En couverture le premier bikepacking en 2016 des 3 massifs : Sainte-Victoire, Sainte-Baume, Maures entre Aix-en-Provence et Fréjus
Les traces que nous laissons sur les réseaux sociaux ne sont pas comme celles du sillage d’un navire, elles ne s’effacent pas dans l’écume de la vie. Un matin, un peu désoeuvré, j’ai cliqué sur le lien « toutes les photos » de ma page Facebook. En faisant défiler les images de cet album numérique, j’ai retrouvé des instants oubliés, cachés sous le tapis du temps qui passe. Le temps s’accélère, l’instant présent efface rapidement celui qui vient à peine de se passer. Nous sommes plongés en permanence dans un tourbillon d’informations qui nous entraine dans l’oubli de moments pourtant relativement proches à l’échelle d’une vie. C’est paradoxal de faire cette pause sur image à l’aide de Facebook : symbole de l’éphémère et du superficiel. Dans les images qui se succédaient, j’ai retrouvé une photo sur laquelle, un peu plus jeune, je chevauchais un vélo de gravel… Elle est datée de 2015 et m’a révélé que 10 ans de gravel s’étaient écoulés avec mes amis sur Bike Café, sans que nous ayons vu le temps passer et sans que l’intérêt pour ce vélo nous ait quitté.
En 2015, profitant de notre visite sur le Roc d’Azur, nous avons testé 3 vélos de gravel : acier, carbone, alu que nous avons dû arracher sur les stands aux marques incrédules à l’époque de ce nouveau concept...
Dans les allées de l’Eurobike en 2015, une idée allait germer : elle se nomme Bike Café. Nous découvrions, émerveillés le Cannondale Slate, le Scott Addict, un Bombtrack Aventure et de curieuses sacoches à scratcher sur les cadres de ces vélos. Nos premiers tests vélos pour le blog de sports outdoor Track & News, que j’avais cocréé 4 ans plus tôt avec Eric Thouvenin (Openrunner), avaient commencé et nous nous sommes transformés en “troubadours” de la pratique de ce nouveau vélo. Dix ans plus tard, Bike Café qui a pris la suite en 2016 voyait son audience s’envoler naturellement, sans aucune technique de référencement. Il atteignait en 2019 près de 3 millions de pages vues, et devenait un vrai média, animé par une équipe de pionniers passionnés. Notre web magazine souffle en ce mois de novembre les 10 bougies de sa conviction précoce du phénomène gravel et du bikepacking.
Mon premeir essai de gravel avec le Giant Anyroad – 2015La première gravel Roc avec Eric et Pierre – 2016Un premier bikepacking entre Aix et Fréjus avec Pierre – 2016Sur le Tour de l’étang de Berre avec Dan – 2016Avec Philippe Test du Graxx 1 – 2019Dans les Maures avec Laurent – 2020La mémoire de Facebook est là pour me rappeler quelque bons moments… il y en a eu bien d’autres. Je m’arrête à 2020 pour faire simple et évoquer cette période “avant covid” où nous avions déjà entrepris : tests, rencontres, événements, bikepacking… sur notre site.
Si nous avions écouté à l’époque les augures des spécialistes prédisant le simple effet d’une mode passagère, nous aurions baissé les bras. Au contraire, notre conviction profonde, basée sur ce que l’on ressentait les fesses posées sur un tel vélo, nous ont conduit à poursuivre notre chemin sur cette trace. Dans notre parcours, solitaire au départ, nous avons été rejoints par d’autres et désormais le gravel est sanctifié par les marques et les médias et c’est tant mieux. Cet album photo un peu oublié m’a fait à nouveau comprendre, mais je le savais déjà, que lorsqu’on croit en quelque chose il faut s’engager.
Sur le Roc d’Azur une partie de l’équipe avec nos nouvelles couleurs. De gauche à droite en haut : Patrick, Philippe, Yann, Colin, Cassandra. En bas : Laurent, Jean-Louis, Anthony. Phopt Eric Thouvenin
Cet anniversaire de 10 ans est joyeux et montre qu’on peut construire quelque chose sur une idée, surtout si elle est bonne, en se moquant de ce qui est conventionnellement institué. Bike Café est un média avec une ligne éditoriale intuitive et créative. Pour vous le prouver encore une fois nous vous présenterons bientôt un nouveau visage avec une organisation repensée, une ligne graphique modernisée et un nouveau site amélioré… Nous abordons cette prochaine décennie avec toujours autant de plaisir de vous informer en posant notre regard particulier sur le monde du vélo.
Nous avons pour cela besoin de vous connaître un peu mieux : lecteurs fidèles depuis le début ou plus récents, jeunes ou plus âgés, femmes ou hommes… Ces informations nous seront utiles. Ce n’est pas une étude marketing, c’est juste qu’après 10 ans on voudrait créer plus de proximité avec vous nos lecteurs.
En 2020, je découvrais la marque 4Ultra qui se distinguait, dans le monde de la nutrition sportive, par sa production bio et localement sourcée des ingrédients utilisés pour ses purées salées artisanales. Dans le monde de l’Ultra distance, en trail running comme à vélo, la nutrition est un facteur de réussite de nos objectifs. Devant l’inconfort gastrique causé par l’excès d’aliments sucrés, Pierre Cursan, le fondateur de 4Ultra, a choisi de privilégier le salé et les produits naturels pour soutenir l’effort des sportifs pratiquant les sports d’endurance et la longue distance.
Avec mon ami Alain, nous discutions de nutrition sportive naturelle, un dimanche matin sur le vélo. Alain ne connaissait pas 4Ultra. Je lui dis “Je vais t’envoyer le lien vers mon article de 2020, tu verras, j’ai vraiment apprécié ces produits !” Je lui ai donné ce lien et cet échange m’a donné envie de refaire un point avec Pierre pour connaitre l’évolution de 4 Ultra, six ans plus tard.
Chassez le naturel, il revient comme une évidence
Après son master en chimie des plantes, Pierre Cursan s’oriente professionnellement dans le domaine de la nutraceutique (*). Il devient ingénieur en recherche et développement, pour élaborer des compléments alimentaires et des médicaliments à base d’extraits de plantes. Après 13 ans dans ce domaine, Pierre sent qu’il a fait le tour de la question. Son intérêt pour la nutrition va prendre le dessus, alors qu’il réalise en 2014 le GR20 en Corse, en totale autonomie alimentaire.
Au départ de Paris-Brest-Paris – photo Pierre Cursan
Par la suite, il enchaine les trails et les épreuves de vélo et ne trouve toujours pas de nutrition salée. Il décide alors de créer ce qui n’existe pas, choisissant de fabriquer des purées de légumes bio sans conservateur et pouvant néanmoins se conserver un an à température ambiante. Aujourd’hui, nos connaissances ont évolué et nous comprenons mieux que ce que nous mangeons peut impacter notre santé. Le mot médicaliment est entré dans notre dictionnaire. Dans le sport et surtout lors de pratiques de longue distance, l’apport nutritionnel joue un rôle important. Le chemin n’a pas été simple pour que Pierre mène son projet à terme, mais il est tenace et depuis six ans que 4Ultra existe, le concept a convaincu une clientèle fidèle. La gamme s’est développée avec de nouvelles créations, complétées par des barres fabriquées dans le même esprit par un artisan partenaire et qui sont vendues sur son site.
Le bon sens sort de la poche du maillot
Finalement, Pierre se décide à se mettre lui-même en cuisine…
Quand je sors de ma poche de maillot une gourde de purée betterave, je sais que je vais retrouver le bon goût de la vraie betterave, agrémentée d’une pointe de vinaigre balsamique. J’aurai cet apport salé qui viendra compenser les pertes hydriques engendrées par l’effort. Pierre m’explique, lors de notre échange, que son projet au départ n’était pas compatible avec le cahier des charges que lui proposaient les entreprises qu’il contactait pour fabriquer ses recettes. Finalement, Pierre se décide à se mettre lui-même en cuisine. “J’ai appelé des industriels et des artisans en leur expliquant comment je voulais faire ces produits. À chaque fois, ils introduisaient des conservateurs que je ne voulais absolument pas. Je leur disais, je veux faire du bio, local : ce n’est pas pour mettre dedans des conservateurs“.
Le gros sel, obligatoire pour le label bio, vient des Pyrénées…
Pierre est parti sur des purées de légumes, pour leur côté glycémique bas et leurs vertus alcalinisantes. Pour la stabilisation de ses purées, Pierre fait appel à un labo qui a élaboré pour lui un protocole de pasteurisation qui permet de conserver le produit un an à température ambiante, sans le maltraiter afin qu’il garde ses vitamines, ses nutriments et son maximum d’anti-oxydants.
Pierre s’appuie sur son terroir pour se ravitailler. “Là, mon producteur va me livrer des pommes de terre Charlotte“. Les saisons vont rythmer sa production et sa purée de patate douce, très appréciée, est parfois en rupture de stock : il faudra attendre les prochaines récoltes, car Pierre se refuse à se procurer des productions venant d’autres régions et d’autres pays. Pour le cacao, il ne peut pas faire autrement : il vient du Pérou. Le gros sel, obligatoire pour le label bio, vient des Pyrénées, près de là où habite sa grand-mère. “Il provient d’une source souterraine des Pyrénées qui passe dans les profondeurs de la terre à Salies-de-Béarn. Il contient moins de plastique que le sel de mer“, me dit malicieusement Pierre. Ce qui est insolite, c’est que l’eau de cette source est 10 fois plus salée que l’eau de mer.
Le podcast avec Pierre Cursan
La gamme
Depuis mon article de 2020, la gamme s’est enrichie. J’ai eu le plaisir de découvrir de nouvelles saveurs qui, sur une sortie longue, me permettent d’ajouter un dessert à ma purée de légume. J’adore la Poire-Noisette par exemple ou l’Amande-Citron. Les barres qui sont venues renforcer le catalogue étaient une demande des clients de Pierre. Il a trouvé un artisan qui fonctionne selon la même logique que lui.
Embarras du choix désormais le matin au moment de choisir ce que je vais emporter – photos Patrick VDB
La gamme 4Ultra est disponible dans un réseau de magasins que vous pouvez retrouver ici sur la carte de France. Vous pouvez également la retrouver sur de nombreuses épreuves de trail running ou de vélo où Pierre se rend pour présenter sa production. Pierre est notamment sur la Desertus Bikus et d’autres épreuves d’ultra distance.
Le test
Je ne retire rien au test effectué en 2020. Depuis, j’ai goûté les nouvelles recettes et la délicieuse petite dernière : la poire-noisette. J’ai découvert aussi les barres et tout ça fonctionne très bien en complément, sur du très long, de pauses repas si nécessaire.
En route vers le Verdon de quoi faire une pause saveur – photo Patrick VDB
Les purées, que j’avais trouvées un peu trop salées en 2020, le sont moins, ou alors mon goût a évolué. J’ai apprécié les nouveautés qui apportent une variété de choix donnant à mes sorties vélo des goûts différents. J’ai apprécié également ces nouvelles barres qui permettent de varier sur des sorties longues les goûts entre sucré et salé.
En conclusion
Aujourd’hui, nous avons un choix énorme en matière de nutrition sportive. Pour choisir, comme lorsque vous faites vos courses alimentaires, il convient de lire les étiquettes. Comme Pierre, je suspecte les conservateurs qui sont trop facilement utilisés, même en bio, pour stabiliser les produits. Alors, puisque 4Ultra me propose des aliments qui n’en comportent pas, je les préfère aux autres. Et si en plus, ils sont bons et qu’ils révèlent la saveur de bons légumes qui poussent dans un sol dépourvu d’engrais : je signe. Reste le prix, qui est comme dans toute production basée sur le prix des matières premières un peu plus élevé, qu’il faudra accepter.
Les prix
À l’unité : 3 € ou 3,80 €
Les packs : 35 € les 10 gourdes salées ; pack découverte de 6 gourdes 20 € ou pack salé à composer vous-même avec prix préférentiel.
Les barres : 3 € l’unité ; 28 € les 10 ; 50 € les 20.
Le nouveau Scott Fastlane se présente comme un vélo de route électrique orienté performance et légèreté. Selon la marque suisse, il offrirait un comportement proche d’un vélo mécanique, tout en ajoutant une assistance douce et naturelle. Le Fastlane vise les cyclistes en quête d’un e-road bike discret et efficace pour affronter cols et longues distances.
Le Scott Fastlane propose un design intégré et épuré
Le design du Scott Fastlane joue la carte de la sobriété. Scott annonce un cadre si fin qu’il faut y regarder à deux fois pour deviner qu’il s’agit d’un vélo électrique. Le moteur se dissimule dans le pédalier, les câbles sont invisibles, et l’ensemble affiche une esthétique pure. Le témoin lumineux logé dans l’extrémité du cintre indique uniquement le niveau de batterie et le mode d’assistance via des LED. Le reste de la commande est intégré au cintre pour un cockpit net et minimaliste.
Un vélo à la silhouette fine et filiforme – photo ScottLe design épuré et fuselé se rapproche davantage d’un vélo classique que d’un VAE – photo ScottL’intégration de la batterie dans le tubre diagonal est discrète – photo Scott photo ScottUn témoin lumineux indique le niveau de batterie et le mode d’assistance – photo Scott
Une intégration complète pour plus de simplicité
Tous les éléments électriques — moteur, lumières, affichage — sont reliés à une seule batterie. Le cycliste ne gère qu’une source d’énergie, ce qui simplifie la recharge et réduit le câblage visible. Cette intégration souligne la recherche d’un style sobre et fonctionnel.
Scott Fastlane : un cadre léger et aérodynamique
Le Scott Fastlane est d’abord un vélo de route. Son cadre en carbone HMX ne pèse que 865 g, et sa fourche 353 g. Ce rapport poids/rigidité reste proche d’un vélo non assisté. L’aérodynamisme du cadre a été optimisé pour réduire la traînée et économiser la batterie. Selon la marque, cette conception permet de maintenir facilement la vitesse au-delà des 25 km/h, où l’assistance se désactive “sans presque aucune résistance”.
Un VAE discret – photo Scottphoto Scott photo Scott
Un confort pensé pour l’endurance
Les pneus de 34 mm offrent confort et stabilité sur tous types de revêtements. La géométrie “endurance” cherche à préserver le plaisir sur les longues distances, sans sacrifier la réactivité. Le Fastlane est également compatible avec la patte de dérailleur UDH, assurant une compatibilité étendue avec les transmissions actuelles et futures.
Le Scott Fastlane est pensé pour l’endurance – photo Scott
Scott Fastlane assistance électrique TQ HPR40
Le TQ HPR40 équipe toute la gamme Fastlane. Ce moteur compact et silencieux fournit 40 Nm de couple et 200 W de puissance maximale. L’assistance s’ajuste automatiquement au pédalage du cycliste, offrant une sensation fluide et naturelle. Selon la marque, l’unité est quasi inaudible, permettant de profiter du son du vent et du souffle en montée plutôt que d’un bruit moteur.
Le moteur TQ HPR40 est plus compact, plus silencieux et ne pèse que 1,17 kg – photo ScottUne intégration très discrète – photo Scott
Trois modes d’assistance simples
Le cycliste choisit entre trois modes : Eco, Mid et High. Le changement se fait directement depuis les cocottes, sans bouger les mains. Grâce à la compatibilité ANT+, le Fastlane peut se connecter à un compteur GPS pour suivre les données de sortie.
Le changement de mode d’assistance s’effectue directement sur les cocottes – photo Scott
Batterie et autonomie du Scott Fastlane
La batterie intégrée de 290 Wh promet d’assurer une autonomie suffisante pour de longues journées sur la selle. La recharge complète s’effectue en seulement trois heures. Un prolongateur d’autonomie TQ de 160 Wh, en forme de bidon, peut être ajouté. Le chargeur compact tient dans la sacoche Syncros prévue à cet effet, pour un transport facile lors des sorties longue distance. La gestion de l’énergie s’adapte automatiquement entre la batterie principale et l’extension.
La trappe d’accès à la recharge est discrète et élégante – photo ScottLe branchement s’effectue sans difficultés – photo ScottUn prolongateur d’autonomie TQ de 160 Wh peut être ajouté – photo Scott
Géométrie du Scott Fastlane
La géométrie du Scott Fastlane vise un équilibre entre endurance et efficacité. Elle favorise une position confortable tout en conservant un rendement élevé, proche du Scott Addict.
Géométrie du Scott Fastlane
Paramètre
XS
S
M
L
XL
A – Angle du tube de direction (°)
71.8
72.0
72.2
72.5
73.0
B – Hauteur du tube de direction (mm)
115
139
161
182
201
C – Longueur horizontale du tube supérieur (mm)
521
536
551
566
582
D – Hauteur entre-jambes (mm)
758
780
802
823
849
E – Déport de l’axe de pédalier (mm)
-75
-75
-75
-75
-75
F – Hauteur de l’axe de pédalier (mm)
274
274
274
274
274
G – entraxe roues (mm)
991
1000
1009
1016
1022
H – Distance boîtier – milieu du tube supérieur (mm)
448
468
490
514
545
I – Distance boîtier – sommet du tube de selle (mm)
458
478
500
524
555
J – Angle du tube de selle (°)
75.0
74.5
74.0
73.5
73.1
K – Longueur des bases (mm)
420
420
420
420
420
Diamètre ref. pneu (mm)
698
698
698
698
698
L – Reach (mm)
378
381
385
388
392
M – Stack (mm)
535
559
580
602
622
Chasse au sol (mm)
65.2
64.0
62.7
60.8
57.2
P – Portée du cockpit (mm)
532
535
558
562
576
Q – Hauteur minimale du cockpit (mm)
586
608
631
652
673
R – Longueur des manivelles (mm)
165.0
165.0
170.0
170.0
170.0
S – Déport de fourche (mm)
47
47
47
47
47
N – Longueur de potence (mm)
80
80
100
100
110
O – Largeur du guidon (mm)
380
380
400
400
400
3 modèles sont proposés
La gamme Scott Fastlane 2026 comprend trois versions : Premium, 10 et 20. Toutes partagent le même cadre carbone HMX et le moteur TQ HPR40.
Un VAE qui cible le marché des vélos électriques performants
Avec le Scott Fastlane, la marque suisse renforce la tendance des vélos électriques de route haut de gamme, orientés performance et intégration. Léger, discret et connecté, ce modèle cible les cyclistes exigeants qui souhaitent prolonger le plaisir sans renoncer au pédalage. Face à des concurrents comme le Giant Defy E+ Elite, déjà testé sur Bike Café, le Fastlane illustre l’évolution du marché : des VAE plus épurés, plus sportifs et toujours plus proches du vélo de route traditionnel.
Notre petit vélo prend une place de choix dans le débat publique actuel et pourtant, c’est l’industrie automobile qui, à coup de campagnes publicitaires massives, occupe le terrain de la mobilité et continue de se développer, précise l’auteur. Les chiffres concernant les modes de déplacement nous ramènent à la réalité : 63,6 % pour la voiture et 2,6 % pour le vélo.
J’ai découvert le vélo dans les années 70 et 50 ans plus tard, il a, comme notre Monde, bien changé. Dans cette lecture, l’auteur m’entraine à revivre cette évolution de la société vue par le prisme du vélo. Lors de mes débuts à vélo, nos champions cyclistes étaient issus des milieux populaires, comme ceux qui l’utilisaient pour aller au boulot. Aujourd’hui, nos champions sont éduqués et entraînés scientifiquement et parlent plusieurs langues. Le vélo boulot s’appelle désormais le vélotaf. Dans le monde des affaires, le vélo est devenu le nouveau golf. Il est très chic de se retrouver pour rouler sur de belles machines autour de l’hippodrome de Longchamp. David Sayagh nous livre dans sa Sociologie du vélo une analyse très complète et riche de références bibliographiques qui détaillent cette évolution sociale mouvementée.
Après la période émergente du vélo lors de laquelle la bourgeoisie s’est entiché de la bicyclette, le vélo s’est démocratisé avec l’apparition de la compétition. Devenu entre les deux guerres un instrument de liberté du milieu ouvrier, les classes sociales élevées l’ont alors boudé au profit de la voiture. Par nécessité, lors de la guerre de 1940 et après, le vélo est devenu un moyen de transport utilitaire. Dans les années 60-70, période que j’ai connue, nous avons vu le développement sportif que l’on connait et qui alimente encore les nombreux ouvrages qui paraissent chaque année à la gloire des grands champions de cette période glorieuse : comme la “Poupou” nostagie ! À l’époque, aucun cadre d’entreprise n’aurait mis ses fesses sur une selle pour se rendre au bureau. La conscience écologique est venue plus tard dans les années 80 où l’on envisageait le vélo comme un moyen alternatif à notre mobilité. En 2000, le vélotaf est devenu populaire en milieu urbain auprès d’usagers soumis aux conséquences des grèves et aux affluences dans les transports en commun. On a vu naitre les expériences et enfin la généralisation dans les métropoles du vélo en libre-service. Pour finir et plus proche de nous, la période de confinement est venue amplifier un mouvement vers une appropriation plus large du vélo, faisant éclater les structures conventionnelles du vélo de l’ère avant Covid.
Le panorama des protagonistes du développement du vélo en France : activités du domaine public, activités économiques, représentants des usagers, fédérations sportives : une sacrée nébuleuse.
Le livre de David Sayagh est la synthèse d’un travail de recherche basé sur de nombreuses publications citées en référence. Si l’on écarte les pages qui mentionnent ces références, il reste une centaine de pages pour lire le décryptage de cette sociologie du vélo. Je dois dire que je me suis perdu par moment dans cet imbroglio d’associations, de fédérations en essayant de comprendre ce puzzle dans lequel les pièces ont du mal à s’emboiter. L’auteur souligne effectivement une certaine complexification du système vélo en France depuis 2020. En fin observateur de notre monde actuel, David Sayagh pointe quelques absurdités sur le VAE, notamment sur l’usage qu’on en propose aux enfants : une dérive de plus dictée par une soumission déviante de la technologie que j’avais dénoncée dans un édito. Le mode de déplacement à vélo est valorisé, mais des freins se font jour : le vol, le danger, les conflits entre les modes de transports… Dans le monde sportif, la FFC affiche une perte de licence de 24% en 10 ans sur la route. L’image du champion s’effrite, mais d’autres disciplines progressent sur la même période comme le BMX ou le VTT Enduro.
Ce livre n’est pas un roman, même si le côté kafkaïen du monde de vélo pourrait être inspirant. Il s’agit d’un travail de sociologie pour mieux comprendre la place du vélo dans nos vies. Dans cette étude détaillée du système vélo, j’ai trouvé une source d’inspiration pour de futurs articles. Ce livre rejoint ma bibliothèque, je le resortirai souvent je pense.
Écoutez le podcast de la “Terre au carré” sur Radio France
Pitch de l’éditeur
À la croisée de défis écologiques, sanitaires et économiques, le vélo occupe aujourd’hui une place centrale dans le débat public. Ses enjeux sociaux restent pourtant méconnus ou négligés. Comment les différentes pratiques et significations du vélo sont-elles reliées ? Dans quelle mesure sont-elles influencées par les inégalités qui traversent la société tout en contribuant à les façonner ? Après avoir montré comment le vélo est à la fois révélateur et moteur des transformations sociales, cet ouvrage explore la complexité des imbrications entre les multiples formes de pratiques. Il explicite ensuite en quoi ces dernières sont socialement situées et influencées par la famille, les pairs, les objets, les sports, les médias, les institutions, les religions et les territoires. Tout en analysant comment les pratiques participent à (re)produire les rapports de pouvoir, il montre dans quelle mesure elles reposent et agissent sur les rapports au corps, au sport, à la santé, à l’espace, au temps, à la mobilité et à l’écologie.
À propos de l’auteur
David Sayaghest sociologue, maître de conférences à l’université Paris-Saclay et membre de l’équipe Corps, sport, genre et rapports de pouvoir du CIAMS (Complexité, Innovation, Activités Motrices et Sportives), . Depuis sa thèse sur les socialisations cyclistes durant l’adolescence, il mène des recherches sociologiques consacrées au vélo.
Nous avons vécu en octobre le 41ᵉ Roc d’Azur où certains absents ont été remarqués. Pas de Cannondale, ni Trek, Giant, Van Rysel… D’autres marques, moins importantes, ont elles aussi boudé ce rendez-vous de bord de mer. Que se passe-t-il dans le monde du vélo pour que ces marques, qui avaient pignon sur Roc, désertent la plaine de Fréjus ? Le salon des exposants est un événement dédié aux visiteurs. Sur trois jours, les marques peuvent toucher des milliers de clients potentiels. Est-ce une question de budget ou est-ce que le concept a vécu avec désormais des consommateurs sur-informés, qui ne viennent plus chercher ici les nouveautés qu’ils découvraient autrefois dans les allées du Roc ?
Roc d’Azur – photo Philippe Aillaud
Je pense que la désertion de ces marques vient du fait que le commerce du vélo a changé de visage. Les grandes marques, citées plus haut, se sont ouvertes à Internet tout en gardant leurs magasins distributeurs. Un exercice périlleux vis-à-vis d’un terrain commercial labouré depuis des années par ces acteurs de la proximité. Pour soutenir ces réseaux, qui pourraient souffrir de voir se développer la concurrence du web, il faut compenser et sans doute en utilisant les budgets consacrés aux salons comme celui du Roc. Alors ces absents ont-ils raison d’avoir tort ? Si on raisonne business, ils ont sûrement raison, mais si on évoque la passion partagée, ils ont tort de se priver d’un tel rendez-vous populaire et sportif. La solution pour qu’ils reviennent serait sans doute à chercher ailleurs et peut-être dans la forme de ce salon et sans doute son coût : stand, frais de déplacement… Chaque année, ASO apporte un contenu sportif nouveau et disruptif qui tend à s’ouvrir aux sports outdoor. Thomas Delpeuch (directeur du Roc d’Azur CIC) déclare « Le bilan de ce Roc d’Azur CIC 2025 est très positif, à la fois au niveau des épreuves et du salon. Les visiteurs sont multisports et multi-usages outdoor. Nous nous adaptons à l’évolution de leurs pratiques… » Derrière cette satisfaction, exprimée par son directeur, le Roc montre un décalage entre cette ouverture sportive et le côté conventionnel du salon qui reste très vélo. Ce salon creuse les écarts entre les aspirations des sportifs, évoquées par Thomas Delpeuch et les réactions d’un marché qui cherche à enrayer ses pertes.
Je me prends à rêver d’un Roc où les marques outdoor pourraient venir apporter un peu de fraîcheur au côté classique du vélo. Je pense aussi qu’on pourrait donner plus d’espace à ce lieu exposants avec des zones de repos, un espace bivouac pour faire venir les gens à vélo avec plus d’animations… La base loisir n’en manque pas. En fait, le Roc devrait à mon sens quitter le mode “Foire” pour devenir un Festival multisports outdoor joyeux et festif, auquel les absents auraient vraiment tort de ne pas participer. Il est sans doute difficile de s’éloigner de son ADN, mais on ne peut pas reprocher à ASO d’essayer…
Les montagnes sont de formidables forteresses qui renferment la culture de tout un peuple. En Suisse, dans le Tessin du Nord, se blottit la Valle Maggia, qui a gardé une vie paysanne teintée d’une histoire émouvante. Qui n’a jamais rêvé de venir dans le canton du Tessin, de rouler sur ses chemins le long du lac Majeur et de traverser une montagne luxuriante où se blottissent des villages authentiques ? À Locarno, les palmiers, les rhododendrons et les citronniers embaument un air doux et miraculeux. Jouant à la fois sur cette douceur méditerranéenne et sur la grandeur d’un massif d’altitude où les glaciers font scintiller des sommets de plus de 3000 m d’altitude, le Tessin possède cette ambiance que l’on rencontre rarement ailleurs dans les Alpes. Il était tentant de toucher son âme en parcourant en gravel l’une de ces vallées parmi les plus encaissés et profondes des Alpes, la Valle Maggia.
Texte et photos – Pierre Pauquay
Il souffle ici un parfum méridional unique en Suisse. Avant de partir vers la Valle Maggia, une petite visite s’impose. Dominant la ville, le sanctuaire de la Madonna del Sasso et ses façades claires répondent aux notes bleues du lac Majeur. Si l’on excepte l’excellent balisage numéroté 31 du réseau suisse, tout respire l’Italie, ici dans le Tessin. En été, les façades des maisons sont fleuries, les femmes et les hommes se baladent à pied ou à vélo dans leur plus bel habit.
Un bout d’Italie… enSuisse
Photos Pierre Pauquay
L’itinéraire va quitter la richissime riviera et les stars du Locarno Film Festival pour entrer dans un autre monde, plus austère, mais qui plaît aux cyclistes amoureux des vallées de caractère. Depuis la cité balnéaire, la route sinueuse qui mène dans la Valle Maggia se rétrécit au fur et à mesure de l’avancée, comme si elle voulait protéger son identité et son particularisme. La montagne se montre de plus en plus hostile, de noire vêtue et escarpée à l’extrême. Avegno comme Maggia sont embellis de fleurs et de potagers exubérants. Cette image idyllique de villégiature ne peut se comparer avec celle d’une époque pas si lointaine d’un Tessin besogneux. Dans ces villages reculés, des générations entières ont vécu en totale autarcie, loin du développement que connaissaient alors les rives du lac. On a peine à imaginer les conditions de vie des paysans, à la limite de l’endurance humaine.
Photos Pierre Pauquay
Une vie de subsistance
Photos Pierre Pauquay
Dans son livre Le fond du sac, Plinio Martini, enfant du pays et émigré aux États-Unis, relate sa jeunesse dans sa vallée natale où « la plupart des gens, un peu comme les mélèzes sur les crêtes, n’arrivaient pas à redresser leur dos ». Les familles les mieux loties possédaient un peu de bétail qu’ils menaient sur les alpages, vidés de leurs pierres une à une. Dans ces montagnes parmi les plus escarpées du monde, les jeunes y laissaient leur peau en allant chercher les chèvres égarées ou en fauchant du foin sur des vires vertigineuses. « Chaque famille portait le deuil d’un enfant disparu trop tôt. Le curé leur apprenait qu’ils étaient devenus des anges, et que chaque famille devait avoir les siens. » Le musée du Valmaggia, dans le palais Franzoni de Cevio, décrit cette vie de survie des habitants de la vallée.
Photo Pierre Pauquay
Les jeunes comme Plinio qui portaient le fumier pour le répandre dans les champs se mettaient à rêver d’un pays de cocagne, l’Amérique ! La Valle Maggia, comme toutes les hautes vallées du Tessin, perdit au début du XXe siècle 70 % de sa population. Mais tout changea dans les années 1940. De nouvelles carrières exportèrent le gneiss micacé vers la Suisse et l’Allemagne. Dans les villages, des vélos apparurent, et d’autres biens facilitèrent le quotidien des habitants. Pour la première fois, les Tessinois pouvaient redresser leur dos et respirer. De chevrier, ils devinrent ouvriers ou maçons. Dans les Trente Glorieuses, le tourisme à Locarno vint ouvrir les portes de la Valle Maggia et emporta toute une génération vers un horizon plus heureux.
Vallée perdue
La remontée de la vallée est très belle et nous occasionne peu de difficultés. La piste cyclable, en site propre, traverse Giumaglio, Someo, Bignasco et Cavergno, construits en pierre. Peu après celle de Maggia, en amont, la longue remontée de la Valle Bavona permet de découvrir un riche patrimoine et une histoire écrite dans la pierre. Cette vallée du Tessin est une terre âpre où les hommes ont toujours lutté face à une montagne en perpétuel mouvement.
Photo Pierre Pauquay
Chaque tournant est une invitation à la contemplation. À l’époque, la voie unissait les villages les uns aux autres et allait de sources en fontaines. Les archives locales font état de corvées auxquelles les communes devaient se soumettre en entretenant les nombreux sentiers de muletiers, parfois emportés par les crues du printemps. Ils sont l’héritage, le patrimoine d’une vie de labeur de paysannerie.
la vallée secrète du TessinPhotos Pierre Pauquay
Sur les hauteurs de ces villages, les habitants avaient tracé des sentiers dans des endroits impossibles, élevé des kilomètres de murs en terrasse pour établir une agriculture de subsistance et monté des digues contre les inondations dévastatrices des torrents. Des efforts de titan rendus inutiles quand un pan de la montagne s’écroulait ou qu’une crue rompait les digues, balayant tout sur son passage. Un cataclysme qu’a vécu dernièrement le village de Fontana, en partie enseveli sous des torrents de pierres et de gravats durant la nuit du 29 au 30 juin 2024.
Photos Pierre Pauquay
Au fur et à mesure des kilomètres, la montagne se montre de plus en plus hostile, de noire vêtue et escarpée à l’extrême. Dans les 12 hameaux de la vallée, des générations entières ont vécu en totale autarcie. La moindre parcelle était cultivée, que ce soit sur une corniche inaccessible ou au-dessus de surplombs.
Des blocs cyclopéens
La Valle di Bavona représente une vallée glaciaire étroite, en forme de U. Sa profondeur et son escarpement provoquent des éboulements impressionnants. Des monolithes de gneiss antédiluviens échouent dans le lit de la rivière et encombrent les rares terres cultivables. La traversée des prés autour des villages de Sonlerto et de San Carlo est, à ce titre, éloquente.
Photos Pierre Pauquay
Les habitants se sont servis de ces gros blocs de gneiss tombés de la montagne pour créer des lieux de stockages, des étables ou des fours. Le toit naturel était parfois complété d’un mur en façade. Le village de Foroglio mérite qu’on s’y arrête et par chance, un joli restaurant nous accueille. Le cadre est idyllique, avec la cascade en arrière-plan qui se jette depuis 100 m de hauteur.
L’itinéraire emprunte la toute petite route qui se poursuit vers San-Carlo. Il pousse à se perdre dans les ruelles de ces villages tessinois et à observer les maisons serrées les unes contre les autres, ce qui permettait aux paysans de se tenir compagnie en hiver et de s’entraider.
La Presa, un village abandonné
Photos Pierre Pauquay
Au retour, une escapade s’impose. À quelques centaines de mètres au-dessus de San Carlo, sur la route qui mène vers le téléphérique, un sentier se perd dans la montagne. Il rejoint en quelques enjambées les ruines du village de La Presa que les habitants ont fui suite aux trop nombreuses chutes de pierre et d’avalanches. Seules deux maisons et l’église ont été restaurées, devenant un vibrant témoignage d’une vie villageoise disparue. Une architecture peut raconter l’histoire de tout un pays, et celle du Tessin est émouvante. Ce lieu à l’écart des plaisirs du lac Majeur a su maintenir une tradition paysanne d’abnégation et de modestie.
Infos pratiques
Vélo route Percorso Valle Maggia (31)
Elle est magnifique et évolue d’années en années. Cet automne, nous avons vu des travaux qui devraient à terme la consacrer en site propre jusqu’à Cavergno.
Départ : Locarno, le long du lac à hauteur de l’embarcadère, en contrebas de la gare, route Viale Verbano
46 km l’aller et 900 m de D+, le retour sera plus facile.
Au-delà de Cavergno, la petite route en cul-de-sac vers San-Carlo vous occasionnera peu de désagréments : la circulation est plutôt réduite. Nous vous conseillons d’aller rejoindre cette fin de vallée du bout du monde. Comptez 14 km aller pour rejoindre San-Carlo et 900 m de D+. Le retour s’effectuera sur la même route.
Manger
Vous pourrez vous restaurer à Maggia, Cavergno, Foroglio ou à San Carlo, en fin d’étape.
Dormir
Deux possibilités. Soit, vous logez à San Carlo à l’auberge Basodino, avec cette ambiance italienne à nulle autre pareil ou alors, prenez le téléphérique de Robièi pour rejoindre la Capanna Basòdino (refuge de montagne). Une soirée dans un village typique de la Valle Bavona ou une nuitée en altitude, à vous de choisir ! Depuis l’arrivée du téléphérique de Robièi, vous pourrez rejoindre en gravel le lac éponyme pour poursuivre ensuite sur la piste carrossable menant au lac supérieur dei Cavagnöö : l’occasion de côtoyer la haute montagne…
L’équipe de Bike Café vous présente une sélection d’équipements orientés gravel, testés ou repérés. Le gravel se segmente et se diversifie : randonnées, voyages, gravel race, ultra… Les équipements suivent cette évolution. Voici notre sélection, qui s’appliquera selon les produits à ces différents usages. Vous pouvez retrouver toutes nos pages sélection ici.
Pneus Zleen Coyote Pro
Testés parLaurent
La marque Zleen, qui nous vient de République tchèque, s’attaque désormais au gravel. Le Zleen Coyote est un pneu gravel destiné aux terrains durs et poussiéreux. Ses trois rangées de petits crampons sur la bande de roulement lui assurent une faible résistance au roulement et une conduite souple sur les pistes. Ses crampons plus prononcés sur les épaulements lui garantissent un soutien ferme dans les virages et sur les terrains plus meubles.
Zleen Coyote Pro
En version Pro, il bénéficie de la gomme spécialement conçue pour le gravel : la Silica Compound, qui le rend roulant tout en offrant un grip optimisé et une bonne résistance à l’usure. Cette version Tubeless Ready bénéficie d’un renfort de la carcasse de tringle à tringle. Ces dernières sont en aramide et la carcasse tressée en 120 TPI. Il est à noter que le Zleen Coyote est disponible en différents coloris de flancs : noir, gris ou beige. Deux dimensions sont proposées : 700 x 38C (40-622) et 700 x 42C (44-622). C’est cette dernière dimension que j’ai pu tester, dans une version Pro à flancs gris. Du côté du poids, j’ai pesé un exemplaire à 520 g, et l’autre à 575 g. On n’est pas en présence d’un pneu des plus légers, mais cela reste dans une moyenne encore acceptable. Sa largeur est conforme, mesurée à 42 mm sur une jante de 24 mm de largeur interne.
Sur le terrain
Fort de son expérience en compétition VTT, notamment avec le champion Jaroslav Kulhavy, Zleen a décliné son pneu XC/Marathon Cheetah en version gravel sous le nom de Coyote. Le dessin reste similaire, on peut donc s’attendre à un pneu qui offre des prestation Off-Road de premier plan.
Zleen Cheetah à gauche (VTT) et Coyote Pro à droite (Gravel) – photo Laurent Biger
Et bien, le moins que l’on puisse dire est que ce Coyote se montre tout à fait à la hauteur de l’héritage VTT de son grand frère Cheetah. Le Zleen Coyote Pro se veut particulièrement rassurant lors de la prise d’angle sur des pistes dures. Jamais piégeur, il se montre d’une grande progressivité dans ses réactions.
Le Zleen Coyote Pro à l’essai – photo Laurent Biger
Sur le bitume, il se fait plutôt discret sur le plan sonore, ce qui est une bonne nouvelle. Quant à son rendement sur route, toujours difficile à quantifier, je le juge “moyen-bon”. Aucune perforation n’est venu contrarier mon test, ce qui est de bonne augure. Concernant la longévité, je ne peux pas encore être objectif sur ce point, mais je tâcherai de vous en dire plus ultérieurement. Au final, ce pneu Zleen est une belle découverte, et surtout une excellente surprise quant à ses prestations !
Le Zleen Coyote Pro est une belle surprise – photo Laurent Biger
Sans peut-être le savoir, vous avez sûrement déjà vu des lunettes SunGod sur le nez d’athlètes internationaux, notamment des cyclistes. En effet, la marque équipe le peloton professionnel, notamment l’équipe INEOS Grenadier. Le modèle Vulcans se distingue par une modularité intéressante puisque l’on peut choisir deux configuration de chassis : avec ou sans cadre inférieur.
Châssis modulaire
En conséquence, l’esthétique change littéralement. Par ailleurs, la paire de lunettes est livrée avec pas moins de quatre supports nasaux différents. Ceux-ci sont de largeur et hauteur différentes. Un vrai plus pour s’adapter à tous les visages.
Le choix parmi quatre supports nasaux est un plus indéniable – photo Laurent Biger
Cette paire est extrêmement légère avec seulement 34 g sur la balance. Une performance rendue possible grâce, entre autres, à une optique réalisée en nylon.
Un look sobre, mais qui pourtant se démarque – photo Laurent Biger
Le fabricant avance que ce composé unique apporte des performances visuelles à la hausse, et un poids à la baisse. L’optique qui nous intéresse ici est le 8KO Iris Photochromic. Cet écran, tout en filtrant 100 % des UV, permet de passer de la catégorie 1 à 2 en fonction des conditions de luminosité. Une caractéristique intéressante en cette saison automnale, d’où la présence de ce produit dans notre sélection ! Bien sûr, le châssis est démontable et peut accueillir d’autres choix d’écrans, vendus au détail par la marque.
Démontable, le châssis modulaire peut accueillir d’autres types d’écrans – photo Laurent Biger
Il est à noter que SunGod garantit ses lunettes à vie, y compris en cas de casse.
Sur le terrain
J’ai testé ces lunettes de août à fin octobre, à l’entrainement, mais aussi en course sur la manche UCI des Gravel World Serie à Gérone (Sea Otter Europe) et sur la Continental Gravel Roc. Dans les deux cas, le choix de lunettes photochromiques s’imposait par la météo changeante (Sea Otter Europe) ou par l’heure du départ à l’aube (Roc d’Azur).
Stabilité, confort et protection sont bien au RDV – photo Sea Otter Europe
Je dois préciser que je suis relativement difficile en termes de lunettes. Mais cette fois, grâce au choix possible en support nasal, j’ai tout de suite apprécié ces SunGod Vulcans. Certes, grâce à leur look, mais aussi et surtout par le confort à l’usage, y compris dans des conditions “sévères”. Les branches maintiennent parfaitement les lunettes et la large surface de l’écran apporte une protection appréciable face aux UV et à la poussière. Je conseille cette version photochromique pour des usages en arrière saison, puisqu’elles sont relativement claires, d’où leur présence dans cette sélection d’octobre. La marque se montre réactive en terme de SAV, comme je l’ai constaté après avoir perdu une protection de branche en caoutchouc. Au final, des lunettes haut de gamme, qui sont capables de rivaliser avec les fabricants historiques.
La famille de selle Mantra de San Marco Mantra comprend trois modèles aux dimensions identiques. Seuls la nature des rails, le poids total, et le prix différencient ces variantes :
Trois versions aux designs et dimensions identiques
Ainsi, on retrouve sur la version la plus abordable des rails en acier au manganèse, pour un poids total de 229 g. Puis, on trouve la version à rails Xsilite en acier inoxydable 304, pour un poids total de 212 g. Enfin, au sommet de la gamme se trouve la version équipée de rails ovales en carbone DNA (Dynamic Node Action), accusant un poids total de 187 g, que j’ai pu vérifier.
La Mantra Cabon coiffe la gamme avec ses rails de section ovale en carbone DNA
Quant aux dimensions, elles sont strictement identiques dans les trois versions : 154 x 244 mm, soit la catégorie L2 chez San Marco. Pour le reste, la selle Mantra présente une forme delta qui permet aux pilotes de trouver facilement la position de selle idéale sur les terrains accidentés. Par ailleurs, son profil relativement plat est censé offrir une grande liberté de mouvement.
Le nez est large et rembourré pour offrir un confort accru en montée et un meilleur contrôle en descente, tandis que la surface supérieure creusée réduit la pression sur la zone périnéale.
L’identité visuelle San Marco est claire !
Sur le terrain
Trouver la selle qui correspond à son séant n’est pas chose simple. Aussi, il est toujours délicat d’affirmer des choses en ce domaine, tant le confort ressenti peut varier d’un individu à l’autre. Le mieux reste d’essayer plutôt que de lire ! Pour autant, et me concernant, cette selle est une réussite, d’où sa présence dans cette sélection. Déjà au niveau de la finition, exceptionnelle. Le revêtement Silk-soft-touch est agréable à regarder et à toucher. Assurément un bel objet.
Le revêtement est d’une finition irréprochable – photo Laurent Biger
Quant au confort, je le juge ferme mais bien étudié. Même par fort engagement physique, je n’ai pas de peine à conserver une bonne position de mon bassin, tout comme en descente, où sa forme permet une belle mobilité dans les passages techniques.
Une selle haut de gamme, surtout dans cette version à rails en carbone – photo Laurent Biger
Au final, et comme souvent chez San Marco, une selle résolument haut de gamme, par sa finition et ses prestations. Sans oublier que San Marco a judicieusement étalé la gamme sur trois niveaux de poids afin de s’adapter à une large fourchette de budgets.
No. 6 Composites est étroitement lié à No. 22 Bicyles, un fabricant de vélo en titane qui fait vibrer les amateurs de beaux vélos aux USA et sur les réseaux sociaux. Avec la fourche Adventure, No. 6 Composites propose un produit haut de gamme, à la hauteur des vélos réalisés par No. 22 Bicyles. Cette fourche offre une large compatibilité avec des pneus jusqu’à 50 mm x 700c maximum (conseillé 47 mm), des inserts pour y fixer un garde-boue ou des accessoires, ainsi qu’un routage interne pour un fil de moyeu dynamo.
Fourche No. 6 Composites Adventure : un équipement complet
Dans ses autres caractéristiques principales, notons un déport de 50 mm, un poids annoncé de 440 g (vérifié à 515 g pivot non coupé) et la possibilité de choisir entre un cheminement interne ou externe (à la commande).
une généreuse clearance (ici avec un pneu de 45 mm)une finition irréprochablePhotos Laurent Biger
À l’atelier puis sur le terrain
Soigneusement choisie pour ses caractéristiques, j’ai monté cette fourche sur un cadre en titane CMT Gravel CX. Le montage s’effectue comme toute autre fourche rigide. Il faut bien sûr veiller à être rigoureux dans l’ordre des opérations (pour le passage interne) et des mesures (pour la coupe du pivot).
Passage de la durite de frein avant en cheminement interne – photo Laurent Biger
Ces manipulations me permettent d’observer une finition irréprochable et un soin du détail assez rare, comme la petite plaque latérale qui signe l’identité visuelle de la marque (disponible en plusieurs couleurs). L’axe et l’expandeur sont eux aussi particulièrement bien réalisés, et également légers (respectivement 23 et 49 g).
La fourche No. 6 Composites Adventure sur le CMT Gravel CX, la veille d’une Gravel Race UCI – photo Virginie Govignon
Sur le terrain, je ne regrette pas mon choix, étudié en prenant en compte la longueur Axle-to-crown de 382 mm et le déport de 50 mm. Pour la géométrie du CMT Gravel CX, c’est exactement ce que je recherchais. Aussi, le comportement de cette fourche est un parfait compromis entre rigidité et confort. Suffisamment rigide pour être précise, même dans les sentiers les plus escarpés, tout en restant confortable malgré tout. Un constat qui s’est confirmé en course, notamment sur la Wish One Millau Grands Causses : l’esprit gravel race UCI.
Qui dit arrière saison, dit nettoyage après presque chaque sortie gravel. Pour cela, plusieurs solutions existent, comme celles que nous avons présentées dans cette sélection spécifique. Cette fois, c’est la marque Gardena, bien connue pour ses produits de qualité dans le vaste domaine du jardinage, qui propose un kit complet pour nettoyer son vélo. Le kit se compose d’une brosse à vélo Cleansystem, un tuyau textile Liano™ Life 1/2″ de 15 m de GARDENA, un kit de raccord avec nez de robinet du système original GARDENA, des raccords et une lance d’arrosage. Tout cela est complété par 10 bâtonnets de nettoyage Cleansystem, qui viennent s’insérer dans le manche de la brosse.
Sur le terrain
À vrai dire, et bien avant de recevoir ce kit, j’utilisais déjà du matériel Gardena pour nettoyer mes vélos, en l’occurrence celui-ci :
Aussi, j’étais curieux de savoir ce que pouvait m’apporter ce kit spécifique pour le nettoyage du vélo. Premièrement, le tuyau textile Liano™ n’est pas rétractable et mesure tout de même 15 m. En cela, c’est à la fois un avantage et un inconvénient. Un avantage de portée pour ceux qui disposent de place, et un inconvénient pour ceux qui doivent nettoyer dans des espaces plus restreints. Deuxièmement, les raccords sont le point fort du kit, comme toujours chez Gardena. Aucune fuite et une ergonomie simple et efficace.
La qualité des raccords, le point fort de Gardena – photo Laurent Biger
Troisièmement, il est temps d’évoquer la brosse, qui constitue finalement la seule innovation de ce kit. En son centre, l’éponge est douce et se trouve bien utile pour nettoyer les parties les plus sensibles à l’abrasion, comme la peinture du cadre notamment. Celle-ci est bien pensée, et peut se remplacer indépendamment. La continuité du débit d’eau, réglable par rotation du manche, est appréciable pour le nettoyage.
La partie centrale, l’éponge, en action pour laver cette base du cadre, tout en laissant un faible débit d’eau – photo Laurent Biger
Les poils de la brosse trouvent leur utilité pour nettoyer des zones moins sensibles et aussi moins accessibles, comme les rayons, entre autres. Je dois reconnaitre que c’est pratique et plus rapide qu’avec des ustensiles moins adaptés.
Les poils sont pratiques pour nettoyer des zones moins accessibles – photo Laurent Biger
Enfin, pour finir sur cette brosse, on peut y introduire dans le manche un bâtonnet de nettoyage Cleansystem. Ce bâtonnet s’apparente simplement à du savon, sous forme solide et cylindrique. Concernant ce produit, j’avoue ne pas avoir été conquis. Son espérance de vie est extrêmement faible si l’on ne réduit pas le débit d’eau à son strict minimum.
La brosse et ses bâtonnets de nettoyage – photo Laurent Biger
Dernièrement, l’élément pour venir rincer le vélo est finalement le plus simple, sobrement nommé “lance d’arrosage” par Gardena. Ultra éprouvé et bien connu, cette lance est parfaitement étanche une fois fermée, et facilement dosable. Pour conclure sur ce kit, c’est plutôt une réussite. Mais le fabricant doit proposer d’autres batônnets, plus durables. Peut-être est-ce le cas de ceux-ci, dévoilés après mon test ? Par ailleurs, le site ne mentionne pas si ces bâtonnets sont fabriqués avec un savon biodégradable. Quoi qu’il en soit, le kit reste tout à fait pertinent sans utiliser ces bâtonnets. C’est d’ailleurs ce que je fait, en appliquant un autre produit de nettoyage.
Comme de nombreux constructeurs Canyon a décidé de lancer en octobre sa gamme de roues en commençant par des roues Gravel. Les premiers modèles sont les GR 30 CF qui affichent un poids de 715 g (fond de jante inclus) à l’avant et 810 g (fond de jante inclus et avec roue libre Microspline) à l’arrière (soit 1 525 g la paire). Ces roues sont conçues spécifiquement pour le vélo gravel Canyon Grizl. Canyon revendique une fiabilité à toute épreuve. D’après le fabricant, la jante en carbone de 30 mm de hauteur optimise l’aérodynamisme et assure une bonne stabilité en cas de vent latéral. Elle est sans crochet, pour une largeur interne de 27 mm et 33 mm en externe. Elle permet le montage de pneus gravel tubeless en basse pression.
Roues Gravel Canyon GR 30 CF
Maxime Brunand, chef de produit, déclare “C’est un nouveau chapitre de l’histoire de Canyon. Nous entrons sur le marché des roues avec des décennies de savoir-faire et d’expertise en cyclisme, condensées dans un produit performant et fiable, parfaitement compatible avec les vélos Canyon. Nous avons conçu nos roues pour créer l’interface parfaite entre le cycliste, le terrain et le vélo, en simplifiant la garantie, l’entretien et en offrant un rapport qualité-prix encore plus avantageux. Nous avons également construit de nouveaux centres de test dans nos centres de production pour garantir une qualité irréprochable sur toute la gamme”. Ces roues équipent des gravel de la marque Canyon, mais elles seront également commercialisée pour ceux qui voudraient les acquérir pour un vélo d’une autre marque. La paire de roues est livrée avec des valves tubeless adaptées, pour une conversion tubeless facile. Un corps de roue libre XDR est inclus, permettant de passer d’une cassette Shimano Microspline à une cassette SRAM XDR. Aucun outil n’est requis pour cet échange.
L’hiver est à nouveau à notre porte avec ses frimas et ses ondées. La réussite d’une sortie hivernale va dépendre du choix que l’on fera de nos équipements vestimentaires. Cet hiver 2025/2026 sera marqué par l’application d’une nouvelle loi interdisant la vente de textiles contenant des PFAS au 1er janvier 2026. Dans ce contexte hivernal, marqué par l’évolution des membranes, j’ai sélectionné six produits qui représentent la tendance textile de l’hiver 2025/2026 pour rouler sur la route.
Sur la table de nombreuses technologies textiles s’unissent pour me permettre de passer un hiver sur le vélo – photo Patrick VDB
Quand on parle de technicité dans le vélo on pense immédiatement au matériel et on occulte bien souvent le textile. Les produits que j’ai choisis pour rouler confortablement cet hiver s’appuient justement sur des matières techniques qui permettent d’obtenir un maximum d’efficacité et de confort sur le vélo. Dans ce domaine, plusieurs majors de la production de tissus rivalisent en matière d’innovations pour fournir aux marques d’équipements des textiles adaptés à la pratique hivernale du vélo.
Des étiquettes qui mentionnent les membranes utilisées, un argument fort pour la confection des équipements textiles techniques – photo Patrick VDB
Chez Polartec la fibre AirCore a été choisie par Sportful pour revisiter sa célèbre veste Fiandre. Je vais pouvoir vous présenter sa version 2, qui exploite les avantages de cette nouvelle matière. Chez Gore-tex, la membrane ePE de la veste de pluie Gore Wear Spinshift, me fera oublier mon ancienne Shakedry qui tenait dans ma poche prête à affronter les ondées en cours de route. Alé, de son côté, s’appuie sur un textile multi-couche utilisant la technologie stormburstL conçue par eVent Fabrics (société basée dans le Kansas aux USA) pour nous isoler du froid et nous offrir une chaleureuse douceur intérieure à sa veste hivernale Traccia. Pour les mains et les pieds, j’ai fait confiance aux membranes Gore-tex Infinium et Kaola pour les protéger de l’eau et de la froide bise hivernale. Pour finir, à l’intérieur des chaussures, une paire de chaussettes avec de la laine mérinos sera l’accessoire indispensable pour maintenir au chaud mes pieds sensibles au froid.
Alé Traccia Jacket
Testée par Patrick
Chaude et multicouche
Voilà une veste qui annonce la couleur. Alé et eVent® Fabrics unissent leurs forces pour créer cette veste qui adopte une membrane stratifiée. Grâce à cette collaboration, la technologie stormburstLT ultra-légère et performante d’eVent fait son entrée dans le monde du cyclisme pour offrir une protection totale. Cette membrane est sans PFAS et elle a été conçue pour affronter les conditions météorologiques imprévisibles face à la pluie fine ou la neige.
Photos Patrick VDB
La veste Traccia pour homme d’Alé est la version allégée de la veste Fan (qui couvre un usage entre -3°C et 6°C). Traccia cible un usage plus intense sous des températures allant de 0 à 12°C. Le tissu de la Traccia est plus léger et offre une bonne dissipation de la chaleur. Dans ma région méditerranéenne cette veste couvre une utilisation assez large de l’automne au printemps. À réception de ma commande, je découvre cette veste de coloris noir, selon la marque, mais qui affiche une couleur chatoyante faite de nuances qui lui apporte une certaine originalité. Ce noir n’est pas vraiment noir… Alé se distingue en matière de design et une nouvelle fois sa créativité ressort dans le look de cette veste qui colle à la saisonalité de son usage.
Sur la route
Jour de pluie : une veste efficace si la pluie est modérée – Photo Patrick VDB
Concernant la pluie fine, j’ai pu vérifier que la technologie stormburstLT se montrait efficace. Après une sortie où j’ai partiellement été confronté à cette situation, j’ai constaté que l’intérieur de la veste est resté sec.
Petites averses et vent froid – Photos Patrick VDB
Sortie dans le Vaucluse sous un ciel couvert avec un vent venant de la mer, porteur de petites averses : température au départ 6°C et à l’arrivée 15°C. La veste Traccia se montre très efficace dans sa fonction coupe-vent. La pluie reste en surface et ne passe pas la barrière du textile laminé. L’élévation de la température n’a pas créé d’effet de surchauffe, malgré une côte de 1,5 km située dans le final. Intérieur sec au déshabillage.
J’ai aimé :
Le look
Le confort inérieur, malgré le laminé, le tissu reste souple et la veste est légère.
Moins :
Le prix, même s’il est comparable aux autres produits d’un même niveau de qualité.
Veste Sportful Fiandre 2 avec la fibre Polartec AirCore
Testée par Patrick
La veste anti-froid ultime de Sportful vient d’être revisitée en adoptant la fibre Polartec AirCore. La plage d’utilisation de cette veste se situe entre -5 et + 10°C. Cette nouvelle fibre sans PFAS optimise la respirabilité tout en assurant une protection contre les éléments, nous annonce-t-on chez Sportful. Polartec définit cette membrane Aircore en nanofibres hautement technique afin d’assurer un flux d’air qui permet de rester au sec en éliminant l’humidité de la transpiration et la condensation. Pour les chiffres : Polartec avance la suppression de la vapeur d’eau avec un taux de transfert d’air (MVTR) de 25 000 g/m²/24 heures qui serait le meilleur du secteur. La marque indique également une perméabilité à l’air de 0,4 à 1 CFM, tout en repoussant l’eau extérieure lors des activités intenses. Du côté confection, Sportful nous livre un produit bien fini et parfait pour la pratique du vélo.
Recto et verso de la veste Sportful Fiandre dans sa version 2 – photo Patrick VDB
Au déballage, je découvre cette veste noire très sobre. Le logo Sportful est discret en poitrine et à l’arrière. Dans le dos, sous le col et sur la manche, le logo Polartec AirCore annonce la présence de cette membrane haut de gamme. La mention Fiandre est placée en haut de l’épaule droite : j’adore ce look classe et sans fioriture. La confection est irréprochable. La doublure intérieure grise présente une texture qui de toute évidence va participer à la circulation de l’air. La taille M convient parfaitement à mes 65 kg pour ma taille de 1,78 m. L’essayage me confirme au bout de quelques minutes, assis à mon bureau, la bonne restitution thermique de cette veste hivernale. J’apprécie la présence d’une fermeture éclair qui fonctionne dans les deux sens. J’apprécie, car sous cette veste on peut ajouter un maillot lorsqu’il fera très froid et cela permet d’ouvrir le bas de la veste pour saisir une barre placée au chaud dans la poche arrière du maillot.
Sur la route
Poches bien remplies dans ma veste Fiandre – photo Alain Magré
Direction les basses gorges du Verdon, pour une sortie de 114 km, malgré l’annonce d’un fort vent avec des rafales pouvant atteindre 90 km/h. Il fait 7°C le matin, mais le ressenti est plus bas à cause de ce vent. La veste fait efficacement barrière à ce vent. J’ai volontairement mis une première couche fine car la température devrait monter en début d’après-midi. Chahuté par le vent sur pratiquement tout le parcours, cette veste m’a démontré son confort et son efficacité face à notre fameux Mistral qui vient perturber souvent nos sorties en Provence.
Photos Alain Magré
J’ai aimé :
Le confort et la douceur interne du tissu Aircore
L’efficacité face au vent
La régulation de la chaleur interne
Fermeture éclair double
Moins :
Le prix, également, qu’il conviendra de mettre en perspective sur un usage durable.
Auparavant, je passais l’hiver avec de bonnes chaussettes mérinos dans mes chaussures route, avec éventuellement des sur-chaussures. Depuis deux saisons, j’utilise ce modèle Artica GTX qui reprend le chaussant du modèle Tempo Decos que j’adore. Son nom Artica évoque le froid et GTX souligne que Fizik utilise la membrane Infinium Gore-Tex pour rendre ces chaussures imperméables… Ça ne veut pas dire que vous pourrez aller rouler avec au pôle nord, mais le nom du modèle nous met sur la piste de l’usage de ces chaussures. L’argument fort avancé par Fizik est : “Étanchéité et respirabilité”. Le modèle que j’utilise est destiné à la route. Il se décline en version gravel avec la Terra Artica GTX que mon ami Hugo a testé dans le bourbier Sarthois.
Les Fizik Tempo Artica GTX – photo Patrick VDBLes Fizik Tempo Artica GTX – photo Patrick VDB
Sur la route
Après deux hivers, avec des sorties effectuées entre 2 et 10°C sur routes sèches et mouillées, mon choix est fait : j’abandonne les sur-chaussures. Pratiques à chausser, étanches et chaudes… Ces Fizik Tempo Artica GTX m’ont convaincu. Lorsque la température n’est pas trop basse, je porte des chaussettes mérinos dans mes Tempo classiques, mais en dessous de 5°C ou si il pleut je mets ces Fizik Tempo Artica. Le coût d’achat de cette paire supplémentaire est important, mais la dépense s’amortira sur plusieurs années, au lieu de changer chaque année des sur-chaussures qui finissent par se déchirer.
Sur route mouillée, chaleur et étencheité – Photo Patrick VDB
FIVE, en collaboration étroite avec GORE®, a conçu ce gant mi-saison pour qu’il soit coupe-vent, résistant à l’eau, respirant et tactile, pour ne pas avoir à le retirer pour manipuler un écran ou un objet. Des inserts en gel ont été placés dans la paume pour absorber les vibrations liées aux imperfections du terrain ou de la route. La technologie GORE-TEX INFINIUM Stretch utilisée par Five permet de supprimer la plupart des coutures, pour réaliser une construction 3D qui réduit la quantité de matière de 35% par rapport à un gant classique. Les deux parties sont thermo-moulées autour d’une main modélisée en 3D pour obtenir la forme du gant sur la main.
Sur la route
Doté d’une seule couture, il est léger, flexible et procure une dextérité étonnante. Vous n’aurez aucune difficulté pour attacher vos lacets ou pour faire une photo avec votre smartphone. Une doublure en fibre polaire entoure le dos de la main et le poignet pour offrir ce qu’il faut de chaleur et un imprimé silicone au niveau de la paume permet une meilleure adhérence au guidon, même par temps humide.
Finis les PFAS qui seront interdits en janvier 2026. Depuis un moment, Gore-Tex a fait évoluer ses produits pour les exclure et la membrane ePE représente cette nouvelle génération de membrane qui sera résistante à l’eau, durable et assurant un effet coupe-vent. Jeanne Lepoix a testé une partie de cette nouvelle gamme et notamment la veste Lupra 2.0 Gore-Tex, équipée de la même membrane ePE que cette veste légère Spinshift. La veste Spinshift est fabriquée à partir de matières recyclées. Elle a été conçue pour être portée dans la position inclinée qui est celle du cycliste sur son vélo. C’est de ce point de vue clairement un produit route. Pour le reste elle est simple et sobre. Le col ergonomique protège bien le cou des entrées d’eau. Elle possède une seule poche zippée qui permettra également de contenir la veste qui, du fait de son faible volume, pourra tenir dans la poche de votre maillot.
Avec ses 147 grammes, la Spinshift se positionne comme la remplaçante de notre regrettée Shakedry qui ne sera plus produite. Sa conception cinétique est innovante en se portant dans les positions inclinées de cyclisme de façon à en faire une seconde peau.
Sur la route
Dans le froid humide d’une matinée par environ 6°C, avant que le soleil fasse grimper le thermomètre à 20°C – photo Patrick VDB
En usage coupe-vent lors des départs matinaux un peu frais, cette veste est efficace. Ma première sortie par 5°C m’a confirmé son intérêt face à un petit vent froid bien pénétrant. Par la suite, je la range dans sa poche qui se transforme en housse et je la glisse dans mon maillot, prête à ressortir si une ondée me tombe dessus ou si la température fraîchit. Sous la pluie cette veste est efficace. Je l’ai testée sous une pluie moyenne mais bien mouillante. Le gouttes d’eau perlent à la surface de la veste et roulent avec le vent. À l’arrivée, le test consiste à vérifier que le maillot en dessous est toujours sec : c’est le cas. Mon seul regret avec cette veste est que la fermeture n’est pas à double sens. Cette option est pratique pour attraper une barre dans la poche arrière du maillot.
Sortir la vesteL’enfiler et ajuster les poignets pour éviter l’entrée d’eauRouler sous la pluieLes gouttes d’eau perlent à la surface de la vestePhotos Patrick VDB
J’ai aimé :
La légèreté et la compacité
La coupe ergonomique, la belle longueur de manche
Moins :
J’aurais aimé une fermeture éclair double sens pour accéder facilement aux poches arrière du maillot
Des chaussettes ultra résistantes, mi-hautes, en laine mérinos pour les trois saisons. Conçues avec un tricot technique variable offrant respirabilité et confort.
Dans la chaussure
Ces chaussettes sont classiques et plutôt confortables. La tige monte très haut, même au-dela de la norme UCI. La laine mérinos apporte cette douce chaleur, mais sans excès.
Dans le contexte de la disparition de certains tissus contenant des PFAS et l’apparition de nouvelles membranes, il me fallait renouveler quelques pièces de mon équipement. Le climat de ma région est relativement clément en période hivernale, mais le thermomètre descend néanmoins en dessous de zéro et la veste Fiandre de Sporful sera la bienvenue dans ces conditions. En Provence, le Mistral est un vent froid qu’il faut affronter avec de bons équipements pour couper le vent. Les deux vestes testées font très bien le job. La veste Traccia, moins chaude, conviendra aux sorties lors des périodes moins froides. Pour la pluie, la veste Gore Wear Spinshift sortira de ma poche en cas d’averse. Pour mes chaussures, je continuerai à utiliser mes Fizik Artica que je possède depuis 2022. Je conviens que ces équipements sont couteux, mais cet investissement est un choix à considérer sur le long terme. La qualité et la durabilité seront appréciables pour amortir ces achats. Pour ma part, me voilà reparti pour un moment sur mes routes provençales pour un hiver bien thermo régulé.
Il y a des sorties vélo qui sont véritablement inspirantes. Récemment j’ai fait, avec mon ami Alain, une belle virée au travers de l’est du Vaucluse pour aller traverser le plateau de Valensole. Ce lieu est mondialement connu pour ses lavandes, qui attirent à la belle saison des cars remplis de touristes venus découvrir cet univers fait de rangées infinies de ces fleurs odorantes. En octobre, le paysage est moins coloré et notre longue traversée était assez monotone. Soudain, on découvre au bord de la route un monument bizarre qui attire notre attention. On s’approche et on découvre « La rencontre de Valensole ». Cette rencontre, qualifiée ainsi par les ufologues, est un cas français d’une rencontre du 3ᵉ type, ayant eu lieu ici en 1965. Le cultivateur provençal, Maurice Masse, affirme avoir observé, dans un de ses champs de lavande, un engin du type soucoupe volante ayant à son bord deux humanoïdes.
Image générée … pas par les martiens, ni par Maurice Masse le découvreur, mais par Leonardo
Ce petit monument en forme de soucoupe volante me fait penser qu’Alain et moi, nous sommes aussi deux humanoïdes casqués chevauchant deux UFO (Unidentified Flying Object) en mono pignon, explorant ce plateau désertique. Cette situation, souriante, me fait imaginer un remake, dont on pourra lire demain dans le journal local : “Ils sont revenus !…” La mention de notre passage étant racontée dans le canard, comme le retour des martiens à Valensole 😉 Évidemment l’objet de cet édito n’est pas de vous raconter notre sortie vélo, mais ce à quoi elle m’a fait penser. J’avais autrefois un ami qui utilisait à l’envi, lorsqu’il ne comprenait pas quelque chose (et c’était souvent le cas) cette expression : « C’est quoi cette embrouille de martiens ? ». Je me rends compte que depuis un certain temps, je l’utilise de plus en plus fréquemment. Tantôt, il s’agit de sortir d’une piste cyclable en essayant de comprendre comment on fait pour se réinsérer dans le flot de circulation. Par moment, c’est à propos d’une nouvelle « appli » un peu complexe qui est indispensable pour gérer un vélo électrique ou à propos d’une réaction incompréhensible de mon compteur GPS. Dans le domaine du vélo, je m’embrouille également devant l’avalanche de produits qui se « cannibalisent » jouant différemment, par de subtiles différences, la même partition. Allroad, Endurance, gravel, gravel tout suspendu, VTT d’ultra distance semi rigide… Je vous passe les choix cornéliens concernant les transmissions : simple, double, mulet, électronique… Je vois les imbrications qui existent désormais entre la route, le gravel et le VTT qu’il faut décoder. Mon ami, inventeur de cette expression, inspirée des visiteurs venus d’une autre planète, l’aurait sans doute utilisée une nouvelle fois en visitant le salon du Roc d’Azur en voyant cette segmentation poussée à l’extrême.
Il n’y a pas que les soucoupes qui sont volantes, l’Endura des Martiens est un événement connu des spécialistes en Normandie
Alors heureusement, Bike Café est là pour éclaircir ces embrouilles, qui ne sont pas martiennes, mais celles de notre quotidien devenu complexe. Nous aimons le progrès, surtout lorsqu’il apporte aux usagers du vélo un véritable avantage. On ne peut pas contester les vrais progrès que nous avons vécus et commentés sur notre site lors de cette dernière décennie. Comptez sur nous pour vous parler de vrais vélos qui ne sont pas des UFO, même si certaines machines de chrono laissent parfois planer le doute.
Malgré des chaussures de vélo de plus en plus techniques, les semelles intérieures restent d’une affolante simplicité. À l’exception de quelques fabricants, cette face cachée dans nos chaussures ne semble pas être un argument marketing probant. Pourtant, la plus technique et la plus rigide des chaussures de vélo risque d’être bien inefficace sans une semelle intérieure adaptée. Aussi, je vous propose dans un premier temps de comprendre la problématique, puis de cerner nos besoins, tous différents. Enfin, nous découvrirons une partie de l’offre disponible sur le marché des semelles pour chaussures de vélo. Photo de couverture : SQlab & Laurent Biger
Les semelles intérieures pour chaussures de vélo : un sujet complexe, mais nécessaire – illustration Superfeet
Pourquoi des semelles intérieures dans nos chaussures de vélo ?
Toutes les chaussures de vélo sont fournies avec des semelles intérieures. Majoritairement plates, ou presque, elles remplissent plusieurs rôles secondaires : absorber la transpiration et isoler le pied de la semelle, dans un but thermique, d’hygiène et de confort. Pour autant, à de rares exceptions près, les rôles primaires d’une semelle intérieure ne sont pas remplis. Ces rôles sont :
préserver l’intégrité physique du cyclisme (éviter les blessures) ;
maximiser le transfert de puissance.
Quand des problèmes personnels permettent la compréhension de problèmes universels
Personnellement, ce sont des pathologies du genou qui m’ont amené progressivement sur le sujet des semelles. Ma carrière sportive, mais aussi professionnelle, étroitement liées me concernant, ont été physiquement exigeantes sur certaines périodes. Des périodes plus ou moins longues, plus ou moins intenses, mais qui ont progressivement et profondément modifié ma posture, particulièrement des pieds au bassin. Je vous passe les détails des examens médicaux, qui sont finalement assez banals dans la vie d’un homme physiquement “actif”. Au bilan, le constat est un affaissement de mes pieds, qui, d’après le corps médical, n’a fait qu’empirer des problèmes de genoux sous-jacents. Lorsque le pied s’affaisse, ses os perdent de leur congruence articulaire*. Dès lors, les pieds offrent une base instable, dégradant la propulsion et l’absorption de chocs. Là-dessus, les chevilles suivent les pieds, tournent vers l’intérieur ce qui mène à une rotation interne excessive des tibias, puis des genoux.
Dans l’idéal, des semelles spécifiques vont permettre de passer de l’état de gauche à celui de droite – illustration cliniqueops.com.
En conséquence, les genoux ne fonctionnent pas dans leur axe optimal. Ainsi, des blessures et une usure prématurée peuvent en résulter. De plus, les genoux, étant liés aux hanches par le fémur, amènent une rotation interne de tout le bassin ce qui creuse le dos et amène une instabilité dans les membre inférieurs. *La congruence articulaire désigne l’ajustement parfait des surfaces articulaires, essentiel pour un mouvement fluide et une bonne santé articulaire(source : vulgaris-medical.com).a
À l’inverse, un genou qui est dévié excessivement imposera au pied à compenser sa position. Il n’est donc pas rare qu’un pied devienne plat à cause d’un genou qui est excessivement en position interne (valgum). Dans tous les cas, les pathologies en lien avec les problèmes précités ne manquent pas. Pour ma part, la moitié d’entre elles me concernent et je suis sûr que certain(e)s d’entre vous les connaissent également bien :
Syndrome fémoro-patellaire
Bursite
Tendinite de la patte d’oie
Entorses et instabilité chronique du genou
Syndrome de la bandelette ilio-tibiale (appelé également syndrome de l’essuie-glace)
Tendinite rotulienne
Chondromalacie
Ostéoarthrose du compartiment interne ou externe
Les semelles à la rescousse
Un des rôles majeurs des semelles spécifiques (orthopédiques sur-mesure ou du commerce) va être de tenter de rétablir une cohérence dans cet alignement pied-cheville-genou-bassin, potentiellement problématique, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent. Pour cela, les fabricants vont proposer plusieurs hauteurs de supports de voûte plantaire (souvent trois). Un choix qu’il faudra faire en fonction de l’empreinte de ses pieds (creux, normal, tombant, plat) et de l’axe des jambes (arquées, droites, en X). Là-dessus, un podologue sera d’une précieuse aide.
Les pieds, les semelles et les chaussures de vélo : une relation pas si simple.
Le pied possède un arc longitudinal (médian et latéral) et un arc transversal. La voûte plantaire est resserrée par les muscles et maintenue droite par les ligaments.
Les principaux arcs du pied – illustration moushuspilates.com
Par conséquent, en biomécanique, la charge de pression s’applique sur ces deux arcs, et particulièrement sur la “boule du gros orteil” et la “boule du petit orteil”. Dès lors, sans semelle spécifique, au fur et à mesure que le pied se fatigue, il perd sa forme arquée : la voûte plantaire commence à s’affaisser. Une compression se produit alors dans la zone des articulations de base des orteils. Parfois de façon indolore, mais parfois cela se manifeste par une sensation de picotement ou d’engourdissement. En conséquences, la force transmise à la pédale baisse, et plus important encore, les blessures pointent leurs nez (à plus ou moins long terme selon les individus).
Conception type d’une semelle spécifique au pédalage – illustration NICOLAS RAYBAUD.
Là aussi, un des rôles majeurs de semelles spécifiques (sur-mesure ou du commerce) va être de tenter de maintenir l’arc longitudinal et transversal de nos chers pieds. Pour cela, certaines semelles comportent un “coussin” (ou bosse) qui soutient la voûte plantaire transversale et écarte légèrement les orteils. Ainsi, ce support qui agit sur l’arc transversal permet de neutraliser (ou au moins de réduire) la fatigue musculaire et permet une circulation sanguine normale vers les orteils. Quant à l’arc longitudinal, il sera, autant que possible, préservé par une hauteur de support plantaire adaptée, comme vu précédemment. De même, retenez que plus la surface de contact entre le pied et la semelle intérieure est grande, plus la sensation de confort l’est aussi, et plus sera importante la puissance transmise à la pédale.
Une sélection de semelles pour chaussures de vélo, testées en conditions réelles
Durant les quinze dernières années, j’ai consulté plusieurs podologues, avec autant de semelles orthopédiques réalisées. Des semelles que j’ai porté au quotidien, en course en pieds et à vélo. En parallèle, et ayant mieux compris quel était le type de semelle qui me correspondait, j’ai entrepris de m’équiper aussi de semelles spécifiques disponibles directement sur le marché. Notamment pour avoir plus de paires de semelles à disposition pour mes chaussures de vélo. Cela afin d’en utiliser à chaque sortie, y compris en vélotaf. Les modèles qui vont suivre sont les plus récents que j’ai utilisés. J’ai contacté également quelques fabricants qui m’ont aidé pour comprendre leur gamme et pour acquérir de nouveaux modèles. Cette sélection n’est donc pas exhaustive, mais offre un aperçu de ce marché encore méconnu dans le monde du cyclisme. Chaque fois, en plus de quelques détails techniques et du prix, je vous livre mon avis. Un avis qui reste celui d’un cycliste pratiquant le vélo quotidiennement en vélotaf, à l’entrainement et également en compétition. Je ne suis donc pas un podologue ou autre professionnel de la santé qui pourrait avoir un avis différent sur les modèles présentés.
Oliver Elsenbach, scientifique sportif à l’origine des semelles spécifiques Solestar – illustration Solestar
Il est important de noter que les semelles ne guérissent pas la pathologie elle-même, mais elles peuvent soulager les symptômes, prévenir leur aggravation tout en améliorant la biomécanique du pédalage. Les semelles ci-dessous sont classées par ordre de préférence, suite à mon retour d’expérience, excepté la dernière paire, testée par un autre cycliste de Bike Café (Colin).
SQlab ONE11
Le fabricant allemand SQlab est reconnu pour ses équipements pour cyclistes qui intègrent des solutions ergonomiques souvent innovantes. Que ce soit dans le domaine des selles, ou encore des poignées. Mais on le retrouve à l’œuvre également dans le domaine des pédales et des semelles intérieures de chaussures de vélo. SQlab propose une gamme de deux modèles : ONE10 et ONE11. Tous les deux sont proposés en trois hauteurs de voûte plantaire.
Semelles SQlab ONE11 – photo Laurent Biger
Mon avis
J’utilise les semelles ONE11 à l’entrainement mais aussi en course, comme sur la manche UCI de gravel à Gérone. Sur simple demande via un formulaire, la marque expédie un kit de mesure à domicile et un guide d’ergonomie.
Le guide d’ergonomie de SQlab est intéressant et bien traduit – photo Laurent Biger
La finition des semelles ONE11 est excellente, et je dois dire que côté sensation, efficacité et confort, je suis comblé ! Malgré déjà plusieurs milliers de kilomètres, aucune trace d’usure n’est présente. Aussi, je suis confiant de pouvoir les utiliser encore longtemps. Le prix peut paraitre élevé, mais il me semble justifié au regard du sérieux de la conception et de la qualité de fabrication.
Les recherches et l’expérience approfondies de SOLESTAR ont montré que la création d’une semelle pour les différents types de pieds reproduit principalement le mauvais positionnement existant, ce qui n’offre pas la meilleure position pour la démarche du pied. Quel que soit le type de pied, la position neutre est celle dans laquelle tous les pieds doivent être positionnés, car elle place le pied dans une position verticale qui transmet la puissance de la manière la plus ergonomique et la plus efficace. Aussi, l’approche de SOLESTAR est différente puisque le fabricant “impose” la position neutre. Trois modèles sont présentées par le fabricant, déclinés pour certains en plusieurs largeurs. Ici, nous intéresse le modèle Kontrol, qui constitue le cœur de la gamme.
Semelles Solestar Kontrol, ici encore neuves – photo Laurent Biger
Mon avis
Dès le déballage, j’ai été étonné par la courbure de ces semelles. Elles sont, de loin, les semelles les plus impressionnantes visuellement de cette sélection.
La courbure du soutien plantaire est impressionnante – photo Laurent Biger
Ce sont également les mieux finies, au même niveau que les SQlab du chapitre précédent. Quant à l’usage, ces semelles nécessitent un temps d’adaptation plus important que ses concurrentes. Ensuite, elles deviennent confortables et d’une redoutable efficacité. Elles m’ont accompagné durant de nombreux entrainements et sur la course UCI Wish One Millau Grands Causses. Une valeur sûre ! D’ailleurs, il n’est pas impossible que je tente le modèle supérieur qui se destine aux compétiteurs et professionnels.
Solestar, partenaire de l’équipe LIDL-TREK – photo Solestar
La marque américaine Superfeet communique de façon croisée sur ses semelles. Ainsi, plusieurs modèles se retrouvent dans diverses catégories sportives. Même si elles ne sont pas spécifiquement conçues pour le cyclisme, j’ai souhaité en acquérir. La gamme est vaste et mon choix s’est porté sur les modèles qui m’ont semblé les plus rigides et avec le soutien plantaire maximal.
Dans cette sélection de quatre modèles, j’ai particulièrement apprécié le maintien fourni par les deux paires visibles au milieu des photos ci-dessus. À savoir les modèles Active Support High Archet et Active Cushion High Arch.
Les semelles Active Cushion High Arch dans mes chaussures Fizik – photo Laurent Biger
La finition et la rigidité sont nettement inférieures aux modèles des deux marques précédentes, mais le prix aussi. Et au final, elles remplissement bien leur rôle de soutien. Je les conseille surtout pour un usage loisir. Cependant, il faudra prendre en compte leur épaisseur, assez importante, qui pourrait gêner dans certaines chaussures très ajustées.
Les semelles Trek inForm BioDynamic ont été élaborées en partenariat étroit avec Superfeet, un des leaders mondiaux dans le développement de semelles, évoqué au chapitre précédent. Au cœur de la technologie de soutien du pied de Trek, se trouve la structure 3D Arch brevetée, conçue pour soutenir les trois arches du pied que décrit Trek dans son concept : voûte transverse, latérale et médiale. Trek a créé trois hauteurs de voûte correspondant aux profils de pied les plus courants pour la voûte basse, intermédiaire et haute.
Semelles TREK by Superfeet – photo Laurent Biger
Mon avis
Construites par Superfeet, on retrouve sensiblement les mêmes qualités que celles du précédent chapitre, tout en étant plus fines. Le soutien plantaire est, dans cette version “3”, maximal, et suffisant me concernant. Pour autant, sachant que c’est un produit spécialement dédié au cyclisme, j’aurais souhaité plus de rigidité. Leur prix est en leur faveur, comparable aux autres semelles Superfeet.
Probablement une des marques les plus connues dans le milieu des semelles à usages sportifs, Sorbothane n’a pourtant pas encore développé de modèles spécifiques au cyclisme. Sa gamme se veut multisport, et construite autour de 4 modèles, de 16,90 € à 29,90 €. Le produit testé ici est le plus “haut de gamme”.
La finition de ces semelles est excellente, surtout au regard du prix, qui reste relativement correct. Malheureusement, on ne peut pas choisir la hauteur de soutien plantaire, ce qui peut être problématique pour obtenir un parfait maintien. Modèle multisports par excellence, je constate que la rigidité est faible sur ce modèle, ce qui là non plus ne conviendra pas pour une recherche de soutien, mais aussi de performance en cyclisme. En somme, un modèle à réserver pour un usage de type vélotaf ou même VTT Enduro, où l’on marche fréquemment. Dans ce dernier cas, son excellent amorti apportera un confort appréciable.
Les semelles de chaussures de vélo Supernatural Pro Fit Kit de la marque italienne Giro permettent d’adapter trois éléments de soutien de la voûte plantaire. Réalisés dans trois couleurs différentes, ils correspondent à trois niveaux de soutien : bas, moyen et haut. Les trois éléments sont fournis avec les semelles. À noter qu’elles sont fabriquées avec la fibre antimicrobienne X-Static.
Semelles Giro Super Natural Fit Kit – photos Colin Gosse
L’avis de Colin
Ce dispositif conçu par Giro m’a rapidement séduit, car il est à la fois simple et efficace. La bande velcro facilite la mise en place, et les trois éléments de soutien offrent des épaisseurs différentes qui, selon moi, conviendront à tous. Ces semelles m’ont permis d’identifier un problème : après plusieurs heures de roulage, je ressentais parfois des crampes au niveau de la voûte plantaire. Je compensais sans doute une légère gêne causée par un point de pression en contractant mon pied, ce qui provoquait ces crampes. Depuis que j’utilise ces semelles avec le bon élément de soutien, elles ont disparu. Depuis huit mois, j’utilise mes chaussures Giro Gritter ainsi équipées de ces semelles, et j’en reste toujours aussi satisfait.
Des semelles techniques et qui restent abordables – photos Colin Gosse
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