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Partir rouler : la première édition de l’ultra 400 du Gravel Fever

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Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever

Dès le début de l’été, il est impossible de passer à côté de la communication du nouveau festival gravel qui se profile à Châtellerault : une identité visuelle super sympa, une diffusion de photos et de vidéos qui donnent terriblement envie d’enfourcher son vélo, le tout orchestré par Jean-Christophe Savignoni et avec des parcours tracés par Sylvain Chavanel, natif de la région. Un beau projet en perspective porté par deux anciens cyclistes professionnels, qui a pour but de rassembler les passionnés, mais aussi les visiteurs curieux.

Retour terrain après cette première édition de l’ultra 400 du Gravel Fever

Le week-end a lieu du 20 au 22 octobre et de nombreuses festivités prennent place autour du vélo (démonstrations de BMX, expositions, essais de gravel, stands de producteurs locaux…) et surtout plusieurs formats de randonnées viennent rythmer l’événement. Du 80 km à faire en duo à l’ultra-distance de 400 km en semi-autonomie et sans assistance, le choix est large et peut convenir au plus grand nombre. Pour l’aventure et le défi personnel, j’ai choisi de m’engager sur le plus grand format.

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Photo Organisation

Mon intention est de boucler le parcours entre la région parisienne et Châtellerault en 24 heures (durée maximale : 28 h) : à 20 km/h, les 400 km seront avalés en 20 h + 4 h de pause pour le ravitaillement et le repos. Je découpe la trace en trois pour les charger sur mon GPS. Entre chaque section, se trouve un ravitaillement (Orléans et Tours), une manière de me donner des objectifs plus faciles à accepter mentalement. 135 km en moyenne : trois belles et longues sorties du dimanche ! Côté entraînement, je ne roule presque jamais cette distance par faute de temps, mais je m’accorde une à deux heures d’activité sportive du type « endurance » quotidiennement et en alternant les pratiques (VTT, route, gravel, trail) et en axant principalement l’entraînement sur le travail en côte.

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Le vélo de Jeanne : BMC URS en carbone, d’une transmission Campagnolo Ekar et de pneus WTB Raddler en 40 mm – photo Jeanne

Je suis équipée pour l’épreuve d’un BMC URS en carbone, d’une transmission Campagnolo Ekar et de pneus WTB Raddler en 40 mm (légèrement cramponnés pour rester efficace sur un parcours annoncé plutôt très roulant). Côté bagagerie, juste une petite sacoche sur le top tube pour mettre de quoi grignoter et une sacoche de selle pour un essentiel de réparation, de secours et de change (gants, chaussettes, cuissard, maillot et doudoune pour l’arrivée). Côté éclairage, une lampe Stoots fixée au casque avec trois batteries supplémentaires pour ne pas avoir à perdre du temps à recharger.

La solitude dans la Beauce ultra arrosée

Avant le CP1 (Orléans)

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Je joue à domicile

Je joue à domicile pour le départ qui est donné devant le Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines, place emblématique du cyclisme. Près de 90 personnes (seulement 4 féminines) sont présentes pour relever le challenge : des têtes connues, des copains et aussi des athlètes de haut niveau de la team Arkéa. Des montures chargées comme pour un voyage de plusieurs jours aux machines taillées pour la vitesse, des VTT 26 pouces transformés en “monstercross” aux vélos de route upgradés en pneus pas plus larges que 32 mm, les vélos sont tous plus différents les uns que les autres.

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Crédits photos : Nicolas QUAISIN.

16 h. Le départ est donné. Ça roule fort devant et les écarts se creusent rapidement. La belle vallée de Chevreuse du sud de la région parisienne nous dévoile ses sentiers sinueux légèrement techniques et ses plus belles palettes automnales sous un joli soleil couchant inattendu. Les prévisions des prochaines vingt-quatre heures sont catastrophiques : vent de face, rafales à plus de 65 km/h et cumul de précipitations important. C’est très rapidement confirmé avec une première douche diluvienne qui nous arrose bien comme il faut dès 18 h. Les averses nous lâcheront définitivement vers 23 h.

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Devant le château de Dampierre dans la vallée de Chevreuse – photo organisation

Après Dourdan, charmante cité médiévale, les sentiers joueurs laissent place aux vastes plaines agricoles avec ses immenses champs de blé à perte de vue. Il fait nuit noire et on ne voit pas grand chose avec la pluie qui nous fouette le visage, mais je crois qu’on ne perd pas grand chose de ce coin de la Beauce. Je me retrouve seule dans cet environnement dénudé de tout arbre et exposé au fort vent du sud-ouest. Au loin, j’aperçois des lumières rouges qui scintillent. Il semblerait que ce soit un gros groupe de cyclistes. Je mets tout en œuvre pour tenter de rattraper ce cortège, car il reste une trentaine de kilomètres dans ce « No Man’s Land ». J’appuie à fond sur les pédales et frôle les 35 km/h contre le vent, mais me réconforte en me disant que cet effort temporaire sera vite récompensé quand j’arriverai à m’abriter. Je suis agréablement surprise de la vitesse à laquelle je parviens à remonter sur eux et tente de démarrer la conversation avec certains d’entre eux. L’ensemble du groupe semble très concentré sur l’effort et je ne brise pas plus longtemps le silence et la douce musique des pneus glissant sur l’asphalte humide.

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Photo Organisation

À l’approche d’Orléans, le groupe se disloque et on s’engouffre dans une sombre forêt. Les chemins sont liquides et une grosse partie est défoncée par les sangliers : un vrai champ de mines très éprouvant où il faut régulièrement mettre pied à terre. L’imposante cathédrale Sainte-Croix d’Orléans sonne la première victoire, à savoir l’arrivée au premier point de contrôle. L’accueil de l’organisation est vraiment réconfortant et la chaleur des pizzas proposées est une belle récompense après avoir bravé déjà pas mal de difficultés en ce début de nuit. Alors que je suis arrivée en miettes, je repars en quelques minutes totalement requinquée et dopée à l’endorphine. Alors que certains se changent et se plaignent du froid, je suis surprise d’avoir chaud et de repartir juste en maillot long et coupe-vent sans manches. Je ne changerai plus ma tenue jusqu’à l’arrivée et n’aurai jamais froid. L’atmosphère est humide, mais les températures varient autour des 13 degrés toute la nuit, ce qui est étonnamment confortable pour cette fin de mois d’octobre.

Le trio infernal

Du CP1 (Orléans) au CP2 (Tours)

Je poursuis toujours seule, mais je ne m’ennuie pas, je ne m’endors pas. Une nuit blanche en gravel demande un pilotage et une concentration permanente, qui n’a rien à voir avec une nuit blanche sur bitume où l’on peut dérouler en toute quiétude. Parfois, un tronc à enjamber, de grosses flaques de boues à éviter, un minuscule sentier à trouver, ce n’est jamais monotone.

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Photo Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever

La nuit est toujours un moment particulier pour profiter de la nature. Tous nos sens sont en éveil. Notre vision doit redoubler d’attention et nos oreilles sont encore plus réceptives aux sons tout autour. Plusieurs fois, des sangliers et marcassins traversent devant mes roues et je ne compte plus le nombre de petites billes de lumières venant illuminer les bords des chemins, sûrement des renards. J’apprécie la quiétude des villages traversés et des maisons où plus aucune lumière n’est allumée. Le temps semble comme suspendu et l’impression de vivre un moment privilégié est encore plus forte. La trace progresse au cœur des majestueuses forêts de Sologne. Le terrain alterne petites routes et pistes au revêtement stabilisé. C’est beaucoup plus roulant et les arbres nous protègent pas trop mal du vent sur cette section.

Alors que je remonte une large route en direction du château de Chambord, deux cyclistes en file indienne me dépassent sur la gauche et me lancent : « Tu prends le train ? ». Je n’hésite pas une seconde. C’est Pierre-Louis, un Parisien, et Nicolas, un Belge, qui roulent et sympathisent ensemble depuis déjà 70 kilomètres. Je les récupère au kilomètre 150 et on reste tous les trois pendant près de 170 km. Finalement, pas de passages de relais, mais plutôt de bonnes discussions et rigolades qui font défiler les kilomètres beaucoup plus rapidement que lorsque j’étais seule. Pédaler avec des personnes inconnues donne l’impression de les connaître depuis des années alors que l’on partage la route que depuis seulement quelques heures. Comme j’aime souvent le dire, le vélo, c’est comme le vin, ça désinhibe. On parle très vite de tout et de rien, on se dévoile et on se découvre des passions et des connaissances communes. Le ciel est à présent clair puisque l’on aperçoit un magnifique ciel étoilé. On devine au loin les contours de l’impressionnant château de Chambord qui vient d’éteindre son éclairage pour la nuit. Magique.

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Photo Jeanne Lepoix

La progression se fait tranquillement sans forcer et de manière constante, sans trop de pause. Sauf à partir du moment où la chasse au ravitaillement en eau devient problématique. La nuit complexifie la mission : tout est fermé et l’obscurité n’aide pas à trouver d’éventuelles sources possibles. Alors à chaque village, on guette le moindre cimetière ou robinet présent en façade extérieure, en vain. Ma bouche est sèche et déshydratée depuis trop longtemps, je vais le payer… À Amboise, vers 5 h 30, une boulangerie nous délivre le précieux sésame : un remplissage de bidons qui se faisait vraiment attendre. Pour le croissant tout chaud, c’est malheureusement trop tôt… Jusqu’à Tours, je reconnais des parties roulées sur la Touraine Gravel Challenge quelques semaines auparavant, notamment de superbes chemins blancs qui permettent de dérouler.

Rafales de vent et pépins techniques

Du CP2 (Tours) à l’arrivée

Tout comme le point de contrôle d’Orléans, celui de Tours fait également des merveilles. Je connais Anne-Laure qui s’occupe entre autres de la permanence de ce ravitaillement. C’est bête, mais retrouver des têtes connues met du baume au cœur et motive à nouveau pour la suite. Je ne souhaite pas traîner, car l’atmosphère générale est plutôt morose et négative avec beaucoup de participants partis trop vite et qui cherchent des solutions pour rentrer chez eux. J’apprends qu’il y a déjà un paquet d’abandons. Dernière section à charger sur le GPS. La remise en selle est étonnamment facile et le jour qui se lève est particulièrement stimulant. La luminosité naturelle apporte beaucoup de fluidité au roulage et j’ai la sensation de rouler plus vite. C’est fou ce que le corps récupère vite. Je quitte Tours avec l’envie d’en découdre avec le parcours. Notre trio gagnant, avec Nicolas et Pierre-Louis se reforme et on se réjouit du plaisir simple du lever de soleil sur la nature. Maintenant, j’ai l’impression que le plus dur est fait…

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Photo Organisation

C’est sans compter l’enchaînement de montagnes russes jusqu’à l’arrivée, les grosses rafales de vent toujours de face et la cassette de mon vélo qui commence à prendre du jeu… C’est un bruit métallique à l’arrière qui m’a alertée. Après un rapide constat, je me rends compte que les quatre plus petits pignons ne sont plus fixés à la cassette et que si je continue, je risque de ronger le cadre en carbone. Bien sûr, je n’ai pas l’outil pour resserrer la cassette sur moi. Il me reste 80 km… C’est frustrant, car je me sens en cannes. Je tente d’appeler un réparateur cycle indépendant répertorié sur Google à moins de dix kilomètres, mais sans succès. C’est vraiment la pampa ici et je n’ai pas d’autres solutions que de rallier l’arrivée à la force des mollets. Les vitesses passent difficilement. Je me mets le plus haut possible sur la cassette et tente de finir le parcours sur une seule et même vitesse. Ça pimente le final accidenté, mais le bruit semble moins fort et j’ai l’impression de ne pas trop faire de dégâts. Je perds mes deux camarades à ce moment-là, mais j’ai du mal à savoir s’ils sont devant ou derrière avec tout ça. À 17 km/h, scotchée sur le bitume dans cette soufflerie, je prends mon mal en patience et passe la ligne d’arrivée sans avoir vraiment profité des paysages baignés de soleil de cette dernière section.

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Nous nous trouvons dans une ancienne manufacture d’armement transformé en espace culturel… le vélo de Jeanne mérite un bon lavage.

À peine arrivée, j’aperçois immédiatement deux très bons copains, deux Romains, qui me redonnent le sourire et qui trouvent que j’ai plutôt une très bonne mine. Le ravitaillement d’arrivée est un peu léger après 400 kilomètres. Néanmoins, le petit trophée en bois, la bière locale et les chaussettes offertes sont appréciables. Nous nous trouvons dans une ancienne manufacture d’armement transformé en espace culturel. Ses deux immenses cheminées tout en briques sont incroyables.

J’ai le temps de profiter du camp de base festif du week-end, de faire une petite toilette du vélo, d’enregistrer quelques mots avec Jérôme Sorrel pour Oz’ondes fm, de boire une bière et de manger une frite avec les amis, avant de remonter dans le train et d’être de retour à la capitale vers 21 h 30.

Pour conclure

Jeanne Lepoix sur le 400 km de la Gravel Fever
Photo Orgnisation – Jeanne à l’arrivée avec sa médaille

408 kilomètres pour 2 750 mètres de dénivelé positif. 49 participant.e.s sur les 88 bouclent le parcours dans les délais. Je termine en 14ème place après 23h35 d’effort, dont deux heures tout pile de pause dédiées au ravitaillement et à la recherche difficile de l’eau dans l’obscurité : quelques minutes d’avance sur mon estimation. Mais ces chiffres ne rendent absolument pas compte de la longueur de la nuit, de la pluie battante, de la boue collante, du vent atroce constamment de face et devenu particulièrement violent en fin de l’épreuve. Une épreuve physique, et surtout un accomplissement définitivement mental.

Classement final :

https://gravelfever.fr/resultats/#2_8E9EB3

Ma trace Strava :

Heureuse de mon résultat, heureuse surtout d’avoir relevé le défi, puisque je n’avais jamais réalisé 24 heures d’effort sur le vélo, qui plus est en gravel. Aucune douleur physique malgré le terrain cassant et la durée de l’effort, juste la grosse sensation de manque de sommeil à l’arrivée. Même si le matériel a été mis à rude épreuve avec les conditions climatiques de l’épreuve, l’expérience m’apprendra qu’il faut être plus prudente et réaliser un contrôle complet du vélo avant le départ. Ça me coûtera un corps de roue libre…

J’ai adoré le parcours. On sent vraiment que la trace a été étudiée et travaillée pour nous faire passer dans les endroits les plus bucoliques possibles, et même parfois insolites. Je pense au charmant sentier le long de la rivière de l’Orge à Dourdan, la longue série de marches diaboliques d’Amboise ou encore le passage le long du pont métallique ferroviaire juste avant Tours. Les terrains sont très variés et le dosage route/gravel est parfait. Hormis la météo qui aura complexifié certains passages, c’est un parcours très roulant, certifié 100 % gravel. Je viendrai sans hésiter l’année prochaine pour tester le format 160.

Infos sur le site du Festival

Thibaut Pinot, le dernier romantique

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Thibaut Pinot, le dernier des romantiques
Thibaut Pinot, le dernier des romantiques
Thibaut Pinot

Thibaut Pinot a su atteindre le coeur des Français. Son dernier baroud sur le Tour de France, dans ce fameux virage qui portera pour toujours son nom, a été flamboyant. Sa carrière professionnelle s’est terminée sur le Tour de Lombardie, où il a été une nouvelle fois ovationné par le public. Jean-François Supié, publie aux éditions Kennes un ouvrage sur ce champion qui a déclenché une formidable “Pinotmania”, lors du dernier Tour de France.

Thibaut Pinot a décidé de mettre fin à sa carrière professionnelle. C’est la fin d’une époque qui s’accompagne, comme on vient de l’apprendre, du retrait de Lapierre qui quitte également le World Tour, après 20 ans aux côtés de l’équipe de la FDJ.

Ce cycliste, très ancré dans le terroir français, a séduit le public des bords de route des grandes courses cyclistes. Dans cet ouvrage “Le dernier des romantiques”, Jean-François Supié s’est intéressé au phénomène qui entoure le grimpeur de la FDJ par le prisme de ses proches. “Thibaut n’a jamais triché, le public l’a bien senti“, témoigne son frère Julien. Dans le monde du vélo souvent entaché par des “affaires”, ce critère est important pour ceux qui aiment la petite reine. Pinot rime avec Vélo, c’était inscrit : le grand-père Michel était commissaire de course, le père Régis était coureur au niveau régional et Julien le frère a été l’entraîneur de Thibaut, après avoir lui-même failli suivre une carrière pro.

Thibaut Pinot, le dernier des romantiques

En déroulant les saisons de Thibaut par millésimes, l’auteur émaille son récit de témoignages de proches de Thibaut qui apportent une vérité à facettes multiples sur ce champion un peu anti-héros. C’est une belle idée.

Si vous aimez les champions authentiques, lisez cet ouvrage vous ne serez pas déçu.

Informations

Thibaut Pinot, le dernier des romantiques
  • Titre : Thibaut Pinot
  • Auteur(s) : Jean-François Supié
  • Editeur : Kennes
  • Site web éditeur : https://kenneseditions.com/product/thibaut-pinot/
  • Nombre de pages : 228
  • ISBN : 9782380759303
  • Date de publication : 13 septembre 2023
  • Prix TTC : 24,90 €

Pitch de l’éditeur

De ses premiers coups de pédale à l’Entente cycliste Vosges saônoises à ses derniers tours de roues dans le peloton professionnel, Thibaut Pinot a mené une carrière singulière, rythmée par des victoires sublimes et des échecs bouleversants. Entré dans le cœur des Français sans l’avoir voulu, presque par effraction, le coureur s’est construit en une douzaine d’années une très belle carrière.

Thibaut Pinot, le dernier des romantiques

« Solo la vittoria è bella » : sa devise en italien, tatouée sur sa peau, brûlée au soleil de tous les étés, a trouvé sa justification en 2018 au terme du Tour de Lombardie. Ce jour-là, le plus italien des Français entrait dans la légende. Mais Thibaut Pinot, c’est surtout l’homme ordinaire qui a atteint le très haut niveau. C’est le champion qui s’est toujours rêvé fermier à temps plein une fois sa carrière achevée, c’est le copain qui préfère une partie de pêche dans son fief des Mille Étangs à une réception à l’Élysée. Le destin et son corps ont souvent joué contre lui sans jamais ternir l’image d’un homme authentique, fier de ses racines franc-comtoises, visage ingénu d’une ruralité perdue mais qui a enfanté tant de champions du cyclisme français.

À propos de l’auteur

Jean-François Supié auteur du livre sur Thibaut Pinot

Jean-François Supié est né en 1957 à Bourg- en-Bresse (Ain). Il a effectué sa carrière dans le secteur de la communication. Il a travaillé dans le journalisme, correspondant pour différents organes de presse : le Dauphiné, le Progrès, l’Agence France Presse. Il a également collaboré à une radio locale basée en région lyonnaise : FC Radio l’Essentiel. Passionné de vélo, il a pratiqué le cyclisme au niveau amateur régional. Il s’est intéressé à l’histoire du sport cycliste à travers différents ouvrages : Roger Pingeon, entre grâce et tourments (Éditions Mareuil), Le Tour de France au temps des forçats et des ténébreux (Éditions Amphora), Leducq, Magne, Speicher, Lapébie : les grandes heures de l’équipe de France dans les Tours des années 30 (Publishroom).

Ventoux 1910, un Café Bike Store ouvre ses portes à Beaumes-de-Venise

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Cycles Ventoux 1910 Café Bike Store
Cycles Ventoux 1910 Café Bike Store

Jean-Michel Robert quitte le centre ville d’Avignon pour ouvrir à Beaumes-de-Venise un Café Bike Store pour accueillir les nombreux cyclistes qui sillonnent la région du Ventoux. Vente de matériel, réparations, locations, organisations de sorties découvertes, café et bière, le cocktail devrait séduire ceux qui aiment associer vélo et convivialité.

1910 mètres…

Pour l’anecdote, il faut savoir que
les cyclistes posent de façon trompeuse devant
le panneau affichant ces 1910 mètres.
En fait, la route ne monte qu’à 1897 mètres.
Pour atteindre le Pic il faudra grimper à pied.

Lorsque le Ventoux a été remesuré par l’IGN en 2020, l’altitude officielle du “Géant de Provence” est passée de 1909 à 1910 mètres. Une semaine après cette annonce, Jean-Michel Robert, qui pensait déjà quitter son magasin d’Avignon, a déposé la marque Ventoux 1910 auprès de l’INPI avec l’idée d’en faire quelque chose. Jean-Michel est le fils du fondateur des Cycles Robert, vélociste emblématique de la cité d’Avignon, dont il a encore la gestion mais qui va bientôt définitivement fermer.

Cycles Ventoux 1910 Café Bike Store

Aujourd’hui Ventoux 1910 est ouvert et le lieu a été inauguré officiellement le 21 octobre. En fait, l’activité de Ventoux 1910 était déjà en cours et on voyait passer sur les routes locales son véhicule superbement décoré.

Cycles Ventoux 1910 Café Bike Store
Inauguration des locaux de Cycles Ventous 1910 – photo Ventoux 1910

Les premières sorties de groupe, en gravel ou sur la route, avaient déjà été organisées et l’idée prenait forme. “Le concept c’est une belle boutique de vélo : ventes, locations, réparations. On a acheté un bar professionnel sur lequel trône une machine à café et on peut servir tout type de boisson. On a notamment une bière sans alcool Goxoa, pour laquelle je suis également agent commercial”, précise Jean-Michel qui s’apprête à quitter Avignon. “On avait cette boutique les Cycles Robert, dans le centre, mais depuis que la ville a mis des sens uniques un peu partout, le chiffre d’affaires a diminué”.

Cycles Ventoux 1910 Café Bike Store
Le superbe véhicule de Ventoux 1910

Passer de la ville à la campagne et réunir dans un même lieu son activité et celle de sa compagne Sandra Martin, qui a été par 3 fois championne de France de Trail running et championne du monde par équipe, est également un beau projet de vie pour ces deux sportifs.

“J’ai toujours été dans le vélo…”

Les clients qui viendront à la boutique auront affaire à un vrai spécialiste du vélo. Ils trouveront une distribution très italienne avec Willier, Cipollini, Cinelli, Fondriest, Tommasini… Jean-Michel a toujours été dans le vélo. Coureur depuis le plus jeune âge, il a été 15 ans en élite et possède une sérieuse expérience dans le domaine de la bicyclette. Une fois par mois Ventoux 1910 organise une sortie vélo : route ou gravel, pour une communauté de cyclistes de passage ou clients de la boutique. La balade est suivie d’une petite collation pour en prolonger la convivialité.

Vous trouverez également dans cette boutique de superbes maillots créés pour Ventoux 1910. Le modèle “Authentique” reprend les couleurs du célèbre maillot de l’équipe de Raphaël Geminiani. Le modèle “Cannibale” est un hommage à Eddy Merckx qui s’est illustré ici sur le Ventoux. Enfin le “Squadra” qui reprend les vraies couleurs de l’équipe nationale d’Italie. Ces maillots dessinés pour Ventoux 1910 sont fabriqués par Santini, la célèbre marque italienne d’équipements cyclistes. “C’est la même qualité que ceux qui sont utilisés par les équipes pros sur le Tour de France“, précise Jean-Michel.

Les plus de la boutique Ventoux 1910

Cycles Ventoux 1910 Café Bike Store
Laurent Biger en visite aux Cycles Ventoux 1910 Café Bike Store, en compagnie de Jean-Michel Robert – (photo selfie de Laurent Biger)

Laurent Biger, qui a visité la boutique récemment inaugurée, nous en liste les plus, en dehors de la vente et de la réparation.

  • Locations de vélos : vous pouvez louer des vélos de route ou de gravel.
  • Les journées ateliers de Ventoux 1910 : Ventoux 1910 propose également des “journées ateliers” pendant lesquelles les novices de la mécanique vélo pourront venir se former aux interventions de base : changer une chambre à air, entretenir sa transmission… pour ne pas se trouver en panne au bord de la route.
  • Organisation de séjours : avec des chambres d’hôtes situées en face du café.
  • Salle d’eau à l’étage : pour pouvoir se doucher après la sortie, dans le cadre des locations à la journée par exemple.

Le bar Ventoux 1910

Cycles Ventoux 1910 Café Bike Store
On a acheté un bar professionnel sur lequel trône une machine à café et on peut servir tout type de boisson – photo Laurent Biger

Les clients ou même les visiteurs de passage pourront profiter de la bière Goxoa qui est sans alcool et isotonic. “Elle est franchement pas mauvaise et très rafraichissante…“, dit notre ami Laurent qui a été sur place visiter les lieux. Ils pourront également trouver la bière 1910, plus classique. Pour l’instant il n’y a pas encore de restauration proposée, mais cela ne devrait pas trop tarder…

Retrouver Ventoux 1910 sur facebook et sur Instagram

Chiru Alpin : est-ce encore un Gravel ?

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Après 1061 km parcourus à son guidon, je vous partage ici mon expérience au guidon de l’étonnant Chiru Alpin. Née de la passion de Pierre-Arnaud, qui évolue dans le monde du vélo depuis plus de 20 ans, la marque CHIRU produit des vélos depuis 2009. Utilisant le titane, les cadres CHIRU sont conçus pour la performance. Nos lecteurs connaissent bien la marque Chiru, qui propose des vélos conçus par Pierre-Arnaud Le Magnan, fondateur de la marque. Depuis 2017, l’équipe Bike Café a plusieurs fois testé ces vélos, comme le Kunlun première version, le Chilkoot, le Vagus, le Kegeti, ou encore le Kunlun V2. Mais pour percevoir tout l’univers Chiru, je vous conseille ce podcast qui permet de cerner l’univers de Pierre-Arnaud Le Magnan, personnage tout aussi passionné que passionnant :

Présentation du Chiru Alpin

Pierre-Arnaud Le Magnan présente le Chiru Alpin à Patrick de Bike Café

La genèse du Chiru Alpin

Le cadre de l’Alpin a été mis au point à l’issue du record de Yannick Lutz qui à bouclé en 2019 son tour du Mont-Blanc en 12 heures et 27 minutes. Yannick a réussi cet exploit en alternant vélo de course et VTT. Les parties bitumées ont été parcourues sur un Chiru KUNLUN tandis qu’un Chiru SONIC a été employé pour les parties tout-terrain. Fort de cette expérience, Pierre-Arnaud Le Magnan, impliqué dans le soutien logistique de cette performance, s’est mis en tête d’imaginer le vélo unique pour ce type de parcours. Ainsi est né le Chiru Alpin.

Chiru Alpin
Le Chiru Alpin (photo Laurent BIGER)

Conception et finition du Chiru Alpin

Pour commencer, je dois avouer que je suis curieux d’enfourcher ce Chiru Alpin. Il faut dire que son design ne laisse pas indifférent. Me concernant, j’aime cette ligne torturée, qui est finalement très équilibrée. Sur le Chiru Alpin, rien n’est droit et rien n’est rond. Du moins, jamais longtemps tant les tubes sont travaillés. Ils se tordent, s’affaissent, s’aplatissent, se transforment dans un but ultime : la performance.

Cadre du Chiru Alpin


Ainsi, je retrouve des soudures de belle facture, qui unissent des tubes en grande partie ovalisés. Par ailleurs, la finition est remarquable. Là-dessus, la sérigraphie réalisée au laser est à la fois discrète mais bien visible.

Les inserts sont au nombre de 12, aux espacements standardisés pour les portes bidons. Peu commun, le cadre est percé d’orifices savamment positionnés pour laisser le passage à des câbles d’éclairages. Le routage des gaines est semi intégré pour une maintenance facilitée. Également, le cadre est compatible double plateaux (max. 48/31 dents), et évidemment mono-plateau (max. 44 dents). La clearance du cadre est optimisée pour des pneus de maximum 700c x 55c ou 650b x 2.2″.


Là-dessus, j’observe le format T47 pour la boite de pédalier. Une solution technique de filetage à M47x1.0 mm imaginée par Chris King qui réunit le meilleur des deux mondes : un boitier de pédalier fileté qui peut accueillir les plus gros axes de pédalier. En somme, une sorte de super BSA, dans un but ultime de fiabilité, de rigidité, et de silence…

Enfin, le cadre du Chiru Alpin adopte une patte de dérailleur UDH (standard breveté SRAM), ce qui facilitera un éventuel remplacement, tout en garantissant une rigidité optimale, devenue essentielle pour les transmissions modernes. En conséquence, l’axe traversant de 142×12 mm est lui aussi standardisé afin de pouvoir s’introduire dans cette patte de dérailleur UDH : filetage M12x1.0 d’une longueur de 12,7 mm.

Les roues CEC

Le savoir-faire de Pierre-Arnaud Le Magnand ne se limite pas à la conception des cadres. Peu après avoir fondé Chiru, il a souhaité concevoir ses propres périphériques et roues, sous l’entité CEC. D’ailleurs, Patrick nous avait fait découvrir l’an passé les nouvelles fourches titane route et gravel chez CEC. Aussi, je retrouve logiquement des roues CEC sur ce Chiru Alpin. Et pas n’importe lesquelles, puisque c’est une paire de W24SSLD qui équipe ce Chiru Alpin. Elles sont équipées de rayons Berd Dyneema qui permettent un poids impressionnant de 997 g la paire ! D’une hauteur de 25 mm et d’une largeur interne de 24,5 mm, elles sont à leur aise pour accueillir de généreux pneumatiques Maxxis Rambler en 700×50 mm.

Roues CEC W24SSLD (photo Laurent BIGER)

Les périphériques CEC

En ce qui concerne les périphériques, ils sont eux aussi du catalogue CEC. Ainsi, je retrouve un cintre CEC #440 d’une largeur de 44 cm, en carbone, fixé sur une potence CEC en titane d’une longueur de 80 mm. Par ailleurs, la tige de selle CEC est en titane 3Al/2.5V, d’une longueur de 380 mm, d’un diamètre de 27,2 mm, pour un déport de 13 mm. Son berceau est en titane, tout comme la visserie. Là-dessus, c’est une selle Gebiomized Sleak qui prend place.

Potence CEC en titane (photo Laurent BIGER)

La transmission et le freinage

Quant à la transmission, elle se compose d’un pédalier mono plateau Shimano GRX 810 équipé d’un plateau de 42 dents. Là-dessus, on trouve à l’arrière une cassette Shimano Deore CS-M8000 XT en 11-46 et un dérailleur de la gamme GRX-800. A l’opposé, côté cintre, je retrouve des leviers Shimano également de la gamme GRX-800, tout comme les étriers de freins qui viennent pincer des disques Magura. Je ne reviendrai pas plus sur ce groupe, désormais ultra éprouvé. Je retiendrai seulement qu’un plateau de 40 dents aurait été préférable au 42 dents au regard du programme du Chiru Alpin.

Le test terrain du Chiru Alpin

J’ai pu rouler ce Chiru Alpin durant 1061 km. Trois semaines sur le massif des Maures (Var,) puis une semaine sur les contreforts du mont Ventoux et des Dentelles de Montmirail (Vaucluse), pour enfin revenir dans le Var. Un secteur où j’ai emprunté la trace de la Grande Traversée du Vaucluse en VTT, mais aussi d’autres sentiers aussi exigeant physiquement que techniquement. Cette vidéo illustre un type de parcours possible avec un Chiru Alpin :

Géométrie du kit cadre 

En premier lieu, je vous propose de jeter un œil sur la géométrie du Chiru Alpin car celle-ci va jouer un rôle fondamental dans le comportement que j’évoquerai en suivant.

Géométrie du Chiru Alpin


Premièrement, le reach est élevé pour un vélo de Gravel. Permettant un allongement de la partie avant du cadre, cette conception est courante sur les VTT modernes. De plus, l’angle du tube de direction est très ouvert avec pas plus de 68° ! Par ailleurs, le court tube de selle (compatible avec les tiges de selle télescopiques) est censé donner plus de flexibilité. En somme, tout concourt à une recherche de stabilité, de capacité de franchissement, tout en recherchant un flex vertical propice au confort. Puis, la douille de direction, imposante et haute, surplombe une fourche FOX 32 TC (une fourche rigide, en titane et de 430 mm est également proposée par le fabricant). Enfin, notons les bases asymétriques et d’une conception innovante : ovalisées dans le plan horizontal et de seulement 430 mm.

Comportement sur le terrain

Le Chiru Alpin dans le Var (photo Denis CAUVIN)

Sur la route…

Tout d’abord, je vais aborder le côté routier de ce Chiru Alpin. Ce vélo n’est pas optimisé pour avaler à grande vitesse les parties bitumées. Cependant, je note qu’il ne se traine pas pour autant car bien aidé par un train roulant particulièrement léger et véloce. Par ailleurs, la position n’est pas si pénalisante pour rouler à une moyenne honorable. Bien sûr, la généreuse monte pneumatique est bruyante sur l’enrobée et sa surface frontale (Cx) se fait sentir à mesure que la vitesse augmente. Pour autant, les liaisons routières entre deux pistes ne sont pas si désagréables, car le Chiru Alpin est bien plus efficace qu’un VTT sur l’enrobé, grâce à un cintre favorisant une position plus aérodynamique.

L’ Off-Road, le vrai terrain du Chiru Alpin

Le Chiru Alpin porte bien son nom. L’angle de direction ouvert à 68° apporte une incroyable facilité de pilotage dans les pentes les plus engagées. Là-dessus, le Chiru Alpin n’aura que très peu de concurrence, si ce n’est peut-être le Rondo MYLC que j’avais testé sur le même terrain. Mais là s’arrête la comparaison, car le Chiru Alpin est bien plus généreux sur la clearance offerte pour les pneumatiques.

Chiru Alpin
Chiru Alpin : apte au franchissement (photo Denis Cauvin)


Evidemment, cette aptitude est renforcée par la présence de la fourche FOX 32 TC, ici dans sa version Factory. Son débattement de 50 mm permet non seulement de préserver son pilote mais aussi d’assurer l’adhérence sur les sentiers les plus escarpés. Très rigoureuse et légère, cette fourche se fait oublier tant son fonctionnement s’accorde bien avec l’ADN du Chiru Alpin. Du moins, une fois bien réglée !

Stabilité et agilité

D’autres part, n’allez pas croire qu’avec cet angle de direction de 68° le Chiru Alpin braque comme un camion. Bien au contraire ! Les bases courtes, le pédalier bas et l’offset cohérent de la fourche permettent au Chiru Alpin de rester agile dans les single tracks. Cependant, sur terrain plat et fuyant, ce train avant peut avoir une tendance naturelle au sous-virage (élargissement de la trajectoire) qu’il faut savoir anticiper. Question confort, c’est une réussite. Le triangle arrière travaille bien, et surtout là où on l’attend. Le flex vertical est réel et permet du confort, mais aussi de l’adhérence, nécessaire à la motricité.

Chiru Alpin
Le cadre filtre bien dans le plan vertical (photo Denis Cauvin)

La rigueur de la zone du boitier de pédalier est impossible à mettre en défaut. Aussi, le rendement est au rendez-vous, amplifié par la vélocité des très légères roues CEC. D’ailleurs, la dimension des pneus en 700×50 mm me semble le parfait compromis pour équiper ce Chiru Alpin.

Chiru Alpin
Chiru Alpin : un rendement indéniable (photo Denis Cauvin)


Le poste de pilotage n’est pas en reste, avec un ensemble potence et cintre qui répondent présent. Malgré tout, j’aurais souhaité un cintre différent pour exploiter encore mieux les capacités de franchissement du Chiru Alpin. Notamment un drop et un outsweep plus faible, mais avec un flare plus prononcé. A l’opposé, j’ai apprécié le flex de la tige de selle en titane, tout comme par le confort de cette selle Gebiomized Sleak.

Evidemment, dans les sentiers les plus engagés j’ai regretté l’absence de tige de selle télescopique. De toute évidence, cet équipement qui a révolutionné en son temps l’univers du VTT a toute sa place sur le Chiru Alpin. Non seulement pour exploiter le potentiel de ce vélo, mais finalement aussi pour la sécurité de son pilote dans les pentes les plus raides…

Chiru Alpin Fox
Le Chiru Alpin brille d’une grande stabilité (photo Denis Cauvin)

Pour conclure 

La définition que donne Pierre-Arnaud Le Magnan de son Chiru Alpin n’est pas usurpée : “Un cadre titane spécial pentes raides et terrains techniques en montagne”. Cependant, elle est trop réductrice. Non seulement le Chiru Alpin est effectivement à son aise quand il y a du relief, mais il démontre des qualités insoupçonnées. Bon grimpeur et excellent descendeur, le Chiru Alpin est terriblement ludique à piloter. Aujourd’hui, le marché du Gravel est mature : il s’est segmenté, comme le VTT l’a fait en son temps. Aussi, la catégorie Gravel s’étend du Allroad aux machines les plus engagées, à l’extrémité du spectre et parfois nommées Monstercross. Le Chiru Alpin se situe dans cette dernière catégorie, destinée à ceux qui ont l’ADN off-road collé à la peau, préférant perdre du rendement routier pour pouvoir s’amuser sur les sentiers. Un jeu qui pourra durer longtemps et loin grâce à un confort de premier ordre.

SPECIFICATIONS : 

Cadre : Titane Grade 9 3Al/2.5V

Hauteur de fourche : 430 mm

Douille de direction : 56/44 mm (1″ 1/8-1,5″, L : 290 mm)

Jeu de direction : semi-intégrée ZS56/44

Tige de selle : CEC en Titane 3Al/2.5V longueur de 380 mm, diamètre 27,2 mm, déport 13 mm, berceau et visserie en titane

Collier de selle : CEC #S32 en Titane, diamètre 31.9 mm

Axe traversant arrière : 142 x 12 mm

Monte pneumatique max : 700c x 55c ou 650b x 2.2”

Format boite de pédalier : T47 x 85,5 mm

Poids du cadre seul :  1,75 Kg (non vérifié) 

Poids du vélo testé (taille M) : 9 kg (vérifié) 

Fourche : FOX 32 FACTORY TC

Transmission : Shimano GRX 800 1 x 11v 

Cassette : Shimano XT 11-46 dents

Pédalier : Shimano GRX 800 , plateau de 42 dents 

Freins : Shimano GRX800 

Potence : CEC en titane, 80 mm

Cintre : CEC #440 largeur de 44 cm, en carbone

Selle : GEBIOMIZED Sleak 145 Cut-Out

Roues : CEC W24SSLD

Hauteur : 25 mm

Largeur entre crochets :  24,5 mm

Moyeux : CEC

Pneus : Maxxis Rambler 700x50C (622 – 50) 

Visite chez 3T : des gravels carbone haut de gamme made in Italia

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3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie

Bike Café a été convié par Mohawk’s Cycles, le distributeur français de la célèbre marque italienne 3T, à visiter l’usine de fabrication des cadres gravel basée à Presezzo, petite ville située près de Bergame. 3T a en effet relocalisé une partie de sa production au siège de la société, avec pour objectif d’ici 2024 de fabriquer 60 % de sa gamme en Italie, via un procédé de fabrication carbone unique et breveté. Découverte de l’envers du décor du carbone “made in Italia” et premier test d’un vélo fabriqué et assemblé en Italie, le RaceMax Italia.

3T, une marque historique dans l’univers du gravel

L’histoire de 3T démarre à Turin en 1961 quand Mario Dedioniggi quitta Ambrosio (fabricant de roues, NDLR) pour créer « Tecnologia Del Tubo Torinese » ou 3ttt. Dans le milieu des années 70, l’entreprise commence à se faire connaître en travaillant de nouveaux alliages utilisés dans l’aérospatial, comme l’aluminium 7075 Ergal. Grâce à ce matériau de pointe, elle lança le cintre le plus léger du marché, le Superleggera (250 grammes). En 1983, après avoir lancé le premier cintre aéro sur le marché (l’Aerodinamica), Francesco Moser fit parler de la marque italienne puisqu’il améliora le record de l’heure (51,151 km/h) sur le vélodrome de Mexico, en utilisant un cintre conçu par 3T.

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
3T s’est fait une renommée au fil des années en équipant de grands champions et équipes du peloton professionnel. Photo : Matthieu Amielh.

En 2000, la marque changea de nom pour porter celui actuel, 3T, et consacra ses efforts au développement de cintres légers, potences carbone, le tout avec une ergonomie optimisée pour le cycliste. 3T lança ainsi son premier cintre spécifiquement conçu pour la femme, l’Eva en 2003.

Après un rachat en 1995, la société commença à perdre sa position de leader en raison du manque d’innovation. En 2007, l’entreprise avait disparu du marché mais était encore présente dans l’esprit de nombreux consommateurs. En 2007, René Wiertz racheta la marque et reconstruit la société sur de solides bases : l’innovation, un positionnement sur la performance, combinés à un bon marketing et à un fonctionnement commercial moderne.

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
L’entrée du siège de 3T, sobre mais efficace avec les “milestones” de la société affichés sur le mur de gauche. Photo : Matthieu Amielh.

2015 marque un tournant pour la marque italienne. Gerard Vroomen, co-fondateur de Cervélo, rejoint en effet René Wiertz à la tête de 3T. Sous l’impulsion du créatif ingénieur hollandais, 3T présente plusieurs vélos « disruptifs ». En 2017, 3T lance le Strada, une petite révolution dans l’univers cloisonné de la route. Ce vélo était le premier à offrir un cadre aérodynamique et optimisé pour les pneus larges, une transmission exclusive mono-plateau ainsi que des freins hydrauliques.

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
Avec l’arrivée des disques, 3T a remodelé la tête de fourche pour une meilleure résistance, rigidité et poids. Photo : Matthieu Amielh.

En 2018, 3T démarre la fabrication de pièces carbone en Italie, comme le pédalier Torno (premier modèle monoplateau sur le marché). En 2016, alors que le gravel en est à ses balbutiements, 3T lance l’Exploro, le premier vélo de gravel aérodynamique. Il continua sur sa lancée en proposant l’Exploro RaceMax, un vélo de gravel rapide pouvant accueillir des pneus de 46 mm en roues de 700 et jusqu’à 61 mm en roues de 650b.

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
Le 3T Exploro RaceMax a été récompensé pour son design innovant. Il est ici équipé du pédalier carbone Torno fabriqué en Italie. Photo : Matthieu Amielh.

En 2017, 3T lance le Strada, qui fut une petite révolution dans l’univers cloisonné de la route. Ce vélo était le premier à proposer un cadre optimisé pour les pneus larges et un meilleur aérodynamisme, une transmission exclusive monoplateau ainsi que des freins hydrauliques. Ce vélo fut utilisé par les cyclistes professionnels de l’équipe Pro Continental Aqua Blue Sport durant la saison 2018. Le modèle a ensuite évolué pour accueillir un dérailleur avant.

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
3T propose aussi un modèle route aéro “The new Strada” pouvant accueillir des pneus de 30 mm. Photo : Matthieu Amielh.

2018 a été un tournant pour 3T qui commença à fabriquer des pièces en Italie. Une nouveau bâtiment, entrepôt logistique et usine de fabrication à Bergame, fut inauguré et le pédalier carbone Torno (premier modèle monoplateau sur le marché) fust le premier produit 3T « made in Italy ». En 2023, les premiers cadres gravel RaceMax Italia virent le jour dans l’usine de Presezzo.

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
Le RaceMax Italia, une machine de “gravel race” 100 % intégrée. Photo : Matthieu Amielh.

A noter que 3T propose aussi des versions électriques de ses gravel : le RaceMax et Ultra “Boost” équipés du moteur Mahle X-20, comme celui équipant l’Origine Help ou encore le Mondraker Dusty XR.

Les cadres carbone haut de gamme fabriqués en Italie

Les cadres 3T sont aujourd’hui fabriqués sur deux sites : Taïwan avec un procédé de fabrication « classique » à base de préimprégnés et une unité de fabrication à Presezzo (dans la banlieue de Bergame), au siège de 3T. Les cadres fabriqués en Italie utilisent un procédé d’enroulement filamentaire de fibres carbone, piloté par ordinateur, tissés sur des mandrins. 3T utilise ensuite un produit – non-divulgué pour des raisons évidentes de secret de fabrication – qui est appliqué sur cette gaine de carbone et qui, sous l’action d’une lumière, permet d’obtenir une première tenue mécanique. Ce procédé propre à 3T permet aussi de démouler la gaine de son mandrin support.

Les manchons de carbone ainsi obtenus sont ensuite placés dans des moules chauffés dans lesquels la résine époxy est injectée (procédé RTM). Les moules sont mis sous vide pour retirer l’excès de résine. Il faut compter deux heures pour le procédé d’imprégnation et de cuisson du composite. Chaque taille de cadre nécessite un moule de dimensions spécifiques (environ 300 kg par moule). Les bases et les haubans sont fabriqués dans des moules spécifiques.

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
Voici à quoi ressemble le cadre après collage des haubans et des bases. Photo : Matthieu Amielh.

En 2021, nos confrères de GCN avaient réalisé un film expliquant le procédé de fabrication carbone, avancez directement à 2’40 pour l’explication de la technologie de “filament winding” du carbone.

“La technologie propriétaire de 3T permet de réduire drastiquement le nombre de pièces de carbone à assembler », explique Louis Blackmore, ingénieur de production chez 3T. A date, seul le cadre RaceMax est fabriqué en Italie mais le New Strada (vélo de route) devrait l’être d’ici la fin de l’année ainsi qu’un nouveau châssis, l’Extrema, qui sera présenté en 2024.

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
En sortie de moule, il faut ébavurer le cadre pour lui donner son esthétisme final. Le scotch apposé signifie que le cadre a terminé son dernier cycle de cuisson. Photo : Matthieu Amielh.

Le RaceMax Italia est proposé à partir de 4 999 euros le kit-cadre complet et 7 799 euros le vélo complet équipé en transmission Sram Rival AXS, composants 3T et roues 3T ou Zipp 303S. Il est disponible dans 3 coloris : rouge, vert et blanc.

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
Les 3 coloris du cadre RaceMax Italia, fabriqué en Italie. La peinture est également réalisée près de Bergame. Photo : Matthieu Amielh

“L’unité de production italienne nous assure une plus grande réactivité par rapport à l’Asie, avec un délai de fabrication réduit de 6 mois à huit semaines pour un cadre fabriqué en Italie. “

Alexandre Cauchy, co-fondateur et gérant de Mohawk’s Cycles.

D’ici deux à trois ans, 3T souhaite fabriquer 60 % de ses cadres en Italie, le reste étant fabriqué en Asie. Un objectif ambitieux prouvant qu’une volonté de fabriquer du cadre carbone en Europe est possible et rentable.

Rouler local : la Jeroboam Gravel Franciacorta

Pour se faire une idée des vélos 3T, Mohawk’s et 3T ont profité de la Jeroboam Gravel Series – manche de Franciacorta – pour faire essayer, à quelques-uns de leurs magasins revendeurs et moi-même, différents modèles de la gamme.

Voici le parcours et quelques images de la Jeroboam Gravel Franciacorta, décliné en 3 distances : 37, 75, 150 et 300 km.

J’ai participé à l’épreuve de 75 km, un parcours très agréable avec un bon “mix” de pistes cahoteuses, roulantes et de petites routes bitumées serpentant à travers les vignobles. Cette région est en effet une des plus vieilles régions d’Italie pour la production de vins pétillants.

Premier test du 3T RaceMax Italia

3T m’avait prêté pour l’occasion un 3T RaceMax Project X (un modèle avec carbone apparent sous le vernis). Au terme des 75 km, voici mes premières impressions :

  • Un rendement très élevé, amplifié par le dynamisme des roues 3T Discus carbone 45/40 ;
  • Un cadre beaucoup plus confortable que son look le laisse présager, malgré l’absence de montage tubeless ;
  • Une direction précise, une excellente maniabilité sans faille et une grande stabilité dans les descentes ;

En résumé, une machine conçue pour la course, le gravel race, qui m’a beaucoup fait penser au Trek Checkpoint SLR que j’ai eu l’occasion de tester en début de saison, mais qui pourrait être envisagé sur une compétition longue distance grâce à un bon confort. J’en profite aussi pour faire un retour très positif de la nouvelle selle San Marco Shortfit 2.0 imprimée 3D, que Dan avait testé intensivement sur plus de 1.000 kms.

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
Le 3T RaceMax Project X testé, une machine vendue 10 327 euros dans ce montage précis.

Plus d’informations sur les cadres 3T : information fabricant et distributeur

3T vélo gravel carbone haut de gamme fabrication en Italie
Les 3 coloris du RaceMax Italia, fabriqués en Italie, aux couleurs du drapeau national ! Photo : Matthieu Amielh.

Gamme Gravel & Route 3T

Savoir-faire 3T Made In Italia

Distributeur exclusif France Mohawk’s Cycles

ROC, le nouveau compteur GPS de Twonav

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Le nouveau compteur GPS Roc de TwoNav
Le nouveau compteur GPS Roc de TwoNav

Concours de circonstance et hasard (ou pas) du choix des mots, nous avons entrevu ce TwoNav ROC sur le Roc d’Azur. Dans le format réduit de son écran tactile de 2,7 pouces et 240 x 320 pixels, ce compteur GPS nous propose des cartes détaillées et des outils d’orientation avancés.

Twonav nous avait habitués à des appareils plus volumineux. Ce Roc, de petite dimension, révèle néanmoins une richesse de fonctionnalités héritées de la lignée des TwoNav Terra (retrouvez le test en cliquant sur le lien précédent) ou Cross.

Le TwoNav Roc se positionne comme un compteur GPS multisports qui conviendra à diverses activités de plein air, notamment le VTT, le gravel, le bikepacking, le trail running et la randonnée. Son autonomie de plus de 18 heures, qu’il faudra vérifier, conviendra à toutes les activités de montagne du weekend sans avoir besoin d’être rechargé. Voici ci-dessous ce qu’en dit le fabricant.

Fonctionnalités du TwoNav Roc

Le nouveau compteur GPS Roc de TwoNav
  • Des cartes précises des principaux éditeurs (IGN, OSM et Tom Tom…) sur un des meilleurs écrans tactiles du marché. La combinaison de cartes jusqu’à 32 Go permet d’avoir une vision claire et précise de l’environnement, même sur les terrains les plus difficiles.
  • Une gestion efficace des itinéraires permettant d’organiser et gérer itinéraires et waypoints. TwoNav Roc facilite la planification et le suivi des itinéraires, pour explorer librement et adapter un chemin en cours de route.
  • Une navigation sans erreur, en transformant les traces en véritables “roadbooks” enrichis par des indications, des alertes, des photos et des vidéos pour vivre une navigation sans erreur. Ces roadbooks numériques pourront jouer un rôle de guide permettant de progresser pas à pas sur le terrain, avec l’assurance de ne jamais se perdre.
  • Une gestion des imprévus qui permet d’ajuster votre plan en fonction des conditions météorologiques en montagne. La sensation de sécurité évolue au cours de votre activité, en disposant d’alternatives, vous avez toujours des itinéraires de secours pour adapter votre activité à des chemins plus sûrs.

Solide comme un Roc ?

Le nouveau compteur GPS Roc de TwoNav

Petit mais “maousse costaud”, ce GPS a été conçu pour les aventures les plus difficiles. Le TwoNav Roc est robuste (58 x 90 x 20 mm) et léger (120 g),et vous pourrez manipuler ses 2 boutons avant et les 4 latéraux avec des gants. Vous conserverez le contrôle ainsi même sous la pluie. Son écran tactile Blanview avec Optical Bonding en couleurs est fabriqué avec du Gorilla Glass, particulièrement résistant aux chocs. Cet écran reste lisible même sous un soleil intense.

Un univers d’exploration

Le TwoNav Roc pourra vous suggérer des itinéraires du monde entier recommandés par d’autres cyclistes passionnés via différentes plateformes (Komoot, Strava, TrainingPeaks, IGN Rando, Utagawa VTT, etc.). Vous pourrez ainsi choisir simplement un itinéraire qui vous attire pour vous lancer dans l’exploration de nouveaux territoires. Inversement, après chaque sortie, vous pourrez partager instantanément avec vos amis sur les réseaux sociaux votre dernière aventure, peu importe où vous vous trouvez dans le monde.

Offre de lancement du TwoNav Roc

Le nouveau compteur GPS Roc de TwoNav

TwoNav Roc est proposé au prix de 399 €, dans un pack comprenant :

  • Cartographie OSM monde, IGN France à l’échelle 1:25 000, routière TomTom France ;
  • Support à 2 niveaux pour potence/cintre de vélo ;
  • Câble USB-Pogo ;
  • 1 an de SeeMe™ gratuit, y compris la diffusion en direct et les alertes d’urgence ;
  • 6 mois d’abonnement gratuit à TwoNav PRO, y compris Land (logiciel Windows/Mac pour l’App Android/iOS d’orientation, de navigation et d’entraînement), App Link (App Android/iOS de support pour Roc) et un espace personnel pour stocker vos sorties dans le Cloud GO.

Voir toutes les infos sur le site de TwoNav 

J’ai l’Alibi pour rouler par tous les temps

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Test des nouvelles lunettes Koo Alibi
Test des nouvelles lunettes Koo Alibi

Vous connaissez la marque Koo Eyewear, dont nous avons déjà testé plusieurs modèles de lunettes. Les Koo Cosmo testés avec le Kask Mojito 3, les Koo Supernova testées par Hugo et les solaires Koo Demos n’ont plus de secret pour vous, si vous lisez nos articles. Cette fois, je vous présente le nouveau modèle Alibi, que nous avons découvert lors d’une présentation de la marque sur le Roc d’Azur. J’ai pu les tester sur plusieurs sorties effectuées dans des contextes de luminosité différents, afin de bien apprécier les qualités “4 saisons” de ces nouvelles optiques.

Test des nouvelles lunettes Koo Alibi
Dans notre belle région de Provence, les passages de l’ombre à la lumière intense m’aveuglent – self-photo Patrick VDB

Le choix des lunettes est pour moi encore plus stratégique que pour ceux qui possèdent une bonne vue. La destruction partielle de mes nerfs optiques complique ma vision, avec un champ visuel réduit, une forte sensibilité à la lumière vive et une réactivité très lente aux changements de luminosité… bref, je ne suis pas gâté à vélo. Dans notre belle région de Provence, les passages de l’ombre à la lumière intense m’aveuglent plus longtemps que d’autres et l’inverse est également vrai, lorsque j’entre dans un tunnel ou dans une zone très sombre. Pour moi, aujourd’hui, je ne conçois pas rouler à vélos sans verres photochromiques, qui s’adaptent bien à ces changements.

Koo Alibi : une nouvelle gamme

De toutes les couleurs

Heureusement que nous avons pu bénéficier de l’aide d’Ursula Pina, qui s’occupe du marketing de Koo Eyewear, pour décoder les différentes versions du nouveau modèle de la marque italienne : ALIBI. En effet, il existe pas moins de huit variantes de couleurs, chacune étant associée à un verre spécifique. Dans la collection route, on trouve cinq propositions de montures mates, dans les couleurs Black, Grey, Sand, White et Harbour Blue. Pour la collection MTB/Gravel, on aura trois variantes de montures, également mates, dans les couleurs Dark Blue, Orange et Persian Green. 

En direct du Roc d'Azur
Ursula Pina, responsable marketing de la marque KOO nous présente la gamme Alibi – photo Patrick VDB

Nouvelles lentilles

Les nouveautés sur ce modèle ALIBI ne se limitent pas à la monture, car elles concernent également les verres en polycarbonate Zeiss qui présentent une géométrie cylindrique. Le résultat est un verre enveloppant qui garantit un large champ de vision et offre également ventilation et protection.

Miroir, mon beau miroir…

Deux nouvelles couleurs de verres miroirs sont disponibles : “Gold”, qui est montée sur les modèles Black Matt et Sand Matt, est adaptée aux fortes luminosités, avec une base “fumée”. La seconde lentille “Copper” ciblera plutôt les luminosités moyennes en augmentant le contraste. Elle est montée sur le modèle Harbour Blue Matt. 

En direct du Roc d'Azur
Testé sous le soleil intense du Roc d’Azur par Matthieu, le modèle Bleu Foncé Mat Rouge photochromique lentille MR – photo Patrick VDB

Le nouveau verre Photochromic MR Fuchsia est monté sur le modèle White Matt et le Photochromic MR Rouge sur le modèle Dark Blue Matt, le même que Matthieu a pu faire varier au soleil du Roc. Cette version démarre au niveau de filtration 0 et offre une visibilité et une clarté totales, même dans les situations particulièrement ombragées. On connaît bien maintenant les vertus des verres photochromiques qui présentent une teinte presque transparente, dans des conditions de faible luminosité et qui passent à des teintes plus foncées au fur et à mesure que la luminosité augmente. Sur ces verres MR, un effet miroir apparait, lorsque la luminosité passe de faible à moyenne-élevée, assurant ainsi la protection de l’œil et une bonne qualité de vision. Ces verres sont également dotés de traitements hydrophobes, qui facilitent le glissement des gouttes d’eau.

Pour les trois versions spécifiques au tout-terrain, Koo propose une lentille orange sur le modèle Persian Green Matt. Elle sera appréciée dans les contextes off-road, tels que le VTT ou les chemins de terre. Cette teinte permet d’accentuer les couleurs et révéler les contrastes dans des environnements nature, afin de mieux voir dans les zones d’ombre et de lumière alternées. La lentille miroir verte fumée du modèle Orange Matt permet d’améliorer la visibilité dans un environnement mixte, tel qu’un chemin de gravier.

Test des nouvelles lunettes Koo Alibi
Voilà le modèle qui m’a séduit – photo Patrick VDB

ALIBI, dans ses huit versions, est disponible au public sur kooworld.cc au prix de 180,00 euros pour les versions à miroir et 210,00 euros pour les versions à miroir photochromiques.

  • NOIR MAT OR LENTILLE MR (CAT.3 – VLT 17%)
  • GRIS MAT TURQUOISE LENTILLE MR (CAT.3 – VLT 11%)
  • SABLE MAT OR MR LENTILLE (CAT.3 – VLT 17%)
  • BLANC MAT FUCHSIA LENTILLE MR PHOTOCHROMIQUE (CAT. 1-3 – VLT 75-12%)
  • BLEU PORT MAT CUIVRE LENTILLE MR (CAT.2 – VLT 22%)
  • BLEU FONCÉ MAT ROUGE PHOTOCHROMIQUE LENTILLE MR (CAT. 0-3 – VLT 87-15%)
  • ORANGE MAT VERT LENTILLE MR (CAT.2 – VLT 23%)
  • VERT PERSAN MAT ORANGE LENTILLE MR (CAT.2 – VLT 35%)

Le taux de transmission de la lumière visible (VLT en anglais) est le pourcentage de lumière que va laisser passer la lentille. 

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre petit guide pour bien choisir vos lunettes de vélo.

Autres détails

Pour ce modèle on trouvera :

  • Des plaques de nez de rechange et un modèle spécifique pour les nez asiatiques plus fins ;
  • Des lentilles de rechange ;
  • Le système “Optical clip” qui permet d’intégrer un binoculaire pour des verres correcteurs.

Mon choix : Koo Alibi photochromiques cat. 1-3

Test des nouvelles lunettes Koo Alibi
Mon choix s’est arrêté sur les lunettes Koo Alibi BLANC MAT FUCHSIA LENTILLE MR PHOTOCHROMIQUE (CAT. 1-3 – VLT 75-12%) – photo Patrick VDB

Pour moi, les verres photochromiques s’imposent et j’ai retenu, grâce à la présentation qui nous a été faite sur le stand, le modèle Blanc Mat Fuchsia. L’essayage s’est fait sur place : les lunettes épousent bien mon visage et reposent sans glisser sur mon nez. Je quitte Fréjus avec une élégante boîte blanche et bleue dans mon sac et dès le lendemain, je pars rouler vers la Durance sous un ciel d’un bleu éclatant avec un soleil rasant du petit matin particulièrement intense. On dirait que la nature s’était préparée à me faire subir ce qu’il y a de pire pour ma vue.

Les gains de filtration (75 à 12%) ne sont pas meilleurs qu’avec mes habituelles Julbo (75 à 17%), par contre je perçois un gain intéressant dans les transitions entre lumière intense et ombre qui me gênent énormément dans ma pratique. Une partie gravel le long de la Durance me confirmera cet avantage. Le modèle Alibi bleu foncé qui affiche un VLT de 87 – 15 % aurait trop assombri le verre, dans les passages en sous-bois obscurs.

Test des nouvelles lunettes Koo Alibi

Le week-end suivant, la météo a changé. Direction les Alpilles pour une sorte longue de 120 km sous un ciel “bâché”, avec même quelques gouttes de pluie en arrivant sur Eygalières. Les verres restent filtrants, mais ils laissent passer plus de lumière pour éclairer cette ambiance de grisaille. Par ailleurs, cette distance et ces 5 heures de vélo me confirment le confort de ces lunettes “poids plume” qui s’adaptent parfaitement à mon casque. Petite anecdote, je les avais oubliées sur le bord du lavabo des toilettes d’un café où je m’étais arrêté lors de cette longue sortie. C’est le drame : heureusement le serveur est venu me les rapporter… ouf ! Elles m’auraient terriblement manqué.

Essayées et adoptées, je vais pouvoir aborder l’hiver sereinement avec ces lunettes qui varient en fonction du temps. Voilà l’Alibi pour rouler par tous les temps.

Toutes les infos sur le site de Koo Eyewear

Avec le pneu Michelin Power Adventure, c’est l’aventure

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Test des pneus de gravel Michelin Power Adventure
Test des pneus de gravel Michelin Power Adventure

Sous le nom de Power, Michelin propose deux modèles : l’un Gravel avec de petits crampons et l’autre Adventure moins cramponné et objet de notre test.

En statique

Le manufacturier français présente le Power Adventure comme le pneu permettant de « vous aventurer hors des routes bitumées avec le pneu MICHELIN Power Adventure ; rendement, longévité, résistance à la crevaison ».

Test des pneus de gravel Michelin Power Adventure
Test des pneus de gravel Michelin Power Adventure

La version d’essai présente des flancs beige soutenu (également appelés tan) très en vogue, à tel point que Michelin les désigne comme Classic. Le poids annoncé (460 g) est conforme à la mesure, à quelques gramme près.

Son profil semi-slick sur la partie principale et les fines sculptures sur l’extérieur ne le prédestinent pas à la boue, aux terres meubles ni au gravel technique et engagé : ce n’est pas son programme.

Montage du Michelin Power Adventure

Test des pneus de gravel Michelin Power Adventure

Après avoir laissé les pneus dépliés pendant quelques jours, pas de difficulté particulière pour les monter sur mes jantes carbone de 22 mm de largeur entre crochets et 35 mm de hauteur. Si, comme moi, vous montez vos pneus sur des jantes carbone au compresseur, à partir du moment où le pneu commence à se mettre en place, il vaut mieux gonfler lentement car le pneu monte progressivement. Une pression trop élevée peut conduire à un déjantage, pas forcement dommageable pour la jante mais excessivement désagréable pour les oreilles ! Ces Power Adeventure offrent un ballon confortable conforme à leur dimensions (soit 42 mm pour 42C), avec un profil plus en V qu’arrondi.

Au roulage

Le test a été effectué avec 2 paires de roues différentes, tous les deux en carbone en 35 mm de hauteur mais avec des largeurs internes de 22 et 24 mm, toujours avec des pressions de 1,9 bar à l’avant et 2,1 à l’arrière pour mes 60 kg. Soit 1.200 km parcourus entre avril et août, 80 % sur de petites routes et le reste en gravel sur les pistes du sud-est. Entre la belle saison et la latitude, je n’ai pas rencontré de boue ni mêmes d’averse ou d’orage. Donc je ne parlerai pas de son comportement sous ces conditions.

Tout d’abord je n’ai eu à déplorer aucune crevaison, sachant que je roule avec très peu de préventif (30 ml par pneu, la quantité minimale pour avoir l’étanchéité au montage). Et je n’ai pas constaté de pertes importantes de pression ; je vérifie les pressions toutes les 2/3 sorties, soit à peu près une fois par semaine.

Test des pneus de gravel Michelin Power Adventure
Test des pneus de gravel Michelin Power Adventure

L’usure est bien contenue, les picots de sortie de moule étant encore présents sur les extérieurs du pneu (certains diront que c’est parce que je ne penche jamais dans les virages). Le rendement est très bon, ce qui est attendu d’un pneu semi-slick. Il en est de même du confort, peut être très légèrement en retrait par rapport à un pneu plus rond. Je n’ai pas constaté de perte d’adhérence hors bitume, sur des terrains empierrés et /ou poussiéreux.

Conclusion : le Power Adventure, un très bon pneu semi-slick

Le Michelin Power Adventure fait partie des meilleurs pneus semi-slick sur le marché : poids contenu, bon volume, rendement, confort, résistance aux crevaisons et usure modérée. Il sera privilégié par ceux qui préfèrent un profil plus en V qu’arrondi. Mais il sera dans tous les cas un fidèle compagnon de toutes routes et surfaces, bien sûr dans son spectre d’utilisation.

Prix : 55 €

Lien vers la page produit : MICHELIN Power Adventure

La Normandie, une destination gravel & trail… laissez-vous guider par On Piste

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Gravel & trail en Normandie - Roc au chien à Bagnoles de l'Orne

Une escapade gravel & trail en Normandie, ça vous dit ? Toujours curieuse de découvrir de nouvelles destinations, j’ai dit oui tout de suite ! Je vous emmène avec moi à la découverte des stations gravel & trail On Piste de Normandie.

J’adore partir à l’improviste, au gré des opportunités. Des amis disponibles, une fenêtre météo propice, un long week-end ? Allez hop, j’embarque mon vélo et/ou mes baskets pour aller découvrir de nouveaux paysages. Par contre, j’aime moins préparer mes escapades. Planifier, ça prend du temps, c’est contraignant, et ça limite la spontanéité et le sentiment d’exploration. Pour autant, j’aime bien partir avec quelques traces dans mon GPS ou ma montre. Je sais, c’est un peu contradictoire 😅. Je n’ai plus qu’à choisir, au jour le jour, en fonction de la forme du moment et de la météo. Ça a un côté rassurant, notamment quand je pars seule. Ça permet aussi de maîtriser un peu le temps de la sortie.

J’ai souvent récupéré des traces à droite à gauche, et parfois eu des surprises, bonnes ou moins bonnes 😬. Passages beaucoup trop techniques pour moi, chemins définitivement fermés ou en friche, passages interdits sur des propriétés privées… Autant de mésaventures qui ne vous arriveront pas en suivant une trace ou un balisage On Piste. Mais On Piste, c’est quoi ?

Le concept On Piste

Matthieu vous avait déjà présenté le concept On Piste dans son article sur la destination gravel Pays d’Aubagne et de l’Étoile. L’application ayant un peu évolué depuis janvier 2022, un rappel d’usage s’impose.

Un peu d’histoire

On Piste, c’est un outil d’accompagnement pour les pratiquants de sports de plein air : trail, vélo (route, VTT et gravel bien sûr), marche nordique et ski de randonnée. On reconnaît là la patte du groupe Rossignol, qui a lancé le service On Piste en 2022. L’aventure avait commencé avec la première station trail en 2011, avant de s’élargir aux autres sports. Jusqu’en 2020, chaque sport avait son propre site / application. 2022 fut l’année de la simplification de l’offre avec un nouveau site web et une application mobile multisports rassemblant toutes les destinations sportives. Enfin un outil simple, pratique et gratuit pour ceux qui, comme moi, pratiquent plusieurs sports.

Bagnoles Normandie - aperçu des possibilités de la station
On Piste, un seul outil pour plusieurs sports. Ici, un aperçu des possibilités de la destination Bagnoles Normandie (source : https://www.onpiste.com/)

On Piste aujourd’hui

On Piste, c’est aujourd’hui 71 destinations (50 stations de trail, 42 destinations vélo, 14 destinations marche nordique et 7 espaces ski de rando), 4 600 parcours (disponibles dans l’application et aussi balisés !) et 28 000 km de sentiers, en France, et à l’étranger (Belgique, Canada, Espagne et Maroc).

Gravel & trail en Normandie - balisage à Bagnoles de l'Orne
Découverte d’un parcours gravel à Bagnoles de l’Orne, qui propose aussi des parcours de VTT, trail et marche nordique (photo Julia Combe)

Grâce à On Piste, et son travail en étroite relation avec les acteurs locaux, vous avez l’assurance de trouver des parcours balisés, bien entretenus, de tous niveaux. L’application fournit aussi des conseils / bons plans en hébergement et restauration autour et sur les parcours pour faciliter votre séjour. Une nouveauté de cette année : les challenges ! Ils sont basés sur la distance, la durée, le dénivelé parcourus, ou des photos prises sur les parcours pendant une période donnée. La validation d’un challenge vous permet de participer à un tirage au sort avec des cadeaux à la clé… ce n’est pas le plus rapide qui gagne ! En bref, On Piste est un outil facilitateur d’organisation de sorties et séjours sportifs en plein air.

Bagnoles Normandie - choix d'un parcours
Pour chaque destination, on commence par visualiser les parcours disponibles pour chaque sport, classés par difficulté (vert = facile, bleu = moyen, rouge = difficile et noir = très difficile… comme pour les pistes de ski !). Le sportif a aussi accès aux évènements de la station, y compris les challenges, à des conseils en hébergements, restauration et les infos pratiques pour vous rendre à la destination (source : https://www.onpiste.com/)

Gravel & trail en Normandie

Dans ma tête, la Normandie, il y a à peine un mois, évoquait : des prairies bien vertes, un peu vallonnées et parsemées de pommiers en fleurs et de vaches normandes. Et oui, il faut bien faire le cidre et le camembert 😂. J’avais aussi en tête les maisons à colombages, les falaises majestueuses et les plages… Au delà de ces clichés, j’imaginais sans aucun doute un beau terrain de jeu pour courir et rouler, mais pas aussi riche, varié et sacrément dépaysant que j’ai pu le découvrir. En effet, j’ai eu la chance de tester, fin septembre, deux destinations On Piste de Normandie : Bagnoles Normandie et Rouen Seine Eure. Je vous partage mon expérience.

La destination Bagnoles Normandie

La station On Piste Bagnoles Normandie est en passe de devenir LA plus grande station On Piste. En effet, elle propose 21 circuits trail, 11 circuits de marche nordique, 21 parcours vtt et 8 circuits gravel. L’ensemble de ces circuits représente plus de 1 800 km de parcours balisés et traverse 42 communes. Un bel exemple de destination gravel & trail en Normandie !

La station est portée par deux villes, différentes mais complémentaires : Bagnoles de l’Orne et Domfront en Poiraie. Bagnoles de l’Orne est la seule Station Thermale du Grand Ouest (parfait pour la récup après avoir couru ou roulé ! 😉). Elle a conservé son style Belle Époque. Domfront en Poiraie, 20 km plus à l’Ouest, est une jolie ville médiévale.

Gravel & trail en Normandie - vue sur les thermes de Bagnoles de l'Orne
Vue sur les thermes de Bagnoles de l’Orne, depuis le Roc au Chien, où passent de nombreux parcours gravel & trail (photo Sabine Barrat)

En 2021, les deux villes se sont rapprochées, pour créer une destination commune, autour du massif forestier des Andaines, qu’elles bordent toutes les deux. Un massif de 7 000 ha (dont 80% de forêt domaniale), de quoi laisser présager un beau terrain de jeu !

Gravel & trail en Normandie -massif des Andaines
La forêt des Andaines, un sacré terrain de jeu (photo Julia Combe)

Les deux villes représentent aussi une belle capacité d’accueil. Il faut dire que la Véloscénie et la Vélo Francette passent aussi par là ! Il y a donc de quoi accueillir les cyclistes ! Sur l’appli, vous trouverez donc plein de conseils d’hébergements et restauration autour des parcours que vous aurez choisis.

Durant mon séjour de 2 jours, j’ai pu tester un des 8 parcours gravel (le n°34, L’Étoile Andaine). Je n’ai pas testé de parcours trail, mais j’ai participé aux 42 km du Bagnoles Normandie Trail le 23 septembre. Ainsi, j’ai pu emprunter une partie des 261 km de sentiers trail balisés de la station !

Une fois le parcours sélectionné dans l’appli, on peut visualiser son profil altimétrique, les éventuels points d’intérêt. On peut voir si le parcours est ouvert, fermé ou en vigilance. En effet, un parcours peut être non balisé (mais disponible uniquement au téléchargement), on peut être en période de chasse… Il est possible de télécharger le parcours pour l’importer dans son GPS et/ou sa montre. On peut aussi lancer le guidage directement à partir de l’appli, c’est ce qui permettra la participation aux éventuels challenges.

Gravel à Bagnoles Normandie - parcours n°34
Une fois le parcours sélectionné dans l’appli, on peut visualiser son profil altimétrique, les éventuels points d’intérêt, et le statut du parcours (ouvert, fermé ou sous vigilance). Il est possible de télécharger le parcours ou de lancer le guidage directement dans l’appli (source : https://www.onpiste.com/)

Le parcours n°34 est annoncé difficile, avec 52 km et 700 m de D+/D-. Le profil altimétrique annonce la couleur : les petites montées descentes vont se succéder. La sortie ne sera peut-être pas de tout repos avant le trail du lendemain, finalement ! Actuellement, le parcours est sous vigilance. En effet, la chasse est ouverte tous les lundis, mardis et vendredis jusqu’au 27 février 2024 inclus. Cette info est disponible dans la description.

Malgré la pluie ce matin là, on démarre le parcours. Le parcours est balisé également, toujours utile pour ceux qui, comme moi, ont parfois du mal à suivre un parcours sur l’écran… ou qui veulent se détacher des écrans, tout simplement. On peut voir un exemple de balisage sur ce parcours gravel plus haut.

Sur le parcours, on découvre des paysages variés. De beaux passages en forêt, des chemins bien gravel où on a pris plaisir à rouler dans les flaques, de beaux points de vue dégagés sur la campagne, quelques singles mais pas techniques. Brice, qui a tracé les 8 parcours gravel de la station, a été très vigilant sur ce point, il nous a concocté de vraies traces gravel. Pour les demandeurs de technique, il y a aussi les traces VTT !

Brice est un passionné, qui adore sa région et son terrain de jeu, et ça se ressent sur le parcours. Son concept, c’est : “un jour de gravelotaf, une photo” (à découvrir sur son compte Instagram). Pas de doute, ses parcours invitent aux pauses photos et à la contemplation ! D’ailleurs, on a tellement fait de pauses photos qu’on a dû couper pour rentrer… les jambes quand même bien fatiguées par la succession de montées / descentes. Ce n’est pas la montagne (et encore, on pourrait en douter du haut du Roc au Chien !), mais c’est casse-pattes quand même.

Le lendemain, lors du Bagnoles Normandie Trail, j’ai emprunté des portions de quelques parcours trails de la station. J’ai aussi reconnu des endroits où j’étais passée en gravel la veille. J’ai à nouveau apprécié les paysages et leur variété. Je n’ai pas assez couru pour vous en raconter plus mais, c’est sûr, je reviendrai à Bagnoles pour rouler et courir davantage !

La destination Rouen Seine Eure

La destination On Piste Rouen Seine Eure est une toute nouvelle destination trail. Les parcours sont encore en cours de finalisation. Sur les 15 à venir, 5 sont déjà disponibles dans l’application mais pas encore balisés. Cette station joue sur la carte des contrastes et de l’originalité avec des parcours en grande partie urbains au départ de Rouen et des parcours nature en Seine Eure au départ de la base nautique de Léry-Poses (très facile et rapide d’accès en train depuis Rouen).

Parmi les évènements proposés dans l’appli pour la station Rouen Seine Eure, on trouve des Run & Visit Rouen… ou comment faire d’une pierre deux coups : on visite la ville en courant ! Une autre façon de visiter, très ludique, avec Laurence, une guide très dynamique et drôle ! Pour plus de piment, chaque Run & Visit est basé sur un thème, du plus classique (comme Jeanne d’Arc) au plus insolite (comme crimes & châtiments)… il y en a pour tous les goûts donc, et de quoi revenir pour varier les plaisirs !

L’air de rien, notre Run & Visit nous a vite emmenés sur les traces du parcours 4, Urban Trail Rouen, pour un effort radicalement différent. Mon cardio s’est envolé au rythme des marches de la côte Sainte-Catherine. Il n’y a pas de doute, ça grimpe, c’est bien du trail, mais l’effort en valait la peine. De là-haut, on a à la fois une vue incroyable sur la Seine, et un terrain de jeu différent, nature, avec quelques singles. Rouen mérite bien son statut de station trail !

Non loin de là, à 30 min en train de Rouen : la base de loisirs de Léry-Poses. Cette base constitue le point de départ de parcours trail dont 3 sont déjà disponibles dans l’appli. La base de Léry-Poses propose aussi une multitude d’activités de plein air pour toute la famille. On y trouve aussi des plages, un parc animalier, des solutions d’hébergement et de restauration, ce qui en fait une destination idéale pour un séjour en famille.

Depuis le bord du lac, on peut apercevoir au loin des falaises. Ma curiosité est piquée, ça y est. Je suis loin d’imaginer ce qui m’attend dans le parcours 3, la Sans voix. J’ai découvert un parcours ultra dépaysant, plus que vallonné, avec des sentiers techniques et des singles en balcon vertigineux. Une vraie surprise ! Les adhérents du Val-de-Reuil Athlétique Club, qui a contribué au tracé du parcours, ont là un magnifique terrain de jeu ! Ici encore, l’effort en valait la chandelle avec de nombreux panoramas sur la Seine et le lac des Deux Amants.

En conclusion

Au fil de ces chemins de gravel et de ces sentiers de trail, la Normandie s’est révélée être une destination dépaysante et surprenante, loin des clichés et de ce que j’avais pu imaginer. La Normandie est sans aucun doute une belle destination gravel & trail, adaptée à toutes les envies et tous les niveaux, du trail urbain aux parcours plus accidentés. On Piste est un super outil simple, pratique et gratuit, qui vous permettra d’aller à la découverte de nouveaux parcours de gravel et trail, mais aussi d’autres sports, en Normandie et ailleurs, avec un minimum de préparation et un maximum de sécurité. En fin de compte, n’hésitez plus quand vous verrez des petits panneaux station trail… suivez-les !

Café Vélo, 20 lieux emblématiques de la culture cycliste à travers le Monde

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Livre Café Vélo de Laurent Bellando et Julien Sommier
Livre Café Vélo de Laurent Bellando et Julien Sommier
Livre Café Vélo de Laurent Bellando et Julien Sommier

Café Vélo est le titre d’un nouvel ouvrage à paraitre le 26 octobre aux Éditions Tana. Il nous entraine à la découverte de 20 lieux emblématiques de la culture cycliste à travers le Monde.

J’attendais ce livre avec impatience, car Julien Sommier m’avait parlé, il y a quelques mois, du projet d’écriture qu’il réalisait avec son ami Laurent Belando. Les lieux d’expression de la culture vélo que sont les cafés vélo, m’avaient inspiré lorsque j’ai cherché un nom pour notre site fin 2016. Ils ont influencé la ligne éditoriale de notre média, faite de curiosité et d’ouverture sur tous les univers du vélo. Notre Bike Café “virtuel”, baigne dans cette ambiance qui prend forme un peu partout en France. Laurent et Julien nous en dévoilent la dimension mondiale, en nous faisant découvrir une vingtaine d’endroits cultes. Ils nous proposent un beau voyage dans cet ouvrage “caféiné”.

Pour amorcer ce “Café Vélo World Tour”, rien de mieux qu’une préface très inspirante de Lachlan Morton. “La pause-café a sa place dans l’aventure la plus épique comme dans la plus courte des balades. Cet instant familier nous aide à trouver un repère sur des routes inconnues ou dans des pays lointains”, exprime Lachlan dans cette introduction.

J’avais déjà échangé avec Julien sur le thème du café puisqu’il gère le célèbre lieu cycliste Steel, à Paris. Julien, comme un de mes amis aixois Aurélien, a découvert en Australie cet art du café qui revient actuellement en vogue, dans les cafés vélo notamment. Il y a forcément une rencontre entre ce bon café, qui exige rigueur et bon matériel pour atteindre la nécessaire qualité et le vélo.

Livre Café Vélo de Laurent Bellando et Julien Sommier

Le livre que je découvre est de qualité, c’est un ouvrage broché, qui figurera durablement dans la bibliothèque des cyclistes. J’imagine sa lecture par “étapes” et c’est ainsi que j’ai commencé à passer une soirée à Londres ou encore une autre à Phoenix en Arizona et pourquoi pas bientôt au Brésil à Sao Paulo. Grâce à une iconographie subtile, on pourra repérer les différentes spécialités et services des lieux. En effet, les Cafés Vélo ne sont surtout pas des commerces “standardisés” et en fonction du choix de leurs créateurs, les orientations seront différentes. Le trait d’union de tout ça, c’est l’accueil et le fameux “instant familier” évoqué par Lachlan.

Livre Café Vélo de Laurent Bellando et Julien Sommier

Un lieu pour se retrouver entre passionnés c’est bien, mais partager autour un itinéraire, c’est encore mieux. Laurent et Julien nous proposent des parcours découvertes et quelques bonnes adresses locales. Ce livre, je vous avais prévenu, est une invitation au voyage.

Livre Café Vélo de Laurent Bellando et Julien Sommier

En plus du contenu, qui m’a fait découvrir ces endroits mythiques, j’ai vraiment aimé la forme. C’est Laurent qui a assuré la direction artistique de l’ouvrage et le résultat est particulièrement réussi. Le livre paraît le 26 octobre et vous pouvez déjà le réserver sur les différents sites de distributions. Il pourra sans aucun doute figurer dans la “wish list” de Noël de beaucoup de cyclistes.

Café Vélo : les informations

Livre Café Vélo de Laurent Bellando et Julien Sommier
Un petit café et bien installé sur ma terrasse je m’apprête à partir en voyage en feuilletant les pages de ce livre… photo Margot VDB
  • Titre : Café Vélo, 20 lieux emblématiques de la culture cycliste à travers le Monde des cafés cultes, panorama de la culture vélo et itinéraires.
  • Auteurs : Laurent BelandoJulien Sommier
  • Editeur : Tana Éditions
  • Site web éditeur : Voir le site de Lisez.com
  • Nombre de pages : 216
  • ISBN : 9791030104868
  • Date de publication : 26/10/2023
  • Prix TTC : 30 €

Café vélo : pitch de l’éditeur

Le vélo a désormais son lieu incontournable : le café vélo ! Laurent Belando et Julien Sommier nous plongent dans l’univers de 20 cafés emblématiques de la culture vélo dans le monde. Préface de Lachlan Morton, cycliste professionnel australien engagé dans de nombreuses causes environnementales.

Livre Café Vélo de Laurent Bellando et Julien Sommier

Laurent Belando et Julien Sommier nous entraînent à la découverte de vingt lieux emblématiques de la culture vélo dans le monde : les cafés vélos. Leur succès ? Une nécessité conviviale pour cette grande famille de passionnés. Ce sont autant d’endroits de rencontres, de partage d’expériences, d’échanges et de préparation des futures sorties, des refuges qui suspendent le temps pour mieux sublimer un ride, des espaces de ralliement qui transforment la pause – autour d’un breuvage caféiné stimulant – en véritable philosophie de vie.

Un panorama de la culture vélo : que les cafés soient situés au pied de cols légendaires, dans des villes qui ont vu renaître les pratiques urbaines, ou tenus par d’anciens champions, ils ont aussi ce point commun : un lien étroit noué avec la grande histoire du cyclisme.

Près de 60 itinéraires (Londres, Paris, Barcelone, Gérone, Québec, Los Angeles…) recommandés par les cyclistes locaux.

Le vélo vu sous un autre angle : celui de la pause, jalonnée de magnifiques photographies, reflets d’ambiances chaleureuses et de paysages uniques.

À propos des auteurs

Livre Café Vélo de Laurent Bellando et Julien Sommier

Laurent Belando (suivre sur Insta) est directeur artistique indépendant et photographe. Il publie Vélos Urbains. De la roue libre au fixie, aux éditions Tana en 2015. Attiré par l’aventure et l’esthétique rageuse des cafés racers, il publie ensuite Motorcycles. Du café racer au néovintage avec Nicolas Brulez, chez Hachette Pratique, en 2016. Mais le vélo et le contact direct avec la nature lui ressemblent plus. C’est donc à vélo qu’il multiplie les voyages en France, en Europe et dans le monde. En 2020, il publie Vélos Nomades aux éditions Tana. Puis en 2021, souhaitant partager ses connaissances dans l’équipement, l’entretien et la réparation de son vélo, il publie Vélos Pratiques avec Louise Roussel, un livre pour apprendre à devenir autonome avec son vélo.

Livre Café Vélo de Laurent Bellando et Julien Sommier

Cycliste urbain et d’aventure, Julien Sommier (suivre sur Insta) est un acteur incontournable de la scène du vélo en France depuis plus de 12 ans. Après des études en marketing, communication et stratégie publicitaire, il s’épanouit dans des missions de graphiste, ou comme conseiller en communication et community manager. Il a aussi vécu à Londres et en Australie. Il est aujourd’hui responsable de la boutique parisienne Steel Cyclewear & Coffeeshop et allie ainsi ses deux passions : le vélo et le café qu’il partage chaque jour avec les visiteurs.