement celui du vélo.

Burgh Cycling Bar tape classic and endurance comparison
À droite, le diamètre supérieur du rouleau de la version “Endurance” montre que le ruban est plus épais que celui de la version “Classic” – photo Dan de Rosilles

Noir sur noir, et tout bouge

Dans la gamme Endurance, le modèle Houndstooth (traduisez : “pied-de-poule furtif”) est officiellement discrètement noire et grise, mais à la lumière, la partie noire du motif est tellement brillante qu’elle parait plus lumineuse que la partie grise mate. On en perd son latin, l’œil cherche vainement un repère stable, pour déterminer, dans le motif, quelle est l’obscur alter-ego de l’autre. Ce pied-de-poule version “Docteur Jekyll and Mister Hyde” accroche tellement le regard par son originalité qu’il n’est finalement pas furtif du tout.

Burgh Cycling Bar Tape Houndstooth Stealth gravel Monster Cross Marseille
Au soleil sur les hauteurs de Marseille, le ruban Houndstooth Stealth “fait” matière – photo Dan de Rosilles

Dans la pénombre, où les brillances accrochent le moindre rayon de passage, il en est presque tapageur. En plein soleil, qui uniformise beaucoup plus les oppositions du motif, il devient très “matière”, sans aucune neutralité, un peu comme l’est, dans un tout autre genre, la surface de ma selle imprimée en 3D ou les crampons de mes pneus Vredestein.

Burgh Cycling bar tape Houndstooth Stealth Q36.5 Clima mid gloves patterns gravel monstercross
Entre la Houndstooth Stealth et mes mitaines Q36.5 s’opère un intéressant motif-sur-motif – photo Dan de Rosilles

Blanc sur noir, cinétique du hasard

Dans la gamme Classique, la “Hex White” (Hex pour “hexagonale”), est un motif en nid d’abeille qui rappelle aussi l’empreinte des clés Allen que nous utilisons pour régler le vélo. Dès qu’on le découvre, ce ruban mat et très contrasté prend beaucoup de place visuellement.

Lorsqu’on l’étire, qu’on l’entortille et qu’on le recouvre partiellement de lui-même, le rythme systématique et répétitif perd beaucoup de sa rigueur, au profil d’effets d’optique fluides et mouvants. Le motif jusqu’alors très strict, à l’instar des carreaux blancs utilisés par Jean-Pierre Raynaud pour recouvrir l’intégralité de l’intérieur de sa Maison, se transforme en quelque chose d’organique et désordonné, comme certains motifs cinétiques de Victor Vasarely. Tout ça pour le prix d’une simple guidoline.

La Hex White promet à ceux qui l’oseront un effet visuel fort. Ce ruban prend beaucoup de place à l’avant de mon D01 qui est un vélo très sobre, voire furtif. J’avoue honnêtement que, pour l’instant, je ne sais pas si j’aime ou pas, mais ce qui est sûr, c’est que cette guidoline fera réagir les observateurs.

Endurance ou Classic ?

Burgh annonce ses bandes Endurance comme “plus résistantes, plus épaisses et de plus haute densité, conçues pour être durables et pour des aventures où l’environnement, le pilotage et le mode de vie ne ménageront pas le vélo”.
Ce que j’ai pu observer pour l’instant, c’est qu’elles sont nettement plus épaisses que les Classic, ce qui présente l’inconvénient de les rendre plus difficiles à poser, et l’avantage d’être plus confortables, ne serait-ce parce qu’elles élargissent le diamètre du cintre.

Pour ce qui est du contact de surface, je n’ai pas pu observer de différence, elles sont, l’une comme l’autre, agréables à tenir, avec gants longs, mitaines ou mains nues. Toutes les deux proposent une excellente adhérence, même avec les mains humides de sueur. Pour ce qui est de l’amorti, je ne pourrais me prononcer, étant donné que je les ai installées sur deux vélos différents qui ne proposent pas du tout le même confort. Et n’oublions pas que le moelleux d’une guidoline dépend aussi de la tension que l’on a exercée lors de la pose.

Burgh Cycling Bar tape Hexa White install
Le secret d’une bonne pose : étirer, mais pas trop – photo Dan de Rosilles

Ruban prose

Rendre-compte d’un essai de guidoline n’est pas forcément l’exercice le plus facile que je connaisse.
En ce qui concerne ces deux rubans Burgh, qui ont l’air tout à fait solides et bien faits, il faudrait attendre quelques milliers de kilomètres pour pouvoir éprouver leur durabilité, ce qui vous plongerait, chers lecteurs, dans une attente interminable et un mortel ennui.

Aussi, je ne vous retiendrai pas trop longtemps avant que de vous laisser partir rouler, pour vous dire simplement tout le bien que je pense de ces rubans Burgh sur tous les points sur lesquels je peux me prononcer sans hésitation.

Houndstooth Stealth Burgh Cycling bar tape
Une fois posée la “Houndstooth Stealth”donne fière allure à mon cockpit – photo Dan de Rosilles

D’abord, il faut reconnaître toute l’originalité des motifs et des rendus visuels de surface. Qu’on aime ou qu’on déteste, on ne peut nier que le design Burgh est tout simplement unique.

Burgh Cycling Houndstooth Stealth gravel Monster Cross Sainte Victoire
Depuis la Chaîne de l’Étoile, la guidoline Houndstooth Stealth dialogue avec la Montagne Sainte-Victoire – photo Dan de Rosilles

Ensuite, on peut remarquer une finition exemplaire, parachevée par les bouchons vissants et l’adhésif de finition de haute qualité, mais c’est un peu la moindre des choses au vu du prix élevé de la marchandise.

Burgh Cycling Bar tape fixed gear road cycling Hexa White
En haut ou en bas du cintre, le confort et l’adhérence sont parfaits – photo Dan de Rosilles

Enfin, je peux témoigner qu’au contact et à l’usage, les rubans Burgh assument parfaitement leur fonction, que ce soit en version Classic ou Endurance, sans que je puisse en toute honnêteté sentir une grande différence entre les deux (si ce n’est l’épaisseur de la seconde qui élargit le diamètre du cintre).

Burgh Cycling Bar tape fixed gear road cycling Hexa White
Un “look-mum-no-hands !” permet de prendre du recul pour observer le design très particulier du ruban “Hexa White” – photo Dan de Rosilles

En espérant que cet article vous donne envie de changer de guidoline, et pourquoi pas d’essayer une Burgh, je vous souhaite, chers lecteurs, une excellente sortie… le nez dans le guidon !

Burgh Cycling Classic Hexa White 41,33€
Burgh Cycling Endurance houndstooth stealth 45,37 €

Le Nakamura E-Century : un gravel électrique généreux, à l’inverse de son prix

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Test du Nakamura E-Century

Sur la page de présentation du Nakamura E-Century, il est indiqué « Le Gravel adapté aux nouveaux pratiquants. Le E-GRAVEL est le vélo idéal pour partir à la découverte ou au quotidien du ‘’vélotaf’’ grâce à son confort d’utilisation et son moteur performant ». Ici pas de multiples technologies mises en avant ni d’iconographie typée aventure, liberté et grands espaces. Le public auquel se destine ce gravel électrique est autre, qui va privilégier le rapport qualité/prix et les fonctionnalités.

Vous avez été nombreux à apprécier le test de la version du Century 250 sans assistance effectué par Laurent, voici la version électrique.

Le Nakamura E-Century : présentation

Test du Nakamura E-Century
Malgré son faible prix le E-Century ne fait pas « cheap » – photo Philippe Aillaud

La première impression est que pour un vélo valant de 50 à 400 % de moins que bien d’autres e-gravels, il ne fait pas « cheap » pour autant. Cadre en aluminium aux soudures présentes, mais discrètes, peinture profonde et décorations de bon goût (tout au moins à mes yeux), moteur bien incorporé au cadre et batterie intégrée. Les périphériques sont sans marques mais le groupe – hors pédalier – est le très connu et reconnu Shimano GRX600 avec le dérailleur GRX800.

Test du Nakamura E-Century
Shimano GRX600 et dérailleur GRX800 pour ce E-Century – Photo Philippe Aillaud

Dérailleur au singulier car le E-Century est en mono plateau (tout comme la version route) avec un plateau en 44 dents et une cassette 11/42 11 vitesses. Si une telle démultiplication est dure à tirer dans les montées, et plus particulièrement en hors pistes caillouteuses, l’assistance est là pour largement nous épauler dans ces configurations. Les roues sont en axes de 12×100 mm avant et boost arrière – avec des serrages rapides, dont les leviers sont orientables. Des pneus Chaoyang typés gravel en 38c x 700 montés en chambre affirment le coté gravel. Par rapport à la version route en pneus de 32, la batterie passe d’une capacité de 375 Wh à 460 Wh et le poids annoncé augmente de 500 g pour atteindre 19,5 kg.

Test du Nakamura E-Century
Des pneus Chaoyang typés gravel en 38 c x 700 – Photos Philippe Aillaud

La machine est livrée avec des éclairages basiques avant et arrière et des pédales plates à cage plastique typées VTT qui vous permettront de quitter le magasin à vélo.

Ici pas de combo potence-cintre fixe, ni de câbles et durites passant par la potence : donc un réglage aisé pour que chacun trouve facilement sa position. Par contre, le poste de pilotage est un peu encombré par le support de console ; si la console est discrète par sa taille, il n’en n’est pas de même pour le support qui pallie l’impossibilité d’un montage direct sur le cintre à cause de la différence de diamètres entre l’attache du support (22mm) et le cintre (31,8) : c’est ballot. Le gainage des câbles et durite entre cintre et cadre ne brille pas par sa discrétion ni son élégance.

Gravel électrique Nakamura E-Century : côté moteur

Test du Nakamura E-Century
Une serrure à clé empêche une tierce personne de s’en emparer – Photos Philippe Aillaud

La batterie est très facilement amovible et une serrure à clé empêche une tierce personne de s’en emparer. La prise de charge étant intégrée à la batterie, on peut procéder à sa recharge in situ ou indépendamment après extraction. Un bouton est présent pour mettre sous tension le moteur et allumer la console. Cette dernière permet d’afficher la charge de la batterie, la vitesse et le mode d’assistance sélectionné parmi les 4 possibles : eco/sport/smart/boost. Il est bien sûr possible de rouler en mode “off” ou sans assistance. Elle indique aussi le kilométrage total, un odomètre et d’autres données. Mais comme j’utilise un compteur GPS, je n’ai pas exploité cette partie.

L’application Naka-E-Power permet d’appairer le vélo à un smartphone en Bluetooth pour d’une part enregistrer sa sortie et d’autre part lire les données affichées sur la console. Par contre, il n’est pas possible de modifier les niveaux d’assistance et aucune information ne figure ni sur la maigre notice, ni sur le site de Nakamura. Ne supportant pas le protocole ANT+, impossible d’établir une liaison avec un compteur GPS (Garmin en l’occurrence). Le changement de mode se fait en appuyant sur touches ± en mode monte/descend mais pas cyclique. Le moteur propose un couple maximum de 80 Nm, ce qui est très élevé, quasiment au niveau des VTTAE les plus puissants (90 Nm).

Le E-Century élec sur le terrain

Test du Gravel Nakamura E-Century
Photo Philippe Aillaud

Comme on peut le voir sur les photos, le recul de la selle et la sortie de la tige de selle sont nécessaires à mon 1,80 m sur un taille M. Un L eut mieux convenu, mais cette taille n’était pas disponible à l’essai. Ceci étant, j’ai facilement trouvé place à bord et n’ai jamais été gêné par cela. Dès les premiers tours de roues, le vélo se montre équilibré entre maniabilité et stabilité. Le poids ne se fait pas trop ressentir, d’autant qu’il est bien centré au près du boîtier de pédalier. Et puis, sans trop solliciter l’assistance, le moteur aide à rapidement atteindre la vitesse de coupure légale de 25 km/h.

Test du Nakamura E-Century
Photo Matthieu Amielh

Après avoir effectué une quarantaine de kilomètres, dont ma petite boucle test de référence, j’ai trouvé le train roulant fort correct. La selle offre une assise actuelle avec ses 250 mm de longueur pour 140 mm de large et un canal central marqué, et a toujours été respectueuse de mon séant.

Pour une sortie plus conséquente en terme de parties gravel, j’ai troqué le train roulant d’origine (4,720 kg) par une paire de roues Mavic carbone en 650b montée en Terrene Elwood light en 47c en tubeless (1,9 bar AV et 2,1 AR) avec une cassette 11/34 (3,200 kg).

J’ai donc refait la boucle test. Avec les pneus d’origine, les 25 km et 250 m de D+ (dont 70 % sur bitume) sont parcourus à la moyenne de 22,3 km/h et 23,1 avec les roues performantes à assistance égale. Et la moyenne tombe à 20,3 avec mon musculaire carbone en tubeless à 9 kg. Par contre avec mon VTTAE, avec au maxi 40 % d’assistance, la moyenne grimpe à 25 km/h !

Le vélo étant totalement neuf, je n’ai pas oublié la phase indispensable du rodage des freins. Et j’ai senti une nette différence entre avant et après. Différence augmentée en passant des disques Shimano RT66 d’origine à mes M800 IceTech toujours Shimano.

Après avoir testé tous les modes, sauf le turbo compte tenu du couple, je suis resté sur le mode “smart” qui permet à l’assistance d’entrer en action lorsque cela est nécessaire. Je rappelle que sur un vélo à assistance électrique, il faut pédaler pour être assisté ! L’assistance est proportionnelle à la puissance fournie par le pilote et le moteur offre son meilleur rendement à une cadence de 70 à 90 tour/min. Il est donc nécessaire d’utiliser le dérailleur pour maintenir la cadence.

Test du Nakamura E-Century
Le gravel électrique Nakamura E-Century en action dans la Sainte Baume – photo Matthieu Amielh

A partir du moment où ces prérequis sont intégrés, le vélo permet d’atteindre rapidement les fatidiques 25 km/h sur le plat ou en faible montée et ce dans un silence royal.

La coupure est plutôt franche et il faut appuyer pour rouler plus vite et profiter de l’inertie due à la masse importante. En montée, la main du moteur vous pousse dans le dos (sic) et vous donne des ailes.

Test du Nakamura E-Century
Une petite route à la croisée du Var et des Bouches-du-Rhône, et le col du Petit Galibier, bien connu des cyclistes de la région. Photo Matthieu Amielh

Sur bitume à plat, la vitesse limite légale diminue l’agrément de pilotage. Par contre en montée… Et hors bitume, quelles que soient les conditions, l’assistance prend tout son sens : elle aide à gommer les raidards, les terrains instables qui d’habitude plantent le vélo, les passages incertains où l’on posait pied à terre. Dans les traces avec flow, quel plaisir de vite sortir des courbes. En descente, le surpoids ne se fait pas sentir, il apporte même plus d’assise, du moins pour les plus aventureux. Car le revers d’un vélo tout aluminium avec un poids de près de 20 kg est que l’ensemble manque de confort sur les terrains rugueux et remuants du sud (cailloux, pierres, racines…). Et ce, même avec un train roulant plus confort.

En tous cas, l’avantage d’un moteur central est la possibilité de facilement changer la roue arrière et de s’affranchir de l’ensemble moteur et rayons courts qui dégradent le confort (ça tape encore plus !). Il semblerait que les e-gravel à moteur central soient plus lourds de 4 à 5 kg que ceux à moteur dans la roue arrière.

Nakamura indique une autonomie de 100 km. Sur ma courte boucle, sans vent et à des températures entre 10 et 15°C (la température influence le rendement de la batterie), j’ai consommé de l’ordre de 20 %. Pour une sortie plus longue de 55 km et 800 m de D+, je suis revenu avec 50 % alors qu’il faisait entre 8 et 10°C et qu’un coquin petit mistral est venu m’affronter quelque peu. Si ma taille freine le rendement, mon poids léger le renforce. Tout cela pour vous dire que Nakamura me semble pessimiste sur l’autonomie annoncée, mais qu’elle dépend du pilote, du contexte de la sortie et de l’assistance demandée.

Exemple d’une sortie gravel dans le pays d’Aubagne

Ce reportage réalisé avec Matthieu m’a permis de valider avec un peu plus de dénivelé, les capacités du E-Century.

Bilan

Si vous cherchez un gravel électrique abordable, ce Nakamura E-Century vous comblera. Bien sûr il est perfectible sur ses trains roulants, mais il donne le change sur ses périphériques corrects, son groupe qualitatif et sa motorisation dans le coup.

Les plus :

  • l’accès à la motorisation à un prix très contenu ;
  • l’excellent rapport Qualité/Prix ;
  • l’agrément de roulage ;
  • le silence du moteur.

Les moins :

  • le train roulant perfectible ;
  • le poids ;
  • le grip de cintre qui manque d’amorti et de confort ;
  • le manque d’ajustement des réglages de la motorisation ;
  • pas d’ANT+.

Prix : 2000 €

Lien constructeur : https://www.intersport.fr/vert-velo_gravel_adulte_e_gravel-nakamura-p-YE60VG~AOD/

Tendance bikerafting pour explorer de nouveaux espaces, autrement…

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bikerafting Mekong

Comme parfois, et souvent même, les nouvelles idées viennent le temps d’un bivouac lors d’une discussion informelle et passionnée entre amis. Au coin du feu ou autour d’une bonne boîte de sardines ou de rillettes ! Romain tient un atelier vélo – The Green Bike – en bord de Loir, petite rivière secrète et magique, et affluente de sa grande sœur, la Loire, dans laquelle elle se jette du côté d’Angers. Il pratique le canoë-kayak. Et moi le bikepacking, que je lui fais découvrir pour la première fois. Et si on alliait les deux activités en une ? Je suis de plus en plus attiré par les activités d’eau « nature » et me baigne très souvent en eau vive l’été lors de mes trips bikepacking. Banco, c’est parti !

J’avais déjà vu quelques vidéos de packraft , canoë hyper léger très facilement transportable. On fouille un peu sur le net, et 15 jours après, nous voilà partis à la découverte de cette nouvelle activité qui allie nos deux passions respectives : le vélo aventure et le canoë.
Romain s’équipe d’un packraft via Le Bon Coin. De mon côté, je contacte la société française Mekong qui conçoit et fabrique des packrafts en France et dont la démarche me paraît correspondre à mes aspirations. Je naviguerai avec leur modèle Pablo Whisky Bar rallongé fabriqué dans leur atelier de Crest dans la Drôme. Merci à eux pour le prêt de cette formidable embarcation.

Présentation d’une activité naissante en France, en plein développement, et qui a de beaux jours devant elle : le bikerafting.

Le packraft, kesako ?

bikerafting Mekong
Deux packrafts bientôt mis à l’eau pour une première expérience en bikerafting, photo Hugues Grenon

Le packraft est une embarcation gonflable ultralégère entre kayak et raft. Il pèse entre 2 à 5 kg en fonction des modèles et des configurations. Il se plie très facilement et ne prend pas plus de place qu’un sac de couchage ou une tente, hors pagaie évidemment. Il est très stable et a une capacité et un volume de chargement importants. Il peut se combiner à une seconde activité car très facilement transportable : vélo, randonnée, pêche…
Il fait désormais partie des activités qui se terminent par “UL”, pour Ultra Léger. La MUL (Marche Ultra Légère) avait sonné le début de ces pratiques avec des équipements techniques, légers et minimalistes. Puis est apparu le VTT BUL (VTT en Bivouac Ultra Léger) qui pourrait être qualifié d’ancêtre du bikepacking. Voir mon article sur le BUL paru en mars 2020 en pleine période Covid où les envies de « Buler » et de s’évader étaient à leur paroxysme…
Et voici donc le packraft, canoë ou raft ultra léger, qu’on pourrait surnommer le CUL (Canoë Ultra Léger) ou le RUL (Raft Ultra Léger) ? A vous de voir 😊.

Un peu d’histoire sur le bikerafting

La pratique n’est pas si nouvelle que ça en fait. Elle a vraiment émergé aux USA il y a une vingtaine d’années sous sa forme actuelle et en France voici trois ou quatre ans, ce qui en fait une activité tout de même récente.

Si on remonte un peu le temps, des radeaux gonflables commencent à apparaître après la seconde guerre mondiale dans les magasins de surplus de l’armée. Ces bateaux étaient des restes d’équipements de survie des avions de la Seconde Guerre mondiale.
En 1952, Dick Griffith et sa femme Isabelle utilisent un packraft de survie de l’Armée de L’Air pour descendre le Cooper Canyon au Mexique. Il s’agit de la première utilisation documentée d’un packraft pour une rivière sauvage.

bikerafting Mekong
Dick et Isabelle Griffith, des pionniers du packraft dans les années 50

Dans les années 1970, American Safety produit pendant près d’une décennie un packraft pour flotter sur des eaux calmes. Puis, au fil des décennies, l’embarcation est améliorée par des sociétés américaines pour aboutir à sa forme presque actuelle au début des années 2000. L’APA (American Packrafting Association) est créée en 2012 et compte 1500 adhérents dans le monde entier. Regardez cette vidéo, datant de 2014. Une descente de rivière exclusivement réservée à des professionnels aguerris ! Le Loir sera bien plus sage pour des novices comme nous, vous allez le découvrir.

En France, il existe des groupes Facebook de packraft dont Packraft France qui compte 2 000 membres.

Présentation de l’embarcation

Afin d’être le plus léger et le plus solide possible, le packraft est réalisé en TPU (Thermoplastic Polyuréthane). Les kayaks ou canoës « bon marché » sont réalisés en PVC (Polychlorure de Vinyle), matériau peu cher mais plus nocif pour l’environnement et moins durable que le TPU. Le TPU a l’avantage en outre d’être très facilement réparable.

Les différentes parties du bateau sont soudées entre elles par la technologie de soudure Haute Fréquence (HF). Les soudures sont extrêmement robustes et le fait que le matériau soit assez souple mais résistant est un avantage quand un choc se produit sous le bateau.

Le packraft se roule très facilement et rapidement. En fonction des configurations – dictées par l’usage – l’utilisateur, le « terrain de jeu », la saison et les conditions de température, il pèse de 2 kg pour un packraft 1 personne sans options particulières à 5/6 kg pour un packraft 2 personnes avec options (pontage, jupe, rangements internes, etc.)

Les options dépendent de la pratique, des classes de rivières naviguées et de la météo : packraft ouvert, ponté, auto videur, renforcé ou avec rangements intérieurs, etc.

Une option qui peut être très pratique en bikerafting est le rangement intérieur. Vous utilisez le volume intérieur de votre packraft pour y ranger vos affaires ou sacoches de bikepacking, par exemple, si vous ne voulez pas qu’elles prennent l’eau ou si vous voulez alléger votre vélo et gagner de la place sur l’embarcation. Cette option est assez surprenante. L’arrière du bateau est équipé d’un zip étanche. Vous rangez vos affaires à l’intérieur de la structure, vous refermez le zip et vous gonflez votre embarcation. Magique.
Et pas d’inquiétudes, le zip étanche est fiable et ne risque pas de s’ouvrir en pleine navigation. Vous bénéficiez d’un espace de rangement d’environ 150 litres sur un packraft monoplace ! Une option qui peut être utile en bikepacking.

Les accessoires

Pour avancer, il faut des pagaies ! Il en existe en aluminium ou en carbone. Elles pèsent en moyenne un bon kilo, quel que soit le matériau choisi. Elles sont démontables en 4 parties d’environ 60 cm ce qui permet de les positionner facilement sur le vélo comme nous allons le voir.

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Les équipements et accessoires indispensables : les pagaies en 4 parties, le gilet d’aide à la flottabilité, le sac de gonflage et quelques sangles, photo Hugues Grenon

Et pour la sécurité, il est nécessaire de s’équiper d’un gilet d’aide à la flottabilité, adapté à votre taille et votre poids.
Un casque est aussi une bonne option en fonction des configurations de rivière. De toute façon, en bikerafting vous aurez votre casque de vélo avec vous !

En fonction de la saison, les vêtements seront adaptés à la température extérieure et la température de l’eau. En été, ne pas oublier la crème solaire et la casquette !

Embarquez avec nous en bikerafting

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Le bikecrafting permet de voir les paysages autrement, sous un angle de vue différent, photo Hugues Grenon

Pour découvrir la discipline, nos sorties se sont réalisées en plein été, à la journée, sur le Loir, une rivière très calme en cette saison, sans difficultés majeures si ce n’est le passage de certains barrages à pied, les portions de rivière empruntées n’étant pas encore aménagées pour les embarcations de loisirs.
En préambule, nous vous recommandons, comme nous l’avons fait, de vous renseigner auprès des autorités locales, des fédérations et des professionnels du secteur. La navigation en eau vive et sauvage ne s’improvise pas, comporte des règles de sécurité et peut être dangereuse, quelle que soit la rivière et la saison. Nous vous recommandons d’être accompagné par un professionnel du secteur.

Le chargement des vélos en bikerafting

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Deux VTT chargés avec le packraft et tout le matériel nécessaire, quelques kilomètres plus loin ce sera l’inverse, le bateau portera le vélo ! Photo Hugues Grenon

Voici le pack complet à charger sur le vélo : le packraft, son sac de gonflage, son siège gonflable, les pagaies et le gilet de sauvetage. Simple et minimaliste. Et dire que cela va supporter un homme, son vélo et son chargement… A valider sur l’eau !

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Le pack complet pour partir à l’aventure, photo Hugues Grenon

Comme évoqué plus haut, le packraft, une fois plié et roulé, avec son sac de gonflage et son siège gonflable, ne prend pas plus de place qu’une tente. Logiquement, nous l’avons fixé sur le cintre de nos VTT. A l’aide d’un harnais et de deux sangles. Nous en avons profité pour y fixer les deux mâts des pagaies ce qui permet également de rigidifier l’ensemble. A noter que le packraft de Romain pèse un peu plus de 2 kg et le mien, rallongé et équipé d’une jupe, un peu plus de 4 kg.

A l’arrière, dans le sac de selle, nous avons positionné les pagaies sans mâts ainsi que de quoi se restaurer pour la journée. Ne pas oublier de prendre également des sangles supplémentaires pour fixer le vélo sur le packraft avant la mise à l’eau. Et des pochettes étanches pour mettre le téléphone, porte-monnaie et papiers.

Et c’est parti pour une balade d’une vingtaine de km pour atteindre le village troglodyte de Trôo où nous nous mettrons à l’eau. Nous prenons des petites routes, des chemins, montons les coteaux et dévalons les collines à bonne allure. Le chargement est équilibré et est similaire à une sortie bikepacking en terme de poids et sensations de pilotage. Le vélo reste maniable mais évidemment plus lourd, surtout en montée !

Nous arrivons à destination et nous posons au Restrôo, un café restaurant associatif troglodyte. Un lieu atypique et accueillant, parfait pour s’hydrater et subvenir à ses besoins naturels 😊

Nous redescendons les pentes du village pour rejoindre le bord de la rivière afin de déjeuner puis nous mettre à l’eau.

Nous trouvons l’endroit parfait pour préparer les packrafts et se mettre à l’eau. Ce n’est pas si évident de trouver ces points d’embarcation sur le Loir puisque les berges sont pratiquement entièrement privées et qu’il faut une accessibilité à peu près correcte pour embarquer dans les bateaux chargés avec les vélos.

 
Nous détachons tout le matériel et l’étalons au sol de façon à être méthodique pour cette première expérience.


Les bateaux sont dépliés et c’est parti pour le gonflage. Nous allons voir si, entre la théorie et la pratique, tout se déroule comme prévu.

Le gonflage se réalise à l’aide d’un sac étanche très léger qui vient se fixer à une soupape. Comme pour certains remplissages de matelas de sol gonflable, la technique est d’emprisonner l’air dans le sac et de le comprimer ensuite.

Au bout d’une quinzaine de manœuvres, le tour est joué. Pour parfaire la pression, nous finissons à la bouche en quelques expirations. Et nous gonflons et mettons en place le siège gonflable et assemblons les pagaies.

Les packrafts sont fin prêts en 25 minutes environ. Nous avons pris le temps de détailler toutes ces étapes mais avec l’habitude, une installation en une quinzaine de minutes, grand maximum, est réaliste.

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Les packrafts sont prêts à être chargés, photo Hugues Grenon

Une mise à l’eau « test » et nous passerons à l’étape 2 : le chargement des vélos. Les bateaux sont extrêmement légers et manipulables à une main.

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Le transport et la manipulation sont très aisés, un bon 2 kg seulement pour ce volume appréciable, photo Hugues Grenon

Olivier de Mekong nous avait prévenu. A la mise à l’eau, le packraft se dégonfle légèrement. Le phénomène est logique. L’air à l’intérieur du packraft est refroidi par la température de l’eau plus fraîche et il se contracte. Il convient donc de regonfler légèrement à la bouche. L’opération est aisée et rapide pour obtenir la bonne pression sur l’eau. Inversement, il faut être attentif au risque de sur gonflage à la sortie de l’eau au soleil afin qu’il n’y ait pas de surpression. Le pilotage est très réactif, les packrafts étant très légers et sans ailerons directionnels. C’est une option qui peut se rajouter mais nous verrons qu’une fois chargé et avec de l’expérience, le comportement du bateau est plus stable et moins réactif.

Place au démontage et chargement des vélos. Il faut démonter les deux roues, ne pas oublier de prendre des cales pour bloquer les étriers si les freins sont hydrauliques et positionner le cadre à l’avant du bateau. Des anneaux d’arrimage sont prévus tout autour de l’embarcation pour y fixer les sangles. Il faut que le cadre soit fermement fixé au packraft pour ne pas bouger et ne risquer qu’il bascule. Puis les deux roues viennent se positionner dessus. Il faut être attentif à la qualité du chargement et du serrage pour ne pas endommager le cadre, les roues ou le bateau. Prendre un peu de protections est une bonne idée. Par exemple pour protéger les fourreaux de la fourche hydraulique afin de ne pas risquer de les rayer. Nous prenons une vingtaine de minutes pour faire au mieux. 

Les bateaux sont prêts : à la mise à l’eau, Go !

Les premiers coups de pagaies sont rassurants. Le poids amené sur l’avant stabilise le bateau et facilite son pilotage. Quelques questions viennent à l’esprit : si le bateau rencontre un obstacle saillant va-t-il tenir ? Le niveau d’eau est bas par endroit, s’il frotte que se passera-t-il ? Que fait-on s’il crève ? C’est léger quand même. Nos échanges avec Olivier sur la solidité des bateaux nous ont rassurés et nous lui faisons entièrement confiance. Advienne que pourra. Nous ne descendons pas non plus le fleuve Amazone ! C’est parti pour un bel après-midi de navigation.

Le premier barrage est en vue. Nous allons voir s’il est aisé de le passer en portant les packrafts. Il n’y a qu’un mètre à passer environ, le niveau d’eau est bas et le courant très faible. Nous les portons aisément et les faisons glisser par endroits Nous sommes rassurés sur leur solidité. La structure en TPU est extrêmement souple mais très solide. Elle absorbe parfaitement les chocs et impacts des branches et cailloux par endroit.

Il fait une très forte chaleur. Nous trouvons un endroit sauvage, parfait pour accoster et se baigner. Quel bonheur !

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Les joies du bikerafting l’été, s’arrêter et prendre le temps, photo Hugues Grenon

Nous naviguerons tout l’après-midi et passerons quatre autres barrages sans encombre. Nous accostons après une dizaine de kilomètres de navigation.

Nous réalisons l’opération inverse de la mise à l’eau : décrochage des vélos, remontage des vélos, dégonflage et roulage des packrafts. Puis rangement de l’ensemble sur les vélos. Une petite trentaine de minutes et nous reprenons la route à vélo vers notre point de départ du matin. 


Un plein à la station et c’est reparti sur le vélo !

Mekong, une belle entreprise française de fabrication de packrafts

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L’équipe Mekong au complet, dans son atelier de Crest, à quelques encablures de la rivière Drôme, photo Mekong

Comme dit en introduction, en fouillant sur le net, nous nous arrêtons sur cette marque qui retient toute notre attention. Les packrafts sont fabriqués en France. L’histoire et la démarche des créateurs nous parlent. Nous les contactons.

En 2017, Olivier, le fondateur, part de France à vélo pour rejoindre l’Asie du Sud-Est. En janvier 2018, il troque son vélo contre une pirogue de 13 mètres de long pour descendre le fleuve Mekong avec quatre compères, du Nord du Laos jusqu’à son embouchure en mer de Chine méridionale. Ce sera l’aventure d’une vie qui fera germer l’idée de fabriquer un bateau ultra léger, robuste et pouvant embarquer un vélo et des affaires de voyage. Olivier se lance dans la fabrication de prototypes de packrafts. La route est longue et semée d’embûches mais quatre ans plus tard, l’entreprise compte dix passionnés et est installée à Crest à quelques pas de la rivière Drôme, dans une ancienne usine textile reconvertie en atelier partagé. L’intégralité des tâches est réalisée en interne, de la modélisation 3D, aux prototypages, à la fabrication et aux tests. Une belle prouesse sachant que le marché compte quelques mastodontes. Mais la force de Mekong est la personnalisation de ses embarcations et sa fabrication locale permettant aussi un SAV réactif si besoin. Le tout pour un prix tout à fait raisonnable par rapport aux autres productions plus lointaines ou asiatiques. L’entreprise loue également des embarcations pour un week-end ou plus et vous l’envoie par la Poste. Une bonne solution pour découvrir la discipline et tester avant de s’équiper.

Retrouvez la présentation de l’entreprise, de l’atelier, des packrafts et de leurs options dans cette vidéo.

Tous les ans, Mekong organise « Le Packraft Festival », qui aura lieu du 9 au 12 mai 2024 au bord du Drac, entre Grenoble et Gap. Trois jours d’initiation au packraft, bike-rafting, descentes de rivières de classe 1 à 4, ateliers, formation sécurité, concerts, échanges, bières… Bref, un beau week-end en perspective. Nous espérons être des leurs. Toutes les infos et inscriptions ici.

Verdict : le bikerafting, une autre façon de partir à l’aventure

Pas de suspense, nous avons adoré, Romain et moi-même, cette pratique du bikerafting. Cette embarcation permet d’explorer encore plus de l’intérieur de nouveaux territoires, d’une manière différente et variée. La navigation en rivière permet d’entrer dans des espaces naturels pratiquement vierges car peu ou pas modelés par l’Homme. D’observer de nombreux oiseaux, animaux et végétation aquatique. Les points de vue observés depuis la rivière sont différents également. Cette pratique permet aussi de s’éloigner encore plus de la civilisation et du tumulte des routes et des voitures. La combinaison vélo+packraft est très originale et apporte une touche d’aventure et de liberté supplémentaire. Le packraft est parfaitement complémentaire au bikepacking. L’embarcation est extrêmement légère à transporter. La mise en œuvre est extrêmement simple et rapide. Il convient cependant de bien respecter les règles de sécurité et de bien vous renseigner auprès de professionnels en amont. Cette pratique est également réalisable à pied en randonnée juste avec un sac à dos. Une belle découverte que nous allons poursuivre aux beaux jours !

Dans la Musette 2.0, le Tour de LA France

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Dans la Musette 2.0
Dans la Musette 2.0
Dans la Musette 2.0

La première friandise offerte par ce livre est la préface de Guillaume Martin. Notre cycliste philosophe manie aussi subtilement la plume que les manettes de ses dérailleurs dans les cols pour sauter dans les meilleures roues.

Sous le pseudo d’Eddy Ficile qui, à cause de ses w/kg et son attrait pour le ravito, ne peut pas faire le Tour de France avec les champions, l’auteur a décidé de faire le tour de LA France en 288 pages. Cette bible violette, aux couleurs du maillot de 💜Poupou💛, retrace région par région le patrimoine cycliste local : gars du coin, courses du cru, étapes mythiques du Tour, cols légendaires et haut-lieux cyclistes (sans oublier la gastronomie régionale, parce qu’il fallait bien éviter la fringale).

Des Hauts de France à l’Occitanie, du Blaireau à Pinot, du Tourmalet à Arenberg en passant par quelques fromages puants et autres clochers remarquables, la bible violette vous rendra incollable sur le cyclisme français, comme Jean-Paul Ollivier !

Alors, moi j’adore cette présentation du cyclisme franchouillard qui me replonge dans la vraie ambiance du Tour, que j’ai connue en province pendant mes vacances d’enfant ou en région parisienne dans la vallée de Chevreuse. Eddy Ficile est l’égérie de cet ouvrage inspiré par un humour positif où, finalement, on se moque de nous-même. Derrière cette façade humoristique, on découvre énormément d’informations et un gros travail d’édition… On a de quoi remplir notre Musette.

Dans la Musette 2.0
Après la première version en 2015, la musette remet ça avec la version 2.0 – photo Patrick VDB

Informations

Dans la Musette 2.0
La revanche du flingueur masqué – photo Patrick VDB

Pitch de l’éditeur

Dans la Musette 2.0
Je ne résiste pas… j’ai choisi un de mes coureurs préférés dans le gars du coin – photo Patrock VDB

Les joyeux drilles de « Dans la Musette » enflamment avec brio et constance le PCF (Paysage Cycliste Français), un peu comme Pierre Rolland anime une étape du Tour de France. Avec panache ! Mais c’est plus précisément un Tour de LA France cycliste qu’ils proposent dans ce nouvel ouvrage. Toutes les régions françaises sont passées au crible de leur plume acérée et à l’aune de leur contribution respective à la Grande Histoire du bicloune « made in France ». De Bobet au « Blaireau » et de Thévenet à Pinot, suivez l’échappée du siècle avec « Dans la Musette » aux commentaires. 

Dans la Musette 2.0
Ben mon cochon… sacrées belles étapes – photo Patrick VDB

La meilleure édition du Tour de La France de tous les temps, un concentré de culture et d’humour vélocyclopédiques !

À propos de l’auteur

Dans la Musette 2.0
L’humour décalé, qui est un pastiche du cyclisme pro et de l’ambiance franchoulllarde du Tour de France

Dans la Musette a vu le jour en mai 2015. Depuis, son but est simple : faire vivre le cyclisme à travers un regard décalé et un humour franchouillard plus ou moins douteux. Très suivie sur les réseaux sociaux dans la communauté des amoureux de la petite Reine, “Dans la Musette” revient sous la plume du gregario Eddy Ficile (Pur sprinteur autoproclamé du Team Dans la Musette) avec son deuxième ouvrage : le Tour de LA France pour revisiter l’histoire du pays cycliste.

7mesh Airmap : au grand air

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Crédit Photo : Denis Cauvin

Pour l’automne 2023, 7mesh s’est inspiré du concept « In Motion » pour construire des vêtements qui prennent en compte la relation entre le cycliste et l’environnement. Cette approche fait partie de la conception de 7mesh depuis 2015, lorsque le produit Hybrid Synergy Jersey a été introduit. Huit ans plus tard, 7mesh a fait avancer cette idée d’exploiter l’air pour améliorer le confort, la respirabilité, et la protection contre les intempéries. Le paradigme de cette approche se nomme Airmap.

7mesh Airmap : le concept

Airmap est une génération de systèmes perméables à l’air et résistant à l’eau. Pour cela, 7mesh a cartographié stratégiquement des zones superposées de trois tissus stratifiés aux différentes fonctions : imperméables, coupe-vent, et perméable à l’air afin d’optimiser les performances. Le tout en contrôlant ce fameux flux d’air. C’est bien là le concept Airmap.

7mesh Airmap


Pour autant, ces trois tissus partagent la même face extérieure et apparaissent comme uniformes. D’ailleurs, ils sont construits à partir d’un seul matériau sans PFC & PFAS comme l’exige désormais la règlementation internationale s’appliquant au secteur du textile.

7mesh : labelisé bluesign® et OEKO-TEX®

Réduire son empreinte environnementale semble être un objectif majeur chez 7mesh. En ce sens, depuis cet automne, 7mesh est labelisé bluesign® PRODUCT. Pour qu’un produit puisse être labellisé bluesign® product, les conditions sont exigeantes, et pas que sur les matériaux, mais sur tout le processus, jusqu’au moindre détail (zip, boutons, etc.). “A noter dans la démarche de bluesign® envers les entreprises (fabricants et producteurs), c’est que les entreprises qui souhaitent labelliser bluesign® leurs produits signent un partenariat au long cours : elles sont ainsi accompagnées à chaque instant dans leur démarche, évaluées dans leurs progrès et conseillées et encouragées pour l’amélioration de leurs process.” (source : Made Nature). Egalement, 7mesh est labelisé OEKO-TEX®. “Ce label permet au consommateur d’avoir confiance dans les produits textiles qu’il achète, en s’assurant de leur innocuité. Pour cela, les tissus font l’objet de contrôles, afin de vérifier l’absence de substances toxiques et dangereuses. Le label garantit ainsi que les produits testés ne présentent pas de risque avéré pour la santé humaine. Limiter l’utilisation de produits chimiques dans l’industrie textile permet aussi de réduire la production de déchets dangereux pour l’environnement.” (source : marques de France).

Pour résumer et clore cette présentation, retenez que le concept Airmap de 7mesh est fondé sur un grand principe : utiliser et contrôler le flux d’air plutôt que de le contrer. Le tout, avec des matières les plus durables et écologiques que possible.

7mesh Airmap : le test terrain

J’ai pu rouler équipé de produits 7mesh Airmap durant deux mois environ, majoritairement lors de mon test de la fourche HiRide et du Bertin G-HMI réalisé dans le Var mais aussi durant la partie “Mont Ventoux” de mon test du Chiru Alpin. D’ailleurs, ce n’est pas fini puisque je porte encore cette tenue pour tester le BH GravelX. Des sorties réalisées de 5 à 15 C°. Dans cette gamme Airmap, voici ce j’ai pu tester, avec les liens pour avoir les détails et prix associés :

En somme, presque équipé de la tête aux pieds pour me faire une idée toute personnelle de ce fameux concept Airmap vanté par 7mesh.

7mesh Airmap
Tenue 7MESH (photo Denis Cauvin, vélo Bertin G-HMI)

Veste 7mesh S2S

Dès la première sortie, et surtout dès la première ascension, la veste S2S se démarque par une respirabilité bien au dessus de la moyenne. Évidemment, je compare à des vestes de budgets équivalents avec lesquelles je roule encore. Légère (environ 230 g), elle s’adapte réellement à un usage sportif. Notamment grâce au double zip (très fluide, fabriqué par YKK) qui permet de jouer facilement avec l’ouverture. Dans les descentes, et lorsque la température chute, la protection est suffisante. Tant que l’on reste dans des températures positives évidemment.

Les poches dorsales sont classiques mais pratiques, avec une partie zippée utile pour sécuriser certains emports. À noter la bande réfléchissante en dessous des poches. Me concernant, cette veste est une vrai réussite. Probablement la meilleure que j’ai pu tester jusqu’à ce jour. Dans des régions à l’hiver peu marqué, la 2S2 peut devenir l’unique veste d’un rider qui apprécie un bon compromis ventilation/protection. Pour autant, je n’ai pas pu la tester sous une véritable pluie battante. Tout au plus, j’ai pris quelques averses où la S2S a assuré son rôle déperlant.

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Veste 7mesh S2S (photo Pierre-Arnaud Le Magnan)

Pantalon 7mesh Grit

En dessous, le pantalon Grit m’a surpris par son extrême discrétion au pédalage. Je m’attendais à un produit trop typé VTT, bruyant et large. Finalement, rien de tout cela. Le pantalon Grit est ajusté là où il le faut pour accompagner de façon fluide et silencieuse le pédalage. Les deux poches sont vastes, zippées, et l’une d’elle est équipée de compartiments. Un parcours bien trop engagé avec de nombreux portages sur le Rocher de Roquebrune a révélé une bonne résistance à l’abrasion contre les rochers et la végétation rugueuse du Sud-est… Les deux poches zippées sont très vastes et l’une d’elle possède des compartiments. Protecteur envers l’humidité, il est à peine moins respirant que la veste précitée.

Collant 7mesh Seymour

Ce collant est dans une catégorie quasiment inconnue pour nous, Français. Ludovic de Reson8 m’a expliqué que ce collant (dépourvu d’un insert) est destiné à recouvrir un cuissard court classique. Ainsi, cela évite d’acheter une panoplie hivernale si l’on réside dans une région à l’hiver court et clément. Je dois dire que j’applique ce principe en vélotaf à la mi-saison, où le matin j’enfile un collant de jogger, pour un retour sans, en fin de journée. Cela dit, le collant Seymour s’est révélé plus abouti que mon collant de jogger premier prix ! A commencer par son esthétique, résolument réussie : sobre tout en étant sportif. Un processus simple (mais irréversible) permet de l’ajuster parfaitement à sa longueur d’entre jambes. La protection est suffisante pour des rides jusqu’à 5°C environ. Une fois enlevé, il est facile de le ranger puisque, sans pad, il devient extrêmement compact. Si vous voulez en savoir plus sur ce produit, Patrick avait réalisé un test complet l’an passé. Occasionnellement, j’ai utilisé le Seymour seul, avec le boxer Foundation en dessous. Le pad du boxer est extrêmement fin, donc à réserver pour les sorties courtes ou si vous avez une confiance absolue en votre selle…

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Collant 7mesh Seymour (photo Denis Cauvin)

Casquette sous-casque Ciele x 7mesh

Enfin, un dernier mot pour évoquer la casquette sous casque. Elle est le fruit d’une collab’ entre 7mesh et ciele. Pour moi, qui suis désormais quasi-chauve, ce type d’accessoire prend rapidement une importance capitale l’hiver. Alors autant vous dire que j’ai pris plaisir à la porter, même en l’ayant choisie dans son coloris le moins “facile” et fortement décrié par mon entourage direct.

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Sous-casque Ciele x 7mesh (photo Phillipe Duroc)

Peu importe, l’essentiel est ailleurs et j’ai été conquis par cet accessoire simple, et pourtant sans véritable concurrence à ce jour. Chaude mais également respirante, elle a rarement quitté mon crane ces derniers temps. Là aussi, une réussite. Le tour de cou est lui plus classique mais apportera la touche finale 😉

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Tenue 7mesh Airmap : une réussite (photo Denis Cauvin)

7mesh Airmap : Au bilan

Si vous avez tout lu, vous avez compris que je suis conquis. Je suis habituellement peu enclin à tester des vêtements (je préfère largement les vélos), car j’estime que les innovations sont rares et les produits souvent répétitifs. Ces produits 7mesh me prouvent le contraire. Le fabricant canadien réussit à dépoussiérer un secteur qui tourne en boucle, sauf pour les prix, qui eux ne font que monter. Certes pas donnés non plus, les produits 7mesh, à fortiori de la gamme Airmap, se démarquent immédiatement à l’œil et au port. Plutôt que de raisonner performance, aérodynamisme, protection, etc., 7mesh a centré son concept véritablement sur le cycliste en tant qu’individu. Une approche humaine et pourtant éminemment technique, qui selon moi est à l’origine du succès mérité de 7mesh.

Site fabricant : Advanced Bike Apparel for Every Elevation | 7mesh