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Shimano D-Fly, voyage dans l’archipel Di2

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Shimano D-Fly E-tube Project Ew-WU111 Wahoo Fitness Elemnt Roam V2
Illustration Dan de Rosilles

On le sait, derrière l’appellation générique “groupe électronique” ou “groupe électrique”, se cachent deux technologies bien différentes, selon qu’on roule en Sram ou en Shimano. Chez l’américain Sram, le “wireless” (sans fil) règne en maître, et chaque élément de la transmission est autonome et possède sa propre source d’alimentation : pile bouton pour les manettes, batterie(s) pour le(s) dérailleur(s).

Sram vs Shimano
Sram et Shimano se livrent la bataille des dérailleurs motorisés – illustration Dan de Rosilles / Leonardo AI

Chez le Japonais Shimano, le filaire est roi. Sur les Di2 (comprenez : Digital Integrated Intelligence, soit DII ou DI2), une batterie centrale alimente chaque composant de la transmission par des câbles, qui transportent énergie et informations.
Sram ou Shimano, chacun de ces systèmes a des avantages et des inconvénients, et surtout, ses plus ardents défenseurs et ses plus pugnaces ennemis.

Shimano NEXAVE C910
Le Nexave C910 est le premier groupe électrique commercialisé par Shimano en 2001 – capture d’écran site web Shimano

Mais loin des polémiques, cet article n’a pas vocation à faire des comparaisons. Je vous invite plutôt à plonger au cœur de l’un de ces deux systèmes, celui de Shimano en l’occurrence, puisque c’est celui qui équipe mon vélo, tout simplement.
Pendant ce voyage touristique au cœur de l’archipel Di2, on verra comment les japonais ont combiné filaire et sans-fil pour proposer aux utilisateurs du Di2 un système polyvalent et personnalisable, qui offre bien plus d’applications que le simple passage de vitesses.

Shimano Di2 wires close-up
Chez Shimano, le filaire est roi – photo Dan de Rosilles

Mon Di2 à moi et l’invitation au voyage

Ceux qui me lisent régulièrement savent que je suis l’heureux propriétaire d’un Chiru Kunlun, un vélo de route-endurance “full titanium”, avec lequel j’ai participé à la première édition de la Desertus Bikus en 2022.

Chiru Kunlun endurance bike allroad allrounder enduroad full titanium
Je suis l’heureux propriétaire d’un Chiru Kunlun équipé d’un groupe Shimano GRX Di2 – photo Anne Fontanesi

J’ai fait le choix d’équiper mon Kunlun d’un groupe Shimano gravel GRX Di2 RX815 2X11 vitesses, dont je suis pleinement satisfait, et qui après plus de 15.000 km a fait preuve de sa totale efficacité et fiabilité pour la pratique route-endurance / gravel-léger à laquelle je consacre ce vélo.

Desertus Bikus Chiru Kunlun Shimano GRX RX815 Di2 2X11 sp.
Même dans les pires conditions de course (ici la Desertus Bikus 2022), le Di2 s’est montré fiable et rustique – photos Dan de Rosilles sauf 2 Jean-François Véran et 5 Adrien Moniquet

Jusqu’alors, je me contentais de la fiabilité et de la précision du changement de vitesse du Di2, sans me poser plus de questions. C’est par hasard, en traînant sur les internets, qu’un mystérieux module au nom barbare a piqué ma curiosité : le EW-WU111… Si ce petit machin existe, c’est peut-être parce qu’il est utile ? Je me devais donc de rajouter une petite fonctionnalité “wireless” à mon Di2 pour en savoir plus… Donc acte !

Shimano Di2 D-Fly Project
D-Fly, et le Di2 s’envole ! – capture d’écran site web Shimano

Shimano EW-WU111, mon Di2 cause à mon téléphone et à mon GPS

EW-WU111… derrière ce nom barbare, se cache un petit module tout de plastique noir vêtu nommé aussi “Unité sans fil E-Tube – D-Fly”. Il permet d’appairer via Bluetooth un groupe électrique Di2 avec un smartphone, un GPS…
En attendant les groupes Di2 du futur, que Shimano va vraisemblablement de plus en plus libérer de leurs fils, prenons le temps de tester ce petit boîtier peu onéreux qui offre les ondes aux Di2 actuels, ceux qui équipent de nombreux vélos en activité… dont peut-être le vôtre ?

Shimano Di2 D-Fly EW-WU111 boxed wireless unit
un module et un câble supplémentaire, mon billet pour le D-Fly – photo Dan de Rosilles

EW-W111 : Du sans-fil pour le réseau filaire

Shimano a opté dès le début de son système Di2 pour une transmission entièrement alimentée et interconnectée par fils au départ d’une batterie centrale. Mais avec l’omniprésence des smartphones, GPS et autres appareils connectés dans notre vie quotidienne (dont nos pratiques sportives), la transmission d’informations à un appareil tiers est devenu un enjeux majeur pour le développement du Di2.

Shimano D-Fly Wireless Unit EW-WU111 out of the box
Le module D-Fly est livré avec de petits clips pour le fixer sur une durite. Il faudra par contre acheter un câble supplémentaire – photo Dan de Rosilles


Pour pouvoir offrir la connectivité sans fil à son système filaire, Shimano a créé un boitier émetteur d’ondes, le EW-WU111, qui se branche sur le circuit du Di2. Le nom du boîtier devient plus clair : EW pour “Electric Wires” (câbles électriques) “WU” pour “Wireless Unit” ‘Unité sans fil”… Voilà qui est intéressant pas vrai ?

Wahoo Fitness ELEMNT Roam v2 Di2 connecting
Mon GPS Wahoo Elemnt Roam 2 se connecte au Di2 comme à un capteur – photo Dan de Rosilles

Grâce à la petite unité sans fil EW-WU111, le système Di2 entre en contact avec le monde extérieur via les protocoles ANT Private et Bluetooth et peut être connecté par ondes aux terminaux les plus divers, qui peuvent alors afficher sur leur écran différentes informations, comme par exemple le rapport de vitesses en cours ou l’état de charge de la batterie Di2. À noter que la communication entre l’EW-WU111, c’est-à-dire le système Di2, et les smartphones ou les tablettes se fait en Bluetooth, un réseau dont la stabilité et la compatibilité ont fait leurs preuves depuis belle lurette.

Wahoo Fitness ELEMNT Roam v2 Di2 page
Pendant l’activité, le GPS connecté au Di2 peut afficher toute une série d’informations qui concernent la transmission – photo Dan de Rosilles

Une alternative de luxe

Le module EW-WU111 n’est pas le seul à pouvoir communiquer avec smartphones et GPS. En effet, il existe un autre module, Le SC-M9051, qui lui est équipé d’un petit écran. Cet “écran d’information du système DI2 – E-TUBE – D-FLY système sans fil” est prévu pour être installé à droite sur le cintre, juste à côté de la potence. Il a été développé à l’origine pour le groupe VTT XTR Di2 mais peut tout à fait être utilisé sur un groupe Ultegra ou GRX. Outre l’appairage, ce module affiche directement des informations sur son écran intégré, comme par exemple le niveau de batterie et le rapport sélectionné. Il sert donc à la fois d’affichage, de port de charge et de connecteur de communication pour toutes les opérations qu’on effectue sur l’application appairée. Il est aussi le centre de commande pour le réglage fin des dérailleurs et pour le mécanisme de réinitialisation… Mais n’allons pas trop vite en besogne, tout ça va s’éclaircir un peu plus tard au fil de notre voyage.

DEORE-XT-DI2-Display
Initialement prévue pour équiper les VTT XTR Di2, cette unité conjugue transmission sans fil, terminal USB et écran de contrôle – captures d’écran site web Shimano

Où placer le boîtier EW-WU111 ?

Mais revenons à notre EW-WU111. Lui, il n’a pas d’écran, on peut donc l’installer n’importe où dans la chaîne électrique du “faisceau” Di2, les câbles d’alimentation vont dans les deux sens, les connecteurs sont les mêmes partout et l’EW-WU111 dispose de deux connecteurs indifférenciés.
Mais pour une meilleure qualité de signal, Shimano préconise d’installer l’unité EW-WU111 à l’extérieur du vélo, sur une zone protégée des chocs et des chutes : par exemple sous le cintre le long d’une durite de frein (deux petits clips sont livrés avec l’unité pour cela), derrière la tige de selle, sous une base arrière… il y a plein d’emplacements possibles.
Pour ma part, j’ai fait le choix de la solution la plus discrète, mais aussi la plus risquée : brancher l’unité “au cul” de la batterie, à l’intérieur du tube de selle. Un essai préalable m’a rassuré : le tube en titane de mon Chiru Kunlun laisse bien passer le signal.

E-Tube Project EW-WU111 pairing
Comme j’ai installé le module D-Fly dans le tube de selle, je dois m’assurer que la connexion se fait sans problème – photo Dan de Rosilles

Compatibilité et notices techniques

Attention toutefois : tous les groupes Di2 ne sont pas compatibles avec l’unité sans fil. Ou plutôt, toutes les batteries ne le sont pas ! Pour faire simple, certaines batteries Di2, trop anciennes, n’intègrent pas la technologie nécessaire. Mais pas de panique : le site “Service Instructions” de Shimano propose les modes d’emplois de tous les produits et les listes de compatibilités. En ce qui me concerne, la batterie BT-DN110 qui est cachée dans mon tube de selle fait parfaitement l’affaire, ce qui n’est pas le cas des modèles de batteries externes par exemple.

Service Instructions Shimano Website
“si” (Service Instruction) au début de l’adresse web indique qu’on est bien sur le site de ressources techniques de Shimano – capture d’écran site web Shimano Service Instructions

Installation

Très peu d’outils sont nécessaires pour installer le module EW-WU111, très peu de temps aussi : Avec la clé BTR adéquate, je desserre mon collier de selle et dépose la tige de selle à côté du vélo, en prenant garde à ne pas tirer sur le câble qui relie la batterie au reste du câblage intégré dans le cadre du vélo.

Shimano D-Fly EW-WU111 install
Les quelques outils dont j’aurai besoin pour installer le module EW-WU111 – photo Dan de Rosilles

Je débranche le câble électrique à la sortie de la batterie avec l’outil spécifique fourni par Shimano (mais, très franchement, avec de l’habitude et un minimum de précaution, on peut le faire sans risque avec les doigts), j’insère à la place un câble de 15 cm, j’y branche le boîtier EW-WU111, je rebranche l’ensemble du système après le boîtier… l’intervention proprement dite est terminée. Il faudra donc bien penser, au moment de l’acquisition du module, à acheter également un câble électrique supplémentaire pour compléter la chaîne d’alimentation.

Shimano D-Fly EW-WU111 connecting the wires
Le petit câble supplémentaire se rajoute dans la chaîne, ici entre la batterie et le reste du système – photo Dan de Rosilles

Astuce : dans ce montage interne au cadre, il ne faut pas remettre la tige de selle en place avant d’avoir vérifié que le boîtier se connecte correctement par les ondes, car dans le cas contraire, on peut être amené à le débrancher/rebrancher pour l’activer/le réinitialiser. Ce n’est que lorsqu’on se sera assuré que tout fonctionne correctement qu’on remettra la tige de selle en place.

Shimano D-Fly EW-WU111 pairing
Il vaut mieux vérifier que tout fonctionne correctement avant de remettre la tige de selle en place – photo Dan de Rosilles

Autre astuce : pour éviter des bruits parasites sur les parcours qui secouent, on peut installer des petits colliers en plastique le long des câbles qui courent dans le cadre et près du boîtier. Ces brins de plastique se coudent dans les tubes, plaquent les éléments du Di2 au contact du cadre. Shimano vend des colliers spécifiques pour cet usage, mais on peut aussi utiliser les colliers génériques qu’on a déjà à la maison.

Shimano D-Fly EW-WU111 installation tips
L’ajout de colliers en plastique évitera que le module brinquebale dans le cadre – photo Dan de Rosilles

Appliquons-nous

Maintenant que le module est installé, il va falloir établir la liaison. C’est l’application E-Tube Project, disponible sur les “stores” Androïd et Apple qui va s’en charger. Attention de ne pas confondre avec une autre application développée par Shimano, E-Tube Ride, qui est une application de guidage et de mise en réseau, plutôt destinée aux utilisateurs de VAE. Elle ne nous serait d’aucune utilité pour ce que nous avons à faire.

Shimano E-Tube Project homepage
L’application E-Tube Project est disponible pour smartphones et tablettes, Android et Apple – capture d’écran site web Shimano

À noter que les heureux utilisateurs de PC sous Windows auront aussi la possibilité d’utiliser une application dédiée en branchant leur PC au Di2 via le connecteur USB du Di2. Mais je suis utilisateur d’un Mac et l’application n’existe pas dans sa version IOS. C’est bien dommage ! Ne pouvez-vous pas y remédier, Shimano San ? Maemotte Kansha Shimasu !

Shimano E-Tube Project application Cyclist vs Professional versions
Les versions “Cyclist” et “Professional” de l’application E-Tube Project n’ouvrent pas les mêmes portes – capture d’écran site web Shimano

Pour clarifier complètement les choses, sachez qu’il existes deux versions de l’application E-Tube project : “Cyclist” et “Professional”. La première est destinées aux cyclistes comme vous et moi, la seconde aux vélocistes qui, équipés d’un boîtier d’interfaçage spécifique, pourront effectuer des diagnostics complexes, exactement comme les mécaniciens dans les garages automobiles.

SM-PCE02 Shimano Di2 E-Tube Project Professional
Le boîtier de diagnostic est utilisé par les vélocistes avec la version pour PC d’E-Tube Project Professional – capture d’écran site Shimano

L’application E-Tube Project Cyclist

L’application E-TUBE Project Cyclist permet, depuis un smartphone ou une tablette, d’attribuer des fonctions, d’affecter des interrupteurs, d’effectuer des réglages multi et synchro-shift et d’installer des mises à jour du firmware sur les composants.
Le menu de l’application comporte 3 volets, consacrés à la mise à jour des composants, au paramétrage des commandes et à l’entretien du matériel. Il y a aussi bien sûr des fonctionnalités liées au compte et au profil de l’utilisateur. Plongeons donc plus en détail dans le bleu lagon des menus.

E-Tube Project mobile app screenshots
L’application E-Tube Project Cyclist est disponible pour tous les Smartphones – captures d’écran Apple Store et application mobile E-Tube Project

Les mises à jour

En bas au centre de l’écran du smartphone, une silhouette de vélo signale d’un gros point rouge qu’il y a des mises à jour à effectuer. Elles peuvent concerner différents composants de la transmission.

Shimano Di2 E-Tube Project Cyclist update process
Les mises à jours se font en toute simplicité – captures d’écran application mobile Shimano E-Tube Project Cyclist
  • Mise à jour batterie : correctifs de bugs, mise à jour du micro-programme, amélioration de l’autonomie…
  • Mise à jour manettes et dérailleurs : fonctionnement plus rapide, mode multi vitesses…
  • il peut aussi y avoir une mise à jour prévue pour le module EW-WU111, le boîtier de jonction A…

Personnalisation : Les modes de changement de vitesses

Le “synchronized shifting” de Shimano permet d’utiliser ses dérailleurs en trois modes distincts : Manuel (on sélectionne le rapport de son choix, comme avec un groupe mécanique), semi-synchronisé (le dérailleur arrière se déplace automatiquement pour compenser le changement de plateau) et synchronisé (le plateau change automatiquement lorsqu’on atteint un certain point sur la cassette).

Vittoria Corsa Pro Tubeless coton road tyres tires 700 X 32 climb
Vous trouverez facilement les réglages qui correspondent à votre façon de rouler – photo Anne Fontanesi

L’application permet de définir très simplement les zones de passage, mais aussi de pouvoir utiliser deux modes synchronisés avec des paramétrages différents, de régler la vitesse de changement de vitesses synchronisées… Il faudra sans doute faire des essais, mais vous trouverez facilement les réglages qui conviennent le mieux à votre façon de rouler.
On peut aussi programmer un mode multi-vitesses qui permet de changer plusieurs rapports d’un coup en maintenant la pression sur le sélecteur. Cette fonctionnalité me paraît tout à fait utile en tout terrain, par exemple sur un parcours gravel, lorsque une montée inattendue se profile soudainement après un virage.

Di2 Shimano E-Tube Project Cyclist multishifting
Le mode multi vitesse se paramètre de façon claire et rapide – captures d’écran application mobile E-tube Project

Personnalisation : configuration des interrupteurs

Il existe 3 interrupteurs sur chaque manette Di2 : les deux sélecteurs traditionnels bien sûr, habituellement réservés aux changements de position du dérailleur – avant à gauche, arrière à droite – mais aussi un petit bouton caché sous le caoutchouc de la cocotte. L’interface de personnalisation permet d’attribuer la fonction de son choix à chaque interrupteur. On peut par exemple décider de monter/descendre la cassette sur les leviers de la cocotte gauche, changer de plateau grâce aux boutons cachés… Les interrupteurs peuvent aussi être configurés pour changer de page sur un GPS, ou toute autre commande d’appareil pilotable par Bluetooth. L’application permet de configurer très simplement la fonction des différents interrupteurs en leur attribuant un canal Bluetooth différent.

Shimano D-Fly E-Tube Project Cyclist configuration
Avec l’application E-Tube Project, on peut attribuer la fonction de son choix aux différentes commandes des manettes – captures d’écran application E-Tube Project

À noter qu’il existe aussi des boutons satellites (vendus en option) qu’on peut rajouter aux endroits de son choix sur le cintre, sur un prolongateur… Un tel degré de personnalisation fera la joie des athlètes de haut niveau qui poussent haut le degré d’exigence en matière d’ergonomie de leurs cockpits. Mais ces boutons peuvent aussi permettre de mettre le cockpit en adéquation avec les exigences particulières des handisportifs atteints de pathologies des membres supérieurs.

Shimano Di2 satellites
En bout de prolongateur ou sur le plat du cintre, les boutons satellites ouvrent le champ des possibles – captures d’écran site web Shimano

Ergonomie des boutons cachés

Alors que sur le groupe Ultegra, les boutons cachés sont situés sur le dessus des cocottes, sur le GRX ils sont placés dans l’angle supérieur interne. En ce qui me concerne, je les trouve peu pratiques d’accès, particulièrement pour une utilisation fréquente, comme le changement de vitesse. Pour ce faire, je préfère nettement utiliser les sélecteurs traditionnels.

Shimano GRX815 Di2 D-Fly buttons
Les boutons sont cachés sous le caoutchouc de la cocotte, ici au niveau de la zone striée, juste sous mon majeur – photo Dan de Rosilles

D’autres cyclistes, avec les doigts plus longs, ou plus courts, se satisferont peut-être de ce positionnement des boutons sur les cocottes, mais leur emplacement ne me convient pas du tout. J’ai un peu de mal à les atteindre et l’appui de mon doigt ainsi positionné manque de force pour les actionner rapidement et à tous les coups. J’ai donc attribué ces boutons au changement de page sur mon GPS, une opération très intéressante à manœuvrer depuis les cocottes, mais que j’effectue moins souvent que le changement de vitesse.

Shimano GRX815 Di2 D-Fly buttons
L’emplacement des boutons cachés sur les cocottes GRX ne convient pas vraiment à la taille de mes mains – photos Dan de Rosilles

Configuration de l’écran du GPS

Le GPS que j’utilise appairé avec le Di2 est le Wahoo ELEMNT Roam que j’ai testé récemment pour Bike Café. C’est un GPS sans écran tactile, dont la pagination se fait grâce à trois boutons en façade. J’ai attribué le bouton de la cocotte droite au bouton de droite du GPS (changement de page) et le bouton de la cocotte gauche au bouton de gauche (bouton de fonction). Cela évite de lâcher le cintre pour changer de page ou afficher les fonctions secondaires sur le GPS et je trouve ça très pratique ! C’est d’autant plus intéressant en longue distance, lorsqu’on utilise un prolongateur et que les boutons du GPS sont moins aisés à atteindre.

Shimano D-Fly buttons Wahoo Elemnt Roam 2
J’ai configuré les boutons cachés pour commander mon GPS – photo et montage Dan de Rosilles

Appairage avec le GPS

Le Wahoo Elemnt Roam s’appaire très facilement avec le EW-WU111, qu’il identifie comme un capteur. Une page spécifique Di2 permet d’afficher à l’écran toutes sortes d’informations, comme le rapport en cours, le niveau de charge de la batterie du Di2, celui du téléphone… Je n’ai pas rencontré de difficulté particulière pour appairer le Di2 et le GPS, ni pour configurer la page dédiée sur le GPS. Je n’ai pas pu essayer d’autres modèles, mais il semble que les compteurs Garmin et Sigma récents font aussi très facilement ami-ami avec le EW-WU111.

Wahoo Fitness Elemnt Roam mobile app
C’est sur l’application mobile de mon GPS Wahoo Elemnt Roam que je parachève la communication avec le module D-Fly de mon Di2 – captures d’écran application mobile Wahoo Elemnt

Entretien du vélo : réglage des dérailleurs

Le troisième volet de l’application E-Tube Project est consacré aux réglages d’alignement et de fourchette des dérailleurs. Il s’agit d’un pas-à pas assisté par l’application, où elle prend même le relais à certaines étapes pour effectuer par exemple des changements de vitesse !
Bien sûr, on peut aussi effectuer ces réglages par une savante combinaison d’actions sur les manettes et le bouton de jonction A, mais cela demande une bonne dose de concentration et d’abstraction. Franchement, l’interface de l’écran du smartphone est nettement plus conviviale.

Shimano E-Tube Project Cyclist derailleur setting screenshots
Le réglage des dérailleurs s’effectue pas-à-pas, guidé par l’application elle-même – captures d’écran application mobile Shimano E-Tube Project Cyclist

Bilan de l’opération – après l’atterrissage

Le commandant de bord est formel : passer au Di2 “sans fil” vaut le coup. En cherchant bien, on pourra acquérir le boîtier et un câble supplémentaire pour un budget d’environs 100€, et profiter ainsi pleinement de toutes les fonctionnalités qu’offre son groupe Di2.
Je ne peux l’affirmer, mais j’ai l’impression qu’il y a encore trop peu de vélos Di2 vendus avec une unité wireless pré-installée. J’ai aussi la sensation que peu de cyclistes savent que le système Di2 est bien plus qu’un simple moteur électrique pour actionner des dérailleurs.

Shimano Di2 shifting technology
Peu de cyclistes ont conscience de la technologie et des possibilités cachées dans leur groupe Di2 – photo Dan de Rosilles et capture d’écran site web Shimano

Heureusement, l’ajout d’un module sans fil sur un Di2 est une opération relativement simple à réaliser soi-même et a posteriori. Le boîtier est très facile à installer, à activer et à connecter au smartphone et au GPS.
L’application E-Tube Project Cyclist est conviviale et facile à apprivoiser. Elle ouvre la voie à des personnalisations très intéressantes, qui améliorent notablement le confort du cycliste.

Goodyear Eagle F1 700X32c tubeless road cycling tyre tire downhilling
La personnalisation du Di2 améliore nettement le confort du cycliste – photo Adrien Moniquet

Il a fallu du temps pour convaincre les cyclistes du bien fondé des groupes motorisés. À l’heure ou les cassettes sont de plus en plus serrées et que les indexations, de fait, demandent une précision micrométrique, il n’y a plus grand monde pour contester les avantages des groupes motorisés.
Du temps, il en a fallu à Shimano pour réaliser que le filaire a ses limites. En attendant les futurs Di2 – qui se seront sans doute définitivement libérés de leurs fils – il me parait judicieux de se familiariser avec le D-Fly, cette technologie de transition entre le tout filaire et le sans fil.
En espérant que ce survol vous ait donné l’envie d’explorer plus en détail ces nouveaux territoires, je vous souhaite un excellent séjour dans l’archipel Di2 !

Goodyear Eagle F1 700X32c tubeless road cycling tyre tire happiness
Le commandant de bord vous souhaite un excellent D-Fly – photo Adrien Moniquet

Merci à Emmanuel Gaillet, Promoteur Technique Shimano France, pour le temps qu’il m’a consacré et ses explications claires et précises sur le système Di2.

Sites de référence sur le Di2 (liste non exhaustive) :

Site Shimano France

Shimano Service Instructions website, Di2 FAQ

Carlton Bale, “My experiences with cars, tech and home automation”

Better Shifting Terry

Polygon Tambora G8X : un Gravel taillé Off-Road

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Polygon Tambora G8X

Polygon : l’héritage

Polygon est un fabricant de vélo indonésien qui commence à distribuer ses vélos en Asie du sud-est dès 1989. Puis, en 2007, Polygon étend sa distribution à l’Australie et l’Europe en 2011. Là-dessus, Polygon investit le marché américain en 2014. Polygon n’a jamais manqué d’ambitions pour rejoindre le haut niveau sportif. Et c’est notamment dans les disciplines Gravity que la fabricant se construit une solide image et un palmarès enviable. On peut citer, entres autres, la victoire de Kurt Sorge au Red Bull Rampage en 2017. Ou plus récemment, la médaille d’or de Tracey Hannah (team UR) en DH aux championnats du monde 2019, aux Gets. Ces résultats sont un aboutissement sportif et technique pour la marque. Par ailleurs, Polygon présente en 2014 un vélo de cyclo-cross, puis un vélo de Gravel dès 2016 : le Bend RV. Autant dire que le fabricant indonésien a saisi très tôt l’intérêt du Gravel Bike. Le Polygon Tambora G8X est quant à lui l’aboutissement actuel de la marque, que j’ai pu tester durant 500 km.

Polygon Tambora
Polygon Tambora G8X (photo Philippe Duroc)

Polygon Tambora G8X : présentation

Si le temps vous manque, je vous présente le Polygon Tambora G8X en vidéo résumant les principaux traits de caractère de ce Gravel :

Le kit cadre du Polygon Tambora

TAMBORA-G8X
Polygon TAMBORA G8X

Premièrement, je découvre un cadre anguleux, doté de tubes de volumes généreux. La douille de direction est imposante, avec un profil torturé, inspirant la puissance. Cette douille de direction est la pièce maîtresse de ce cadre, qui affirme une identité singulière.

Polygon Tambora G8X
Cadre du Polygon Tambora (photo Laurent Biger)

Les inserts sont nombreux puisque, hormis les deux emplacements classiques pour les porte bidons, je note trois inserts sur le Top tube, et deux autres sous le tube oblique. La fourche, intégralement en carbone, est massive et prolonge naturellement l’imposante douille de direction.

Géométrie du Polygon Tambora

En premier lieu, j’ai remarqué que la hauteur du pédalier est particulièrement faible, propice à une belle stabilité. De même, l’angle du tube de selle est lui assez élevé et devrait doter ce Tambora de belles aptitudes de grimpeur. Pour finir sur la géométrie, on peut noter l’emplacement bas des haubans sur le tube de selle. Censé amené un flex vertical intéressant, cette conception est désormais devenue très courante sur les cadres de vélos de Gravel et d’endurance. Notez que certaines cotes comportent deux valeurs : vous comprendrez mieux bientôt pourquoi 😉

TaillesSML
Hauteur (cm)150-163163-175175-188188-195
Seat Tube Length (A)404448492535
Seat Tube Angle (B)74.75 (74.5)74.26 (74)73.76 (73.5)73.26 (73)
Effective Seat Tube Angle (C)74.75 (74.5)74.26 (74)73.76 (73.5)73.26 (73)
Head Tube Length (D)143163193221
Head Tube Angle (E)70.25 (70)71.77 (71.5)72.06 (71.8)72.26 (72)
Effective Top Tube (F)526550 (551)581610 (611)
Bb Height (G)265 (280)265 (280)265 (280)265 (280)
Bb Offset (H)79 (78)79 (78)79 (78)79 (78)
Chainstay Length (I)415 (425)415 (425)415 (425)415 (425)
Wheelbase (J)997 (1017)1003 (1022)1026 (1045)1048 (1067)
Frame Reach (K)371 (369)383 (381)400 (397)415 (412)
Frame Stack (L)566 (568)591 (593)621 (622)648 (650)
Standover Height (M)701 (716)741 (755)784 (798)819 (833)
Géométrie Polygon Tambora G8X en position AllRoad (en position Speed Gravel)

Le système Flip Chip

La fourche en carbone est équipée du système Flip Chip . Ce dispositif permet deux positions de l’axe de la roue avant, offrant ainsi un choix entre deux géométries en faisant varier le déport. Un système que l’on a pu rencontrer auparavant sur les fourches des vélos Rondo. De même, le cadre est équipé également de ce système. Aussi, les pattes de roues arrières adoptent un système comprenant des cales d’une part interchangeable (côté dérailleur), et d’autre part réversible (côté disque). Celles-ci permettent de faire varier la longueur des bases, et donc la géométrie du vélo. Là-dessus, il faut aussi faire évoluer la position des étriers de frein grâce à leurs interfaces.

Le système Flip Chip (vidéo Polygon)


Une position « courte » pour plus de maniabilité et des accélérations vives, ou plus « longue » pour privilégier la stabilité et la motricité.

Cette dernière position permet d’augmenter le dégagement des bases arrières pour monter des pneus jusqu’à 45 mm de largeur. Cependant, l’opération ne prend pas cinq minutes, loin de là… Finalement, en combinant avec les deux positions de la fourche et du cadre, on peut donc configurer le Tambora G8X en pas moins de 4 configurations différentes !

Plus à l’arrière, on retrouve une patte de dérailleur UDH (standard breveté SRAM). Ce choix facilitera un éventuel remplacement, tout en garantissant une rigidité optimale, devenue essentielle pour les transmissions modernes. En conséquence, l’axe traversant de 142×12 mm est lui aussi standardisé, afin de pouvoir s’introduire dans cette patte de dérailleur UDH, qui impose un filetage M12 x 1.0. De plus, cette conception au standard UDH permettra d’éliminer la patte de dérailleur pour un montage direct comme le permettent les dernières transmission SRAM.

Roues et pneus

Tout d’abord, les roues sont constituées de moyeux qui accueillent des axes traversant aux standards actuels (12×100 mm à l’avant et 12×142 mm à l’arrière) et dont la fixation des disques est au format Center Lock. Les roues, en carbone, sont les G24, spécifiquement conçues pour les Gravel et issues du catalogue de la marque Taïwanaise NOVATEC. Ce modèle arbore une jante de 28 mm de hauteur, pour une largeur interne de 24 mm. Ces roues sont compatibles Hookless et pèsent, selon le fabricant, environ 1565 g la paire. Sur le papier, on est donc en présence de roues parfaitement adaptées à un usage Gravel sportif.

Roues Gravel
Roues Novatec G24

Là-dessus, ces roues en carbone sont équipées de pneus VEE RAIL en 700×40 mm. Un modèle compatible tubeless mais qui ne brille pas par son poids, franchement élevé pour un pneu en 700 x 40mm : 655 g !

Périphériques

Les périphériques sont en aluminium, exceptée la tige de selle, en carbone (27,2 mm de diamètre). A noter la présence d’une selle ITALIA MODEL X. Par ailleurs, le système de serrage de la tige de selle est de type intégré. Celui-ci s’avère très efficace, y compris sans pâte d’assemblage, preuve d’une excellente conception.

Polygon Tambora G8X
Vue interne du système de serrage de la tige de selle (photo Laurent Biger)

Pour finir cette présentation, j’évoquerai la finition que j’ai trouvée de bon niveau, grâce notamment à une très belle peinture. D’ailleurs, les photos ont du mal à retranscrire fidèlement les belles teintes que prend cette peinture en fonction de la lumière.

Le Polygon Tambora G8X sur le terrain

Cohérence et confort

En premier lieu, après avoir reporté mes réglages habituels, je constate une position de pilotage plutôt relevée. Il est vrai que le stack est important, plaçant ainsi la douille de direction à une certaine hauteur. Le reach est cohérent, et je dois dire que je me sens immédiatement bien installé sur ce Polygon Tambora. Aussi, cette position apporte une visibilité appréciable, qui accroit la sensation de confort de cette position.

SRAM RIVAL ETAP AXS 12v
Le confort dans la position et dans la filtration (photo Denis Cauvin)


En deuxième lieu, mon premier ride laisse apparaitre une bonne filtration globale du kit cadre. Que ce soit derrière ou devant, le triangle arrière filtre bien les irrégularités et le train avant se montre lui aussi assez tolérant. Cette caractéristique se confirmera au fil de mes sorties : ce Polygon Tambora est résolument un Gravel confortable. Aussi bien dans sa position, que dans ses prestations.

Polygon Tambora G8X
Le Polygon Tambora excelle sur les revêtement difficiles (photos Denis Cauvin)


Taillé pour l’Off-Road

Si sur la route, le Polygon Tambora se voit freiner par une position pas vraiment aérodynamique, il prend aisément sa revanche dès que l’on quitte le bitume. D’une stabilité impériale, notamment dans la position Flip Chip “long” (que je recommande), le Polygon Tambora se veut extrêmement rassurant sur les pistes et singles tracks.

Polygon Tambora G8X
Le Polygon Tambora G8X à l’essai dans la réserve naturelle de la plaine des Maures (photo Denis Cauvin)

Loin d’être pataud, il se montre ludique et efficace, aussi bien sur le plat que dans le relief. D’ailleurs, j’ai pu le confirmer lors d’un Vétathlon sur les terres du Château Maravenne. Seul Gravel au milieu de cette course où règnent en maitres les VTT, je vous laisse découvrir en vidéo comment le Polygon Tambora a su mener de belles batailles :

Pour cette épreuve, j’avais troqué la monte pneumatique d’origine pour une paire de Pirelli Cinturato Soft en 700×45 mm. Tout à son aise dans la fourche et le cadre, ces pneus n’ont fait qu’accroitre les compétences du Tambora dans les passages les plus techniques.

Polygon Tambora G8X
Le Polygon Tambora G8X équipé de pneus Pirelli Cinturato Soft en 700×45 mm à l’issue d’une épreuve VTT (photo Laurent Biger)

Roues Novatec G24 : l’atout du Polygon Tambora G8X

Je me devais de consacrer quelques lignes au sujet des roues qui équipent ce vélo. Décrites plus haut, ce sont les G24 de Novatec. J’ai été particulièrement comblé par la prestation dynamique que peuvent offrir ces roues en carbone. Elles sont d’un parfait équilibre entre dynamisme et confort, tout en affichant des caractéristiques cohérentes avec une pratique “moderne” du vélo de route ou Gravel.

Le système Flip Chip

Le cadre et la fourche sont équipés de ce système. Sur le cadre, la roue arrière adopte un système comprenant des cales d’une part interchangeable (côté dérailleur), et d’autre part réversible (côté disque). Celles-ci permettent de faire varier la longueur des bases, et donc la géométrie du vélo. Là-dessus, il faut aussi faire évoluer la position de l’étrier de frein grâce à sa cale. Quant au système sur la fourche, il suffit de retirer l’axe traversant qui libèrera immédiatement les deux pattes à inverser. Puis là aussi, d’adapter la position de l’étrier de frein grâce à son interface.

Contrairement à d’autres systèmes concurrents, rien ne les retient. Aussi, il faut faire preuve de vigilance quand on procède à l’opération, rapide, mais qui peut voir la perte d’une patte lors d’un dépannage de nuit ou dans la boue. En somme, Polygon a réussi à faire un système réversible plus rapide que la concurrence, mais aussi plus risqué.

Le groupe SRAM Rival eTap AXS

Plutôt récent dans la vaste galaxie SRAM, le groupe Rival eTap AXS brille d’une ergonomie très bien pensée. Bien aidé par une application smartphone qui s’avère elle aussi simple et efficace (état de charge des batteries, mises à jour, configuration, etc.). En couple avec la vaste et belle cassette 12 vitesses 10-44 dents, l’unique plateau de 40 dents est vraiment idéal sur les pistes. Le freinage est typique de chez SRAM, à savoir très progressif et donc facilement dosable, y compris pour des pratiquants novices. Même si j’avoue une préférence pour le touché plus viril de son rival japonais, l’efficacité du freinage est cependant indiscutable.

Polygon Tambora G8X
Le Polygon Tambora G8X peut compter sur un équipement qualitatif : roues carbone Novatec G24 et groupe SRAM Rival AXS (photo Philippe Duroc)

Quels défauts ?

Globalement, pas facile de trouver à redire sur ce Polygon Tambora ! Toutefois, je suis assez réservé sur le système Flip chip, comme je l’étais sur les nombreux Rondo essayés avec un système quasi semblable, en encore sur le Giant Revolt. Tout simplement, car je constate que les utilisateurs ne bougent jamais leurs positions une fois celles-ci trouvées et validées. Egalement, j’ai constaté que la visserie qui équipe ce vélo n’est pas de bonne qualité. Aussi, j’ai remarqué d’une part de la corrosion sur certaines vis (fixation pour un éventuel dérailleur avant), et d’autre part une usure précoce des têtes de vis à empreinte hexagonale creuse. Et ce, malgré l’utilisation d’outils de qualité et au bout de seulement quelques serrages et autres réglages habituels. Pour autant, rien de dramatique : un remplacement par des vis de meilleure qualité règlera facilement le problème. Un upgrade à prévoir !

Polygon Tambora G8X
Le Polygon Tambora G8X sur la route des crêtes du Massif des Maures (photo Denis Cauvin)

Au bilan

Polygon ne semble pas vouloir se contenter de copier la concurrence. Tant mieux puisque le fabricant indonésien est bien armé pour l’affronter sans sourciller. Confiant, Polygon se soustrait des codes esthétiques actuels pour présenter un vélo au dessin tranché et massif. Fort de son héritage et de son palmarès en Gravity, Polygon maitrise son sujet et propose avec le Tambora un Gravel qui s’avère être redoutable en pratique Off-Road. Le tout dans un confort appréciable, tout comme son tarif. Affiché autour de 3600€, le Polygon s’avère bien équipé, à commencer par le groupe électronique SRAM Rival AXS. Mais aussi, et surtout, par une excellente paire de roues en carbone Novatec. Avec le Tambora, Polygon apporte une fraicheur bienvenue, rafraîchissante, et surtout très intéressante dans cette gamme de prix.

Caractéristiques

  • Cadre : ACX GRAVEL (tailles S à XL)
  • Fourche : Carbone
  • Shifters : SRAM RIVAL ETAP AXS 12v
  • Pédalier : SRAM RIVAL 1 WIDE 40 dents
  • Freins : SRAM RIVAL AXS
  • Cassette : SRAM XG-1251 12 SPEED 10-44T XDR
  • Derailleur : SRAM RIVAL XPLR ETAP AXS 12v
  • Boitier de pédalier : SRAM DUB T47
  • Chaine : SRAM RIVAL 12v
  • Selle : ITALIA MODEL X
  • Tige de selle : carbone, 27,.2 x 300 mm (S,M,L) / 27.2 x 350 mm (XL)
  • Cintre : Aluminium, Flare 16 degrés, largeur : 420 mm (S, M) / 440 mm (L, XL)
  • Potence : Aluminium 90 mm (S, M) / 100 mm (L, XL)
  • JDD : TOKEN TK155SP-36 W
  • Roues : NOVATEC G24 DISC en carbone (28 mm de hauteur, 24 mm de largeur interne)
  • Pneus : VEE RAIL 700x40C (tubeless)
  • Poids vérifié : 9 kg en taille M

Lien fabricant : TAMBORA G8X | Polygon Bikes
Prix : 3 600 € TTC environ

Contact distributeur pour la France : fa*************@**********es.com

Sélection matos Gravel de Février 2024

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Sélection février - gravel et vélotaf

L’équipe du Bike Café vous propose une nouvelle sélection d’équipements, utilisables pour notre pratique du gravel.

Les « Sélections » permettent de découvrir de nouveaux produits selon une thématique précise. Qu’ils aient été simplement repérés lors de leur mise sur le marché ou testés spécifiquement par nos rédacteurs, ils peuvent faire l’objet d’une courte description ou de retours de terrain plus complets.

Les Specialized Diverge et Crux adoptent le 12 vitesses GRX

Repéré par Patrick

Specialized a annoncé mi-décembre la disponibilité des modèles Diverge et Crux équipés en Shimano GRX. Les modèles Comp sont montés en mono-plateau avec une cassette Shimano XT 12v. Les modèles Sport sont montés en double-plateau avec une K7 Shimano 105 12v.

Les nouveautés gravel Specualized 2024
le CRUX COMP – photo Specialized

Cette annonce va ravir ceux qui préfèrent les groupes mécaniques en gravel. Le 12 vitesses GRX part à la conquête de ce créneau de cyclistes qui aiment la marque Shimano et apprécient la qualité de ses produits. Specialized en profite pour élargir sa gamme de vélos de gravel.

Description

Specialized élargit sa gamme pour ceux qui préfèrent les équipements Shimano et qui souhaitent rester en transmissions mécaniques.

Sur le terrain

Matthieu a déjà testé le Diverge en version Shimano 11 vitesses sur les routes provençales et lors de la Gravel of Legend. Il a également testé le Crux en version SRAM lors du Press-camp de lancement en Belgique.

  • Les modèles Comp sont montés en mono-plateau avec une K7 Shimano XT 12v.
  • Les modèles Sport sont montés en double-plateau avec une K7 Shimano 105 12v.
TarifsEUR
DIVERGE STR COMP5 000
CRUX COMP4 000
DIVERGE SPORT CARBON3 500

Nouvelle protection de cadre All Mountain Style

Repérée par Matthieu

Description

Ces protections de cadre m’avaient tapé dans l’oeil lors de mon reportage l’année passé sur la Bohemian Border Aragon, un festival de gravel sur 3 jours dans la province d’Aragon, en Espagne.

Renseignements pris auprès du cycliste qui en avait équipé son Specialized Diverge, il s’avère que AllMountainStyle est une marque fabriquant ses produits à Barcelone. Elle propose des protections de cadre résistantes aux chocs et aux frottements grâce à l’utilisation d’un matériau PVC semi-rigide en nid d’abeille.

Sur le terrain

J’ai acheté le kit “AMS Gravel/Road Frame Guard” composé de 12 autocollants de dimensions diverses et les ai installés sur mon vélo gravel personnel, en dessous du tube diagonal, sur les bases, sur le tube diagonal en dessous de la zone du porte-bidon ainsi que sur les manivelles. L’installation s’est avérée très facile mais je n’ai pas réussi à chasser complètement l’air après application. Je ne peux pas me prononcer sur la protection effective dans le temps, ni sur le vieillissement éventuel de la matière. Je mettrai à jour cet article en fin de saison pour faire le bilan sur la protection conférée par ce produit. J’avais une crainte : leur retrait pouvait-il endommager le précieux carbone sous-jacent ?

Réponse du fabricant : ” Ces protections s’installent et s’enlèvent facilement en utilisant un sèche-cheveux et il n’y a aucun jaunissement au cours du temps. ” Espérons que cela soit le cas !

Pour conclure, ces protections sont disponibles avec différents graphismes et en deux coloris : blanc et noir. Le kit AMS Gravel/Road est composé de 12 pièces (1 pour le tube diagonal, 2 pour la fourche ou les haubans, 1 pour le tube supérieur ou le tube de selle et 8 autres s’installant à des endroits pouvant générer du frottement). Poids : 22 grammes, le kit complet.

  • Prix : 47 € le kit Gravel/Road.
  • Coloris : transparent, blanc ou noir (avec graphismes).
  • Page produit : Kit AMS Clear Gravel/Road

Nouvelle ligne de bagagerie bikepacking Osprey

Repérée par Matthieu

Description

La marque américaine Osprey, spécialisée dans les sacs à dos techniques pour partir en expédition ou utilisables dans la vie de tous les jours, vient de dévoiler une gamme complète de bagagerie vélo adaptée pour la pratique du bikepacking. Ce n’est pas la première marque purement outdoor à se lancer ainsi sur le segment du bagage sportif pour le vélo. Bike Café avait ainsi présenté les nouveaux sacs Deuter (gamme bagagerie Deuter Cabezon testée dans le Luberon) ainsi que les sacoches vélo réalisées en collaboration avec Specialized et Fjällräven.

sacoche bikepacking Osprey

Osprey présente ici la gamme Escapist On-Bike complète de 5 produits :

Une sacoche de cintre avec fourreau

Une sacoche de selle, également avec fourreau

2 sacoches de cadre : un “Wedge bag” ainsi qu’une sacoche de cadre classique.

sacoche bikepacking Osprey
La sacoche de cadre est proposée en 3 tailles : S, M et L.
sacoche bikepacking Osprey

Une sacoche “Top Tube”

sacoche bikepacking Osprey

Sur le terrain

Grâce à un système d’étui innovant pour les sacoches de cintre et de selle, et à la forme triangulaire de la sacoche de cadre qui permet de l’utiliser dans les deux sens, les sacoches Escapist On-Bike sont compatibles avec la majorité des cadres et tailles de vélo. Le sac de cintre est compatible avec la plupart des cintres classiques, y compris les cintres route. La sacoche de selle est compatible avec les tiges de selle rigides, mais peut fonctionner avec une tige télescopique à l’aide de manchons disponibles dans le commerce.

sacoche bikepacking Osprey

“Les sacoches Escapist On-Bike protégeront votre matériel des intempéries grâce à leurs matières principales robustes” promet la marque. Ces matières évacuent l’eau, disposent de coutures soudées par radiofréquence et les sacoches sont dotées de fermetures éclair étanches, qui assurent une imperméabilité remarquable. Les sacoches de cintre et de selle comportent des orifices de purge de l’air dissimulés et innovants qui évacuent la pression et améliorent la compression et la stabilité.

Détails produits : les sacoches sont équipées d’éléments réflectifs qui améliorent la visibilité, de fermetures éclair à double curseur compatibles avec le port de gants pour accéder aisément à vos affaires, de fixations auto-agrippantes multi-positions et de boucles d’attache externes pour davantage de possibilités.

Matériau : nylon 210D haute tenacité, 100 % recyclé.

Sacoche de cadre (3 tailles)

  • Prix : 85 € (S), 90 € (M), 95 € (L)

Sac de guidon avec fourreau

  • Prix : 100 €

Sacoche de selle avec fourreau

  • Prix : 100 €

Wedge bag

  • Prix : 60 €

Sacoche Top Tube

  • Prix : 40 €

La nouvelle gamme de sacoches sera mise en ligne sur le site du fabricant en mars et disponible dans les magasins spécialisés au printemps, sans date exacte pour l’instant.

Site Internet : Osprey

Pneus Pirelli Cinturato Gravel S

Testés par Laurent

Description

À travers la gamme Cinturato, Pirelli propose une gamme complète de pneus destinés au Gravel. Ainsi, pas moins de 10 modèles différents, et un total de 31 tailles peuplent cette famille de pneus. Après avoir testé les Pirelli Cinturato gravel H et M l’été dernier, je vous propose mon retour d’expérience sur la version S, pour Soft du Pirelli Cinturato, toujours en en 700×45 mm. La carcasse TechWALL Gravel protège l’ensemble du pneu grâce à l’utilisation de renforts de tissus spéciaux et de couches de caoutchouc plus épaisses dans des zones spécifiques. La structure est tressée en 120 tpi. Plus au centre, la gomme SpeedGRIP Compound est une formule de caoutchouc spécifique au gravel. J’ai pu peser ces pneus à exactement 560 g, ce qui est correct pour leurs dimensions généreuses. Ces pneus, fabriqués en France, sont compatibles avec des jantes sans crochets (hookless).

Sur le terrain

Sur la route, le pneu Cinurato S à l’avant affiche un rendement très moyen, conforme au regard de ses imposantes sculptures. En off-road, ces pneus tressés en 120 tpi affichent un confort assez ferme. J’ai pu rouler ces pneus dans la plaine des Maures, sur des sols meubles, surtout du sable, à défaut de boue. Là-dessus, le grip est tout à fait au niveau attendu. En ce sens, le guidage et la motricité sont au rendez-vous, malgré une gomme finalement assez dure, comme ses frères H et M.

Polygon Tambora
Les Pirelli Cinturato Soft sur le Polygon Tambora G8X après une course avec les VTT… (photo Laurent Biger)

Plus intense, j’ai utilisé ces pneus sur une course de VTT au guidon du Polygon Tambora G8X, sur un tracé tout en relief et au sol très changeant. Ces pneus ont brillé avant tout par leur robustesse durant cette épreuve, tout en assurant un haut niveau de grip. Aucune crevaison n’est venu perturber ma course, ce qui n’est pas négligeable non plus !

Polaire Santini Ovis

Testée par Laurent

Description

Avec cette polaire Ovis, Santini propose aujourd’hui la version moderne d’un grand classique. Elle est faite de tissus Polartec® et comprend une couche de nylon coupe-vent sur la poitrine et les épaules (pour une protection supplémentaire lors du pédalage). Elle est censée être utilisée pour des températures de 5 à 15 C°. Enfin, sa coupe est droite, la rendant éligible à être portée avec une tenue urbaine.

Gravel velotaf

Sur le terrain

À l’usage, j’ai immédiatement apprécié la douceur et le confort de cette polaire. À vrai dire, on s’y attache très vite. Si bien qu’après quelques aller-retour en vélotaf, je l’ai également portée en mode casual avec un jean pour mes déplacements à pieds. Les poches sont vastes et bien pensées. Je n’ai rien trouver de négatif dans cette veste de la collection TERRANOVA. Si ce n’est qu’il faut impérativement éviter de l’utiliser dans des atmosphères très poussiéreuses ou sablonneuses puisque les particules se trouvent piégées entre les mailles polaires. Hormis ce point, c’est un produit très bien fini et très agréable à porter.

Selle Italia renouvelle son ruban de cintre SG-Tape

Testé par Colin

Description

Le fabriquant de selle Italien propose également à son catalogue des rubans de cintre, ou guidoline. Le modèle SG-Tape, résolument orienté gravel, faisait déjà parti de leur gamme d’accessoires, mais en 2024 il est revu est corrigé pour arborer le nouveau logo Selle Italia et est désormais disponible en trois couleurs : noir, blanc et rouge. Sa composition s’articule autour de trois matières : PU (polyuréthane), gel et Lycra, offrant ainsi des promesses d’adhérence et d’amorti.

ruban de cintre Selle Italia SG-Tape

Sur le terrain

La pose : c’est une première pour moi, je n’avais jusqu’à présent jamais pris l’initiative de poser du ruban de cintre. Mais avec l’aide du tutoriel proposé par Dan, c’est un jeu d’enfant. Bien-sûr, le coup de main reste perfectible. Le ruban est suffisamment solide et épais pour me permettre de bien le tirer et éviter ainsi qu’il fasse des plis. La bande de colle joue parfaitement son rôle et se montre assez flexible pour, en cas de maladresse, revenir légèrement en arrière et reprendre la pose. Les bouchons de cintre sont fournis avec le ruban, siglés du logo Selle Italia.

À l’usage : ce ruban de cintre tient bel et bien ses promesses. Sur un usage gravel engagé, mais également sur piste et sur route, l’amorti est bien perceptible. Son vrai point fort, de mon point de vue, c’est le grip. Le dessin en maillage conjugué au revêtement offre une adhérence solide, et ce avec ou sans gants ou mitaines. C’est un bon produit dans son ensemble, qui devra faire ses preuves dans le temps.

Origine Graxx III GTR : R comme Race, Rendement et Réactivité

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gravel origine Graxx 3 GTR

Après une version II de l’Origine Graxx, testée pendant plus d’un an, place à la III qui se décline en versions GTO et GTR. Si le GTO est dans le droit fil de son prédécesseur, le GTR est typé performance, afin de se rapprocher du comportement d’un vélo de route endurance et/ou pour s’aligner sur des courses gravel typée UCI. Comme tout marché, celui du gravel semble se déployer suivant trois axes : la course, la polyvalence et le tout-terrain. Chez Origine, les Graxx GTR, GTO et leurs versions Explore répondent à cette orientation. 

L’Origine Graxx 3 testé par Philippe

Origine Graxx III GTR en statique

Le GTR de test étant en taille L comme mon Graxx II, aucun dépaysement sur ce dernier. Je me sens « comme à la maison », après bien sûr réglage de la selle.

gravel origine Graxx 3 GTR
Photo Philippe Aillaud

Les différences de fibres et de nappage n’étant pas visibles, le GTR se différencie par une modification de la jonction tube de selle/hauban qui incorpore le serrage de selle, et par une intégration des durites et câbles au niveau du jeu de direction en utilisant une potence classique.

La durite du frein avant passe en interne dans la fourche, qui propose une vis de fixation supplémentaire permettant l’utilisation de porte-bidons standards (64 mm) ou de porte-bagages de type Tubus Tara.

Les évolutions du Graxx III par rapport au Graxx 2

Retrouvez dans cette vidéo les principales nouveautés de la 3ème mouture du Graxx, expliquées par François-Xavier, Brand Manager d’Origine Cycles.

Équipement du Graxx 3

La version C89 est équipée du groupe SRAM Force AXS à commande électrique sans fil, mono-plateau de 40 avec une cassette 10-44 et de roues Prymahl Vega C35 Pro Wide carbone, avec des pneus G-One RS Evo 40 montés en tubeless. Le tout a été pesé à 8,250 kg en taille L, sans pédales, ni porte-bidons.

Origine Graxx III GTR : au roulage

Entre fin novembre et mi janvier, j’ai roulé ce Graxx GTR lors de cinq sorties sur mes terrains habituels ; une seule en route, les autres mélangeant bitume/piste/sentiers, le tout représentant plus de 200 km et 2100 m de D+. Aucune crevaison, aucun incident ne sont venus ternir les sorties.

Roulant alternativement entre le GTR et mon Graxx II équipé en GRX 800 double plateau 48-31 et cassette 11-36 avec des roues carbone semblables aux Vega C35 et montées en tubeless avec des Michelin Power 40, le tout pesant 8,5 kg. Les deux vélos étaient gonflés à mes pressions habituelles, soit 1,9 bar à l’avant et 2,1 bar à l’arrière.

gravel origine Graxx 3 GTR
Origine a bien sûr équipé ce modèle de ses roues “maison” Prymahl. Sur le haut de la fourche, redessinée pour permettre le passage de fils électriques en interne, on remarque le point de sortie du câble de dynamo. Photo Philippe Aillaud

L’Origine Graxx III GTR sur le bitume

La période hivernale, de très fraîche à froide mais pas glaciale et sans intempéries, ne m’incite pas à la performance, performance toute relative étant plus percheron que pur-sang.

Dès les premiers tours de roue, j’ai senti le GTR plus vif à l’accélération, répondant mieux aux coups de pédale.

Ensuite à vitesse constante, peu ou pas de différence. Le vélo répond aussi aux trous, saignées, renflements et autres joyeuses irrégularités du revêtement en informant le pilote de leur existence sans verser dans l’inconfort. Les deux visages de l’augmentation de la rigidité mais tout est affaire de dosage.

À deux jours de différence, j’ai effectué le même parcours (47 km et 620 m D+) et, résultat amusant, avec les deux Graxx les vitesses et cadences moyennes sont identiques, à la décimale près (22,1 km/h et 73,7 t/min) !

L’Origine Graxx III GTR sur les chemins

Là, le répondant du GTR le dessert quelque peu car sa vivacité au coup de pédale n’est pas mise à profit sur des terrains où il vaut mieux enrouler. Et le fait de renvoyer les irrégularités du terrain m’oblige à légèrement lever le pied. Entre le Graxx II et le GTR, la fourche a été modifiée car, à cintres Richey WCS équivalents, elle aussi fait plus sentir les irrégularités du terrain. Et à mon niveau, je perds plus à ressentir et éviter les multiples chocs d’un terrain rugueux que je ne gagnerais si je passais à plus grande vitesse. 

gravel origine Graxx 3 GTR
Un vélo de gravel résolument moderne avec son intégration complète, renforcée par la présence du groupe Sram Force AXS sans fils. Photo Philippe Aillaud

Sur ma boucle test (25 km, 220 m D+) comportant plus de 70 % de bitume, la vitesse moyenne est paradoxalement semblable pour les deux Graxx, soit 20,3 km/h.

Le Graxx 3 GTR en action

En action, les roues se sont montrées dignes de leur fiche technique : réactives sans êtres raides, du tout bon. De même pour les pneus qui ne vous scotchent pas sur goudron et ne glissent pas sur les terrains meubles ou les pierres. N’ayant pas eu de boue sous les crampons, je ne peux juger de leur comportement sur ce terrain.

Je serai plus circonspect pour le groupe. Je ne suis pas fan du dérailleur électrique qui, en plus de la gestion d’une batterie s’ajoutant à celles du gps et du smartphone, ne permet pas de ressentir le passage des vitesses. J’ai débuté le cyclisme avec l’arrivée de l’indexation sur les VTT. Mon pouce ayant des dizaines d’années d’habitude à son actif, l’absence de sensation le frustre. Sur un vélo, le temps de changement de rapport gagné est important pour un pro, mais sommes-nous des pros ? Et je ne parle pas du surcoût de l’électrique à l’achat et en cas de casse. Pour leur part, les freins rendent ce groupe désagréable. Si en VTT, je suis en adepte des freins SRAM qui, en version RS, allient progressivité et puissance, sur un route/gravel ils n’offrent qu’une très (trop ?) grande progressivité comparé aux freins Shimano. Caractéristique que j’ai constatée sur tous les freins des vélos testés.

gravel origine Graxx 3 GTR
Sur mon vélo de test était monté la nouvelle transmission Force AXS 12 vitesses. Photo Philippe Aillaud

Une remarque générale sur le mono-plateau : si sur route, une démultiplication plus courte ne m’a pas dérangé, en montée tout-terrain sur un sol fuyant, oui. Le GRX en double offre des ratios de 0,86 à 4,36 soit une plage de 507 % et le Force de 0,91 à 4 soit 440 %. Avec une cassette en 10-52, et un plateau en 44 on obtient 520 % de 0,85 à 4,4 ; et là le mono supplante le double.

L’Origine Graxx 3 testé par Matthieu

gravel origine Graxx 3 GTR
Photo Philippe Aillaud

J’ai roulé environ 300 km avec cette nouvelle version du Graxx, sur mon terrain de jeu (en Provence), sur un mix de routes et chemins roulants et cassants mais aussi sur les routes et sentiers forestiers du Golfe du Morbihan. J’ai trouvé le vélo très réactif et répondant instantanément aux sollicitations du pilote. Impression renforcée par la monte de roues Prymahl carbone. C’est sur le bitume que cette caractéristique est la plus manifeste.

gravel origine Graxx 3 GTR
Le Graxx 3 m’a servi de monture pendant 2 journées de reportage en Bretagne et le vélo a roulé par tous les temps : du grand beau à la pluie battante ! Photo : Sophie Gateau

Sur les chemins, la réactivité se confirme et il faudra jouer avec la section et la pression des pneumatiques pour garder un bon confort de roulage. Aucun problème pour l’équiper avec 2 sacoches de bikepacking, de la marque Café du Cycliste (en photo), un bagage sur le cintre se serait aussi installé facilement grâce à l’absence des gaines hydrauliques.

Sur des formats d’épreuves longue distance, difficile de trancher entre le choix du GTO et le GTR. À configuration identique, le GTR sera réservé aux compétiteurs et pratiquants en forme, souhaitant obtenir la meilleure réponse de leur monture. La version GTO sera quant à elle plus adaptée aux pratiquants à la recherche d’une plus grande souplesse au roulage.

Conclusion

Dans sa quête de satisfaction des cyclistes adeptes du gravel et de sa polyvalence, le Graxx se dédouble en offrant, toujours avec le GTO, “la capacité de rouler au long cours, de filtrer parfaitement les imperfections du terrain, l’extrême facilité et le confort en toute circonstance » et avec le nouveau venu GTR, un Graxx « typé performance et inspiré de la compétition et de son retour d’expérience » comme le spécifie la marque nordiste.

gravel origine Graxx 3 GTR
Cette version GTR est typée performance et pourra aussi convenir à une pratique route longue distance. Photo Philippe Aillaud

À chacun de faire son choix en fonction de ses besoins, sachant que pour le Graxx, il n’y a pas de mauvaise monture, mais la déception peut venir d’une erreur de casting. La personnalisation poussée au travers de nombreuses options proposées par Origine, permet la convergence entre les souhaits du futur propriétaire et son vélo livré.

Si de nombreuses autres marques proposent de bons cadres, très rares sont celles qui permettent une telle personnalisation.

Prix du modèle testé Graxx III GTR C89 : 6 269 €

Origine Graxx III GTR : https://www.origine-cycles.com/fr-FR/velo/gravel/graxx-gtr

Tests précédents :

Test du Graxx II par Matthieu
Test pendant une année du Graxx II par Philippe

Tijo, des vélos en bois qui nous invitent à sortir du cadre

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Les vélos en bois Tijo

Depuis la parution de mon article consacré aux vélos en bois, je vois de nouveaux artisans tenter l’aventure du vélo branché. Ma découverte récente de Tijo sur les réseaux sociaux m’a amené à contacter Joanne Lecorfec, qui vient de se lancer également sur ce nouveau créneau. Dans son atelier, le débat ne se fera pas sur les différences de qualité entre les aciers Columbus, Reynolds, Deda ou encore Tange… elle vous expliquera plutôt la différence entre le frêne, le chêne et le noyer, qu’elle a l’habitude de travailler pour fabriquer ses cadres.

Les voyages forment la jeunesse et inspirent les projets

La jeune marque Tijo (contraction de Thibaut son compagnon et Joanne) est née d’un voyage initiatique à vélo qui a duré 14 mois. Joanne et Thibaut prennent la route sur leur vélo, en quête de la région de France où ils pourront s’installer. Joanne est de “nulle part” ; “Je suis née en Guadeloupe sur un bateau…“, me dit-elle. L’idée de partir à vélo, pour trouver un lieu de vie idéal est originale et quand en plus, elle amène Joanne à concevoir en chemin son projet professionnel, cela devient une expérience formidable.

Après un parcours professionnel atypique, Joanne découvre il y a 5 ans la menuiserie-ébénisterie. Le bois a été une révélation pour elle. “À la suite de ce voyage à vélo, destiné à trouver un lieu de vie, j’ai décidé de ne plus fabriquer des bibliothèques, mais des vélos en bois“, dit-elle, amusée. En fait, Joanne est cycliste depuis longtemps et la jeune femme s’est toujours déplacée en mode vélotaf. Un premier voyage à vélo lui a donné le goût d’utiliser le vélo autrement que pour son côté utilitaire. Cette expérience l’a conduite à porter un autre regard sur le vélo, notamment sur ses aspects mécaniques et ergonomiques. L’envie de construire un vélo en bois est venue de son intérêt pour ce qu’elle appelle “l’ART-isanat”, c’est-à-dire la façon de réaliser de façon artisanale un objet esthétique et utile. Elle aime le design et elle aime l’exprimer avec le bois. Elle applique dans le domaine du vélo tout ce qu’elle a appris pendant 5 ans dans son métier de menuisier-ébéniste.

Les vélos en bois Tijo

La maitrise de la fabrication d’un cadre en bois n’est pas le seul critère pour créer un bon vélo. Joanne a dû apprendre pour cela les bases de la géométrie des cadres, les choix angulaires et le reste. Elle s’est fortement documentée sur Internet et s’est imprégnée de ce qui existait. Son intérêt a été en premier lieu orienté vers le gravel et son usage voyage, dans lequel elle possède elle-même une certaine expérience. Pour l’instant, Tijo propose un unique modèle gravel, mais Joanne, qui pratique également la route, envisage par la suite de s’intéresser à ce créneau.

Le podcast Bla Bla avec Joanne

Quand le vélo sort du bois ou de son cadre

Pour Joanne, design et écologie font bon ménage. La question ne s’est pas posée en ces termes puisqu’elle ne savait travailler ni l’acier, ni le carbone… le bois était une évidence. Pour ses fabrications, elle trouve sur place cette matière première renouvelable. Dans la région d’Auvergne où elle a posé ses bagages et ses outils, il y a des forêts et il n’est pas nécessaire d’aller loin : circuit court et production locale. Pour elle, le chêne, le frêne et le noyer sont les essences qui présentent les meilleures qualités mécaniques pour construire de bons vélos.

Les vélos en bois Tijo

Sa fabrication est réellement artisanale, il n’y a pas de machines à commande numérique dans son atelier à part quelques outils électriques, pour préparer les ébauches, le reste est totalement manuel. “Je fais tous mes assemblages à la main, car je ne veux pas déléguer à une machine mon savoir-faire artisanal”. La finition est réalisée avec un vernis marin qui protège le bois contre toutes les agressions que pourra subir le cadre, surtout en usage gravel et voyage.

Pour la fourchette de prix, il faudra définir avec Joanne votre projet. Un cadre complet revient à 3000 € et en fonction des équipements que vous pouvez monter vous-même ou faire monter par Joanne, le prix sera variable.

Infos et contact sur le site de Tijo.

Lire également le très bon article de Marie-Pierre Demarty sur tikographie.fr.

Pinarello dévoile les quatre nouveaux coloris du Grevil F

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Pinarello Grevil F new colors
Pinarello dévoile de nouvelles couleurs pour son Grevil F - photo alexluise.com / Pinarello

Pinarello propose quatre nouvelles couleurs dans sa gamme Grevil F, le vélo “gravel race” de la marque de Trévise.
Le modèle phare, le F9, est désormais disponible dans en “Stone Orange” et “Stone Green”.
Le F7, en milieu de gamme, est proposé en “Stone Green” et” Red Wine”, tandis que le F5 est proposé en “Stone Gray”.

Pinarello Grevil F9 Stone orange
Le haut-de-gamme F9 en orange se distinguera même à travers la végétation – photo alexluise.com / Pinarello

À noter que ces nouveaux coloris remplacent les couleurs qui étaient jusqu’alors proposées pour ces trois modèles Grevil F.
La gamme Grevil F est consacrée à la performance pure et correspond parfaitement à l’état d’esprit qui prévaut chez Pinarello.

Pinarello Grevil F9 Stone Green
“Stone Orange” ou “Stone Green”, le Grevil F9 va vite – photo alexluise.com / Pinarello

Pinarello, d’un ton assez provocateur mais qui ne manque pas d’humour, affirme qu’avec le Grevil F, “pour sortir des sentiers battus, il n’est pas nécessaire de ralentir”.
Il faut dire que cette gamme de vélos, spécialement conçue pour les courses sur gravier, se distingue par son aérodynamisme et sa rigidité. Pour avoir utilisé un F9 lors d’un récent séjour Q36.5 dans les Dolomites, je peux confirmer l’excellence de ce vélo.

Pinarello Grevil F5 gray
Le F5 et sa nouvelle livrée grise – photo alexluise.com / Pinarello

Avec le Grevil F, Pinarello propose une gamme polyvalente, avec différentes options de transmissions et de roues, dans une fourchette de prix allant de 4 950 à 9 250 €.
Découvrez-en plus sur la gamme Pinarello Grevil F, y compris des détails sur les options de groupes, de roues et de coloris spécifiques, sur pinarello.com

Pinarello Grevil F
Chez Pinarello, tous les modèles et les couleurs proposées sont mis au service d’un cyclisme d’exception – photo alexluise.com / Pinarello

Changement de braquet pour Origine qui dévoile sa nouvelle usine de 7.500 m2

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Visite de la nouvelle usine des Cycles Origine
Visite de la nouvelle usine des Cycles Origine

La croissance des Cycles Origine, portée par le succès de ses vélos, a amené la marque nordiste à s’installer dans une nouvelle usine adaptée à la mesure de ses ambitions. Satisfaire ses clients, produire dans les délais et dans le respect de l’environnement : tels sont les principaux objectifs de ce nouvel outil industriel. Pour cette marque née dans un garage, qui s’était ensuite installée à Somain sur 2200 m2, c’est un grand pas franchi en peu d’années. Une telle réussite en France dans le monde du vélo est rare. C’est avec énormément de plaisir que l’équipe de Bike Café a découvert sous la neige, cette magnifique usine bourrée de technologies, qui va permettre à Origine de franchir une nouvelle étape dans son développement. (Textes Patrick & Matthieu – Photos Philippe Aillaud – Vidéos Jérôme Armand)

Retour aux origines

Le passé d’Origine est récent : c’était hier ! Dix années, à l’échelle de la création d’une marque connue et reconnue, c’est presque rien dans un monde du vélo relativement conservateur. Rémi Lefèvre, co-fondateur et directeur général de la marque nordiste, nous le rappelle au micro de Bike Café : “On a commencé en mode start-up dans un garage pas très loin d’où nous sommes maintenant. Nous n’avions qu’un seul cadre route, lAxxome, sur lequel on avait tout misé. Nous n’avions pas d’argent pour la comm’, le marketing… il fallait se débrouiller. Quand on est arrivé dans notre bâtiment de Somain, nous étions 6 collaborateurs, perdus dans les 2200 m2. Un peu avant la pandémie de Covid, nous étions 25. Nous sommes aujourd’hui 100 collaborateurs et notre objectif est de doubler nos effectifs à l’horizon 2026/2027. Cette nouvelle usine va nous permettre d’atteindre cette prochaine étape“. La saga d’Origine est déjà une belle histoire et comme le mentionne Rémi, cette belle usine toute neuve, située à Rouvignies, près de Valenciennes, non loin du garage des débuts, marque un retour symbolique à des origines pas si anciennes que ça.

Enregistrement vidéo Jérôme Armand

Bike Café, né à peu près à la même époque, a suivi avec intérêt le développement d’Origine. Patrick avait testé la première version du Graxx en 2019. Hugo avait réalisé la visite de l’usine Origine de Somain en 2020 à l’occasion du test du gravel Origine Trail en aluminium. Matthieu l’avait suivi peu de temps ensuite la même année pour un autre sujet. Ces 10 années passées pour atteindre l’installation de ce nouvel outil industriel ont été passionnantes. En partant d’un unique cadre route, il a fallu diversifier une gamme, aujourd’hui complète avec de la route, du VTT, du gravel, de l’électrique et même un vélo d’enfant (draisienne 12 pouces), pour devenir une marque reconnue dans le monde du vélo. La prochaine étape sera de développer sa notoriété à l’international, qui représente seulement 10% du chiffre d’affaires actuel. Ce développement se fera sur des pays proches, afin de conserver le modèle actuel de construction des vélos à la commande et pour maintenir la qualité et les coûts de livraison.

Une usine moderne de 7.500 m2 qui a nécessité 2 années de travaux

Une usine neuve c’est à la fois un projet architectural mais aussi industriel, qui offre la possibilité de repenser sa production. “L’investissement a été important et même majoré de 25% par rapport à une usine aux normes standards. Nous avons voulu un outil qui aura un impact minimum sur l’environnement et utilisant le minimum d’énergie”, précise Yves Amiel, co-fondateur de la marque.

C’est Alexandre Philippart qui a été le chef de projet de cet ambitieux projet. Il nous avouera que pendant 2 ans, il n’a pas vraiment eu le temps du faire du vélo. Des fondations creusées en 2022 à ce début 2024, il n’a pas fallu ménager son temps pour suivre les différentes phases du projet.

Interview Matthieu Amielh, vidéo Jérôme Armand

On a repensé tout notre processus industriel pour pouvoir mieux produire et coller au business plan des cinq prochaines années. La question était de savoir comment on pourrait augmenter notre productivité, tout en gardant notre qualité sur le process de la peinture. Avant 2024, nous réalisions de façon 100% manuelle l’application des trois couches : primaire d’accroche, application de la base durcie et du vernis. Aujourd’hui, nous avons décidé d’automatiser et standardiser la partie primaire et vernis. Ce sont les deux parties les plus importantes du process et donc pour cela, nous avons robotisé ces deux applications“, explique Alexandre Philippart.

Pour l’instant, 99% de la partie concernant l’application du primaire est réalisée. La partie vernis est en cours pour affiner les réglages des robots qui appliqueront de façon reproductible la bonne épaisseur et le même “tendu”. L’usine est neuve et ses 3 cabines de peinture sont opérées par 5 peintres qui vont assurer la cadence de production de 30 à 35 vélos/jour.

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Le stockage – photo Philippe Aillaud

Le stockage est également au coeur du fonctionnement, en aval de la chaîne de montage. Réaliser un automatisme comme on en voit chez Amazon serait inapproprié et représenterait un coût énorme. Une réflexion est engagée pour automatiser le picking, mais la forte contrainte réside dans le fait qu’Origine assemble des vélos à la carte, via un puissant configurateur en ligne. Chaque vélo est différent, donc chaque lot d’équipements est forcément différent. Pour l’instant, l’approvisionnement est réalisé comme une préparation de commande dans les grandes surfaces. Un chariot pour 5 vélos à monter qui viendra livrer aux pieds des postes de montage, tout l’équipement du vélo. C’est pareil pour les roues qui disposent désormais de beaucoup plus de place qu’à Somain, pour le montage manuel réalisé au cœur même de l’usine. Après contrôle le vélo monté va suivre le cheminement automatisé dans l’atelier, pour arriver à la zone de préparation de l’envoi au client (voir le final de la vidéo de notre parcours de visite).

Origine soigne sa politique RSE : une nouvelle usine “propre”

Pour ce nouvel outil industriel, le projet ne réside pas uniquement dans un gain de productivité, l’ambition est effectivement de produire plus, mais également de produire propre. La réflexion a été globale : elle va de comment sont expédiés les vélos aux clients et comment l’usine est approvisionnée par ses fournisseurs, comment fait-on pour appliquer les peintures sur les vélos en évitant la perte et donc les déchets, comment on recycle cartons et autres emballages…

Visite de la nouvelle usine des Cycles Origine
Produire plus, mais également de produire propre. On aperçoit le toit de l’usine qui éclaire et alimente en énergie le bâtiment – photo Origine

Pour le reste, l’usine située à proximité des axes de transport réduit l’impact carbone de son activité. Le bâtiment a intégré les plus récentes technologies pour faire baisser au maximum sa consommation énergétique. Un système d’automatisation des volets de protection solaire est installé sur le toit, pour faire varier l’orientation des lamelles en fonction de l’ensoleillement. “Sur le toit, nous avons plus de 1000 panneaux solaires pour rendre l’usine auto-suffisante en électricité ainsi qu’une station météo qui pilote l’ensemble du système…“, précise Rémi Lefèvre, lors de l’interview qu’il nous a donnée. Jusqu’aux poubelles, que nous avons observées dans les couloirs, la prise en compte des préoccupations écologiques est présente. C’est bien réel : ce n’est pas du greenwashing !

Vidéos : Jérôme Armand et Patrick Van Den Bossche

La R&D, au coeur du développement d’Origine

Tous les cadres Origine sont issus du travail conjoint et d’aller-retours entre le bureau d’études et l’équipe de design. Dix personnes travaillent à temps plein au département études et design, soit 10 % de l’effectif global d’Origine.

L’équipe de design, située au premier étage de l’usine, travaille sur les formes du nouveau cadre. Une fois la première ébauche validée, le cadre est conçu numériquement par le bureau d’études sur des logiciels spécifiques de dessin, permettant d’avoir des aperçus en 3D sous tous les angles. Cela permet de valider les dégagements (passage pour les pneus, les angles…) et de définir une première géométrie.

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La CAO permet de visualiser le vélo en 3D sous tous les angles et dans les moindres détails. Photo : Origine.

Vient ensuite une phase de prototypage. Les cadres et fourches sont imprimés par petites pièces sur des imprimantes 3D, puis collés afin de vérifier la forme globale du vélo, mesurer les dégagements nécessaires et valider l’esthétique du cadre. L’impression 3D permet d’économiser des coûts importants, notamment sur la fabrication de moules.

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Au premier plan, un cadre et sa fourche issus de l’impression 3D, qui donneront naissance au futur cadre carbone, derrière. Photo : Philippe Aillaud

Les cadres sont ensuite testés, via des méthodes de simulation numériques (éléments finis), permettant d’appliquer des efforts mécaniques, de mesurer les contraintes et les déformations engendrées. 

« Le cadre est découpé en des milliers de petits éléments. A chaque noeud de chacun de ces éléments, le logiciel vient calculer la contrainte et la déformation. Un calcul peut prendre jusqu’à plusieurs jours selon la finesse du maillage », précise Pierre Elbel, ingénieur en conception mécanique et responsable du Bureau d’Études.

Les contraintes mesurées doivent respecter les valeurs de la norme ISO (par exemple, sur le test de choc frontal) afin que le vélo soit autorisé à être vendu sur le marché. De nombreuses itérations sont nécessaires, avant d’aboutir à la forme finale du vélo qui sera produit.

Ce travail est plus complexe sur la conception d’un cadre de VTT puisqu’il faut prendre en compte les déplacements de la fourche et de la suspension (cinématiques), qui vont engendrer des contraintes supplémentaires sur le cadre. Bike Café a pu ainsi voir les premières esquisses 3D d’un futur VTT Trail, qui sera dévoilé cette année.

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Origine, c’est aussi une gamme de VTTs qui devrait s’enrichir cette année – Photo : Origine

Une fois la forme finale validée au niveau géométrie et mécanique, le moule final, qui permettra sa production, pourra alors être fabriqué. Chaque vélo Origine est issu d’un moule développé à 100 % en interne, avec une « recette » (lay-up) définie par le fabricant nordiste.

Origine propose aussi une gamme complète de roues Prymahl, carbone et aluminium, avec la famille Orion pour la route, Véga pour le gravel et Polaris pour le VTT, avec la possibilité de s’équiper d’un moyeu dynamo Son pour alimenter un éclairage. 

Le bureau d’études travaille aujourd’hui sur de nombreux développements : nouveaux vélos, nouvelles pièces… nous vous en dirons plus dans les prochains mois !

La préoccupation n°1 d’Origine : un service client irréprochable

Pour Rémi Lefèvre, la satisfaction et la relation avec le client sont des préoccupations majeures d’Origine. De plus en plus de marques, y compris celles qui ont un réseau de distribution, se mettent à commercialiser leurs productions par Internet et dans ce domaine il faut être irréprochable pour se démarquer. Pour Origine, cela va de toute la partie conseil que la marque assure en direct avec ses clients pour les aider à choisir, jusqu’à la qualité du carton de livraison et le respect des délais pour cette étape finale. Le SAV n’est pas oublié et récemment Origine a mis en place un dispositif de visio-conférence pour être encore plus proche de ses clients.

Visite de la nouvelle usine des Cycles Origine
Le conseiller technique aide le client final à choisir le meilleur vélo par rapport à ses besoins. Photo : Origine.

Pour les clients intéressés par l’achat d’un vélo Origine, mais ne pouvant pas se déplacer à Rouvignies, il est possible de prendre rendez-vous avec un des experts techniques de la marque pour réaliser une visio-conférence.

Visite de la nouvelle usine des Cycles Origine
Un conseiller technique Origine répond aux questions d’un client. Photo : Origine

Ce dernier assistera le cycliste dans le choix du bon modèle, lui proposera d’assister à l’assemblage des vélos dans la zone de production, de visualiser les couleurs des vélos en production pour avoir une meilleure idée du rendu final du vélo ou répondra simplement à toutes ses questions sur le choix d’une taille de potence, de cintre, d’une transmission ou le choix d’un vélo électrique ou musculaire. Plus d’informations sur la visio-conférence dans la vidéo ci-dessous.

Cliquez sur le lien suivant pour retrouvez le calendrier 2024 de prise de rendez-vous pour une visio-conférence.

Visite de la nouvelle usine des Cycles Origine
Le superbe show-room offre une vue plongeante sur l’atelier de montage – photo Origine

La nouvelle usine pourra également accueillir ceux qui veulent venir sur place pour voir les vélos dans le superbe show-room, qui offre une vue plongeante sur l’atelier de montage. Dans les projets d’aménagement, il est prévu d’implanter sur l’immense terrain de presque 4 hectares, un parcours d’essais des vélos pour les clients qui viendront ici à Rouvignies. Lors de notre visite, nous avons rencontré un client, accompagné par sa femme, venu pour choisir son prochain VTT. Un conseiller technique lui présentait le vélo et répondait à ses questions. La notion de service est ancrée dans les gènes de la marque, nous l’avons véritablement senti aux différentes étapes de notre parcours de visite.

Test intensif de la gamme textile vélo hivernale GripGrab

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Test équipements d'hiver Gripgrab
Test équipements d'hiver Gripgrab

Lorsque l’on m’a proposé de tester de nouveaux produits GripGrab, j’ai tout de suite pensé à des accessoires types gants, bonnets ou sur-chaussures. Je suis depuis plusieurs années une convaincue des équipements de la marque, réputés très efficaces contre les conditions météo difficiles. Alors quand on m’a parlé d’un élargissement de la gamme avec du textile (vestes, maillots, cuissards), il faut bien avouer que j’étais curieuse de voir le résultat de plus près. (Texte et photos Jeanne Lepoix)

La marque danoise a déjà une forte expérience, puisqu’elle a été créée il y a plus de vingt ans par trois frères. Les produits proposés sont plutôt haut de gamme et particulièrement bien adaptés aux conditions extrêmes (imperméabilité et confort thermique) et de faible luminosité (réfléchissants). Conçus par des cyclistes, le besoin est parfaitement identifié en termes de technicité et de performance. Gants, couvre-chaussures, chaussettes, manchettes, jambières, bonnets… ils se spécialisent sur une petite sélection d’accessoires essentiels et de grande qualité qui font la différence une fois sur le vélo. Les extrémités du corps sont les premières et principales zones touchées par le froid.

Test équipements d'hiver GripGrab
La nouvelle gamme de textile Automne/Hiver : veste sans manches, maillot thermique long, cuissard à bretelles long avec short amovible et des gants ultra-chauds.

Abordons maintenant leur nouvelle gamme de textile spécial Automne/Hiver avec le test d’une veste sans manches, d’un maillot thermique long, d’un cuissard à bretelles long avec short amovible et de gants ultra-chauds. L’hiver est bien installé ici au cœur des Yvelines apportant avec lui sa dose de pluie et de mauvaises conditions climatiques. Le test terrain n’en a été que meilleur.

Textile GripGrab vélo pour affronter l’hiver : look général de la gamme

Test équipements d'hiver Gripgrab
Pas d’extravagance dans le design, les produits sont minimalistes, sobres mais très classes.

On reste dans la lignée de ce que nous a habitué la marque : du simple, mais fonctionnel. Pas d’extravagance dans le design, les produits sont minimalistes, sobres mais très classes. C’est efficace. Côté couleurs, une prédominance de noir mais quelques touches automnales viennent relever la gamme comme le jaune moutarde, le bleu marine ou encore le vert kaki. C’est à dominance noir certes, mais on retrouve toujours de nombreux éléments réfléchissants, que ce soit sur les impressions des logos ou sur de petites bandelettes cousues à divers endroits. Au toucher, les tissus semblent être d’une grande qualité et inspirent une haute technicité. Les tirettes des zip sont également très agréables à prendre en main avec leur fine bande siliconée noir et le logo GripGrab blanc imprimé légèrement en relief.

Le coupe-vent sans manches GripGrab “Windbuster Windproof” : compacité et efficacité

Entre les mains, on se rend compte de la légèreté incroyable de la veste sans manches et de sa très grande capacité à être compressée. Elle se glisse très facilement dans la poche arrière de son maillot pour être sortie lors des descentes ou en cas de vent pour une protection efficace du buste : aucune excuse pour ne pas l’emmener sur toutes ses balades ou entraînements.

La partie windstopper sur le devant peut paraître très fine mais elle est suffisante pour couper le vent de manière très efficace. Si on regarde de plus près la face avant, on peut voir un joli petit motif quadrillé. L’arrière quant à lui, est composé d’un tissu mesh très aéré sur toute la hauteur, ce qui facilite l’évacuation de la transpiration. Le séchage est rapide et la sensation d’humidité ne se fait pas sentir. En plus de couper du vent, le gilet a reçu un traitement spécial (sans produits chimiques pouvant nuire à la santé) qui apporte un côté déperlant protégeant de la légère pluie et de la saleté. Il faut noter que le produit n’a pas été conçu pour être imperméable. Le col est plutôt haut, assurant une bonne protection du cou, partie sensible lorsque nous sommes exposés au vent. L’intérieur de celui-ci a la subtilité d’être également composé d’une partie en mesh pour plus de confort.

Test équipements d'hiver Gripgrab
Protection au niveau du cou pour éviter toute irritation et zip injecté facile à ouvrir.
Test équipements d'hiver Gripgrab
Tissu mesh sur la quasi totalité du dos : juste les épaules qui restent dans le tissu windstopper du devant.

Il est près du corps et donc retient bien les courants d’air, mais pas complètement pour laisser passer une légère brise pour un refroidissement contrôlé. Le tout est très élastique assurant un excellent ajustement et permettant de s’adapter à notre morphologie sans compresser : présence d’une large bande élastique tout autour de la taille (d’environ 3 cm) + de fines laminettes sur les épaules.

Test équipements d'hiver Gripgrab
Laminettes sur les épaules pour bien maintenir la veste en place et protéger de l’air.

Le maintien est optimal grâce à la présence d’une bande silicone adhérente (au motif en fins pointillés très raffiné) placée sur la partie arrière de l’élastique. La coupe reste ajustée et je recommande de prendre une taille au-dessus de sa taille habituelle pour mettre facilement plusieurs couches en dessous. Le dos est légèrement plus long que le devant et une fois sur le vélo, notre position et notre pédalage ne sont pas gênés. 

Test équipements d'hiver Gripgrab
Bande silicone au subtil pattern à petits points.

La fermeture éclair à double sens permet l’ouverture de la veste soit par le haut, soit par le bas. On retrouve rarement cette option sur ce type de gilet et c’est donc un très gros avantage. De plus, elle s’ouvre et se ferme très facilement, même au guidon de son vélo avec une seule main, de par sa grande largeur de zip et sa longue tirette qui s’attrape facilement. J’aime bien ce genre de fermeture facile à utiliser en zip injecté avec un aspect brut sans lèvres qui viennent la cacher. Cette double ouverture permet de rouler en ouvrant légèrement la fermeture par le bas de manière à pouvoir réguler la ventilation du corps et accéder facilement aux poches du maillot se trouvant en dessous.

Le gilet est en effet dépourvu de poches et je regrette cette absence pour ranger de petits effets personnels. On peut les ranger dans le maillot en dessous mais souvent, sous une veste, ils prennent l’humidité…

La veste n’est pas ce qui se fait de mieux en visibilité mais on note tout de même la présence d’éléments réfléchissants qui font plus office de décoration : fines bandelettes à l’arrière et de chaque côté et logo imprimé en matière réfléchissante. Ces ajouts ne permettent pas d’avoir un vêtement homologué haute visibilité répondant aux normes de sécurité CE. Les coloris sont plutôt sobres et dans l’air du temps : jaune moutarde, vert olive, bleu marine ou noir. Le dos reste toujours noir quelque soit la couleur choisie. Chacun y trouvera son compte.

Pour résumer : Ce gilet au look minimaliste, léger, respirant et minuscule une fois replié, est définitivement un indispensable de la garde-robe du cycliste.

Les plus 👍

  • Léger
  • Compact
  • Look simple et chic
  • Devant protecteur et dos respirant

Détails

Le maillot thermique à manches longues GripGrab “Gravelin Merinotech” : des fibres fines mais thermorégulatrices 

On remarque tout de suite la matière très particulière et agréable au toucher (matière Thermofleece). Fabriquée à partir d’un mélange de mérinos (fibres naturelles) et de matières synthétiques, les performances de ce maillot sont optimales. Grâce au mérinos, on retrouve une sensation super douce, un rendu très élégant, une très bonne régulation thermique et des propriétés antibactériennes efficaces pour un tissu non odorant. L’évacuation facile de l’humidité est permise grâce aux fibres synthétiques intégrées, du polyamide recyclé, ce que l’on n’aurait pas sur un maillot 100% mérinos. Le tissu reste très souple et permet une belle amplitude à nos mouvements. 

Test équipements d'hiver Gripgrab
Tissu au toucher plus qu’ultra-doux

Les élastiques sur les poignées (3 cm de large) et le tour de taille (2 cm de large avec sur l’arrière une fine bande silicone – même pattern que sur le gilet testé plus haut) maintiennent le maillot parfaitement en place. La coupe est bien ajustée mais le tissu reste bien extensible, s’ajustant parfaitement à la forme du haut de notre corps.

Test équipements d'hiver Gripgrab
Bande silicone sur tout le tour de taille pour plus de maintien
Test équipements d'hiver Gripgrab
Larges manches simples sans élastiques, ni bandes silicone

La fermeture éclair sur le devant est présente sur toute la hauteur et ne s’ouvre que par le haut. Elle permet de bien réguler l’air et la température lors de l’effort, mais aussi facilite l’ajout ou la suppression de couches de vêtements. 

Test équipements d'hiver Gripgrab
Zip avec protection au niveau du cou pour éviter toute irritation (comme sur le gilet) et tirette dans un tissu très fin et antidérapant pour une prise en main optimale

Pour ce qui est des poches, on en retrouve trois dans le bas du dos avec une ouverture sur le haut et une poche supplémentaire zippée à la verticale sur la poche arrière droite : pratique pour stocker les plus petits éléments, comme de la monnaie ou une clé par exemple. Elles tiennent bien en place grâce à une fine laminette cousue sur le dessus.

Test équipements d'hiver Gripgrab
Les trois poches arrière et sa poche zippée

Une fine bande réfléchissante de couleur noire est présente sur le côté gauche du dos du maillot, juste ce qu’il faut au cas où le maillot est porté sans veste (utilisation prévue plutôt avec une veste avec ou sans manches au-dessus) et qu’il faut assurer un minimum de visibilité dans des conditions de faible luminosité.

Test équipements d'hiver Gripgrab
Détail du logo imprimé et cousu sur le maillot, sobre et classe.

Le logo imprimé sur un autre type de tissu et cousu sur le devant, ainsi que sur la poche arrière gauche, apporte une petite touche haut de gamme au maillot. Le maillot existe en noir (version que j’ai testée) mais également dans trois autres coloris très élégants : jaune moutarde, vert kaki et bleu marine.

Pour résumer : En hiver, on multiplie souvent les couches sans succès. Je recommande ce maillot d’apparence très fine mais particulièrement efficace sous une veste et avec un fin maillot de corps par dessous. Cela m’a permis de rouler sur une large fourchette de conditions climatiques, incluant le froid et le vent, de manière confortable. N’hésitez pas à le choisir ample avec une taille au-dessus afin de pouvoir porter votre couche du dessous sans être trop compressé. Avec le mérinos, on peut penser à une matière qui gratte mais le tissu de ce maillot est le plus douillet et flexible que j’ai pu essayer jusqu’à présent. Avec son allure décontractée, c’est un vrai classique à posséder.

Les plus 👍

  • Matière ultra douce
  • Fin mais chaud
  • Respirabilité remarquable 
  • Durable
  • Look stylé et intemporel

Détails

Le cuissard long à bretelles GripGrab “Thermashell” : atypique avec son short amovible

La première chose qui surprend sur ce cuissard long à bretelles, c’est son short avec pad amovible. C’est un coup à prendre pour enfiler le legging au-dessus du short sans qu’il ne se retrousse et je n’ai utilisé qu’une seule fois le cuissard dans cette configuration (les bandes élastiques au niveau des cuisses mériteraient d’être plus larges pour pallier ce problème et apporter plus de confort). La membrane du collant n’est pas aussi flexible que la plupart des autres tissus utilisés pour les cuissards et du coup, la sensation d’être étriquée est forte. Rien à signaler sur la qualité de la peau de chameau, épaisse et très confortable.

C’est sans le pad amovible que j’ai préféré rouler. Dans ma pratique voyage, je roule en short et en culotte mérinos. J’ai donc testé le combo collant GripGrab / culotte mérinos et cela m’a apporté un confort comme j’en ai rarement eu sur le vélo : on a l’avantage du tissu du collant compressif avec en plus la sensation confortable d’avoir toujours l’humidité évacuée instantanément. Cela renforce mon opinion sur l’utilité de la peau de chamois, plutôt négative. Ce cuissard GripGrab laisse donc la liberté de l’utiliser ou non et ça c’est un gros plus. Pour ceux qui souhaitent garder le short intérieur, cela a l’avantage en voyage de n’avoir à laver que cette partie du cuissard. Fabriqué à partir d’un mélange de tissus hautement élastique et de mesh bien respirant, il dispose d’une haute ceinture très extensible afin de minimiser les points de pression et sa longueur est plutôt bonne. 

Test équipements d'hiver Gripgrab
Coutures plates pour plus de confort et empiècement plus flexibles derrière les genoux.

Côté tissu, la matière est un peu raide et moins élastique que la plupart des cuissards que je connais, mais il coupe du coup particulièrement bien le vent. C’est grâce à sa matière en softshell à trois couches avec une membrane coupe-vent et étanche que l’on retrouve sur les jambes et dans le bas du dos (parfaitement pensé pour protéger des éclaboussures de la roue arrière). Sur le terrain, c’est très efficace et la pluie et les projections ne traversent pas le textile. Seules le bas des cuisses, l’arrière du genou où s’opère la flexion de la jambe et la taille sont des zones dotées d’une matière en polaire afin d’apporter une meilleure isolation, une plus grande respirabilité et surtout une liberté de mouvement facilitée. Enfin, dans le dos, on retrouve un fin mesh très aéré pour contribuer à évacuer la transpiration rapidement.

Côté coupe, c’est donc plutôt très ajusté mais cela reste confortable, en partie grâce aux coutures plates, aux larges bretelles liées dans le dos et à une partie ventrale qui remonte assez haut et qui ne compresse pas cette partie sensible. C’est agréable de se sentir bien maintenu : une fois en place, plus rien ne bouge. Je recommande comme pour les hauts de prendre une taille au dessus de sa taille pour ne pas être trop compressé.

Côté look, pas de fioritures. C’est simple mais efficace, et du coup, on se retrouve avec un produit très léger. Tout est bien pensé, notamment les éléments réfléchissants présents derrière les mollets et sur le logo de la cuisse gauche.

Pour résumer : Ce cuissard est un allié parfait contre les mauvaises conditions climatiques grâce à ses excellentes et polyvalentes propriétés de protection : coupe-vent, imperméable, isolant… Mention spéciale pour l’originalité de proposer le short avec sa peau de chamois amovible laissant au cycliste le choix de le porter ou nom.

Les plus 👍

  • Le côté compressif
  • La bonne protection contre le vent et l’eau
  • Le short avec sa peau de chamois amovible
  • Simplicité de construction et légèreté

Détails

  • Composition : Softshell (imperméable), DWR (déperlant), stretch et mesh
    – Matériau extérieur : 88% polyester, 12% élasthanne
    – Insert : 84% polyamide, 16% élasthanne
    – Insert 2 : 64% polyamide, 23% polyester, 13% élasthanne
    – Peau de chamois : 100% polyuréthane
  • Poids : pesé à 250 g seulement !
  • Tarif : 179,95 €
  • Page Produit Women’s Thermashell Water-Resistant Bib Tights

Les gants hiver GripGrab “Polaris 2” : du haut niveau technique par temps hivernal 

S’il y a bien un accessoire vélo qui est le nerf de la guerre pour se protéger du froid, ce sont les gants. Des doigts engourdis et la sortie vélo se transforme rapidement en un véritable calvaire avec notamment un passage de vitesse et un freinage quasi impossible. Afin de pouvoir pédaler toute l’année, le modèle Polaris, testé en décembre et janvier lors de conditions fortement humides et souvent sous des températures négatives, s’est révélé redoutable d’efficacité : imperméabilité et isolation thermique au top.

Test équipements d'hiver Gripgrab
Les gants hiver GripGrab “Polaris 2” : du haut niveau technique par temps hivernal – photo Jeanne Lepoix

À peine le gant enfilé, on se sent comme enveloppé dans une grosse épaisseur de polaire douillette. L’isolation PrimaLoft® Gold sur le dos et la paume de la main réputée pour être d’une excellente isolation contre le froid y est pour beaucoup. En plus, c’est annoncé comme étant un matériau 100% recyclé. Mais malgré cette sensation de tissu très dense, on ne sent pas du tout étriqué. Les mouvements sont un peu moins souples qu’avec des gants fins, mais cela n’empêche pas de freiner, changer les vitesses et même d’appuyer sur les boutons de notre compteur GPS.

Test équipements d'hiver Gripgrab
Premières impressions : faciles à enfiler avec un tissu de très haute technicité

Le pouce et l’index sont d’ailleurs compatibles avec les écrans tactiles : pratique si on utilise son téléphone comme GPS sur le vélo sans avoir à enlever ses gants.

La sensation de chaleur est très agréable, presque l’impression d’avoir un gant chauffant. Les gants tiennent chaud mais restent d’une bonne respirabilité et la transpiration s’échappe assez facilement. Par contre, au-delà de 4/5°C, je déconseille fortement leur utilisation car j’ai vraiment eu trop chaud. Souvent lorsque l’on transpire dans ses gants et que l’on souhaite les retirer, la couche intérieure ne tient plus bien en place. Sur ces gants Polaris, ce n’est heureusement pas le cas et c’est appréciable. Côté taillant, il faut bien se reporter au tableau des tailles et il n’y a pas de mauvaises surprises. Les doigts ne sont ni trop serrés, ni trop lâches à l’intérieur du gant.

Test équipements d'hiver Gripgrab
Panneau latéral du gant dans un tissu réfléchissant pour être visible de profil

La paume est parfaitement rembourrée, recouverte de daim synthétique bien costaud. La zone de rembourrage semble d’excellente qualité et judicieusement placée pour réduire les compressions, notamment celle du nerf ulnaire qui est souvent source de tracas pour les cyclistes sur la longue distance. Aucune douleur à ce niveau-là, malgré plusieurs journées entières sur le vélo. Le renfort sur le pouce vient ajouter de la solidité et de la durabilité au produit.

Test équipements d'hiver Gripgrab
Renfort sur le pouce à l’endroit en contact avec la manette ou la poignée du guidon.

Les nombreuses impressions silicones à l’intérieur de la paume assurent une adhérence optimale sur le guidon. Celles présentes sur les extrémités internes de l’index et du majeur permettent d’actionner les leviers de manière efficace, notamment lorsqu’on roule sous la pluie.

Après plusieurs sorties sous des pluies diluviennes, les gants ont bien résisté et l’eau ne s’est pas infiltrée à l’intérieur des gants. La membrane est particulièrement bien étanchéifiée (annoncée avec un indice d’imperméabilité de 15 000 mm).

Test équipements d'hiver Gripgrab
Détails indiquant les propriétés “Waterproof” du gant

La visibilité sur la route est assurée grâce aux éléments réfléchissants sur le côté des gants, sur les logos imprimés sur le dessus et sur le bout de l’index. Que les mains soient positionnées sur le guidon ou que l’on indique une direction en tendant son bras sur un côté, ces éléments réfléchissants assurent une sécurité bienvenue.

Test équipements d'hiver Gripgrab

Les gants remontent assez hauts sur les poignets et la fermeture velcro assure un excellent ajustement contribuant ainsi à sa bonne isolation.

En termes de coloris, les gants sont disponibles soit en noir comme sur mes photos, soit dans une version haute visibilité avec le dessus de couleur jaune fluo.

Pour résumer : Les gants Polaris sont des gants imperméables et chauds pour les conditions les plus humides et les plus froides de la saison hivernale. Près de 100 euros la paire, ce n’est pas donné, mais compte tenu des performances, de la grande qualité de fabrication et de la haute technicité du produit, cela justifie clairement l’investissement.

Les plus 👍

  • Bien imperméables (toujours le cas après 2h sous la pluie, pas testé plus longtemps)
  • Isolation de grande qualité (testé par -5° avec succès)
  • Paume bien rembourrée et très adhérente
  • Facilité de mouvements 
  • Nombreux éléments réfléchissants
  • Bouts des doigts compatible avec les smartphones
  • Fabriqué à 75% à partir de matériaux recyclés.

Détails

  • Composition : 65% Polyester, 20% Polyamide, 10% Polyuréthane, 5% Elastane.
  • Poids : pesé à moins de 130 g la paire
  • Tarif : 99,95 €
  • Page Produit Polaris 2 Waterproof Winter Gloves

Verdict gamme textile vélo hiver GripGrab : technique et qualitatif !

GripGrab est une petite entreprise mais avec de grandes ambitions démontrées par leur incroyable développement ces dernières années. Tout comme les accessoires mis au point pour rouler sous les pires conditions météorologiques, cette nouvelle gamme textile est une bonne surprise. Ils ne prennent pas de risque avec un style très classique mais cela reste très raffiné. Mais surtout, et c’est le principal, ce textile veillera à ce que votre corps reste au chaud et au sec.

Site fabricant GripGrab

Distribué par Sport Fusion.

Tenue d’hiver Café du Cycliste, Forever fort rêveuse

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Café du Cylciste Baux de Provence cycling apparel Audax Alpilles Zélie Irma Regina
photo Dan de Rosilles

Lorsque j’ai découvert la marque de vêtements de vélo Café du Cycliste, je commençais tout juste à rouler sérieusement. À l’occasion du Tour du Vaucluse Historique 2017, je découvrais avec fascination ces panoplies atypiques que portaient certain.es participant.es, mi-anorak, mi-jerseys, taillées dans des matières surprenantes et colorées comme des vêtements de mode.

Café du cycliste women cycling women apparel festive 500 forever outsiders
Cette année, la Festive 500 commence pour moi en vue du Mont Ventoux – photo Dan de Rosilles

Fidèle adepte de la festive 500 (challenge consistant à parcourir 500 km entre le 24 et le 31 décembre) j’ai profité l’année dernière d’un Arles – Sanremo pour visiter l’élégant show-room de Café du Cycliste sur le port de Nice. Depuis, je n’ai eu de cesse de m’intéresser à la définition si particulière du cyclisme que cette marque propose, ainsi qu’à l’interaction permanente qu’elle entretient avec les autres pratiques outdoor.

Café du cycliste women cycling women apparel festive 500 forever outsiders
L’aventure commence quand le train s’arrête – photo Dan de Rosilles

J’ai pu tester lors de la Festive de cette année dans “ma” région entre Arles, Montpellier, Avignon et Pierrelatte, une tenue complète d’hiver que j’ai choisie pièce par pièce. La plupart sont issues de la collection longue distance “Audax” (le cuissard, le jersey, la veste et les gants), j’y ai ajouté un base-layer, un bonnet et une paire de chaussettes. La festive est un défi qui peut se révéler difficile lorsque les conditions météos sont défavorables. Le slogan Forever Outsider de Café du Cycliste rappelle que le vélo est un sport d’extérieur, définitivement. Il faut savoir composer avec la température, la pluie… Certes, l’expérience de la cycliste compte, mais la qualité des vêtements fait souvent pencher la balance d’un côté ou de l’autre !

Une histoire de femmes

Mon premier achat Café du Cycliste, en 2017, est une veste d’hiver isolante, ancêtre de l’actuelle Léonie. Elle a été depuis ma compagne de route de toutes mes Festives.
Mais la Léonie de l’époque est très différente de Adèle et Alphonsine que Gabriel Refait a testé pour Bike Café en 2019. Vous remarquerez que chez Café du Cycliste, tous les vêtements portent un prénom féminin et que toutes les vestes se suivent et ne se ressemblent pas. Albertine, Léonie, Suzette, Petra, Irisia, Sibille, ou Gaella… ont beau être une belle bande de copines, elles ont toutes un fort caractère et des personnalités bien différentes !

Café du Cycliste Léonie Festive 500 Audax Cycling apparel woman cycling
Pendant la Festive 500 en 2017, je portais Léonie, une veste Café du Cycliste – photo Dan de Rosilles

Certaines sont discrètes et rassurantes, douces et élégantes, ou fortes en gueule et guerrières…
Messieurs, ne soyez ni jaloux ni gênés. On retrouve les mêmes prénoms, les mêmes caractéristiques, et les mêmes couleurs pour les modèles hommes. Voilà une marque qui affiche clairement son ambition de parité, une spécificité suffisamment rare dans le monde du cyclisme pour être soulignée. J’avoue qu’il y a parfois même une légère discrimination positive en faveur des femmes, j’en veux pour preuve l’équipe Gravel CDC, exclusivement féminine. Et pourquoi pas après tout ?

Zélie, une veste pour les audacieuses

La veste Zélie de la collection Audax est conçue sur le principe d’un anorak, avec une fermeture éclair centrale et une capuche. Deux types de tissus la composent. Des panneaux avants plutôt épais et doublés, finement matelassés, comme sur la capuche et l’avant des manches, proposent une excellente isolation thermique et un bon effet coupe-vent.
Le dos et les côtés sont faits d’un tissu plus fin et respirant, une sorte de “polaire maillée”. Au rayon textile de cette veste, on trouve aussi du filet extensible pour une grande poche très accessible qui barre tout le bas des reins, des bandeaux réfléchissants en bas de la veste et au bout des manches, des zips qui occultent une généreuse poche de poitrine et une autre, spacieuse aussi, située sous les trois poches dorsales plus classiques et taillées dans le même tissu que le dos.

Cette veste est clairement faite pour l’action. Il faudra bien plus que quelques tours de pédales pour se sentir à l’aise entre 5 et 7 degrés, c’est la hausse de la température corporelle dans l’effort qui donnera tout son sens à cette veste qui évacue parfaitement l’humidité et se révèle très polyvalente tout au long d’une journée d’hiver passée à pédaler. Quand la température s’élève un peu avec l’arrivée du soleil, on ouvrira un peu le zip. Au plus chaud de la journée, on gardera la veste, mais grande ouverte. C’est une veste très légère et confortable, qu’on oublie tellement elle s’adapte à tous les mouvements. Elle sera parfaite partout en demi-saison, et en hiver pour les journées-type telles qu’on les connaît dans le sud de la France.

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En descente, la veste Zélie conserve bien une couche d’air chaud près du corps – photo Dan de Rosilles

La capuche est un attribut très intéressant, pourtant inhabituel des vestes de cyclisme. Habilement coupée pour rester plaquée dans le dos en descente, sans effet parachute, elle est suffisamment profonde pour être passée par-dessus le casque, même si, pour ma part, je n’ai pas trouvé cet usage très concluant.

Café du cycliste women cycling apparel winter cycling Zélie Audax
La capuche de Zélie ne prend pas le vent – photo Dan de Rosilles

Par contre, pendant les pauses café les jours de mistral, j’ai apprécié de pouvoir me couvrir la tête et les oreilles pour un moment cocooning. En plein-air, pendant les longues sorties, lorsqu’on est dans le dur… Tout ce qui peut contribuer à la sensation de confort et de douceur est vraiment bienvenu. À ce titre, cette capuche est vraiment une belle invention.

Café du Cycliste Audax Alpilles winter women cycling Zélie capuche
Une vraie pause café réconfortante en hiver, c’est toujours agréable – photo Dan de Rosilles

L’accent anorak de Zélie lui permet aussi de s’exporter, comme beaucoup de vêtements Café du Cycliste, hors des strictes frontières du cyclisme. On peut bien sûr, la porter pour rejoindre d’autres Terres d’Aventure, lors de randonnées pédestres par exemple, mais aussi en milieu urbain.
Ainsi, on choisira une taille très ajustée (S pour moi par exemple) si on la destine à un usage majoritairement sportif, mais elle sera tout aussi saillante dans une taille au dessus pour un effet plus baggy.

Ceci dit, comme tous les vêtements de la gamme Audax de Café du Cycliste, dédiés à la longue distance, elle a été conçue pour répondre à toutes les exigences du cyclisme longue distance, quelle que soit la saison ou la météo. Elle est très visible la nuit, polyvalente, légère et peut se compresser dans une grande poche dorsale de jersey, même si elle est plutôt volumineuse dans cette situation.

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La veste Zélie est parfaite pour la longue distance – photo Dan de Rosilles

Irma, l’armure des guerrières

Irma est un maillot à base de laine mérinos, pensé pour de longues sorties l’hiver. Le mérinos est souvent utilisé dans la composition des textiles prévus pour parcourir de longues distances sur plusieurs jours. On en fait une maille très respirante et aux grandes propriétés anti-odeurs. Autant ne pas se sentir (sans jeu de mot) mise à l’écart d’un groupe d’amies !

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Dans le train, au petit matin, le doux mérinos d’Irma renforce la sensation de confort – photo Dan de Rosilles

La face avant d’Irma est constituée d’une épaisse maille (35% mérinos) brodée d’un élégant motif en chevrons, qui crée un effet d’estampe en comprimant le tissu. La couleur dorée (sirop marron) du jersey m’évoque les élégants habits princiers brodés d’or de la Renaissance. Faute d’accorder des privilèges nobiliaires, cette face avant du jersey protège du tranchant de l’air froid. Le dos et les manches sont faits d’un tissage de même composition, mais uni, non brodé, plus fin et plus respirant.

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Le panneau avant du jersey Irma coupe du froid telle une armure – photo Dan de Rosilles

Détail très esthétique : le chevron et le tissu plus épais sont repris dans le dos au niveau du cou ; plus bas, cinq poches dorsales (trois verticales classiques, la même poche fourre-tout en filet que sur la veste Zélie, une petite poche latérale zippée) permettent de transporter sur soi de multiples objets et accessoires.

Irma est une armure parfaitement adaptée pour se protéger pendant de longues chevauchées hivernales, dont l’efficacité et la rusticité n’ont d’égales que son élégance. Les détails de belle finition sont en nombre, comme la languette de la partie gauche de la fermeture éclair et qui facilite sa manipulation. Le logo symbole de la collection AUDAX représenté par un A et un X croisés est élégamment brodé au dos de la veste, tel un galon, un signe de reconnaissance, un symbole de l’oriflamme longue-distance.

Cycling women Café du Cycliste winter Festive 500 Jersey Iram
Aux heures les plus chaudes, j’ai pu rouler veste ouverte grâce à Irma la guerrière – photo Dan de Rosilles

Avec les températures relativement clémentes durant cette festive 2023, j’ai pu me satisfaire d’Irma en roulant veste ouverte, ou même veste rangée aux heures les plus chaudes de la journée. Je me suis même surprise à l’ouvrir dans certaines montées un peu raides. Irma est un vrai jersey d’hiver, qui trouve toute sa place et sa légitimité dans une combinaison 1-2-3 couches.

Café du cyclist women cycling winter Festive 500 Irma Zélie
Irma est un vrai jersey d’hiver – photo Dan de Rosilles

Coline, la compagne fidèle

Pour compléter mon multicouche supérieur, j’ai choisi Coline en version manches longues, un maillot de corps fabriqué à partir d’un textile compressif juste ce qu’il faut, et gaufré pour emprisonner une mini couche d’air isolante entre la peau et le vêtement. Outre optimiser la thermo-régulation, les petits carrés brossés sur la face intérieure du vêtement contribuent également à évacuer l’humidité et constituent, vus de l’extérieur, un motif légèrement en relief tout à fait plaisant.

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Le tissu gaufré crée une bonne couche isolante – photo Dan de Rosilles

C’est un maillot de corps fabriqué en Upcycling, c’est à dire à partir d’invendus recyclés. Heureuse adepte de la casquette Regina fabriquée dans la même philosophie, j’ai été très satisfaite de retrouver cet état d’esprit avec Coline. Ce mode de fabrication témoigne de l’engagement de Café du Cycliste sur l’impact environnemental et social.

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Dans l’effort, Coline reste sèche – photo Dan de Rosilles

Coline peut tout à fait être utilisée en saison intermédiaire sous un simple jersey ou comme véritable maillot sous une veste. On le mettra sous deux couches s’il fait très froid, c’est donc typiquement un maillot de corps trois saisons.

Café du Cycliste Coline Festive 500 winter womencycling
Sur les versants nord des Alpilles, j’ai apprécié Coline – photo Dan de Rosilles

La fidèle Coline a vraiment de la personnalité. Sur notre cœur, son logo poisson-volant veille sur le moindre de nos battements. Emblème de la marque, cet animal pourrait être issu d’une mythologie du futur ! C’est la nouvelle identité visuelle Café du Cycliste choisie par Rémi Clermont : un symbole mixte de la côte d’azur, représentatif de pratiques hybrides et aux ailes qui donnent de l’élan et poussent au mouvement permanent.

Café du Cycliste, cycling women cycling Festive 500
Le fameux poisson volant, emblème de Café du Cycliste – photo Dan de Rosilles

Marceline, le cuissard de celles qui portent la culotte

Par bien des aspects, le cuissard Marceline est la pièce maitresse Audax. La festive est l’occasion idéale pour se faire une idée des avantages d’un cuissard, car dans le sud de la France, une journée-type en hiver promet des températures très changeantes entre matin, midi et soir. Si en plus le vent se lève… Il n’est pas rare, dans la même journée, de constater des écarts de plus de dix degrés.

Café du cycliste women cyclist Festive 500 women apparel cuissard marcelline
Sur les routes de Provence, bien gainée par Marceline, rouler l’hiver est un pur plaisir – photo Dan de Rosilles

Marceline contient de la laine naturelle qui procure chaleur et confort immédiat. La régulation de la température est exceptionnelle. Très compressif, il s’enfile comme un collant et n’a d’ailleurs pas de fermeture éclair en bas ; une bande bien anti-dérapante assure le maintien au niveau des chevilles.

Pour ma part, les critères de choix d’un cuissard sont, outre la qualité de l’insert, le type de bretelles et le confort au niveau du du ventre. Voyons donc de quoi il en retourne. Marcelline a des bretelles qui, contrairement à d’autres cuissards féminins, sont fixes, c’est à dire qu’elles ne se détachent pas du cuissard. Ce n’est pas un avantage en longue-distance, surtout l’hiver, car il faudra enlever les vêtements du haut pour la pause pipi, au risque de prendre froid, faute de trouver un café providentiel, aux toilettes équipées d’un porte-manteau.

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L’agrafe des bretelles maintient la poitrine sans la comprimer – photo Dan de Rosilles

L’insert Elastic Interface est d’épaisseur intermédiaire, ni trop fin, ni trop épais. Il est constitué en un dégradé d’épaisseurs et de densités différentes et m’évoque les courbes de niveau sur une carte.
Mon test sur plusieurs jours et plus de 500 kilomètres confirme qu’il convient parfaitement pour la longue distance et épouse soigneusement les fesses, les ischions et l’avant du pubis, évitant ainsi tout accrochage avec la selle.

Café du cycliste Marcelline audax insert elesctic interface women cycling cycling apparel
L’insert Elastic Interface se découpe comme une courbe de niveau – photo Dan de Rosilles

La partie basse du ventre de Marceline est très réussie. Faite d’un léger tissu élastane alvéolé, il épousera toutes les morphologies abdominales et sera un gage de confort pour les sorties à la journée, voire sur plusieurs jours. En outre, ce tissu très respirant évitera au maximum que la transpiration se stocke au niveau des hanches, où la superposition de la veste, du maillot et du sous-vêtement créent parfois des zones chaudes, difficiles à sécher.
La partie supérieure du ventre (du nombril départ des bretelles seules) est une pièce de transition en filet fin et souple. Une agrafe de type soutien-gorge au niveau du sternum permet de solidariser les bretelles entre les deux seins et mieux maintenir la poitrine, sans trop la comprimer pour autant, un peu comme une brassière.

Café du cylciste women cycling marcelline cuissard festive 500
Trois types de tissus épousent le ventre – photo Dan de Rosilles

Sur l’extérieur du cuissard, on retrouve les bandes réfléchissantes très efficaces de la gamme Audax, sur l’arrière et autour des mollets et surtout sur les côtés, au niveau des hanches, zone fondamentale pour la sécurité et qu’oublient parfois les fabricants. Deux poches cargo en tissu dense et solide, et non pas en filet, parachèvent ce cuissard très réussi. Aucune crainte de les déformer en y glissant des objets un peu lourds ou agressifs comme des clés, un couteau de poche ou un téléphone portable.

Marianne, le bonnet (pas le pompon)

Le bonnet Marianne porte un prénom à forte connotation républicaine, mais il n’a rien d’un bonnet phrygien. C’est plutôt jusqu’aux papes d’Avignon que j’ai du remonter pour trouver semblable cale (c’est ainsi qu’on nomme la sous-tiare préférée d’innocent VI). Il faut dire qu’il ne devait pas faire très chaud dans les palais du Moyen Âge… Mais si le Pape portait sa tiare par dessus la cale, je n’ai pas pu porter le casque par dessus la mienne : elle est trop épaisse pour cela, du moins avec mon casque. Quelqu’un qui pourrait libérer suffisamment de tour de tête pourrait le porter sous le casque, tant il suit parfaitement les courbes du crâne et recouvre bien les oreilles.

café du cylcliste women cycling women apparel Festive 500 bonnet merinos marianne
La cale des Papes d’Avignon a-t-il inspiré la coupe du bonnet Marianne ? – photo Dan de Rosilles

Ceci dit, je ne regrette pas de ne pas avoir pu porter Marianne en roulant. Car ce bonnet est tellement chaud que je ne me vois pas le porter dans l’effort.
Comme tricoté très finement à l’extérieur, Marianne est doublé à l’intérieur d’un mélange brossé tout doux hyper agréable. J’ai donc porté ce bonnet sans fioritures, presque austère, pendant les pauses les plus froides. Il sera le compagnon idéal en longue distance, pour dormir lorsque le vent est glacé, lorsqu’on est très fatiguée ou qu’on a vraiment besoin de réconfort. Ou les trois en même temps.

Les bonnes copines de route : gants et chaussettes

Impossible de partir pour une festive sans de fidèles complices aux extrémités.
Les gants Audax d’hiver utilisent une construction en couches pour garder l’air chaud entre les tissus intérieurs et extérieurs. Les panneaux réfléchissants couvrent le dessus de la main, imperméables également pour une protection accrue contre la pluie. Leur efficacité est optimum quand la nuit tombe pour indiquer les changements de direction. La paume en peau synthétique est conçue pour adhérer totalement au guidon.

Deux languettes ingénieuses permettent d’enfiler ou de quitter les gants en un clin d’œil, ce qui est bienvenu lors des arrêts-express qu’il faut optimiser en longue distance.

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Une bride sur le majeur et une autre au poignet facilitent la manipulation du gant audax – photo Dan de Rosilles

Les chaussettes en mérinos et Primalof sont plutôt fines pour des chaussettes d’hiver, mais sont très chaudes. Il y a en fait deux épaisseurs différentes, plus fines sur le tibia et le coup-de-pied, plus épaisses au talon, sous la plante des pieds et au bout des orteils. Une couche en Primaloft offre plus de confort et d’isolation, notamment au niveau des semelles, qui présentent souvent des ouvertures d’aération.

Café du Cycliste women cycling women apparel festive 500 Audax shocks
Les chaussettes en mérinos et Primalof accompagnent vos sorties d’hiver jusqu’au bout des pieds – photo Dan de Rosilles

Repousser ses limites, étreindre les paysages, vivre comme on aime

Chacun.e d’entre-nous a sa propre histoire avec Café du Cycliste et certain.es frôlent la love story, c’est le cas par exemple de Patrick, qui nous avait dévoilé sa relation passionnée avec Solange. La première rencontre avec cette marque est toujours une aventure, au sens où elle bouge nos habitudes et change notre regard sur les vêtements de vélo et par extension, comment on pratique le cyclisme.

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Café du Cycliste nous fait changer de regard – photo Dan de Rosilles

Pour nous les femmes, cette aventure va au-delà du vélo car elle nous engage dans une étroite relation avec des vêtements inspirants, qui nous rendent fières et singulières. Fières de se sentir en mouvement, libres et différentes. C’est comme ça que j’ai vécu cette Festive habillée en Café du Cyclisme, Forever Outsider, toujours pédaler plus, pour toujours en plein air, à profiter des paysages, les parcourir, les découvrir, les laisser me submerger de bonheur.

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Forever Outsiders ! Telle est la philosophie de Café du Cycliste – photo Dan de Rosilles

Aujourd’hui, avec sa collection Active, Café du Cycliste ouvre sa gamme de vêtements à d’autres pratiques, pas uniquement des pratiques sportives d’ailleurs. Il y a des sweats, des vestes polaires, des T-shirts, des shorts, des leggins… Cette nouvelle perspective témoigne de l’engagement de la marque à accompagner les activités les plus diverses pour que chacun.e puisse vivre son quotidien avec le moins de contraintes, loin des clichés et des dogmatismes.

Café du cycliste women cycling women apparel festive 500 forever outsiders
Me voilà partie pour de nouvelles aventures outdoor – photo Dan de Rosilles

Liste des produits utilisés pendant ma festive 2023 :

Zélie veste Audax femme anthracite – 265€

Irma Maillot Merino femme sirop marron – 200€

Coline Maillot de corps femme vert-feuille – 80€

Marceline Collant de Cyclisme Audax femme – 295€

Chaussettes de cyclisme mérinos & Primaloft kaki – 80€

Gants de vélo Audax – 75€

Marianne bonnet mérinos beige – 40€

Mitaines été noires – 55€

Casquette Regina Upcyclée argile

Sacoche de guidon imperméable noire

Sacoche de cintre étanche kaki – 70€

Sacoche à outils de selle – 45€

Après les femmes, les hommes du Café du Cycliste se lancent dans le Gravel Race.

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Le Team Ggravel homme du Café du Cycliste
Le Team Ggravel homme du Café du Cycliste

Nous vous avions présenté l’équipe féminine gravel du Café du Cycliste il y a peu. Cette année, quatre hommes vont porter les couleurs de Café du Cycliste sur le circuit des épreuves de gravel race. Tous âgés de 21 à 25 ans et basés sur la Côte d’Azur et ses environs, ces coureurs font partie de l’équipe Pro Continental de Nice Métropole Côte d’Azur.

Ils prendront du temps en dehors des épreuves sur route UCI pour apporter leurs qualités athlétiques et leur concentration sur les compétitions gravel.
Tout comme nous soutenons les courses féminines, nous voulions également investir dans des cyclistes prometteurs de notre région, ainsi que de montrer au monde notre terrain de jeu qu’est l’arrière-pays niçois” , précise-t-on du côté du Café du cycliste.

Café du Cycliste met les bouchées doubles dans le monde du gravel.

Le Team Ggravel homme du Café du Cycliste
Les 4 membres de l’équipe – photo Café du Cycliste

L’équipe Nice Métropole Côte d’Azur a accédé au rang d’équipe professionnelle après que Nice ait accueilli le Grand Départ du Tour de France en 2020. Depuis, l’équipe représente la ville plus de 90 jours par an sur des épreuves du calendrier UCI, investissant dans les talents locaux et l’avenir du cyclisme dans la région. Il a donc été naturel pour Café du Cycliste de s’associer avec eux. Cette association s’est faite aussi avec des coureurs qui s’entraînent dans ce magnifique terrain de jeu que sont les Alpes Maritimes et ses célèbres cols. Bien plus qu’une équipe, c’est un groupe qui roule, explore, joue et s’amuse jusqu’à la ligne d’arrivée. 

À noter qu’en 2024, outre l’arrivée des hommes dans la team gravel, quatre nouvelles athlètes rejoindront l’équipe féminine.

Le calendrier 2024 

Le Team Ggravel homme du Café du Cycliste

Il est prévu que l’équipe participe pour l’instant à 3 épreuves espagnoles du Challenge Gravel Earth dont Café du Cycliste est partenaire.

  • 16 Février : Santa Vall, Gravel Earth Series, Sant Gregori, Espagne
  • 1er Mai : The Traka, Gravel Earth Series, Girona, Espagne
  • 12 Octobre : Ranxo, Gravel Earth Series, Ponts, Espagne

Plus d’informations : Café du Cycliste