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Kona Libre : un gravel plaisir à budget réduit

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Kona Libre gravel alu 2023

Voilà deux mois que je roule sur une nouvelle machine, le Kona Libre, un gravel en aluminium de la célèbre marque canadienne basée à Vancouver. J’ai testé ce vélo sur près de 500 km sur pratiquement tous les terrains : de la route, lisse et très dégradée ainsi que du chemin, roulant mais aussi de montagne, à la limite de la pratique VTT. Voici mes impressions de ce vélo de gravel qui bénéficie en ce moment d’une belle remise (1 839 au lieu de 2 299 euros). Photos : Philippe Aillaud et Matthieu Amielh

Kona : une marque à l’ADN VTT

Kona est une marque canadienne mythique, créée au tout début du VTT dans les années 1980. Elle a également été précurseur dans le segment du gravel et du bikepacking. Si vous voulez plus d’informations sur l’histoire de cette belle marque, je vous renvoie à l’excellent article d’Hugo qui avait réalisé le test du Kona Sutra LTD, un gravel acier paré pour l’aventure.

Un vélo qui avait été également utilisée par notre contributrice Jeanne Lepoix lors d’un périple en famille dont elle relate les préparatifs dans l’article “La Mini-Passagère : Episode 1”.

Kona Sutra LTD
Photo Hugues Grenon du Kona Sutra LTD

Kona Libre : géométrie et fabrication

Chez Kona, les matières de prédilection sont l’aluminium et l’acier. Contrairement au Sutra LTD, doté d’un cadre et fourche en acier garants d’un confort certain, le Libre est construit en aluminium 6061. Ce matériau a fait ses preuves dans l’industrie du cycle chez de nombreux fabricants. La fourche est en carbone pour apporter de la légèreté à l’ensemble. La géométrie est orientée vers une pratique endurance, comme le montre le tableau ci-dessous.

Kona Libre gravel alu 2023
La géométrie du Kona Libre à droite, les specs côté gauche.

Les points remarquables de cette géométrie :

  • Un stack assez important tout comme la hauteur de la douille conférant une position très relevée sur le vélo, privilégiant le confort ;
  • Un empattement important ainsi que des bases assez longues pour assurer de la stabilité ;
  • Un angle de direction “classique” de 71° (identique au Graxx2, par exemple) pour garder de la maniabilité dans les virages.

Au niveau look, j’ai apprécié le joli coloris “Gloss Metallic Green w/ Matte Black Forest” (traduction : vert métallisé brillant avec forêt noire mate !) et le marquage très minimaliste du cadre. Le passage des gaines se fait en externe et ces dernières viennent s’accrocher via des petites coquilles fixées sur le cadre.

Kona Libre gravel alu 2023
Le marquage sous le tube diagonal permet de garder un look discret sur le vélo.

La potence et le cintre sont estampillées Kona, même si je ne suis pas certain que ce soit la marque qui les fabrique. Le flare du cintre n’est pas précisé dans la fiche technique du vélo, ainsi je vous laisse juge avec la photo ci-dessous. J’ai trouvé le cintre plutôt agréable à prendre en main, même si j’émets un bémol sur la guidoline (Kona) livrée avec le vélo, trop dure à mon goût.

Un vent de “Libre-té” sur les routes du Sud

J’ai d’abord roulé sur le Libre sur mes terrains de prédilection, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, principalement sur des routes bitumées. Ce qui saute aux yeux en effectuant les premiers tours de roue, c’est la position très relevée que l’on adopte sur le vélo. C’est assez surprenant, mais très vite on l’oublie, de par le confort de roulage qu’elle procure. Cette position haute se confirme quand on passe d’une position mains sur le cintre à une position “drop bar”, aucune sensation de tension dans le cou ou le dos. Je me suis souvent surpris à rouler les mains en bas du cintre, même lors de montées, grâce à cette position plus relevée que sur mes vélos de gravel habituels.

Direction ensuite le Vaucluse et une boucle de route de 100 km avec Philippe lors de notre test des nouvelles sacoches Deuter bikepacking. Le Libre est un vélo doté d’une géométrie sportive et d’entrée de jeu, je me plais à mettre du braquet sur le plat, les mains solidement campées au fond des “drops”. L’aluminium du cadre apporte une rigidité certaine et permet d’avoir également un vélo qui reste contenu en poids (environ 11 kg vérifiés sans les pédales, en taille 54).

Kona Libre gravel alu 2023
Dans les gorges de la Nesque, sentiment de Lib(re)té au guidon du Kona !

Question roulage, aucun problème à noter avec la transmission Sram Apex 11 mécanique 11 vitesses (qui sera remplacée dans le futur par la nouvelle mouture Apex 12 vitesses en version électrique ou mécanique).

Kona Libre gravel alu 2023
Le dérailleur Sram Apex commande une cassette 11 vitesses 11-42. Un groupe qui sera remplacé bientôt par son homologue 12 vitesses.

Les roues en aluminium, dotées de jantes WTB et moyeux Formula, sont de bonne facture et offrent un bon rendement sur le plat. Elles sont cependant relativement lourdes et ça se fait sentir dans les montées, notamment lorsque le pourcentage dépasse les 5 %. Les pneus Maxxis Rambler de 45 mm de section offrent un bon confort et semblent difficiles à prendre en défaut.

Kona Libre gravel alu 2023
Les jantes alu WTB chaussées de pneus Maxxis Rambler 45 mm, un montage costaud pour affronter tous les terrains.

Sur route, ils offrent un rendement étonnamment bon malgré leur largeur et les solides crampons, mais ne vous attendez pas à filer à 40 km/h comme avec des pneus plus fins ! Dans les descentes, j’ai apprécié la grande stabilité du vélo, procurée par l’effet conjugué d’un empattement conséquent et de bases longues. Cette stabilité procure un sentiment de sécurité apporté par la largeur des pneus, permettant de réaliser de belles trajectoires.

Kona Libre gravel alu 2023
Les freins TRP Hy-Road sont hybrides mécanique et hydraulique : un câble actionné par le levier de frein agit sur un piston, logé dans l’étrier.

Les freins hydro-mécaniques TRP Hydro n’ont pas l’efficacité, ni le “touché” d’un frein 100 % hydraulique, mais remplissent parfaitement leur fonction. Attention cependant aux freinages d’urgence dans les descentes, j’ai failli bloquer une roue alors que je roulais assez proche d’une voiture. Ce phénomène est à prendre en compte.

Kona Libre gravel alu 2023
En mode balade semi-nocturne autour du massif de la Sainte-Victoire.

Le Kona sur les pistes vosgiennes

Changement de décor, 750 km plus loin, pour rallier les Vosges et la commune de La Bresse, qui a été notre camp de base pour notre week-end gravel avec Gravel’Up.

Ici, les pistes sont souvent assez défoncées, par la présence de cailloux, d’ornières ou encore de rigoles en métal permettant d’évacuer l’eau qui tombe beaucoup plus souvent que dans le Sud (d’où ces vertes forêts…).

Le Libre est ici à son aise grâce à ses larges pneus de 45 mm. Le passage en pneus tubeless aurait été intéressant, pour gagner en confort. Si vous gonflez un peu trop, vous sentirez bien la rigidité de l’aluminium et le côté un peu “tape-cul” du vélo, surtout dans les descentes. Dans les montées très raides (au-delà de 10 %), le plateau de 40 dents pourra être trop grand pour des pratiquants peu entraînés. J’ai dû en effet pédaler en force, dès lors que la piste devenait (très) raide. Il sera toujours possible de monter un plateau plus petit (36 ou 38 dents).

Kona Libre gravel alu 2023
Sur les pistes lisses, le Kona offre un rendement élevé.

Sur les pistes lisses, le vélo est plus agréable et offre de bonnes sensations. Je me suis bien amusé à rouler autour des nombreux lacs d’altitude, tels que celui de Blanchemer.

Kona Libre gravel alu 2023
Un vélo fait pour envoyer du bois… pendant des kilomètres !

Dans les descentes, le vélo a confirmé sa stabilité, comme sur la route et malgré quelques secousses dans les portions cassantes, les freins TRP et les disques de 160 mm assurent des freinages sécurisants.

Autre belle découverte : la selle WTB Volt qui m’a procuré beaucoup de confort, que je roule les mains ou haut ou en bas du cintre, avec un short type 7Mesh Farside ou un cuissard classique, bravo pour cette belle trouvaille !

Kona Libre gravel alu 2023
La selle WTB Volt, montée sur une tige de selle Kona, m’a bien plu.

Kona Libre : un vélo de voyage endurant et rassurant

Ce qui saute également aux yeux, quand j’examine ce gravel de bonne facture, c’est le nombre d’inserts présents sur le cadre, permettant de le transformer rapidement en vélo de voyage, pour du bikepacking ou du voyage à la journée.

Le tube supérieur est équipé de deux inserts pour la pose sécurisée d’une sacoche de type “Bolt-On”, comme la Missgrape Node 2H Adventure.

Kona Libre gravel alu 2023

Le tube diagonal est équipé de 3 jeux d’inserts, permettant l’installation comme je l’ai choisi, d’un porte bidon Blackburn Sidetrack à entrée latérale, d’un support de rangement et antivol Kryptonite Evolution 790 Folding Lock et d’une pompe Blackburn.

Enfin, la fourche carbone est dotée de 4 inserts pour installer des “cages”, des porte-bidons et éventuellement un porte-bagage avant.

Kona Libre gravel alu 2023
Quatre inserts au niveau de la fourche permettront de transformer le vélo de gravel en une monture prête à l’aventure.

En mode bikepacking, j’ai pu tester ce vélo avec différentes marques de bagagerie : la nouvelle ligne bikepacking Deuter Cabezon mais aussi les nouveaux produits siglés Café du Cycliste. Ces derniers se sont très bien mariés avec la robe verte du vélo, sans concertation préalable…

Mon verdict sur le Kona Libre 2023 : ride and smile !

Amateurs de vitesse et de chemins parcourus à plus de 35 km/h, passez votre chemin, ce vélo n’est pas fait pour vous ! Au début, étant habitué à des vélos gravel en carbone, j’ai été décontenancé par le poids supérieur de ce vélo et son manque de nervosité dans les côtes en raison de roues assez lourdes. Passé cet écueil, j’ai découvert une autre façon de rouler et j’ai beaucoup apprécié ce gravel canadien, qui conviendra à beaucoup de pratiquants : des néophytes à la recherche d’une belle marque, d’un très bon rapport qualité-prix (surtout jusqu’à fin août avec la remise de presque 400 € !) et même de pratiquants recherchant un vélo polyvalent capable de vous emmener sur une aventure d’une journée ou d’une semaine.

Idéalement, le Kona Libre pourra gagner en réactivité en montant une paire de roues alu plus légères ou carbone pour ceux qui roulent beaucoup en montagne.

Kona Libre gravel alu 2023
“Long Sweet Ride”, la baseline de Kona est véritablement tenue après mes 500 km d’essai !

Spécifications, poids et prix du Kona Libre alu 2023

VéloKona Libre Alu 2023 – Cadre aluminium 6061 et fourche carbone
RouesJantes WTB ST i23 TCS 2.0, moyeux Formula
ManettesSram Rival
ChaîneSram 11 vitesses
PédalierSram Rival 40
Plateau40 dents
CassetteSRAM PG1130 11-42t 11 vitesses – 11V / 11-42
Dérailleur arrièreSram Rival
FreinsSram TRP mécanique/hydraulique
Disques avant / arrièreTRP 6 trous – 160 mm AV/AR
PneusMaxxis Rambler Silkshield TR – 700 x 45C
PédalesCrankbrothers
Cintre et potenceKona Road – 400 mm
GuidolineKona
Tige de selleKona Thumb – 31,6 mm Offset
SelleWTB Volt
Les specs du Kona Libre alu 2023

Fiche complète du vélo sur le site de Kona France.

Poids vérifié (taille 54, sans les pédales) : 10,90 kg

Prix public conseillé : 2 299 euros (1 839 euros du 1er au 31 août grâce à l’opération Kona – Get Out There)

Kona Libre gravel alu 2023
Il me fallait faire la photo…prise devant un magasin de La Bresse !

Go’Lum IxLum+, la frontale intelligente prête à tout

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Go'Lum IxLum+ Plus front light Headlamp light headlight banner
photo Anne Fontanesi

Utilisées depuis belle lurette par les coureurs de trail running et les vététistes pour leurs sorties nocturnes, les lampes frontales, de plus en plus perfectionnées, autonomes et puissantes, peuvent aussi convenir aux cyclistes de gravel et aux routiers longue distance.
La marque française Go’Lum vient d’inventer IxLum+, une frontale dite “intelligente” qui, avec ses deux modes auto-adaptatifs spécifiques pour la course à pied et le vélo, se veut innovante et performante. Pour le vérifier, nous avons testé l’intelligent objet pendant quelques semaines de cet été caniculaire, sur route et sur chemins, pour des sorties nocturnes, afin de profiter de la magie de la nuit et des heures les plus fraîches.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight package box
Ma commande est arrivée dans une boîte zippée, pratique et compacte – photo Dan de Rosilles

Éthique et chic

Go’Lum est une marque française fondée par Adrien Grouès. Les frontales sont développées, conçues et fabriquées en France, assemblées, conditionnées et expédiées par des personnes en situation de handicap dans un ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail, qui permet aux personnes en situation de handicap d’exercer une profession et de bénéficier d’un soutien médico-social et éducatif dans un milieu protégé).
La IxLum+ est garantie 2 ans ; 1% du chiffre d’affaires de Go’Lum est reversé à des associations environnementales, ce qui est cohérent pour une société dont les produits sont conçus pour les sports de pleine nature.
Outre l’IxLum+ que nous avons testée, Go’Lum propose trois autres modèles et de nombreux accessoires, avec des lampes qui se situent dans une fourchette de prix de 159 à 260 €. Ces prix correspondent à des équipements haut-de-gamme et de haute technologie, pour des usages intensifs et pointus.

IxLum+ : Quels usages ?

IxLum+ est une lampe frontale multi-sports qui a la capacité de s’adapter à toutes les activités de plein air, ainsi qu’aux changements de vitesse et de terrain. Que ce soit en course à pied ou à vélo, IxLum+ change automatiquement et en temps réel son intensité lumineuse en analysant la vitesse, le terrain et même l’inclinaison de la tête (en mode vélo uniquement) pour offrir le bon éclairage au bon moment , et faire profiter l’utilisateur d’une autonomie et d’un confort accrus.

En gérant l’intensité d’éclairage toute seule, IxLum+ libère les mains et l’esprit et permet de se concentrer sur tout le reste : pilotage, navigation, nutrition, gestion de l’effort… mais cette frontale propose aussi des modes plus classiques, comme celui entièrement dédié à la sécurité, et un “simple” mode manuel, pour le bivouac et les tous les autres moments avant et après le vélo.

Deux options pour la recharge

Lors de la commande d’une IxLum+, on peut choisir entre un chargeur secteur classique et un boîtier USB de type “power bank”, qui accueille deux batteries adaptées à la frontale. J’ai personnellement opté pour la “power bank”, étant donné que je roule avec un moyeu dynamo, et que je peux donc recharger les accus en roulant. Nous reviendrons plus loin sur les caractéristiques, très intéressantes, de ce chargeur parfaitement adapté à un usage nomade / longue distance.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight inside battery charger
Le compartiment où se loge la pile est accessible via un bouchon vissant – photo Dan de Rosilles

Contenu de la boîte

Ma commande comprend donc la frontale IxLum+, un boîtier en plastique transparent qui contient deux batteries rechargeables 18650 lithium-ion 3400mAh, un support de fixation pour la lampe sur un bandeau élastique de tour-de-tête et son bandeau supplémentaire pour stabiliser la frontale sur la tête lorsqu’il y a des secousses, un second support de lampe avec une sangle scratch pour fixer la IxLum+ sur un casque, et le chargeur “power bank” (voir le paragraphe précédent).

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight set kit
Le détail de ma commande : tout ce qu’il faut pour partir loin et longtemps – photo Dan de Rosilles

Au déballage, la lampe fait très bonne impression, avec son corps en aluminium, son sélecteur et son interrupteur qui semblent robustes et fiables.
Lorsqu’on introduit la batterie dans son logement et qu’on commence à revisser le couvercle, un clignotement rouge bref de la lampe indique que la pile est dans le bon sens. On peut maintenant installer la lampe sur son support.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight weight
À 120 gr, la Ixlum+ révèle une certaine robustesse – photo Dan de Rosilles

Fixation de la frontale

La frontale est livrée avec deux supports identiques, l’un déjà installé sur le bandeau de tête, l’autre prévu pour être fixé sur un casque avec un ruban scratch (également fourni).
Le support Go’Lum se distingue autant par sa simplicité que par son efficacité. Il est extrêmement léger et grâce à des fentes habilement dessinées, on peut l’enlever et le remettre sur un bandeau fermé en un tour de main.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight close up
Le bandeau de tête est doux au contact et lavable – photo Dan de Rosilles

Pour fixer la lampe dessus, deux simples bracelets jaunes en silicone, durables et résistants aux U.V., permettent de faire très facilement pivoter le corps cylindrique de la frontale pour l’incliner avec l’angle idéal, selon que l’on courre, que l’on fasse du vélo, que l’on veuille éclairer loin ou fouiller dans une sacoche. Ce système de fixation simplissime et fiable laisse également toute liberté de positionner sélecteur et bouton d’allumage à droite ou à gauche.

Le bandeau de tête est tout à fait classique : toilé, élastique, lavable et réglable. Il est agréable à porter, comme la plupart des bandeaux des frontales de bonne qualité proposées par les autres marques. Pour ceux qui bondissent à pieds dans les sentiers de trail, il peut être complété par un bandeau supérieur réglable qui donne de la stabilité à la lampe et l’empêche de tomber sur le front quand la sueur le rend glissant.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight
Tête nue, j’ai testé aussi la Ixlum+ sur son bandeau – photo Dan de Rosilles

Le support de casque se fixe dessus grâce à une lanière scratch, à couper à la bonne longueur selon l’architecture du casque. Pour ma part, je préconise de fixer la frontale plutôt au sommet du casque qu’à l’avant, car sur la durée, son poids en déport peu fatiguer la nuque. Les géométries de casques étant très différentes les unes des autres, il sera plus ou moins facile de fixer la lampe… Dans mon cas par exemple, je n’ai pas trouvé de solution complètement satisfaisante, la lampe n’est pas fixée fermement sur le casque. Ce n’est pas rédhibitoire, mais cela enlève de la précision de visée au faisceau de la lampe lorsqu’un chemin de gravel provoque des cahots.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight helmet position
Il vaut mieux installer la IxLum+ au sommet du crâne pour éviter les effets de déport – photo Dan de Rosilles

À noter que pour l’instant, il n’existe pas de supports spécifiques pour vélo chez Go’Lum, supports qui permettraient par exemple de fixer la lampe sur le tube de direction à l’avant du vélo, ou sur la fourche. Mais rien n’interdit le développement ultérieur de supports spécifiques pour ce type d’usage ; en attendant, les bons bricoleurs pourront sans doute inventer une adaptation à partir d’un support de lampe vendu 12€ sur le site de Go’Lum.

Le gros bouton jaune et la molette de sélection de modes

Bien sûr, ce bouton poussoir de couleur jaune sert à allumer et éteindre la lampe, mais il permet également d’accéder à des fonctions secondaires, selon qu’on agisse par pression courte ou longue. Cela étend considérablement les possibilités de commande de la lampe. De ce fait, de multiples fonctions secondaires sont disponibles sur chaque mode.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight switch
Le commutateur, très accessible, sert aussi pour les fonctions secondaires – photo Dan de Rosilles

Le sélecteur de mode est une molette crantée situé sur un côté du corps de la lampe, à la base du bouton commutateur. Il faudra absolument mémoriser dans quel ordre sont positionnés les cinq modes d’éclairage sur la molette crantée, car lorsque la lampe sera en place sur la tête, la sélection du mode se fera en aveugle. Même en ayant la lampe face à soi, dans l’obscurité et la lumière dans les yeux, il sera difficile de voir les symboles imprimés sur le corps de la lampe.

Le plus simple est donc de se rappeler quels sont les modes situés aux extrémités. Le mode “rouge” se trouve d’un côté, le mode “vélo” de l’autre. Le mode rouge, qui se distingue des autres par la couleur de la lumière, sera donc un bon repère pour sélectionner les modes en aveugle une fois la IxLum+ installée sur la tête.
Il est d’autant plus important de savoir à tout moment sur quel mode on se trouve, que la combinaison du “simple” bouton poussoir (avec les appuis longs ou courts) et du sélecteur de modes à 5 crans offre une très grande possibilité de réglages. Plus qu’un long descriptif, j’ai rassemblé sur l’illustration ci-dessous les différentes possibilités.

I.A. (Intelligent Allumage)

L’équipe de Go’Lum a créé pour le micro-processeur intégré dans la lampe deux algorithmes spécifiques : l’un pour la course à pied et l’autre pour le vélo. L’algorithme “vélo” permet à la lampe de modifier sa puissance d’éclairage et la largeur de son faisceau en fonction de trois critères : la vitesse, les aspérités du sol et les mouvements de la tête du cycliste, dont l’inclinaison en courbe. Plutôt que le terme “intelligent”, je préfère dire qu’il s’agit de deux modes auto-adaptatifs, qui donnent une forme d’autonomie à la IxLum+.

Ainsi, la lampe va augmenter automatiquement d’intensité lorsqu’on passe de la route à un chemin par exemple. Elle va baisser lorsqu’on ralentit ou qu’on s’arrête ; le faisceau s’élargit lorsqu’on penche dans un virage ou lorsqu’on tourne la tête pour regarder sur le côté.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight singletrack
Dans les mono-traces, une frontale est plus réactive qu’une lampe avant – photo Anne Fontanesi

En mode “vélo”, on constate également que l’intensité baisse lorsqu’on roule à vitesse constante sur une surface lisse, mais elle remontera instantanément si un obstacle, un ralentisseur, un nid-de-poule… surgissent brusquement dans le faisceau de la lampe.

J’avoue qu’il m’a fallu plusieurs sorties courtes pour comprendre la logique du mode vélo et apprendre à l’apprivoiser. D’autant plus qu’il en existe deux versions (commutables par une brève pression sur l’interrupteur) : mode normal et économique. Le mode “éco”, qui permet d’allonger considérablement l’autonomie de la lampe, fonctionne avec exactement la même logique que le mode normal, mais à des intensités d’éclairage plus faibles.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight dual light by night
En tout-terrain, l’éclairage avant et la frontale se complètent parfaitement – photo Anne Fontanesi

Progressivement, j’ai appris à connaître la lampe, qui réagit instantanément aux variations de terrain et aux mouvements de la tête. Par contre, le mode éco a une puissance d’éclairage trop faible à mon goût, je ne l’utiliserai qu’en cas d’extrême urgence, s’il fallait faire durer la lampe avec une seule batterie pendant plusieurs sorties de nuit par exemple.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight road cycling
Sur cette route sinueuse, le puissant faisceau de la IxLum+ accroche tout ce qui reflète – photo Dan de Rosilles

J’ai eu aussi, au début, un peu de mal avec le scénario de la route lisse et d’une vitesse élevée. Effectivement, dans cette situation, l’intensité lumineuse diminue drastiquement. Les concepteurs ont considéré que rouler sur route propre à vitesse soutenue, ce qui peut durer longtemps et ne présente que très peu de risques, est une situation où l’on peut économiser l’énergie de la lampe. J’avoue que cela ne me rassure guère. Certes, la lampe réagit immédiatement en cas d’obstacle, encore faut-il que son faisceau soit dirigé dessus !

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight gravel path
Sur les chemins de gravel, la puissance et la largeur du faisceau permettent d’aller très vite – photo Dan de Rosilles

Quelques mots sur le mode “course à pied” : D’après mes tests, le mode course à pieds fonctionne globalement comme le mode vélo, sauf que la lampe n’est pas sensible à l’inclinaison.
On notera également qu’à la différence d’autres frontales auto-adaptatives de la concurrence, les Go’Lum ne réagissent pas aux variations de lumière extérieure (phares de voitures, éclairage urbain, lever ou coucher de soleil). Cela ne m’a pas posé problème, mais il faudra juste penser à éteindre la lampe après une nuit au guidon, quand le soleil sera de retour.

Température de couleur

Parlons du soleil justement, ou plus exactement de sa lumière. Les LEDs “blanches” qui équipent la IxLum+ ont une température de couleur de 5000 °K (degrés Kelvin, qui servent à mesurer la température de couleur d’une lumière, du plus froid au plus chaud). 5000°K, c’est la température de couleur la plus proche de la lumière solaire, plus chaude que celle de beaucoup d’autres frontales. Ce détail peut paraître futile, mais il est essentiel en réalité, puisqu’il permet de moins fatiguer la vision du cycliste pendant les longues sorties nocturnes.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight color tempeture kelvin degrees
La température de couleur de l’IxLum+ (à d.), proche de celle du soleil, est plus chaude que celle de la plupart des frontales concurrentes (à g.) – photo Dan de Rosilles

Autonomie

Après plusieurs sorties longues en mode vélo, (de 4 à 6 heures) la batterie qui équipait la lampe n’a montré aucun signe de faiblesse. En fonction du mode choisi (et du type de terrain en mode auto-adaptatif), il est difficile de déterminer l’autonomie maximale de la IxLum+, mais si une seule batterie ne suffisait pas, il y en a une seconde dans le power bank pour prendre le relai. Go’Lum indique une fourchette d’autonomie de 1h40 à plus de 200 heures… Les cyclistes qui n’utilisent que la frontale pour éclairer leur sortie nocturne devront donc au minimum emporter deux batteries, en ce qui me concerne le moyeu dynamo garantit un second éclairage et la recharge des batteries via le power bank. À noter que la IxLum+ dispose d’un mode réserve : passage automatique en réserve d’éclairage à environ 10% d’autonomie restante pour permettre de changer de batterie en restant toujours éclairé.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight pit stop
Lors de mes longues sorties nocturnes, je n’ai pas épuisé l’autonomie de la IxLum+ – photo Anne Fontanesi

Le chargeur Power bank

Ce chargeur permet de recharger deux batteries 18650 lithium-ion 3400mAh. Comme la IxLum+ n’en utilise qu’une, le chargeur abrite une batterie de rechange qui pourra remplacer celle qui est dans la frontale. Ces batteries sont très communes, peu onéreuses et dotées d’une excellente autonomie. Go’Lum en propose ici une version avec coupe-circuit intégré en cas de surtension.

La première bonne surprise avec ce chargeur, c’est que les batteries sont rechargées en parallèle, c’est à dire individuellement, ce qui permet par exemple de n’en recharger qu’une seule pendant que l’autre est dans la frontale, ou de recharger simultanément deux batteries qui ne seraient pas au même niveau de charge.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight battery USB powerbank inside
Le power bank charge les piles en parallèle, et c’est une très bonne idée – photo Dan de Rosilles

La seconde bonne nouvelle, c’est que ce chargeur est “pass-trough” c’est à dire qu’il peut recharger les batteries pendant qu’il alimente un appareil. En roulant, mon moyeu dynamo recharge le power bank, qui pendant ce temps recharge mon GPS ou mon téléphone…
Ces deux caractéristiques font du chargeur de la IxLum+ un power bank très performant et parfaitement adapté à la longue distance. Il m’arrive même de l’utiliser pour des sorties à la journée, sorties pendant lesquelles la frontale reste à la maison !

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight charger powerbank pass-through
Le chargeur power-bank est “pass-through”, c’est à dire qu’il peut recharger un appareil pendant qu’on le charge lui-même – photo Dan de Rosilles

Frontalement vôtre

Ce test de la IxLum+ a été passionnant et renforce certaines de mes certitudes : l’usage d’une frontale est indispensable en longue distance, que ce soit comme source d’éclairage unique, mais aussi en complément d’un phare avant sur moyeu dynamo (ce qui est mon cas). Car même lorsqu’on dispose d’un éclairage avant fixe, on ne peut pas s’en servir pour éclairer dans ses sacoches par exemple, vérifier l’état du vélo, effectuer une petite réparation… ou inspecter les bas-côtés à la recherche d’un spot de bivouac ou pour surveiller des animaux susceptibles de traverser au mauvais moment.

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight side lighting
Tandis que la lampe avant éclaire la trajectoire du vélo, la frontale permet d’inspecter les alentours – photo Anne Fontanesi

Au sujet des animaux, qui sont l’un des principaux dangers lors des sorties nocturnes, on peut noter que la source de la frontale IxLum+ est très proche de l’axe des yeux du cycliste, ce qui fait miroiter vivement les yeux des animaux croisés en route : les mammifères bien sûr, mais aussi d’animaux beaucoup plus petits, comme les yeux des araignées qui chassent par centaines la nuit ! Bien sûr, on ne peut avoir d’accident de vélo à cause d’une araignée, mais l’anecdote est intéressante, et l’effet visuel saisissant !

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight animals
Proche de l’axe de vision du cycliste, le faisceau de l’Ixlum+ attrape le fond de l’œil des animaux et le fait briller – photo Dan de Rosilles

Au sujet des modes auto-adaptatifs, je pense que certains utilisateurs s’y retrouveront pleinement, et les utiliseront en priorité. D’autres, en fonction de la situation, de la durée de la sortie et du type de pratique, préfèreront, dans certains cas, utiliser les intensités d’éclairage fixes disponibles en mode manuel, mais auront toujours la possibilité de basculer sur l’un des modes auto-adaptatifs pour peu que l’occasion s’y prête. Une lampe qui choisit elle-même la bonne intensité d’éclairage et la meilleure largeur de faisceau est un confort indéniable !

Go'Lum Ixlum+ Plus Headlamp light headlight night camping
Au bivouac, j’ai utilisé la lampe en mode manuel – photo Anne Fontanesi

Les caractéristiques de la IxLum+


• Innovation Go’Lum intelligent lighting : ajuste automatiquement son intensité lumineuse grâce à 2 modes dédiés au vélo, ainsi que 2 modes conçus pour la course à pied. Dans chaque sport, on peut choisir de privilégier une forte autonomie ou d’optimiser la puissance.
• Puissance : 5 niveaux d’intensité lumineuse 40 / 150 / 300 / 500 / 1000 lumens constants en mode manuel
• Mode Boost : 1800 lumens pendant 10 secondes
• Autonomie : 1h40 à +200h
• Légèreté : 142 g batterie et bandeau inclus (118 g sans bandeau – utilisation sur casque)
• Étanchéité : protégée contre les projections d’eau de toutes directions – IPX4
• Faisceau : mixte, combinaison de faisceau large et faisceau étroit
• Boîtier en aluminium robuste
• Bandeau ergonomique : ajustable, confortable et lavable
• Bouchon à vis permettant un changement de batterie rapide 
• Navigation facile : nouvelle molette de sélection et bouton unique 
• Bouton de commande offrant une très bonne sensibilité au doigt
• Mode réserve : passage automatique en réserve d’éclairage à environ 10% d’autonomie restante pour permettre de changer de batterie ou marcher toujours éclairé
• Modes secondaires : rouge constant, rouge clignotant, économie d’énergie (20 lumens), blanc clignotant
• 2 chargeurs petits, robustes et qui permettent de charger 2 batteries à la fois (chargeur power bank)
• Mode SOS : pour alerter en cas de détresse
• Garantie lampe : 2 ans

IxLum+ – à partir de 260€

Chargeur Power Bank, 28€

Support de fixation casque, 15,90 €

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À fleur de peau dans mon cuissard

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Choisir son cuissard de vélo

Je fais partie d’une génération qui a débuté le vélo avec des cuissard en laine noirs, dans lesquels étaient cousues des peaux de chamois qui ressemblaient en tout point à celles que l’on utilisait pour essuyer les carrosseries de voitures. C’était ce qu’il y avait de mieux pour mes premières longues randonnées dans les années ’70 lors de BRM. Les choses ont bien changé pour mes petites fesses qui roulent aujourd’hui avec bonheur dans un cuissard Q36.5 “high tech” cousu de fil d’argent et qui possède une des peaux les plus abouties du moment. Au fil de mes tests, je me suis constitué un podium après avoir fait une sélection des meilleurs cuissards.

Les « Sélections » permettent de découvrir de nouveaux produits selon une thématique précise. Qu’ils aient été simplement repérés lors de leur mise sur le marché ou testés spécifiquement par nos rédacteurs, ils peuvent faire l’objet d’une courte description ou de retours de terrain plus complets.

Un peu d’histoire

Vous le savez, et sur Bike Café nous le répétons souvent, l’histoire du vélo est jalonnée d’une succession d’inventions ou de réinventions, qui font que cet objet simple ainsi que sa pratique, ont traversé le temps sans véritable changement de fond, mais avec énormément d’évolutions dans les détails. Certaines sont majeures, d’autres le sont moins : à vous de trier dans ce que l’ingéniosité des marques nous propose.

Choisir son cuissard de vélo

En cette année de Paris-Brest-Paris, c’est intéressant de mesurer les progrès effectués sur les cuissards depuis 1891. Charles Terront, vainqueur de la première édition, était équipé d’un cuissard en laine tricoté qui offrait une bonne souplesse de pédalage. Sa forme était finalement proche des équipements actuels. La couleur noire s’était imposée car les cyclistes posaient leurs séants sur des selles en cuir “graissée” pour les assouplir. Cette couleur traditionnelle reste encore majoritaire dans les pelotons d’aujourd’hui. Au début du 20ème siècle, des pièces de cuir apparaissent, cousues dans le fond du cuissard. La véritable peau de chamois, fine et souple, est alors utilisée. Devenue rare, cette peau est remplacée par de la peau de mouton, mais le mot chamois reste encore associé aux inserts actuels qui n’ont pourtant plus rien à voir avec du cuir animal. Nos cuissards sont devenus Vegan.

Dans les années 30 à 40, les compétitions sportives se développent. Elles sont rudes et l’emploi du cuissard est stratégique pour les “forçats” de la route qui veulent éviter les blessures de selle, qui sont souvent la cause d’abandons. Des solutions empiriques sont évoquées :

Quand un coureur a le feu au cul, il entre dans une boucherie, achète une escalope de veau, la glisse dans son cuissard, remonte sur son vélo et repart de plus belle. C’est la méthode Bobet, champion aux furoncles mal placés.

Christian Laborde dans son ouvrage Dictionnaire amoureux du Tour de France.

Les années 1970-1980 verront naître la révolution du cuissard et de son insert. La composition des shorts en laine va être remplacée par des matières synthétiques (Polyamide et Polyester) associées à une nouvelle fibre extensible, le Lycra, inventée en 1958 par DuPont Manufacture. Assos a conçu la première paire de shorts de cyclisme en Lycra pour l’équipe Ti-Raleigh en 1976, et Castelli a popularisé la tendance, avec sa propre version faite pour le grand public un an plus tard. C’est Castelli qui développe la première peau de chamois rembourrée sans cuir. Au début, elle était à base de coton. La microfibre a été inventée au Japon et le fabricant de vêtements De Marchi l’adapte pour créer un rembourrage en mousse. Les bretelles intégrées sont apparues et les shorts en coton et laine sont devenus obsolètes.

Une affaire de peau

Je n’irai pas jusqu’à vous parler de sensualité, en ce qui concerne le touché de la “peau” de l’insert de nos cuissards. Chacun aura un avis sur la question. Pour ma part, après de nombreux tests de produits différents, j’ai choisi mon camp : celui d’un insert dense et de faible épaisseur dans un cuissard bien moulant. J’ai essayé des cuissards de marques prestigieuses, qui dotaient de façon généreuse l’insert de leurs cuissards.

À fleur de peau dans mon cuissard
J’ai choisi mon camp : celui d’un insert dense et de faible épaisseur dans un cuissard bien moulant – photo Patrick VDB

C’était très rassurant d’enfiler ces produits qui, façon “Pampers”, étaient censés protéger nos fesses de bébé. J’ai été régulièrement déçu par ces cuissards trop rembourrés pour différentes raisons. Tout d’abord l’épaisseur crée de l’instabilité sur la selle et même des pincements de ma vieille peau. L’épaisseur apporte de la gêne au niveau de l’aine, à la jonction du tronc et de la cuisse. C’est encore plus flagrant lorsqu’on roule sur un vélo avec un faible Q-factor (cas du single speed). Par ailleurs, ce surplus de matière au niveau de l’assise s’accroche avec le bec de selle lorsqu’on passe de la position en danseuse à la position assise. Ces cuissards rassurants seront par contre très efficaces pour les cyclistes qui roulent en position haute et qui sont la plupart du temps assis. Cette position fait pivoter le bassin vers l’arrière et l’appui sur les ischions devient plus important.

Mon podium des 3 meilleurs cuissards vélo

Je vais vous présenter mes 3 cuissards préférés. Ce sont des produits “haut de gamme” qui ne disqualifient pas d’autres produits moins onéreux et moins techniques. Les cuissards que j’ai choisis sont destinés à ceux qui font beaucoup d’heures de selle et si votre sortie dominicale ne dépasse pas les 100 km, ils ne sont pas forcément indispensables. Personnellement, je ne pratique pas l’ultra distance, mais qui peut le plus peut le moins et même pour des sorties inférieures à 200 km, j’apprécie ces produits pour leur ergonomie. Ce choix est évidement personnel et, selon votre morphologie, les distances parcourues, le type de pratique… vous aurez peut-être des choix différents.

À fleur de peau dans mon cuissard
Mes “best of” ont un point commun : ils disposent tous de la même peau Elastic Interface, fine et ergonomique. De gauche à droite : Gore Wear, Q36.6 et 7Mesh – photo Patrick VDB

Au fil du temps et après de nombreux essais, j’ai fait monter sur mon podium “personnel” les meilleurs cuissards “pour moi”. Mes “best of” ont un point commun : ils disposent tous de la même peau Elastic Interface, fine et ergonomique. Leur confection s’appuie sur un minimum de couture. Ils sont tous très moulants afin d’agir comme une deuxième peau qui accompagne le pédalage. Ils ne bloquent pas la respiration abdominale.

Choisir son cuissard de vélo

Q36.5 Dottore Clima

C’est pour moi le cuissard court à bretelles parfait. Le matériau utilisé allie une haute densité à la légèreté (150 g en taille M). La coupe ergogénique (susceptible d’améliorer le travail musculaire) bénéficie d’une utilisation minimale de coutures. Les panneaux de tissu sont placés stratégiquement pour améliorer les performances et le confort.

Cuissard Q36.5 Clima Dottore

La “richesse” de ce cuissard est le fil d’argent véritable qui a été introduit dans la trame du tissu. Cette richesse se limite à 2% dans la constitution du tissu, vous ne risquez pas le hold up pour si peu. Ce fil d’argent présente des vertus antibactériennes et de conductivité. Ce fil protège également du smog électromagnétique et réduit la fatigue musculaire. Pour compléter la dimension “high tech” du produit, le tissu au niveau de l’assise est renforcé par une fibre de Dyneema à la hauteur de 4% dans la composition. Cette fibre de polyéthylène à masse moléculaire très élevée est flexible, résistante, insensible aux UV et aux effets de l’humidité. Placée sur le fond extérieur du cuissard dans la partie en contact avec la selle, elle apporte une résistance à l’usure et un maintien anti-glisse qui permet un placement au millimètre sur la selle.

Cuissard Q36.5 Clima Dottore

Attention “ça pique” au niveau du prix qui dépasse celui d’un costume. L’investissement est à envisager si vous êtes un perfectionniste en quête de ce qui se fait de mieux.

Prix : 285 €

Infos sur le site de Q36.5

Cuissard Gore Wear + Distance 2.0

Sur la 2ème marche de mon podium, je mettrais ce cuissard. J’avais déjà apprécié la première version et cette version 2.0 améliore encore ce cuissard qui a pour vocation la “distance”, donc des heures de selle. La maille particulièrement fine et douce donne l’impression d’avoir une seconde peau. J’avoue même que cette peau est plus douce que la mienne. Son tissu ultra extensible évacue l’humidité et sèche rapidement. Un lavage le soir et le lendemain c’est sec vous pouvez repartir tout propre.

Cuissard Gore + Distance

À l’avant, la GOREWEAR CUP préformée anatomiquement pour l’anatomie masculine protège les zones sensibles contre le refroidissement lié au vent tout en étant très respirant.

Cette vidéo publiée sur le site de Gorewear le product magager : Michael Jean-Jacques, explique la conception de ce + Distance 2.0.

Plus accessible que le Q36.5, ce cuissard est quand même dans la fourchette haute des tarifs constatés. Pour info, j’utilise encore ma version 1 depuis 4 ans. Il est vrai que je fais tourner mes cuissards mais quand même : un bon cuissard s’amortit sur plusieurs années.

Prix : 199,95 €

Infos sur le site Gore Wear

7 Mesh RK2 Cargo Bib Short

Troisième marche pour ce cuissard gravel conçu par 7Mesh qui comme les 2 précédents utilise cette même peau Elastic Interface. Je l’ai reçu cette année et je l’ai testé sur plusieurs sorties en chargeant bien ses poches latérales. Un cuissard cargo léger pour la route et le gravier, avec la technologie coldblack. Une véritable seconde peau : il est conçu pour rouler pendant les sorties les plus longues de la saison. J’apprécie cette marque canadienne que j’ai déjà pu évaluer sur d’autres produits, notamment l’an dernier le short Farside et les « sous-shorts » Foundation qui utilisent eux aussi cette fameuse peau Elastic Interface.

Cuissard 7Mesh

Le seul handicap de ce cuissard sera le prix, mais la qualité et la durabilité sont au rendez-vous et on amortira ce produit sur plusieurs saisons.

Prix : 250 €

Infos sur le site de 7 Mesh

Lunettes Cébé photochromiques, on démarre à zéro

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Les lunettes photochromiques Cébé Asphalt

La marque Cébé est une pionnière de la fabrication de lunettes de sports. Créée en 1892 dans le Jura, elle n’a jamais cessé d’innover. Sa technologie photochromique Vario, qui offre une variation d’indice de 0 à 3, est particulièrement intéressante dans les sports outdoor où les transitions de luminosité sont fréquentes. Sabine et Philippe ont testé deux modèles de lunettes Cébé photochromiques. Découvrez dans cet article leur test respectif (Photo de couverture Philippe Aillaud).

Le modèle Asphalt, testé par Philippe

Je suis adepte et convaincu de l’utilité des verres photochromiques sur un vélo, et cela quel que soit l’ensoleillement. La technologie de ces verres leur permet de se teinter plus ou moins en fonction de la luminosité, en général sur une plage de 3 indices. Je roule avec des verres de marques différentes, qui s’échelonnent des plages 1 à 3. Cébé vient de sortir des verres d’indice 0 – 3, l’indice 0 apporte une clarté maximale par temps peu lumineux. C’est un point de plus pour les Cébé photochromiques.

Ce nouvel essai vient compléter par l’exemple notre dossier “Le petit guide des lunettes de vélo : afin d’y voir plus clair” que vous pouvez retrouver sur notre site. 

Je découvre 

Après avoir testé récemment les lunettes photochromiques Decathlon Roadr 920, je découvre ces lunettes de vélo de Cébé. La marque jurassienne possède une solide expérience dans le domaine des lunettes de sports et dans la protection pour les skieurs. 

Le modèle testé porte le doux nom d’« Asphalt Line vario grey blue cat 0-3 ». Elles sont livrées avec une simple pochette souple.

Les lunettes embarquent la technologie des lunettes modernes : poids léger (30 g), large champ de vision, traitement anti-rayures… Les plaquettes de nez et les extrémités des branches droites en caoutchouc permettent un port agréable sur les longues sorties, d’autant que les plaquettes sont ajustables en largeur (et mon nez, sans concurrencer Cyrano, présente une embase plus large que la moyenne).

Les lunettes photochromiques Cébé Asphalt

Pour ne rien gâcher, la monture translucide rehaussée de gris sur les parties en caoutchouc associée au verre discrètement irisé de bleu, joue la discrétion et l’élégance.

À l’usage

Chance, j’ai pu rouler sous un ciel gris, avec une tendance certaine à l’orage. Et là, l’indice 0 est le bienvenu : pas d’obscurcissement, juste la protection des yeux avec filtration des UV et renforcement du contraste. Rassurez vous, j’ai aussi rencontré beaucoup de soleil.

Les lunettes photochromiques Cébé Asphalt

Les verres photochromiques donnant une vision à luminosité quasi constante, on ne remarque pas l’augmentation d’indice, sauf lorsque l’on enlève les lunettes.

En terme de port sur de longues sorties, tant sur route qu’en gravel et en vtt, elles se font totalement oublier.

Pour conclure 

Ces Cébé ont de nombreuses concurrentes chez les fournisseurs de lunettes photochromiques. Elles s’en démarquent par un indice de luminosité commençant à 0, ce qui leur confère une plus grande polyvalence et les transforme en lunettes toutes saisons.

Il y a juste un bémol avec l’absence d’un étui de transport rigide qui serait le bienvenu. 

Prix : 150 €

Infos sur le site de Cébé

Le modèle S’Track Vision, testé par Sabine

Comme Philippe, je suis une adepte des lunettes de soleil à verres photochromiques. En effet, je pratique le gravel et le trail, parfois sur de longues distances (ultra). Lors d’une même sortie, les conditions de luminosité changent, que ce soit en fonction des paysages (paysages dégagés, sous-bois…), de l’heure ou des conditions météo. J’apprécie n’avoir à emporter qu’une seule paire de lunettes, et les garder sur le nez, quelles que soient les conditions. Grâce aux lunettes Cébé S’Track Vision, dotées des verres photochromiques Zone Vario Grey de catégories 0 à 3, c’est possible et ce, de jour, comme de nuit !

Les S’Track Vision au déballage

Les S’Track Vision sont livrées avec un étui rigide et une pochette souple en microfibre. Cette dernière sert aussi de chiffon de nettoyage. Elles pèsent 35 g. Elles existent en 6 coloris et avec 3 écrans différents (catégorie 3, photochromique de catégorie 1 à 3 et photochromique de catégorie 0 à 3). L’écran photochromique Zone Vario Grey Cat 0-3 n’est disponible que pour 2 couleurs de monture : gris/vert et gris/turquoise, le coloris testé ici. L’écran Zone Vario Grey Cat 0-3 existe aussi en version correctrice mais pour d’autres montures.

Le modèle bénéficie de la technologie S’Tech : les branches ont 2 points de contact supplémentaires au niveau des tempes (partie souple turquoise qui se détache de la monture rigide grise) pour assurer plus de stabilité aux lunettes.

Les S’Track Vision en action

J’ai pu tester le modèle S’Track Vision, doté de l’écran Zone Vario Grey Cat 0-3, pendant 1 mois, lors de sorties gravel et trail allant jusqu’à 6h, de jour comme de nuit et sous des conditions météo variées (soleil, brouillard, pluie…), sous des températures allant de 15 à plus de 30°C. J’ai donc mis ces lunettes à rude épreuve et elles ne m’ont pas déçue.

Lunettes Cébé S'Track Vision gros plan
Les lunettes Cébé S’Track Vision à l’épreuve (photo Olivia Martinez)

En effet, j’attends de mes lunettes de soleil qu’elles soient couvrantes et protectrices tout en étant légères, stables et qu’elles ne génèrent aucune douleur (notamment quand on les porte avec un casque). La monture S’Track Vision coche toutes les cases ! Les lunettes se font complètement oublier, que ce soit en courant ou sur le vélo.

La technologie des branches S’Tech fonctionne. Les lunettes sont bien stables et ne bougent pas, même en course, ce qui m’a agréablement surprise car j’ai des difficultés à trouver des lunettes à la fois couvrantes et stables. Un petit bémol, cependant, concernant la technologie S’Tech : je me suis retrouvée une ou deux fois avec les lunettes coincées dans les cheveux après les avoir mises sur ma tête, lors de pauses pendant mes sorties trail, à cause d’une mèche de cheveux prise entre la partie souple de la branche et la partie rigide.

Lunettes Cébé S'Track Vision en trail
Les lunettes S’Track Vision, à l’aise en trail comme sur le vélo (photo Olivia Martinez)

Concernant les verres photochromiques, j’attends d’eux qu’ils réagissent rapidement. Je ne suis certes pas la plus rapide mais, si le temps d’adaptation est trop long, ça augmente mes risques de chute… et je n’ai clairement pas besoin de ça 😂. Là encore, j’ai complètement oublié que je portais des lunettes. Je ne me suis jamais retrouvée dans le noir, ni éblouie, même lors de changements brusques de luminosité, lors d’entrées ou sorties de bois, par exemple. De même, je n’ai jamais été gênée par de la buée sur les verres lorsque j’étais en mouvement, que ce soit sur le vélo ou en trail, même dans les côtes. Par contre, j’en ai eu un peu lors des pauses quand je gardais les lunettes sur le nez.

Enfin, et j’approuve l’avis de Philippe, les verres photochromiques commençant à 0 sont rares, et c’est quand même très appréciable. J’aime porter des lunettes même quand je roule ou cours de nuit. Elles me protègent alors des insectes, des branches, du vent… Grâce aux verres Zone Vario Grey Cat 0-3, plus besoin d’emporter une deuxième paire de lunettes pour la nuit ou un écran de rechange !

Pour conclure

Les lunettes Cébé S’Track Vision aux verres photochromiques Zone Vario Grey Cat 0-3 savent se faire oublier, même pendant de longues sorties trail ou gravel, à la météo changeante. Elles sont couvrantes et protectrices tout en étant légères et confortables. Grâce à la rapidité de changement de teinte des verres et leur stabilité, elles ne m’ont jamais mise en défaut.

  • Prix : 170 €
  • Disponibles sur le site de Cébé

Le nouveau vélo de gravel Stigmata de Santa Cruz

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Le nouveau vélo de gravel Santa Cruz Stigmata
photo Santa Cruz

Pensé pour toutes les routes et toutes les surfaces, le nouveau Santa Cruz Stigmata est un vélo de gravel simplement rapide, pour s’attaquer à des objectifs loin d’être simples. Grandes épreuves, longues distances et idées stupides vont vite devenir le quotidien de ce vélo. Voilà un nouveau candidat pour s’aligner sur une épreuve chrono ou tous ceux qui aiment les vélos de gravel incisifs. Nous vous présentons la nouvelle version du vélo de gravel de Santa Cruz : le Stigmata.

Santa Cruz, california dreamin’

Santa Cruz Bicycles a été fondée en 1994, dans un espace de la taille d’un garage au 104 Bronson street, à Santa Cruz, en Californie. Le complexe industriel de Seabright Cannery, où la marque s’était installée, était aussi le camp de base de sociétés comme Santa Cruz Skateboards, RockShox, un shaper de planches de surf, deux boulangeries, une fabrique de sauce piquante, de nombreux studios d’artistes, un torréfacteur, une salle d’escalade et encore bien d’autres petits artisans. Un ensemble pour le moins éclectique, pour un environnement créatif et inspirant. Le premier modèle produit par Santa Cruz fût le Tazmon, un tout-suspendu de 80 mm qui bousculait tous les codes à l’époque et propulsa Santa Cruz Bicycles dans le futur des tout-suspendus. Trente ans et 89 modèles plus tard, la marque californienne continue d’innover et ce Stigmata en est la preuve…

Le Stigmata, taillé pour la course ou le bikepacking

Le Stigmata brouille les pistes, toutes les pistes ! Incisif sur n’importe quel singletrack, c’est une machine à victoire sur les courses de gravel les plus réputées. Il a été pensé pour ceux qui souhaitent s’aligner au départ des plus grands événements, pour ceux qui préfèrent s’aventurer sur les routes les moins pratiquées ou tous ceux que ne peuvent pas s’empêcher de trouver la voie la plus compliquée pour y arriver. Que votre style soit plutôt short baggy ou col zippé, le Stigmata se montre comme un partenaire de choix, rapide et décomplexé, prêt aux plus grandes occasions.

Yann Simon, responsable marketing pour Santa Cruz et Cervélo (PON Bike France) détaille les nouveautés :

CE NOUVEAU VÉLO A DÉJÀ FAIT SES PREUVES PUISQU’IL A GAGNÉ L’UNBOUND GRAVEL 200 AVEC KEEGAN SWENSON. LE VÉLO EST PROPOSÉ DANS LA FIBRE DE CARBONE LA PLUS LÉGÈRE DÉVELOPPÉE PAR SANTA CRUZ, LA CC CARBONE. LE VÉLO EST AUSSI COMPATIBLE AVEC DES PNEUS DE 50 MM ET AVEC UNE FOURCHE TÉLESCOPIQUE DE 40 MM À L’AVANT. LA GÉOMÉTRIE DU STIGMATA A ÉTÉ COMPLÈTEMENT REVUE AVEC UN REACH IMPORTANT, UNE POTENCE COURTE ET UNE TOUTE NOUVELLE « GLOVE BOX » DANS LE TUBE DIAGONAL PERMETTANT DE STOCKER DU MATÉRIEL. LE NOUVEAU STIGMATA EST CONÇU POUR UNE PLAGE D’UTILISATION ASSEZ LARGE : DU GRAVEL ENGAGÉ JUSQU’AUX ÉPREUVES LONGUE DISTANCE SUR CHEMINS ROULANTS.

Le nouveau vélo de gravel Santa Cruz Stigmata
Photo Santa Cruz

Le Stigmata est prêt à rouler, peu importe la façon dont vous souhaitez le rouler.

Santa Cruz Stigmata : la géométrie

Santa Cruz nouveau Stigmata
La géométrie du nouveau Stigmata

Détails du Santa Cruz Stigmata

Les spécifications du nouveau Santa Cruz Stigmata

informations techniques

  • Compatible tige de selle télescopique 27,2 mm (monoplateau uniquement ou double plateau avec tige de selle RockShox Reverb)
  • Dérailleur avant : électronique ou mécanique
  • Freins flat mount, compatibles rotor de 160 mm
  • Dégagement pneus : 50 mm
  • Compatibilité fourche : 40 mm
  • Boîtier de pédalier fileté

Voici les différents montages et tarifs conseillés :

Santa Cruz nouveau Stigmata
Les composants des différents montages et prix.

Stigmata CC Apex – 3999 €
Stigmata CC Rival AXS 1x – 5299 €
Stigmata CC Rival AXS 2x – 5299 €
Stigmata CC Force AXS Reserve 2x – 7499 €
Stigmata CC Force AXS Reserve 1x – 8299 €

Les vélos arriveront fin septembre dans les magasins de vélo spécialisés.

Infos sur le site de Santa Cruz

La recyclerie des souvenirs

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Neo Retro on rcycle ses souvenirs

Entre la nostalgie des souvenirs du passé et ma curiosité pour la fantastique créativité du présent, mon coeur balance. Le trait d’union entre ces deux époques – distantes pour moi de 50 ans – s’appelle le rétro-cycling. Cette tendance consiste à remettre dans le contexte d’usage actuel de beaux vélos ou des vélos “souvenirs” fabriqués autrefois. Redonner la vie à de vieux biclous n’est pas uniquement un réflexe éco-responsable, c’est également une façon de prendre conscience de la valeur du travail des anciens, de la durabilité de l’acier, de l’ingéniosité des solutions simples mais efficaces de l’époque. (photo de couverture Gabriel Refait)

De nombreux ateliers participatifs, comme les « cyclofficines » parisiennes, œuvrent dans ce sens. L’article de Dan de Rosilles, sur l’écosystème Caminade, nous a fait découvrir que cette activité de réusage est également mise en œuvre en marge d’une construction de vélo neufs. Il existe partout en France de telles initiatives qui permettent de remettre sur la route un stock de vélos qui dormait au fond des garages. Dans ma ville à Aix, je vois souvent de jeunes étudiants qui se déplacent sur des vélos de l’époque de leur grand-père et finalement ça fait le job.

Recycler ses souvenirs

En recyclant des vélos on peut également recycler les souvenirs qui vont avec.

Par le hasard des rencontres je suis devenu possesseur d’un cadre de vélo de piste construit autrefois (début 80) par Bernard Carré, artisan réputé installé à Montreuil, rue de la Fraternité. Ce cadreur, a construit des vélos pour les plus grands champions de l’époque 60-70. On retrouve sa signature sur le vélo de Jan Janssen qui a gagné le Tour 68 ainsi que sur celui de Jacques Anquetil. Ce cadreur est décédé très tôt à 60 ans, mais la production de ses ateliers a été très importante. Le sous-sol de son pavillon de Montreuil, où je suis allé pour commander mon premier cadre sur-mesure fin des années 70, était un véritable atelier de fabrication.

Neo Retro on recycle ses souvenirs Bernard Carré
Tour de France 1964 : J.Groussard, Bahamontès, Anquetil, Anglade sur des vélos B. Carré

Je n’avais pas de véritable projet pour ce cadre piste, sauf qu’il m’avait tapé dans l’oeil lors de la vente d’un lot de vélos. Je l’ai acheté. Il était à ma taille (56×56), équipé d’une belle direction Campa, d’une tige de selle et d’un curieux guidon avec prolongateurs : étrange pour un vélo de piste. Sa peinture très “kich”, enrichie de décors réalisés à l’Aérographe, m’avait attirée.

Vélo Bernard Carré -
Tel que je l’ai acheté… Personne n’en voulait.

Mon vélociste local m’a taraudé le boîtier de pédalier, pour installer un axe sur roulements au standard actuel sur lequel j’ai monté un pédalier piste Gipiemme. Équipé ensuite d’un guidon “bullhorn”, monté sur des roues piste avec boyaux, j’ai fait quelques sorties dominicales à Paris, en compagnie de mon copain Pierre. Notre chef d’atelier (Pierre), m’avait bricolé la fourche, pour y installer un frein avant pour sécuriser les arrêts.

Lorsque je me suis installé dans le sud en 2014, le vélo a fait partie du déménagement. Il est resté dans un coin de ma cave un bon moment, jusqu’au jour où, inspiré par les exploits de ceux qui roulaient sur route en longue distance en pignon fixe, j’ai décidé de l’équiper correctement pour rouler sur la route dans ma région. Guidon de course Cinelli et potence assortie, frein arrière en plus du frein avant, roues Gipiemme avec des pneus (3 kg la paire), fourche route chromée en acier Vitus récupérée et braquet 46×18 en single speed. Le montage a été effectué dans les règles de l’art par mon ami Gabriel Refait de Dynamo Cycles Repairs à Aix.

Vélo tendance Néo Rétro
Vélo Bernard Carré Pista tendance Néo Rétro après transformation en version route : single speed, freins AV et AR

J’ai essayé de rouler en pignon fixe, mais je n’ai pas eu de plaisir avec cette pratique. Trop vieux, trop rêveur sur le vélo, pas à l’aise dans les descentes : je me suis contenté d’une roue libre, avec un pignon unique. Très vite j’ai adoré ce minimalisme et l’engagement physique que cette pratique frugale m’imposait. Ce vélo est devenu progressivement le partenaire de mon entraînement physique : travail de puissance en cote et de vélocité sur le plat. Je me frottais même le dimanche matin à des “déraillés” qui étaient étonnés de ma capacité à les suivre et même les lâcher dans les bosses. Mais, c’est surtout en “solitaire” que j’appréciais mes sorties, qui pouvaient dépasser 100 km. Le seul “hic”, c’est qu’un “pista” ne possède pas de porte-bidon et mes sorties, dans ma région très ensoleillée, prenaient souvent la forme d’une “chasse aux fontaines” amusante, mais contraignante.

L’idée de me faire construite un single artisanal reprenant les caractéristiques de ce pista B. Carré est venue et ma rencontre avec Sébastien Klein des Cycles Brevet a donné naissance à mon “Diamant noir”, une superbe fabrication artisanale de Sébastien. Avec un cadre légèrement plus long, l’esprit de mon vieux “Pista” habite ce nouveau vélo que j’adore. Que faire de mon ancien vélo ? Impossible de m’en séparer et de rompre ce lien sentimental. Je faisais quelques petits tours de temps en temps avec, en mode “souvenirs-souvenirs”. Il me servait aussi sur mon home-trainer lorsque la météo était mauvaise et quand j’ai dû me rééduquer après ma fracture du fémur fin 2021. Et si je le transformais, pour avoir une alternative de vélo et de braquet différents ? Ce serait bien cette fois d’avoir 2 portes-bidon et de faire disparaitre ce câble de frein arrière sur lequel j’accroche mes cuissards. Quelques travaux, nécessitant de refaire la peinture après ces travaux de brasures … et voilà l’histoire.

La transformation

J’avais réalisé partiellement le démontage et Gabriel a finalisé le dépouillement total du cadre, qui est parti à l’Ille-sur-Têt chez Caminade. L’opération de grenaillage à permis de décaper tout le cadre. Les emports ont été soudés et le passage du câble de frein arrière a été aménagé dans le tube horizontal. Grâce à son expertise et l’outillage adéquat, ces différentes opérations ont été une formalité pour l’atelier Caminade. Par contre, la peinture a été complètement loupée. Incompréhension de la demande et exécution bâclée. Le cadre est revenu couvert de paillettes granuleuses en surface et raccords “beurrés” au point que l’estampage de la marque B. Carré était noyé sous une épaisseur de poudre, fixée elle même par une couche de vernis incroyable.

Retour à la case départ pour la partie peinture. Cette fois je me suis adressé à l’atelier local de Dynamo Cycle Repairs, habitué à restaurer les vélos anciens et notamment de belles randonneuses. Cette fois l’option sera une peinture liquide. Le peintre s’est pris la tête pour décaper la couche de vernis et de poudre afin de remettre l’acier à nu. J’ai choisi une couleur blanc nacré qui était celle que j’avais demandée initialement. Et après une longue attente, le cadre est enfin de retour.

Neo Retro on rcycle ses souvenirs
Remontage par Gabriel dans l’atelier de Dynamo Cycle Repairs à Aix-en-Provence – Photo Patrick VDB

Pour le remontage c’est encore à mon expert local, Gabriel, que je fais appel. J’ai décidé de garder un esprit “néo-rétro” à ce vélo en mélangeant les bonnes choses du passé à des équipements “high tech”, comme cette selle Fizik 3D adaptative et ma paire de roues carbone avec ses superbes moyeux Mack fabriqués en Pologne et montées par les mains expertes de Franck Le Renard.

Un caprice couteux

Il ne faut pas se mentir, un caprice de passionné ça peut coûter cher. Sans parler des pièces que je possédais, la modification et la remise en peinture de ce vélo m’a coûté 550 €. C’est sûr que je ne retrouverai jamais ma mise de fonds à la revente. Mais la question n’est pas là, il n’y aura pas revente. En fait, je dois beaucoup à ce vélo et j’avoue que cet attachement est complètement irrationnel. Cet objet en acier aurait-il une âme ? C’est à croire ! Il a été une une source d’inspiration, lorsqu’avec mon copain Pierre nous nous sommes lancés en 2013 dans une série d’articles à succès sur la transformation en fixies des vieux vélos. Ces sujets dépassaient régulièrement les 30 000 pages vues à chaque parution et ils ont encore une certaine audience. Nous avons même partagé sur Youtube une vidéo réalisée il y a 10 ans qui a atteint 225 000 vues sur la conversion d’un vieux biclou.

Je ne suis ni collectionneur, ni nostalgique, mais ce vélo simple, qui a suivi en marge de ma passion pour le gravel le développement de Bike Café, méritait ce “revamping”. Il va à nouveau m’accompagner lors de quelques balades minimalistes sur nos belles routes des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse. Avec lui je “recycle” quelques souvenirs et je compte bien m’en créer d’autres.

Neo Retro on recycle ses souvenirs Bernard Carré
La montée du Calvaire à Alleins – photo Alain Magré

J’ai très vite enchaîné cette sortie d’atelier, par une belle sortie de 80 km avec un peu de dénivelé, pour valider le comportement routier de ce pista. Cette remise en route s’est bien passée, il restera je pense à reconsidérer l’option freins. Les petits Campa, qui ont plus de 40 ans, allaient bien pour mes roues anciennes à boyaux, pour ces jantes carbone c’est limite au niveau de l’écartement des mâchoires. Une paire Shimano ou de Tektro actuels, devraient venir améliorer la situation.

Une nouvelle fois, je voudrais recommander aux amateurs de vélos anciens, qui cherchent un atelier sérieux et compétent dans la restauration de vélos : Dynamo Cycle Repairs à Aix-en-Provence créé par Gabriel Refait.

Neo Retro on rcycle ses souvenirs
Tout juste sorti de l’atelier de Dynamo Cycle Repairs – photo Gabriel Refait

Gants Racer : j’veux du cuir !

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Gants Racer Urban en cuir
Gants Racer Urban en cuir

Il y a bien longtemps les gants de cyclisme avaient a minima une paume en cuir, vous savez cette matière naturelle, respirante et « vivante » fournie « gracieusement » par les bovins, ovins et autre caprins. Et puis, avant la juste remise en cause de l’exploitation des animaux et pour des raisons économiques, sont apparus le cuir PU (cuir polyuréthane) et autre nubuck de synthèse. Ces matières non naturelles ont, à mes yeux, les défauts de ne pas m’aller comme un gant (!) et de rapidement sentir différemment qu’un cuir naturel. Racer apporte un peu de nouveauté en présentant la gamme de gants Urban avec une paume en cuir naturel. Photos Philippe Aillaud.

J’ai pu tester le modèle d’été Union, présenté comme « un gant en lycra sobre et élégant qui possède une paume en cuir d’agneau lui conférant souplesse, grip et une excellente protection à l’abrasion ». Il possède des index adaptés aux écrans tactiles.

L’histoire de Racer commence en 1927 dans les tanneries françaises à Vendôme. À la suite d’un voyage à New-York, M. Patault voulu donner un nom à sa marque qui serait reconnu à l’international. Faisant références aux skieurs qui descendaient les montagnes à la course, Racer est née. Au départ, Racer concevait des gants pour les alpinistes et les skieurs, afin de leur permettre de performer au maximum de leur habilité. Durant ces années, peu à peu la réputation de la société installée à Salon-de-Provence s’est ouverte à différentes activités en fabriquant des gants premium.

J’enfile mes gants…

Pour ma main de 22 cm de circonférence et de 20 cm de long, le guides des tailles du fabriquant indique un L. Et comme de par hasard (sic) j’ai reçu une paire en L en Lycra bleu marine et paume blanche, très élégante. Il existe aussi en noir, bleu clair, rouge et vert.

Gants Racer Urban en cuir
Pour encore mieux respirer, la paume est percée d’une multitude de petits trous espacés de 5 mm – photos Philippe Aillaud

Pour encore mieux respirer, la paume est percée d’une multitude de petits trous espacés de 5 mm. Le Lycra du dessus, du fait de sa grande extensibilité, laisse entrevoir la peau par transparence lorsque la main enserre le cintre. Petit détail pratique : les boutons pressions qui permettent de solidariser les 2 gants. Adieu gant orphelin suite à une perte.

Bien que dépourvus de tout système de fermeture, ce qui est courant pour les gants actuels, l’élasticité du dessus et les doigts longs font que les mettre et les ôter est un plaisir.

Sur le vélo

Je roule ces gants en les détournant de leur programme cible, la ville. Dans tous les cas, leur coté seconde peau est très agréable. Sur route, il suffit de mettre la paume face au vent pour sentir l’apport des multi-trous en terme d’aération. Je n’ai senti aucun point dur, aucun plis sur la paume, aucune gêne. Il en va de même en gravel… tant que le sol est plus chemin de halage que calcaire sudiste. Comme pour tous les gants à paume non renforcée, le confort pâtit d’un sol rugueux. Je les ai même emmenés à vtt sur des sols beaucoup plus exigeants sans problème.

Pour conclure

Légers, aérés, assurant une bonne protection avec leurs doigts longs – je n’ai pas poussé le professionnalisme de testeur jusqu’à chuter volontairement – confortables pour des paumes simple épaisseur, permettant l’accès au tactile – sauf au lecteur d’empreinte – et élégants en prime.

Gants Racer Urban en cuir

Après plusieurs sorties dont une majorité hors bitume, la paume présente de légères marques d’usage, ce qui est normal lorsque l’on côtoie poussière et même rare boue.

Pour l’entretien, Racer indique « Les gants se nettoient en utilisant un savon doux et un chiffon humide. Évitez le nettoyage à sec, le lavage en machine et le sèche-linge. N’utilisez ni eau de javel, ni adoucissant. »

Prix : 40 €

Infos sur le site de Racer

Evolution Gravel Race, l’aventure africaine avec WishOne

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Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne

Nous avions rencontré le Team Amani au mois de mai à Millau dans le fief de WishOne. Nous avions alors évoqué l’échange et le partage entre ce Team africain et le Team WishOne. La suite logique était une participation à l’Evolution Gravel Race en Tanzanie. La marque de Millau est même devenue partenaire officiel de cette épreuve de 850 km reliant le cratère du Ngorongoro à la côte Swahilie. C’est Victor Bosoni qui est parti en Afrique relever le défi de cette course incroyable. Il nous a envoyé le récit d’une course éprouvante qu’il a dû abandonner au 600ème kilomètre à cause d’une bactérie qui l’a rendu malade. Texte et photos Victor Bosoni

La découverte

Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne
Le Wish One Sub découvre la Tanzanie

Après avoir débuté en 2022 sous la forme d’une course par étapes de cinq jours, les organisateurs de la course ont changé cette année le format en une course d’ultra en deux étapes. C’était le même parcours de 850 kilomètres avec 10 000 mètres de dénivelé, commençant au cratère du Ngorongoro et se terminant sur la côte swahili de l’océan Indien. Les coureurs doivent le parcourir en deux étapes, avec une pause obligatoire de 12 heures entre ces deux étapes.

Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne
Parcours et liste des participants

Victor Bosoni, membre du Team Wish One était envoyé en Tanzanie pour représenter la marque. Il nous livre son récit.

Ma première impression lors de mon arrivée en Tanzanie a été la découverte d’un pays unique. L’hospitalité est une des grandes qualités des Tanzaniens. Tout au long de mon séjour, j’ai été traité comme un roi. Dans mon hôtel, le personnel avec qui j’ai créé des liens amicaux, était aux petits soins pour moi.

Pendant la semaine d’acclimatation, précédant le départ de l’Evolution Gravel Race, j’ai exploré les environs de Moshi. Je me suis familiarisé avec le type de pistes que j’aurais à parcourir. Cela allait des pistes larges et ondulées aux singletracks rapides et lisses. C’est avec une joie empreinte de curiosité que j’ai réalisé ma première sortie, encouragé par les habitants le long des routes, avec des enfants criant “Mzungu!” (le surnom donné ici aux Européens à la peau blanche). Malgré la pauvreté qui saute aux yeux, il se dégage dans ce pays une joie de vivre contagieuse. La Tanzanie, bien que magnifique, connait de graves problèmes sanitaires, surtout dans les régions les plus reculées. Cela fait réfléchir et nous conduit à la plus grande humilité.

Evolution Gravel Race : c’est parti !

Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne
Au départ avec Lachlan Morton qui va remporter l’épreuve

Le 27 Juin 2023 à 7h, le départ est donné ! Après un trajet de 5h la veille entre Moshi et le Cratère Ngorongoro, lieu du départ. Un concurrent italien, Ivan Poiana, s’est retrouvé sans vélo, suite à des problèmes de transport aérien de ses bagages. Fort heureusement, j’avais un vélo supplémentaire de Wish One avec moi, qui était initialement prévu pour un membre du Team Amani qui était forfait à cause d’une maladie. Ivan était ravi d’avoir un vélo pour se rendre à l’aéroport qui se trouvait sur la trace en espérant retrouver ses bagages.

Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne

De mon côté, je me sentais bien préparé avec mon Wish One SUB, équipé de ses roues ENVE 3.4 et de ses pneus Vittoria Terreno Zero 700×38. Les premiers 60 kilomètres étaient sur route. Nous avons abordé les premiers chemins à la moyenne de 32 km/h. Le groupe s’est rapidement réduit de 30 à 15 concurrents, puis nous étions seulement 5 à l’avant. En entrant dans la partie la plus difficile de la course, j’ai perdu ma sacoche de selle. J’ai dû m’arrêter pour la ramasser, laissant mes compagnons de course, dont Lachlan Morton, partir devant. Lachlan, équipé d’un VTT avec prolongateurs, est très familier de ce genre parcours et de terrains. Il avait soigneusement préparé sa course. Il savait qu’une machine équipée de suspensions serait le meilleur choix ici.

Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne
Lachlan, équipé d’un VTT avec prolongateurs, est très familier de ce genre parcours et de terrains – Photo EF Pro Cycling – Dominique Powers

Je ne me suis pas laissé abattre. J’ai rattrapé mes collègues africains dans cette portion de chemins illisibles à travers les ronces et j’ai commencé à chasser derrière l’Australien ! Mes pneus ont commencé à perdre de la pression à cause des nombreuses échardes des épineux… Au premier ravitaillement en eau, j’ai pris le temps de regonfler avec ma petite pompe. Le groupe de chasse m’a dépassé mais j’ai réussi à les rattraper assez rapidement. J’ai pris la tête du groupe pour lancer la poursuite, certains ont lâché et nous nous sommes retrouvés à 3.

Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne

Au sein de notre trio, la coopération était bonne, mais j’avais l’impression de fournir le plus gros de l’effort (toujours dans l’espoir de rattraper Lachlan…). Après une cinquantaine de kilomètres à trois, j’ai décidé de partir seul. C’est à ce moment-là que mes problèmes ont commencé. Sur les grandes pistes ondulées qui ne rendaient rien et qui nous forçaient à emprunter des chemins bis, ma chambre à air, scotchée à ma tige de selle, s’est détachée et s’est coincée dans mon disque arrière… Ensuite, c’est une autre erreur à laquelle j’ai dû faire face : j’ai oublié d’apporter de l’huile pour ma chaîne.

Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne
En quelques dizaines de kilomètres, la chaîne a complètement séché.

Les routes africaines sont très poussiéreuses, en quelques dizaines de kilomètres, la chaîne s’assèche complètement. Après une dizaine de kilomètres à humidifier ma chaîne avec l’eau de mes bidons, je dois me résoudre à acheter de l’huile alimentaire pour la lubrifier !

Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne
Les membres du trio

Un début de nuit que nous avons commencé avec un repas dans un snack local, ce sera ma plus grande erreur sur cette course…

Le temps perdu à cause de ces problèmes me fait perdre toute mon avance sur le duo à qui j’avais faussé compagnie… Ce qui m’a valu un bon remontage de bretelles de la part de mes compères ! Mais leur extrême générosité a repris le dessus et ils m’ont fourni du lubrifiant et l’abri dans leurs roues pour le début de la nuit… Une nuit que nous avons commencée avec un repas dans un snack local, ce sera ma plus grande erreur sur cette course…

Les premiers pourcentages de la grande côte de ce parcours de l’étape 1 m’ont naturellement extrait de nouveau de ce groupe. Dans la descente suivante, je chute mais heureusement, je suis juste égratigné légèrement. Mais les galères perdurent, la pression de mes pneus continue de me jouer des tours et tous les 10 kilomètres, je suis obligé de regonfler… Je perds un temps précieux et l’eau de mes bidons s’amenuise…

À 100 km du camp, je n’ai pratiquement plus une goutte d’eau et nous sommes en pleine nuit. Je dois survivre avec ce qu’il me reste… Par chance, alors que je suis en perdition, je croise une voiture de l’organisation qui me demande si j’ai vu un éléphant, car Lachlan s’est retrouvé nez à nez avec cet animal en pleine nuit et vu la dangerosité de l’animal, c’est inquiétant pour les coureurs… Je leur demande de l’eau. Quelle chance ! Il me reste 25 kilomètres, que j’effectue à la vitesse d’un escargot, mais je suis arrivé à 6h du matin, au lever du jour, je vais pouvoir dormir car le nouveau départ aura lieu dans 12h.

Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne

C’est reparti ! Frais comme un gardon, j’entame cette nouvelle étape avec enthousiasme. Le camp nous a accueilli à bras ouverts avec des douches à l’eau venant du sceau, des toilettes sèches, un barbecue et des tentes équipées de matelas : tout ce qu’il faut pour récupérer et attaquer les 400 km de course qui restent jusqu’aux plages de Pangani. Je repars à la nuit tombée, aux alentours de 18h, avec pour objectif de décrocher la deuxième place, pour laquelle je suis à peine en retard de 45 min.

C’est incroyable de voir la vie trépidante dans les petits villages disséminés le long de ces routes perdues. Tous les 2 à 3 kilomètres, il y a un village et même la nuit, la vie y bat son plein ! Les rencontres nocturnes avec des habitants ou des Masaï ne sont pas rares.

Les 30 premiers kilomètres se passent bien, mais les ennuis ne tardent pas à refaire surface. Des troubles gastriques me forcent à faire des haltes répétées : tous les 20 km, puis tous les 10, puis tous les 5, et finalement tous les 2. Après 100 km de souffrance, mon corps arrive à bout de forces. Il est 2h du matin, je suis en pleine montée et je ne peux plus avancer. Je déplie ma couverture de survie, m’allonge, et préviens la direction de course de mon état. Ils me conseillent d’attendre le lever du jour et de grimper jusqu’au village situé en haut du col.

Je suis épuisé, je n’ai plus rien à manger, je suis immobile. L’aube se lève et la batterie de mon téléphone est presque à plat. J’essaie de contacter les organisateurs, mais personne ne répond. Finalement, à 9h, je reçois un message m’indiquant de monter au prochain village et de prendre un taxi pour aller au suivant. J’essaie de proposer d’autres solutions et, quand je parviens au sommet du col, on m’informe qu’une voiture médicale viendra me chercher. Soulagement ! Cependant, je dois faire demi-tour et encore descendre 15 km de col pour aller à sa rencontre.

Evolution Gravel Race 2023 avec WishOne

Il est 11h quand j’arrive à retrouver le médecin de la course. Il était temps, car je souffrais non seulement de déshydratation, mais aussi d’hypoglycémie et de sous-alimentation.

Voilà le résumé de mon expérience sur cette Evolution Gravel Race 2023. Plus qu’une simple course, c’est une aventure humaine intense, traversant des paysages somptueux et à la rencontre d’une culture fascinante. C’est un défi extrême pour des Européens néophytes comme moi, mais une expérience indéniablement enrichissante.

Je tiens à remercier tous nos partenaires, en particulier Wish One, pour cette opportunité unique qu’ils m’ont offerte.

Infos sur l’Evolution Gravel Race 

Caminade lance Llum, une lampe High Tech sur moyeu dynamo

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Llum Caminade front light dynamo hub
Illustrations Caminade / Llum

Sur des parcours longue distance, que ce soit sur route ou en gravel, en course ou en voyage, deux enjeux d’ordre électrique préoccupent les cyclistes : l’autonomie de leur éclairage et la charge des appareils de communication et de guidage.
Une solution très populaire consiste à équiper sa roue avant d’un moyeu dynamo, pour produire en roulant un flux continu d’électricité, qui alimente lampes avant et arrière. Cette électricité produite en permanence permet aussi d’alimenter un condensateur au format USB, qui lui, recharge batterie externe, téléphone, frontale, GPS…

Plutôt que de dériver l’électricité produite par le moyeu d’un côté vers la lampe et de l’autre vers un chargeur USB, Sinewave, une marque américaine, a créé il y a quelques années la lampe Beacon, qui groupe dans le même boîtier compact lampe avant et chargeur. Nous avions d’ailleurs consacré plusieurs paragraphes – ici ou – à cette lampe réputée dans le milieu de la longue distance.

Llum Caminade front light dynamo hub long distance travel
Llum, la solution ultime pour la longue distance ? – capture d’écran site web Llum

Mais voilà, produite au compte-goutte aux U.S.A., la Beacon est chère et régulièrement en rupture de disponibilité…
Désireux de trouver une alternative, Caminade, le fabricant catalan et militant de cadres titane sur mesure, a décidé de concevoir une lampe de qualité et de caractéristiques équivalentes… voire supérieures, comme nous le verrons plus loin. Ainsi est née la marque Llum (lumière en Catalan) et la lampe éponyme. Mais quel est exactement cet étrange objet ?

Fabriquée en France, très complète sur le papier

La lampe LLUM est née de la collaboration entre la société C²industrie, spécialisée en usinage, et la marque Caminade. Dans un premier temps, la lampe équipe déjà les vélos des clients de Caminade qui ont choisi une roue avant avec un moyeu dynamo. Devant le succès des premiers exemplaires produits, Caminade vient de lancer la précommande d’un lot des 50 exemplaires dont la fabrication a déjà commencé et qui seront livrables à partir du 24 août.

Llum Caminade front light dynamo hub high tech
Une série de 50 exemplaire est d’ores et déjà disponible à la précommande – capture d’écran site web Llum

Très complète, cette lampe dispose de nombreux atouts : l’éclairage avant du vélo et chargeur USB bien sûr, mais aussi la possibilité de l’alimenter lors des arrêts avec une batterie externe, d’alimenter une lampe arrière en roulant ou à l’arrêt, ainsi que de mini-feux rouges intégrés sur les côtés. Le système de fixation de la lampe est universel et s’adaptera à tous les supports de lampe sur dynamo du marché.

Non content de proposer une lampe avant, Caminade proposera aussi une lampe arrière pour compléter le dispositif d’éclairage du vélo. Dès que possible, nous allons tester ce matériel et nous vous proposerons un test détaillé de ce qui s’annonce déjà comme le seul combo lampe/chargeur USB européen du marché. Affaire à suivre !

Llum Caminade front light dynamo hub legend
La Llum dispose d’un grand nombre de caractéristiques – capture d’écran site web Llum

Caractéristiques techniques :

Puissance d’éclairage750 lumens
5 minutes d’éclairage à l’arrêt
allumage à basse vitesse
Sortie USB-Achargeur régulé 5Vcc
2 feux latéraux de sécuritérouges ( 10 minutes d’autonomie à l’arrêt )
2 sorties feux arrières6Vcc en mode éclairage ou charge ( coaxe 3mm )
Double alimentationpar dynamo (coaxe 5.5mm)
par powerbank (USB-C) batterie auxiliaire
Boîtier démontablealuminium usiné dans la masse
support 6x10mm réversible pour tête de fourche ou prolongateur
protection IP54 contre les éclaboussures et les résidus de poussière
Poids180 g
La lampe est livrée avec 2 cordons à connecteur mâle coaxial – support lampe non fourni

Lampe dynamo 750 lumens avec chargeur USB intégré 349€

Llum Caminade front light dynamo hub night camping
Au bivouac, à l’arrêt, on s’éclaire en alimentant la Llum via une batterie externe – capture d’écran site web Llum

1500 km au guidon du gravel Origine Graxx Explore, avec Axel Carion

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Test du gravel Origine Graxx Explore

Depuis plusieurs mois maintenant, Origine propose son redoutable Graxx en version « Explore » avec l’équipement d’une fourche suspendue Rock Shox Rudy verrouillable qui permet de repousser les limites de vos sorties gravel et de gagner un confort non négligeable sur des sentiers accidentés. Nous vous l’avions présenté en février dernier ; voici un retour d’expérience après 1 500 km parcourus sur les sentiers de la Côte d’Azur et sur les pistes de l’Atlas marocain qui seront au programme du BikingMan X 2023. Testé par Axel Carion – photos David Stiv.

Test du gravel Origine Graxx Explore

 

La géométrie

Test du gravel Origine Graxx Explore
  SMLXL
STHauteur tube de selle475505535570
TTLongueur horizontale546561576591
HTHauteur tube direction140160185205
HRHauteur direction standard225245270290
HRHauteur direction possibleDe 195 à 230De 215 à 250De 240 à 275De 260 à 295
SAAngle de tube de selle71.9727272
AHAngle de direction68.969.37070
CSLongueur des bases430430430430
SKStack578598625644
REReach357367373382
BBDéport boitier60606060
LEEmpattement1038105110591075
RFDéport fourche51515151
 

La géométrie de l’Explore est en tout point identique à celle du Graxx, son frère jumeau. La seule différence notable : la fourche Rudy Explore Rock Shox est plus haute de 4 cm que celle d’Origine. Une fois installée, le stack par rapport au Graxx non suspendu est 2 cm plus haut. C’est un détail à prendre en compte, en particulier si vous souhaitez installer la fourche en seconde monte sur un Graxx, afin de conserver une grande précision pour votre position.

Test du gravel Origine Graxx Explore

Le Graxx Explore bénéficie de l’évolution du cadre du Graxx III et il est disponible en version GTR ou GTO. Voir ces évolutions présentées dans un article précédent.

Le test sur le terrain

Avec près de 25 000 kilomètres au compteur du Graxx, j’ai eu l’occasion de le tester sur une grande variété de terrain. Des routes de Corse aux confins de la forêt atlantique brésilienne, j’ai pu mettre à rude épreuve le gravel d’Origine en conditions extrêmes sur des pistes roulantes ou au contraire, très cassantes (présence de pierriers, verticalité des pourcentages).

Lors du lancement de la version « Explore » j’étais, comme beaucoup de pratiquants, circonspect sur l’intérêt d’équiper le Graxx d’une fourche suspendue compte tenu de l’efficacité déjà redoutable de ce gravel. Avant de pédaler sur un Origine, je venais de la famille des propriétaires d’un OPEN UP et j’avais été immédiatement bluffé par le duo confort/nervosité que proposait le Graxx.

C’est au Maroc, sur les pistes de la chaîne de montagne de l’Atlas, que j’ai pu faire mes premiers kilomètres au guidon de l’Explore. Dans l’Atlas, selon les conditions climatiques, le terrain peut rapidement devenir boueux ou piégeux dans les ornières avec le sable ou les cailloux concassés par le temps. La caillasse est souvent omniprésente dans ce massif essentiellement calcaire et le pilotage du gravel peut rapidement être engagé. Les pourcentages sont souvent à deux chiffres et il faut redoubler de prudence dans les descentes malgré le spectacle visuel des montagnes marocaines environnantes.

Le gravel Origine Graxx Explore en descente

En descente, le Graxx Explore et sa fourche déverrouillée de 40 mm de débattement pardonne beaucoup plus que son frère 100% rigide. On se prend rapidement au jeu, pour engager davantage dans les descentes et pour se jouer des trous et ornières sur le chemin. Les pierriers se passent avec moins de stress et le confort global de la machine étonne. C’est le corps qui me remercie car les mains, les bras et les épaules sont moins éprouvées en particulier sur de longues journées de gravel engagées (+ de 8 heures).

Le verrouillage de la fourche Rock Shox Rudy est un must, dès lors que vous grimpez sur les pistes ou que vous enchainez des portions de transition sur de l’asphalte. Une fois verrouillée, la perte de rendement est imperceptible par rapport au Graxx rigide. Un point à noter, le poste de pilotage demeure « plus lourd » à emmener et les puristes du gravel devront sacrifier un peu de la légèreté habituelle qu’ils connaissent sur l’avant de la machine. Pour les néophytes, la fourche suspendue apporte une impression de sécurité supplémentaire pour mieux « placer » sa machine dans des descentes techniques et permet de mieux sentir l’avant du gravel.

Le vélo est moins « sauteur » sur des sentiers parsemés de pierres et permet de garder un meilleur contrôle. Les techniciens prendront plus d’engagement dans les descentes, les néophytes eux, prendront plus de plaisir car ils seront moins « secoués ».

Montage vidéo (test du Graxx Explore)

Le bilan 

Globalement, j’ai été bluffé par la version Explore car elle apporte un véritable plus, notamment pour la pratique engagée du gravel. Le poids global de la machine n’est pas tant pénalisé que cela, mais le gain de confort et l’assurance gagnée dans le pilotage sont des atouts non négligeables pour le bikepacking sur plusieurs jours, l’ultradistance en gravel ou encore pour des sorties courtes avec des terrains cassants. On se rapproche un peu plus du VTT semi-rigide sans empiéter pour autant sur ses platebandes. Si votre pratique gravel tend à vous emmener sur des pistes de plus en plus techniques ou sur des sorties longues, l’Explore est la machine qu’il vous faut. Pour les débutants qui hésitent à franchir le pas du gravel de peur d’être « secoué », c’est l’occasion de gagner en sécurité sur les pistes.

Le gravel Origine Graxx Explore sur le terrain

Si vous restez principalement sur de l’asphalte et du réseau secondaire et que vous chassez les grammes sur votre gravel, la fourche suspendue n’est pas essentielle. Pour les « chasseurs de pistes », la liberté offerte par un gravel semi-rigide offre un terrain des possibilités encore plus grand tout en ménageant la matériel (roue) et le corps.

Caractéristiques

La configuration du Graxx Explore testé :

  • Roues Prymahl Vega C35 PRO carbon dynamo
  • Transmission Shimano mono plateau 40 dents avec cassette 11-42
  • Fourche Rock Shox Rudy Ultimate 40 mm
  • Tige de selle, cintre, potence : Ritchey
  • Selle ISM PL1.1
  • Pneus SCHWALBE Bite 45 mm à l’avant / Allround 45 mm à l’arrière

Le vélo nu, sans équipement bikepacking pèse 8,7 kg.

En configuration bikepacking de plusieurs jours (bidons pleins, sacoches équipées et trousse à outils) il pèse 14 kg.

Prix de l’Origine Graxx Explore GTO : à partir de 3133 euros

Site du fabricant : https://www.origine-cycles.com/fr-FR/velo/gravel-suspendu/graxx-gto-explore